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Tourisme et développement durable: quelles conjugaisons? cas du Maroc

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par Seloua GOURIJA
Université du Littoral Côte d'Opale - Docteur Es Sciences Economiques 2007
  

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I.1.1. La phase militaire du tourisme

Dans la période du Protectorat (1912-1956), l'économie marocaine a absorbé une masse importante d'investissements publics et privés, d'origine extérieure et locale. Ces investissements ont façonné la croissance de l'économie dont devait hériter le Maroc indépendant. «  Ils subissent une orientation particulière du fait de la situation de satellisation de l'économie marocaine politiquement indépendante ; certains secteurs furent privilégiés tandis que d'autres demeurèrent des secteurs de sous-investissements. »320(*)

La plus grande masse des capitaux publics et privés, d'origines tant externes qu'internes, a été investie dans l'infrastructure économique, les activités exportatrices dans certaines branches de l'industrie et dans certaines activités du tertiaire.

Cette infrastructure se révèle avoir été orientée en fonction d'intérêts économiques qui ne concordaient pas toujours avec ceux du développement national. En une quarantaine d'années, couvrant approximativement toute la période du Protectorat et les deux premières années de l'indépendance, le volume total des investissements publics et semi-publics a été d'environ 850 milliards de francs321(*).

L'infrastructure économique matérielle qui a servi le tourisme dans son développement a absorbé les investissements suivants :

- durant la période 1914-1938 : entre 80 et 90% des investissements publics ;

- durant la période 1949-1953 : 61% des dépenses publics d'équipements et 84% des investissements du secteur semi-public ;

- durant la période 1954-1956 : 4% des dépenses publiques d'équipement et 60% des investissements du secteur semi-public.

A la veille de l'indépendance, le protectorat a laissé un potentiel important en infrastructure touristique (réseau routier, ports, aéroports et réseau ferroviaire). Cette infrastructure était destinée au début à favoriser la colonisation du pays, aussi bien pour mieux le contrôler militairement que pour permettre le pillage de ses ressources naturelles. Après avoir servie à la pacification du Maroc, cette infrastructure avait permis, par la suite, le développement d'un tourisme international au Maroc.

Le réseau disponible au Maroc dans le domaine du transport était lié aux principales activités économiques. L'exploitation des produits agricoles, de certains minerais et surtout les phosphates a nécessité le développement du chemin de fer, l'installation des routes terrestres et maritimes. Ainsi, les touristes se rendant au Maroc pouvaient, dans le temps, utiliser différents moyens de transport.

Depuis longtemps, le tourisme a été considéré comme la richesse la plus facilement et la plus rapidement exploitable, et ce, dans le plan de développement économique établi par les membres du conseil du gouvernement du Maroc au début des années 1936 322(*).

Ainsi, et comme R. OTMANI 323(*) le souligne, depuis la fin de l'instauration du pouvoir colonial sur le territoire marocain ou sa pacification, et à partir du 16 mars 1936, les premiers touristes sont arrivés et ont fait « le tour », devenu classique par la suite, du circuit des villes impériales : Marrakech, Fès, Meknes.

Ces trois cités ont résumé, jusqu'en 1940, l'essentiel du tourisme marocain. Ce circuit était fait surtout par les croisiéristes qui ne disposaient pas de beaucoup de temps, et visitaient ces grandes villes en trois jours.

C'est de cette époque que date la première implantation hôtelière au Maroc. Casablanca eu tout de suite ses hôtels et restaurants construits sur les donnée de la technique hôtelière française d'avant-guerre.

Mais, pendant cette période, le touriste étranger au Maroc ne se différenciait pas nettement de l'espion ou de l'ennemi. C'est pourquoi, l'administration coloniale interdisait à toute personne non-accompagnée d'avoir des contacts avec les tribus berbères.

Dans tous les cas, les touristes devaient être munis d'une autorisation spéciale pour pouvoir circuler et être accompagnés par les autorités en cas de contact avec les tribus marocaines.

En somme, ce tourisme était caractérisé par une conjoncture politique mouvementée et se faisait à la veille de la crise économique internationale de 1929 et de la Deuxième Guerre mondiale.

I.1.2. La phase du grand tourisme

A la fin de la Deuxième Guerre, le Maroc est entré dans la phase du grand tourisme et a commencé à s'équiper en centres de loisirs et en infrastructures touristiques : des chantiers se sont alors ouverts et ont augmenté le nombre d'hôtels, ce qui a inauguré l'ère du grand tourisme au Maroc. Il devient « dés 1947, le rival de l'Egypte »324(*) qui était 50 ans plus tôt enregistrée dans les guides touristiques de Thomas COOK.

L. DORSINVILLE325(*) confirme que le Maroc est entré définitivement dans l'espace touristique contemporain depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

En résumé, le tourisme colonial s'est adapté d'une infrastructure hôtelière de luxe encouragée dans sa réalisation par l'Office Marocain du Tourisme (voir le tableau 1 sur la capacité hôtelière du Maroc en 1948).

TABLEAU 1.

* 320 BELLAL A., Les investissements du Maroc 1912-1964, Paris, Mouton, 1968, p. 51.

* 321 Il s'agit de francs marocains dont la parité s'établissait à 1 avec les anciens francs français jusqu'en 1959. Après cette date le taux de change s'établit à 1franc français = 1.025 dirhams marocains 102.5 francs marocains.

* 322 « Le plan de développement économique », Rabat, 1936, p. 9.

* 323 OTMANI R.,  Les impacts économiques et sociaux du tourisme international sur l'artisanat de Fès, Thèse de 3éme cycle, Aix-Marseille, 1984, p. 101.

* 324 HILLALI M.,  Le tourisme sur la côte Méditerranéenne du Maroc : potentiel et actions gouvernementales, Thèse de 3éme cycle, Grenoble, 1984, p. 23.

* 325 DORSINVILLE L., « Les chaînes hôtelières et le tourisme au Maroc », Acta Géographica, n°18.

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