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Gestion de l'éducation en situation de crise sécuritaire au Burkina Faso: état des lieux et perspectives dans la commune de Titao


par Moctar Abdoulaye SANA
Institut de Formation et de Recherche interdisciplinaire en Sciences de la Santé et de l'Education (IFRISSE)/Ouagadougou - Master II en sciences de l'éducation 2021
  

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INTRODUCTION A LA PREMIERE PARTIE

La première partie de notre recherche dresse le cadre théorique. Elle est structurée en trois parties dont la problématique, le cadre de référence et le cadre méthodologique. Il s'agit dans le premier chapitre de faire un aperçu sur le développement du secteur de l'éducation au Burkina Faso, d'identifier les défis auxquels font face les acteurs de l'éducation dans un contexte d'EPT avant de décliner les questions, objectifs et hypothèses de recherche. Le deuxième chapitre nous permet ensuite de clarifier les concepts clés de la recherche, de définir les théories sur lesquelles la recherche se fonde et d'explorer la littérature sur la question de l'éducation en situation de crise. Enfin, dans le troisième chapitre, nous présentons le dispositif méthodologique. Il s'agira concrètement de présenter la zone d'étude, la méthode de recherche, la population cible, les instruments de collecte et les techniques d'analyse des données.

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CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE

BEAUD (1985, p. 31) définit la problématique comme un « ensemble construit autour d'une question principale, des hypothèses de recherche et des lignes d'analyses qui permettent de traiter le sujet ». Ainsi, notre tâche, dans ce chapitre, est de faire un bref aperçu sur le développement de l'éducation au Burkina Faso, de voir les défis qui se présentent au système éducatif burkinabè avant de décliner les questions, les objectifs et les hypothèses de recherche.

I.1) Contexte

Le contexte de notre étude présente les efforts consentis par les autorités éducatives du Burkina Faso pour assurer le développement du secteur de l'éducation. Il aborde également les défis auxquels font face les acteurs et partenaires de l'éducation dans leur quête de l'éducation pour tous.

I.1.1) Du développement du secteur de l'éducation

Nelson Mandela disait ceci : « L'éducation est l'arme la plus puissante que l'on puisse utiliser pour changer le monde ». En effet, la nécessité d'éduquer n'est aujourd'hui un sujet à débat pour aucune société. Elle trouve, de ce fait, une place importante dans des Déclarations et Conventions internationales qui invitent ou enjoignent les Etats signataires à faire de l'éducation un droit fondamental pour l'humanité. A ce titre, la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 en son article 26 déclare que « toute personne a droit à l'éducation ». Aussi, la convention relative aux droits de l'enfant (1989), quant à elle, enjoint, en son article 28, les Etats signataires à rendre obligatoire et gratuit l'enseignement primaire et à favoriser l'accessibilité aux autres ordres d'enseignement. Ces nombreux traités internationaux ont favorisé la mise en oeuvre des politiques de l'éducation pour tous (EPT) engagées depuis la conférence de Jomtien en Thaïlande en 1990, réaffirmées à Dakar en 2000 puis plus ciblé à Incheon en 2015. Ces conférences se sont données pour objectifs d'accorder à tous les enfants, jeunes et adultes, l'accès à une éducation de base de qualité. La conférence d'Incheon fixe l'échéance de l'atteinte de ces objectifs à l'horizon 2030.

Le Burkina Faso, signataire des différentes déclarations internationales issues de grandes rencontres sur l'éducation, a inscrit dans sa Constitution, à son article 18, le droit à l'éducation, à l'instruction et à la formation pour toute personne vivant sur le territoire burkinabè. Ainsi, la politique nationale considère l'éducation comme « la priorité des priorités ». Ces engagements

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internationaux et la disposition constitutionnelle nationale ont conduit à des reformes du système éducatif et à l'adoption de plans stratégiques afin de répondre aux besoins éducatifs du moment.

C'est dans cette logique de quête d'une éducation pour tous qu'il a été adopté en 2007, la loi no 013-2007/AN du 30 juillet 2007 portant loi d'orientation de l'éducation. Cette loi stipule en son article 3 que toute personne vivant au Burkina Faso a droit à l'éducation, sans discrimination aucune, notamment celle fondée sur le sexe, l'origine sociale, la race, la religion, les opinions politiques, la nationalité, ou l'état de santé. Ce droit s'exerce sur la base de l'équité et de l'égalité des chances entre tous les citoyens. L'article 15 de cette même loi énonce les objectifs du système éducatif burkinabè. Parmi ces objectifs, sont inscrits l'accélération du développement quantitatif et qualitatif de l'offre éducative de base et la réduction des inégalités de toutes sortes en vue d'assurer l'encadrement de la petite enfance ; la scolarisation de tous les enfants d'âge scolaire ; l'alphabétisation, à court ou moyen terme, de tous les adolescents et adultes analphabètes qui ont été précocement déscolarisés ou qui n'ont pas été scolarisés ; l'encadrement des enfants d'âge scolaire et des adultes à besoins éducatifs spécifiques. Par ailleurs, ces deux dernières décennies ont été marquées par la mise en oeuvre de plans et programmes dont le plan décennal de développement de l'éducation de base (PDDEB), le programme de développement stratégique de l'éducation de base (PDSEB) qui est à son terme et le plan sectoriel de l'éducation et de la formation (PSEF).

Le PDDEB a couvert la période 2000-2009 avec un objectif cible de 70% de taux brut de scolarisation. Il a servi de cadre de référence à l'intervention des acteurs du système éducatif au Burkina Faso. Ce plan visait l'accroissement de l'offre éducative de base, l'amélioration de la qualité de l'enseignement et le développement des capacités de pilotage du secteur éducatif. Par ailleurs, le gouvernement du Burkina Faso a, à la fin du PDDEB, engagé un autre programme afin d'assurer une continuité dans la gestion programmatique du secteur de l'éducation. Ce programme se veut encore plus global en incluant les différents degrés d'enseignement et est beaucoup plus orienté vers la recherche de la qualité de l'éducation (OUEDRAOGO, 2016). Il s'agit du programme de développement stratégique de l'éducation de base (PDSEB) qui couvre la période 2010 à 2020 et qui envisage poursuivre le développement de l'enseignement primaire mais aussi des autres niveaux d'éducation à l'exception du supérieur et de la recherche. Il envisage également diversifier les actions d'alphabétisation et de post alphabétisation. Malgré les progrès significatifs

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enregistrés ces dernières années dans le secteur, le système éducatif burkinabè demeure généraliste, peu professionnalisant, peu adapté aux besoins du marché de l'emploi et moins holistique d'où l'élaboration du plan sectoriel de l'éducation et de la formation (PSEF). Le PSEF (2017-2030) qui couvre l'ensemble des ordres d'enseignement allant du préscolaire au supérieur, a pour ambition de contribuer au développement du secteur de l'éducation et de la formation à travers une coordination efficace et une mise en cohérence des interventions de tous les acteurs. En effet, les programmes stratégiques du PSEF sont le développement de l'accès à l'éducation et à la formation ; l'amélioration de la qualité de l'éducation et de la formation ; le pilotage et le soutien au secteur de l'éducation et de la formation. Toutefois il est à remarquer que dans la mise en oeuvre de ces politiques éducatives, le PDSEB semble être considéré comme le document de référence par le MENAPLN et ses partenaires techniques et financiers. Le PSEF est rarement évoqué dans les documents de planification opérationnelle.

L'engagement de l'Etat burkinabè dans la quête d'une éducation pour tous a eu un écho favorable sur l'ensemble du territoire. Les indicateurs d'accès et de couverture ces dernières années portent à croire que l'objectif de l'éducation pour tous à l'horizon 2030 (Objectifs de Développement Durable) pourrait être atteint. En effet, les taux d'accès et de scolarisation ont connu des évolutions remarquables. Le graphique ci-dessous indique l'évolution du TBS entre 2013 et 2018

Figure 1: Evolution des taux de scolarisation au Burkina Faso

TBS au primaire, post primaire et secondaire

100

 
 
 
 
 

80

 
 
 

88,5

90,7

83

83,7

86,1

 
 

60

 
 
 
 
 

40

 

44,9

46,6

49

52

20

40,2

 
 
 
 

0

 
 
 

16,2

17

12,8

13,2

15

 
 
 

2013-2014

2014-2015 Primaire

2015-2016
Post primaire

2016-2017
Secondaire

2017-2018

Source : annuaires statistiques 2017-2018 primaire, post primaire et secondaire

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Entre 2013 et 2018, le TBS, au primaire, a évolué de 81,3% à 90,7%, avec un TAMA1 de 1,79%. Quant au post primaire, il a évolué de 36,7% à 52% sur la même période, avec un TAMA de 5,28%. Le secondaire, avec des taux nettement inférieurs aux taux des deux autres ordres d'enseignement, a aussi vu son TBS passé de 13,9% à 17% sur cette même période 2013 à 2018, avec un TAMA de 5,83%.

De façon générale, on peut constater qu'entre 2013 et 2018, les TBS au Burkina Faso ont évolué de façon croissante dans les trois ordres d'enseignement que sont le primaire, le post primaire et le secondaire. Le secondaire enregistre l'évolution la plus importante bien que les TBS dans cet ordre d'enseignement restent les plus bas. Ces améliorations en matière de scolarisation dans les trois ordres d'enseignement suscités seraient la résultante des politiques d'éducation pour tous engagées dans le PDDEB et le PDSEB et qui prend désormais en compte le post primaire et le secondaire.

Malgré les efforts considérables déployés par le Burkina Faso pour garantir le droit à l'éducation pour tous, le système éducatif est perpétuellement confronté à de nouveaux défis.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams