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Une institution culturelle dans le champ de la professionnalisation d'acteurs culturels : le Palais de Tokyo et son projet de Licence en apprentissage médiateur jeune public

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par Vincent Gicquel
Université Paris XII, Faculté des Sciences de l'éducation et des sciences sociales - Master professionnel Sciences de la sociéte, mention Travail, Education, Formation, spécialité Conduite de projets et management 2006
  

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2.1.3.3 Un apprentissage expérientiel ?

Un autre point qui peut être souligné pour favoriser la professionnalisation d'une formation et qui rejoint la construction des compétences est d'y inclure un apprentissage expérientiel. Celui-ci consiste à apprendre par l'expérience et par la réflexion sur cette expérience.

Cette méthode peut être utile pour acquérir des savoirs être et des savoirs comportementaux. Ici, la théorie a moins d'importance et ce qui compte, c'est d'expérimenter et d'analyser ses expériences. On peut penser que ce type d'apprentissage peut être très utile pour l'apprentissage de la pratique de la médiation culturelle.

Voici comment David Kolb, professeur en comportement organisationnel, dans un ouvrage publié en 198444(*)décrit cet apprentissage expérientiel. Il s'agit pour lui d'un modèle structurel de l'apprentissage sous la forme d'un cycle expérientiel composé de quatre étapes : l'expérience concrète, l'observation réflexive, la conceptualisation abstraite et l'expérimentation active.

1. Pour lui, « l'expérience concrète est le point de départ du processus d'apprentissage expérientiel. Elle consiste pour l'individu à être en contact direct avec la réalité. Celui qui fait l'expérience est avant tout acteur. Il doit s'engager dans l'action, s'impliquer personnellement dans la relation, faire partie de la situation ». Dans le cadre d'une formation, l'individu doit pour lui, pouvoir vivre ou revivre lui-même une situation d'expérience authentique par le biais d'un jeu de rôle ou d'une mise en situation. Ceci va permettre à l'apprenant d'expérimenter ou de retravailler des situations professionnelles qu'il ne maîtrise pas. Ceci va également lui permettre d'être motivé par « la réduction de l'écart entre les résultats de son action et son intention de départ ».

2. La deuxième étape de ce cycle peut se définir comme une « observation réflexive ». Celle-ci consiste à réfléchir, à analyser l'expérience vécue qui dans une équipe ou en formation s'enrichira du groupe. Il s'agit de demander au groupe et à la personne qui a vécu l'expérience concrète d'observer la situation et de réfléchir aux points qui semblent poser problème.

3. Ensuite vient « la conceptualisation abstraite » qui consiste, à partir des réflexions sur les expériences immédiates et les liens qui peuvent être faits avec les expériences antérieures, de manière à formuler des stratégies d'action qui permettront de modifier les expériences ultérieures.

4. Enfin, on trouve « l'expérimentation active » qui doit permettre de mettre en oeuvre, dans de nouvelles situations concrètes, les stratégies de changements conceptualisées lors de l'étape précédente. C'est dans cette expérimentation que l'apprenant va tester et valider ou non les changements de pratique ou de comportements qu'il a intégrés intellectuellement et émotionnellement lors de la formulation. Dans la plupart des cas, cette expérimentation se fait en situation professionnelle réelle.

Kolb, définit ainsi l'apprentissage expérientiel comme un processus qui doit permettre à l'apprenant d'acquérir des connaissances à partir de transformation de son expérience. Ces nouvelles connaissances doivent ainsi se créer et se construire à chaque nouvelle étape du cycle. On peut se demander si le projet de formation du Palais de Tokyo prévoit ce type d'apprentissage.

Cette formation semble offrir de nombreux cours théoriques et de mises en applications mais elle semble également prévoir un cours qui paraît être conçu selon ce modèle de l'apprentissage expérientiel défendu par Kolb.

On trouve en effet un cours qui semble vouloir former les étudiants à la pratique concrète du métier de médiateur jeune public. Il s'agit du cours intitulé « Médiation et applications in situ ». Celui-ci doit s'étaler sur environ 42h et a pour objectif « la transmission du savoir-faire des médiateurs du Palais de Tokyo. Cet apprentissage [doit se faire] au sein du Palais de Tokyo » et les apprentis doivent y apprendre « les principes d'une médiation jeune public fondée sur l'idée d'un enseignement informel (entre loisir créatif et enseignement scolaire) ». Ils doivent ensuite avoir « en charge d'animer et de créer des formats d'accompagnements adaptés aux jeunes publics ». « Ce module vise également à apprendre aux apprentis à élaborer une programmation thématique en lien avec les oeuvres du site »45(*). La formation des apprentis doit ici se passer au sein des expositions et des ateliers proposés par le Palais de Tokyo. L'évaluation, elle, doit porter sur de mise en application d'un format d'accompagnement. On voit bien ici que l'expérimentation apparaît comme un élément essentiel de ce module.

Un autre module semble aussi adopter ce modèle de l'apprentissage expérientiel. Il s'agit du cours intitulé « Projet professionnel tutoré » qui doit se dérouler sur 12 heures, à l'Université Paris XII et au Palais de Tokyo, et doit porter sur un projet tutoré, défini par le maître d'apprentissage (de l'entreprise). Celui-ci sera expérimenté au Palais de Tokyo et mis en application dans l'entreprise d'accueil. Ce cours comprend des enseignements magistraux et des travaux de groupes avec des « entrées thématiques » et « une pédagogie active de projet ».

On peut donc considérer que cette formation de médiateur jeune public prévoit en son sein un apprentissage basé sur l'idée d'un apprentissage expérientiel. On peut cependant se demander si le fait de prévoir ces cours suffira à les rendre opérants. Il y a en effet une différence entre un projet de cours et sa mise en application. Nous verrons donc par la suite quels points importants l'organisation de ces cours doit respecter pour être dans un réel processus d'apprentissage expérientiel ».

Après avoir vu que le Palais de Tokyo était dans une démarche professionnalisante à travers son choix d'une formation en alternance fortement axée vers un modèle intégratif et de la mise en place d'espaces de construction de compétences, nous avons également pu voir que ce projet de formation prévoyait un mode d'apprentissage basé sur l'expérience. Voyons maintenant ce que cette démarche de professionnalisation induit en termes de d'outils de management des compétences.

* 44 Kolb D., Experiential Learning, Experience as the source of learning and developpement, Englewood/Cliffs, Prentice Hall, 1984.

* 45 Sources internes, Palais de Tokyo

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius