Synergie politique monétaire et politique de change pour une stabilité des prix en République Démocratique du Congopar Raphaël Wadiadio Université de Kinshasa - Licence 2022 |
(b) 1.2. Approche de l'absorption (aa)19(*)Développée dans un cadre keynésien, l'approche par l'absorption tend à montrer que, dans de nombreux cas, une dévaluation se traduit par une détérioration du solde courant, même lorsque la condition sur les élasticités est respectée. Deux contributions ont été importantes à cet égard : - Sidney ALEXANDER (1952) qui étudie la réaction du revenu sur la balance des paiements ; - Harry JOHNSON (1955) qui complète cette analyse en prenant en compte deux absorptions, celle du pays et celle du reste du monde. (c) 1.2.1. Fondements de l'approche de l'absorption (Analyse d'ALEXANDER)ALEXANDER utilise l'approche de l'absorption pour expliquer les effets d'une dévaluation (dépréciation) sur la balance commerciale. Pour lui, l'approche de l'absorption n'est qu'une modalité de l'approche par le revenu (AFTALION, MEADE). L'analyse d'ALEXANDER fait intervenir à la fois des effet-prix et effet-revenu. Il part de l'équation de l'équilibre global en économie ouverte et pose la condition suivante : X - M = Y - A Avec X, la valeur des recettes courantes ; M, la valeur des dépenses courantes ; Y, le revenu national ; A, l'absorption ou dépense domestique globale (consommation + investissement). Si B représente le solde des transactions courantes, on peut écrire : B = X- M = Y-A. Ce qui donne en terme de variation : B = Y - A. Ainsi, la dévaluation (dépréciation) agit de deux manières sur le solde courant : - indirectement, à travers la variation des revenus induite (Y) ; - directement, à travers l'effet qu'elle exerce sur la dépense domestique (à niveau de revenu inchangé A). (d) 1.2.2. Effets de l'approche de l'absorptionLa variation de la balance correspond à la différence entre la variation du revenu national et l'absorption. Une dévaluation (dépréciation) améliore la balance si Y augmente plus que A. Or, A résulte à la fois des variations de revenu et des variations de prix. L'accroissement de revenu entraîne une augmentation de áA de l'absorption, á étant la propension marginale à absorber (ou ce que METZLER et MARSHALL appellent la propension à la dépense domestique), la valeur de á est égale à la somme de c et de e (respectivement les propensions à consommer et à investir). La dévaluation (dépréciation) entraîne une augmentation des prix domestiques qui peut réduire l'absorption d'un montant äA, d'où : A = áY + äA, On a : B = Y - (áY + äA) = Y - áY - äA B = Y (l - á) - äA Y (1 - á) correspond à l'effet-revenu direct et indirect et äA à l'effet-prix direct sur l'absorption. ALEXANDER combine ainsi les deux effets revenu et prix. Il distingue logiquement les effets selon leur vecteur : le revenu réel et l'absorption, (effet-balance = effet-revenu + effet-prix). * 19 Bernard GUILLOCHON, Pierre SALAMA, ECONOMIE MONETAIRE INTERNATIONNALE, 2èEd. Economica. 1992, pp.186-191. |
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