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Représentations multiples et espaces forts: Le cas de la ville de Nanterre

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par Tristan Blin
Université Paris X Nanterre - Master I aménagement et urbanisme 2005
  

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B. Les avis des interviewés.

La question 8 de l'entretien élaboré dans ce mémoire permet de recenser les avis des interviewés par rapport à ce projet.

1) Constat général.

Le premier constat montre que les interviewés ont du mal à se représenter un projet en cours de réalisation. Les différentes présentations, maquette, plaquette explicative, exposition, conférence... donnent des informations mais ne permettent pas aux interviewés de construire un avis sur la question.

Patricia : « Oui j'ai entendu parce que je fais partie du groupe de suivi mais pour l'instant j'ai pas d'avis »

Jessica : « Oui mais j'ai pas trop d'avis sur la question... »

Belaïd : « Moi je peux pas me permettre de juger, j'ai pas vu, enfin j'ai vu les maquettes tout ça. Bon ça présente pas réellement, on voit mais... »

Deuxième constat, la connaissance et l'intérêt porté au projet dépend de l'impact de Seine Arche sur le quartier de résidence. Ainsi, les trois interviewés du Chemin de l'île ne connaissent pas le projet des terrasses mais ont un intérêt et une connaissance pour le nouveau parc du Chemin de l'île (inclus dans le projet Seine Arche). Les interviewés du Parc Sud ne connaissent pas, ou bien ne se considèrent pas concernés par le projet.

Virginie : «  Je pense pas que ça va avoir d'effet sur mon quartier ». 

A l'inverse, les interviewés des quartiers Université et Centre (habitant à proximité du quartier Université) connaissent bien le projet.

2) Analyse des discours les plus prolifiques concernant le projet.

Comme nous l'avons indiqué précédemment, il y a peu d'avis sur le projet Seine Arche ; aussi l'analyse des entretiens se limite aux réponses les plus développées.

· Jessica, résidant au Petit Nanterre :

- Avez-vous entendu parler du projet des terrasses de Nanterre ?

- Oui mais j'ai pas trop d'avis sur la question parce que je me suis pas posée la question de savoir si c'était bien ou pas bien, ça dépend se qui font, en fait. Là je vois qu'ils sont en train de construire des immeubles et il y a tout le quartier de La Défense, des trucs super financiers, commerciaux et tout donc euh. Ouais, c'est bien mais après je crois que c'était pas trop important de rajouter des immeubles comme ça ;

Ce premier commentaire montre un sentiment ambivalent. L'interviewé considère que le projet peut être positif mais le spectre de la Défense est particulièrement rejeté. En ce sens, la présence de bureaux dans le projet est perçue de manière négative. On remarque aussi l'idée d'un seuil de densité à ne pas dépasser « ...il y en a déjà trop des immeubles ». L'interviewé ne porte pas un jugement sur le projet, les réflexions menées, les ambitions... mais exprime une crainte d'un aménagement trop dense et voué aux activités de bureaux et de commerces.

· Belaïd, résidant dans le quartier de l'Université

- Qu'est que vous renvoie le projet des Terrasses de Nanterre ?

- C'est assez difficile parce qu'on voit ce que donne Nanterre préfecture avec cet urbanisme, tous ces bureaux, ces tours et pour les gens qui habitent en face c'est un peu flippant. Il y a du monde la journée, le soir il y a plus personne, sachant qu'il y a énormément de monde qui habite dans ce coin-là.

Et puis après le problème, c'est que, les terrasses, pour moi, c'est la Défense bis ,à taille un peu plus humaine que le parvis de la Défense, mais maintenant euh... moi je peux pas me permettre de juger, j'ai pas vu, enfin j'ai vu les maquettes tout ça. Bon ça présente pas réellement, on voit, mais... c'est pour ça que je dis que ça ressemble plus à une petite Défense, il y aura beaucoup de bureaux et je pense que ça risque de casser un peu plus l'âme de Nanterre. De toute façon, c'est toujours une histoire de promoteurs quoi qu'on dise.

Pour mon quartier, ça va le mettre encore un peu plus à l'ombre, il sera un peu plus sur le côté. Avant, ce qu'on appelait les bidonvilles, ou les cités de transit sur Nanterre, moi j'ai connu, j'y suis né, ça allait parce que c'était à taille humaine, c'étaient des baraquements, y avait pas deux étages. Mais par contre, si on continue comme ça, on va arriver au système Brésilien, c'est-à-dire des ghettos qui se créent autour des grands axes de bureau. Bon mais j'espère qu'on n'en n'arrivera pas là.

Il y aura sûrement une fracture avec le reste de la ville, morphologiquement et sociologiquement...

Mais si tu regardes la Défense, c'est la pieuvre, elle s'étend sur toutes les communes limitrophes à part Neuilly.

Dans cet entretien, l'interviewé commence par une comparaison avec l'urbanisme existant au niveau du Parc Nord. Les réalisations antérieures ont produit une réserve vis-à-vis des projets d'aménagement qui incorporent un programme de bureaux. De plus, l'interviewé présente le projet des terrasses comme une version adoucie d'une extension de la Défense. L'image du projet souffre à la fois du passé urbanistique du Parc Nord et de ses liens avec la Défense. Une Défense en expansion qui cherche à s'étendre.

En outre, l'interviewé explique que la surabondance de bureaux risque de casser l'âme de Nanterre ; il y a la crainte d'une perte d'identité. Il y a aussi le sentiment que le quartier de l'Université va être « mis de coté ». Le projet n'apparaît pas comme un axe structurant mais comme une de fracture sociologique et morphologique.

· Michel, résidant dans le quartier du centre à proximité du quartier de l'Université.

- Avez-vous entendu parler du projet des terrasses de Nanterre ? 

- Je me suis impliqué dans le projet parce que, en tant que représentant d'association, j'ai été convié à la commission extra-municipale d'aménagement qui s'est faite en 1996, avec 5 ou 6 réunions par an. Et donc j'ai vraiment assisté à tous les échanges et les réflexions sur l'aménagement de Seine Arche. Au départ, y avait pas de projet d'urbanisme et donc y avait, avec les études urbaines de Nanterre, des réflexions sur savoir comment aménager à partir de scénario d'aménagement. Et donc, on a travaillé sur plusieurs scénarios.

On a été convié au moins à deux conseils municipaux, où on a pu prendre la parole.

Ça c'est assez original. En principe, le public n'intervient pas dans un conseil municipal. Donc là, ça se passe par des interruptions de séance, et, à deux reprises, les associations concernées par les aménagements ont pu exprimer des propositions en conseil municipal. Après, il y a eu plusieurs phases de concertation, élargie à l'ensemble des habitants de Nanterre.

Et puis il y a eu pour le choix du projet actuel, un marché de définition qui était engagé avec trois équipes d'urbanisme, et l'association a été impliquée dans le marché de définition, c'est-à-dire que ça consistait à avoir trois réunions: une réunion où c'était la ville qui présentait le contexte, toutes les contraintes, tout ce qui avait été dit dans les commissions extra-municipales. Après, y avait une deuxième réunion où il y avait un premier rendu des équipes d'urbanisme. Et puis troisième réunion, où les urbanistes présentaient vraiment leur projet définitif, où le jury choisissait le projet. Le projet actuel a fait la quasi unanimité du jury. Donc euh, comme quoi c'était perçu comme un bon projet.

Donc ce projet qui avait la particularité de construire sur l'axe mais sur un seul côté, ce qui permet de garder la perspective sur l'Arche, laissant quand même une part importante aux espaces verts, puisque l'ensemble des Terrasses est un espace planté qui va jusqu'au parc. Donc au niveau architectural, c'est assez original. C'est quand même un axe futur fort de la ville.

Bon, y a plus particulièrement tout ce qui va se faire autour de la gare Université .C'est à cette occasion- là, que j'ai pu dire que le quartier allait énormément changer. Et c'est là où les habitants n'ont pas forcément conscience de ce qui va se passer. Et, avec le futur quartier, ça va être complètement remodelé, et euh, peut être que ça va être accepté ou pas. Ça va devenir un lieu beaucoup plus actif en tout cas, puisqu'il y aura des commerces, des habitations et des bureaux, alors qu'il y a des ateliers RATP à l'heure actuelle. Bon, ça permet aussi de restructurer la gare, qui est une gare provisoire depuis près de trente ans, donc qui est pas adaptée au flux, par le nombre d'étudiants et le nombre de salariés.

Y a un pari sur les commerces qui est pas évident, parce qu'il y a quand même les Quatre Temps qui sont à côté. Donc euh, je dirais que la volonté de faire vivre un pôle commerce à cet endroit là, pour moi n'est pas acquis. L'aspect commerce, à la fois sur l'université et aussi sur l'axe, puisqu'il est prévu des commerces en bas d'immeubles, n'est pas du tout acquis; voir la difficulté d'ouvrir des commerces ici notamment le week-end. Donc, je pense qu'il y a quand même des bons atouts pour Nanterre-Université parce qu'il y a la fac, il y a la cité administrative, et puis des quartiers d'habitations après, le long des Terrasses. C'est probablement moins évident. Enfin l'avenir le dira.

Cet interviewé s'est particulièrement investi par rapport au projet Seine Arche. Pour lui, l'élaboration du projet a laissé une place aux habitants et aux associations de quartier. Le projet apparaît positif dans ses propos, en particulier au niveau de l'espace vert proposé, de l'originalité architecturale et de ses apports fonctionnels comme la rénovation de la gare Nanterre Université. Il met en avant l'importance des évolutions prévues et rappelle le fait que les habitants n'ont pas vraiment conscience de ces évolutions. Il n'est d'ailleurs pas sûr de l'accueil réservé au projet, « Et avec le futur quartier ça va être complètement remodelé et euh peut être que ça va être accepté ou pas, ça va devenir un lieu beaucoup plus actif en tout cas ». Par ailleurs, l'interviewé émet des doutes sur les ambitions d'aménagement commercial en faisant valoir la proximité de la Défense qui propose un ensemble marchand extrêmement important.

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