WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Synergie politique monétaire et politique de change pour une stabilité des prix en République Démocratique du Congo


par Raphaël Wadiadio
Université de Kinshasa  - Licence 2022
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

(g) 1.2.3. Prolongements de l'approche de l'absorption : l'apport de HARRY JOHNSON

JOHNSON introduit un nouveau concept : la propension du pays à consommer les biens exportables. Il utilise alors quatre notions (la première lettre indique l'origine, la seconde la destination des biens).

Pour le pays A, il définit deux propensions :

- Caa, la propension du pays A à consommer les biens qu'il pourrait exporter ;

- Cba, la propension du pays A à consommer les biens exportés par B (ma) ;

Pour le pays B ;

- Cbb, la propension du pays B à consommer les biens qu'il pourrait exporter ;

- Cab, la propension du pays B à consommer les biens exportés par A (mb).

Deux de ces propensions sont des propensions à importer habituelles. S'il y a une baisse de revenu en B, l'effet sur les termes de l'échange dépend de trois conditions :

- la somme des propensions à importer (Cba + Cbb) : si (Cab + Cba) > 1, il y aura une amélioration des termes de l'échange pour B parce que ses importations diminuent avec le revenu. Cependant, les exportations restent élevées puisqu'elles dépendent du revenu de A qui reste inchangé ;

- la différence entre les deux propensions du pays considéré (Cba - Cbb) : si (Cba - Cbb) > 0, il y aura une amélioration des termes de l'échange de B car ses produits sont plus demandés par l'étranger que par lui-même ;

- la somme des propensions à consommer des biens exportés (Caa + Cbb) : si (Caa + Cbb) < 1, il y aura une amélioration des termes de l'échange de B, parce qu'aucun des deux pays n'absorbe trop les biens qui pourraient être exportés.

Pour apprécier l'effet sur les prix d'une variation de revenu, il faut qu'il y ait simultanément :

- (Cab + Cba) > 1 ;

- (Cba - Cbb) > 0 ;

- (Caa + Cbb) < l.

Si ces trois expressions sont positives, les deux effets se compensent et facilitent le rééquilibrage de la balance. L'approche en terme de revenu prévient les insuffisances de l'approche en terme de prix. Elle établit que les effets recherchés d'une dévaluation(dépréciation) ne persisteront que si la production l'emporte sur l'absorption. Elle présente néanmoins deux limites :

- axée sur les mécanismes d'ajustement de la balance commerciale et au mieux de la balance courante, elle ignore les mécanismes d'ajustement de la balance des paiements (balance globale) ;

- reposant sur une analyse en terme de flux, elle ignore les réajustements destocks et leurs effets.

(h) 1.3. Approche du taux de change d'équilibre et stratégies d'ouverture20(*)

Fondamentalement, l'approche du taux de change repose sur la théorie de la parité des pouvoirs d'achat (PPA), qui énonce que le taux de change d'équilibre est égal au rapport entre les niveaux de prix d'un panier de biens ''représentatifs'' dans les deux économies considérées :

P = eP*

Ou encore sous forme d'accroissement :

= +

Avec P : niveau des prix nationaux ;

P*: niveau des prix étrangers ;

e: le taux de change nominal (unités de monnaie nationale pour une unité de monnaie étrangère).On en déduit un indicateur de distorsion par rapport au taux de change d'équilibre, le taux de change réel et dont la formule est :

er =

Si l'évolution des prix nationaux est supérieure à celle des prix étrangers corrigés par le taux de change (perte de compétitivité), le taux de change réel s'apprécie : la monnaie nationale est surévaluée. Cette approche de base reste assez peu opérationnelle, car on ne peut considérer que la loi du prix unique s'applique à tous les biens. En réalité, il faut distinguer (au moins) les biens dits "échangeables'' sur le plan International et ceux qui ne le sont pas (biens domestiques). En effet, si on peut admettre que les prix s'unifient, ou, au moins, varient dans le même sens lorsqu'il existe une occurrence possible des produits nationaux avec des produits importés, certains produits sont plus ou moins protégés. Evidemment, des situations intermédiaires sont possibles telle que celles des biens locaux peu substituables, comme les produits alimentaires de base correspondant à des habitudes difficiles à modifier.

On peut montrer alors que le taux de change réel se présente comme un rapport entre les prix relatifs des biens échangeables et celui des biens domestiques des pays qui participent à l'échange. Cette méthode permet d'éviter les difficultés habituelles de mesures des taux de change réels. Elle a conduit le FMI à modifier ses modes de calculs pour les pays africains, intégrant maintenant, en partie les prix et les taux de change des pays concurrents dans l'échange international).

Er =

Le niveau général des prix domestique P se décompose en prix des produits échangeables internationalement (niveau Pe) et des biens non échangeables (niveau Pn), affecté des coefficients de pondération (a) et (1-a) respectivement. Soit :

P = Pea.Pn(1-a)

d'où en multipliant et divisant par Pt(1-a) et en écrivant q =

P =

De même, P* =

On obtient ainsi l'expression du taux de change réel en fonction des rapports de prix internes, sous l'hypothèse du prix unique (Pe = ePe*) :

e = [( ) / ( )]

Éviter la surévaluation externe de la monnaie revient donc à maintenir un rapport adéquat entre prix internes des biens échangeables et non échangeables.

Au égard de ce qui précède, le modèle qui cadre mieux avec notre travail est le dernier modèle, celui du taux de change réel en fonction des rapports de prix internes car ça permettra de garder stable les prix internes face aux multiples chocs économiques intérieurs causés par une croissance hors norme de la dépréciation monétaire qui se répercute sur le niveau général des prix causant ainsi l'inflation. D'où, grâce à ce modèle, même en période de crise liée à la dépréciation, les ménages ainsi que les entreprises congolaises peuvent profiter de la compétitivité monétaire extérieure pour garder les prix internes stables.

* 20 Bamba N'GALADJO, Op. Cit,2017.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King