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Le rôle de l'infirmière dans l'éducation thérapeutique auprès du patient atteint d'un infarctus du myocarde dans la prévention de la récidive de la pathologie


par Etienna Aline Carien
Institut de Formation en Soins Infirmiers de Beauvais - Diplome d'état d'infirmière 2021
  

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Annexe 2

PREMIER ENTRETIEN

Nous allons appeler l'infirmière du premier entretien IDE 1 pour respecter l'anonymat. L'entretien a duré trente minutes et s'est déroulé à son domicile.

Moi :Pouvez-vous vous présenter ?

IDE : Je m'appelle IDE 1, j'ai 24 ans, je suis diplômée depuis 2019, je travaille en unité de soins intensifs en Cardiologie à l'hôpital la pitié salpêtrière depuis l'obtention de mon diplôme en mars 2019, c'est mon premier service.

Moi : Quelles sont les pathologies prévalentes traitées dans l'unité ?

IDE 1 : Majoritairement il y a beaucoup de prise en charge de suite d'infarctus, on a également beaucoup d'endocardites infectieuses, de valvulopathies, on a rarement des myocardites, on a beaucoup de décompensations cardiaques, et d'insuffisants cardiaques.

Moi : Selon vous, qu'est-ce que l'éducation thérapeutique du patient ?

IDE 1 : L'éducation thérapeutique, je dirais, que ce sont des conseils à donner parce qu'en soit chacun est libre de ses choix. Il s'agit de donner des conseils aux patients pour ce qui est mieux pour lui.

Moi : A quel moment proposez-vous l'ETP ? A qui ? Qu'en est-il du patient atteint en post IDM ?

IDE 1 : On ne propose pas vraiment de l'ETP, elle se fait automatiquement. En tant que soignant, donner des conseils au patient, l'aider, lui venir en aide, lui dire ce qui est bien pour lui, fait partie des habitudes quotidiennes de l'infirmière ; cela fait partie de son bien-être, et son bien-être est quand même la clé de notre profession. L'infirmière est en première ligne pour faire de l'ETP, après elle peut faire appel à la diététicienne qui a un rôle très important, beaucoup de patients cardiaques sont diabétiques, elle leur explique qu'il faut faire attention au sucre, au sel, au gras.

Les médecins aussi font de l'ETP, ils expliquent au patient ce qui est bien ou pas pour lui. Toute l'équipe pluridisciplinaire est là aussi pour l'ETP.

En ce qui concerne les patients en post IDM, ils doivent faire attention aux facteurs favorisant la formation des plaques d'athérome tels que le cholestérol, le diabète, l'hypertension, le tabac, la sédentarité. L'infirmière explique au patient de bien protéger son coeur en fonction de ses facteurs de risques : ne pas manger trop de sucre, de matières grasses, de bouger régulièrement, de ne pas rester sédentaire. L'infirmière prodigue quotidiennement des conseils hygiéno-diététiques au patient.

Moi : Quels sont les objectifs de l'ETP pour un patient en post IDM ?

IDE 1 : L'objectif c'est que le patient prenne en compte les conseils qu'on lui donne concernant son alimentation, son hygiène de vie. Cela doit se faire dans un cadre plutôt calme, qu'on soit dans l'échange avec le patient. Il faut bien s'installer pour créer une sorte d'intimité avec le patient. Il faut une relation soignant-soigné et qui pourra permettre qu'on donne des conseils au patient. Un minimum de relation est indispensable.

Moi :Y a-t-il des bénéfices pour ce type de patient d'intégrer un programme d'ETP ? Si oui, lesquels ?

IDE 1 : Oui complètement parce que j'ai eu beaucoup de patients en post IDM aussi appelé syndrome coronarien aigu (SCA), qui fumaient avant de faire l'infarctus et qui continuent à fumer après l'infarctus. Un patient qui a déjà fait un infarctus cinq ans auparavant et qui continue à fumer, on ne comprend pas parce l'infarctus est un signe qui montre la souffrance du coeur, et le patient n'arrête pas la cigarette alors que l'infarctus est justement un « petit coup de fouet » si je peux me permettre pour arrêter la cigarette, et corriger sa mauvaise hygiène de vie justement.

Moi : Y a-t-il un parcours de soins particulier pour le patient en post IDM ? si oui, comment est-il planifié et qui assure la coordination ?

IDE 1 : Le patient qui fait son IDM arrive en urgences en salle de coronarographie parce que l'infarctus c'est l'occlusion d'une artère coronaire et donc le coeur n'est pas oxygéné comme il faut, il y a un réseau du coeur qui ne va pas être oxygéné parce que le sang ne peut plus circuler ce qui peut entrainer un trouble du rythme voire un arrêt cardiaque. Il s'agit d'une urgence extrême, le patient est emmené par le SAMU ou par les pompiers directement en salle de coronarographie. Si la coronarographie montre qu'il y a bien un infarctus, le patient est stenté immédiatement. Ensuite, le patient est hospitalisé en USIC ou en réanimation si cela se passe mal.

Le patient est scopé pour la surveillance du rythme cardiaque pendant trois nuits, il doit rester alité en soins intensifs, le lever est interdit. La plupart du temps, le patient retourne à son domicile (ce qui est une belle amélioration de la médecine) avec un traitement.

Cependant, si la troponine, qui est une enzyme cardiaque, continue d'augmenter, le patient est transféré en hospitalisation pour la suite de la prise en charge. Si son état le permet, il sortira quelques jours après.

Tous les matins, il y a un staff avec les médecins et l'équipe soignante pour décider de l'évolution de l'état de santé de chaque patient ainsi que de son devenir.

Moi :Y a-t-il des limites à l'ETP pour ce type de patient ? Si oui, lesquels ?

IDE 1 : Oui parce que certains patients peuvent écouter les conseils et ne pas les appliquer mais tous les patients ont accès à l'ETP.

Moi : Selon vous, l'ETP modifie-t-elle la manière d'approcher la prise en charge du patient en post IDM ?

IDE 1 : Oui le patient peut être dans l'ignorance et ne sait pas que son état est causé par le tabac par exemple. Le patient peut être soit dans la méconnaissance de la gravité de ses mauvaises habitudes soit il peut ne pas en avoir conscience et être dans le déni.

Moi : Aviez-vous besoin d'acquérir ou d'avoir des compétences particulières pour faire de l'ETP?

IDE 1 : Oui il est important d'avoir des connaissances sur la pathologie, on ne peut pas dire à un patient que vous avez fait un infarctus à cause du sport, l'excès du sport entraine d'autres pathologie mais pas l'infarctus.

Il est important de connaitre des solutions pour remplacer, par exemple, un patient qui continue à fumer, on peut lui proposer des substituts qui sont disponible dans le service. On peut remplacer la nicotine de la cigarette par une pastille ou un chewing gum. Il faut avoir un minimum de connaissance pour aider au mieux le patient.

Moi : Dans votre exercice au quotidien, pouvez-vous quantifiez le temps passé pour l'ETP ? Selon vous, ce temps est-il suffisant ? Si non, pourquoi ce temps est-il insuffisant ?

IDE 1 : C'est très dur à évaluer, à l'hôpital on ne fait pas de séances d'éducation thérapeutique. On explique au patient ses mauvaises habitudes mais on ne peut pas lui donner un cours de deux heures sur les risques de fumer une cigarette. Je ne peux quantifier le temps passer pour l'ETP, c'est un quotidien.

Moi : Comment le patient en post IDM représente-t-il sa pathologie chronique ? Comment perçoit-il l'ETP ?

IDE 1 : Le patient n'a pas toujours conscience qu'il a une maladie chronique, c'est plutôt le contraire. Le patient qui a fait un bel infarctus sort de la coronarographie en se disant : « je suis en vie ». La plupart des patients voient leur vie défiler à ce moment, il y en a même qui vont jusqu'à l'arrêt cardiaque avant ou pendant la coronarographie, les patients qui s'en sortent et qui ont un stent ont vraiment l'impression de revivre, et le rôle de l'infirmière est de rebondir pour donner envie au patient de revivre comme si une deuxième vie qui lui a été offerte et qu'il faut prendre cette deuxième vie avec précaution et prendre des bonnes habitudes.

Moi : Le patient a-t-il des difficultés à adhérer à l'ETP ? Si oui, lesquels ? Pourquoi ?

IDE 1 : Oui parce qu'il y a beaucoup de patients qui peuvent être dans le déni, ils pensent que maintenant qu'ils ont un stent, ils peuvent recommencer, si jamais mon artère se rebouche, j'aurai droit à un autre stent. Ils voient que c'est facile parce que la coronarographie est peut invasive et les patients sont étonnés que par le poignet ils ont un stent au niveau du coeur. Ils se disent que c'est tellement simple et à quoi cela sert d'arrêter une addiction qu'on aime bien s'ils peuvent avoir un autre stent quelques années plus tard et rester en vie. Il y a des patients qui réfléchissent comme ça.

Il y a aussi le contraire où le patient va écouter le soignant et prendre en compte ses conseils et les appliquer, et arrêter. J'ai pris en soins un patient qui m'a dit qu'il allait vraiment se mettre au sport et arrêter de manger gras et de fumer.

Moi : Selon vous, l'IDM peut-il être une occasion d'apprentissage pour le patient ?

IDE 1 : Après un IDM, le patient doit prendre du Kardégic® à vie, et doit avoir une alimentation équilibrée. Le patient doit rester acteur de sa pathologie et comprendre ses traitements. Il doit comprendre la mise en place de ce traitement à vie et connaître les effets secondaires. C'est important pour le patient de connaitre de quoi il souffre.

Moi : Quels sont les bénéfices de l'ETP pour le patient en post IDM en termes de qualité de vie ?

IDE 1 : les bénéfices c'est que l'ETP repose sur tous les facteurs de risque, et contribue à modifier l'hygiène de vie.

Moi : Dans votre travail au quotidien, vous semble-t-il que l'ETP contribue à réduire les complications de l'IDM ? Si oui, de quelle manière ?

IDE 1 : l'ETP se fait sur une longue période, on ne peut pas évaluer les résultats tout de suite. Les résultats ne se voient pas en deux jours, l'apparition des complications ne peuvent pas se voir rapidement c'est sur du long terme.

Moi : Dans votre travail au quotidien, vous semble-t-il que l'ETP améliore l'observance des prises médicamenteuses ?

IDE 1 : Le Kardégic® est l'anti-agrégant plaquettaire que le patient doit prendre à vie après une pose de stent, le rôle de l'infirmière est d'expliquer au patient qu'il ne doit jamais arrêter son traitement sauf avis médical parce le moindre oubli peut provoquer un thrombus dans le stent.

Moi : Selon vous, le patient rencontre-t-il des difficultés à suivre les recommandations hygiéno-diététiques que lui impose sa pathologie ? Si oui, lesquels ?

IDE 1 : oui par exemple, un patient qui n'a pas l'habitude de pratiquer une activité physique cela peut être une difficulté dans la mesure où ses habitudes doivent changer. Pour le patient qui a l'habitude de rester toute la journée devant sa télé, il lui sera difficile d'aller courir. Il faut un temps d'acceptation.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote