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Rapport de stage à la Direction régionale des affaires culturelles Midi-Pyrénées (Toulouse)

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par Thomas Perrin
Université Paris III - Sorbonne Nouvelle - DESS (master) de Relations interculturelles 2000
  

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CONCLUSION

INTRODUCTION

Emmanuel Négrier, chercheur à l'université Montpellier I, constatait, en 1996 : "Le développement des échanges culturels internationaux sur la base de l'affirmation des politiques culturelles locales".

On est en droit de se demander comment mettre en oeuvre, soutenir ou promouvoir des échanges de ce type en France, pays de l'interventionnisme étatique culturel par excellence et membre de la Communauté européenne, laquelle accorde de plus en plus de poids, d'une part aux collectivités territoriales, et d'autre part, au développement de la coopération culturelle, la culture étant reconnue comme catégorie d'intervention communautaire.

Tout d'abord, on constate qu'il y a en France deux niveaux d'intervention : l'état et les collectivités, chaque niveau menant sa politique en fonction de ses compétences et de ses objectifs.

En matière de culture, le rôle de l'état est prééminent en France, et ce n'est pas le fruit d'un décision arbitraire.

Guy Saez, dans sa préface à Politique culturelle et décentralisation,(Moulinier, 1995), rappelle que "les artistes et les autres professionnels de la culture, tout comme les responsables locaux, ont manifesté leur accord pour que l'état continue de veiller à la qualité des activités culturelles en France".

Cette responsabilité de l'état permet de garder les priorités sur des questions d'intérêt national comme par exemple "l'égalité d'accès aux biens culturels, leur répartition équitable sur le territoire, la négociation avec les industries culturelles"(ibid.). L'échelon central peut seul assurer l'égalité d'accès à la culture et l'aménagement culturel du territoire.

On peut aussi penser au discours de Rodolphe Pesce à l'Assemblée nationale le 24 juin 1983, quand il dénonça, en cas de trop large transfert de compétences de l'état vers les collectivités, le danger d'«atomisation» de la politique culturelle nationale, donc son effondrement" (Moulinier, 1995, 166). Ce qui l'amenait à conclure "Il est indispensable d'avoir une politique nationale pour faire face à l'enjeu des multinationales" (ibid.), réflexion d'actualité à l'heure de la mondialisation.

Par ailleurs, l'action internationale a été reconnue comme relevant des compétences de l'état, même par les plus favorables à une décentralisation culturelle. On peut penser à Jacques Toubon, qui préconisait de réserver à l'état "la diffusion de la culture française à l'étranger".

De plus, l'état tempère le "développement d'un néo-populisme fondé sur la notion d'identité régionale" (ibid.), ce qui serait en total désaccord avec la construction d'une culture de l'Europe, ou une volonté d'ouverture aux cultures du monde.

Enfin, l'état est un garant de qualité, comme Pierre Moulinier, pour ne citer que lui, nous le rappelle tout au long de son ouvrage.

Ainsi l'état, de par ses compétences, garde un rôle prédominant en ce qui concerne les affaires culturelles, et donc en matière d'échanges culturels internationaux. Mais il doit pouvoir adapter son action à la tendance générale en Europe vers la "régionalisation".

Le développement de l'action culturelle des collectivités depuis les débuts de la décentralisation est un fait incontestable.

Ainsi, on constate sans difficulté l'accroissement des politiques et actions des collectivités territoriales orientées vers l'international et l'Europe ( par exemple l'émergence des Eurocités), le développement de la coopération culturelle décentralisée à l'échelle européenne, la création de réseaux européens (par exemple Les Rencontres - Association des Villes et Régions de la Grande Europe pour la culture, qui a pour but la formation d'un "lobby des élus auprès de la Commission", d'après le président de l'association Roger Tropeano).

Il est à noter que cette évolution est un élément positif pour la reconnaissance du caractère multiculturel de la société. Lors de son intervention au colloque Culture, collectivités territoriales et construction européenne, le 24 et 25 mars 1995, Hans Jung, responsable du Département culture du Land de Rhénanie-Palatinat, rappelle que "Les rencontres entre les hommes qui découlent des rencontres entre les régions, et plus particulièrement des rencontres culturelles entre les régions, constituent un instrument important des échanges interculturels".

Cependant, l'indépendance totale des collectivités est loin d'être acquise, surtout en France, et particulièrement dans le domaine culturel (on peut penser à l'article de Patrick Baleynaud en 1991, "La culture, l'oubliée de la décentralisation ?", et Pierre Moulinier va même jusqu'à se demander "La décentralisation, une idée dépassée?" (Moulinier, 1995, 226-231).

De plus, l'état est souvent un partenaire important de la coopération culturelle décentralisée (système des cofinancements, état présenté comme un "partenaire - clé" (Moulinier, 1995, 198).

A ce propos Hans Jung, au cours du colloque sus-cité, soutient que "les instances nationales doivent initier et encourager les partenariats".

Les Directions Régionales des Affaires Culturelles (DRAC), administrations d'état déconcentrées, se présentent non seulement comme les principaux lieux de mise en oeuvre d'une politique culturelle en région, mais encore comme les lieux de "croisement" état/collectivités.

Il est ainsi possible, au sein des DRAC, d'organiser une intervention de l'état qui soit en accord avec les contextes régionaux, ainsi qu'une "mise en cohérence" (Alliès, Négrier et alii, 1994, 80-83) du partenariat état/collectivités, en harmonisant les compétences respectives. Cela est évidemment valable pour tous les secteurs culturels, y compris les affaires culturelles internationales.

On retrouve les idées exposées ci-dessus dans le projet professionnel que j'avais présenté en février 2000 à mes enseignants, dans le cadre de mon année de Diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) de Relations Interculturelles.

Les recherches effectuées pour la rédaction de ce projet m'ont permis de nourrir ma réflexion sur ce thème. Pourtant, cette seule connaissance théorique du sujet ne peut suffire à le maîtriser, tant que l'on n'en pas acquis une certaine pratique.

C'est pourquoi j'ai accepté avec grand intérêt de suivre un stage à la DRAC Midi-Pyrénées, stage consacré à la coopération culturelle transfrontalière avec l'Espagne.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery