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Inventaire de quelques vestiges coloniaux matériels dans la ville de Dschang(1907-1957)


par Yannick Guerin Diffouo
Universite de Dschang - Master 2014
  

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4. La matérialisation de la prétendue "mission civilisatrice" de l'Europe en Afrique

Pendant longtemps, les européocentristes à l'instar de Hegel, J. Arthur de Gobineau et bien d'autres, ont taxé l'Afrique d'un continent sans histoire et donc, sans civilisation. A partir du XIXe siècle en Europe où les camps s'étaient formés pour débattre au sujet de la nécessité ou non de faire le colonialisme dans le reste du monde, certains religieux, eux-aussi, prirent position en faveur de ce terrible phénomène en pensant que l'église est la seule source de la "vraie" civilisation, du bonheur des hommes et de la paix des peuples. Le Cardinal d'Alger, son éminence Lavigerie, était par exemple convaincu, comme beaucoup de ses contemporains, que l'Afrique où se déclarent les ambitions européennes, a besoin de cette civilisation qui apporte à l'évolution de l'humanité un supplément d'âme3.

1 Emmanuel Ghomsi, « Les bamiléké du Cameroun : Essai d'étude historique des origines à 1920 », Thèse de Doctorat d'état 3e cycle, Université de Paris panthéon Sorbonne, 1972, p 40.

2 Michel Simeu Kamdem, « La ville de Dschang, Etude... p.23.

3 Célestine Fouellefak Kana, « Le christianisme occidental à l'épreuve des valeurs religieuses africaines : le cas du catholicisme en pays Bamiléké au Cameroun 1906-1995 », Thèse de doctorat en Histoire, Université Lumière Lyon 2, 2004-2005, p.10.

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Dans le même ordre d'idées, F. de Vitoria estimait que le but ultime de la colonisation est d'amener progressivement les peuples de la culture inférieure à abdiquer à leur droit à une culture propre, pour communier à l'unique culture des "nations civilisées"1. En d'autres termes, s'agissait-il d'apporter la civilisation aux peuples considérés comme sauvages et barbares. Au 19e siècle, cette formule devient idéologique et justifie la colonisation. Dans ses poèmes choisis, Ruyard Kipling évoque la responsabilité qui incombe à l'homme blanc de civiliser les peuples de couleur à travers sa célèbre doctrine du «fardeau de l'homme blanc 2». Il devient ainsi impossible pour les missionnaires se rendant en Afrique de séparer la foi de la civilisation, car guidés par la pensée de ces théoriciens de l'impérialisme européen.

La "mission civilisatrice" consistait donc à déposséder l'Africain de sa culture et à lui imposer une autre. Ceci devait être possible à travers l'évangélisation et la scolarisation. Les infrastructures allaient forcément accompagner ces actions en faveur de la civilisation occidentale et au détriment de l'africaine.

En somme, nous pouvons remarquer que plusieurs raisons ont influencé la construction des infrastructures coloniales à Dschang. Les premières constructions étaient réalisées pour imposer la domination, matérialiser la supériorité de la race blanche sur la race noire et aussi pour organiser et contrôler le pillage des ressources du sol et du sous-sol. Les raisons étaient claires, mais après la décision de vouloir construire, l'équation du matériau et de la ressource humaine se posa avec acuité.

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