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La libéralisation des marchés et le developpement durable en Afrique: le cas du secteur agricole au Cameroun

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par Jean de Dieu AWOUMOU
ENA - Master en Administration Publique 2006
  

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3. Le secteur agricole camerounais : un moyen de sécurité alimentaire et de cohésion sociale.

La sécurité alimentaire pour une population donnée peut être définie comme la garantie d'un accès généralisé et pérenne aux ressources nécessaires à une alimentation équilibrée. Elle est envisagée à un double point de vue : la garantie d'un approvisionnement sûr et pérenne aux ressources alimentaires et la disponibilité de moyens matériels et financiers pour l'accès à ces ressources. Ces deux paramètres mettent en perspective à la fois l'importance des produits agricoles vivriers comme source d'approvisionnement alimentaire mais aussi les produits d'exportation comme le Cacao et le café qui constitue une importante source de revenus aux producteurs. Le potentiel agricole camerounais savamment utilisé peut s'avérer être une garantie efficace contre l'insécurité alimentaire et les défis qu'elle impose aux nations. La FAO dans son

1 Atelier conjoint sur le renforcement des systèmes nationaux des statistiques alimentaires et agricoles... ; Pretoria ,22 - 26 novembre 2001

2 En mars 2005, une situation de famine a été déclarée au Nord Cameroun ; Valentin ZINGA ; RFI http://www.rfi.fr/actufr/articles/063/article 34604.asp

rapport 2005 estime que d'une manière générale le Cameroun jouit d'une autosuffisance alimentaire mais qu'elle est précaire surtout dans les provinces qui font face à des calamités naturelles (Nord, l'Extrême nord et Littoral). Le second facteur de risque d'insécurité alimentaire est lié aux difficultés de transfert des ressources alimentaires des zones productives vers les zones déficitaires. Celles ci sont dues exclusivement aux problèmes d'enclavement. Enfin la baisse des revenus des paysans est aujourd'hui l'un des déterminants les plus importants de l'insécurité alimentaire au Cameroun.

La sécurité alimentaire a une valeur sociopolitique déterminante au Cameroun ; elle permet de préserver l'équilibre entre zones urbaines et zones rurales. La ``Déclaration de Douala''1 réunissant l'ensemble des maires et des délégués du gouvernement reconnaît l'importance de l'emploi en zone rural notamment dans le secteur agricole pour réduire l'exode rural. En effet les activités agricoles en général et dans le secteur des cultures pérennes en particulier ont été longtemps un important instrument de rééquilibrage de l'occupation spatiale. Plusieurs jeunes acceptaient de vivre dans les campagnes parce que les revenus agricoles étaient considérables pour assurer la satisfaction des besoins prioritaires d'une famille. Ce fait permit un désengorgement des zones urbaines soumises en ce temps à une faible pression démographique. Le sociologue camerounais Valentin NGA NDONGO2 observe que l'insécurité dans les grandes villes est consécutive au phénomène de croissance démographique mal maîtrisée. La ville de Yaoundé est par exemple passée de 72 000 habitants en 1960 à 2 millions d'habitants en l'an 2000. Cette démographie galopante est contemporaine de la montée en puissance de l'insécurité alimentaire dans les zones rurales. Ce phénomène lui-même est consécutif à la mise en oeuvre des réformes structurelles des Programmes d'ajustement économique.

Nous pouvons donc affirmer que le secteur agricole est vital pour le développement du Cameroun. Pendant plusieurs années les revenus tirés des cultures de rente ont contribué à la mise sur pied de plusieurs projets de développements créés par l'Etat (Ecoles, routes, hôpitaux) ; les planteurs en ont tiré des ressources pour l'amélioration de leur cadre social et pour la promotion des investissements privés3 . La chute des cours des matières premières et la crise de solvabilité de l'Etat ont obligé à revoir le fonctionnement du modèle administré. Il a fallu

1 Déclaration de Douala, 2 1-23 Mars 2005, atelier organisé par la Fao, la Coopération française et la Communauté urbaine de Douala, Thème « collectivités locales et la sécurité alimentaire des villes du Cameroun »

2 Valentin NGA NDONGO, Sociologue, Université de Yaoundé I ; violence délinquance et insécurité à Yaoundé, 2000

3 Gestion du risque prix dans la filière café au Cameroun ; Rapport de la phase II commandité par International Task force on commodity management/ Banque Mondiale Washington DONC ; Août 2002

reformer les structures pour renforcer les capacités compétitives du secteur agricole camerounais.

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