CHAPITRE III. DIAGNOSTIC DES
PARASITOSES GASTRO INTESTINALES SUR DES ANIMAUX VIVANTS
Le diagnostic des parasitoses digestives peut se
réaliser à partir de diverses méthodes, de
sensibilité et disponibilité variables. Les différentes
méthodes disponibles sont : le diagnostic épidémiologique,
clinique, et les méthodes diagnostiques de laboratoire (lacoproscopique,
lacoprologique, la cytologique). De plus, des méthodes de
dépistage utilisant la biologie moléculaire ont récemment
été développées (IROLA, 2010).
Les méthodes qui nous intéressent sont celles de
diagnostic coproscopique ou coprologique effectuées au laboratoire qui
sont des méthodes de base du diagnostic utiliséesen
parasitologie.
III.1. Diagnostic
coproscopique
La coproscopie permet de détecter (et
éventuellement de compter) les éléments parasitaires
excrétés dans les fèces par les parasites (helminthes et
coccidies) du tube digestif(RICHARD, 2012). Elle met en jeu deux types de
méthodes:
- Des méthodes coprologiques qualitatives,
- Des méthodes coprologiques quantitatives
III.1.1.Méthodes
coproscopiques qualitatives
III.1.1.1. Méthode
qualitative sans enrichissement
Elle consiste en une simple dilution d'un fragment de
fèces dans deux (2) gouttes d'eau posée sur une lame, puis d'une
lecture entre lame et lamelle au microscope au faible grossissement Cette
méthode est donc très simple et rapide et peu coûteuse.
Cependant, très souvent la présence de nombreux débris
végétaux gêne la lecture de la préparation. Aussi
l'absence d'éléments parasitaires ne signifie pas absence
d'infestation(GRABER et al, 1983).
III.1.1.2. Méthode
qualitative avec enrichissement
C'est la plus intéressante des méthodes de
diagnostic car elle assure la concentration des éléments
parasitaires. Deux (2) sortes de méthodes sont employées :
la méthode de sédimentation et la méthode de flottaison ou
flottation.
1°) Méthode de
sédimentation
Le principe de cette méthode est de diluer le
prélèvement dans une solution aqueuse de densité faible
afin de concentrer les éléments parasitaires, de densité
supérieure, dans le culot du tube. Cette technique permet d'obtenir des
oeufs de toutes les espèces de parasites, en particulier les oeufs de
Trématodes qui sont de grande taille (MAXIME, 2017).
C'est une excellente méthode, rapide, peu couteuse,
facile à mettre en oeuvre et peut être améliorée
avec une centrifugeuse (GRABER et al, 1983).
Cette technique consiste à prélever cinq (5)
grammes de matières fécales puis à les diluer dans 10
volumes d'une solution de chlorure de sodium dans un verre à pied.
Après homogénéisation, le mélange est tamisé
à l'aide d'une passoire à thé, puis centrifugé
pendant 5 minutes à 2000 tours/mn pendant 5 minutes. Après
avoir rejeté le surnageant, quelques gouttes du culot sont
observées au microscope photonique, entre lame et lamelle, aux
grossissements 4 x10 (MISSAM, 2006) pour observer les oeufs de parasites.
2°) Méthode de
flottaison ou flottation
Il s'agit de la méthode coproscopique la plus
utilisée. Son principe est d'utiliser un liquide dont la densité
est supérieure à celle des formes parasitaires qui vont se
rassembler en surface, notamment les oeufs des nématodes, des cestodes
et les oocystes de coccidies. Ces solutions sont habituellement
composées de sels ou de produits chimiques. Dans la pratique courante,
on utilise la solution saturée de chlorure de sodium (NaCl : 400g
dans 1000 ml d'eau de robinet, densité: 1,20) pour des raisons
économiques et de commodité (KABORE, 2006).
On écrase 3 à 5 gramme de fèces dans un
bêcher dans lequel on ajoute la solution saturée. L'ensemble est
bien homogénéisé puis tamisé dans un autre
bêcher. On recouvre ce ménisque d'une lamelle en évitant la
formation de bulles d'air. Ensuite, le bêcher ainsi préparé
est laissé au repos pendant au moins quinze à vingt minutes pour
permettre aux oeufs de remonter en surface et se coller à la lamelle.
Après ce délai d'attente, la lamelle est retirée et
placée sur une lame avant d'être examinée au microscope
à faible grossissement pour l'observation des éléments
parasitaires (KABORE, 2006).
Cette technique présente les avantages d'être
rapide, facile à réaliser, peu coûteuse et sensible.
L'inconvénient peut provenir des effets néfastes d'une erreur de
solution dense: en effet, si la solution n'est pas assez dense, certains
éléments ne vont pas flotter, et si elle est trop dense, il peut
y avoir déformation ou lyse des éléments parasitaires
(FOREYT, 1989 cité par IROLA, 2010).
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