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Rapport de stage à l'agence Lianne Jarrett Associates (Brighton)

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par Thomas Perrin
Université Paris VII - Denis Diderot - Maà®trise de Conception et mise en oeuvre de projets culturels 1999
  

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    Thomas PERRIN

    Rapport de stage

    AGENCE LIANNE JARRETT ASSOCIATES

    Brighton (UK) - janvier/juillet 1999

    Martine CHAUDRON

    Université Paris VII - Denis Diderot

    Maîtrise de Conception et mise en oeuvre de projets culturels

    Année universitaire 1998-1999

    (année d'échange ERASMUS à l'Université du Sussex,

    Brighton, Angleterre)

    INTRODUCTION

    La presse et les médias ont acquis un grand pouvoir dans les sociétés capitalistes occidentales, en tant que détenteurs et dispenseurs de l'information. Les moyens de communication modernes ont favorisé cette situation, en permettant d'atteindre un maximum de gens en un minimum de temps. Aujourd'hui, une bonne politique de communication peut être un facteur de réussite dans de nombreux domaines.

    Par exemple Yves de La Haye, de l'université Stendhal de Grenoble, définit la plus récente modalité historique de traitement de l'espace public comme celle des «relations publiques généralisées» et des chercheurs de la même université ont publié en 1995 des travaux sous le titre L'espace public sous l'emprise de la communication. On pourrait trouver de nombreux autres exemples de cette importance accrue des notions de communication qui concerne l'ensemble des champs de nos sociétés.

    En conséquence, les fonctions de relations publiques et de presse représentent un aspect central de la médiation culturelle, et j'ai depuis longtemps eu envie de mieux les connaître. On entend souvent parler, surtout en ce qui concerne les milieux culturels et artistiques, de relations publiques, attachés de presse, impresari; mais personnellement je n'avais qu'une idée vague de ce en quoi une telle activité pouvait consister. C'est pour cela que j'ai répondu avec motivation à l'offre de stage dans une agence de relations publiques et de presse, spécialisée dans les domaines de la culture et des arts. J'étais impatient d'acquérir une expérience pratique d'un aspect de la médiation culturelle auquel j'attache un grand intérêt. De plus, j'étais content de suivre un stage en Angleterre, ce qui me permettrait de perfectionner ma connaissance de la langue, et se présenterait comme un aboutissement de mon année d'échange inter-universitaire ERASMUS.

    PRESENTATION

    Lianne Jarrett Associates est une agence de relations publiques et de presse spécialisée dans la culture et les arts.

    Son rôle est de promouvoir plusieurs types de structures (projets, événements. institutions...), principalement en leur assurant un maximum de couverture médiatique, dans la presse écrite, la radio et la télévision.

    L'agence peut aussi proposer d'autres services, comme par exemple la promotion commerciale d'un client, grâce à l'expérience en management et marketing de la culture et des arts de certains de ses membres.

    Lianne Jarrett Associates peut aussi être employée en tant qu'agent personnel pour un artiste ou une compagnie artistique.

    Le bureau principal, où la plupart du travail est effectué, est basée à Brighton, dans la région du Sussex (Sud Est de l'Angleterre), et une annexe de l'agence se trouve à Londres.

    La structure administrative de l'agence est assez particulière: l'affaire appartient en totalité à Lianne Jarrett, qui s'entoure d'«associates» pour travailler. Les «associates» n'ont pas de responsabilité financière dans l'agence, il ne s'agit donc pas d'un partenariat (partnership), qui est la mise en commun de plusieurs capitaux.

    Lianne Jarrett a deux types d' «associates»:

    · les «employees»: elle leur paye un salaire net, et donc paye leurs taxes professionnelles, et notamment la National Insurance, ce qui leur donne droit à une couverture sociale à peu près équivalente à la Sécurité Sociale.

    · les «self-employed» : ils ont en général un autre emploi, et payent déjà leurs charges sociales. En fait ils ne travaillent pas de façon régulière à l'agence, dans une sorte de mi-temps. Avoir plusieurs emplois est tout à fait légal en Angleterre.

    Le personnel de l'agence se compose de:

    · Lianne Jarrett - Directrice et propriétaire de l'agence.

    Lianne Jarrett est diplômée en Histoire de l'Art, Français et Italien.

    Elle a d'abord travaillé dans des musées pendant onze ans, parmi lesquels le Louvre, le Fitzwilliam Museum (Cambridge), le Victoria and Albert Museum (Londres), et le département des expositions du Brighton Museum, où en tant que membre de l'administration et chercheur elle a d'une part organisé certaines expositions, et d'autre part été en charge de la promotion des principales expositions, à l'échelle régionale ainsi que nationale. En 1985 elle mit en place le service de presse et de marketing du Brighton Festival, sous la tutelle du Local Council (sorte d'équivalent du conseil municipal). En 1989, elle fonda en free-lance Lianne Jarrett Associates, agence de presse et de promotion d'événements culturels et artistiques.

    · Sam Silverwood-Cope - Assistant de direction, employee.

    Diplômé en 1998 en Relations Internationales, à l'université du Sussex, il travaille dans l'agence depuis peu de temps, et est particulièrement intéressé par l'univers cultivé moderne, la culture «jeune»: concerts de jazz, festivals de rue,etc...

    · Sidonie Bond - Associate, self-employed.

    Elle a longtemps travaillé au théâtre, en tant qu'actrice, et à la télévision, en tant qu'actrice et présentatrice. Elle a donc entretenu pendant plusieurs années un rapport étroit avec les médias, et a pu développer de nombreux contacts dans ce milieu.

    · Jane Dwight - Associate, employee.

    Diplômée en Zoologie, Botanique et Géologie, elle possède en outre un Certificat en arts décoratifs. En plus de son travail pour Lianne Jarrett Associates, Jane est réputée dans la region du Sussex pour les cours d'art qu'elle donne, en particulier les cours de peinture sur soie et d'aquarelle.

    · Tony Brown - Associate, self-employed.

    Tony est qualifié en design graphique, et en scénographie d'expositions, (exhibition and graphic designer). Avant de rejoindre Lianne Jarrett Associates, il co-dirigeait une entreprise de production de carreaux de céramique, traitant avec des industries et des particuliers, à un niveau international (Royaume-Uni, Italie, France...), et dans laquelle il était responsable du design et de la production.

    Le personnel de l'agence présente donc une large palette d'âges et de talents complémentaires, regroupant différentes expériences.

    L'agence a d'autre part l'habitude d'employer des étudiants de l'université en tant que stagiaires tout au long de l'année.

    LES CLIENTS DE L'AGENCE

    Depuis 10 ans l'agence a enchaîné les contrats et a eu de nombreux clients, parmi lesquels:

    · Festivals et Evénements

    European Arts Festival : organisé lorsque le Royaume-Uni était à la présidence de l'Union Européenne en 1992, ce festival sponsorisé par le gouvernement britannique eut lieu à travers tout le pays pendant six mois et regroupa toutes sortes événements artistiques.

    Charleston Festival: festival littéraire ayant lieu chaque année dans l'ancienne maison de Virginia Woolf et du Bloomsbury Group.

    Arundel Festival : musique dans la cathédrale ou dans les jardins du château de cette ville historique de l'Angleterre, expositions, ateliers d'artistes ouverts au public, au mois d'Août pendant dix jours.

    Chichester Festivities : principalement de la musique (classique, jazz).

    Greenwich Festival: festival réunissant la musique, les arts visuels et la danse.

    Et bien sûr le Brighton Festival.

    · Architecture et Monuments historiques

    Le «Green Bridge» de Piers Gough: construit à l'Est de Londres dans le cadre des festivités pour le nouveau millénaire, ce «pont vert» couvert de végétation réunira les deux parties d'un parc séparées par une avenue.

    Le projet de rénovation du «Dome», la principale salle de concert à Brighton.

    Les propriétés du National Trust dans la région du sud-est: le National Trust est une organisation de préservation du patrimoine, qui a pour mission d'acquérir et de rénover des maisons, manoirs et châteaux que leurs propriétaires ne peuvent plus entretenir.

    Les Historic Houses dans le West Sussex.

    Charleston Farmhouse : ancien lieu de résidence de Virginia Woolf et du groupe d'intellectuels et d'artistes appelé Bloomsbury Group, aujourd'hui transformé en musée.

    · Musées et lieux d'exposition

    SculptureCo et l'exposition Rodin in Lewes.

    Royal Pavilion Art Gallery and Museums, à Brighton.

    Museum and Art Gallery, à Hove (West Sussex).

    Towner Art Gallery, et Local History Museum, à Eastbourne (East Sussex).

    · Lieux d'enseignement artistique

    Dartington International Summer School :cours de musique très réputés en Angleterre

    Trinity College of Music

    · Jardins

    Leonardslee Gardens

    Pashley Manor Gardens

    · Compagnies artistiques

    Laurie Booth & Company (danse)

    Opera National Roumain: l'agence s'est occupée de les promouvoir lors de leurs premiers spectacles en Angleterre.

    Zap Productions: productions du Brighton Street Festival, l'ensemble des spectacles de rue pendant le festival de Brighton, et de Street Performance, un festival de rue qui a lieu à Londres.

    · Divers

    Promotion de défilés de mode dans le cadre des Chelsea Collections

    Gallery Week 1997 : organisée par la National Association for Gallery Education, une association à but caritatif (charity), en collaboration avec des musées de peinture dans tout le pays, ce projet visait à encourager la pratique culturelle d'un public normalement peu habitué à aller au musée.

    LE TRAVAIL DE L'AGENCE DE PRESSE

    · Les contacts avec la presse et les médias

    Lianne Jarrett n'a cessé de développer ses relations dans la presse et les médias depuis 14 ans, et a su s'entourer d'une équipe au fort capital de contacts dans ce milieu.

    L'agence entretient une communication constante avec des journalistes importants, dans plusieurs disciplines et spécialités, et parfois de véritables rapports d'amitié succèdent aux simples relations de travail.

    L'agence possède, sur base de données informatique, un fichier de presse de 1500 contacts dans les médias, récemment remis a jour.

    Ainsi il est possible d'avoir une approche ciblée selon le client ou le projet a promouvoir, en s'adressant aux journalistes les plus susceptibles de couvrir l'événement. Plus la campagne de presse est ciblée, plus elle a de chance être efficace, et rentable pour le client.

    · La manière de procéder pour obtenir la promotion médiatique d'un client

    Le premier travail que l'agence entreprend est un travail de recherche sur le client à promouvoir, afin de maîtriser le sujet traité au maximum, et de pouvoir envisager le public potentiel, et les médias qui s'adressent en priorité à ce public. Il est aussi très important de bien connaître l'objet de promotion, pour pouvoir parler aux journalistes en connaissance de cause et être capable de les intéresser. Les journalistes qui veulent débattre sur un sujet particulier sont mis en contact directement avec le client. L'agence effectue ce travail préliminaire en concertation avec les principaux acteurs de la structure à promouvoir - projet, événement, lieu...

    La recherche sert d'autre part a établir la liste des organes de presse et des émissions de radio et télévision les plus susceptibles de s'intéresser à un certain projet. Il s'agit souvent de médias spécialisés. Par exemple pour la promotion de la construction du «Green Bridge», on va chercher a contacter des journalistes spécialisés en architecture.

    Ensuite l'équipe rédige le communiqué de presse en respectant la spécificité du projet ou de l'institution, toujours en proche concertation avec le client, et l'adresse aux journalistes sélectionnés. Pour certaines campagnes l'agence peut ensuite élaborer des dossiers de presse. Le dossier de presse permet de donner une information exhaustive à la presse sur le client à promouvoir, et est généralement envoyé en complément du simple communiqué. Le dossier de presse est souvent une base de travail pour les journalistes, et représente l'étape de la campagne entre l'envoi d'un communiqué et l'invitation à la conférence de presse.

    Les envois de presse - par courrier ou télécopie - sont consciencieusement suivis de relances téléphoniques, afin de sensibiliser au maximum les journalistes et obtenir qu'ils couvrent le projet.

    A cette étape il faut savoir éviter d' importuner les journalistes, qui sont parfois très susceptibles, ou peu patients. En effet, les journalistes sont pressés par le temps et ont une place ou durée d'intervention limitée, et sont obligés de faire des choix. Il ne s'agit pas de harceler le journaliste téléphoniquement pour qu'il publie l'information, ni de lui demander quel sera le contenu de son papier. Idealement, l'information doit donc être bien présentée, au bon moment.

    En fait l'objectif de l'agence est de faciliter le travail des journalistes, en leur proposant de traiter des sujets pertinents et appropriés -à leur spécialité et leur public-, et en leur fournissant les renseignements dont ils ont besoin dans les meilleurs délais.

    Ainsi l'agence promeut et entretient une image positive de son client dans le milieu de la presse et des médias, ce qui favorise une meilleure couverture médiatique, en quantité comme en qualité.

    · Au-delà du travail relationnel

    L'agence ne se contente pas de servir d'intermédiaire entre ses clients et les médias. L'équipe tient a réfléchir par elle-même sur le projet traité, et a s'en faire sa propre idée.

    Cela l'amène à suggérer aux clients des idées originales pour des conférences de presse ou des inaugurations, premières, vernissages.

    La conférence de presse, où l'on convie les journalistes sélectionnés et contactés pendant la phase précédente de la campagne de presse, est avant tout l'occasion d'inviter les photographes, et les équipes de télévision et radio. C'est donc un événement clé de la campagne de presse, qui doit attirer le maximum de professionnels de la presse et des médias, de sorte que la couverture médiatique atteigne un public plus large et plus varié. Vu que l'agence traite avec la presse et les médias depuis longtemps, son rôle est aussi de suggérer au client des idées pour une conférence attractive et réussie.

    D'autre part, Lianne Jarrett Associates peut se proposer d'assister ses clients dans la mise en oeuvre d'une stratégie de marketing, du fait du fort capital d'expertise et expérience en la matière que équipe présente.

    MISSION ET DEROULEMENT DU STAGE

    La principale caractéristique de mon stage a été la diversité. Plutôt que d'être cantonné à un seul type activité, j'ai été amené à travailler sur différents aspects d'un projet, et sur différents projets. D'ailleurs, mes employeurs tenaient à ce que mon stage se déroule ainsi, car une formation polyvalente permet d'acquérir l' expérience la plus exhaustive possible.

    Cela s'avère particulièrement vrai en ce qui concerne une agence en free-lance, telle que Lianne Jarrett Associates, qui a plusieurs clients et s'occupe de plusieurs projets, et ne se contente pas de promouvoir une seule institution, comme c'est le cas lorsqu'un service de presse et relations publiques est inclus dans une structure telle qu'un théâtre, ou un musée.

    J'ai donc travaillé sur plusieurs événements et projets, parmi lesquels:

    · Brighton Festival : C'est un des principaux clients de l'agence, et le deuxième festival artistique en Grande-Bretagne (après Edimbourg). Le festival ouvre la saison britannique chaque année au mois de Mai et dure trois semaines. Il offre une programmation très variée - théâtre, opéra, musique classique, danse, débats littéraires, festival de rue ( en collaboration avec des festivals de rue français), cinéma, jazz - qui allie tradition et innovation. Le festival reçoit des artistes prestigieux au succès établi, mais présente aussi des performances d'avant-garde, et des premières nationales et internationales. Depuis sa création Lianne Jarrett Associates est en charge du service de presse du festival. Un événement d'une telle envergure exige chaque année une grande implication de la part de l'agence afin de garantir au festival la meilleure couverture médiatique possible.

    · Rodin in Lewes : Cette exposition de sculptures a lieu à Lewes, le centre historique de l'East-Sussex, dont un habitant amoureux des arts avait commandé à Rodin une copie en marbre du Baiser, au début du siècle. Après de multiples péripéties la statue se retrouva exposée à la Tate Gallery de Londres à la fin des années 30. L'exposition Rodin in Lewes célèbre le retour de la statue à Lewes pour y être exposée dans la mairie avec d'autres sculptures de Rodin, prêtées par le Musée Rodin de Paris et le Victoria & Albert Museum de Londres. Lianne Jarrett Associates s'est vue confiée la campagne de presse de l'exposition, dont l'attrait médiatique était renforcé par un arrière-plan historique singulier, par le côté symbolique du retour de la statue - sorte d'opération de décentralisation culturelle - , et par la renommée de Rodin.

    · The National Foundation for Youth Music : il s'agit d'une organisation créée récemment par le gouvernement travailliste, et chargée d'encourager la pratique de la musique parmi les jeunes, en particulier dans les milieux sociaux les moins favorisés. L'agence était chargée de la promotion de cette organisation dans les médias, et en particulier le lancement du nouveau programme de la National Foundation for Youth Music, à savoir la mise en place d'un réseau d'animateurs au niveau régional et local. Il s'agissait donc de contacter à la fois les médias nationaux - pour la promotion générale de la Foundation et l'annonce du nouveau programme - et les médias locaux, pour les sensibiliser a l'action décentralisée de la Foundation.

    ACTIVITES EFFECTUES PENDANT LE STAGE

    · Gérer le stock d'images (pour le Brighton Festival et l'exposition Rodin in Lewes). Dès la réception des photographies, ektachromes et diapositives, destinés à être envoyés aux journalistes, il faut d'abord les légender, puis les répertorier. Pour cela il faut leur apposer des étiquettes mentionnant ce que l'image représente: par exemple s'il s'agit d'un artiste du festival, son nom, la date, le lieu et le titre de sa performance; s'il s'agit d'une des sculptures exposées, le titre, année de création, le matériau; etc....Ces informations sur la nature de l'image sont destinées a faciliter le travail de recherche des journalistes. Il faut aussi apposer aux images une étiquette avec l'adresse de l'agence, pour le renvoi des images après leur utilisation.

    Ensuite il faut classer les images dans les dossiers prévus à cet effet, aussi précisément que possible, afin de pouvoir préparer les envois de presse de façon rapide et organisée.

    Malgré cette prise en charge des images, l'agence n'en est pas propriétaire. Une fois la campagne de presse terminée, on renvoie les images, retournées par les journalistes, à leurs détenteurs d'origine, dans la cas des artistes du festival il s'agit la plupart du temps de leur agent artistique. Pour Rodin in Lewes les images sont toutes fournies par SculptureCo, l'organisation en charge de l'exposition, ce qui simplifie le renvoi.

    · Organiser les revues de presse (pour le festival et l'exposition).

    Dans les revues de presse sont rassemblés tous les articles parus dans la presse à propos du client dont l'agence s'occupe. Il peut aussi s'agir de la simple mention de événement dans les guides des sorties culturelles des supplements week-end etc....En fait la revue de presse a pour but de répertorier les supports écrits et audiovisuels qui ont relayé l'information, afin de déterminer si la politique de communication de l'agence a été bonne et adaptée . Ces dossiers sont très importants car ils présentent le résultat du travail de l'agence aux yeux des clients. De plus, selon Chris Barron, le directeur du Festival de Brighton, la revue de presse tient lieu de principal argument qu'il présente au Local Council quand il sollicite une subvention pour le festival. Plus le festival aura de succès dans les médias, diffusant une image positive de la ville, et plus le Council sera enclin à augmenter sa subvention.

    La premier travail pour la constitution de ce dossier est de passer en revue les journaux et magazines que l'agence a contactés, et de chercher les articles, listes ou programmes mentionnant le client. Pendant le festival il faut chaque jour passer en revue la plupart des quotidiens locaux et nationaux, car chaque jour un événement du festival est susceptible être mentionné dans un guide, une critique...Bien que la plupart du temps l'agence, de par son contact permanent avec les journalistes, sache à peu près à quelle couverture s'attendre, il arrive souvent que l'on trouve de la couverture "surprise". La lecture des journaux doit donc être faite consciencieusement, et suivie d'une relecture par quelqu'un d'autre.

    Chaque coupure de presse que l'on ajoute à la revue doit être photocopiée, pour la constitution d'un dossier parallèle.

    Une autre phase du travail sur les coupures de presse est le calcul de leur valeur en terme d'espace publicitaire. C'est-à-dire que selon la taille de l'article, sa situation dans le journal, et les tarifs publicitaires que chaque journal fait parvenir à l'agence, on calcule ce que l'article aurait coûté au client s'il s'était agit d'une publicité à faire paraître. Cela est important pour justifier et valoriser le travail de l'agence, car chaque parution dans la presse est pour le client une sorte de publicité, mais à un prix beaucoup plus raisonnable, et de nature bien particulière. Alors que dans la publicité le client réalise un investissement financier, le contact avec la presse est un investissement relationnel, et permet d'informer le public plutôt que de simplement lui imposer une image publicitaire.

    J'ai aussi été amené à enregistrer, sur cassettes audiophoniques ou videophoniques, les émissions de radio ou de télévision qui faisaient partie de la couverture médiatique du client.

    · Envoi de l'information aux journalistes : j'ai été appelé à envoyer l'information à la presse et aux médias, soit sous forme de courrier contenant les communiqués et dossiers de presse accompagnés d'images, soit sous forme de télécopie. Il faut parfois que tout le personnel de l'agence s'occupe des envois de presse, quand il faut écrire et envoyer ou faxer jusqu'à cent lettres personnalisées dans la même journée, à l'occasion d'événements-clés de la campagne de presse - la conférence de presse pour l'annonce du programme du festival, le nettoyage du Baiser avant de quitter Londres, l'annonce du nouveau programme de la National Foundation for Youth Music...

    · Relance téléphonique: après les envois il faut appeler les journalistes contactés pour savoir s'ils ont bien reçu l'information, s'ils comptent assister à la conférence de presse à laquelle ils sont conviés, et pour savoir s'ils pensent couvrir l'événement. Cela permet d'établir une liste de la couverture médiatique attendue, que l'on peut communiquer au client.

    J'ai trouvé qu'appeler les journalistes était un travail intéressant qui permet de développer ses capacités de communication et de médiation, son esprit de synthèse aussi, car beaucoup de journalistes veulent connaître le maximum en un minimum de temps. La conversation téléphonique est d'autre part un des exercices de pratique d'une langue que je trouve le plus difficile, autant pour comprendre que pour se faire comprendre, mais c'est aussi un des moyens les plus efficaces pour progresser.

    · Travail sur ordinateur: ce stage m'a permis d'approfondir ma connaissance du logiciel Word, que j'ai été amené à utiliser pour l'élaboration des communiqués et dossiers de presse, des listes de journalistes, rédactions et bureaux de productions à contacter pour une campagne. Par exemple, lors de la campagne de presse pour le nouveau programme de la National Foundation for Youth Music, j'ai été chargé de rechercher et établir une liste des principaux médias a contacter pour une promotion au niveau régional (en Ecosse, Pays de Galles, Irlande du Nord, Nord de l'Angleterre).

    J'ai aussi utilisé l'ordinateur pour la mise à jour du fichier de presse qui contient les coordonnées et spécialités de tous les journalistes avec qui l'agence entre en contact. Ce carnet d'adresses informatisé est un des outils de base de l'agence, et doit être régulièrement remis à jour car les journalistes changent souvent de départements ou fonctions au sein d'une même institution, et alternent les périodes en free-lance et les emplois fixes.

    · Etude de public pour le festival: en échange de pouvoir assister gratuitement à de nombreux événements, la direction du festival m'a proposé de participer à une enquête auprès du public. Les questions que je devais poser concernaient la manière dont les spectateurs du festival dépensaient leur argent, leurs goûts artistiques, leur pratique culturelle et leur fréquentation du festival. Les résultats de ce sondage permettent d'évaluer l'effet externe du festival, et notamment les retombées sur l'économie locale. Ce travail s'est révélé très intéressant, car il concernait directement les rapports entre la culture et l'économie, m'a fait encore plus pratiquer l'Anglais, et m'a permis d'assister à de nombreux spectacles et concerts.

    APPRECIATION ET APPORTS DU STAGE

    En travaillant ainsi sur différents projets, j'ai pu d'une part connaître différents aspects de la vie culturelle britannique, et de la culture en général, et d'autre part apprendre à passer rapidement d'un projet à un autre tout en devant appréhender chacun d'eux de façon appropriée.

    Ainsi ce stage m'a formé à développer des capacités de flexibilité et d'adaptation, et à pouvoir gérer différents aspects de plusieurs projets sur une courte période - parfois dans la même journée. Cela a permis d'éviter la monotonie et l'ennui, malgré le côté parfois fastidieux de certains travaux - comme par exemple le calcul de la valeur des articles en terme d'espace publicitaire - ou l'impression que j'avais quelquefois de faire un stage de Secrétariat.

    Je suis donc reconnaissant à mes employeurs pour avoir fait en sorte de me donner une formation aussi diversifiée - et complète- que possible.

    Le rythme de travail du stage a été en général très soutenu, en particulier pendant les périodes clés comme par exemple les deux premières semaines du festival, l'arrivée du Baiser à Lewes suivie d'une conférence de presse, ou le lancement du nouveau programme de la NFYM. Le travail était d'autant plus intense que les projets s'enchaînaient les uns les autres, et de par leurs différences demandaient à chaque fois la prise en compte d'un nouveau contexte, de nouveaux enjeux; et la réalisation de nouveaux objectifs.

    L'efficacité du travail fourni par l'agence dépend de la couverture médiatique obtenue, et par là même dépend en quelque sorte du bon vouloir des journalistes, qui en dernier lieu décident de couvrir un événement ou non. C'est pourquoi dans ce métier rien n'est jamais définitivement établi à l'avance, et une grande part du succès dépend du contact avec les journalistes. Les journalistes n'assimilent pas toujours l'information du premier coup: il faut souvent contacter la même personne plusieurs fois, ou lui envoyer les communiqués et dossiers de presse à plusieurs reprises, pour avoir une chance d'obtenir une couverture. L'agence entretient donc un étroit rapport avec les médias, et doit tenir compte de leur rythme de travail très spécifique. Les journalistes travaillent dans l'urgence, toujours entre deux délais, et l'agence doit faire en sorte que l'information nécessaire aux journalistes pour couvrir événement leur parviennent en temps voulu, ni trop tôt ni trop tard.

    C'est pour cela que les horaires de travail peuvent être irréguliers. Certains jours il va falloir rester tard pour finir de préparer des courriers ou de faxer les informations aux journalistes avant le «dernier délai »- une expression courante dans ce milieu - avant le bouclage de l'article ou de l'émission; alors que d'autres journées se passent plus calmement, à rappeler des gens contactés précédemment au cas où ils solliciteraient de plus amples renseignements.

    Mais en général l'agence est toujours très occupée, car elle passe d'un client à un autre et enchaîne les campagnes de presse, ce qui est une preuve de son dynamisme. J'ai d'ailleurs trouvé ce dernier aspect de la profession un peu décevant : bien que l'on s'occupe d'institutions, d'événements et de projets culturels et artistiques, l'objectif principal du travail - la couverture médiatique - laisse peu de temps pour apprécier pleinement les sujets dont on traite, excepté lors de l'élaboration des dossiers de presse.

    J'ai pu néanmoins assister à de nombreux événements du festival - concerts, théâtre, opéra, débats littéraires, expositions, danse - ce qui a été possible grâce à ma position de stagiaire dans l'agence de relations de presse. J'ai aussi eu le plaisir d'assister à l'inauguration de l'exposition Rodin in Lewes, et à des inaugurations et vernissages d'expositions au musée de Brighton, au musée de Hove, et à la Galerie d'Art Contemporain de Brighton.

    Ce stage a donc grandement favorisé ma pratique culturelle.

    Un autre important bénéfice de ce stage a été la pratique intensive de l'Anglais, dans un cadre professionnel, ce qui à mes yeux est un des meilleurs moyens d'apprendre une langue étrangère. De plus, Lianne Jarrett, responsable du stage, a tenu à me traiter comme n'importe quel membre de son équipe, et non comme un étudiant étranger, ce qui bien sûr a favorisé mon apprentissage de la langue. Le fait de parler au téléphone a aussi grandement amélioré ma compréhension de l'Anglais, car je pense que la conversation téléphonique est un des exercices de pratique d'une langue les plus durs. Bien entendu ces difficultés se sont révélées bénéfiques pour mon perfectionnement de l'Anglais.

    ANNEXES 

    Exemples de campagne de presse :

    · Pashley Manor Gardens

    · L'exposition Rodin in Lewes

    EXEMPLE D'UNE CAMPAGNE DE PRESSE

    PASHLEY MANOR GARDENS

    NOVEMBRE 1998 - OCTOBRE 1999

    Le but de cette campagne de presse est de porter l'attention - des médias, et à travers eux du public - sur les jardins de Pashley Manor, (historique), de style anglais. Cet exemple me paraît intéressant car il met en valeur le fait qu'en Angleterre la visite de jardins est très répandue, et est considérée comme une pratique culturelle à part entière, à mi-chemin entre la visite d'un musée de sciences naturelles et d'un monument historique.

    La campagne de presse promeut avant tout les jardins en général, et ensuite le Tulip Festival qui a lieu chaque année, et aussi le marché aux fleurs dans le cadre du Summer Flower Festival (toutes ces manifestations se déroulent dans le cadre des jardins de Pashley Manor.)

    1. La campagne de presse est organisée de la façon suivante:

    · On écrit un communiqué de presse général, que l'on envoie ensuite à une liste de journalistes sélectionnés comme les plus susceptibles de couvrir l'événement, dans la presse, la radio et la télévision. On joint au communiqué un dossier de presse contenant des photos, des diapositives, les brochures de Pashley Manor Gardens, et une lettre personnalisée.

    Ce premier envoi a lieu en Novembre - Décembre, pour la couverture de l'année suivante, les périodes les plus favorables pour la promotion des jardins étant le printemps et l'été.

    · Les rédacteurs des programmes de sorties et visites, dans des journaux et magazines ayant un intérêt dans Pashley Manor Gardens, sont informés des détails particuliers - calendrier de la saison, heures d'ouverture, événements spéciaux etc....-

    · A partir de Novembre, il est possible de négocier avec la presse des offres spéciales pour les lecteurs, et d'organiser des visites des jardins pour certains journalistes sélectionnés à cet effet.

    · Il est possible de rédiger des dossiers de presse spécifiques (à la demande des propriétaires des jardins, et en concertation avec eux), pour de la « presse technique » spécialiste en horticulture et botanique.

    · Contacter les rubriques de jardinage des journaux hebdomadaires et des « tabloïds » (presse « grand public », style Voici, Gala, The Sun) , en leur proposant le dossier de presse accompagné d'images. Commencer en Janvier pour une couverture a la fin du printemps et au début de été.

    · Contacter les photographes de la presse nationale pour faire de nouvelles photos du Tulip Festival, du Summer Flower Festival, et de l'ensemble des jardins.

    · Encourager les journalistes importants et les producteurs de télévision à visiter les jardins aux meilleures périodes - floraisons etc... - accompagnés de photographes ou de leur équipe technique. Les journaux quotidiens et hebdomadaires doivent pouvoir couvrir Pashley Manor Gardens en 1999, mais la couverture à la télévision et dans les magazines n'apparaîtra pas avant l'an 2000, à part pour les très courts sujets.

    2. L'agence prévoit de rédiger un communiqué ou dossier de presse individuel pour chacun des aspects différents de Pashley Manor Gardens:

    · Les jardins: historiques, état présent et projets d'évolution pour le futur.

    · Les événements de 1999.

    · Spring Plant Fair, (la foire aux plantes de printemps).

    · Le Festival de la Tulipe.

    · Summer Flower Festival (fête des fleurs).

    · Summer Plant Fair, (foire aux plantes été).

    · James Sellick: Portrait de l'homme qui a restauré la bâtisse et les jardins

    · Ouvrir son jardin au public en tant qu'activité professionnelle

    · Communiqués et dossiers de presse sur des aspects plus spécifiques pour la presse technique.

    3. L'approche de la presse et des médias se déroule comme d'habitude, suivant la liste de journalistes sélectionnés en fonction de leur spécialité et de leur pertinence.

    Equipes de rédaction (journaux, magazines, télévision, radio):

    · Envoi des informations, et lettre personnalisée.

    · Réception des courriers vérifiée par téléphone.

    · Dès que possible, l'agence peut mettre en relation les journalistes et ses clients pour des interviews. Il est aussi possible d'organiser des voyages de presse et visites guidées pour les journalistes.

    Equipes chargées des pages d'annonces et programmes de sorties, visites...:

    · L'information est envoyée un mois a l'avance, par courrier ou télécopie personnalisés.

    · Les rédacteurs des guides des sorties culturelles sont régulièrement contactés par téléphone jusqu'à la fin du projet.

    Services photographiques de presse

    L'agence a de très bons contacts avec les services chargés des photographies de la presse nationale, et entretient d'excellentes relations avec des photographes en free-lance, travaillant pour la presse nationale.

    · Au début de la campagne l'agence rassemble une réserve d'images de très bonne qualité, pour être envoyées à la presse et aux médias.

    · L'agence communique aux photographes et services photographiques tous les détails sur des occasions de photographier, avec des propositions de séances photo exclusives quand cela est nécessaire.

    · Envois suivis de relances téléphoniques.

    Equipes de télévision

    · Les chargés de production des chaînes publiques (BBC), et les maisons de production indépendantes sont d'abord contactés, et ensuite les équipes des journaux télévisés.

    Equipes de radio

    · Les radios nationales sont régulièrement contactées.

    4. Composition de la liste de médias à contacter:

    · 13 rédacteurs des rubriques de jardinage de quotidiens et hebdomadaires, plus des journalistes en free-lance.

    · 9 magazines spécialisés (The English Garden, House & Garden, Country Life....)

    · Principales radios nationales, particulièrement BBC Radio 4.

    · Emissions de jardinage à la télévision (Gardeners' World, The Weather Show...)

    · Au niveau local, seule la télévision sera contactée pour couvrir Pashley Manor Gardens.

    RODIN IN LEWES

    UN PROJET CULTUREL

    UNE CAMPAGNE DE PRESSE

    PRESENTATION

    L'objet central de l'exposition Rodin in Lewes est Le Baiser (The Kiss), une des sculptures les plus célèbres d'Auguste Rodin, dont une version en marbre fut commandée par Edward Perry Warren, habitant de Lewes (East-Sussex), au début du siècle.

    Cette statue est prêtée par la Tate Gallery de Londres pour une durée de cinq mois, et constitue le point central d'une exposition de sculptures de Rodin à deux personnages. Les oeuvres exposées autour du Baiser ont été prêtées par le Musée Rodin et le Victoria & Albert Museum, et ont été sélectionnées pour illustrer à quel point Rodin maîtrisait la sculpture du corps humain, en particulier dans la représentation de couples, et ce en utilisant différents matériaux - marbre, bronze, terracotta, plâtre.

    L'exposition se situe dans la mairie de Lewes qui a été récemment remise à neuf, dans la salle même ou Le Baiser fut présentée pour la premiere fois aux habitants de Lewes, en 1914.

    Ce projet fut inspiré par la redécouverte de l'histoire hors du commun de cette version du Baiser, qui se retrouva dans la ville tranquille et traditionnellement conservatrice de Lewes pendant presque trente ans, de 1904 à 1933.

    John May, écrivain et journaliste résidant à Lewes et admirateur passionné de Rodin passa plusieurs années à faire des recherches sur l'histoire du Baiser, et à essayer d'organiser un projet culturel autour de la statue. Ces efforts aboutirent à la mise en oeuvre du projet Rodin 2000, dont l'exposition Rodin in Lewes est l'événement central.

    Le commissaire de l'exposition est Ann Eliott, reconnue en Grande-Bretagne comme faisant autorité en matière de sculpture du XXème siècle.

    L'exposition a lieu du 5 Juin au 30 octobre, du lundi au vendredi de 9h30 à 17h30, 15h00 pour les écoles et les groupes scolaires. Les samedis et dimanches, l'exposition est ouverte de 11h00 à 18h00.

    Les tarifs sont les suivants:

    3 livres tarif normal (30 francs), 2,5 livres tarif réduit (25 francs), 2 livres enfants de 5 à 16 ans (20 francs), gratuit pour les enfants en dessous de 5 ans.

    LE BAISER : DE PARIS A LONDRES, EN PASSANT PAR LEWES

    Le Baiser représente les amants Paolo et Francesca de L'Enfer de Dante, la principale source d'inspiration de Rodin pour la réalisation de son oeuvre monumentale inachevée, Les Portes de L'Enfer. Le couple apparaît dans les toutes premières esquisses de cette oeuvre, dans un bas-relief au centre du battant gauche de la porte. En 1886 Rodin réalisa une statue des amants, et en 1887 l'Etat français lui commanda une version du groupe en marbre et de taille supérieure à la taille humaine. Rodin se plaignit de la difficulté à agrandir une oeuvre conçue sur une plus petite échelle. Ce n'est qu'en 1898 qu'il exposa au Salon de la Société Nationale la statue dans sa forme finale, aux côtés d'une de ses oeuvres les plus controversées, la statue géante de Balzac.

    C'est à ce Salon que le peintre William Rothenstein vit la statue et pensa que sa «sexualité païenne» plairait à son ami E.P Warren.

    Riche américain originaire de Boston, E.P Warren s'était récemment installé avec son partenaire John Marshall à Lewes, dans une superbe bâtisse de style Géorgien. Ils étaient tous deux de fervents collectionneurs d'art, en particulier d'art antique, et enrichirent de pièces majeures les collections d'art antique du Boston Fine Arts Museum, du New York Metropolitan Museum et du Leipzig Museum. Parmi les oeuvres antiques qu'ils avaient acquises se trouvaient un buste de Chios, considérée comme une des sculptures grecques antiques les plus harmonieuses que l'on possède, un buste d'Aphrodite, une buste en bronze de l'impératrice romaine Livia, et un torse d'Hermès.

    Le tandem Warren/Marshall était à l'origine d'une «confrérie» d'esthètes amoureux des arts, dont le cercle d'amis était rapidement élargi et comprenait les peintres William Rothenstein, John Fothergill et Roger Fry. Fothergill et Rothenstein avaient convaincu Warren de financer la Carfax Gallery de Londres, ou étaient exposées des oeuvres d'artistes contemporains - Walter Sickert, Augustus John, William Orpen, Auguste Rodin.

    Rothenstein parla donc du Baiser à Warren qui rendit visite à Rodin à l'automne 1900, et lui commanda une nouvelle version de la statue pour un prix de £ 1000.

    Les détails du contrat ont été retrouvés. La statue devrait être exécutée dans le marbre le plus fin possible, et le sexe de l'homme devrait être distinctement représenté (dans d'autres versions il était soit omis soit indistinct), et le tout devrait être livre dans les 18 mois. Pendant que Rodin travaillait sur Le Baiser dans son studio de Montparnasse, Marshall lui rendit plusieurs fois visite, lui commanda d'autres sculptures - dont un buste du politicien et aventurier Henri Rochefort, et une copie du premier chef-d'oeuvre de Rodin, L'Homme au Nez Cassé - ; et le persuada de venir à Lewes en 1903 en signe d'amitié. A cette époque Rodin était le plus célèbre artiste alors en vie.

    La version du Baiser commandée par Marshall arriva à Lewes en 1904. Deux autres version similaires en marbre furent exécutées, toujours selon l'original commandé par l'état français. La première, réalisée à la même époque que la commande de Marshall, se trouve au Carlsberg Glypotek de Copenhague, et fut commandée en 1902 par Carol Jacobsen, le fondateur de ce musée. La seconde version se trouve au Rodin Museum de Chicago et fut sculptée par H.Greber en 1929, après la mort de Rodin. En effet Rodin avait de nombreux assistants autour de lui, qui la plupart du temps sculptaient les oeuvres d'après le modèle original créé par Rodin, ce qui faisait du studio Rodin un lieu de production intensive. Durant les 20 dernières années de la vie du sculpteur, 329 exemplaires du Baiser en bronze, en quatre taille différentes, furent mis sur le marché.

    Bien que les différentes versions en marbre du Baiser aient été sculptées par des assistants, selon la pratique de l'époque, on soutient que Rodin lui-même acheva la version vendue à E.P Warren.

    En 1914 Warren prêta la statue à la mairie de Lewes pour qu'elle soit exposée publiquement. Peu après son installation, les fervents puritains locaux lancèrent une campagne pour que l'on recouvre la statue d'un voile qui la déroberait aux yeux du public. Leur argument était que, en ces temps de guerre, la vue d'une statue à l'érotisme si exacerbé était déconseillée aux jeunes soldats en garnison dans la mairie.

    En 1917 on retourna la statue chez Warren, et la elle fut entreposée dans une écurie où elle resta jusqu'à la mort de Warren en 1929. La statue fut alors mise aux enchères, mais ne réussit pas à atteindre son prix de réserve, la cote de Rodin ayant quelque peu chutée. Elle fut donc replacée dans l'écurie.

    Quelques années plus tard, la statue fut offerte par H. Asa Thomas, l'exécuteur testamentaire de Warren, à n'importe quel musée qui paierait le coût du transport et l'assurance. L'offre fut acceptée par la Cheltenham Art Gallery en 1933, et la statue y resta pendant six ans, avant être prêtée à la Tate Gallery de Londres peu avant la seconde guerre mondiale.

    En 1952 John Rothenstein, directeur de la Tate Gallery et fils de William, qui était à l'origine du marché entre Rodin et Warren, lança un appel public pour l'acquisition de la statue pour la nation. Même à cette époque, la statue était encore considérée par certains comme choquante, subversive.

    A présent Le Baiser est retourné à Lewes, son premier lieu de résidence, et ce pour une durée de cinq mois, entourée de 13 autres oeuvres de Rodin sur le thème des personnages entrelacés. Lewes ne rejette plus la statue et au contraire se flatte de l'accueillir. La salle d'honneur de la mairie (Town Hall), de style Victorien, a été spécialement rénovée pour servir de lieu d'exposition.

    Rodin à Lewes : au-delà de l'exposition

    · Les sculptures de Rodin sont exposées dans la salle d'honneur (`Assembly Room') de la mairie. Dans une salle adjacente seront exposées des photographies de Lewes des années 1890 aux années 1940, prises par Edward et Benjamin Reeves. Les photographies, faites à partir des négatifs originaux (des plaques de verre), montrent la ville de Lewes, les alentours et des personnages connus à l'époque de l'arrivée du Baiser. La famille Reeves est supposée détenir la plus ancienne boutique de photographies de la région (établie en 1854), et Edward et Benjamin Reeves sont l'arrière grand-père et le grand-père de l'actuel propriétaire.

    · Pendant l'exposition le District Council de Lewes (Conseil Général) organise un programme de résidence pour artistes dans l'écurie où était entreposé Le Baiser, transformée pour l'occasion en atelier permanent.

    A la suite de l'exposition, le Council envisage de reconvertir Thebes (nom de l'écurie susnommée) en lieu d'exposition permanent, dédié au grand collectionneur que fut Warren, et à la présentation de sculptures antiques et modernes.

    · Un colloque international, Rodin in Britain, aura lieu à l'Université du Sussex le 6 et 7 septembre. L'objectif du colloque est d'étudier les rapports entre Rodin et la Grande-Bretagne, son influence sur les étudiants d'Art anglais et la sculpture anglaise, et ses liens avec le groupe d'Edward Perry Warren. Il y aura entre autres des intervenants du Musée Rodin de Paris, de la Fondation Henry Moore de Leeds, de l'université de Glasgow...

    Le colloque est organisé par le Centre de Recherche en Histoire de l'Art du Sussex (Sussex Centre for Research in History of Art), qui fait partie de l'Université du Sussex.

    · Un programme éducatif forme une part importante du projet. Pendant toute la durée de l'exposition, il est prévu d'organiser des ateliers pour les professeurs qui veulent amener des groupes d'enfants à l'exposition et pour les artistes qui travaillent avec les écoles (dans le cadre des formations artistiques). Les ateliers, organises en séance d'un heure et demie, consisteront en:

    · Une introduction et une visite des expositions par le commissaire ou un guide qualifié.

    · Une explication des liens historique entre Rodin et Lewes faite par John May.

    · Une étude du rôle de Reeves Photographs dans l'histoire culturelle locale.

    · Une présentation d'un dossier pédagogique sur l'exposition, et de son utilisation.

    · Une conversation avec l'artiste en résidence à Thebes.

    · Une pièce de théâtre intitulée Le Baiser sera représentée aux mois de Juin et Juillet dans une salle spécialement aménagée de la mairie de Lewes. La pièce, écrite d'après une oeuvre de John Burrows et mise en scène par Mark Brewer, raconte l'histoire de la sculpture de Rodin lorsqu'elle était exposée dans la mairie de Lewes pendant la premiere guerre mondiale.

    Rodin in Lewes apparaît donc d'une part comme un projet culturel de grande ampleur qui permet à la ville de Lewes, à l'histoire et au capital culturels riches, d'affirmer son importance sur les scènes culturelles britannique et européenne, et d'autre part comme un projet de décentralisation culturelle réussi, qui attire un public nombreux depuis Londres - centre culturel établi et centralisateur- jusqu'en province, ce qui contribue au dynamisme local.

    RODIN 2000 ET RODIN IN LEWES

    DE LA CONCEPTION A LA REALISATION D'UN PROJET CULTUREL

    PREMIERE PHASE: DE LA DECOUVERTE D'UNE HISTOIRE A LA CONCEPTION D'UN PROJET.

    Au début des années 90, John May, journaliste et écrivain habitant à Lewes, commença à faire des recherches sur Le Baiser, après avoir découvert que cette célèbre statue de Rodin aurait appartenu à un habitant de Lewes, et serait restée dans la ville pendant longtemps.

    Au début de ses recherches, la première idée de John était de transformer Lewes House, l'ancien lieu de residence du Baiser, en un centre culturel et historique, sans envisager de faire revenir Le Baiser à Lewes. Il se trouve que l'ancienne propriété de Warren appartient au District Council, équivalent du Conseil Général pour Lewes et ses environs.

    Le président (Chief Executive) du District Council, John Crawford, fut tout de suite intéressé par l'histoire de la statue, et accepta en 1992 de prêter une salle de Lewes House pour l'organisation d'une mini-exposition d'anciennes coupures de journaux et autres archives relatant la venue du Baiser à Lewes et les événements qui suivirent. La raison de cette exposition était le lancement de presse du livre de David Sox qui raconte l'histoire de Lewes House, de Warren, de son partenaire et de leur passion pour l'art ; livre intitulé "Bachelors of the Art". C'est John May qui arrangea ce lancement après avoir entendu parler du livre, et il invita pour l'occasion les descendants des gens qui avaient habité à Lewes House.

    A cette époque la ville de Lewes commença donc à redécouvrir que Le Baiser avait séjourné à Lewes et appartenu à de riches mécènes, et des personnes furent même légèrement choqués par certains détails de l'histoire d'après John May. Néanmoins John commençait à réunir de plus en plus d'information sur la présence du Baiser à Lewes, et la ville elle-même commençait à (re)découvrir cette histoire.

    Grâce à l'appui renouvelé de John Crawford auprès du District Council, il fut possible pendant l'été 1994 d'organiser à Lewes House une exposition de travaux étudiants en art du College (lycée) de Lewes et de sculpteurs locaux, inspirés par la sculpture d'Auguste Rodin, dans une salle de réunion du Council non-utilisée à cette période de l'année. Cela fut un succès médiatique, surtout dans la presse éducative et la télévision locale, et John May écrivit un article dans le supplément couleur de l'édition du Samedi du Telegraph, un quotidien national à gros tirage - le lectorat est estimé à trois millions. Cette couverture médiatique confirma l'intérêt que l'histoire pouvait présenter à un niveau national, et par la même encouragea le District Council à supporter John May. Les premiers événements organisés à Lewes House, au budget peu important, avaient étaient financés par le District Council, dans le cadre de son programme d'action artistique et culturelle (Arts Program).

    Depuis le début John May et John Crawford avaient l'intention d'organiser un projet culturel sur Rodin, et sur son rapport avec Lewes, incarné par Le Baiser, et après avoir préparé le terrain, il leur fallait à présent définir ce projet d'une part, et rassembler l'argent nécessaire à sa réalisation d'autre part. Dans le cadre des festivités du millénaire, un fonds special a été rassemblé au niveau national par l'Arts Council of England grâce à une loterie spéciale, le Millenium Lottery Fund, pour subventionner des projets culturels sur l'ensemble du territoire. John Crawford pensa qu'il faudrait solliciter une aide financière pour une célébration du millénaire à Lewes. Afin de présenter un projet susceptible d'obtenir une subvention du Millenium Lottery Fund, John May eu idée de Lewes Town of Sculpture (ville de la sculpture), inspirée par la disposition géographique de la ville, étalée sur une colline en haut de laquelle se trouve un château médiéval, qui semble une sculpture, et entourée d'autres collines (appelées les Sussex Downs). De plus beaucoup d'artistes résident à Lewes, et la ville est réputée pour son architecture et en particulier la qualité du travail de la pierre.

    Bien que le projet de John May n'ait pas été retenu par le Millenium Lottery Fund , l'idée enthousiasma les organisateurs du festival d'arts annuel de Lewes, "Artwave", subventionné presque en totalité par le District Council ; et ils décidèrent pour l'édition 1994 d'orienter le festival sur la sculpture. Ils organisèrent une randonnée des sculptures (Sculpture Trail), c'est-à-dire une randonnée autour de quinze sculptures disposées dans la campagne. Le District Council, à l'occasion du festival, commanda à un sculpteur local, John Skelton, un bas relief portant l'inscription Rodin 2000, qui fut apposé à l'entrée de l'écurie de Lewes House où Le Baiser avait été entreposé si longtemps. Tout cela ajouta de la publicité autour de Lewes et de l'histoire du Baiser, et l'idée d'un projet Rodin 2000 commençait à prendre forme.

    A ce stade, peu de personnes étaient impliquées dans le projet: John May, John Crawford, et la responsable des archives du District Council, dont les recherches aidaient grandement le travail de John May.

    C'est à ce moment qu'ils eurent idée de ramener Le Baiser à Lewes, inspirés par le projet Lewes Town of Sculpture, et John May décida de contacter la Tate Gallery. Il entra en relation avec Sandy Nairne, le vice-président de la Tate Gallery, en charge notamment des activités décentralisées comme les Tate Galleries de St Ives en Cornouailles, ou de Liverpool. L'idée de ramener Le Baiser à Lewes intéressa Sandy Nairne. Il soumit à John May une liste des exigences particulières qu'un tel projet impliquait, par exemple les aspects pratiques comme le transport, les assurances, la sécurité. John May réalisa qu'il aurait besoin de trouver beaucoup d'appui pour mettre en oeuvre le projet comme il le souhaitait.

    Il décida alors de contacter la Fondation Henry Moore, qui est une des plus importantes fondations de sculpture du monde, et mit la Fondation au courant de son projet. Les membres de la Fondation décidèrent de participer à cette aventure, et leur expertise et expérience des divers aspects d'une exposition de sculpture, en particulier la mise en place et la conservation des oeuvres, furent des atouts capitaux pour gérer les aspects pratiques du projet. La Fondation décida en outre d'accorder à l'exposition une aide financière, qui ne serait versée qu'une fois la mise en oeuvre de l'exposition commencée.

    A cette même période, par l'intermédiaire de la personne chargée du programme culturel du District Council, John May fut introduit à Ann Elliot, qui allait devenir la commissaire de l'exposition Rodin in Lewes. Depuis plus de 30 ans Ann organise des expositions dans plusieurs pays, et est considérée par les professionnels de la culture en Grande-Bretagne comme une experte en sculpture du XXème siècle. John fit en même temps la connaissance de Lianne Jarrett, qui entretient de nombreux contacts dans la presse artistique et a elle-même travaillé pour des musées et mis en oeuvre des expositions. Lianne deviendrait l'attachée de presse de l'exposition.

    Bien que la Tate Gallery semble d'accord pour prêter Le Baiser à la ville de Lewes, elle souhaitait que cela se fasse à l'occasion d'une exposition assez importante autour de la statue. John May, dont la passion pour Rodin est à l'origine du projet, décida de rassembler d'autres sculptures de Rodin autour du Baiser. Il prit contact avec le musée Victoria & Albert de Londres qui détient quelques sculptures de Rodin. Le musée accepta de prêter des oeuvres pour les exposer à Lewes sans trop de problème, du moment que les conditions requises par la Tate Gallery pour la mise en oeuvre de l'exposition étaient remplies. Le Musée Rodin de Paris était évidemment l'autre institution à solliciter pour cette exposition. Le Musée Rodin fut plus difficile à convaincre, car il était un peu réticent à prêter des oeuvres pour une exposition dans une ville de province en Angleterre qu'il ne connaissait pas et pour laquelle il avait peu d'intérêt. La liaison avec le Musée Rodin fut grandement facilitée grâce à l'action de Catherine Ferbos Nabov, une amie de Ann Elliot travaillant au British Council de Paris et parlant couramment le Français. John May dut aller à Paris à sept reprises, parfois accompagné de Ann Elliot, pour entamer une conversation avec la direction du Musée sur un éventuel prêt d'oeuvres. La démarche restant officieuse à ce stade du projet, les frais de déplacement ou autres restaient à la charge de John ou Ann, qui heureusement ont des amis qui sont installés à Paris.

    Donc à cette époque, en 1996, le projet se dessinait de plus en plus, et de plus en plus de gens y prenaient part, apportant leur aide et leur compétence.

    Dr Tom Flynn, maître de conférences à l'Université du Sussex et spécialiste d'Henry Moore, entendit parler du projet Rodin 2000 par la Fondation, et eut l'idée d'organiser le colloque Rodin in Britain qui a lieu au mois de Septembre 1999. Les recherches qu'il a menées sur le rapport entre la sculpture et le corps furent des sources d'information et d'inspiration pour John May, qui lui permirent de définir plus précisément le thème sous-jacent à l'exposition (Rodin et la sculpture des couples entrelacés) et le choix des oeuvres exposées.

    A ce stade John May restait l'ingénieur principal du projet, et rendait compte de la progression de son travail au District Council régulièrement. D'autre part plusieurs personnes acceptaient bénévolement de le conseiller et de l'aider.

    En Décembre 1997 la Tate Gallery donna son accord officiel au prêt du Baiser pour une exposition à Lewes, et Lianne Jarrett eu l'idée de contacter les médias à cette occasion. Le prêt de la statue fut mentionné au journal télévisé de la chaîne publique BBC, ce qui représente une très bonne première publicité pour le projet.

    A ce stade de son développement, le projet acquit une nouvelle dimension dans la redécouverte du futur lieu d'exposition. John May et son "équipe" avaient l'intention de situer l'exposition dans la mairie de Lewes (Town Hall), car c'est dans cet endroit que la statue avait était révélée aux habitants de Lewes, et ce bâtiment à l'architecture exceptionnelle est un lieu parfait pour une exposition d'art. Assez étrangement le Town Hall n'appartenait plus au Town Council (Conseil Municipal), mais avait été racheté par le District Council dix ans auparavant. C'est-à-dire que le District Council louait le Town Hall au Town Council.

    A cause de cette situation assez particulière, de nouvelles difficultés surgirent, car le District et le Town Councils sont deux structures indépendantes, qui à ce moment là ne semblaient pas enclines à coopérer. De plus, pour que l'exposition ait lieu, il fallait l'accord préalable de la National Museums and Galleries Commission, (une commission indépendante émanant de l'Arts Council, à peu près équivalente à la Direction des Musées de France), sur le respect des normes de sécurité et sur les conditions générales d'exposition. La commission, qui vint à Lewes pour inspecter le lieu d'exposition, put constater que la salle du Town Hall ou l'exposition devait avoir lieu (Assembly Room) était en mauvais état et nécessitait une rénovation, ce qui était créait un problème structurel et financier qui semblait compromettre l'exposition.

    Malgré l'amorce d'annonce publique de l'exposition et une première couverture médiatique encourageante sur le retour du Baiser à Lewes, la pression semblait de plus en plus forte en 1998, presque un an avant l'inauguration, prévue pour Juin 1999. Il fallait à présent mettre en oeuvre l'exposition de façon concrète, et jamais un événement culturel de cette ampleur et de ce coût n'avait été réalisé à Lewes.

    Finalement, le District Council décida de céder le Town Hall au Town Council, ce qui rapprocha les deux autorités et amena un nouveau partenaire au projet. Mais cela n'arrangeait pas les choses: le Town Council n'avait aucune expérience en matière de projet culturel, et se contenta au début de donner un peu d'argent à John May pour qu'il puisse intensifier la mise en oeuvre du projet,. Ce stade du projet était d'après John May très difficile, car bien qu'il reçoive beaucoup d'appui et d'encouragement, de nombreuses personnes semblaient ne plus y croire. Un autre problème était que soudainement le District Council dut réduire le budget de son programme culturel (Arts Program), et dut arrêter de financer le travail de John May pour l'instant. Cela confirma l'idée de John May que le District Council à lui tout seul ne pourrait financer entièrement la réalisation de son projet.

    A ce moment il apparaissait indispensable d'organiser une structure capable d'entreprendre la mise en oeuvre de l'exposition, de rassembler les fonds nécessaires à sa réalisation, et qui agirait en collaboration avec le District et le Town Councils.

    Paul Myles, un habitant de Lewes et directeur de PM Trading, une entreprise de construction spécialisée dans les structures en métal, avait été contacté à l'origine pour renforcer les sols de l'Assembly Room qui devraient supporter le poids du Baiser - plus de 3 tonnes - et superviser les autres travaux de rénovation du lieu d'exposition. Vu son expérience d'homme d'affaire et de chef d'entreprise, combinée à un authentique intérêt dans les arts, John May lui proposa alors de former une organisation chargée de mettre en oeuvre le projet et d'en trouver le financement, en collaboration avec les autorités locales.

    DEUXIEME PHASE: SCULPTURE CO ET LA MISE EN OEUVRE DU PROJET

    SculptureCo fut formée en l'espace de deux semaines, au mois d'Août 1998. Son rôle était de mener à bien la réalisation du projet, et de s'autodissoudre une fois son but accompli.

    Il s'agit d'une structure au statut de Limited Company by guarantee, ce qui signifie que les directeurs de la compagnie sont tenus responsables jusqu'à une certaine limite. Par exemple le District Council a accepté, peu avant le début de l'exposition, de se porter garant du projet en ce qui concerne la sécurité et les assurances.

    Paul Myles et John May ont sollicité trois de leurs connaissances pour co-diriger SculptureCo avec eux, et ils ont tous ensemble signé un contrat pour officialiser leur association. David Tetley est architecte et a entres autres supervisé la redécoration de la salle d'exposition. Lucy Darwall-Smith travaille pour une importante agence de relations publiques de Londres, et a efficacement cherché et contacté des sponsors et mécènes potentiels. Daniel Baw-Richardson est directeur d'une banque et s'est occupe de gérer le budget du projet.

    SculptureCo a travaillé en collaboration avec le District et le Town Councils pour la mise en oeuvre du projet, et cette collaboration publique/privée a donné lieu à un partenariat dynamique.

    La dernière grande phase du projet a été dominée par la recherche du financement. SculptureCo s'est occupée de trouver des sponsors privés, qui seraient le plus susceptibles de financer le projet. Le District et le Town Councils, avec l'aide du East Sussex County Council (Conseil régional) se sont occupés de demander une aide financière de l'Union Européenne dans le cadre du programme d'échange et de coopération transfrontalière INTERREG II (voir en Annexe). La ville de Lewes a ainsi consolidé ses relations avec la ville de Dieppe.

    Avec l'aide de Catherine Ferbos Nabov du British Council de Paris, il a fallu convaincre le Musée Rodin de prêter des sculptures pour l'exposition. Après avoir obtenu le consentement du Musée, Sculpture Co a dû traiter avec la Direction des Musées de France pour obtenir l'accord de sortir les sculptures du territoire. Des employés de la Direction des Musées sont venus jusqu'à Lewes pour discuter de cela, et ont finalement permis que des sculptures du Musée Rodin soient exposées à Lewes autour du Baiser. L'exposition n'aurait pu avoir lieu sans le prêt du Musée Rodin, car sur treize oeuvres exposées autour du Baiser, neuf sont issues des collections du Musée.

    Dans le même temps SculptureCo a mis en place un structure appelée "Steering Group". Il s'agit d'une sorte d'assemblée chargée de contrôler le déroulement du projet, composée d'élus locaux (conseillers municipaux et généraux), du président de la chambre de commerce, et des représentants des différents groupes professionnels présents à Lewes. Chaque mois SculptureCo devait rendre compte de l'évolution du projet à ce «Steering Group», qui lui-même ensuite faisait un rapport devant le Town et le District Councils, les deux partenaires de SculptureCo dans la mise en oeuvre du projet. Cette structure facilite la communication entre SculptureCo et l'ensemble des membres des deux Councils, et permet d'autre part à la population locale de se sentir plus directement impliquée dans le projet culturel. La création de ce «Steering Group» confirme que Rodin 2000 est un projet culturel lié au développement local. Progressivement des projets parallèles ont été mis en oeuvre autour de l'exposition, impliquant de plus en plus de gens.

    Le programme éducatif issu du projet a été développé par un groupe spécialement formé à cet effet, composé d'anciens enseignants, de responsables éducatifs des pouvoirs locaux, et du service éducatif (Education Department) de l'East Sussex County Council (conseil régional).

    Deux semaines avant l'inauguration de l'exposition, SculptureCo a pris la décision d'employer une équipe de trois personnes qui sont chargées de la maintenance administrative et commerciale de l'exposition pendant sa durée. La rémunération de cette équipe de management fait partie du budget général de l'exposition.

    FINANCEMENT ET SPONSORS DU PROJET

    Le budget général de l'exposition organisée à l'occasion du retour du Baiser à Lewes, et des événements - culturels, éducatifs, artistiques - organisés parallèlement, est estimé à 2,5 millions de francs, (250 000 livres).

    40 % de cet argent provient du financement privé (mécénat, sponsors), et 60 % d'un financement public (East Sussex County Council et Union Européenne).

    C'est en mars 1999 que SculptureCo a finalement réuni tous les fonds nécessaires à la mise en oeuvre du projet.

    Le District Council a été le tout premier support financier du projet, sous la forme de « mini-subventions », accordées de façon irrégulière, qui permirent à John May de poursuivre sa double recherche d'idées et de contacts. Peu à peu le District Council s'est engagé en tant que participant actif du projet, bientôt rejoint par le Town Council.

    Beaucoup de sponsors privés du projet sont basés à Lewes, et certains ont même un rapport direct avec l'histoire du Baiser. Ce sont non seulement les autorités locales mais aussi la population de Lewes qui ont contribué à la mise en oeuvre du projet.

    Les sources de financement qui ont permis cette mise en oeuvre sont les suivantes:

    · Le transport des sculptures a été gracieusement assuré par Lockson's, une entreprise familiale basée à Londres et à New York, spécialisée dans le transport international d'oeuvres d'art et d'antiquités depuis plusieurs générations. Depuis plus de 10 ans Lockson's utilise une image du Baiser sur sa documentation promotionnelle, et l'entreprise a été tout de suite intéressée pour aider à la mise en oeuvre de Rodin in Lewes. En plus du transport gratuit, Lockson's a offert une généreuse somme d'argent pour l'organisation générale du projet.

    · Rowland Gorringes est une autre entreprise familiale, basée à Lewes, qui propose des services de commissaire-priseur et d'agent immobilier depuis 1920. Rowland Gorringes s'est occupé de la mise aux enchères du Baiser en 1929, quand la statue n'atteignit pas son prix de réserve.

    · Lloyds TSB Independent Financial Advisers (groupe de conseillers financiers indépendants) fait partie d'un des plus important groupe de services bancaires et financiers du monde. Le Lloyds TSB Group a pour habitude de sponsoriser les arts, et a été heureux de soutenir Rodin in Lewes, étant lui même basé dans la région du Sussex.

    · Le compagnie ferroviaire Connex a financé des centaines d'affiches de l'exposition qui seront disposées dans les gares du sud et sud-est de l'Angleterre, avec pour objectif d'orienter le public vers Lewes.

    · Le projet a été soutenu par Adents & Remets, un cabinet d'avocats et conseillers juridiques basé à Lewes, à qui l'on avait fait appel en 1917 lors de la polémique autour du retrait du Baiser de la mairie de Lewes.

    · W.E. Clark and Son sont des bijoutiers installés à Lewes depuis 180 ans. Pour la petite histoire, un ancêtre des propriétaires actuels est mentionné dans le testament de Miss Fowler-Tutt, l'institutrice et gardienne des valeurs morales qui fut l'instigatrice du retrait du Baiser de la mairie de Lewes en 1917.

    · Le service de restauration mis en place pour l'exposition a été confié à la compagnie Elephant Events, qui a d'autre part sponsorisé Rodin in Lewes.

    · Design Initiative Ltd est une entreprise spécialisée dans la conception graphique et la manufacture de balances. Ils ont fourni à la Tate Gallery le matériel nécessaire pour peser Le Baiser - ce qui a donné un résultat de 3.18 tonnes - et ont décidé d'accorder à l'exposition une aide financière...qui fait le poids.

    · Hoverspeed est la compagnie qui a rétabli la ligne maritime entre Newhaven (ville voisine de Lewes) et Dieppe au mois d'avril 1999. Leur support financier de l'exposition renforce les forts liens qui unissent Dieppe et Lewes.

    · Sappi Fine Paper plc est l'entreprise internationale de production de papier qui racheta, aux Etats-Unis, S.D. Warren Company -qui était à l'origine de la fortune d'Edward Warren. Sappi Fine Paper a fourni tout le papier nécessaire aux publications de l'exposition: affiches, brochures, invitations, catalogues.

    · Le site internet du projet, où l'on trouve de nombreuses informations sur l'exposition, est financé par Pavilion Internet plc, et conçu et réalisé par Dot New Media.

    · Rodin2000 a été largement supporté par l'East Sussex County Council (sorte d'équivalent du Conseil régional). Le Council a financé une partie de la mise en oeuvre de l'exposition, a aidé au marketing général du projet, et en a sponsorisé les activités éducatives par l'intermédiaire de son service éducatif (Education Department). L'aide financière accordée par le County Council s'élève à 100 000 francs (10 000 livres). L'East Sussex County Council a d'autre part collaboré au projet en se joignant aux autorités locales (District and Town Councils) lors de la demande d'une subvention européenne INTERREG II.

    · Les villes de Lewes et Dieppe, associées aux régions East Sussex et Haute-Normandie, ont sollicité ensemble une aide européenne sous la forme INTERREG II-FEDER (Fonds Européen pour le Développement Economique et Rural).

    · Les fonds accordés ont permis de financer à la fois Rodin in Lewes et l'exposition Lucien Pissarro et le Post-Impressionisme britannique, qui a lieu au Musée du Château de Dieppe. Ce financement est destiné à encourager et renforcer les échanges culturels dans la région frontalière Rive Manche.

    · L'aide de la Fondation Henry Moore a été très utile, pour la conception et l'organisation de l'exposition. La Fondation a aussi accordé une aide financière de 100.000 francs (10.000 livres), et a d'autre part souscrit l'assurance du colloque Rodin in Britain qui a lieu à l'Université du Sussex début Septembre 1999.

    · Le rôle du British Council est d'encourager la coopération culturelle, scientifique, technologique et éducative entre la Grande-Bretagne et d'autres pays.

    · Le British Council de Paris, en la personne de Catherine Ferbos Nakov, a efficacement conseillé Sculpture Co tout au long du projet. Le British Council a aussi financé, lors de la mise en oeuvre du projet, les déplacements entre la France et l'Angleterre d'employés de la Direction des Musées de France, de conservateurs du Musée Rodin, et des membres français qui assistent au colloque Rodin in Britain.

    · Rodin 2000 a en outre été financé par M. et Mme. Charles Gave et Mr Mrs Andrew Stewart-Roberts, respectivement les descendants de Rodin et de Warren.

    Les différents projets organisés autour du retour du Baiser à Lewes prouvent que la culture, en encourageant la créativité et les échanges d'idées, est un élément important du dynamisme d'une ville, d'une région.

    Rodin 2000 a mobilisé la population locale - le «Steering Group», les sponsors,etc... - et a permis de diffuser une image positive de la ville à l'échelle nationale voire internationale.

    C'est la première fois qu'un projet culturel de cette ampleur - la première exposition sur Rodin de cette importance en Angleterre depuis 1986 - est organisé à Lewes et dans l' East Sussex, et la vie culturelle de Lewes et de ses environs s'en est trouvée revitalisée. Par exemple le projet concernant la reconversion de Lewes House en centre culturel et artistique, qui bénéficiera à la population locale sur le long terme, est une conséquence directe du projet Rodin 2000.

    Le fait que les pouvoirs publics locaux - District and Town Councils - se soient pour la première fois engagés dans un projet culturel directement en tant qu'ingénieurs du projet est une étape importante et significative de la politique culturelle locale.

    La réalisation de ce projet est aussi un exemple réussi de décentralisation culturelle, en premier lieu par le prêt d'oeuvre qu'un musée national de premier plan - la Tate Galerie - a accordé pour une exposition hors d'un centre culturel à la renommée établie.

    La dimension interculturelle de Rodin 2000 est un autre aspect qui m'a intéressé, d'autant plus que mon travail fait en Angleterre était destine à mes professeurs français, dans le cadre d'un échange Erasmus. Rodin 2000 est un projet basé sur une relation interculturelle anglo-française, en particulier pour le prêt d'oeuvres du Musée Rodin, et la coopération entre Lewes et Dieppe, et les régions Rive-Manche et East Sussex. Cette combinaison des dimensions locales et européennes font de Rodin 2000 un projet culturel créatif et dynamique.

    LA CAMPAGNE DE PRESSE DE RODIN IN LEWES

    La campagne de presse est un aspect important d'un projet culturel tel que l'exposition Rodin in Lewes.

    La culture a constamment besoin de trouver des sponsors privés et mécènes, et cela est particulièrement vrai en Angleterre où le financement public de la culture est quasi inexistant.

    Une bonne couverture médiatique va amener plus de public, et donc plus de revenus. Plus un projet culturel sera rentable - ou moins il suscitera de pertes financières -, plus les sponsors et mécènes de ce projet seront enclins à renouveler l'expérience.

    Mis à part ces conditions purement financières, de nombreux sponsors et mécènes, qu'ils soient publics ou privés, acceptent de soutenir la culture pour des raisons de prestige, d'image et de publicité personnelle auprès du public. C'est une autre raison pour laquelle la garantie d'une bonne couverture médiatique peut être un moyen d'encourager le financement des projets culturels.

    Dans le cas de Rodin in Lewes, le financement du projet est en partie d'origine publique, et de plus les pouvoirs publics - Town, District and County Councils - ont été très impliqués dans la réalisation du projet. Une campagne médiatique réussie, augmentant le succès de l'exposition, diffusera une image positive des pouvoirs publics, ce qui les encouragera à soutenir d'autres projets culturels.

    L'opération culturelle Rodin2000 est présentée comme le point de départ d'une nouvelle vie culturelle pour Lewes et sa région, mais cela aurait été difficilement possible en cas de succès médiatique médiocre de l'événement central du projet, l'exposition Rodin in Lewes.

    Le contact avec la presse et les médias

    Afin que la campagne de presse soit le plus efficace possible, le service chargé de sa mise en oeuvre doit avoir une approche ciblée pour chaque secteur de diffusion de l'information auprès du public.

    · Les équipes rédactionnelles

    La première approche consiste à envoyer des courriers personnalisés, contenant les informations nécessaires, sous la forme de communiqués et dossiers de presse. A la suite de cela on procède à la relance téléphonique au cours de laquelle, après s'être assuré que le courrier ou la télécopie a bien été reçu, il est possible de fournir des informations plus précises, et surtout de mettre en contact les journalistes et les responsables principaux de Rodin in Lewes.

    Il est aussi possible d'organiser des visites pour la presse (qu'il s'agisse d'un seul journaliste ou de plusieurs), et des conférences de presse ayant une retombée médiatique de grande envergure.

    · La couverture photographique de l'exposition

    Au début de la campagne il faut rassembler des photographies, diapositives, et ektachromes -du Baiser et des autres sculptures exposées, mais aussi de Rodin, de Marshall et son partenaire...- , de la meilleure qualité possible, et en faire faire de nombreuses copies, pour pouvoir en envoyer aux journalistes qui les demandent.

    Apres avoir liste une sélection des photographes et des services photographiques de la presse nationale les plus susceptibles de couvrir l'événement, il faut les informer par un communiqué de chaque opportunité de photographier l'évènement, et leur proposer des séances-photo exclusives quand cela se révèle utile. L'envoi de communiqués par télécopie est comme toujours suivi d'une relance téléphonique, pour s'assurer que l'information a bien été reçue.

    · Equipes rédactionnelles des pages de guides et programmes de sorties, visites...

    L'information est envoyée par courrier ou télécopie personnalisés au moins un mois à l'avance, pour que les lecteurs soit avertis de l'événement assez tôt.

    Toutes les équipes reçoivent de la documentation visuelle sur l'exposition, sous la forme de photographies ou diapositives. Un événement, cité dans les programmes des visites et sorties, et dont l'image est mise en page, attire plus l'attention que s'il est simplement listé.

    Les rédacteurs en chef sont régulièrement joints par téléphone pendant toute la durée de l'exposition.

    · Télévision

    Dans un premier temps il faut contacter les services chargés de production des chaînes publiques (BBC commisionning editors), et les maisons de production indépendantes, et leur assurer une aide maximum tout au long de la campagne de presse, leur faciliter le travail, au cas où ils seraient intéressés pour faire un reportage ayant rapport à l'exposition.

    Dans un deuxième temps il faut contacter les services de rédaction des programmes d'information «générale», les journaux télévisés.

    · Radio

    On contacte en premier lieu les émissions susceptibles de traiter de l'exposition et/ou de l'histoire de la statue (portant sur l'art, le tourisme, etc...).

    Ensuite sont contactés les émissions de débat, discussions, pour leur proposer des interviews des principaux acteurs du projet.

    Calendrier de la campagne de presse

    · Décembre 98

    Rédaction du dossier de presse de l'exposition, qui sera envoyé à la presse et aux médias. Pour cela il faut se documenter sur l'exposition et son contexte, et se procurer le plus de renseignements possibles auprès de SculptureCo.

    Commencer à envoyer le dossier, accompagné d'une lettre personnalisée, aux journalistes sélectionnés.

    Inclure dans le courrier une page d'information sur l'histoire de la statue et de ses propriétaires Warren et Marshall.

    Commencer à téléphoner aux magazines, à la télévision et la radio pour s'assurer que l'information a bien été assimilée, et fournir de plus amples renseignements si cela est nécessaire.

    · A partir de janvier 99

    Préparer les photographies et les diapositives à être envoyées, en leur apposant une étiquette autocollante mentionnant l'adresse de l'agence, afin qu'une fois utilisées elles puissent être retournées, et en dernière phase restituées à SculptureCo.

    Continuer la campagne téléphonique auprès des magazines, de la télévision et la radio, des suppléments de presse - week-end, couleur... - , des journalistes - critiques, correspondants, rédacteurs, chroniqueurs - spécialisés en art et culture.

    Axer la campagne sur les relations publiques: organiser, quand cela est possible, des rencontres entre la presse et les principaux ingénieurs du projet Rodin in Lewes.

    · A partir de février 99

    Intensifier le contact avec les radios nationales.

    · A partir de mars 99

    Cibler les programmes d'information générale à la télévision et radio, ainsi que les émissions de débats, discussions.

    · Six semaines avant

    Intensifier tous les aspects de la campagne de presse, renouveler au besoin les envois d'information et les campagnes téléphoniques.

    · Cinq semaines avant

    Envoyer le dossier de presse et les photographies aux rédacteurs des rubriques programmes et guides des événements culturels et artistiques.

    · Un mois avant

    Contacter les services photographiques de la presse, et les équipes de télévision, toujours suivant une certaine sélection.

    Pendant la mise en place de l'exposition, tirer parti de toutes les possibilités de photographier ou filmer.

    Entretenir un contact permanent avec la presse et les médias.

    · Dernière étape

    Promouvoir le retour de la statue à Lewes, et son installation dans la salle d'honneur de la mairie, étapes uniques et symboliques de la mise en oeuvre du projet.

    Organiser une conférence de presse pour l'exposition, immédiatement avant l'inauguration, ou assurer le maximum de couverture à l'inauguration proprement dite.

    Après l'ouverture de l'exposition, organiser des visites pour les journalistes qui n'ont pas pu venir avant.

    Liste des médias à contacter

    La liste est établie après une recherche qui permet de choisir les journalistes les plus susceptibles de couvrir ou d'assurer une bonne couverture de l'événement.

    La liste n'est pas exhaustive, parfois de nouveau contacts se créent pendant la campagne de presse, et parfois des journalistes téléphonent à l'agence, sans avoir été contactés, pour demander des informations.

    Le travail de l'agence est de contacter le plus de journalistes possibles, afin d'obtenir un succès médiatique décent, car une certaine part des gens sollicités ne pourra pas couvrir événement.

    · Presse et médias nationaux

    19 journaux quotidiens et hebdomadaires, parmi lesquels:

    The Guardian, The Independent, The Times, The Observer.....

    15 magazines, parmi lesquels:

    Vogue, Art Review, Woman's Journal...

    4 publications touristiques, parmi lesquelles:

    Eurostar Magazine, British Airways magazines....

    Radios

    Principales radios publiques ( BBC Radio 2, BBC Radio 3, BBC Radio 4, BBC Radio 5, Classic FM), et des maisons de production indépendantes.

    Télévision

    4 principales chaînes de télévision (BBC, Channel 4), et maisons de production indépendantes.

    · Presse et médias locaux

    31 journaux quotidiens et hebdomadaires, et magazines, dans un rayon de 60 kilomètres (50 miles) parmi lesquels:

    Evening Argus (quotidien pour Brighton et les environs ayant le plus gros tirage), Sussex Express, West Sussex Gazette, Lewes Leader....

    Radio

    BBC Radios régionales à travers le pays, à commencer par la station locale (BBC Southern Counties); Southern FM.

    Télévision

    BBC TV South, Meridian TV.

    · Presse et médias internationaux

    France

    L'Oeil, Connaissance des Arts, Le Figaro, L'Humanité, Le Monde, Libération, Plur. Media (agence qui fournit des listes de médias à contacter), France Inter.

    USA

    Boston Globe, Boston Herald, Boston Review, International Herald Tribune, New York Times, The New Yorker, Washington Post, Los Angeles Times, San Francisco Chronicle, Vanity Fair, CNN, NBC, CBS, WHDHAM Radio.

    Prix de la campagne de presse

    Le prix de l'opération de promotion dans la presse et les médias a été négocié avec SculptureCo, l'organisation chargée de la mise en oeuvre du projet Rodin in Lewes.

    Des le début de la campagne de presse, au mois de Novembre 1998, Lianne Jarrett Associates a proposé à SculptureCo de choisir parmi une liste de forfaits pour la promotion de l'exposition :

    (J'ai calculé le prix des forfaits en arrondissant le prix de la livre sterling à 10 francs français)

    Option (1) Campagne auprès de la presse et des médias nationaux sélectionnés.

    Prix : 65 000 francs hors taxes.

    Option (2) (1) et campagne auprès de la presse et médias régionaux sélectionnés.

    Prix : 80 000 francs hors taxes.

    Option (3) (1), (2), et mise en place d'une promotion commerciale de l'exposition pour attirer le public (concours pour gagner des entrées gratuites, offres spéciales pour lecteurs et auditeurs, tickets à prix réduits soumis à certaines conditions). Ce travail se ferait en collaboration avec les équipes de marketing des organes de presse et des médias, qui font aussi partie des contacts de l'agence.

    Prix : 90 000 francs hors taxes.

    Option (4) (1), (2), (3), plus organisation de visites pour certains groupes d'amateurs d'art (Royal Academy Friends, Tate gallery Friends, National Trust...), la plupart faisant partie des contacts de l'agence. Ces visites seraient ensuite exposées dans les publications spécialisées de ces associations, une excellente promotion pour l'exposition, diffusée parmi un public favorable.

    Prix : 100 000 francs hors taxes.

    Option (5) Options ci-dessus plus campagne régionale étendue.

    Prix : 115 000 francs hors taxes.

    Option (6) Options ci-dessus plus campagne auprès de la presse étrangère (France et Etats-Unis en particulier).

    Prix : 140 000 francs hors taxes, frais de traduction inclus.

    Option (7) Options ci-dessus plus avis et conseils en marketing en dehors du Sussex.

    Prix : 150 000 francs hors taxes.

    Option (8) Options ci-dessus plus organisation de la soirée d'inauguration de l'exposition, avec couverture médiatique garantie.

    Prix : 170 000 francs hors taxes.

    Les tarifs indiqués par l'agence ne couvrent que les frais du travail administratif, et n'incluent pas le prix des images, les frais de déplacement longue distance, certains frais pour les lancements de presse (buffet, boissons ...).

    Lorsqu'on calcule le prix du couvrage obtenu dans la presse en terme d'espace publicitaire (sachant que chaque article dans la presse est comme un encart représente une forme de publicité plus élaborée et plus informative que les simples encarts publicitaires), l'espace de couverture obtenu par Lianne Jarrett Associates pour Rodin in Lewes équivaut à un espace publicitaire d'une valeur de 50 millions de francs.

    Compte tenu du prix de la publicité dans la presse et les médias, et des retombées positives que peut amener une campagne de presse réussie, il n'est donc pas étonnant qu'une agence de presse demande un prix élevé en échange d'une bonne promotion médiatique. Ceci est d'autant plus vrai dans le cas de Lianne Jarrett Associates, qui propose d'autres services en complément des relations publiques et de presse.

    Les résultats de la campagne de presse

    L'exposition a bénéficié d'une très bonne couverture médiatique, et a eu un grand succès auprès du public depuis son ouverture.

    Au 15 Juillet 1999 l'exposition avait attiré 20.000 visiteurs, et le budget de la mise en oeuvre de l'exposition a été établi en comptant une fréquentation totale de 30.000 visiteurs. La fréquentation est donc supérieure aux espérances de SculptureCo.

    La couverture médiatique, au 10 Juin 1999

    Presse nationale

    13 journaux quotidiens ont couvert événement, et chaque article comportait une photo au minimum. Cela équivaut presque à un article dans la presse par jour.

    8 magazines ont consacré des articles à l'événement, la plupart du temps sur plusieurs pages et accompagnés de plusieurs photos.

    Presse internationale

    Une agence de presse internationale basée à Londres (Reuters), et un journaliste belge, ont interviewé Ann Elliot et John May, respectivement commissaire de l'exposition et codirecteur de SculptureCo .

    Presse locale

    L'événement a fait 3 fois la une du principal quotidien local (Evening Argus), qui en tout a consacré 9 articles illustrés à Rodin in Lewes.

    Le reste de la couverture dans la presse locale est de 4 articles assez longs, et illustrés.

    Télévision nationale

    L'événement est apparu 9 fois à l'écran, la plupart du temps au cours du journal télévisé, et accompagné d'interviews.

    Télévision régionale

    L'exposition a été couverte 11 fois au cours des journaux télévisés locaux, sur BBC South et Meridian TV. Certains reportages se passaient en direct de l'exposition, et comprenaient des interviews.

    Radio nationale

    BBC Radio4 a traite 4 fois de l'événement, dont une émission spéciale et des interviews en direct. BBC Radio 5 a présenté des interviews en direct.

    Radio régionale

    Au moins 3 émissions d'informations régionales ont parlé de l'exposition.

    Télévision internationale

    CNN a parlé du nettoyage de la statue, France 2 a présenté l'exposition et la collaboration avec le Musée Rodin, et BBC News 24 (chaîne d'information permanente à diffusion internationale) a traité de l'événement.

    Radio internationale

    BBC World Service, diffusée dans le monde entier, a interviewé Ann Elliott et John May.

    Internet

    Le projet Rodin 2000, qui dispose d'un site internet, a été présenté sur le site de la BBC, BBC `On Line'.

    Evénements : le nettoyage et l'arrivée de la statue à Lewes, deux occasions de rassembler la presse et les médias

    Au mois de mai 1999, les services de conservation de la Tate Gallery ont commencé à préparer Le Baiser pour l'exposition de Lewes. La préparation est principalement une opération de nettoyage.

    D'après Stella Willcocks, directrice du service d'entretien des sculptures, Le Baiser est la plus célèbre des sculptures de la collections d'art moderne international de la Tate. La statue est en exposition quasi-permanente depuis 1953, et près de 2 millions de visiteurs annuels créent de la poussière et des saletés, ce qui salit considérablement le marbre. C'est pour cela que dans les années 1970 la statue a été recouverte d'une couche protectrice de résine et de cire. Cette couche peut être retirée à l'aide de solutions spéciales, et emporte avec elle la majeure partie des saletés accumulées. Avant de prêter la statue à Lewes, la Tate Gallery a décidé de mettre à nu le marbre de la statue.

    Lianne Jarrett Associates en a profité pour convier la presse - en particulier les photographes - et les médias à assister à la dernière phase de ce nettoyage, ce qui a donné lieu à plusieurs parutions de photos dans la presse.

    L'arrivée de la statue à Lewes a été une autre «étape médiatique» du projet. La date et l'heure exactes d'arrivée de la statue ont été tenues secrètes jusqu'au dernier moment pour des raisons de sécurité. D'ailleurs la statue, qui a aujourd'hui une grande valeur, est sous surveillance vidéo, en plus d'être gardée par deux surveillants jour et nuit.

    La statue est arrivée à Lewes à l'aube du 2 Juin, et Lianne Jarrett Associates avait fait en sorte que le maximum de journalistes soient intéressés par cette occasion exclusive de photographier la statue, mais aussi de rencontrer les acteurs du projet «sur le terrain». Certains journalistes étaient présents dès l'arrivée de la statue et ont pu immortaliser le moment précis où le camion a été ouvert. De nombreux journalistes étaient présents pour l'installation du Baiser et des autres statues exposées, dans la matinée du 2 Juin. Ce fut un rassemblement de presse réussi, et d'ailleurs une importante partie de la couverture médiatique a eu lieu le 2 Juin, en particulier pour la télévision: 5 apparitions télévisées nationales sur 9, et 7 apparitions télévisées régionales sur 11, ont eu lieu ce jour-là.

    Il n'y a pas eu de conférence organisée spécialement pour la presse, mais de nombreux journalistes furent conviés à la soirée d'inauguration. Lianne Jarrett Associates s'est chargée d'envoyer les invitations, et de contacter les journalistes par téléphone afin de les convaincre de venir et, si possible, de couvrir événement.






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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984