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Agrobusiness, sécurité foncière et alimentaire au Sourou (Burkina Faso). Cas des périmètres agricoles de Niassan, Di, Débé et Gouran.


par Ouango Blaise ZONGO
Université Joseph Ki-Zerbo (Ouagadougou) - Maîtrise de géographie 2014
  

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3.3.3. L'itinéraire cultural des agro-businessmen

C'est l'ensemble des étapes et démarches dans la production agricole d'agro-business. Il comprend la recherche des intrants, l'apport d'eau aux plants, la mise en valeur des terres en passant par le choix des types de spéculations selon la saison, la production et les problèmes liés à la production

3.3.3.1. La recherche des intrants agricoles

Les semences et les engrais utilisés, et les cultures pratiquées permettent de distinguer l'agro-businessman de l'exploitant agricole familial ou d'un coopérateur. Pour produire plus et dégager du surplus pour la commercialisation, il doit utiliser des intrants et des semences de bonne qualité.

Les semences utilisées par les agro-businessmen : quantités et dépenses

Elles sont de diverses origines. Cela conditionne leurs prix. Concernant les semences de maïs, elles sont améliorées. L'Institut de l'Environnement et Recherches Agricoles (INERA) de Di est le principal fournisseur des agro-businessmen (45%). Cette semence améliorée de maïs a un rendement de 5 t / ha en campagne humide et 4 t / ha en campagne sèche (AMVS, 2011). La quantité utilisée varie d'un agro-businessman à un autre. Le graphique n°3.10 nous donne les proportions.

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Graphique n°3.10: Répartition de la quantité de semence maïs utilisée suivant les agro- businessmen

Source: ZONGO, (2011). Enquête de terrain

Le graphique n°3.10 fait ressortir trois catégories d'utilisateurs de semence maïs. Les premiers, 66,7% des agro-businessmen n'utilisent que moins de 400 kg de semence. Les seconds utlisent entre 400 à 800 kg de semence maïs. Il concerne 25% des agro-businessmen. Et le dernier groupe, le moins nombreux, soit 8,30%, peuvent acquérir entre 800 à 1000 kg de maïs comme semence. Il y a une décroissance rapide du nombre d'agro-businessmen. On peut donc dire qu'ils n'utilisent pas et ne peuvent pas utiliser la même de semence maïs. Le coût des semences représenté par le graphique n°3.11 nous donne les explications :

Graphique n°3.11: Répartition des dépenses en milliers de FCFA en semences maïs suivant les agro-businessmen

Source: ZONGO, (2011). Enquête de terrain

Le graphique n°3.11, montre qu'en dessous du million les dépenses en semence de maïs des agro- businessmen se concentrent entre 500 000 et 1000 000 de FCFA. Si ce seuil est dépassé, on

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a une décroissance des effectifs (58% on chûte à 17% des effectifs). Le coût des semences de maïs, l'augmentation des superficies et le pouvoir financier des agro-businessmen sont les principales raisons. Les dépenses et les quantités utilisées sont liées aux raisons ci-dessus évoquées et à leurs provenances. Ils importent 40 à 120 kg. En fait, sur les marchés extérieurs, les semences d'oignon ne se vendent pas en kilogramme mais par boîte de 100 grammes. Il faut donc assez de boîtes pour semer toute la parcelle. On note que 25 % d'entre eux s'approvisionnent uniquement sur le marché national (Ouagadougou, Kaya, Gouran, Banfora). La quantité de semence achetée est de 220 kg. Certains d'entre eux (25% des effectifs) s'approvisionnent uniquement sur le marché international (France, Niger Côte d'Ivoire et Ghana) faisant au total 200 kg. Les autres s'approvisionnent au niveau local. Ils ont acheté environ 432 kg de semence. Ce sont les plus nombreux. Le graphique n°3.12 donne l'évolution des quantités et des dépenses en semences oignons en fonction des agro-businessmen :

Graphique n°3.12: Répartition de la quantité de la semence d'oignon utilisée suivant les agro-businessmen

Source: ZONGO, (2011). Enquête de terrain

Au regard du graphique n° 3.12, il ressort que la proportion des agro-businessmen qui peut acheter entre 80- 100 kg de semence d'oignon sont 2,5 fois (45,4%) supérieure au reste (18,2%) soit respectivement 40-60 kg ; 60-100 kg et entre 100 -120 kg. Il ressort aussi que la quantité de semence d'oignon et le nombre d'agro-businessmen qui les utilisent évolue de façon crescendo et decrescendo. L'étendue de la parcelle et le coût des semences expliquent cette situation. Et le

graphique n° 3.13, représente ces coûts et les proportions d'agro-businessmen :

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Graphique n°3.13: Répartition des dépenses en millions de FCFA en semence d'oignon suivant les agro-businessmen

Source: ZONGO, (2011). Enquête de terrain

Le graphique n°3.13 révèle que le nombre des agro-businessmen diminue avec l'augmentation des dépenses en semence oignon (42% à 25%). Aussi, à cause de leur provenance, le coût des semences (importées surtout) augmente. Il en est aussi des dépenses des agro-businessmen. En effet, pendant que le kilogramme de semence acheté avec l'AMVS coûte 50 000 FCFA ; 100 g de semence importée coûte 25000 FCFA donc un kilogramme à 250 000 FCFA. Ce coût élevé de semence peut contraindre l'agro-businessman à ne plus respecter les conditions de bonne productivité. Le coût des dépenses en semences est donc un élément de discrimination qui différencie le plus des agro-businessmen

Les engrais utilisés par les agro-businessmen: quantités et dépenses

Ils sont de nature et d'origine diverses. Pour respecter le calendrier cultural et être en règle vis à vis de l'AMVS les agro-businessmen doivent en disposer en quantité suffisante surtout que le protocole d'accord en son article 3 portant engagement de l'exploitant l'exige car ce sont les facteurs d'intensification et d'augmentation de rendements. Il s'agit des engrais minéraux (urée, NPK) et la fumure organique. Le graphique n°3 .13 donne la répartition des quantités d'engrais utilisée par les agro-businessmen :

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Graphique n°3.14: Répartition de la quantité d'engrais utilisée en tonnes suivant les agro-businessmen

Source: ZONGO, 2011 : Enquête de terrain

Au regard du graphique n°3.14, trois catégories d'agro-businessmen transparaissent. Les petits utilisateurs d'engrais (moins de 25%), la catégorie moyenne (58,30%) et les plus grands utilisateurs d'engrais. L'étendue de la superficie des parcelles, le coût des intrants et le pouvoir d'achat des agro-businessmen permettent un tel découpage. En raison de l'intensification agricole qui a cours au Sourou (27,5 tonnes d'oignon! ha et 4 tonnes de maïs pour l'ha) et au moins 8sacs de 50 kg! ha. Il y a une quantité donnée d'engrais à utilisée par hectare pour atteindre la productivité escomptée. Le coût des intrants est déterminant dans cette situation. Le graphique n°3.14 illustre cette analyse. La plupart d'entre eux se limite entre 20-40 tonnes d'engrais. Au délà on observe une décroissance rapide (58,30% à 16,70%). Ainsi, plus le coût des engrais est élevé moins on a d'agro-businessmen. Cela les amène certains à recourir à d'autres sources de ravitaillement pour compenser la quantité d'engrais manquante malgré les risques liés à leur qualité. Le graphique n°3.15 représente les dépenses effectuées par les agro-business pour l'achat des engrais.

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Graphique 3.15: Répartion des dépenses d'engrais en millions de FCFA suivant les agro-businessmen

Source: ZONGO, 2011 : Enquête de terrain

Ce graphique n°3.15 fait aussi ressortir trois catégories d'agro-businessmen : ceux qui dépensent le moins en engrais (25% d'entre eux de moins de 5 millions à moins de 10 millions de fcfa). Ils sont suivis par ceux qui dépensent entre 10-15 millions de FCFA. Ils sont les plus nombreux 41,7% des agro-businessmen. La plus grande dépense en engrais ne revient qu'à seulement 8,30% d'entre eux. Ces dépenses en engrais sont donc des facteurs de discrimination entre les agro-businessmen. La provenance de ces engrais et le pouvoir économique sont des éléments explicatifs. Le tableau n°3.1 donne la part de chaque marché dans l'approvisionnement en engrais :

Tableau n° 3.1: Répartition des agro-businessmen selon le lieu d'approvisionnement en engrais

Provenance des engrais

Marché local

Autres marchés nationaux

Total

Pourcentage d'agro-businessmen(%)

34,6

65,4

100

Source: ZONGO, (2011). Enquête de terrain

Les informations recueillies montrent que les autres marchés nationaux sont les principaux lieux de ravitaillement des agro-businessmen. Ils concernent 65,4% d'entre eux. Cela s'expliquerait par le fait que le marché local ne peut pas satisfaire les besoins en engrais de certains d'entre eux. Ils doivent en effet partager ces marchés avec les 3000 coopérateurs. Seulement 34,6% s'y approvisionnent et la majorité d'entre eux (65, 4%) achète leurs engrais sur les marchés des autres villes comme Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Koudougou. Les engrais interviennent dans l'intensification agricole. C'est une obligation pour eux de ne pas manquer d'engrais. C'est une des exigences du protocole d'accord qu'ils ont signé avec l'AMVS.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci