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Agrobusiness, sécurité foncière et alimentaire au Sourou (Burkina Faso). Cas des périmètres agricoles de Niassan, Di, Débé et Gouran.


par Ouango Blaise ZONGO
Université Joseph Ki-Zerbo (Ouagadougou) - Maîtrise de géographie 2014
  

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Chapitre 2: Les facteurs socio- démographiques

La composition socio - démographique de notre zone d'étude fait ressortir divers groupes ethniques présents dans la zone d'étude. Cette composition est liée à l'un des objectifs de la vallée du Sourou qui est la sédentarisation de la population burkinabé. Par le mariage ethnique et interreligieux, les différents groupes sociaux ont fini par se familiariser mais autochtones comme migrants ont gardé leurs pratiques coutumières.

2.1. La structure par âge et par sexe de la population

Ces deux variables sont déterminantes dans la pratique de l'agro-business. Elles rendent compte de la disponibilité en main d'oeuvre potentielle pour les agro-businessmen et probablement des risques qui les attendent.

L'étude de ces variables a pour objet d'évaluer les moyens humains à la disposition des agro-businessmen pour servir d'ouvriers agricoles. Le nombre d'adulte au sein de cette population retiendra plus notre attention. Le tableau n°2.1 donne la composition :

Tableau n°2.1: Structure par sexe et par âge des localités de notre d'étude

 

Population résidente par sexe

Population résidente par âge

 

Nombre de ménages

Hommes

Femmes

Total

% femmes

0-14 ans

15-64 ans

65 ans et +

Age ND

Commune rurale de Di

4152

12 319

11 544

23 863

48,38

11 573

11 457

698

135

Villages

Débé

912

2 768

2 468

5 236

47, 14

2 463

2 644

85

44

Di

128

381

363

744

48,79

372

357

15

0

Niassan

865

2 386

2 126

4 512

47

2 221

2 206

66

19

Commune rurale de Lanfièra

3 229

9 548

9 269

18 817

49,26

8 819

8 819

9 175

86

Gouran

494

1 370

1 357

2 727

50

1 312

1 312

1 333

2

Source: INSD, (2009)

De ce tableau, il ressort que la proportion des hommes est supérieure à celle des femmes (respectivement 51,62% et 48,38% des effectifs). D'une commune rurale à l'autre ou d'un village à un autre, c'est le même constat. Cette disparité se rencontre aussi au niveau des âges. Cela serait lié au fait que l'aventure est surtout l'affaire des hommes que des femmes. La main d'oeuvre des agro-businessmen sera plus dominée par ceux-ci. D'autre part, la pauvreté pourrait expliquer le nombre élevé d'hommes par rapport aux femmes car se marier c'est prendre en charge les avantages ou les problèmes qui y sont liés. En effet, pour la région de la Boucle du Mouhoun comportant six provinces, dont le Sourou, l'incidence de la pauvreté est de

30

60,4%. Cela représente 21,3% du taux national de pauvreté et 9,6% à sa profondeur (CSLP, 2004: p.18).

2.2. Historique du peuplement et des mouvements migratoires

Le peuplement des rives du Sourou s'est fait de façon progressive. Chronologiquement, on trouve les Pana. Ils auraient occupé d'abord la rive Ouest puis la rive Est. Ils sont aussi à l'origine des villages de Poro, de Bounawé. Entre le XVè et le XVIè siècle, ils seront rejoints par les Samo ou San venus du Mandé comme les Pana. Actuellement, l'aire de peuplement des Samo s'étend de la province du Sourou à la province du Nayala principalement.

Quant aux Marka ou Dafing, ils sont à l'origine de la création du village de Niassan et du Marché de Gouran. Leurs activités principales sont l'agriculture et le commerce.

Au XXè siècle, la vallée servira d'exécutoire aux fortes densités de la plaine centrale suite à la famine qui a servi de prétexte pour la suppression de la colonie de Haute Volta en 1932 et aux vallées infestées par l'onchocercose. Les Sana sont aussi présents dans le Sourou. Leur zone d'occupation est le village de Di où ils représentent 15 % de la population (CISSE, 1999).

Les Peul et Rimaïbé sont aussi dans la composition de la population du Sourou. L'élevage et l'agriculture sont leurs principales activités. Les Dogons, les moosé ont été aussi accueillis. Cette colonisation agricole des Moosé de Yatenga en pays San commencée depuis le début du XXè siècle s'accentuera en 1956 avec l'afflux massif de migrants (27 000 personnes dans le cercle de Tougan et 4 000 dans celui de Nouna). Pour accueillir les rapatriés de l'office du Niger en 1965, le premier périmètre irrigué de la vallée du Sourou a été créé avec le soutien de la Croix Rouge. Cette colonisation sera aussi nourrie par le rêve des migrants et l'ignorance sur les potentialités réelles du Sourou. Cela a été motivé par l'Etat et les entreprises qui faisaient de la vallée du Sourou, « la Côte d'ivoire d'à côté » (BETHELEMONT, FAGGI et ZOUNGRANA, 2003). La recherche de l'argent par les exploitants est aussi l'un des éléments de peuplement du Sourou principalement après l'aménagement des 50 ha et des 500 ha de Débé, les 203 ha des 610 ha aménagés à Gouran pour l'agro-business. La pression démographique est aussi évoquée. Enfin, la vision capitaliste de l'espace hydraulique par les différents gouvernements est aussi un élément de l'historique du peuplement de la vallée du Sourou. Elle a favorisé le secteur privé avec l'introduction d'autres catégories d'acteurs : les agro-businessmen.

Tous ces éléments imbriqués donnent un taux de migrants internes compris entre 1,6 et 2,2% en 1996. Les communes rurales de Di, et Lanfiéra, situées à la rive Est rassemble le plus de personnes. Au total dans ces deux départements entre 1986 - 1996, 15 000 personnes se sont ainsi établies. Débé a vu sa population se multiplier par douze et Niassan par 8. La population

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dans ces villages s'est accrue à un rythme moyen de 70 - 102 % de 1985 à 1996. Di qui a bénéficié des plus forts contingents a doublé sa démographie. La densité de la population de la province est passée de 41 habitants à 68 habitants au km2 entre 1985 à 1996. Aussi, sur les 5 768 km2 de superficie des 171 villages de la province non seulement la population a augmenté de 22 % mais aussi sa densité est passée de 18 à 38 habitants au km2. La rive orientale concentrait à elle seule 80 habitants au km2 de 1985 à 1996. Cette augmentation de la population est nettement supérieure à celle du Mouhoun qui est de 3,9%.

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