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Avantages et inconvénients de l'unicité et de l'exclusivité de la nationalité congolaise. analyse et perspectives.


par Innocent NGONGO LUMUMBA
Université de Kinshasa - Licence 2019
  

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2.2. Les impacts négatifs des migrations

Les impacts négatifs des migrations se font sentir en RDC mais, ici en conformité avec notre thématique sous étude, nous allons nous appuyer aux aspects social et environnemental.

Sur le plan social, ils concernent les conflits réguliers entre les étrangers, surtout les transhumants, et les agriculteurs, autochtones. En outre, on enregistre des cas d'insécurité et la recrudescence des maladies surtout celles sexuellement transmissibles. Les migrants (immigrants et émigrants) apportent souvent des maladies sexuellement transmissibles (IST, SIDA) des infections qui se répandent dans la région. De ce fait, pour des raisons de sécurité sociale, ils sont craints par les populations en place.

En plus de cette crainte que ressentent les populations, il faut noter qu'il y a depuis plus de dix décennies, l'insécurité galopante qui se note à l'Est. Dans les pistes rurales on constate les braquages sans cesse. Plusieurs cas de ces actes inhumains ont été enregistrés par les populations sur les voies, en brousse... puis dans différents coins de la province où vivent plusieurs immigrants (Rwandais, Ougandais, Burundais) qui posent des actes de vols et d'assassinats. Par ailleurs, certains jeunes qui vont travailler au Rwanda, à leur retour apportent avec eux de nouvelles pratiques qui sont propres à la communauté nigériane. Ils apportent un mode de vie tout nouveau qui ne répond pas à la tradition locale.

Ainsi, on semble aboutir à un rejet systématique de la tradition congolaise pour cesser d'être le point de référence nécessaire. Le respect de la hiérarchie est bafoué et le droit d'aînesse jadis reconnu et respecté est mis en cause. Les émigrants et surtout ceux qui aspirent pour le travail au Rwanda, laissent derrière eux une masse importante de charge aux parents restés au village. Les femmes et enfants sont abandonnés sans aucune mesure de sécurité et la charge revient au chef de famille et des parents.

Dans ces conditions, plusieurs victimes sont à enregistrer parmi les populations civiles. Les enfants meurent à cause de manque de soin, les femmes meurent en travail à cause de manque de moyen. Les travailleurs migrants à leur retour parfois sont vides de tout et constituent en plus des charges familiales, des cas sociaux pour la communauté, soit ils reviennent tout fatigués et mourants, soit ils reviennent avec des problèmes.

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Les conséquences du trafic ou d'exploitation des enfants sont particulièrement pernicieuses et variées, en particulier les répercussions qu'il induit sur la vie entière des enfants (BIT). Dans les cas les plus graves, le trafic et l'exploitation provoquent le décès des enfants ou infligent les lésions irréversibles à leur intégrité physique ou mentale (IPEC).

2.2.1. Impacts d'ordre environnemental

Les impacts d'ordre environnemental concernent surtout les pressions exercées sur les sols culturaux et ressources naturelles du pays. Ces pressions sont l'oeuvre des étrangers et de la surexploitation des terres agricoles. L'environnement au sens étroit, est l'ensemble des éléments naturels (eau, air, relief, végétation, hydrographie, sol...) qui entoure les hommes. Au sens large, c'est l'ensemble des éléments naturels mais également des éléments matériels, des personnes qui caractérisent un espace donné. En plus des catastrophes d'origine naturelle et ou technologique, l'environnement planétaire subit des atteintes lentes et durables liées aux activités humaines habituelles qui perturbent les équilibres écologiques. Cette observation faite par les scientifiques est vérifié aussi à Béni où dans la grand Kivu en particulier. On observe à l'Est de la RDC une dégradation avancée des ressources naturelles à travers les comportements des étrangers habitants au pays. De plus en plus la proportion de la déforestation de la désertification et du déboisement ne cesse d'augmenter.

Ainsi, les prélèvements opérés sur les ressources naturelles et la surexploitation des sols cultivables excèdent déjà la capacité de renouvèlement par endroit ; en conséquence, l'écosystème est en voie de dégradation avancée. De plus, l'arrivée des étrangers en nombre très impressionnant dès ces dix dernières années a augmenté le taux de dégradation des sols cultivables et de la végétation dans certaines localités. La déforestation et la désertification s'étendent de plus en plus sur la commune, elles ont pour causes fondamentales l'exploitation excessive des terres agricoles, l'usage des bois de chauffe, de l'exploitation des ressources forestières pour le charbon, de la pratique de l'agriculture itinérante sur brûlis, la mauvaise gestion des terres agricoles et le surpâturage.

Elle s'inscrit dans un contexte de destruction progressive de la végétation et traduit ainsi, l'évolution de la déforestation. Selon les personnes interviewées, les immigrants constituent plus de la moitié des personnes considérées comme destructrices de la végétation et de la faune. Ils le font soit par une agriculture extensive, soit par usage des troupeaux de grands ruminants, les troupeaux de boeufs aussi importants qu'ils soient détruisent la forêt et les terres cultivables.

70 Colette Braeckman, Les nouveaux prédateurs. Politique des puissances en Afrique centrale. Paris, Fayard, 2003.

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Dans le même sens nous pouvons retenir l'exemple du Rwanda qui a déchaîné des violences meurtrières qui restent toujours présent dans la mémoire universelle comme une lourde culpabilité collective. Mais, à la suite de ce génocide atroce dans le pays voisin ont semblé oublier ce qui se fait en RDC. De ce fait, les congolais parlent de plus en plus de deux poids, deux mesures. Le Zaïre, qui devint ensuite la RDC, n'est pas parvenu, vingt ans après, à traiter ce que la journaliste belge Colette Braeckman nomme « les métastases du génocide rwandais »70. Pourtant, les faits s'imposent et les récits convergent sur l'extrême barbarie qui régna et qui continue de régner en RDC depuis le drame rwandais. Et la juste compassion exprimée envers les victimes du génocide au Rwanda n'exclut pas de dénoncer les atrocités commises par la suite sous les ordres de certains de ses dirigeants.

Rappelons les faits. En quatre jours, en juillet 1994, 1,5 million de Hutus rwandais convergèrent vers la ville frontalière de Goma, fuyant les conséquences de la tragédie que certains d'entre eux avaient provoquée. La catastrophe humaine représentée par cet afflux dans les provinces de l'Est sera le signal du transfert de l'ancestral conflit ethnique rwandais au Congo.

À Kigali, on fut très vite convaincu que les camps de réfugiés nés de cette situation étaient sous la coupe des milices Hutus Interahamwe créées en 1992 par le Mouvement révolutionnaire national pour le développement (MRND), parti du Président rwandais Juvénal Habyarimana et de membres Hutus de l'ancienne armée rwandaise, donc d'anciens génocidaires. Sous prétexte que ces derniers préparaient une invasion, la nouvelle armée rwandaise de Paul Kagamé fut convaincue de la nécessité de défendre l'intégrité territoriale du pays en occupant la partie orientale du Zaïre. Derrière cette raison militaire se cachait une autre, beaucoup moins avouable, corroborée notamment par les rapports de l'Organisation des Nations unies (ONU) à l'époque : le dessein de Kigali était de profiter du chaos ambiant pour faire main basse sur une partie des richesses du Zaïre. En 1996, les rebelles de l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL) de Laurent-Désiré Kabila, luttant contre le régime honni du maréchal Mobutu et appuyés par les armées du nouveau régime du Rwanda et de l'Ouganda, progressèrent rapidement dans les régions orientales. La descente aux enfers sera cruelle. Il en résulta tant d'agressions et de violences, dans un contexte de misère généralisée, que cela ne pouvait conduire qu'à un nouveau désastre humain, cette fois en terres congolaises.

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Certaines estimations sont effroyables : pour l'ensemble du pays, sur la période allant de 1996 à 2007, le nombre de « décès excédentaires », c'est-à-dire de morts additionnelles par rapport au taux standard de mortalité, dues aux conséquences des conflits au Congo, serait de 5,4 millions, morts aux combats exclus. Cela fait de la guerre au Congo oriental le conflit le plus meurtrier depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Certains récits sont terrifiants, comme ceux relatés dans le Rapport Mapping du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH), rendu public en octobre 2010, qui mentionne « les attaques systématiques et généralisées [...] ayant pour cible de très nombreux réfugiés Hutus rwandais et des membres de la population civile Hutu et causé leur mort, qui révèlent plusieurs éléments accablants qui, s'ils sont prouvés devant un tribunal compétent, pourraient être qualifiés de crime de génocide » (article 517)71. Peut-on parler de « contre-génocide » ? L'expression est forcément exagérée, et totalement insupportable pour des journalistes ou des membres d'associations des droits de l'homme qui ont fait de P. Kagamé le héros qui a mis fin au génocide dans son pays. Il est cependant incontestable qu'il s'agit de « crimes contre l'humanité », et le rapport onusien fait mention de la « nature systématique, méthodique et préméditée » des attaques contre les Hutus et révèle le nombre important de victimes congolaises collatérales.

Les zones occupées par le Rwanda et l'Ouganda furent systématiquement dépouillées de leurs ressources. Les stocks de minerais, mais aussi de café, de bois, le bétail et les fonds qui se trouvaient dans les territoires conquis furent transférés vers les deux pays provisoirement alliés ou exportés sur les marchés internationaux. La convoitise était si pressante que occupants en vinrent, en août 1999, à se battre férocement à Kisangani, dans une débauche de tirs de mortiers et de combats au corps à corps qui n'avaient d'autres motifs que le contrôle des diamants de la région. Pour les nouveaux petits despotes, spéculateurs et mercenaires, la persistance de l'insécurité était devenue le moyen le plus rapide d'enrichissement.

Par la suite, une fois les stocks épuisés, les occupants passèrent à un stade plus systématique et intensif d'exploitation des ressources sur un territoire totalement fragmenté et incontrôlé par Kinshasa. Furent mis en mouvement tous les intérêts régionaux : les Rwandais et les Ougandais, puis les Angolais et les Zimbabwéens, devenus alliés, ainsi que des sociétés occidentales, qui reprirent les concessions exploitées jusque-là par des sociétés juniors. L.-D. Kabila ne pouvait payer les échéances de l'État qu'en bradant le patrimoine minier, foncier et forestier, comme

71 HCDH, République démocratique du Congo, 1993-2003. Rapport du Projet Mapping concernant les violations les plus graves des droits de l'homme et du droit international humanitaire commises entre mars 1993 et juin 2003 sur le territoire de la République démocratique du Congo, Genève, août 2010.

72 Stengers, I., «Structure dissipative» in Encyclopédie universelle [en ligne, consulté le 12 décembre 2016], http://vsww.univeisalis.fr/encyclopedie/stmcture dissipative/

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Mobutu l'avait fait avant lui. Joseph Kabila, qui succéda à son père en 2001, poursuivit le mouvement. Rien qu'entre juin 2003 et décembre 2005, plus de 2 000 droits miniers furent accordés. Dans le même temps, une nouvelle génération de commerçants émergea, plus à l'aise dans le commerce transfrontalier que les aventuriers et les spéculateurs, qui avaient dilapidé leurs avoirs issus de la rente en dépenses ostentatoires plutôt qu'en investissements. Ainsi, les pillages s'institutionnalisèrent.

Les accords de paix de Lusaka d'abord, en 1999, puis de Pretoria et de Luanda, en 2002, sont venus relativement stabiliser la région, avec notamment le départ des 20 000 soldats rwandais présents dans l'Est de la RDC. Cependant, en dépit de tous ces accords, de ceux qui ont suivi (Nairobi 2006), de la présence de 20 000 casques bleus et de l'organisation d'élections nationales en RDC (2006 et 2011) qui ont conforté J. Kabila, de nombreux groupes armés, parrainés par des gouvernements étrangers, ont continué à opérer sur le territoire congolais. Cette instabilité chronique a anéanti toute possibilité de développement durable du pays et rendu impossible la normalisation des relations entre Kinshasa et Kigali.

En octobre 2003, le dernier soldat rwandais s'est officiellement retiré du Congo. Mais la présence rwandaise dans l'Est n'a jamais cessé, appuyant l'action de groupes armés violents, à l'instar du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du rebelle Tutsi Laurent Nkunda, puis, après sa chute, du Mouvement du 23 mars (M23), reprenant les mêmes combattants déçus par les tentatives de démobilisation et de réintégration dans l'armée congolaise. Ceux-ci visaient l'éradication des derniers génocidaires Tutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) encore cachés dans les collines du Kivu et parvinrent à prendre la capitale provinciale de Goma en novembre 2012, sous le regard impuissant des casques bleus. Le choix des sites des opérations terroirs riches en sous-sol et en terres de pâturage a conduit à conforter la thèse selon laquelle le Rwanda, par ces rebelles interposés, était effectivement venu consolider ses positions économiques dans l'Est de la RDC.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams