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Tourisme et développement durable: quelles conjugaisons? cas du Maroc

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par Seloua GOURIJA
Université du Littoral Côte d'Opale - Docteur Es Sciences Economiques 2007
  

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III.2. Vers un tourisme situé

La prise de conscience de l'importance du local et des risques environnementaux que peuvent entraîner une surfréquentation touristique, ont conduit à une modification des pratiques des touristes.

Aujourd'hui, chaque individu est unique et cherche, selon ses habitudes, à répondre à ses besoins.

La notion d'homo situs386(*) fondée par H. ZAOUAL se définit ici par l'apparition de cette nouvelle forme de tourisme dans laquelle le touriste prend de plus en plus en considération le site et ses spécificités locales. L'homo situs est considéré comme un agent à dimension humaine. Il confère un rôle déterminant à la participation, la coordination et la dimension immatérielle (cultures, croyances, relations...). L'homo-situs est une personne qui s'adapte au contexte local. Telle qu'elle est décrite par F.-R. MAHIEU, « La personne a (entre autres) une dimension identitaire, « altruiste » et enfin économique. Elle s'affirme dans son autonomie, sa capacité universelle au choix réfléchi et dispose d'une égale dignité. Elle s'affirme non seulement par elle même, mais en fonction des autres 387(*)».

En effet, l'homo situs est un homme concret qui conjugue plusieurs impératifs à la fois. De par le poids du site sur son comportement, l'homo situs a une éthique, une identité, et une rationalité qu'il construit in situ. Ces différents niveaux sont imbriqués dans le site et se retrouvent reflétés de manière partielle ou totale par le comportement des individus.

La notion d'homo oeconomicus se définit quant à elle à travers le tourisme de masse basé sur le modèle fordiste dans lequel le touriste recherche un produit standard. Avec la modélisation des comportements économiques, l'homo oeconomicus est un agent dont le seul moteur comportemental réside dans une rationalité instrumentale : la recherche de profits, contrairement à l'homo situs, l'homo oeconomicus privilégie la quantité à la qualité.

Donc, et selon le point de vue de H. ZAOUAL, l'homo situs encastre et dépasse l'homo oeconomicus et lui donne vie.

III.2.1. Le site : un atout touristique

Le site devient un enjeu important puisque certaines activités peuvent jouer un rôle dans la promotion du territoire. Certains territoires disposent d'atouts naturels qui facilitent l'attrait touristique, alors que d'autres en sont dépourvus. Un milieu qui ne possède pas de ressources naturelles ne signifie pas qu'il ne peut pas attirer des touristes. En effet, chaque site a ses propres croyances, cultures et singularités, donc des diversités potentiellement attractives.

Comme le montrent H. ZAOUAL et C. PAVOT, « les ressources s'inventent et dépendent ainsi des systèmes de représentation qu'ont les acteurs du site et de la situation dans laquelle ils se trouvent »388(*).

Comme nous l'avons précisé, le site repose sur des normes qui assurent sa singularité et son intégrité, mais dans son état de nature, le site est mouvant car ouvert sur le monde extérieur. Il développe ainsi des capacités d'adaptation face à l'aléa. Il récupère le projet et lui donne une autre orientation. Le site se maquille pour s'adapter aux projets. Et c'est cette dynamique adaptative qui le permet sa survie face à l'évolution.

De ce fait, face aux destructions de la modernité transposée, il y a un processus permanent de récréation culturelle. Le site culturel local refuse d'être totalement exterminé et donc chaque destruction entraîne une nouvelle recomposition originale et ainsi de suite. Le site symbolique local fait en quelque sorte une relecture du « modèle de la modernité ».

Donc, le site réagit, ce n'est pas un simple support passif. Il se nourri de la diversité pour exister et évoluer. En l`absence d'échange, il se reproduirait sur lui-même et péricliterait.

Donc, à chaque lieu touristique correspond des caractéristiques spécifiques : des modes d'hébergements et des activités différentes. L'efficacité des pratiques touristiques ne résulte en aucun cas de l'imitation. Il faut adopter des stratégies touristiques pointues et diversifiées.

C'est un champ propice à l'économie de la diversité. R. GRANIER et M. ROBERT389(*), montrent l'importance de prendre en compte la variété des cultures et des spécificités culturelles dans le processus d'évolution économique.

Chaque destination doit répondre à des besoins adaptés. Le tourisme est une activité qui repose sur la différenciation et non sur l'homogénéisation. Comme l'écrit H. ZAOUAL, « l'uniforme s'essouffle au profit de l'intelligence du multiple390(*) ». Le tourisme doit donc se baser sur la multiplicité des comportements et non sur l'uniformité. Le moteur du tourisme, c'est la recherche de la diversité souligne la théorie du site.

Le fondement du tourisme situé s'inspire de la réalité locale. C'est un tourisme qui est aménagé de manière endogène.

* 386 Comme le suggère la théorie des sites dans son ensemble, l'Homo situs et un « interprétant » de situation, il l'est dans l'immédiat et dans la dynamique de sa situation. C'est l'homme social, pensant et agissant dans une situation donnée. Et, il est tout cela, en véhiculant le sens du moment, celui de sa situation avec tout le poids du passé et u changement qui s'impose. C'est donc à l'intérieur de multiples contingences qu'il exerce son comportement économique. Contrairement à l'homo oeconomicus, l'homo situs est un homo communicant avec son milieu. De ce fait, « il se laisse moins facilement saisir, ou découpé ».

* 387 MAHIEU F.R. (1997) cité par ZAOUAL H., « conventions et territoires : quelles conjugaisons ? », Conférence/ séminaire du Centre d'Economie et d'Ethique pour l'Environnement et le Développement, Université de Versailles Saint Quentin en Yvelines, 29 novembre 2000.

* 388 ZAOUAL H. et PAVOT C., op. cit.

* 389 GRANIER R. et ROBERT M., Culture et structures économiques. Vers une économie de la diversité ?, Economica, Paris, 2002.

* 390 GRANIER R. et ROBERT M., op. cit., p. 127.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius