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Impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnle des enfants de moins de trois ans en Centrafrique

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par Emmanuel LITTE - NGOUNDE
Institut de Foramtion et de Recherche Démographiques - DESS en Démographie 2004
  

Disponible en mode multipage

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DEDICACE

~ Toi rYieu 7s1otre Père, Tout Puissant;
~ nos enfants et a notre épouse;
~ notre maman ~atamfia(a iMarie qui nous a quitté
juste a (afin de not reformation ;
~ notrefrere 7s1go'V7s1rYE iMaurice;
7s1ous dédions ce modeste travai(%

REMERCIEMENTS

La présente étude a été menée à bonne fin grâce à l'encadrement et l'aide de certaines personnes et institutions. Qu'il nous soit ainsi permis de leur adresser notre profonde reconnaissance.

Nous exprimons tout particulièrement notre profonde gratitude au Dr. BanzaNsungu Antoine, qui malgré les multiples occupations, a accepté de suivre minutieusement l'évolution de ce travail, en qualité de directeur. Merci pour votre entière disponibilité pour suivre attentivement ce travail, vos critiques constructives, vos encouragements constants ainsi que l'esprit de rigueur scientifique que vous n'avez cessé de nous inculquer au cours de cette phase d'initiation à la recherche nous ont été d'une grande utilité.

Nous tenons à remercier tous les enseignants de l'IFORD qui, par leurs enseignements ont fait de nous un membre de la famille des démographes. Une mention spéciale va à l'endroit du Dr. Ngwé Emmanuel et de Mr. Mudubu K. Léon, dont la contribution a été déterminante, pour leurs remarques pertinentes et leurs conseils pratiques qui nous ont permis d'améliorer ce travail.

Nos remerciements vont également à l'endroit de nos condisciples de la 26è promotion et aux étudiants de la 27è et 28è promotion. Nous pensons notamment à Madame Magalamon Aurélie et ainsi que Messieurs Ali Bienvenu, Yocka Pascal, Niamba Louis, Adechian Djabar, Zoma Lamoussa Robert et Daga Jules pour leurs encouragements à notre égard.

Nous tenons à remercier du fond de notre coeur Létono Clotilde Nadège avec qui, pendant ces deux années nous avons passé des durs moments ensemble. Sache que nous ne t'oublierons jamais.

C'est l'occasion pour nous de remercier vivement le Bureau de représentation de l'UNFPA en Centrafrique pour le financement de nos études à l'IFORD

Nos hommages s'adressent à nos frères et soeurs, pour tant de sacrifices et de patience.

Nous n'oublions pas non plus Imbio Armand, Gambor Michel, Kossimbata Valentin, Zoumbéré Henry Clavaire, Alekendaniabodé Papiace Igor, les Officiers et les membres du Notre Dame du Rosaire de la Paroisse Saint François d'Assise de Yapélé pour leur assistance spirituelle.

Nous adressons notre profonde reconnaissance à l'Association des Stagiaires et Etudiants Centrafricains au Cameroun (ASECCAM) qui a été pour nous une seconde famille, n'ayant jamais cessé d'apporter de soutien moral tout au long de notre séjour au Cameroun.

Nos sincères remerciements s'adressent enfin à tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réussite de cette étude.

Que ce modeste travail soit pour tous l'expression de notre profonde reconnaissance.

DES

TABLE MATIERES

DEDICACE

i

REMERCIEMENTS iii

TABLE DES MATIERES vii

LISTE DES TABLEAUX vii

LISTE DES GRAPHIQUES viii

INTRODUCTION GENERALE 9

PREMIERE PARTIE Aspects théoriques et méthodologiques 12

CHAPITRE I CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 13

I.1. Les aspects théoriques de la recherche 13
I.1.1. Nécessité de l'étude du niveau d'instruction de la femme dans l'analyse de la santé des enfants 14
I.1.2. Importance de l'intervention des femmes dans la protection de l'état nutritionnel des enfants 14
I.1.3. Obstacles à l'intervention des femmes dans l'amélioration de l'état nutritionnel des enfants 15

I.2. Synthèse de la littérature sur le niveau d'instruction de la femme et l'état nutritionnel

des enfants 16

I.2.1. Les facteurs contextuels 16

I.2.1.1. Région sanitaire de la femme 16

I.2.1.2. Le milieu de résidence de la femme 17

I.2.1.3. Niveau de vie du ménage 18

1.2.2. Les facteurs socio-culturels 18

I.2.2.1. Appartenance religieuse de la femme 19

I.2.2.2. Appartenance ethnique de la femme 20

I.2.3. Les facteurs socio-économiques 21

I.2.3.1. Niveau d'instruction de la femme 21

I.2.3.2. Situation d'activité économique de la femme 24

I.2.4. Les caractéristiques démographiques de la mère et de l'enfant 25

I.2.4.1. Statut matrimonial de la femme 25

I.2.4.2. L'âge de la mère à l'accouchement 26

I.2.4.3. L'âge de l'enfant 27

I.2.4.4. Le sexe de l'enfant 27

I.2.5. Les facteurs liés aux comportements nutritionnels 28

I.2.5.1. Mode d'allaitement 28

I.2.5.2. Le complément d'aliment 29

I.2.5.3. Le sevrage et l'hygiène alimentaire 30

I.2.5.4. Source d'approvisionnement en eau de boisson 31

I.3. Cadre conceptuel 32

I.3.1. Hypothèses 34

I.3.2. Cadre conceptuel 35

I.3.3. Définition des concepts clés 35

I.3.4. Construction du modèle d'analyse 37

CHAPITRE II METHODOLOGIE DE L'ETUDE 39

II.1. Présentation des données 39

II.1.1. Sources de données 39

II.1.2. Echantillonnage de l'EDSRCA et population cible 40

II.1.3. Niveau de la malnutrition des enfants en Centrafrique 40

II.2. Evaluation de la qualité des données 42

II.2.1. Erreurs liées à la méthodologie de collecte des données 42

II.2.2. Evaluation de la qualité des données sur l'âge de la femme 42

II.2.3. Evaluation de la qualité des données sur l'âge de l'enfant 44

II.2.4. Evaluation de la qualité des données sur l'état nutritionnel des enfants 45

II.3. Seuil de classification de l'état nutritionnel des enfants 46

II.3.1. Seuil de classification de l'état nutritionnel des enfants par Ecart-type 46

II.3.2. Seuil de classification de l'état nutritionnel des enfants par Z-score 48

II.4. Spécification des variables d'analyses et construction des indicateurs 49

II.4.1. Les variables d'analyses et indicateurs 49
II.4.2. Justification du choix et construction de l'indicateur de l'état nutritionnel des

enfants 53

II.4.3. Construction de l'indicateur de niveau de vie du ménage 54

II.5. Méthodes d'analyse 55

II.5.1. Approche descriptive 56

II.5.2. Approche explicative 56

II.5.3. Interprétation des résultats 57

DEUXIEME PARTIE Analyses et résultats 58
CHAPITRE III ANALYSE DIFFERENTIELLE DE L'ETAT NUTRITIONNEL DES

ENFANTS 59

III.1. Etat nutritionnel des enfants en Centrafrique 59

III.2. Variation de l'état nutritionnel des enfants selon les facteurs contextuels 61

III.3. Variation de l'état nutritionnel des enfants selon les facteurs socio-culturels 64
III.4. Variation de l'état nutritionnel des enfants selon les facteurs socio-économiques 65 III.5. Variation de l'état nutritionnel des enfants selon les caractéristiques

démographiques de la mère et de l'enfant 67
III.6. Variation de l'état nutritionnel des enfants selon les facteurs liés aux

comportements nutritionnels 70

CHAPITRE IV EXAMEN DE L'IMPACT DU NIVEAU D'INSTRUCTION DE LA

FEMME SUR L'ETAT NUTRITIONNEL DES ENFANTS 73
IV. 1. Recherche du mécanisme d'action du niveau d'instruction de la femme sur l'état

nutritionnel des enfants 74

IV. 1.1. Le niveau d'instruction de la femme 74

IV. 1.2. Les facteurs contextuels 75

IV. 1.3. Les facteurs socio-culturels et socio-économiques 76

IV. 1.4. Les caractéristiques démographiques de la mère et de l'enfant 77

IV.1.5. Les facteurs liés aux comportements nutritionnels 79

CONCLUSION GENERALE 83

BIBLIOGRAPHIE 87

ANNEXES 93

DES

LISTE TABLEAUX

Tableau 1-1 : Evolution du taux net de scolarisation au primaire et du taux brut de

scolarisation secondaire 24

Tableau 2-2 : Etat nutritionnel des enfants en Centrafrique 41
Tableau 2-3 : Différentes classifications de Waterlow pour estimer la prévalence de la

malnutrition des enfants 47
Tableau3-4 : Variation de l'état nutritionnel des enfants selon la région sanitaire de la

femme 62
Tableau 3-5 : Variation de l'état nutritionnel des enfants selon le milieu de résidence de la

femme 63
Tableau 3-6 : Variation de l'état nutritionnel des enfants selon le niveau de vie du

ménage 63
Tableau 3-7 : Variation de l'état nutritionnel des enfants selon l'appartenance religieuse de

la femme 64
Tableau 3-8 : Variation de l'état nutritionnel des enfants selon l'appartenance ethnique de

la femme 65
Tableau 3-9 : Variation de l'état nutritionnel des enfants selon le niveau d'instruction de la

femme 66
Tableau 3-10 : Variation de l'état nutritionnel des enfants selon l'activité économique de la

femme 67
Tableau 3-11 : Variation de l'état nutritionnel des enfants selon le statut matrimonial de la

femme 68
Tableau 3-12 : Variation de l'état nutritionnel des enfants selon les caractéristiques

démographiques de la mère et de l'enfant 69
Tableau 3-13 : Variation de l'état nutritionnel des enfants selon les facteurs liés aux

comportements nutritionnels 71
Tableau 4-14 : rapport de risques de malnutrition des enfants selon le niveau d'instruction

de la femme 81

DES

LISTE GRAPHIQUES

Graphique 1-1 : Cadre conceptuel pour l'analyse de l'impact du niveau d'instruction femme sur l'état nutritionnel des enfants 35
Graphique 1-2 : Schéma d'analyse de l'impact du niveau d'instruction de la femme sur

l'état nutritionnel des enfants 38

Graphique 2-3 : Evolution de différentes formes de la malnutrition en Centrafrique 41

Graphique 2-4 : Répartition des femmes selon leur âge 43

Graphique 2-4 : Répartition des enfants selon leur âge 45
Graphique 2-6 : Méthode de classification de l'état nutritionnel des enfants par Z-

score 49

Graphique 3-7 : Répartition des enfants de moins de trois ans selon leur état nutritionnel 60

INTRODUCTION GENERALE

L'homme est au centre de tout développement. Il est à fois la fin et le moyen du développement. Si l'amélioration de la santé, de l'éducation et de la nutrition est une fin en soi, des êtres humains en bonne santé, dotés d'une solide formation sont également le principal instrument du développement. De nos jours, tous les pays aspirent au développement économique. Ce développement exige des hommes et des femmes en bonne santé tant sur les plans éducationnel et sanitaire que nutritionnel.

L'amélioration de la santé des enfants est une préoccupation majeure pour des chercheurs et gouvernements, surtout dans les pays en développement où les enfants paient le plus lourd des risques de morbidité et de mortalité. Les problèmes de santé dont éprouvent la plupart des pays d'Afrique subsaharienne ont donné lieu à de nombreuses recherches sur la santé des enfants. Ces recherches jouent un rôle essentiel dans l'élaboration des politiques et programmes de santé en faveur des enfants. Toutefois, les expériences de certains pays à faible revenu tels que le Costa Rica et le Sri Lanka montrent que même dans les pays où la pauvreté est profondément enracinée, il est possible de protéger et d'améliorer la santé de la population (Banque mondiale, 1994). Le but est d'intensifier et de réorienter les actions sanitaires déjà mises en oeuvre pour pouvoir améliorer davantage la situation.

Cette recherche s'inscrit dans le respect des droits de l'homme dont la santé fait partie intégrante depuis la déclaration d'Alma Alta (1978). Les problèmes de santé concernent toute la population, qu'il s'agisse de l'enfant ou de la femme. Mais, les enfants sont les plus exposés aux maladies, aux infections. Les causes de la mortalité élevée des enfants en Afrique subsaharienne sont multiples et complexes. Les maladies diarrhéiques, les infections respiratoires et la malnutrition sont parmi les causes les plus connues et récurrentes observées chez les enfants de moins de trois ans.

S'agissant de la malnutrition en particulier, il convient de mentionner qu'elle sévit partout en Afrique noire et figure parmi les principaux problèmes sanitaires (Akoto, 1985). Dans de nombreux pays, elle contribue pour plus d'un tiers à la mortalité infantile et

juvénile (Banque Mondiale, 1994). D'après l'UNICEF, la malnutrition constitue une urgence silencieuse et invisible faisant de terribles ravages chez les enfants. Elle est causée par une combinaison de facteurs comme l'insuffisance alimentaire qualitative et quantitative, les maladies infectieuses, la mauvaise qualité d'eau consommée que l'on peut toutefois éviter par une hygiène adéquate. Elle est également une des causes principales d'insuffisance pondérale à la naissance et de troubles de croissance. La malnutrition sous forme de carences en vitamines et minéraux essentiels reste la cause de maladies graves ou de décès chez des millions d'individus à travers le monde. Lorsque l'enfant est malade, il commence à perdre de poids, puis il devient malnutri et il se trouve au grand risque de contracter des maladies et finalement de décéder. La malnutrition a des effets néfastes sur le développement physique et psychique de l'enfant. Elle est un déterminant de la mortalité des enfants par le fait qu'elle rend faible les enfants face aux agents pathogènes et constitue un élément essentiel du retard de croissance de ces enfants (Rakotondrabe, 2004).

La grande majorité des victimes de la malnutrition vit en Asie et au Pacifique. Presque un quart des victimes de la malnutrition se trouve en Afrique subsaharienne, région du monde où l'on note la proportion la plus élevée des enfants sous-alimentés (OMS, 1998). La cause fondamentale est la pauvreté au niveau du foyer, de la communauté et de la nation, qui a pour résultat l'absence d'accès à des nécessités de base comme la nourriture, les services de santé et l'eau potable et l'hygiène alimentaire.

La République Centrafricaine est l'un des pays d'Afrique subsaharienne qui n'échappent pas à cette situation. Selon le rapport de l'Enquête Démographique et de Santé (EDSRCA, 1994-1995), au niveau national, 27,3 % des enfants de moins de trois ans souffrent d'insuffisance pondérale modérée et 7,5 % souffrent d'insuffisance pondérale sévère ; 33,6 % souffrent de retard de croissance modérée et 14,3 % connaissent un retard de croissance sévère ; 7,1% sont émaciés de façon modérée contre 1,1 % le sont de façon sévère. Le problème de déficience nutritionnelle en Centrafrique est un sujet préoccupant.

Outre, ces inégalités face aux risques de maladies ou de décès, les enfants centrafricains sont également exposés à des inégalités en matière de soins de santé. L'implication de la femme dans la protection de l'état nutritionnel des enfants est très

importante. Malgré leur rôle essentiel de mères, les femmes sont dans leur grande majorité défavorisées quant à l'accès à l'éducation, à une activité économique décente et à d'autres moyens leur permettant d'améliorer la qualité de leur vie et celle de leurs enfants.

Pour que les enfants soient en bon état nutritionnel, il faudrait que la mère soit bien éduqué, et bien instruite afin d'assumer sa responsabilité dans la gestion des problèmes de santé de ses enfants. Il est aujourd'hui communément admis qu'une éducation appropriée est source de développement de par son impact sur la productivité ainsi que sur les comportements individuels et sociaux. L'instruction n'est pas uniquement importante pour accroître la productivité des individus et des communautés. Elle est un moyen fondamental pour améliorer les conditions et la qualité de vie. Lorsqu'elles ont bénéficié d'un certain niveau d'instruction, les mères peuvent jouer un rôle majeur dans l'amélioration de l'état nutritionnel des enfants.

Ainsi, l'éducation de la mère pèse lourdement sur l'état de santé de l'enfant (Cantrelle et al, 1985). Selon Koffi Annan, « toutes les études sans exception montrent qu'aucun instrument de développement n'est plus efficace que l'éducation des filles et l'émancipation des femmes. [...] La pleine participation des femmes donne des résultats immédiats : les enfants ou les familles sont en meilleure santé. Or, ce qui est vrai pour les familles l'est aussi pour les collectivités, et finalement pour le pays entiers»1.

A l'instar des autres pays d'Afrique, la Centrafrique est confrontée depuis un certain temps à un problème tant sur le plan nutritionnel qu'éducatif. La situation de la femme dans la société centrafricaine s'est encore plus détériorée avec la dure crise économique que le pays traverse depuis quelques décennies et suite aux différentes crises militaro-politiques qui ont secoué le pays entre 1996 et 2003. On assiste à de vives tensions sociales marquées par de multiples grèves des enseignants et du personnel de santé, d'où la détérioration du système sanitaire et éducatif et enfin des conditions de vie des ménages. Les effets du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants risque de s'accroître, ces facteurs ne sont pas pris en compte. La meilleure stratégie pour améliorer l'état nutritionnel des enfants serait la promotion de la femme, en l'associant dans la prise de décisions concernant la santé des enfants. Toutes ces considérations suscitent en nous le

1 KOFFI Annan Secrétaire Générale des Nations Unies, Session des Nations Unies sur le développement, 8 mars 2003.

questionnement suivant : en quoi l'état nutritionnel des enfants de moins de trois ans en Centrafrique est lié au niveau d'instruction de la femme?

Objectif de l'étude

L'objectif de cette étude est de contribuer à améliorer la connaissance sur les déterminants de l'état nutritionnel des enfants en Centrafrique. Pour cela, nous tenterons, d'une part de faire ressortir l'impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants et de cerner les mécanismes d'action par lesquels celui-ci agit sur l'état nutritionnel des enfants d'autre part. Plus spécifiquement, il s'agira de :

. Décrire le niveau de l'état nutritionnel des enfants de moins de trois ans ;

. Chercher l'impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants ;

. Déterminer les mécanismes par lesquels le niveau d'instruction de la femme agit sur l'état nutritionnel des enfants.

Afin d'atteindre les objectifs fixés, la présente étude s'articulera autour de deux grandes parties. La première partie comporte deux chapitres. Dans le premier chapitre, nous ferons le point sur la revue de la littérature sur les relations entre les deux (le niveau d'instruction de la femme et l'état nutritionnel des enfants). Le deuxième chapitre traite de la méthodologie. Il sera essentiellement question d'examiner les sources de données, de procéder à leur évaluation, de la construction des indicateurs et décrire les méthodes statistiques retenues dans cette étude. La deuxième partie sera consacrée à l'analyse des données et à l'interprétation des résultats d'analyse. Elle se subdivise également en deux chapitres. Le chapitre trois, présente l'analyse différentielle de l'état nutritionnel. Enfin, au chapitre quatre, nous examinerons les effets du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants en Centrafrique.

PREMIERE PARTIE
théoriqAspects et méthodologiques ues

CHAPITRE I

CADRE DE

THEORIQUE L'ETUDE

L'élaboration d'un cadre théorique en sciences sociales permet de poser les bases et les démarches à suivre. L'étude sur l'état nutritionnel des enfants a été traitée par un bon nombre d'auteurs. En faire une synthèse est utile, car elle permet d'orienter l'étude, de guider choix la définition des variables et des hypothèses et le. Dans ce chapitre, nous tenterons de faire un bref aperçu des recherches ayant traité des questions sur la relation entre le niveau d'instruction de la femme et l'état nutritionnel des enfants.

Ce chapitre comprend essentiellement deux principales sections. Dans la première section, nous essayons de faire le point de travaux réalisés sur la nécessité de l'étude du niveau d'instruction de la femme dans l'analyse de la santé des enfants. Dans la seconde section, nous passons en revue la synthèse de la littérature sur la relation entre le niveau d'instruction de la femme et l'état nutritionnel des enfants. Pour résumer tout cela, nous élaborons un schéma conceptuel de notre étude.

I.1. Les aspects théoriques de la recherche

Les chercheurs en sciences ont reconnu la difficulté d'utiliser des critères simples pour mesurer et cerner la position de la femme dans la société et les problèmes y afférents lorsqu'on veut la mettre en relation avec les phénomènes démographiques (Oppong, 1986). Le niveau d'instruction de la femme seul peut faire l'objet d'une recherche. Le concept du niveau d'instruction de la femme dans une société vis-à-vis de celui des hommes fut l'objet de nombreuses études sociales, économiques et démographiques dans lesquelles l'amélioration du niveau d'instruction des femmes fut associée à la réalisation d'un changement socialement désiré, comme la réduction de la mortalité infantile, la protection de la santé des enfants.

I.1.1. Nécessité de l'étude du niveau d'instruction de la femme dans l'analyse de la santé des enfants

Dans les différents travaux de recherche existants, on souligne le rôle important qui revient à la femme dans le développement en général et dans tout changement démographique en particulier. Mais, bien souvent, le rôle de la femme est masqué par les attitudes et comportements sociaux qui ont particulièrement réduit les domaines d'action de la femme dans le processus du développement et ses possibilités de promotion sociale, économique et culturelle : non accès à la propriété des facteurs de production et à la prise de décision concernant la santé des enfants, accès difficile au secteur moderne de l'emploi, faible scolarisation, etc. (Assogba, 1991).

En Afrique, la femme est touj ours à la fois épouse, mère et femme de travail, à l'intérieur ou à l'extérieur du ménage. Bien qu'il y ait des progrès en matière d'égalité sexuelle dans les lois et constitutions, dans la réalité, des discriminations existent quant à l'accès à l'éducation et à l'emploi entre les femmes et les hommes. L'implication des femmes dans le maintien de l'état nutritionnel des enfants est pour la plupart considérée essentielle pour la santé de la famille.

I.1.2. Importance de l'intervention des femmes dans la protection de l'état nutritionnel des enfants

Pour la CEA (1993, p.10), l'importance de l'intervention des femmes dans la protection de la santé de la famille en général et celle de l'état nutritionnel des enfants en particulier ces derniers temps, est importante en ce sens que : « le contexte de crise économique et d'ajustement structurel qui frappe la plupart des pays africains a eu comme conséquence une insuffisance des services de santé de base, une détérioration des infrastructures existantes et une pénurie du personnel médical du fait de la décroissance régulière du budget de la santé publique des Etats, conduisant ainsi à une plus grande implication des femmes dans la protection de la santé familiale ». Le rôle important que devrait jouer les femmes dans la protection de l'état nutritionnel des enfants est non négligeable. Les femmes sont les premières responsables des soins accordés aux enfants.

Elles assurent le maintien de l'état nutritionnel des enfants, d'abord en les protégeant contre les maladies et ensuite le traitement de celles-ci. Certaines activités que les femmes font chaque jour, et qu'on ne perçoit pas intègrent les actes de santé en faveur des enfants.

Sans instruction et sans activité économique, les femmes ne peuvent pas améliorer leur propre santé et également la santé de leurs enfants. Les enfants sont l'avenir de demain, d'où l'implication des femmes dans la protection de leur santé. Toutefois, certaines activités les contraignent à ne pas faire face efficacement à la protection et à la préservation de l'état nutritionnel des enfants.

I.1.3. Obstacles à l'intervention des femmes dans l'amélioration de l'état nutritionnel des enfants

Comme nous l'avons signalé, si les femmes ne parviennent pas à assumer correctement leur rôle au sein du foyer, c'est parce qu'elles sont dans la grande majorité très démunies par rapport aux hommes. La plupart des femmes sont sans niveau d'instruction et sans emploi.

Dans la société africaine, la femme n'a pas de pouvoir en ce qui concerne la prise de décision pour les soins accordés aux enfants au niveau du foyer. Les décisions sont prises souvent par les hommes. En Côte d'Ivoire et au Niger des études ont montré que les décisions concernant même la santé des femmes même sont prises par les hommes à plus forte raison les enfants (Ottong, 1993). Pour une intervention efficace des femmes dans la protection de l'état nutritionnel des enfants, il serait souhaitable de mettre l'accent beaucoup plus sur le niveau d'instruction de la femme. Si la femme est instruite, elle brise tout obstacle à son intervention dans la prise de décisions concernant la santé des enfants. La synthèse de la littérature va nous permettre de faire le point sur la relation entre le niveau d'instruction de la femme et l'état nutritionnel des enfants, surtout quand on sait que cette variable est importante dans la vie d'un individu et pour le développement économique d'un pays.

I.2. Synthèse de la littérature sur le niveau d'instruction de la femme et l'état nutritionnel des enfants

Pour comprendre les raisons d'une malnutrition élevée des enfants dans les pays en voie de développement en général et en Centrafrique en particulier, nous présentons une synthèse des études qui ont tenté de traiter cette question. La plupart des études existantes abordent les moyens d'améliorer l'état nutritionnel des enfants. Certains chercheurs ont préconisé d'éradiquer la malnutrition en intensifiant les activités préventives, en renforçant les services de soins de santé. D'autres pensent que, si on mettait l'action beaucoup plus sur l'instruction de la femme, on peut parvenir à améliorer l'état nutritionnel des enfants. La remise en cause de la validité des principaux indicateurs généralement retenus pour mesurer le niveau d'instruction de la population dans les études portant sur les facteurs explicatifs du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants, est d'autant pertinente qu'elle nous pousse à nous interroger sur la qualité de l'instruction dispensée à l'école qui sert à préparer la femme pour la protection de la santé des enfants.

I.2.1. Les facteurs contextuels

I.2.1.1. Région sanitaire de la femme

La prévalence de l'état nutritionnel des enfants présente des variations spatiales importantes. Les régions d'un pays ne présentent pas également la même répartition des ressources naturelles et le même niveau de développement économique. Certaines sont mieux loties en infrastructures sanitaires que d'autres. L'inégale distribution des ressources naturelles, des activités économiques et des infrastructures, engendre les différences des régimes alimentaires et qui pourront expliquer les différences de malnutrition des enfants observées dans chaque région (Ngo Nsoa, 2001).

Quant à Haesse (1991), l'une des raisons évoquées pour expliquer la différenciation régionale de la prévalence de la malnutrition chez les enfants, est l'inégale répartition de la disponibilité alimentaire, des ressources en eau potable et des centres de santé maternelle et infantile. Il faut rappeler que, quand bien même les aliments sont disponibles sur le marché et que les infrastructures sanitaires existent dans certaines régions, les ménages et les

populations ne profitent pas pleinement de leurs services notamment à cause de la pauvreté et du refus des populations compte tenu des conditions difficiles d'accès.

I.2.1.2. Le milieu de résidence de la femme

Dans de nombreuses études sur la scolarisation, la fécondité, la mortalité des enfants etc., le milieu de résidence a souvent retenu l'attention des chercheurs (Akoto, 1985). Les enfants vivons en milieu rural courent plus de risques de malnutrition que les enfants vivons en milieu urbain. Dans une étude des Nations Unies (1985), l'avantage des enfants des cadres sur les autres est plus important en milieu urbain qu'en milieu rural (citée par Dackam, 1987). Ce qui pourrait s'expliquer en partie par la variété d'aliments qu'on trouve en milieu urbain qu'en milieu rural.

Dans les pays en développement, le milieu de résidence est considéré comme un facteur explicatif de la variation différentielle dans le recours des femmes aux soins de santé. Si nous avons introduit cette variable dans notre étude, c'est par rapport aux inégalités qu'on observe entre le milieu urbain et le milieu rural. Ces inégalités se trouvent au niveau de la répartition des infrastructures socio-sanitaires et socio-économiques entre le milieu urbain et le milieu rural. Tel est l'intérêt qu'on accorde à cette variable.

En Centrafrique, comme généralement dans certains pays en développement, la plupart des infrastructures socio-sanitaires et éducatives sont beaucoup plus concentrées en ville qu'en compagne. Ces infrastructures sanitaires installées en ville permettent de mettre en oeuvre des mesures de santé publique comme le Programme Elargie de Vaccination (PEV), le Programme de Santé Maternelle et Infantile, l'adoption même d'un Plan National de Développement de l'Éducation (PNDE) etc. En un mot, la ville offre une culture alternative davantage ouverte aux pratiques médicales et sanitaires efficaces, constitue sans doute le véritable creuset de la modernisation. Tandis la compagne, faute d'infrastructures, ne permet pas à sa population de bénéficier de certains programmes de santé. L'isolement, le taux élevé d'analphabétisme, la faiblesse des ressources économiques, l'insuffisance des voies et moyens de communication, la non électrification des villages constituent autant d'entraves à l'amélioration de l'état nutritionnel des enfants

en particulier et la santé des enfants en général dans la zone rurale. Le milieu de résidence détermine ainsi le degré d'exposition à la modernité, la culture sanitaire, la disponibilité des infrastructures sanitaires et des ressources alimentaires et donc les comportements sanitaires et nutritionnels des mères (Fall, 1997).

I.2.1.3. Niveau de vie du ménage

Le ménage est l'unité de base de la société. Le fait de considérer le ménage comme une unité de décision implique l'hypothèse d'une communauté des ressources et d'une cohésion des membres. C'est le lieu où toutes décisions sont prises, où le comportement des individus se forge. Le niveau de vie du ménage est un autre facteur à prendre en compte dans l'explication de l'état nutritionnel des enfants, en ce sens qu'il influence positivement la prise en charge des soins des enfants. Plusieurs études montrent que les couches sociales les plus aisées sont celles qui bénéficient des services de soins de santé modernes.

La pauvreté des ménages est évoquée pour expliquer l'accessibilité aux services de santé. La pauvreté des ménages accentue le plus souvent le risque des femmes à ne pas fréquenter ces services de santé. Ce qui veut dire que, plus le niveau de vie du ménage est faible, moins les membres de ce ménage recourt aux services de santé. Les ménages défavorisés ne pouvant pas accéder à ces services de santé, ils préfèrent se rendre dans les centres de santé dérisoires où garder l'enfant à la maison. Fort de ce constat, on doit s'attendre toujours à un taux élevé d'enfants malnutris dans le ménage qui a un niveau de vie faible.

1.2.2. Les facteurs socio-culturels

Les facteurs culturels ont leur importance dans le comportement notamment des mères vis-à-vis des enfants en cas de maladie. Selon Gérard (1995), le culturel se définit comme « un ensemble de normes, d'images, d'habitudes, d'idées de pratiques quotidiennes, etc., procurant au sujet des cadres de pensées et de pratiques qui sont reconnues et valorisées socialement et, tout au moins, en adéquation avec la vie sociale et

le système de valeurs »2. Cette définition constitue la pièce maîtresse autour de laquelle s'articule le désir d'agir humain. De ce point de vue, les facteurs culturels agiront sur l'état nutritionnel des enfants par l'entremise des normes et des valeurs qui régissent les différents domaines de la vie sociale des individus (Akoto, 1993). L'attachement des individus à leur culture les conduit de fois à adopter des comportements par rapport à ces normes et valeurs, même si celles-ci peuvent compromettre leur santé ou celle de leurs enfants. Dès lors, les déterminants culturels peuvent avoir un impact important sur le comportement affectif et nutritionnel de la mère vis-à-vis de l'enfant et sur les soins qui lui sont donnés (Akoto et Hill, 1988).

I.2.2.1. Appartenance religieuse de la femme

Des chercheurs ont tenté d'expliquer les variations de l'état nutritionnel des enfants selon la religion par des pratiques, des attitudes, des croyances et des comportements. La religion est un ensemble de croyances et pratiques représentées ou non par un groupe organisé qui adhère à des dogmes religieux ou spirituels déterminés. Elle est également un système qui véhicule un certain nombre de valeurs et de normes, qui régit la vie des fidèles sur les plans comportemental, physiologique et psychique (Rakotondrabe, 2004).

La religion peut se révéler également comme un facteur de différenciation de la malnutrition des enfants. La conclusion de ces différentes études montre que, les enfants des femmes chrétiennes ont un faible taux de malnutrition que les enfants des femmes sans religion. Mais, des études dans certains pays comme le Kenya, le Sénégal, le Lesotho et le Cameroun par exemple, ont montré que les enfants des femmes chrétiennes courent le risque de mortalité avant le cinquième anniversaire de 15 à 73 % respectivement que les enfants des femmes adeptes ou d'autres religions (Akoto et Tabutin, 1989 ; Akoto, 1992).

L'impact de la religion sur l'état nutritionnel des enfants s'exerce à travers les comportements et les pratiques alimentaires. La religion amène l'individu à accepter ou non certaines pratiques en matière de soins de santé. Nous pouvons par exemple, citer chez certaines femmes le refus de transfusion sanguine ou de vaccination de leurs enfants à cause de leur affiliation religieuse.

2 GERARD H., `' Pour une reconstruction sociologie des faits de la population'' In La sociologie des populations. Gérard Hubert et Piché Victor (eds), AUPELF/UREF, Québec, Canada, 1995, p48.

Depuis une décennie, les Eglises ne cessent de pousser comme des champignons. La montée vertigineuse de ces différentes Eglises a modifié le mode de vie des centrafricains. La non-réglementation rigoureuse des Eglises en Centrafrique donne lieu à la prolifération des Eglises dont la doctrine interdit l'accès aux soins médicaux, en cas de maladie. Tandis que d'autres religions, prône une bonne éducation nutritionnelle à travers la scolarisation et l'alphabétisation. L'instruction permet aux femmes chrétiennes d'adopter de nouveaux comportements et de rompre avec certaines pratiques traditionnelles néfastes à la nutrition des enfants, et d'être sensibilisée au problème d'hygiène alimentaire (Ntsame, 1999).

I.2.2.2. Appartenance ethnique de la femme

L'ethnie, qui est un lieu de reproduction des us et coutumes, joue également un rôle important dans l'explication de la maladie des enfants. L'ethnie a un impact sur l'état nutritionnel des enfants à travers les habitudes alimentaires, les modes de socialisation. Certaines ethnies sont réticentes aux services de soin de santé moderne. D'autres sont réticentes quand à la consommation de certains aliments (les oeufs, la viande de boeuf...), soit disant porteurs de malheur. Dans cette situation, les enfants sont nourris aux féculents et aux tubercules pauvres en vitamines. Or, ce sont ces aliments riches en protéines qui devraient maintenir l'état nutritionnel des enfants.

L'impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants est saisi en termes de changement de mentalités, d'attitudes et de comportements. Les mères instruites, en raison de leurs connaissances, de leurs aptitudes et de leur réceptivité aux valeurs modernes, adoptent des comportements en rupture avec la tradition, bénéficient d'un statut social plus favorisant et font un meilleur usage des services de soins de santé (Caldwell, 1979). Plus la femme est instruite, plus l'appartenance ethnique n'a pas d'influence sur elle. La femme crée un environnement propice à la santé des enfants en espaçant les naissances, en assurant à leurs enfants un bon état nutritionnel et en les conduisant dans les formations sanitaires lorsque le besoin se fait sentir.

I.2.3. Les facteurs socio-économiques

Le niveau de vie économique du ménage qui peut être saisie à travers le revenu, a une influence sur l'état nutritionnel des enfants. Mais, Caldwell (1986 :76) démontre que : « il serait raisonnable de postuler que la mortalité infantile est une fonction systématique décroissante du revenu individuel, abstraction faite des mesures de santé publique en vigueur ». L'état nutritionnel des enfants qui est une des causes de mortalité des enfants, ne dépend pas seulement des soins sanitaires et de l'hygiène, il est aussi tributaire du niveau de vie économique3. Certains auteurs ont prouvé que l'éducation de la mère apparaît comme `'Proxy'' du revenu et en tant que telle est associée à l'amélioration des conditions de survie des enfants aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural, quel que soit le niveau de développement atteint (Schultz, 1982). Le capital humain incorporé dans l'homme permet d'accroître la productivité du travail humain : il s'agit en fait de l'éducation et de la santé qui ont un double caractère d'être une fonction de production de revenu. Certains chercheurs pensent que : « le développement économique pouvait être une condition suffisante pour faire reculer la mortalité des enfants, mais qu'il n'était plus une condition nécessaire » (Tabutin, 1995).

I.2.3.1. Niveau d'instruction de la femme

Plusieurs études ont porté une attention particulière sur la relation entre l'instruction de la femme et l'état nutritionnel des enfants. Les quelques unes se sont basées beaucoup plus sur l'aspect économique. Environ 960 millions d'adultes sont analphabètes dans le monde, dont deux tiers sont des femmes : plus de 130 millions d'enfants ne sont pas scolarisés dont 70% sont des filles (Lassonde, 1996). En Afrique tropicale, l'éducation enseignée dans les écoles n'avait pas pour but d'atteindre un objectif de santé pour tous. Dans ce cas de figure deux grands courants se dégagent : l'un considère l'instruction comme un indicateur du niveau économique qui ne peut donc agir sur la santé des enfants qu'à travers les variables économiques ; l'autre considère l'instruction comme une variable socio-culturelle qui joue sur la survie des enfants à travers le comportement de la femme. Ici, l'instruction est un facteur de valorisation du capital humain. C'est un bon indicateur du niveau socio-économique (Van Der Pool, 1985).

3 TABUTIN D., `'Transition et théories de mortalité'' in La sociologie de populations. Sous la Direction de H. Gérard et de V. Piché, Editions Universités Francophones, AUPELF, UREF, 1995, p.272.

D'autres analyses sur la mortalité infantile et juvénile, sont celles qui considèrent le niveau d'instruction comme une variable déterminante du mode de vie du ménage. L'instruction vue le plus souvent en Afrique comme une mode de vie occidentale, a été plusieurs fois considérée par certains auteurs comme favorable à un faible taux de malnutrition. Ceci laisse à croire que, les stratégies souvent utilisées en Afrique pour garantir un bon état nutritionnel, sont pour la plupart celles venues de l'Europe et contraire à la culture africaine. Mosley fait remarquer que : « le système curatif occidental étant étranger à la culture locale, les moyens modernes disponibles restent peu utilisés sauf par les clients instru its et souvent occidentalisés. En conséquence, le décalage entre la mortalité des familles éduquées à l 'occidentale et celle des familles traditionnelles va croissant, et ce d'autant plus que la médicine occidentale offre non seulement des techniques préventives et thérapeutiques très efficaces, mais aussi la conception scientifique de la causalité des maladies ». (Mosley, 1985 cités par Dackam, 1990). Dans certains travaux, l'instruction de la femme a été considérée également comme un indicateur du niveau de compréhension des soins de santé, de l'hygiène alimentaire et la capacité d'utiliser les services de santé existants.

Cependant, la mesure de l'instruction n'est pas toujours la même dans toutes les études. Dans certaines études, les auteurs se réfèrent au nombre d'années passées à l'école, d'autres au diplôme le plus élevé (Dackam, 1990). Tous ces indicateurs montrent qu'il existe une relation entre l'instruction de la femme et l'état nutritionnel des enfants. Les pratiques alimentaires des femmes camerounaises pour faire face à la nutrition des enfants sont en rapport avec le niveau d'instruction de la femme. Plus les mères ont un niveau d'étude secondaire, plus elles ont la chance de faire un sevrage normal par rapport à celles qui ont un niveau d'étude bas (Moloua, 1995).

L'éducation des mères saisie à travers le niveau d'instruction est un facteur prépondérant dans l'explication de la santé des enfants en général. Car, une simple réduction de l'analphabétisme féminin entraîne nécessairement une amélioration sensible de l'état nutritionnel des enfants. L'effet bénéfique de l'instruction de la femme sur la santé des enfants n'est plus à en douter. En Thaïlande, l'état nutritionnel des enfants s'est amélioré depuis 20 ans grâce à l'augmentation du niveau d'alphabétisme des femmes

(Rakotondrabe, 2004).

L'instruction est une composante essentielle qui détermine la position de la femme dans la société. Les avantages que cela apporte du point de vue économique à la femme, c'est que avec leurs diplômes, elles ont la chance de trouver une activité économique quelconque, comme le dit cet adage : «les papiers des blancs ne pourrissent jamais »4. Autrement dit, avec son diplôme, tôt où tard elle trouvera un emploi. Cette activité économique va lui permettre d'avoir un revenu qui lui permet de veiller au bien-être des enfants et de la famille, d'avoir des ressources matérielles et financières pour augmenter le niveau de vie du ménage. La femme instruite a une forte proportion à acquérir des moyens d'informations modernes à travers les journaux, les radios et les télévisions... Puisque le plus souvent c'est à travers ces médias que sont véhiculés les informations sur les pratiques médicales.

L'un des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), en ce qui concerne l'éducation, est de promouvoir l'enseignement primaire pour tous les enfants dans tous les pays d'ici à 2015 ; les progrès réalisés vers l'égalité entre les sexes et l'autonomisation des femmes devraient être attestés par l'élimination des disparités entre les sexes dans les enseignements primaires et secondaires d'ici à 2015. A moins de 8 ans de cette échéance, les résultats du recensement réalisé en 2003 indiquent que la Centrafrique est l'un des pays qui sont loin d'être en voie de tenir cet engagement. Des différentes études menées, il ressort que depuis deux décennies, la pauvreté s'est installée durablement en Centrafrique (Rapport d'analyse du 3èmeRGPH, 2003). Plusieurs facteurs, entre autres les difficultés économiques, les différentes crises militaro-politiques, les grèves des enseignants, la dégradation des conditions de vie des ménages, n'ont pas permis d'atteindre les objectifs fixés. C'est ainsi que les niveaux des indicateurs d'éducation de la population centrafricaine sont tous faibles, plus particulièrement chez les femmes. Le tableau 1.1 ci-dessous montre l'évolution du taux net de scolarisation au primaire et taux brut de scolarisation au secondaire. Ce qui montre que, effectivement la majorité des femmes centrafricaines est analphabète. Le faible niveau d'instruction de la femme a des conséquences sur le bien-être de la famille.

4 Un adage d'une des ethnies centrafricaines (les Yakomas).

Tableau 1.1 : Evolution du taux net de scolarisation au primaire et taux brut de scolarisation au secondaire en Centrafrique

Indicateurs

Homme (%)

Femme (%)

Ensemble (%)

Taux net de scolarisation (TNS) au
primaire

 
 
 

RGPH 1988

44,3

36,9

40,7

MICS 2000

46,5

42,9

42,9

RGPH 2003

54,3

41,1

47,8

Taux brut de scolarisation (TBS) au secondaire

26,5

15,7

21,0

Source : La RCA en chiffres. Résultat du RGPH, décembre 2003. Bureau Central du Recensement.

I.2.3.2. Situation d'activité économique de la femme

L'activité économique de la femme est une variable importante de l'état nutritionnel des enfants en ce sens qu'elle permet à la femme d'avoir des ressources pour veiller au bien-être des enfants. Cette variable a un impact positif ou négatif sur l'état nutritionnel des enfants. Des études portant sur l'instruction de la femme, montrent une grande divergence de l'impact de cette variable sur l'état nutritionnel des enfants. Certains chercheurs ont élaboré des mesures en tenant compte de l'endroit où la femme travail, de son revenu et parfois de certains aspects qualitatifs de l'activité économique à savoir : son emploi du temps, sa disponibilité au foyer et la gestion des ressources. Berman et al, (1997) ont répertorié un certain nombre de problèmes lors de la saisie de l'activité de la femme : celle-ci peut avoir de multiples rôles économiques variant selon la saison par exemple (Rakotondrabe, 2004). La femme va cumuler à la fois un rôle productif (avoir de revenu) et un rôle au sein de la cellule domestique dont elle ne sera pas payée. Autrement dit, la femme qui travaille est confrontée à un certain problème qui n'est autre que le temps qu'elle va mettre au travail et celui qu'elle devrait consacrer pour s'occuper de ses enfants.

L'impact négatif de la participation de la femme à une activité économique a fait l'objet de plusieurs tentatives d'interprétations et d'hypothèses explicatives. C'est à la femme que revient la charge du foyer et du bien-être de la famille. Tout ceci demande des

ressources pour permettre à la femme de jouer pleinement son rôle de mère dans le ménage. Le manque de ces ressources l'empêche de faire face aux problèmes de santé des enfants. Le fait pour une femme d'exercer une activité économique en dehors de son rôle de femme au foyer peut l'épuiser et entraver la qualité des soins accordés à son enfant. En Afrique, les femmes qui travaillent ont des problèmes pour concilier le travail et son rôle de mère dans le ménage. Ce qui laisse croire que, le travail que la femme fait ne lui permet pas de consacrer totalement son temps aux enfants. Les relations entre la mère et les enfants sont coupées. Les enfants ne bénéficient pas du tout de la présence permanente de leurs mères (Sivakami, 1997). Cette situation conduit certaines femmes qui travaillent à laisser les enfants à un des parents souvent très jeune qui ne prennent pas le soins des enfants. Dans ce cas, quelles que soient les conditions, ce système à un impact sur les soins à administrer aux enfants, et les exposent à toutes sortes de maladies.

Néanmoins, le fruit du travail de la femme a un effet positif sur l'état nutritionnel des enfants ou sur leur santé. Ce que la femme tire de son travail lui permet d'améliorer les conditions de vie des enfants et celles de la famille. La plupart des revenus de la femme est souvent utilisé pour le bien-être de la famille et plus particulièrement le bien-être des enfants. Même si le mari travaille et s'occupe bien des enfants, le peu que la femme apporte dans la famille est toujours significatif5. Nous pouvons citer l'exemple d'une étude réalisée en Inde plus précisément dans la région de Kerala. Cette étude a montré qu'il y a une relation positive entre le revenu de la femme qui travaille et la nutrition des enfants. Mais, il n'y a pas de relation entre le revenu de l'homme et la nutrition (Kumar, 1997, cité par Tulashidar, 1993). Cela nous amène à dire que s'agissant de la contribution au sein du foyer, la contribution de la femme est plus bénéfique pour la santé des enfants.

I.2.4. Les caractéristiques démographiques de la mère et de l'enfant

I.2.4.1. Statut matrimonial de la femme

Des études mettent en vedette la relation entre le statut matrimonial de la femme et l'état nutritionnel des enfants (Gbais, 2005). Dans ces études, il ressort clairement que les femmes non mariées (célibataires), qui sont dans la plupart des cas des adolescentes ont tendance à se détourner des soins de santé modernes notamment en matière de nutrition.

5 Nous ne refusons pas que les revenus du mari contribuent à l'amélioration de l'état nutritionnel des enfants. Mais, ceux de la femme sont importants.

Les enfants des femmes non mariées semblent plus désavantagés par rapport aux enfants des femmes mariées. Les femmes mariées ou qui vivent en union, avec l'expérience et les ressources financières qu'elles ont, elles sont plus prédisposées à améliorer la qualité des aliments à donner aux enfants et apporter une qualité des soins meilleure à leurs enfants. Autrement dit, les comportements différentiels enregistrés selon le statut matrimonial des femmes sont en grande partie dus à l'inexpérience et au manque de ressources financières des femmes non mariées, ce qui les poussent à adopter des comportements sanitaires et nutritionnels inadéquats vis-à-vis de leurs enfants.

I.2.4.2. L'âge de la mère à l'accouchement

L'examen de la relation entre l'âge de la mère à la naissance des enfants et l'état nutritionnel de ceux-ci, ont fait l'objet de plusieurs études. Certaines études confirment que le risque de malnutrition des enfants nés de femmes âgées de moins de 20 ans est tellement plus élevé que celui des enfants dont les femmes ont un âge intermédiaire (Akoto et Hill, 1988). Ce risque est d'ordre biologique, puisque étant jeune, le système reproductif de ces femmes n'est pas bien formé pour recevoir le futur bébé. Ces femmes sont souvent confrontées à des problèmes d'accouchement. Cette situation conduit ces femmes à faire des fausses couches ou à donner naissance à un enfant qui présente une insuffisance pondérale. En d'autres termes, la précocité de la maternité aboutit à la naissance des enfants de faible poids et exigeant des soins particuliers.

Outre la précocité de la maternité, l'âge de la mère à l'accouchement peut se manifester par des comportements non appropriés en matière de soins de santé et de nutrition, vis-à-vis des enfants (Legrand et Mbacke, 1992 ; Rakotondrabe, 2004). Les femmes jeunes ont tendance à négliger les soins prénataux. L'absence des soins prénataux ou le non recours pour ces femmes aux services de soins de santé, peuvent compromettre la santé des enfants. Ces femmes jeunes du fait du manque d'expérience, ne peuvent pas faire face aux exigences de la venue de l'enfant. Quant aux femmes âgées, elles sont confrontées à un problème d'inefficacité du système reproductif dû au nombre élevé de maternité. Ce qui nécessairement à un impact sur la santé de l'enfant et l'expose aux infections pulmonaires ou à la malnutrition.

I.2.4.3. L'âge de l'enfant

L'âge est une variable déterminante dans les études en démographie. Dans plusieurs travaux de recherche, il a été établi des relations entre l'âge de l'enfant et les risques de malnutrition et de mortalité. En Afrique subsaharienne, un grand nombre de décès surviennent entre un et trois ans, en raison de la rougeole et de la malnutrition qui surviennent après le sevrage de l'enfant. L'allaitement exclusif est un facteur crucial pour la santé des enfants. Les enfants allaités uniquement au sein bénéficient des anticorps de leurs mères qui leur permettent de résister contre des agressions extérieures. Au fur et à mesure que l'enfant évolue en âge, l'immunité acquise grâce au lait maternel diminue, et les problèmes nutritionnels deviennent un risque important, compte tenu du sevrage. Le rapport de l'EDSRCA-1995, montre que l'état nutritionnel des enfants en RCA est précaire chez les enfants de moins de trois ans. La prévalence de la malnutrition passe de 6% chez les enfants de moins de 6 mois à 19,9 % chez les enfants de 6 à 11 mois. Pour le rapport de l'enquête MICSRCA-2000, la prévalence de la malnutrition passe de 13,4 % chez les enfants de moins de 6 mois à 30,4 % chez les enfants de 6 à 11 mois6. L'introduction des aliments de complément, dans la plupart des cas pauvre en vitamines, ne peut pas couvrir les besoins de la croissance de l'enfant à partir de 6 mois. Tout ceci montre que l'âge est une variable déterminante dans l'état nutritionnel des enfants. C'est pendant cette période néonatale que les enfants sont exposés à toutes sortes d'infections. La persistance de ces maladies peut faire basculer l'enfant dans la malnutrition.

I.2.4.4. Le sexe de l'enfant

L'inégalité des chances entre le sexe masculin et le sexe féminin est devenue un thème très actuel. La santé en général et la nutrition en particulier ignorent malheureusement cette réalité en défavorisant le sexe faible. Même si certaines parties du globe font des efforts dans ce sens, cette aspiration se pose avec acuité dans le tiers monde. En effet, en Afrique la préférence en matière de sexe des enfants varie selon les sociétés. De manière générale, là où il n'existe pas de discrimination à l'égard des filles, la malnutrition touche de manière identique les filles comme les garçons. Mais, dans les sociétés où l'on accorde la préférence aux enfants de sexe masculin, le sexe de l'enfant

6 Rapport de l'enquête MICS-RCA, Bangui, 2001.

joue un rôle important sur son état nutritionnel. Dans ce cas, la malnutrition serait plus fréquente chez les filles que chez les garçons. C'est le cas dans les pays musulmans tels que l'Afghanistan, le Bengladesh. Des études dans certains de ces pays ont relevé un taux de malnutrition plus élevé chez les filles que chez les garçons. Par exemple, au Punjab rural des études ont monté que les garçons reçoivent de la nourriture plus riche en substances nutritives que les filles et que les mères dépensent plus dans les soins médicaux pour les garçons que pour les filles (Das Gupa, cité par Banza, 1993). En réalité, il n'existe pas de discrimination entre les deux sexes, puisque la malnutrition touche presque tous les enfants que ce soit les garçons ou les filles. Les données sur l'état nutritionnel des enfants en Centrafrique montrent que 25,2 % des garçons souffrent de malnutrition contre 23 % chez les filles. Avec ces taux on ne peut pas dire qu'en Centrafrique, les garçons souffrent beaucoup plus de malnutrition que les filles.

I.2.5. Les facteurs liés aux comportements nutritionnels

Les comportements nutritionnels que nous évoquons ici concernent le mode d'allaitement, le complément d'aliment, l'hygiène alimentaire et le sevrage. Ces pratiques d'allaitement revêtent une importance particulière dans les déterminants de l'état nutritionnel des enfants. L'alimentation fait partie intégrante de la santé des enfants. Elle permet à l'enfant de résister à la maladie qui peut contrecarrer sa croissance. La santé des enfants dépend totalement de la nutrition accordée par leurs mères. De ce point de vue, on peut dire que la nutrition est un élément déterminant de la santé des enfants. Pour UNICEF (1998), la protection des enfants contre les maladies passe par une bonne pratique d'allaitement au sein.

I.2.5.1. Mode d'allaitement

Le lait maternel chez les enfants de moins de trois ans joue un rôle important. Il est le premier élément d'alimentation et constitue un aliment irremplaçable pour le nouveau né. L'UNICEF et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), recommandent que le lait maternel qui constitue un aliment complet soit donné aux enfants jusqu'à l'âge de 6 mois. Il fournit les substances nécessaires à la défense de l'enfant contre les maladies

infectieuses. Partout en Afrique, c'est le lait maternel qui est donné aux enfants du fait des atouts que celui-ci apporte. Or, une chose est que les pratiques d'allaitement utilisées le plus souvent par certaines femmes, ne sont pas toujours appropriées et peuvent annuler les avantages pour la longue durée d'allaitement dont l'enfant devrait bénéficier. Généralement, on distingue deux types d'allaitement : l'allaitement au sein et l'allaitement artificiel (au biberon). Ce dernier mode d'allaitement par son coût n'est pas à la portée de toutes les couches sociales. Souvent mal donné aux enfants faute de connaissances suffisantes sur la manière de préparer le lait artificiel, ne peut que augmenter les risques de malnutrition chez les enfants. Ce qui est cause de malnutrition pour des milliers d'enfants en Afrique. Alors que le premier contribue énormément à la réduction des inégalités de santé entre le milieu urbain et le milieu rural, entre également des grandes villes et des petites villes ou entre des enfants en milieu pauvre et des enfants nés en milieu riche. Les enfants allaités au sein courent moins de risque que les enfants allaités au biberon. La croissance de l'enfant allaité au sein est satisfaisant durant le premier semestre de la vie et se ralenti peu à peu. Il lui faut des compléments d'aliments pour équilibrer la nourriture de l'enfant.

I.2.5.2. Le complément d'aliment

Le lait maternel à lui seul ne suffit pas pour assurer l'alimentation de l'enfant à partir du sixième mois, ce lait devient insuffisant pour son développement. L'alimentation mixte, c'est-à-dire l'introduction d'aliments autres que le lait maternel commence dès l'âge de 6 mois jusqu'au sevrage complet, vers 2 ans en moyenne. Pour protéger sa santé, la jeune mère est obligée d'introduire des aliments complémentaires. Ce nouveau comportement de la mère est influencé par les croyances d'une part et par le niveau d'instruction d'autre part. Au début, il s'agissait de la promotion de l'allaitement exclusif jusqu'à quatre mois, ensuite la période a été prolongée de quatre jusqu'à six mois en milieu de programme pour finalement être fixée à six mois définitivement.

Mais on remarque qu'à 4 mois presque tous les enfants centrafricains ont déjà reçu des aliments de complets, malgré les recommandations de l'OMS, selon lesquelles les enfants doivent être allaités exclusivement au sein jusqu'à 6 mois. Ces compléments

d'aliments sous diverses formes ne favorisent pas la bonne santé de l'enfant et sa croissance normale. La mauvaise qualité des aliments de complément explique en partie les taux élevés de malnutrition des enfants. Lorsque les aliments sont pauvres, les enfants sont exposés très rapidement aux agents pathogènes pouvant provoquer les maladies diarrhéiques ou la malnutrition. Tel est le cas de la plupart d'aliments de complément appelés communément bouillie, préparée à base de maïs que les femmes centrafricaines donnent aux enfants sans pour autant varier. L'essentiel pour ces femmes c'est de bourrer le ventre de l'enfant et au bout de quelques mois, l'enfant commence à perdre sa forme. L'accélération de ses aliments dans la nutrition de l'enfant, oblige la mère de celui-ci à réduire la quantité de lait donner à l'enfant. L'enfant ne bénéficie plus des protéines, des vitamines A, C et du calcium contenu dans le lait, qui devrait le protéger contre toutes maladies. Les compléments d'aliments donnés aux enfants ne sont pas une mauvaise chose en soi, puisqu'il est fortement recommandé de compléter le lait maternel par des nourritures d'appoint qui peuvent lui apporter des calories, surtout à partir du sixième mois, mais quelle qualité d'aliments il faut donner à l'enfant ? Or, si l'enfant n'est plus allaité, son état nutritionnel est entièrement dépendant de la qualité et de la quantité d'aliments qu'on lui donne. Ces pratiques d'allaitement sont souvent dues au faible niveau de vie du ménage et au faible niveau d'instruction de la femme.

I.2.5.3. Le sevrage et l'hygiène alimentaire

Le sevrage est le passage de l'allaitement à une alimentation solide ou semi-solide. C'est également l'arrêt définitif de l'allaitement maternel. Selon les sociétés, la période de transition entre allaitement et alimentation bien appropriée se situe en moyenne entre 5 mois, fin de l'allaitement intégral (Gueye et Ferry, 1985). Le sevrage qu'il s'agit ici ce n'est plus les compléments d'aliments donnés à l'enfant à partir de 6 mois qui sont souvent la cause du sevrage précoce et brusque. Mais, c'est une période où l'enfant n'est plus allaité au sein, il va dépendre totalement de la nourriture que sa mère lui offre. La mère ne devrait pas tenir compte seulement de la quantité comme c'est plus souvent le cas en Afrique, mais aussi de la qualité dont dépend l'état nutritionnel des enfants. Les régimes alimentaires de sevrage que l'on offre aux enfants sont en grande partie à l'origine des nombreuses maladies nutritionnelles qui sévissent un peu partout en Afrique.

En effet, le manque d'hygiène alimentaire et de connaissance en matière de préparation de ces aliments, sans oublier les problèmes liés à la conservation, sont des facteurs d'un mauvais usage des aliments de sevrage (Mudubu, 1996). L'important n'est pas de sevrer l'enfant comme le font certaines femmes pour souffler un peu, mais il faut prendre toutes les précautions et rassembler tout ce qu'il faut pour assurer un bon sevrage. Lorsque l'alimentation de complément destinée à l'enfant est pauvre, ce dernier est exposé à des risques élevés d'infection. Il s'en suit que, la sous alimentation et la malnutrition affectent le système immunitaire de l'enfant (Tohouégnon, 1993). Bon nombre de chercheurs ont démontré que le sevrage de l'enfant peut ralentir sa croissance. Le sevrage est la cause directe de la malnutrition des enfants dans certaines sociétés.

La situation nutritionnelle des enfants en RCA peut être imputée au différentiel de ravitaillement du pays en vivres. Cette situation s'est encore détériorée à cause du déficit de la production agricole dans l'arrière-pays et de la restriction de la mobilité des populations suite à l'insécurité. Dès lors, la disponibilité des ressources alimentaires et le contexte socio-économique conditionnent le comportement nutritionnel de la mère, surtout la mère adolescente sans niveau d'instruction et sans revenu. Lorsque les pratiques d'allaitement sont appropriées, les enfants ont plus de chance de bénéficier d'un aliment de complément favorable à leur santé.

I.2.5.4. Source d'approvisionnement en eau de boisson

La baisse de la mortalité des enfants est parallèle à la mise en place du programme d'approvisionnement en eau potable. Il existe un lien entre la qualité de l'eau utilisée pour la boisson et la santé, surtout en ce qui concerne la santé des enfants sujets à des affections d'origine parasitaires et infectieuses. Aussi, le mode de stockage de l'eau dans certains récipients comme la calebasse est un risque également pour la santé de l'enfant. L'eau c'est la vie et la manière de la conserver devrait être efficace car la vie de toute l'humanité en dépend. Dès lors, la qualité de l'eau que la mère donne à son enfant, le protège contre toutes maladies diarrhéiques et par conséquent améliore sa chance de survie (Mudubu, 1996). Ceci montre comment l'usage de l'eau potable dans l'alimentation de l'enfant est important.

Pour Akoto et Hill (1988), l'accès à une eau potable et abondante serait plus important pour la santé de l'enfant que l'existence d'un grand hôpital moderne. Ceci se vérifie en Centrafrique où la Société de Distribution d'Eau en Centrafrique (SODECA) couvre à peine la moitié des besoins de la population en eau potable. Les femmes continuent à se diriger vers les puits dont la qualité est douteuse et qui n'est pas toujours favorable à la santé des enfants. Avec les troubles militaro-politiques et les récentes inondations survenues à Bangui en Août 2005 avec leurs conséquences sanitaires pour les populations des zones sinistrées (contamination des puits suite au débordement des latrines, recrudescences des maladies diarrhéiques et du paludisme) font redouter la survenue d'épidémies. Ceci souligne la nécessité du renforcement du système d'alerte par les autorités sanitaires, pour la surveillance des maladies à potentiel épidémique comme la dysenterie, l'hépatite E, la rougeole, le paludisme. . .7 Cette insuffisance en eau potable, est la cause directe de la dégradation de l'état nutritionnel des enfants depuis un certain temps.

I.3. Cadre conceptuel

Afin d'évaluer et d'analyser les déterminants de l'état nutritionnel des enfants de moins trois ans en Centrafrique, il est nécessaire d'établir un mécanisme causal faisant apparaître les liens des différents facteurs qui ont une incidence sur l'état nutritionnel des enfants. Pour mettre en relation ces facteurs, un cadre conceptuel mieux adapté pouvant ressortir clairement ces relations devrait être proposé. Il existe une multitude de cadres conceptuels et le principe reste toujours le même : il s'agit de classer et relier les types de concepts selon le niveau (macro, méso et micro) ou bien selon leur nature sociale, économique, culturelle, environnementale, etc. (Younoussi, 1997). Mais, ils se diffèrent des uns des autres selon les facteurs privilégiés dans les schémas explicatifs.

Le cadre conceptuel ou schéma conceptuel, est une démarche utilisée pour relier comme nous l'avons souligné ci-haut les concepts de base de l'étude. C'est un schéma qui essaie de démontrer la réalité des faits. Pour notre étude, le niveau d'instruction de la femme va influencer les facteurs liés aux comportements nutritionnels et caractéristiques démographiques de la mère et de l'enfant. Le niveau d'instruction peut, dans le cadre de sa relation avec l'état nutritionnel des enfants, être un proxy du contexte socio-économique,

7 République Centrafricaine. Procédure d'Appel Global (CAP), Nations Unies, 2006.

en l'occurrence l'activité économique de la femme, le niveau de vie du ménage, et/ ou du contexte socio-culturel tel que l'appartenance ethnique et religieuse. Le niveau d'instruction de la femme, quel qu'il soit médiatise l'influence de ces facteurs sur l'état nutritionnel des enfants.

En somme, ce cadre conceptuel tente d'appréhender le mécanisme à travers lequel le niveau d'instruction de la femme agit sur l'état nutritionnel des enfants en Centrafrique. Le niveau d'instruction de la femme influencerait l'état nutritionnel des enfants en modifiant les comportements des mères dans le sens d'une amélioration des conditions de vie de l'enfant. Ce niveau d'instruction de la femme est influencé par le contexte socioéconomique et culturel. Le contexte économique que nous évoquons ici, fait allusion au développement économique du milieu dans lequel la femme vit. Il détermine entre autres la disponibilité des infrastructures sociales (sanitaires, scolaires) et la répartition des ressources économiques au niveau de la population et l'accès de celle-ci à ces différents services (santé, éducation). Le contexte économique détermine enfin l'instruction et l'activité économique de la femme, qui est des éléments constitutifs de la position de la femme dans la société. Avec les ressources économiques, la femme va adopter un comportement différentiel quant à l'utilisation des services de santé ; elle va adopter des stratégies également différentes pour essayer de satisfaire les besoins nutritionnels des enfants. Ici le niveau d'instruction de la femme agit sur l'état nutritionnel des enfants à travers la capacité de la femme à mobiliser les ressources nécessaires pour la santé de ses enfants. Quant au contexte socio-culturel, il favorise le contact de la femme avec les autres valeurs, les idées et les techniques de la culture occidentale à travers son éducation. Il permet à la femme d'acquérir des connaissances en matière de santé et de rompre avec les pratiques traditionnelles. Le niveau d'instruction de la femme influencerait l'état nutritionnel des enfants en modifiant les comportements de la mère dans le sens d'une amélioration de la santé des enfants. Les comportements de la femme en matière de santé vis-à-vis des enfants peuvent varier selon les caractéristiques de ces derniers.

enapit~e 3: ead~e tnâ~ique de ('étude

I.3.1. Hypothèses

La principale hypothèse de base de cette étude est que l'état nutritionnel des enfants est déterminé par le niveau d'instruction de la femme. Ainsi, l'état nutritionnel des enfants s'améliore avec l'augmentation du niveau d'instruction. De cette hypothèse générale, découle des hypothèses spécifiques suivantes :

H1: Plus la femme est instruite, moins les enfants sont malnutris;

H2 : Le niveau de vie du ménage agit sur l'état nutritionnel des enfants à travers l'instruction de la femme;

H3 : Les enfants des femmes appartenant aux groupes ethniques qui sont pour la scolarisation des enfants auront un état nutritionnel satisfaisant que les enfants appartenant aux autres groupes ethniques;

H4 : Les femmes mariées ont tendance à bien nourrir leurs enfants que les femmes célibataires.

I.3.2. Cadre conceptuel

Graphique 1.1 : Cadre conceptuel pour l'analyse de l'impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants

Caractéristiques
démographiques de la
mère et de l'enfant

Le niveau
d'instruction de la
femme

Comportements
nutritionnels des
mères

Facteurs socio-économiques

Facteurs socio-culturels

Facteurs
contextuels

Etat
nutritionnel
des enfants

Adapté au cadre conceptuel de Arun (1994)

I.3.3. Définition des concepts clés

"Tout raisonnement, toute hypothèse, nécessitent l'utilisation de concepts: représentation mentale, générale et abstraite, des objets étudiés. Le concept suppose un degré de précision et de clarification supérieur à la notion, qui désigne une image mentale assez floue"8. A ce titre, la complexité des phénomènes démographiques amène les sciences sociales, notamment la démographie à utiliser nombre de concepts, souvent mal définis, ambigus, susceptibles de plusieurs acceptions (non univoques).

8 RONGERE P (1975) : Méthodes des Sciences Sociales. Collection des Mémentos. Dalloz (2e éd.), Paris, pp. 24-25

· Etat nutritionnel des enfants

L'état nutritionnel fait partie des indicateurs de santé proposés par l'OMS (1981). C'est l'état résultant à la fois de l'histoire nutritionnelle ancienne et récente de l'enfant, et reflète une situation qui est généralement la conséquence d'une alimentation inadéquate. La définition de l'état nutritionnel varie d'un auteur à un autre. Toutefois, certains auteurs se réfèrent aux caractéristiques de la malnutrition pour définir l'état nutritionnel des enfants. Nous définissons la malnutrition comme un déséquilibre nutritionnel, déséquilibre pouvant s'expliquer par un déficit des éléments nutritifs.

· Le niveau d'instruction de la femme

Le niveau d'instruction ou niveau de scolarisation est le niveau d'instruction le plus élevé dans le système de formation officiel en vigueur dans chaque pays. Il peut être mesuré par la dernière classe suivie, par le diplôme le plus élevé obtenu ou par le cycle atteint. La mesure de l'instruction n'a pas toujours été la même dans les études menées à ce sujet. Et nous le définissons comme le niveau d'étude le plus élevé.

· Les facteurs socio-économiques

Ces facteurs socio-économiques renvoient aux facteurs favorisant le développement économique du milieu où la femme vit. Ils englobent à la fois la répartition des ressources économiques au niveau de la population et l'accès de celle-ci aux différents services (éducation, santé, emploi...). Les facteurs économiques déterminent le cadre de vie de la femme et de l'enfant. Et en matière de nutrition, la femme développe des stratégies alimentaires en fonction des ressources disponibles. Ces stratégies peuvent parfois conduire à une réduction de l'apport énergétique consommé dans les ménages en situation de crise. Le contexte socio-économique sera appréhendé par l'activité économique de la femme.

· Les facteurs socio-culturels

Nous les définissons par rapport à un cadre de référence des structures sociales et des normes, les règles, les modes de pensées et les habitudes en matière de nutrition et de soins apportés aux enfants. Ces règles et ces normes déterminent la place de l'individu dans la société. Les facteurs culturels ont une influence sur la nutrition des individus en général et celui des enfants en particulier. L'attachement de la population à sa culture conduit parfois certaines femmes à adopter des comportements conformes à ces normes bien que ceux-ci risquent de compromettre leur propre santé et celle de leurs enfants. L'appartenance religieuse et l'appartenance ethnique de la femme permettent d'appréhender le contexte socio-culturel dans le quel la femme vit.

· Facteurs liés aux comportements nutritionnels

La nutrition est un facteur clé de la santé et de la santé des enfants en particulier. Elle détermine la résistance des enfants aux agents pathogènes et constitue un élément essentiel des conditions de développement et de la croissance des enfants. Une bonne nutrition peut transformer la vie de l'enfant et améliorer son développement physique et mental. L'impact de cette maladie sur l'état nutritionnel des enfants se manifeste par une plus grande susceptibilité des enfants aux maladies. Les pratiques alimentaires adoptées par les femmes doivent répondre aux besoins nutritionnels des enfants. Ces comportements se sont le mode d'allaitement et la source d'approvisionnement en eau de boisson.

· Caractéristiques démographiques de la mère et de l'enfant

Ce sont le statut matrimonial de la mère, l'âge de la mère, l'âge de l'enfant et le sexe de l'enfant.

I.3.4. Construction du modèle d'analyse

L'analyse de l'état nutritionnel des enfants révèle qu'un mécanisme causal fait apparaître des liens importants entre les différents facteurs (contextuels, socio-

économiques, socio-culturel, les comportements nutritionnels, les caractéristiques de la mère et de l'enfant) et l'état nutritionnel des enfants. Sur la base de tout ce qui précède, nous définissions le cadre analytique ci-après.

Schéma d'analyse

Graphique 1.2 : Schéma d'analyse de l'impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants

Le niveau
d'instruction de la
femme

- Statut matrimonial

- Age de la mère

- Age de l'enfant

- Sexe de l'enfant

Activité économique

- Région sanitaire

- Milieu de résidence

- Niveau de vie

Religion et ethnie

Etat nutritionnel

des enfants

(Retard de croissance)

- Mode d'allaitement
- Eau de boisson

CHAPITRE II

DOMETHODE L'ETUDELOGIE

Dans ce chapitre, il sera question de présenter les sources de données qui seront utilisées, évaluer les données pour apprécier leurs limites, spécifier les variables d'analyses et décrire les méthodes d'analyses à utiliser pour vérifier les hypothèses de travail.

II.1. Présentation des données

II.1.1. Sources de données

Le manque des données fiables dans les années 50, a constitué un handicap majeur à la réalisation d'une étude des phénomènes démographiques en Afrique, y compris la santé des enfants. Cependant dans les années 70, on assiste à une multitude d'opérations de collectes d'où l'enrichissement de la littérature démographique sur la malnutrition des enfants et l'état nutritionnel des enfants. Dans le cadre de cette étude, pour des besoins d'analyses nous n'allons pas collecter les données sur le terrain, mais nous allons utiliser les données existantes. Il s'agit de l'Enquête Démographique et de Santé (EDS) réalisée en République Centrafricaine de 1994-1995. Cette enquête constitue actuellement une la source essentielle des données pour l'analyse des phénomènes démographiques en centrafrique. Elle comprend un volet sur l'état nutritionnel des enfants.

Parmi les objectifs de l'EDS figure l'évaluation de l'état nutritionnel des enfants de moins de trois ans et de leurs mères. Elle mesure l'état nutritionnel des enfants par le biais des mesures de la taille et de l'âge de l'enfant. Elle contient également des informations précises sur la santé familiale : vaccinations, prévalence et traitement de la diarrhée, de la fièvre et de la toux, visites prénatales et assistance à l'accouchement, allaitement maternel. Les informations sur les mesures anthropométriques sont pertinentes pour la construction de l'état nutritionnel des enfants. L'EDSRCA a utilisé quatre types de questionnaires : le questionnaire individuel femme, le questionnaire homme, le questionnaire ménage et le questionnaire communautaire. Tous ces questionnaires rendent compte des caractéristiques socio-économiques, socio-culturelles et socio-démographiques des femmes, de leurs

conjoints et de leurs enfants. Les informations que nous analysons dans ce travail, ont été collectées à partir du questionnaire individuel femme. Quant au questionnaire ménage, il est utilisé uniquement pour la construction de l'indicateur de niveau de vie du ménage.

II.1.2. Echantillonnage de l'EDSRCA et population cible

Pour mieux appréhender l'impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants dans les analyses, l'échantillon de l'analyse de l'état nutritionnel des enfants en Centrafrique est constitué des enfants survivants parmi ceux qui sont nés au cours des trois dernières années entre 1992 et 1995 précédant l'enquête. Cet échantillon concerne les enfants de moins de 36 mois. Au cours de cette enquête, 2.577 enfants âgés de moins de trois ans des femmes éligibles âgées (15-49 ans) ont été pesés et mesurés. Cet échantillon permet de voir dans quel groupe d'âge, on a une forte proportion d'enfants malnutris au cours du premier mois de la vie.

Les questions sur la malnutrition des enfants ne sont pas posées directement aux enfants mais aux femmes qui ont au moins un enfant. L'EDSRCA a couvert un échantillon de 6 000 femmes âgées de 15-49ans. En gros, 6 159 ménages ont été sélectionnés, 5 583 ont été identifiés et dont 5 551 ont été effectivement enquêtés, soit un taux de réponse de 99,4%. Sur les 5 884 femmes éligibles âgées de 15-49 ans sur 6 005 femmes ont été enquêtées, soit également un taux de réponse de 98 %. Ce taux de réponse paraît très satisfaisant pour témoigner le bon déroulement des opérations sur le terrain.

II.1.3. Niveau de la malnutrition des enfants en Centrafrique

La malnutrition, qu'elle soit chronique, pondérale ou aiguë, se présente sous deux formes : la malnutrition modérée et la malnutrition sévère. Ces indices obtenus à travers les mesures anthropométriques ont été comparés à ceux de la population de référence recommandée par l'OMS. Généralement si une population est bien nourrie et en bonne santé, on s'attend à ce que seulement 2,3 % des enfants se situent à moins de deux écartstype (- 2 ET) pour la malnutrition modérée, et 1,0 % à moins de trois écarts-types (-3 ET) pour la malnutrition sévère (EDSRCA, pp. 169).

Sur l'ensemble du territoire centrafricain, le taux de malnutrition des enfants est largement au dessus des recommandations de l'OMS comme le montre le tableau 2.2 et le graphique 2.3. La malnutrition en générale touche les enfants sans distinction du milieu de résidence. Le taux de retard de croissance au niveau national est de 33,6 % dont 37, 2 % en milieu rural et 28,6 % en milieu urbain. Ce résultat au niveau national est proche de ce que nous avons trouver dans Epi Info (cf. annexe). Il en résulte que quelle que soit la forme de malnutrition, les proportions se situent au dessus de celles d'une population comparée à la population de référence recommandée par l'OMS.

Tableau 2.2 : Etat nutritionnel des enfants en Centrafrique

Milieu de résidence

Insuffisance pondérale
(Poids pour âge)

Retard de croissance
(Taille pour âge)

Emaciation
(Poids pour taille)

Effectif

Modéré

Sévère

Modéré

Sévère

Modéré

Sévère

National

27,3

7,5

33,6

14,3

7,1

1,1

2310

Urbain

22,2

4,5

28,6

10,8

5,8

1,0

949

Rural

30,8

9,5

37,2

16,7

8,1

1,1

1361

Source : Données de l'EDSRCA, 1995.

Graphique 2.3 : Evolution de différentes formes de la malnutrition en Centrafrique

 
 

40 35 30 25 20 15 1 0

5

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

National Urbain Rural

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Modéré

P/A

Sévère

Modéré

T/A

Sévère

Modéré

P/T

sévère

 
 

II.2. Evaluation de la qualité des données

Dans presque toutes les études, les résultats sont tributaires de la qualité des données. L'utilisation des données nécessité une vérification de leur qualité. Tout ceci pour éviter que les résultats de l'analyse ne soient biaisés et de connaître les limites à apporter aux résultats de l'étude. Cependant, quels que soient les efforts fournis pour améliorer la qualité des données, il n'est pas toujours facile d'éviter certaines erreurs. Nous nous intéressons ici à l'évaluation des erreurs liées à la méthodologie de collecte des données, à l'évaluation de la qualité des données sur l'âge et les limites, biais relatifs aux informations liées à l'état nutritionnel des enfants.

II.2.1. Erreurs liées à la méthodologie de collecte des données

Les erreurs qu'on rencontre le plus souvent dans les EDS, sont des erreurs liées à la sélection de l'échantillon et les erreurs de sondage. Les erreurs de sondage permettent de mesurer le degré de variation des réponses d'un échantillon à un autre. Ces erreurs sont mesurées par l'indice l'erreur type10 qui est définie comme la racine carrée de la variance des réponses (EDSRCA, 1995 : pp. 235-236). Les erreurs de sondage reflètent également l'effet du plan de sondage ou l'effet de grappe. Rappelons que l'échantillon de l'EDSRCA était basé sur un sondage auto pondéré à deux degrés. Tandis que les erreurs liées à la sélection de l'échantillon reflètent les biais introduits par le choix de l'échantillon. Les informations relative à l'état nutritionnel des enfants concerne les enfants nés au cours des trois années précédant l'enquête ont été recueillies auprès d'un échantillon de femmes âgées de 15 à 49 ans. Toutes les femmes qui ne font pas partie de cette tranche d'âge, qui ont eu des naissances au cours de la période de référence y compris celles qui sont décédées avant la date de l'enquête sont exclues de l'échantillon. Et, par conséquent les enfants nés de ces femmes sont également exclus de l'échantillon.

II.2.2. Evaluation de la qualité des données sur l'âge de la femme

La mauvaise déclaration de l'âge ou de la date de naissance des femmes peut conduire à une sous-estimation ou une surestimation de l'état nutritionnel des enfants.

10 L'erreur-type (ET) est un indice particulièrement utile pour mesurer l'erreur de sondage d'un paramètre (moyenne ou proportion).

L'échantillon des femmes sélectionnées pour l'enquête appartient à la tranche d'âge 15-49 ans. De ce point de vue, la mauvaise déclaration des âges de ces femmes peut affecter l'état nutritionnel des enfants et surtout la mortalité différentielle. Dans les enquêtes on demande souvent les dates de naissances des femmes. Ces dates permettent de calculer les âges. Et, dans le cas où les dates ne sont pas disponibles, on demande à ces femmes de donner leur âge. La mauvaise déclaration de ces âges peut entacher d'erreur de la part des enquêtes. Ainsi donc les phénomènes d'attraction des âges dits ronds (âge se terminant par 0 ou 5) et de répulsion des âges sont généralement constatés dans les enquêtes où on demande aux femmes d'essayer de se souvenir des dates des évènements passées. Nous utiliserons la méthode graphique pour évaluer la qualité de déclaration des âges des femmes. L'existence des pics ou de creux à certains âges des femmes indique une attraction ou répulsion pour ces âges et traduit par conséquent la mauvaise déclaration de ces âges.

Le graphique 2.2 montre une allure irrégulière. On observe une attraction aux âges se terminant par 0 et 20 ans. Le problème que ces femmes ont pour se souvenir de leur âge les conduit souvent à arrondir leurs âges par les chiffres ronds. La forte préférence de l'âge de 20 ans peut s'expliquer par le fait que celui-ci correspond à l'âge auquel les adolescentes montrent qu'elles sont grandes même si elles n'ont pas atteint l'âge de 20 ans.

Graphique 2.2 : Répartition des femmes selon leur âge

 

350

300
250
200
150
100
50
0

 
 
 
 

Plusieurs méthodes sont utilisées pour apprécier la qualité des déclarations des âges. Les indices les plus utilisés sont : l'indice de Bachi, l'indice combiné des Nations Unies, l'indice de Whipple et l'indice de Myers. Dans cette étude, nous allons recourir aux deux derniers indices. Nous allons les présentons brièvement puisqu'ils ont été utilisés par plusieurs auteurs.

L'indice de Whipple (Iw) permet de confirmer ou d'infirmer la préférence des âges ronds (0 et 5). Si tous les âges enregistrés se terminent par 0 ou 5, l'indice vaut 5 ; s'il n'y a aucune attraction ou répulsion pour ces âges, il vaut 1, s'il y a contraire une répulsion pour ces âges, il est inférieur à 1 et vaut 0 si aucun âge ne se termine par 0 ou par 5 (Gendreau, 1993). L'avantage de cet indice est sa simplicité et son inconvénient est de ne mesurer que la préférence pour les chiffres 0 et 5. Dans notre cas, Iw est égal à 1,24. On constate que cette valeur supérieure à 1 et inférieure à 5, montre une légère préférence pour les âges se terminant par 0 et 5.

Quant à l'indice de Myers (IM) traduit les préférences (ou aversions) pour les âges se terminant par des chiffres de 0 à 9. Il est compris entre 0 et 180. Cet indice est nul si les déclarations d'âge sont exactes. Sa valeur est d'autant plus élevée que les préférences ou aversions pour les âges se terminant par certains chiffres sont plus grandes. Sa valeur maximale est atteinte lorsqu'il y a préférence pour tous les âges se terminant par un même chiffre, et vaut 180 (ibid.). Les signes négatifs et positifs indiquent une répulsion et une attraction aux âges se terminant par ce chiffre. La valeur de l'indice de Myers est de l'ordre de 15 en Afrique et voire même 20 ou 30 dans certaines EDS (Tabutin et Schoumaker, 2000). Pour cette étude elle est de 12,01 et cette situation illustre bien les préférences ou aversions pour certains âges. Bien que la qualité de la déclaration des âges soit mauvaise, le rapprochement de l'indice de Myers 0 par rapport à 180 permet d'admettre les données sur l'âge comme acceptable.

II.2.3. Evaluation de la qualité des données sur l'âge de l'enfant

Les âges des enfants peuvent être mal déclarés non par l'enfant mais par sa mère. La mauvaise déclaration de ces âges peut conduire à des calculs erronés de certains

indicateurs de l'état nutritionnel des enfants qui se mesurent en fonction de l'âge. Notons que les questions sur l'âge (en mois) concernent les enfants nés au cours des trois années précédant l'enquête.

Le graphique 2.3 ci-dessus indique une certaine attraction aux chiffres 6, 11, 17 engendrant une répulsion aux chiffres 7, 12, 14. Ceci montre des problèmes que les femmes ont pour donner exactement la date de naissance de leurs enfants. Ces femmes ont tendance de faire des approximations de l'âge de l'enfant avec des chiffres impairs.

Graphique 2.3 : Répartition des enfants selon leur âge

 
 

4,0 3,5 3,0 2,5 2,0 1,5 1,0 0,5

 
 

0,0

 
 

II.2.4. Evaluation de la qualité des données sur l'état nutritionnel des enfants

Nous avons signalé ci-haut que, un des objectifs de l'EDSRCA était d'évaluer l'état nutritionnel des enfants de moins de trois ans. Puisque l'état nutritionnel joue la chance qu'à un enfant d'attraper des maladies. Comme exemple, un enfant qui a atteint une malnutrition chronique est en position de faiblesse. Il se trouve au grand risque de contracter des maladies et finalement de décéder. L'état nutritionnel des enfants est évalué au moyen d'indicateurs anthropométriques. Ces indicateurs suivent les recommandations de l'OMS. Ainsi donc, l'état nutritionnel des enfants enquêtés est comparé en tenant

compte de la population de référence internationale10. Dans une population en bonne santé et bien nourrie, normalement on devrait s'attendre à ce que au moins 2,3 % des enfants se situent à moins de deux écarts types en dessous de la médiane de la population de référence sont considérés mal nourris, tandis que ceux qui se situent à moins de trois écarts type en dessous de la médiane sont considérés sévèrement mal nourris pour chacun des trois indicateurs de nutrition : Taille-pour-âge, poids-pour-taille et poids-pour-âge.

II.3. Seuil de classification de l'état nutritionnel des enfants

Les études de prévalence de l'état nutritionnel des enfants reposent sur certains seuils de classification. Seul le seuil qui est régulièrement utilisé et le plus ancien est celui de Gomez (Gomez et al. 1956). Ce seuil de classification tient compte du seul critère du poids en fonction de l'âge. Autre classification est celle proposée par Waterlow John (cité par Hennart, inédit ; Rakotondrabe, 2004), par seuil de l'état nutritionnel des enfants, nous a servi pour classer un enfant par rapport à son état nutritionnel. Le pourcentage par rapport à la médiane et la Z-score sont deux indices utilisés pour classer les enfants. Cette classification permet de distinguer divers degrés d'urgence pour une intervention nutritionnelle à partir d'une combinaison de deux indicateurs à savoir le poids en fonction de la taille et la taille en fonction de l'âge. Ainsi, si nous pouvons admettre que 80 % de la médiane de référence du poids-pour-taille et 90 % de la médiane de référence de la taillepour-âge correspondent à -2 ET en dessous de ces médianes, nous pouvons utiliser le Z-score qui exprime en « déviations standards », qui est l'écart du poids ou de la taille d'un enfant par rapport à la médiane des enfants de référence de sa taille ou de son âge. Tout écart entre les indices anthropométriques et la norme de référence est synonyme de malnutrition. (Waterlow, 1973 et 1976 ; Garenne, 2000).

II.3.1. Seuil de classification de l'état nutritionnel des enfants par Ecart-type

Il n'existe pas d'arguments définitifs pour considérer un seuil meilleur qu'un autre, pour définir et classer les enfants malnutris. Les recommandations par rapport à ce mode de calcul sont en faveur d'une expression des valeurs en nombre d'écart-types des données

10 La référence établie par NCHS/CDC/OMS à partir de l'observation d'enfants américains de moins de cinq ans en bonne santé

de référence, avec des seuils fixés à -2,0 écart-types. Cette attitude normative a prévalu faute de données suffisantes, du type de celles recherchées dans cette étude, pour estimer un seuil correspondant à un risque accru de l'état nutritionnel des enfants.

Généralement la classification des enfants selon leur état nutritionnel se faisait en tenant compte des indices exprimés en pourcentage de la médiane de référence. Si la différence des prévalences de l'état nutritionnel des enfants selon la classification est faible pour le poids par la taille (les valeurs en écart-types sont sous-estimées par rapport aux valeurs en pourcentage de la médiane), mais elle est beaucoup plus importante pour la taille par âge et les valeurs trouvées en écart-type sont considérablement supérieures à celles fournies par les pourcentages à la médiane (des estimations faibles et fortes respectivement de la prévalence de la chétivité et de la malnutrition sévère aux différents âges), comme le montre la tableau ci-dessous (Keller W et Fillmore C.M, 1983).

Tableau 2.3 : Différentes classifications de Waterlow pour estimer la prévalence de la malnutrition des enfants

 

W1*

W2*

W3

Normal

 
 
 

Poids par taille

> 80,0

> 80,0

> -2,0 ET

Taille par âge

> 87,5

> 90,0

> -2,0 ET

Chétif (malnutrition chronique)

 
 
 

Poids par taille

> 80,0

> 80,0

> -2,0 ET

Taille par âge

< 87,5

< 90,0

< -2,0 ET

Maigre (malnutrition aiguë)

 
 
 

Poids par taille

< 80,0

< 80,0

< -2,0 ET

Taille par âge

> 87,5

> 87,5

> -2,0 ET

Sévèrement malnutri (maigre et chétif)

 
 
 

Poids par taille

< 80,0

< 80,0

< -2,0 ET

Taille par âge

<87,5

< 90,0

< -2,0 ET

* : Pourcentage par rapport à la médiane

(ET) : Ecarts-types par rapport à la médiane

Source : Garenne et al., CEPED N°1 7.

II.3.2. Seuil de classification de l'état nutritionnel des enfants par Z-score

Le Z-score est la différence entre la mesure observée et la valeur de la médiane par rapport à la population de référence. Il est exprimé en tenant compte de l'unité de mesure qui est l'écart-type de la distribution. La formule de Z-score est :(mesure - médiane)/écarttype de la médiane.

Ce mode de calcul fixe le seuil de malnutrition, à -2,0 ET. En effet, si le Z-score d'un enfant est inférieur au seuil de -2,0 ET alors, cet enfant est malnutri dans le cas contraire il ne l'est pas. Dans le cas théorique, l'explication différentielle entre la méthode de la classification par seuil et celle de la mesure de prévalence standardisée peut être illustré par le graphique (Graphique 2.6). Le graphique nous présente deux cas de figures de deux enfants : « A et A' » enfant qui souffrent d'insuffisance pondérale et « B et B' » enfant qui souffre de retard de croissance. Sur ce graphique, prenons l'exemple des enfants A et A', nous voyons que l'enfant A' est considéré comme un enfant dénutri c'est-à-dire qui présente une insuffisance pondérale car son poids est situé en dessous du seuil de -2 écart type, tandis que l'enfant A bien que se situant dans la partie inférieure du seuil c'està-dire malgré une perte de poids, on ne peut pas le classer parmi les enfants dénutris parce qu'il n'a pas dépassé le seuil fixé, il n'est pas considéré comme un enfant qui présente une insuffisance pondérale.

En ce qui concerne le deuxième cas de figure les enfants B et B', nous voyons également que l'enfant B' bien qu'il est de petite taille mais comme il n'a pas dépassé le seuil de -2 écart-type puisque sa taille reste au dessus de la médiane de référence, on ne peut pas le considérer ou le classer parmi les enfants qui présentent un retard de croissance. Tandis que l'enfant qui se situe dans la partie positive ne l'est pas. Dans le cas théorique représenté, l'enfant A est classé comme dénutri, car son poids est situé en dessous du seuil de -2 écart-type alors que l'enfant B ne l'est pas, malgré une perte de poids plus important. En d'autres termes, si un enfant maigrit, pour une raison d'insuffisance, mais que son poids reste au dessus de la limite arbitraire de -2 Z-score, il ne sera pas classé parmi les enfants dénutris, bien qu'il ait pu prendre du poids de façon importante.

Graphique 2 :4 : Méthode de classification de l'état nutritionnel des enfants par Z-score

A'

B'

A

B

-3 -2 -1 0 1 2 3
Ecart type par rapport à la moyenne (Z-score d'écart type)

II.4. Spécification des variables d'analyses et construction des indicateurs II.4.1. Les variables d'analyses et indicateurs


· L'état nutritionnel des enfants

Les indicateurs anthropométriques sont des indicateurs les plus souvent utilisés pour mesurer l'état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans. Cette variable sera construite au cours de cette étude (cf. page 44-45).


· Les variables contextuelles La région sanitaire

La région sanitaire se définit par rapport au découpage territorial effectué par le Ministère de la Santé Publique et de la Population. Dans cette étude, nous nous référons à ce découpage pour appréhender le lien de résidence de la mère. Une région sanitaire n'a pas les mêmes particularités (physiques, économiques et culturelles) que les autres régions sanitaires. Chacune de ses particularités constitue un poids, qui a une influence sur l'état nutritionnel des enfants. En RCA, il existe six régions sanitaires y compris Bangui la capitale. Les modalités de la région sanitaire sont : la région I (regroupe la préfecture de l'Ombella-Mpoko, Lobaye, Kémo et Nana-Grébizi) ; la région II (regroupe la préfecture de la Mambéré-Kadéi, Sangha-Mbaéré et Nana-Mambéré) ; la région III (regroupe la préfecture de l'Ouham et Ouham-Péndé) ; la région IV (regroupe la préfecture de la Ouaka, Bamingui-Bangoran, Haute-Kotto et Vakaga) ; la région V (regroupe la préfecture du Mbomou, Basse-Kotto et Haut-Mbomou) et Bangui la capitale.

Le milieu de résidence

Le milieu de résidence sera appréhendé par le secteur d'habitat de la mère. Ses modalités sont : le milieu urbain et le milieu rural.

Le niveau de vie du ménage

Le niveau de vie du ménage est difficile à définir et à mesurer. Il est utilisé pour appréhender un autre concept complexe comme la pauvreté dans certaines études. Nous pouvons le définir comme reflétant l'accès des ménages aux biens et ressources nécessaires à la vie. (cf. page 54-55).

· Les variables socio-culturelles Appartenance religieuse

La religion contribue à la variation des niveaux de l'état nutritionnel des enfants à travers son influence sur les pratiques d'allaitement et de sevrage (Ntsame, 1999). L'appartenance d'une femme à une religion détermine la perception de cette dernière à l'égard de certaines maladies et également le recours thérapeutique. Les modalités de la religion sont : catholique, protestante, musulmane et religion traditionnelle/autre.

Appartenance ethnique

L'ethnie détermine en partie les croyances étiologiques, les représentations, les normes et les valeurs culturelles. Elle conditionne également la réceptivité de la mère aux valeurs modernes et peut donc influencer ses comportements sanitaires et nutritionnels. Elle est opérationnalisée à travers l'ethnie de la femme. Les modalités sont : Haoussa, Sara, Mboum, Gbaya, Mandja, Banda, Ngbaka-Bantou, Yakoma-Sango et Zandé-Nzakara.

.

· Les variables socio-économiques L 'instruction de la mère

Les femmes instruites sont prêtes à adopter des comportements bénéfiques pour la croissance de leurs enfants. Dans le cadre de notre étude, le niveau d'instruction c'est le niveau d'études que la femme a atteint et surtout dans un système éducatif formel. Le niveau d'instruction de la mère sera mesuré en distinguant les modalités : aucun niveau, niveau primaire, niveau secondaire et plus.

Activité économique de la mère

L'activité économique permettra à la femme d'avoir des ressources financières pour la famille. Elle est à la fois un indicateur de richesses et du niveau de vie. Le type d'activité exercé par la femme que nous avons signalé ci-haut joue un rôle très important dans le choix des services de soin de santé et de la qualité d'aliments à donner aux enfants.

L'activité de la femme est saisie à travers les modalités suivantes : sans occupation, commerçantes/travailleuses dans le secteur moderne et travailleuses dans le secteur agricole.


· Les caractéristiques démographiques de la mère et de l'enfant Statut matrimonial de la femme

En matière de santé et de nutrition, les comportements des femmes varient selon le statut matrimonial. Des études ont montré que le mauvais état nutritionnel de l'enfant est souvent dû à l'inexpérience des femmes célibataires. Cette variable sera saisie par les modalités : femmes non mariées (célibataires, divorcés, séparées, veuves) et femmes mariées/en union.

L 'âge de la mère

L'âge est une variable importante en ce qui concerne l'état nutritionnel des enfants. Ceci du fait de l'inexpérience surtout des mères très jeunes pour la qualité des soins à apporter à l'enfant. L'âge est mesuré par l'âge de la femme au moment de l'enquête regroupé en 3 modalités : très jeune (15-24 ans), jeune (25-34 ans) et adultes (35 et plus).

L 'âge de l'enfant

La variation de l'état nutritionnel des enfants dépend en partie de l'âge de l'enfant. L'âge de l'enfant est mesuré en mois. Les enfants de moins de 6 mois qui sont allaités au sein présentent souvent un bon état nutritionnel par rapport à leurs soeurs qui ont 12 mois et plus (Akoto et Hill, 1988). Ceci est dû au fait qu'ils bénéficient de la protection des anticorps de leur mère. On aura pour modalités : les enfants de 0 à 5 mois, de 6 à 1 1mois, de 12 à 23 mois, de 24 à 35 mois.

Le sexe de l'enfant

Pour le sexe de l'enfant, on constate que sur le plan biologique les filles résistent

beaucoup plus aux maladies que les garçons (Bakenda, 2004). Compte tenu de leur fragilité, les garçons sont souvent exposés à être frappés de malnutrition comme le témoigne le rapport de l'EDSRCA-1995. Les modalités du sexe sont : masculin et féminin.

Mode d'allaitement

Ici, nous nous référons au début de l'allaitement donné aux enfants. Le mode d'allaitement aura pour modalité : ceux qui sont allaités au sein (6 mois d'allaitement exclusif) et au biberon (allaitement mixte), ceux qui sont allaités exclusivement au sein et ceux qui sont allaités uniquement au biberon.

Source d'approvisionnement en eau de boisson

Il sera appréhendé à travers les modalités suivantes : eau du robinet, eau du puits/forage et eau de la source/cours d'eau.

II.4.2. Justification du choix et construction de l'indicateur de l'état nutritionnel des enfants

Les indicateurs anthropométriques sont des indicateurs les plus souvent utilisés pour mesurer l'état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans. A partir du poids, de la taille et de l'âge de l'enfant mesuré au moment de l'enquête, sont calculés trois indicateurs : la taille par rapport à l'âge (taille-pour-âge), le poids par rapport à la taille (poids-pour-taille) et le poids par rapport à l'âge (poids-pour-âge). Le choix des meilleurs indicateurs parmi ces variables ne fait pas l'unanimité des chercheurs. En général les indices nutritionnels les plus utilisés sont le poids et la taille, parce qu'elles reflètent la situation nutritionnelle au moment de l'enquête. Pour cette étude, nous avons choisit l'indice « taille-pour-âge » pour mesurer l'état nutritionnel des enfants. L'avantage pour cet indice c'est qu'il exprime la malnutrition chronique. Cette situation est le résultat d'une alimentation inadéquate ou de maladies survenues pendant une longue période et qui se sont manifestées à maintes reprises. L'inconvénient est que, cet indice est une mesure des effets à long terme de la malnutrition.


· Construction de l'indicateur de l'état nutritionnel des enfants Variable dépendante

Pour construire cet indicateur de l'état nutritionnel des enfants, nous avons sélectionné la taille en centimètre et l'âge en mois de l'enfant des deux sexes nés au cours des trois dernières années précédant l'enquête, c'est à dire des enfants âgés de 1 à 35 mois révolus. La première étape consiste à diviser la taille par l'âge des enfants. Ensuite nous avons utilisé la procédure du modèle de nutrition (EPINUT) du logiciel EpiInfo 6.0 pour générer la distribution les écarts-types avec la médiane. Comme référence, on utilise généralement les normes recommandées par l'OMS qui émanent du National Centers for Health Statistics (NCHS) des Etats Unis d'Amérique exprimées en unité d'écart types par rapport à la médiane de la distribution normale. Les enfants dont les indices (taille-pourâge) tombent à moins de 2 écart-types (-2 ET) de la médiane de la population de référence sont considérés comme souffrant d'une malnutrition modérée. Tandis que ceux dont les indices tombent à moins de 3 écart-types (-3 ET) souffrent d'une malnutrition sévère ou chronique. Dans ce cas, l'indicateur de l'état nutritionnel des enfants est une variable dichotomique qui prend la valeur 1 si l'enfant est malnutri et 0 dans le cas contraire. La variable dépendante « état nutritionnel des enfants » à pour modalité: mauvais état nutritionnel (c'est-à-dire malnutrition chronique) et bon état nutritionnel (c'est-à-dire malnutrition modérée).

II.4.3. Construction de l'indicateur de niveau de vie du ménage

Beaucoup d'approches multidimensionnelles permettent de rendre compte du niveau de vie des ménages. Nous pouvons citer entre autre l'approche subjective, l'approche monétaire et l'approche par les conditions de vie. L'approche subjective conçue par Van PRAAG (1968), intègre l'opinion de la personne enquêtée en ce qui concerne sa situation financière et son bien-être, du nombre d'enfants qu'elle a dans le ménage. L'approche monétaire repose sur le revenu du ménage. Elle cherche à fixer un seuil adapté selon la taille du ménage. Cette approche est loin d'être la plus répandue. Tandis que la dernière approche qui est l'approche dite par les conditions de vie est élaborée à partir de nombreux indicateurs comme le manque de bien-être matériel ou de possibilité de

participation à la vie sociale. Et, pour les tenants de cette approche, pour définir la catégorie des pauvres, ce n'est pas le manque de tel ou tel bien matériel élémentaire, mais plutôt le cumul des manquements. Plusieurs études ont utilisé les caractéristiques de l'habitat, l'eau et l'assainissement, la possession des biens et matériels pour appréhender le niveau de vie des ménages (Wakam et al, 1998).

Nous avons opté pour l'approche par les conditions de vie que nous jugeons adaptables au contexte centrafricain, car la question sur les revenus fait l'objet d'une mauvaise déclaration pour des raisons culturelles et de présomption. Outre, la principale raison, la nature des données dont nous disposons permet d'approcher une mesure des conditions de vie des ménages. L'EDSRCA n'a pas prévu un modèle spécifique permettant de mesurer directement le niveau de vie du ménage. Nous avons crée un indicateur composite qui a intègre les caractéristiques concernant l'habitat, les biens d'équipement du ménage comme les matériaux du mur, du logement, du toit, le type d'aisance ; la possession des biens tels que la radio, l'électricité, le poste téléviseur, le réfrigérateur, la bicyclette, la voiture. Ces variables ont été soumises à une Analyse en Composantes Principale (ACP) à un seul facteur. La procédure a conduit à la construction de l'indicateur du niveau de vie à trois modalités: faible, moyen et élevé. Et, d'après cet indicateur, 71,6 % des ménages ont un niveau de vie faible, 23,4 % ont un niveau de vie moyen et 5 % ont un niveau de vie élevé.

II.5. Méthodes d'analyse

Pour atteindre les objectifs fixés par cette étude, nous avons recouru à deux approches d'analyse : l'approche descriptive et l'approche explicative. C'est cette dernière approche qui nous permettra de vérifier nos hypothèses et surtout de voir par quels mécanismes d'action le niveau d'instruction de la femme à un impact sur l'état nutritionnel des enfants de moins de cinq ans en Centrafrique.

II.5.1. Approche descriptive

Nous recourons à cette approche descriptive pour voir le niveau de l'état nutritionnel des enfants en faisant ressortir les aspects différentiels selon les caractéristiques des facteurs socio-économiques et culturels des mères. Ces associations sont mesurées à l'aide du khi deux, consiste à croiser chacune des variables indépendantes avec les variables dépendantes et à voir la significativité des associations pour un seuil de 5 % que nous avons retenu.

II.5.2. Approche explicative

Cette méthode modélise la relation entre une variable qualitative dichotomique qui est la variable dépendante ou à expliquer et les variables indépendantes qui peuvent être qualitatives ou quantitatives. Elle prend en compte les interactions entre les variables indépendantes afin de dégager les effets nets sur les variables dépendantes. Les techniques statistiques d'analyses sont nombreuses et leur choix dépend essentiellement de la nature de la variable à expliquer. Nous optons pour la régression logistique car la variable dépendante est dichotomique.

La méthode de régression logistique pose comme première exigence la nature des variables dépendantes et indépendantes à introduire dans le modèle d'analyse. Ainsi donc, l'utilisation de cette méthode n'est possible que si la variable dépendante est dichotomique à laquelle on attribue les valeurs 1 et 0. Cette méthode permet de déterminer les facteurs qui peuvent expliquer les variations de l'état nutritionnel des enfants en rapport avec les variables indépendantes. En ce qui concerne les variables indépendantes, P est la probabilité pour que l'enfant présente un retard de croissance.

Les « odds ratio » ou rapports de chance qui sont produits par le modèle sont des mesures d'association correspondante au risque ou à l'exposition au phénomène dont rend compte la variable dépendante. Pour mesurer la force de détermination d'une régression logistique, il faut connaître dans quelle mesure la variable dépendante étudiée se trouve expliquée par les variables indépendantes prises en compte. En analyse de régression

logistique, le pseudo R² permet d'approcher cette mesure de la variance. Elle se présente comme suit :

Soit une variable dépendante Y à expliquer par K variables indépendantes (X1, X2,....XK). La nature de la variable Y est dichotomique et Y prend la valeur 1 pour la modalité étudiée et 0 au cas contraire.

Soit P la probabilité pour que Y = 1 se réalise, P = probabilité (Y=1) et (Y=0) si le phénomène étudié ne se réalise pas ; donc 1- P = probabilité (Y= 0). Le modèle de régression logistique permet d'écrire :

Z=log (P/1-P) = logit (P) sous la forme linéaire.

Z=log (P/1-P) = f3o + f31*X1 + f32*X2 +f33*X3+ + f3K*XK

Ou encore ez = P/1 - P { } P=ez/1+ ez

f3o, f31, f32, sont les coefficients de régression estimés à partir des données mesurant l'effet net de la variable Xi (ou de modalité d'une variable).

Xi désigne les variables indépendantes ou variables explicatives.

Le signe de f3i indique le sens de relation entre la variable i et la variable dépendante.

Ici, nous utiliserons le coefficient f3 pour évaluer le rapport du risque relatif de chaque modalité donnée dans le modèle par rapport à la modalité de référence.

II.5.3. Interprétation des résultats

L'interprétation des résultats se base sur les « odds ratios » (ou les rapport de cotes), calculés par e f3i. Le « odd » est défini comme le rapport de la probabilité pour que l'évènement se réalise sur la probabilité pour que l'évènement ne se réalise pas.

Ainsi, si f3i est positif, ef3i est supérieur à 1, et il y a (ef3i - 1) plus de chance pour que l'évènement se produise (Y = 1). Mais, si f3i est négatif, ef3i est inférieur à 1 et il y a (1- ef3i) moins de chance que l'évènement se réalise.

DEUXIEME PARTIE

et Analyses résultats

CHAPITRE III

ANALYSE DIFFERENTIELLE DE L'ETAT

NUTRITIONNEL DES ENFANTS

Dans ce chapitre, nous nous intéressons essentiellement à l'analyse descriptive. Celle-ci nous a permis de mettre en évidence les différentes relations existant entre l'état nutritionnel et certaines caractéristiques socio-économiques, culturelles et démographiques des enfants.

Les données de l'EDSRCA nous ont permis de procéder à une analyse bivariée approfondie de l'incidence du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants et de voir son impact sur cette variable. Cette partie traite des variations de l'état nutritionnel des enfants centrafricains en fonction du niveau d'instruction de la femme. En un mot, il cherche des éléments explicatifs de ces différentes variations. C'est dans le chapitre qui suit que ces éléments seront approfondis.

III.1. Etat nutritionnel des enfants en Centrafrique

La malnutrition comme nous avons défini ci-haut est un désiquilibre nutritionnel. Elle est étudiée ici en mettant en relation toutes les variables de cette étude avec la variable dépendante (état nutritionnel des enfants). Cette méthode se fera au moyen de la méthode d'analyse bivariée. Et les tableaux croisés sont le mieux indiqués. Avant d'y arriver, il serait nécessaire d'examiner de façon globale l'état nutritionnel des enfants en Centrafrique. Tout ceci nous permettra d'avoir une idée sur la malnutrition dans ce pays. Notons qu'en fonction de la typologie de l'état nutritionnel des enfants établie précédemment, 15,1% ont un état nutritionnel mauvais et 84,9% ont un bon état nutritionnel. Le graphique 3.5 rend compte du niveau de l'état nutritionnel des enfants de moins de trois ans entre ces différents. L'état de la malnutrition des enfants en Centrafrique est au dessus du seuil de 10 % fixé par l'OMS au-delà duquel une population est gravement touchée. Ce résultat montre que, la situation est préoccupante et inquiétante, elle appelle des mesures adéquates pour freiner cette évolution qui risque de s'amplifier dans les années à venir.

Graphique 3.5 : Répartition des enfants de moins de trois ans selon leur état nutritionnel en Centrafrique

 
 

70

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Mauvais Bon

 
 

Source : Traitement des données de l'EDSRCA, 1995

III.2. Variation de l'état nutritionnel des enfants selon les facteurs contextuels

L'analyse descriptive utilisée ici permet de mettre en évidence les associations entre les facteurs prédisposant les enfants à la malnutrition en Centrafrique. Dans cette partie, nous avons mis en relation les différentes variables avec la variable dépendante. Le tableau croisé et la statistique de khi-deux semble selon nous sont le mieux adaptés pour voir cette association.


· Région sanitaire de la femme

La région sanitaire est associée à l'état nutritionnel des enfants au seuil de 5% (Tableau 3.4). La proportion d'enfants malnutris dans les régions se présente comme suit : la région I 36,5%, région II 3 8,4%, région III 34,1%, région IV 35,9%, région V 35,5% et la région de Bangui 28,5%. Ce niveau de l'état nutritionnel des enfants s'observe dans deux régions à savoir la région sanitaire II avec 38,4 % et la région I avec 36,5 %. La région sanitaire III et Bangui la capitale enregistrent une faible proportion 34,1% et 28,5 %. Ces différences du niveau de l'état nutritionnel des enfants pourraient s'expliquer par les caractéristiques socio-économiques et socio-culturel propre à chacune de ces régions, surtout l'influence de la tradition. Tel est le cas du taux élevé de la malnutrition dans la région sanitaire II et I. Quand à Bangui la capitale dotée des infrastructures sanitaires, il est normal qu'elle enregistre un taux faible de malnutrition.

Tableau 3.4: Variation de l'état nutritionnel des enfants selon la région sanitaire de la femme

Région sanitaire de la femme11

Etat nutritionnel de l'enfant (Taille/Age)

 

Mauvais

Statistique de
khi2

Région I

193

36,5

 

Région II

151

38,4

 

Région III

157

34,1

11,69**

Région IV

93

35,9

 

Région V

91

35,5

 

Bangui

137

28,5

 

NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** : Significatif au seuil de

5% ; * : Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non significatif.

 


· Milieu de résidence de la femme

Le milieu de résidence est associé à l'état nutritionnel des enfants au seuil de 1% et présente des écarts significatifs entre le milieu urbain et le milieu rural (Tableau 3.5). Le milieu rural enregistre une proportion plus élevée d'enfants malnutris (37,5%) que le milieu urbain (30,2%). L'écart entre ces deux milieux pourrait s'expliquer entre autres par la disponibilité des infrastructures socio-économiques. En milieu rural, faute de certaines de ces infrastructures, les femmes sont obligées de recourir à la médecine traditionnelle pour soigner leurs enfants.

11 Région Sanitaire I : Elle regroupe la préfecture de l'Ombella-M'poko, de la Lobaye, de la Kémo et de la Nana-Gribizi ; Région Sanitaire II : Elle regroupe la préfecture de la Mambéré-Kadéi, de la Sangha-Mbaéré et de la Nana-Mambéré ; Région Sanitaire III : Elle regroupe la préfecture de l'Ouham et de l'Ouham-Pendé ; Région Sanitaire IV : Elle regroupe la préfecture de la Ouaka, de Bamingui-Bangoran, de la Haute-Kotto et de la Vakaga ; Région Sanitaire V : Elle regroupe la préfecture de Mbomou, de la Basse-Kotto et du Haut-Mbomou ; Bangui la capitale fait partie de la région sanitaire N°I, mais a été considérée a part comme une région pour les besoins de l'analyse.

Tableau 3.5 : Variation de l'état nutritionnel des enfants selon le milieu de résidence

de la femme

Milieu de résidence de la femme

Etat nutritionnel de l'enfant (Taille/Age)

 

Mauvais

Statistique de
khi2

Urbain Rural

291 531

30,2 37,5

13,66***

NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** : Significatif au seuil de 5% ; * : Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non significatif.

 


· Niveau de vie du ménage

Le niveau de vie du ménage est associé à l'état nutritionnel des enfants au seuil de 1%. La proportion des enfants malnutris augmente au fur et à mesure que les ménages sont pauvres. Il ressort des résultats du tableau 3.6 que, environ 70,6% des enfants issus des ménages pauvres sont mal nourris contre 24,4% des enfants issus des femmes des ménages moyens et 5,3% des ménages riches. La variation de l'état nutritionnel des enfants selon le niveau de vie du ménage pourrait s'expliquer par la pauvreté qui règne dans les ménages. Des différentes études menées, il ressort que depuis plus deux décennies, la pauvreté s'est installée durablement en Centrafrique.

Tableau 3.6: Variation de l'état nutritionnel des enfants selon le niveau de vie du

ménage

Le niveau de vie du ménage

Etat nutritionnel de l'enfant (Taille/Age)

 

Mauvais

Statistique de
khi2

Faible Moyen Elevé

563 195 64

72,1 22,7 5,2

16,65***

NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** : Significatif au seuil de 5% ; * : Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non significatif.

 

III.3. Variation de l'état nutritionnel des enfants selon les facteurs socio-culturels

L'appartenance religieuse de la mère n'est pas associée à l'état nutritionnel des enfants. Seule son appartenance ethnique est associée à l'état nutritionnel des enfants au seuil de 10% (tableau 3.7).

· La religion de la femme

La religion de la femme n'est pas associée à l'état nutritionnel des enfants.

Tableau 3.7: Variation de l'état nutritionnel des enfants selon la religion de la femme

Religion de la femme

Etat nutritionnel de l'enfant (Taille/Age)

 

Mauvais

Statistique de
khi2

Catholique

Protestante

Musulmane Traditionnelles/Autres

292 451 66

13

36,3 34,5 28,3 39,4

5,45 n.s

NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** : Significatif au seuil de 5% ; * : Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non significatif.

 

· L'appartenance ethnique de la femme

L'ethnie est associée à l'état nutritionnel des enfants au seuil de 10% (tableau 3.8). Le lien entre l'ethnie et l'état nutritionnel des enfants n'est pas tellement significatif. C'est chez les enfants des femmes de l'ethnie Gbaya qu'on observe un taux élevé de malnutrition (38,2%), comparativement à la situation de leurs frères de l'ethnie Zandé-Nzakara avec (26,5%). C'est l'influence de la culture qui pourrait expliquer par la pesanteur de la tradition. Les femmes de l'ethnie Gbaya sont beaucoup plus attachées à leur coutume et us.

Tableau 3.8 : Variation de l'état nutritionnel des enfants selon l'appartenance ethnique de la femme

 

Etat nutritionnel de l'enfant (Taille/Age)

Appartenance
ethnique de la
femme

Effectif

Mauvais

Statistique de
khi2

Haoussa

40

28,8

 

Sara

47

30,3

 

Mboum

49

30,2

 

Gbaya

288

38,2

13,49*

Mandjia

67

31,2

 

Banda

208

35,9

 

Ngbaka-Bantou

70

39,1

 

Yakoma-Sango

40

33,1

 

Zandé-Nzakara

13

26,5

 

NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** : Significatif au seuil de

5% ; * : Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non significatif.

 

III.4. Variation de l'état nutritionnel des enfants selon les facteurs socio-économiques


· Niveau d'instruction de la femme

Au regard des résultats du tableau 3.9, on constate que le niveau d'instruction de la femme est associé à l'état nutritionnel des enfants au seuil de 1%. La prise en compte du niveau d'instruction de la femme dans l'analyse indique que le taux de malnutrition est plus élevé chez les enfants dont les mères n'ont aucun niveau d'instruction (37,8 %). Ce taux est de 33,2% chez les enfants des femmes du niveau primaire et de 25,8% chez ceux dont les mères ont atteint le secondaire. Ceci montre l'avantage dont bénéficient les enfants des femmes ayant un niveau d'instruction secondaire ou supérieur en matière d'éducation nutritionnelle. Plus le niveau d'instruction augmente, moins les enfants sont malnutris. Autrement dit, la proportion d'enfants malnutris diminue au fur et à mesure que le niveau d'instruction de la femme augmente.

Etant la principale responsable de la nutrition et des soins accordés aux enfants, le risque d'exposition des enfants à la malnutrition est faible à mesure que l'analphabétisme baisse. Puisqu'on considère qu'une baisse de l'analphabétisme féminine de 1%, aurait un impact sur la santé des enfants et deux fois supérieur à celui d'une augmentation de 1% du nombre de personnel médical. La montée grandissante de l'analphabétisme féminine en Centrafrique est la cause du taux élevé de la malnutrition d'enfants chez les femmes de sans niveau et de niveau d'instruction primaire. Ceci montre bien la nécessité d'assurer l'éducation à tous (surtout l'éducation de base). Ici le niveau d'instruction n'est pas un mauvais indicateur comme certains auteurs ont évoqué dans leurs études. Le niveau d'instruction de la femme a un effet net significatif sur la malnutrition des enfants quel que soit le milieu dans lequel la femme vit.

Tableau 3.9: Variation de l'état nutritionnel des enfants selon le niveau d'instruction de la femme

Le niveau d'instruction de la femme

Etat nutritionnel de l'enfant (Taille/Age)

 

Mauvais

Statistique de
khi2

Aucun

446

37,8

 

Primaire

297

33,2

16,59***

Secondaire ou plus

79

25,8

 

NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** : Significatif au seuil de

5% ; * : Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non significatif.

 


· Activité économique de la femme

L'activité économique est significativement associée à l'état nutritionnel des enfants au seuil de 1%. L'état nutritionnel des enfants varie en fonction de l'activité économique de la femme surtout si on compare la situation des enfants des femmes sans occupation avec 28,8% et la situation des enfants des femmes travailleuses dans le secteur agricole avec 37,9% (Tableau 3.10). Le taux élevé de la malnutrition des enfants des femmes travailleuses dans le secteur agricole pourrait s'expliquer par le fait que partout dans les pays d'Afrique subsaharienne c'est l'agriculture qui constitue la principale activité

économique. En Centrafrique, l'agriculture est le fer de lance de l'économie du pays. Pour les enfants issus des femmes travailleuses dans l'agriculture avec des moyens rudimentaires et avec la chute des prix agricoles, elles n'ont pas les moyens financiers pouvant leur permettre d'améliorer l'état nutritionnel des enfants et celle de la famille à travers la qualité des soins à accorder aux enfants et aux membres de la famille. Les femmes sans occupation nourrissent mieux leurs enfants et les autres. Ces femmes ont suffisamment de temps pour veiller au bien-être des enfants.

Tableau 3.10: Variation de l'état nutritionnel des enfants selon l'activité économique de la femme

Activité économique de
la femme

Etat nutritionnel de l'enfant (Taille/Age)

 
 

Mauvais

Statistique de
khi2

 

Sans occupation

126

28,8

 
 

Commerçante/Travailleuse

144

29,5

 
 

dans le secteur moderne

 
 

18,91 ** *

 

Travailleur dans le secteur agricole

552

37,9

 
 

NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** : Significatif au seuil de 5% ; *

:

Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non significatif.

 
 

III.5. Variation de l'état nutritionnel des enfants selon les caractéristiques démographiques de la mère et de l'enfant

Parmi les variables considérées dans l'analyse, seuls le statut matrimonial de la femme et l'âge de l'enfant sont associés à l'état nutritionnel des enfants. Tandis que les variables comme l'âge de la femme et le sexe de l'enfant ne sont pas associés à l'état nutritionnel des enfants tableau 3.12).

· Statut matrimonial de la femme

Tout comme l'appartenance ethnique, le statut matrimonial de la femme est associé à l'état nutritionnel des enfants au seuil de 10% (tableau 3. 11). Ici, ce sont les enfants des femmes non mariées qui ont un taux élevé de malnutrition (3 8,6%) contre (3 3,8%) pour les enfants des femmes mariées ou en union. La situation des enfants des femmes non mariées sur l'état nutritionnel des enfants s'explique ainsi par l'inexpérience de ces dernières en matière de connaissances nutritionnelles et de pratiques en matière d'hygiène alimentaire. En effet, comme c'est le cas en Afrique subsaharienne, les femmes célibataires sont souvent très jeunes et par du manque de ces connaissances, la santé et la nutrition des enfants leur posent d'énormes difficultés.

Tableau 3.11 : Variation de l'état nutritionnel des enfants selon le statut matrimonial

de la femme

Statut matrimonial
de la femme

Etat nutritionnel de l'enfant (Taille/Age)

 

Mauvais

Statistique de
khi2

Femmes non mariées Femmes mariées/ou en union

135 687

38,6 33,8

3,03*

NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** : Significatif au seuil de 5% ; * : Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non significatif.

 

· L 'âge de l'enfant

En considérant l'âge de l'enfant dans l'analyse, dans l'ensemble l'état nutritionnel des enfants varie en fonction de l'âge de l'enfant au seuil de 1%. L'âge de l'enfant est une variable qui permet de voir dans quel groupe d'âge la malnutrition touche beaucoup plus. Les enfants âgés de moins de 6 mois ont un taux de malnutrition de 7,7%. Ce taux est en dessous du seuil de 10% fixé par l'OMS. Cela peut s'expliquer par le fait que les enfants de moins de 6 mois qui sont allaités uniquement au sein, bénéficient de la protection des anticorps de leurs mères. Le lait maternel protège ces enfants contre les agressions extérieures. Les enfants de 6 à 11 mois ont une proportion de 21,2 %, ceux de 12 à 23 mois

44,7 % et ceux de 24 et 35 mois 47,4 %. Autrement dit, au fur et à mesure que l'âge de l'enfant augmente le taux de malnutrition des enfants augmente. Comme on le constate, au-delà de certains âges les enfants sont exposés aux agents pathogènes et aux risques de contracter les maladies. Le problème est que certaines femmes introduisent très vite dès l'âge de 6 mois des aliments de complément dans l'allaitement, toutes ces pratiques ne peuvent qu'exposer l'enfant à un risque de malnutrition et augmenter le taux d'enfants malnutris dans ces tranches d'âge.

Tableau 3.12: Variation de l'état nutritionnel des enfants selon les caractéristiques démographiques de la mère et de l'enfant

Les caractéristiques

Etat nutritionnel de l'enfant
(Taille/Age)

démographiques de la
mère et de l'enfant

Effectif

Mauvais

Statistique de
khi2

Age de la femme

 
 
 

Adolescence (15-24 ans)

311

32,8

 

Jeune (25-34 ans)

371

35,5

2,28 n.s

Adulte (35 ans et plus)

140

36,3

 

L'âge de l'enfant

 
 
 

00-05 mois

32

7,7

 

06-11 mois

96

21,2

257,30***

12-23 mois

353

44,7

 

24-35 mois

341

47,4

 

Le sexe de l'enfant

 
 
 

Masculin

430

35,8

1,64 n.s

Féminin

392

33,3

 

NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** : Significatif au seuil de

5% ; * : Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non significatif.

 

III.6. Variation de l'état nutritionnel des enfants selon les facteurs liés aux comportements nutritionnels

Le mode d'allaitement et l'approvisionnement en eau de boisson sont les deux variables introduites dans l'analyse. Au regard des résultats, nous constatons que seule la variable approvisionnement en eau de boisson est associée à l'état nutritionnel des enfants au seuil de 1%. Quant au mode d'allaitement, il n'est pas associé à l'état nutritionnel des enfants (tableau 3.13).


· L 'approvisionnement en eau de boisson

Concernant l'approvisionnement en eau de boisson, il est associé à l'état nutritionnel des enfants au seuil de 1%. Il faut remarquer que l'impact de l'approvisionnement en eau de boisson ne dépend pas uniquement de la qualité de celle-ci, mais aussi de son mode de conservation et d'utilisation. Bien évidemment, si un ménage s'approvisionne en eau de robinet, et que si cette eau n'est pas bien conservée, de ce fait les enfants sont touj ours exposés aux risques de maladies hydriques et par conséquent aux risques de malnutrition. Mais ici, nous voyons que les ménages qui s'approvisionnent en eau du robinet, leurs enfants présentent un faible taux de malnutrition (25,3%) par rapport aux enfants des ménages qui utilisent l'eau du puits ou du forage (34,2%) et l'eau de la source ou des cours d'eau (39,8%). Le taux élevé d'enfants malnutris des ménages qui s'approvisionnent de ces eaux (puits/forage et source/cours d'eau) s'explique uniquement par la qualité de ces eaux non potables et la manière de conserver.

Tableau 3.13: Variation de l'état nutritionnel des enfants selon les facteurs liés aux comportements nutritionnels

Les facteurs liés aux
comportements
nutritionnels

Etat nutritionnel de l'enfant
(Taille/Age)

 

Mauvais

Statistique de
khi2

Mode d'allaitement Mixte

Sein

Biberon

191 548 83

42,6 31,0 33,3

3,73 n.s

Approvisionnement en eau de boisson

Robinet

Puits/forage

Source/cours d'eau

130 321 371

25,7 34,1 39,7

28,39***

NB : *** : Significatif au seuil de 1% ; ** : Significatif au seuil de 5% ; * : Significatif au seuil de 10% ; n.s : Non significatif.

 

En guise de synthèse...

Ce chapitre nous a permis de décrire le niveau de l'état nutritionnel des enfants et la variation selon un certain nombre de variables. En croisant toutes les variables avec la variable dépendante, nous voyons que l'état nutritionnel des enfants est associé à un certain nombre de variables. Parmi les variables prises en compte, les variables contextuelles, les variables socio-culturelles, et les variables socio-économiques, sont associées significativement à l'état nutritionnel des enfants. Des variables comme les caractéristiques démographiques de la mère et de l'enfant et les facteurs liés aux comportements nutritionnels, seuls l'âge de l'enfant et l'approvisionnement en eau de boisson sont associés à l'état nutritionnel de ce dernier.

Pour permettre d'examiner à fond les relations entre les variables explicatives et l'état nutritionnel des enfants, le dernier chapitre qui porte sur l'analyse explicative va nous permettre d'étudier les mécanismes d'action du niveau d'instruction de la femme et de toutes les autres variables sur l'état nutritionnel des enfants.

Chap it'te JV: &rame,t de ('impact du ai&eau d'inot'tuctio,t de (a femme ou't ('état aut'titio~~e( deo e~fant en Ce~t'taf'ti~ue

CHAPITRE IV

EXAMEN DE L'IMPACT DU NIVEAU

DE LA FEMME SUR D'INSTRUCTION L'ETAT

NUTRITIONNEL DES ENFANTS

L'objet du présent chapitre est d'identifier, par une approche explicative, les facteurs associés à l'état nutritionnel des enfants en Centrafrique. L'accent sera beaucoup mis sur le niveau d'instruction de la femme et l'état nutritionnel des enfants. Il sera question de voir si le niveau d'instruction de la femme a un effet propre sur la malnutrition des enfants ou son impact s'exerce par le canal d'autres facteurs. Tout cela va nous permettre de confirmer ou d'infirmer les hypothèses que nous avons formulées dans la partie théorique de cette étude. Pour bien cerner les mécanismes à travers lesquels l'instruction de la femme agit sur l'état nutritionnel des enfants, sept modèles sont élaborés. Dans ces modèles, les variables intermédiaires sont introduites progressivement. Pour ce faire, nous avons utilisé les modèles pas à pas de la régression logistique dont les fondements ont été succinctement présentés dans le chapitre II. Pour la variable dépendante, nous appliquons ces modèles de régression logistique aux différentes variables indépendantes, c'est-à-dire le niveau d'instruction de la femme et les autres facteurs présentés dans le cadre conceptuel, susceptibles d'influencer l'impact de ce premier sur l'état nutritionnel des enfants. Au total, nous avons élaboré six modèles de régression correspondante aux cinq dimensions de notre cadre analytique :

· Le modèle 0 (M0) : dans ce modèle, nous avons introduit toutes les variables indépendantes pour voir leur signification au niveau brut.

· Le modèle 1 (M1) : ce modèle a pris en compte le niveau d'instruction de la femme. Les résultats se trouvent dans la colonne n°2 des tableaux 4.14 ; 4.15 ; 4. 16 ; 4. 17 et 4.18.

· Le modèle 2 (M2) : en plus du niveau d'instruction de la femme, nous avons introduit les variables contextuelles considérées comme les variables de base. Les résultats sont présentés dans la colonne n°3.

· Le modèle 3 (M3) : nous avons intégré toutes les variables du modèle précédent,

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les variables socio-culturelles et les variables socio-économiques. Les résultats sont présentés dans la colonne n°4.

· Le modèle 4 (M4) : nous avons pris en compte, en plus du modèle précédent, les caractéristiques démographiques de la mère et de l'enfant à savoir le statut matrimonial de la femme, l'âge de la femme, l'âge de l'enfant et le sexe de l'enfant. Les résultats de ce modèle sont présentés dans la colonne n°5.

· Le modèle 5 (M5) : en plus de ces cinq modèles, nous avons introduit enfin les facteurs liés aux comportements nutritionnels (le mode d'allaitement et l'approvisionnement en eau de boisson) qui également sont susceptibles de médiatiser l'impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants, c'est le modèle global. Les résultats de ce modèle sont présentés dans la colonne n°6 des tableaux suscités.

IV.1. Recherche du mécanisme d'action du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants

IV.1.1. Le niveau d'instruction de la femme

Les résultats de la régression logistique montrent qu'il existe une différence significative entre le niveau d'instruction de la femme au seuil de 1% (tableau 4.14, modèle 1). Les enfants des femmes de niveau primaire, secondaire et plus courent moins de risque (18% et 42 %) d'être malnutris que leurs congénères des femmes de sans niveau. Autrement dit, les femmes de niveau primaire et de niveau secondaire et plus nourrissent mieux leurs enfants. Sur l'ensemble des résultats (tableau en annexe), le niveau d'instruction a un impact sur l'état nutritionnel des enfants. Les enfants des femmes de niveau d'instruction primaire et supérieur ou plus courent touj ours moins de risque de malnutrition.

L'instruction de la mère améliore les connaissances et les pratiques en matière d'hygiène alimentaire et de nutrition de mère (Akoto, 1985 ; Dackam, 1990 ; cité par Ntsame, 1999). En Afrique subsaharienne, la non-maîtrise des besoins spécifiques des enfants, certaines croyances et pratiques pous sent souvent les femmes à donner aux enfants des aliments au point de vue de la qualité et de la quantité. La femme étant supposée être le

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membre du ménage ayant en charge la santé et la nutrition des enfants, le fait qu'elle est instruite lui permet de donner à ses enfants des aliments nutritifs.

En outre, l'instruction de la femme lui permet de mettre fin à certaines pratiques traditionnelles dangereuses qui consistent à exclure du régime alimentaire de l'enfant les aliments riches en protéines tels que les oeufs, la viande, les légumes, les fruits et même des micros-nutritiments. Cette influence est d'autant plus importante lorsque la femme a bénéficié de l'enseignement des connaissances médicales modernes, changeant ses attitudes tout en modifiant significativement l'état nutritionnel des enfants, souvent sans exiger les ressources économiques supplémentaires. L'instruction de la femme joue un rôle crucial sur la santé, la croissance et sur l'état nutritionnel des enfants. Ainsi, ces résultats confirment notre première hypothèse qui stipule que, plus la femme est instruite, moins les enfants sont malnutris.

IV.1.2. Les facteurs contextuels

La prise en compte du niveau de vie du ménage dans le modèle 2 (tableau 4.14), montre que l'association entre la malnutrition et le niveau d'instruction de la femme est significative au seuil de 1%. Le niveau d'instruction de la femme explique en partie les différences de l'état nutritionnel des enfants observées selon le niveau de vie du ménage. La prise en compte du niveau de vie du ménage entraîne une diminution du risque de la malnutrition (42% dans le modèle 1 contre 28%). L'impact du niveau de vie du ménage diminue sous l'effet du niveau d'instruction. Par rapport aux enfants qui appartiennent aux ménages de niveau de vie faible, ceux qui vivent dans les ménages de niveau de vie élevé courent un risque de malnutrition de 24% respectivement moins élevé. En Centrafrique, les familles de niveau d'instruction élevé sont souvent les familles favorisant d'un niveau de vie élevé. Il est normal que les enfants appartiennent à ces ménages présentent un état nutritionnel satisfaisant. Notre deuxième hypothèse qui stipule que, le niveau de vie du ménage agit sur l'état nutritionnel des enfants à travers l'instruction de la femme a été vérifiée.

Chap it'te JV: &rame,t de ('impact du ai&eau d'inot'tuctio,t de (a femme ou't ('état aut'titio~~e( deo e~fant en Ce~t'taf'ti~ue

Le milieu de résidence et la région sanitaire de la femme introduits touj ours dans le modèle 2, ne permettent pas d'expliquer les différences de malnutrition selon le niveau d'instruction de la femme.

Le rapport de risque de malnutrition des enfants selon le milieu de résidence est significatif au seuil de 5% en ce qui concerne le milieu rural (tableau en annexe). Le milieu urbain n'a pas d'effet significatif. En lançant les résultats par le milieu de résidence, on constate que le niveau d'instruction perd son influence sur l'état nutritionnel des enfants. Autrement dit, les effets du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants passent par d'autres variables. Le niveau d'instruction de la femme ne permet pas d'expliquer l'état nutritionnel des enfants. Il contribue plutôt à discriminer les enfants selon le milieu de résidence.

IV.1.3. Les facteurs socio-culturels et socio-économiques

Ce modèle comprend, en plus des variables introduites dans le précédent, l'appartenance religieuse et ethnique ; et l'activité économique de la femme mesurée par leur état nutritionnel (modèle 3). Lorsqu'on considère l'appartenance ethnique de la femme, on constate que le modèle est significatif au seuil de 1%. Les enfants nés des femmes de l'ethnie Haoussa et de l'ethnie Mboum courent le risque d'être malnutris de (49 % et 33 %) respectivement inférieur à celui des enfants des femmes de l'ethnie Gbaya. On remarque une légère augmentation du risque d'exposition à la malnutrition pour les femmes de niveau d'instruction secondaire et plus en présence de cette variable. Une partie de leur avantage sur les autres ethnies ne s'explique pas par leur meilleure scolarisation, mais plutôt par le fait que les femmes Haoussa et Sara nourrissent bien leurs enfants. Dans les résultats du tableau en annexe, ce sont les enfants appartenant aux ethnies Mandjia et Mboum qui courent (35 % et 44 %) moins de risque de malnutrition. Les résultats confirment notre troisième hypothèse qui stipule que, les enfants des femmes appartenant aux groupes ethniques qui sont pour la scolarisation des enfants auront un état nutritionnel satisfaisant que les enfants appartenant aux autres groupes ethniques.

Chap it'te JV: &rame,t de ('impact du ai&eau d'inot'tuctio,t de (a femme ou't ('état aut'titio~~e( deo e~fant en Ce~t'taf'ti~ue

En contrôlant le niveau de vie du ménage, on constate que tout comme le niveau d'instruction de la femme, le niveau de vie du ménage connaît également une légère augmentation du risque de malnutrition (24 % contre 29 %). On remarque en présence de l'ethnie de la femme, la persistance de l'avantage des enfants qui vivent dans les ménages qui ont un niveau de vie élevé sur leurs congénères qui vivent dans une ménage de niveau de vie faible.

Par ailleurs, l'activité économique de la femme bien, que significative dans le modèle, n'explique pas cependant l'association entre le niveau d'instruction de la femme et l'état nutritionnel des enfants. L'activité économique de la femme ne permet pas d'expliquer l'état nutritionnel des enfants.

IV.1.4. Les caractéristiques démographiques de la mère et de l'enfant

En dehors des variables existant dans le modèle précédent, ce modèle 4 contient le statut matrimonial de la femme, l'âge de la femme, l'âge de l'enfant et le sexe de l'enfant. La prise en compte de ces variables dans le modèle montre que le modèle est touj ours significatif au seuil de 1%. Les enfants des femmes non mariées courent 1,3 fois moins de risque de malnutrition que leurs congénères des femmes mariées ou en union. Les femmes instruites sont en grande majorité des femmes célibataires. Cette instruction leurs permettent de mettre fin aux pratiques traditionnelles et de bien nourrir leurs enfants. Le taux élevé de malnutrition chez des enfants des femmes mariées pourrait s'expliquer par le fait que, certaines de ces femmes sont occupées par certains travaux comme le commerce, l'agriculture, la cueillette etc... Le statut matrimonial est une variable qui discrimine l'état nutritionnel des enfants. Ainsi donc, notre quatrième hypothèse qui stipule que, les femmes mariées ont tendance à bien nourrir leurs enfants que les femmes célibataires. Cette hypothèse n'est pas confirmée.

En introduisant l'âge de l'enfant, on constate que l'influence de cette variable sur l'état nutritionnel des enfants est plus déterminante que celle de la mère. La prise en compte de cette variable dans le modèle donne l'avantage aux femmes de niveau d'instruction secondaire ou supérieur c'est-à-dire il rend plus significatif les effets associés

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à l'instruction maternelle. Les enfants de moins de 6 mois et les enfants de 6 à 11 mois courent moins de risque de malnutrition de (91 % et 68 %) inférieur aux enfants de 12 à 23 mois. Les femmes instruites de statut matrimonial célibataire vivant dans un ménage de niveau de vie élevé, ont tendance à avoir moins d'enfants et par conséquent elles nourrissent bien leurs enfants. Des études montrent que, les enfants de moins de 6 mois sont protégés par les éléments nutritifs contenus dans le lait maternel, indispensable au bon développement et à la croissance de l'enfant. Ce lait transmet des anticorps et limite la prévalence des maladies. Or, on constate ici, bien que ce taux soit inférieur au taux de malnutrition des enfants de 12 à 23 mois, mais la différence n'est pas tellement grande. Ce qui pourrait s'expliquer par la négligence de leurs mères ou bien c'est parce que certaines femmes introduisent très vite dans l'alimentation de l'enfant des aliments de compléments souvent pauvre en vitamine. Ces pratiques ne peuvent que continuer à amplifier le risque de la malnutrition chez les enfants dans cette tranche d'âge.

L'âge de la femme et le sexe de l'enfant ne déterminent pas la malnutrition des enfants selon le niveau d'instruction de la femme. Leurs apports à l'explication de l'état nutritionnel des enfants sont nuls. De plus, ils n'influencent pas, ni ne médiatisent pas l'impact d'autres variables sur l'état nutritionnel des enfants. Mais les résultats selon le milieu de résidence, montre que le sexe de l'enfant influence son état nutritionnel des enfants surtout en milieu rural (tableau en annexe). Les enfants de sexe féminin courent 30% moins de risque de malnutrition que les enfants de sexe masculin. Cette surmortalité masculine ne s'explique pas par rapport à la préférence en matière de sexe. En Centrafrique, il n'existe pas de discrimination en matière du sexe. Le taux élevé de malnutrition chez les garçons pourrait s'expliquer par leur faible résistance à la maladie. Aussi, par le fait que en milieu rural les femmes ont de préférence pour le sexe féminin.

Dans ce modèle, on note la persistance de l'appartenance ethnique et du niveau de vie du ménage. Les enfants des femmes de l'ethnie Mboum et les enfants vivant dans le ménage de niveau de vie élevé courent touj ours moins de risque d'être malnutris que leurs congénères des femmes de l'ethnie Gbaya et les enfants vivant dans le ménage ayant un niveau de vie faible.

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IV.1.5. Les facteurs liés aux comportements nutritionnels

Nous avons vu qu'en l'absence de contrôle des autres variables, le niveau d'instruction de la femme apparaît comme un facteur très déterminant de l'état nutritionnel des enfants. La prise en compte du mode d'allaitement dans le dernier modèle à un impact sur l'état nutritionnel des enfants. Les coefficients de régression â, tout en restant significatifs ont augmenté (0,568 dans le modèle 4 contre 0,572, 0,824 contre 0,820) respectivement pour les modalités secondaire ou plus et primaire. Comparés aux enfants allaités au sein, les enfants allaités au sein et au biberon (allaitement mixte) courent 28% de risque de malnutrition. Ces femmes instruites, de statut matrimonial célibataires vivant dans un ménage ayant un niveau de vie élevé, ont tendance à donner aux enfants en plus du sein le lait artificiel (biberon). En présence du mode d'allaitement, on constate qu'il n'existe plus de différence significative entre les ethnies. L'influence de l'ethnie transiterait donc par l'intermédiaire d'autres variables. Le mode d'allaitement est une variable qui discrimine l'appartenance ethnique de la femme.

Lorsqu'on a introduit l'âge de l'enfant, on constate touj ours l'avantage en faveur des enfants de moins de 6 mois et des enfants de 6 à 12 mois. Ces tranches d'âge courent un risque de malnutrition inférieur aux enfants de 12 à 23 mois. Cet avantage pourrait s'expliquer les motifs que nous avons évoqué ci-haut.

On note en outre l'avantage au point de vue nutritionnel des enfants des femmes instruites de niveau primaire et secondaire ou plus vivant dans le ménage ayant un niveau de vie élevé sur les enfants des femmes de sans niveau vivant dans un ménage ayant un niveau de vie faible.

L'approvisionnement en eau de boisson n'influence pas l'état nutritionnel des enfants. Cette variable n'a pas un pouvoir explicatif très important pour la variation de la malnutrition des enfants selon le niveau d'instruction de la femme. Au fur et à mesure que nous introduisons les autres variables, nous constatons qu'il n'existe plus de différence significative entre l'approvisionnement en eau de boisson et l'état nutritionnel des enfants.

enapit'te JV: &rame de ('impact du ai&eau d'inot'tuctio de (a femme ou't ('état aut'titio~~e( deo e~fant en ee~t'taf'ti~ue

En guise de synthèse...

Les résultats de l'analyse explicative nous ont permis de constater que l'instruction de la femme est associée à l'état nutritionnel des enfants. Une partie de cet impact s'exerce à travers d'autres variables. Et, en présence de toutes ces variables, l'effet significatif du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants s'est modifié sans toutefois disparaître. Autrement dit, le niveau d'instruction de la femme n'est pas en soi un facteur qui discrimine l'état nutritionnel des enfants. Une baisse de l'analphabétisme féminine aurait un impact sur l'état nutritionnel des enfants. C'est ce qui pourrait expliquer ce phénomène. La montée grandissante de l'analphabétisme féminine en Centrafrique est la cause du taux élevé de malnutrition observé à travers certaines variables.

Sur l'ensemble des variables introduites dans l'analyse, seul le niveau de vie du ménage, le statut matrimonial de la femme et l'âge de l`enfant, apportent plus de signification à l'explication de l'état nutritionnel des enfants, suivi du mode d'allaitement et de l'appartenance ethnique. Par contre la région sanitaire, le milieu de résidence, la religion, l'activité économique, l'âge de la femme, le sexe de l'enfant et l'approvisionnement en eau de boisson, n'ont pas un pouvoir explicatif sur l'état nutritionnel des enfants selon le niveau d'instruction de la femme.

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Tableau 4.14 : Rapport de risques de malnutrition des enfants selon le niveau d'instruction de la femme

Les variables et les modalités

Modèle0

Modèle1

Modèle2

Modèle3

Modèle4

Modèle5

Exp3

Exp3

Exp3

Exp3

Exp3

Exp3

Niveau d'instruction de la femme

 

Aucun

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Primaire

0,817**

0,817**

0,907 n.s

0,855 n.s

0,824*

0,820*

Secondaire et plus

0,577***

0,577***

0,716**

0,574**

0,568***

0,572***

Région sanitaire

 

Région I

Réf

 

Réf

Réf

Réf

Réf

Région II

1,086 n.s

 

1,043 n.s

0,98 1 n.s

1,029 n.s

1,007 n.s

Région III

0,897 n.s

 

0,799 n.s

0,905 n.s

0,828 n.s

0,877 n.s

Région IV

0,981 n.S

 

1,027 n.s

1,088 n.s

1,080 n.s

1,146 n.s

Région V

0,958 n.s

 

0,895 n.s

0,933 n.s

0,887 n.s

0,83 1 n.s

Bangui

0,696***

 

0,767 n.s

0,805 n.s

0,844 n.s

0,999 n.s

Milieu de résidence

 

Urbain

0,719***

 

0,844 n.s

0,906 n.s

0,902 n.s

0,957 n.s

Rural

Réf

 

Réf

Réf

Réf

Réf

Niveau de vie du ménage

 

Faible

Réf

 

Réf

Réf

Réf

Réf

Moyen

1,386***

 

1,181 n.s

1,077 n.s

1,154 n.s

1,085 n.s

Elevé

0,868***

 

0,756**

0,710**

0,727**

0,735**

Religion

 

Catholique

1,088 n.s

 
 

1,106 n.s

1,131 n.s

1,116 n.s

Protestante

Réf

 
 

Réf

Réf

Réf

Musulmane

0,747*

 
 

1,164 n.s

1,044 n.s

1,037 n.s

Traditionnelles/Autres

1,214 n.s

 
 

1,281 n.s

0,966 n.s

0,911 n.s

Ethnie

 

Haoussa

0,659**

 
 

0,506*

0,555 n.s

0,559 n.s

Sara

0,703*

 
 

0,789 n.s

0,765 n.s

0,751 n.s

Mboum

0,703*

 
 

0,671*

0,628 n.s

0,625 n.s

Gbaya

Réf

 
 

Réf

Réf

Réf

Mandjia

0,735*

 
 

0,788 n.s

0,754 n.s

0,774 n.s

Banda

0,904 n.s

 
 

0,902 n.s

0,873 n.s

0,909 n.s

Ngbaka-Bantou

1,042 n.s

 
 

1,086 n.s

1,198 n.s

1,222 n.s

Yakoma-Sango

0,799 n.s

 
 

0,982 n.s

0,931 n.s

0,963 n.s

Zandé-Nzakara

0,578*

 
 

0,669 n.s

0,706 n.s

0,695 n.s

Activité économique de la femme

 

Sans occupation

0,667***

 
 

0,900 n.s

0,965 n.s

1,018 n.s

Travailleuses dans le secteur moderne

0,684***

 
 

0,877 n.s

0,801 n.s

0,846 n.s

Travailleuses dans le secteur agricole

Réf

 
 

Réf

Réf

Réf

Statut matrimonial de la femme

 

Femmes non mariées

1,236*

 
 
 

1,359**

1,362**

Femmes mariées/ou en union

Réf

 
 
 

Réf

Réf

Age de la femme

 

Chap it'te JV: &rame,t de ('impact du ai&eau d'inot'tuctio,t de (a femme ou't ('état aut'titio~~e( deo e~fant en Ce~t'taf'ti~ue

Adolescente (15-24 ans)

 

0,883 n.s

 
 
 
 

1,011 n.s

1,023 n.s

Jeune (25-34 ans)

 

Réf

 
 
 
 

Réf

Réf

Adulte (35 ans et plus)

 

1,033 n.s

 
 
 
 

0,984 n.s

0,969 n.s

Age de l'enfant

 
 
 

00 - 05 mois

 

0,102***

 
 
 
 

0,094***

0,090***

06 - 11 mois

 

0,331***

 
 
 
 

0,323***

0,314***

12 - 23 mois

 

Réf

 
 
 
 

Réf

Réf

24 - 35 mois

 

1,112 n.s

 
 
 
 

1,090 n.s

1,121 n.s

Sexe de l'enfant

 
 
 

Masculin

 

Réf

 
 
 
 

Réf

Réf

Féminin

 

0,896 n.s

 
 
 
 

0,867 n.s

0,87 1 n.s

Mode d'allaitement

 
 
 

Mixte

 

1,650*

 
 
 
 
 

0,723**

Sein

 

Réf

 
 
 
 
 

Réf

Biberon

 

1,049 n.s

 
 
 
 
 

0,494 n.s

Eau de boisson

 
 
 

Robinet

 

0,669***

 
 
 
 
 

0,775 n.s

Puits/forage

 

Réf

 
 
 
 
 

Réf

Source/cours d'eau

 

1,273**

 
 
 
 
 

1,195 n.s

Chi Square

 
 

16,636***

 

37,326***

52,851***

334,095***

338,242***

R²

 
 

0,01

 

0,01

0,02

0,11

0,11

(***) : Significatif au seuil de 1% ; désigne la modalité de référence

(**) : Significatif au seuil de 5% ;

(*) : Significatif au seuil de 10% ; (n.s) ; Non significatif ; Réf :

CONCLUSION GENERALE

« Le développement axé sur l'être humain - au sens d'un investissement dans la population en général, et en particulier sur le plan de la santé, de l'éducation et de la réalisation de l'équité et de l'égalité des sexes - est perçu comme un fondement solide pour une croissance économique soutenue et un développement durable12 ». Ce développement exige des hommes et des femmes en bonne santé tant sur les plans sanitaire et éducationnel que nutritionnel. Or, en Afrique subsaharienne, plus d'un enfant sur dix risque de mourir avant l'âge d'un an et plus d'un enfant sur cinq, avant son cinquième anniversaire. Tous les ans, plus de 8 millions de décès d'enfants de moins de cinq ans sont liés à la malnutrition. On estime que, chaque année, la malnutrition contribue au décès de quelque 5,6 millions d'enfants de moins de 5 ans. La mortalité infantile est aujourd'hui au centre des préoccupations de toutes les sociétés. En Afrique tropicale, elle reste un des sujets majeurs de préoccupations des gouvernements, des responsables de la santé publique.

Cependant, la plupart des études antérieures ont mis en exergue les déterminants et les facteurs explicatifs de la malnutrition avec la santé des enfants. Certains éprouvent le besoin de rendre plus fines certaines variables à utiliser dans les études portant sur la santé des enfants pour mieux appréhender leurs mécanismes d'action sur cette dernière. C'est pourquoi les relations entre les variables spécifiques telles que le niveau d'instruction de la femme, l'activité ou la religion de la mère, et la santé des enfants ont fait l'objet d'études approfondies.

L'objectif de cette étude, était d'abord de décrire le niveau de l'état nutritionnel des enfants de moins de trois ans en Centrafrique, ensuite de chercher l'impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants et enfin de déterminer les mécanismes par lesquels le niveau d'instruction de la femme agit sur l'état nutritionnel des enfants.

La détermination de l'état nutritionnel des enfants en Afrique a été souvent basée sur le standard des enfants américains. Fort de ce constat, nous avons construit notre

12 David Werner, militant pour la santé et auteur de Where There Is No Doctor, cité par l'UNICEF « Rapport sur la nutrition, 2005 ».

variable dépendante (état nutritionnel des enfants), un indicateur combiné à partir des données de l'EDSRCA-1995. Nous avons utilisé le rapport taille sur âge pour construire cet indicateur qui comporte deux modalités : « mauvais » pour tout enfant ayant un rapport taille sur âge inférieur à -3 écart-type et « bon » pour tout enfant ayant un rapport taille sur âge inférieur à -2 écart-type est considéré comme un enfant bien nourri.

L'analyse de l'impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants a été effectuée en deux étapes. La première a consisté à examiner l'effet de celui-ci sur l'état nutritionnel des enfants. La seconde, quant à elle, a consisté à déterminer les mécanismes par lesquels cela puisse agir sur l'état nutritionnel des enfants. Pour ne pas reprendre de façon détaillée les résultats obtenus, nous relevons rien que les points saillants.

Il ressort de nos analyses que, environ 34,5 % des centrafricains souffrent de malnutrition c'est-à-dire présentent un état nutritionnel mauvais et environ 65,5 % des enfants présentent un état nutritionnel acceptable. Les résultats relatifs à l'impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants, montrent que cette variable est un facteur qui détermine l'état nutritionnel des enfants. Le niveau d'instruction de la femme influence significativement l'état nutritionnel des enfants tant au niveau brut qu'au niveau net.

La prise en compte du niveau d'instruction de la femme dans le modèle de régression logistique de l'état nutritionnel des enfants, en contrôlant les autres variables, a permis de dégager la prépondérance de l'impact du niveau d'instruction de la femme sur l'état nutritionnel des enfants. Ces résultats confirment l 'importance de l 'instruction de la femme sur l 'état nutritionnel des enfants.

On note toutefois que, le niveau d'instruction de la femme est positivement corrélé avec l'état nutritionnel des enfants, ce qui va dans le sens attendu. Cela est d'autant plus vrai que, pour bien nourrir les enfants, il faut avoir de connaissance. Et, cette connaissance ne peut être acquise par le moyen de l'instruction. Or on constate que, depuis 1996 la Centrafrique traverse une crise militaro-politique qui a paralysé le secteur d'éducation. De

ce point de vue, il est normal que, plus les femmes sont analphabètes, plus le risque de malnutrition est élevé chez leurs enfants. De toutes les variables retenues, le résultat le plus frappant est la forte contribution du niveau d'instruction de la femme, le statut matrimonial de la femme et l'âge de l'enfant. On note également la persistance de l'avantage de l'ethnie Mboum, Sara et Banda sur les autres ethnies.

Nous ne saurions terminer ce travail, sans relever certaines limites. Les données disponibles ne nous ont pas permis d'avoir un fichier d'analyse unique pour cette étude. Nous étions obligé de construire un indicateur de niveau de vie dans le fichier ménage que nous avons adjoint à notre fichier d'analyse. Tout travail de recherche doit contribuer au développement de la science et du bien-être de l'homme. De ces résultats, nous pouvons formuler quelques recommandations :

- L'homme est au centre de tout développement. Il en est le principal acteur et le bénéficiaire, sa santé doit donc être une priorité dans toute stratégie de développement. Pour cela, il faut développer des programmes d'actions dans le domaine de la prévention de la malnutrition des enfants et faciliter l'accès aux soins de santé primaire pour tous.

- Pour bien traiter la malnutrition, la formation du personnel de santé à l'identification et à la prise en charge de la malnutrition chronique (retard de croissance) est nécessaire. Toute action visant à réduire la malnutrition chronique des enfants de moins de trois ans devrait cibler Bangui la capitale, les ménages pauvres, les femmes de religion musulmane, les femmes de l'ethnie Haoussa, et Zandé-Nzakara.

- Les femmes sans niveau d'instruction ou analphabètes sont défavorisées et plus touchées par la crise économique. Tout ceci ne peut que jouer tant sur les comportements des parents que sur la santé des enfants. En dehors des stratégies pour aider ces femmes à tirer leur épingle du jeu, il faut promouvoir l'éducation nutritionnelle et sanitaire tout en relevant le niveau d'instruction des femmes.

- La crise en Centrafrique se situe dans un contexte de crise structurelle qui dure depuis plus d'une décennie et qui a abouti à l'échec du processus de développement, en raison de

problèmes socio-politiques et sécuritaires jamais résolus. Sans la paix il n'y a pas de développement, le gouvernement devrait lutter contre la montée grandissante de l'insécurité qui constitue un obstacle majeur à la mise en oeuvre des actions humanitaires et de développement. Le gouvernement devrait mettre en place une politique de développement durable afin de permettre l'amélioration des conditions de vie des populations et amener ces dernières à faire face aux problèmes de santé de leurs enfants.

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ANNEXES

Résultats des indices anthropométriques obtenus selon la procédure « Epinut » du logiciel Epi Info

Taille/Age écart-type

408 fiches exclues Indice/Indicateur

pour valeurs
Garçons

aberrantes Filles

Deux sexes

-5.0 , -4.5]

34

2.9%

21

1.9%

55

2.4%

-4.5 , -4.0]

30

2.6%

28

2.5%

58

2.5%

-4.0 , -3.5]

50

4.3%

31

2.8%

81

3.6%

-3.5 , -3.0]

56

4.8%

61

5.5%

117

5.1%

-3.0 , -2.5]

93

8.0%

94

8.4%

187

8.2%

-2.5 , -2.0]

137

11.9%

118

10.5%

255

11.2%

-2.0 , -1.5]

162

14.0%

145

13.0%

307

13.5%

-1.5 , -1.0]

159

13.8%

143

12.8%

302

13.3%

-1.0 , -0.5]

125

10.8%

122

10.9%

247

10.9%

-0.5 , 0.0]

116

10.0%

116

10.4%

232

10.2%

0.0 , 0.5]

77

6.7%

84

7.5%

161

7.1%

0.5 , 1.0]

61

5.3%

69

6.2%

130

5.7%

1.0 , 1.5]

25

2.2%

40

3.6%

65

2.9%

1.5 , 2.0]

17

1.5%

21

1.9%

38

1.7%

2.0 , 2.5]

9

0.8%

10

0.9%

19

0.8%

2.5 , 3.0]

4

0.3%

4

0.4%

8

0.4%

3.0 , 3.5]

0

0.0%

6

0.5%

6

0.3%

3.5 , 4.0]

1

0.1%

3

0.3%

4

0.2%

4.0 , 4.5]

0

0.0%

1

0.1%

1

0.0%

4.5 , 5.0]

0

0.0%

2

0.2%

2

0.1%

Total

1156

100.0%

1119

100.0%

2275

100.0%

Indicateurs de malnutrition

 
 
 
 

Proportion <-2.0

400

34.6%

353

31.5%

753

33.1%

95% IC

31.9,

37.4

28.8,

34.4

31.2,

35.1

Proportion <-3.0

170

14.7%

141

12.6%

311

13.7%

95% IC

12.7,

16.9

10.7,

14.7

12.3,

15.2

Caractéristiques de

la distribution

 

Médiane

-1.45

-1.28

-1.37

Moyenne

-1.46

-1.24

-1.35

95% IC

-1.55,-1.38

-1.33,-1.15

-1.42,-1.29

Déviation standard

1.24

1.61

1.58

Skewness:

-0.07

0.19

0.08

Kurtosis:

3.04

3.43

22.27

Std prev:

46.02%

40.07%

43.03%

Taille/Age percentile

408 fiches exclues

Indice/Indicateur

pour valeurs
Garçons

aberrantes

Filles

Deux sexes

] 0th ,

5th]

518

44.8%

450

40.2%

968

42.5%

] 5th ,

10th]

117

10.1%

111

9.9%

228

10.0%

] 10th ,

15th]

79

6.8%

68

6.1%

147

6.5%

] 15th ,

20th]

52

4.5%

54

4.8%

106

4.7%

] 20th ,

25th]

45

3.9%

38

3.4%

83

3.6%

] 25th ,

30th]

33

2.9%

34

3.0%

67

2.9%

] 30th ,

35th]

35

3.0%

40

3.6%

75

3.3%

] 35th ,

40th]

32

2.8%

40

3.6%

72

3.2%

]40th ,

45th]

31

2.7%

24

2.1%

55

2.4%

]45th ,

50th]

21

1.8%

20

1.8%

41

1.8%

]50th ,

55th]

19

1.6%

27

2.4%

46

2.0%

]55th ,

60th]

24

2.1%

25

2.2%

49

2.2%

]60th ,

65th]

18

1.6%

18

1.6%

36

1.6%

]65th ,

70th]

19

1.6%

17

1.5%

36

1.6%

]70th ,

75th]

16

1.4%

26

2.3%

42

1.8%

]75th ,

80th]

23

2.0%

22

2.0%

45

2.0%

]80th ,

85th]

23

2.0%

20

1.8%

43

1.9%

]85th ,

90th]

10

0.9%

26

2.3%

36

1.6%

]90th ,

95th]

14

1.2%

17

1.5%

31

1.4%

]95th ,

100th]

27

2.3%

42

3.8%

69

3.0%

Total

 

1156

100.0%

1119

100.0%

2275

100.0%

Proportion <5.0

518

44.8%

450

40.2%

968

42.5%

95% IC

 

41.9,

47.7

37.3,

43.2

40.5,

44.6

Proportion <3.0

432

37.4%

391

34.9%

823

36.2%

95% IC

 

34.6,

40.2

32.2,

37.8

34.2,

38.2

Taille/Age % de la médiane

408 fiches exclues pour valeurs aberrantes

Indice/Indicateur

Garçons

Filles

Deux

sexes

] 50% ,

55%]

0

0.0%

0

0.0%

0

0.0%

] 55% ,

60%]

0

0.0%

0

0.0%

0

0.0%

] 60% ,

65%]

0

0.0%

0

0.0%

0

0.0%

] 65% ,

70%]

0

0.0%

0

0.0%

0

0.0%

] 70% ,

75%]

0

0.0%

0

0.0%

0

0.0%

] 75% ,

80%]

10

0.9%

8

0.7%

18

0.8%

] 80% ,

85%]

69

6.0%

50

4.5%

119

5.2%

] 85% ,

90%]

150

13.0%

149

13.3%

299

13.1%

]90% ,

95%]

389

33.7%

354

31.6%

743

32.7%

]95% ,

100%]

345

29.8%

318

28.4%

663

29.1%

]100% ,

105%]

148

12.8%

177

15.8%

325

14.3%

]105% ,

110%]

39

3.4%

46

4.1%

85

3.7%

]110% ,

115%]

5

0.4%

12

1.1%

17

0.7%

]115% ,

120%]

1

0.1%

4

0.4%

5

0.2%

]120% ,

125%]

0

0.0%

1

0.1%

1

0.0%

]125% ,

130%]

0

0.0%

0

0.0%

0

0.0%

]130% ,

135%]

0

0.0%

0

0.0%

0

0.0%

]135% ,

140%]

0

0.0%

0

0.0%

0

0.0%

]140% ,

145%]

0

0.0%

0

0.0%

0

0.0%

]145% ,

150%]

0

0.0%

0

0.0%

0

0.0%

Total

1156

100.0%

1119

100.0%

2275

100.0%

Proportion <90.0%

229

19.8%

207

18.5%

436

19.2%

95% IC

17.6,

22.3

16.3,

20.9

17.6,

20.9

Proportion <80.0%

10

0.9%

8

0.7%

18

0.8%

95% IC

0.4,

1.6

0.3,

1.5

0.5,

1.3

Tableau 4.15 : Rapport de risques de malnutrition des enfants selon le milieu urbain de la femme

Les variables et les modalités

Modèle0

Modèle1

Modèle2

Modèle3

Modèle4

Modèle5

Exp3

Exp3

Exp3

Exp3

Exp3

Exp3

Niveau d'instruction de la femme

 

Aucun

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Primaire

0,837 n.s

0,837 n.s

0,956 n.s

0,884 n.s

0,932 n.s

0,921 n.s

Secondaire et plus

0,606***

0,606***

0,757 n.s

0,832 n.s

0,631*

0,645 n.s

Région sanitaire

 

Région I

Réf

 

Réf

Réf

Réf

Réf

Région II

0,949 n.s

 

0,995 n.s

0,930 n.s

1,091 n.s

1,141 n.s

Région III

0,700 n.s

 

0,641 n.s

0,845 n.s

0,792 n.s

0,949 n.s

Région IV

0,763 n.s

 

0,852 n.s

0,964 n.s

1,034 n.s

1,175 n.s

Région V

0,493 n.s

 

0,476 n.s

0,611 n.s

0,668 n.s

0,534 n.s

Bangui

0,709 n.s

 

0,784 n.s

0,936 n.s

1,034 n.s

1,293 n.s

Niveau de vie du ménage

 

Faible

Réf

 

Réf

Réf

Réf

Réf

Moyen

1,782**

 

1,808*

1,324 n.s

1,669 n.s

1,557 n.s

Elevé

1,051 n.s

 

1,006 n.s

0,874 n.s

0,904 n.s

0,887 n.s

Religion

 

Catholique

1,290*

 
 

1,412**

1,382**

1,336 n.s

Protestante

Réf

 
 

Réf

Réf

Réf

Musulmane

0,820 n.s

 
 

1,755 n.s

1,590 n.s

1,645 n.s

Traditionnelles/Autres

1,615 n.s

 
 

1,753 n.s

1,420 n.s

1,389 n.s

Ethnie

 

Haoussa

0,650 n.s

 
 

0,365*

0,399 n.s

0,432 n.s

Sara

0,536**

 
 

0,598 n.s

0,600 n.s

0,6 15 n.s

Mboum

0,725 n.s

 
 

0,693 n.s

0,65 1 n.s

0,638 n.s

Gbaya

Réf

 
 

Réf

Réf

Réf

Mandjia

1,085 n.s

 
 

1,047 n.s

0,925 n.s

1,028 n.s

Banda

0,93 1 n.s

 
 

0,926 n.s

0,923 n.s

1,002 n.s

Ngbaka-Bantou

0,639 n.s

 
 

0,621 n.s

0,688 n.s

0,743 n.s

Yakoma-Sango

0,696 n.s

 
 

0,73 8 n.s

0,755 n.s

0,822 n.s

Zandé-Nzakara

0,53 6 n.s

 
 

0,548 n.s

0,546 n.s

0,606 n.s

Activité économique de la femme

 

Sans occupation

0,835 n.s

 
 

0,822 n.s

0,912 n.s

0,946 n.s

Travailleuses dans le secteur moderne

0,776*

 
 

0,7 10 n.s

0,655 n.s

0,693 n.s

Travailleuses dans le secteur agricole

Réf

 
 

Réf

Réf

Réf

Statut matrimonial de la femme

 

Femmes non mariées

1,328*

 
 
 

1 ,575**

1 ,602**

Femmes mariées/ou en union

Réf

 
 
 

Réf

Réf

Age de la femme

 

Adolescente (15-24 ans)

0,859 n.s

 
 
 

1,010 n.s

1,013 n.s

Jeune (25-34 ans)

Réf

 
 
 

Réf

Réf

Adulte (35 ans et plus)

1,199 n.s

 
 
 

1,208 n.s

1,198 n.s

Age de l'enfant

 

00 - 05 mois

 

0,089***

 
 
 

0,080***

0,079***

06 - 11 mois

 

0,345***

 
 
 

0,316***

0,306***

12 - 23 mois

 

Réf

 
 
 

Réf

Réf

24 - 35 mois

 

1,109 n.s

 
 
 

1,120 n.s

1,097 n.s

Sexe de l'enfant

 
 

Masculin

 

Réf

 
 
 

Réf

Réf

Féminin

 

1,243 n.s

 
 
 

1,236 n.s

1,249 n.s

Mode d'allaitement

 
 

Mixte

 

1,452*

 
 
 
 

0,902 n.s

Sein

 

Réf

 
 
 
 

Réf

Biberon

 

0,037 n.s

 
 
 
 

0,008 n.s

Eau de boisson

 
 

Robinet

 

0,680**

 
 
 
 

0,790 n.s

Puits/forage

 

Réf

 
 
 
 

Réf

Source/cours d'eau

 

1,408 n.s

 
 
 
 

1,439 n.s

Chi Square

 
 

6,910**

11,761 n.s

27,349 n.s

137,888***

143,249***

R²

 
 

0,006

0,010

0,025

0,11

0,12

(***) : Significatif au seuil de 1% ; modalité de référence

(**) : Significatif au seuil de 5% ; (*) : Significatif au seuil de 10% ; (n.s) ; Non significatif ; Réf : désigne la

Tableau 4.16 : Rapport de risques de malnutrition des enfants selon le milieu rural de la femme

Les variables et les modalités

Modèle0

Modèle1

Modèle2

Modèle3

Modèle4

Modèle5

Exp3

Exp3

Exp3

Exp3

Exp3

Exp3

Niveau d'instruction de la femme

 

Aucun

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Primaire

0,866 n.s

0,866 n.s

0,901 n.s

0,844 n.s

0,802 n.s

0,796 n.s

Secondaire et plus

0,781 n.s

0,781 n.s

0,734 n.s

0,636 n.s

0,614 n.s

0,581 n.s

Région sanitaire

 

Région I

Réf

 

Réf

Réf

Réf

Réf

Région II

1,159 n.s

 

1,059 n.s

1,005 n.s

1,053 n.s

1,016 n.s

Région III

0,960 n.s

 

0,871 n.s

0,937 n.s

0,891 n.s

0,909 n.s

Région IV

1,129 n.s

 

1,153 n.s

1,258 n.s

1,253 n.s

1,368 n.s

Région V

1,055 n.s

 

1,018 n.s

1,002 n.s

0,957 n.s

0,985 n.s

Bangui

 
 
 
 
 
 

Niveau de vie du ménage

 

Faible

Réf

 

Réf

Réf

Réf

Réf

Moyen

1,013 n.s

 

1,025 n.s

1,093 n.s

1,150 n.s

1,089 n.s

Elevé

0,650***

 

0,649***

0,688**

0,708**

0,725*

Religion

 

Catholique

0,996 n.s

 
 

1,002 n.s

1,054 n.s

1,089 n.s

Protestante

Réf

 
 

Réf

Réf

Réf

Musulmane

0,762 n.s

 
 

0,825 n.s

0,782 n.s

1,039 n.s

Traditionnelles/Autres

1,029 n.s

 
 

0,987 n.s

0,711 n.s

0,677 n.s

Ethnie

 

Haoussa

0,765 n.s

 
 

0,696 n.s

0,730 n.s

0,736 n.s

Sara

0,833 n.s

 
 

0,911 n.s

0,884 n.s

0,858 n.s

Mboum

0,685*

 
 

0,652 n.s

0,610*

0,614*

Gbaya

Réf

 
 

Réf

Réf

Réf

Mandjia

0,526***

 
 

0,508 n.s

0,591*

0,562**

Banda

0,907 n.s

 
 

0,854 n.s

0,824 n.s

0,822 n.s

Ngbaka-Bantou

1,605**

 
 

1,507 n.s

1,750**

1,804**

Yakoma-Sango

1,140 n.s

 
 

1,354 n.s

1,204 n.s

1,138 n.s

Zandé-Nzakara

0,608 n.s

 
 

0,722 n.s

0,824 n.s

1,113 n.s

Activité économique de la femme

 

Sans occupation

0,770 n.s

 
 

0,889 n.s

0,918 n.s

0,943 n.s

Travailleuses dans le secteur moderne

1,034 n.s

 
 

1,276 n.s

1,153 n.s

1,231 n.s

Travailleuses dans le secteur agricole

Réf

 
 

Réf

Réf

Réf

Statut matrimonial de la femme

 

Femmes non mariées

1,328 n.s

 
 
 

1,130 n.s

1,113 n.s

Femmes mariées/ou en union

Réf

 
 
 

Réf

Réf

Age de la femme

 

Adolescente (15-24 ans)

0,921 n.s

 
 
 

1,000 n.s

1,026 n.s

Jeune (25-34 ans)

Réf

 
 
 

Réf

Réf

Adulte (35 ans et plus)

0,941 n.s

 
 
 

0,920 n.s

0,912 n.s

Age de l'enfant

 
 
 

00 - 05 mois

 

0,107***

 
 
 
 

0,096***

0,091***

06 - 11 mois

 

0,315***

 
 
 
 

0,316***

0,304***

12 - 23 mois

 

Réf

 
 
 
 

Réf

Réf

24 - 35 mois

 

1,098 n.s

 
 
 
 

1,049 n.s

1,106 n.s

Sexe de l'enfant

 
 
 

Masculin

 

Réf

 
 
 
 

Réf

Réf

Féminin

 

0,739***

 
 
 
 

0,698***

0,695***

Mode d'allaitement

 
 
 

Mixte

 

1,094 n.s

 
 
 
 
 

0,620**

Sein

 

Réf

 
 
 
 
 

Réf

Biberon

 

0,960 n.s

 
 
 
 
 

0,531 n.s

Eau de boisson

 
 
 

Robinet

 

1,060 n.s

 
 
 
 
 

0,760 n.s

Puits/forage

 

Réf

 
 
 
 
 

Réf

Source/cours d'eau

 

1,223*

 
 
 
 
 

1,092 n.s

Chi Square

 
 

1,988 n.s

 

16,296**

35,305**

213,196***

216,970***

R²

 
 

1,00

 

0,99

0,98

0,88

0,88

(***) : Significatif au seuil de 1% ; désigne la modalité de référence

(**) : Significatif au seuil de 5%

; (*) : Significatif au seuil de 10% ; (n.s) ; Non significatif ; Réf :

Tableau 4.17 : Rapport de risques de malnutrition des enfants selon le sexe masculin de l'enfant

Les variables et les modalités

Modèle0

Modèle1

Modèle2

Modèle3

Modèle4

Modèle5

Exp3

Exp3

Exp3

Exp3

Exp3

Exp3

Niveau d'instruction de la femme

 

Aucun

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Primaire

0,773**

0,773**

0,904 n.s

0,826 n.s

0,802 n.s

0,804 n.s

Secondaire et plus

0,547***

0,547***

0,822 n.s

0,722 n.s

0,629*

0,669 n.s

Région sanitaire

 

Région I

Réf

 

Réf

Réf

Réf

Réf

Région II

0,943 n.s

 

0,93 6 n.s

0,876 n.s

0,846 n.s

0,859 n.s

Région III

0,994 n.s

 

0,764 n.s

0,825 n.s

0,733 n.s

0,763 n.s

Région IV

1,104 n.s

 

1,112 n.s

1,320 n.s

1,228 n.s

1,256 n.s

Région V

0,995 n.s

 

0,840 n.s

0,928 n.s

0,930 n.s

0,932 n.s

Bangui

0,577***

 

0,870 n.s

0,830 n.s

0,83 1 n.s

1,068 n.s

Milieu de résidence

 

Urbain

0,556***

 

0,671**

0,742 n.s

1,380 n.s

1,364 n.s

Rural

Réf

 

Réf

Réf

Réf

Réf

Niveau de vie du ménage

 

Faible

Réf

 

Réf

Réf

Réf

Réf

Moyen

1,825***

 

1,464*

1,315 n.s

1,380 n.s

1,364 n.s

Elevé

0,989 n.s

 

0,842 n.s

0,779 n.s

0,8 18 n.s

0,832 n.s

Religion

 

Catholique

0,892 n.s

 
 

0,882 n.s

0,922 n.s

0,921 n.s

Protestante

Réf

 
 

Réf

Réf

Réf

Musulmane

0,584**

 
 

0,960 n.s

0,901 n.s

0,59 n.s

Traditionnelles/Autres

0,265 n.s

 
 

0,299 n.s

0,218*

0,223*

Ethnie

 

Haoussa

0,448 n.s

 
 

0,380*

0,421 n.s

0,433 n.s

Sara

0,891 n.s

 
 

0,987 n.s

0,854 n.s

0,824 n.s

Mboum

0,921 n.s

 
 

0,641 n.s

0,554**

0,550**

Gbaya

Réf

 
 

Réf

Réf

Réf

Mandjia

0,722 n.s

 
 

0,792 n.s

0,781 n.s

0,827 n.s

Banda

0,864 n.s

 
 

0,768 n.s

0,716 n.s

0,734 n.s

Ngbaka-Bantou

0,979 n.s

 
 

1,110 n.s

1,149 n.s

1,168 n.s

Yakoma-Sango

0,835 n.s

 
 

1,056 n.s

1,028 n.s

1,118 n.s

Zandé-Nzakara

0,625 n.s

 
 

0,691 n.s

0,781 n.s

0,786 n.s

Activité économique de la femme

 

Sans occupation

0,646***

 
 
 

0,855 n.s

0,827 n.s

Travailleuses dans le secteur moderne

0,632***

 
 
 

0,879 n.s

0,814 n.s

Travailleuses dans le secteur agricole

Réf

 
 
 

Réf

Réf

Statut matrimonial de la femme

 

Femmes non mariées

1,362*

 
 
 

1,520**

1,553**

Femmes mariées/ou en union

Réf

 
 
 

Réf

Réf

Age de la femme

 

Adolescente (15-24 ans)

0,938 n.s

 
 
 

1,114 n.s

1,101 n.s

Jeune (25-34 ans)

 

Réf

 
 
 
 

Réf

Réf

Adulte (35 ans et plus)

 

1,010 n.s

 
 
 
 

1,023 n.s

0,999 n.s

Age de l'enfant

 
 
 

00 - 05 mois

 

0,106***

 
 
 
 

0,079***

0,078***

06 - 11 mois

 

0,374***

 
 
 
 

0,356***

0,360***

12 - 23 mois

 

Réf

 
 
 
 

Réf

Réf

24 - 35 mois

 

1,080 n.s

 
 
 
 

0,951 n.s

0,921 n.s

Mode d'allaitement

 
 
 

Mixte

 

1,441**

 
 
 
 
 

0,967 n.s

Sein

 

Réf

 
 
 
 
 

Réf

Biberon

 

0,8 19 n.s

 
 
 
 
 

0,343 n.s

Eau de boisson

 
 
 

Robinet

 

0,496***

 
 
 
 
 

0,636*

Puits/forage

 

Réf

 
 
 
 
 

Réf

Source/cours d'eau

 

1,102 n.s

 
 
 
 
 

1,029 n.s

Chi Square

 
 

11,257***

 

34,240***

49,222***

188,599***

189,767***

R²

 
 

0,99

 

0,98

0,97

0,88

0,88

(***) : Significatif au seuil de 1% ; désigne la modalité de référence

(**) : Significatif au seuil de 5% ;

(*) : Significatif au seuil de 10% ; (n.s) ; Non significatif ; Réf :

Tableau 4.18 : Rapport de risques de malnutrition des enfants selon le sexe féminin de l'enfant

Les variables et les modalités

Modèle0

Modèle1

Modèle2

Modèle3

Modèle4

Modèle5

Exp3

Exp3

Exp3

Exp3

Exp3

Exp3

Niveau d'instruction de la femme

 

Aucun

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Réf

Primaire

0,865 n.s

0,865 n.s

0,933 n.s

0,902 n.s

0,875 n.s

0,853 n.s

Secondaire et plus

0,606**

0,606**

0,629*

0,623*

0,503**

0,465***

Région sanitaire

 

Région I

Réf

 

Réf

Réf

Réf

Réf

Région II

1,270 n.s

 

1,175 n.s

1,157 n.s

1,347 n.s

1,365 n.s

Région III

0,840 n.s

 

0,857 n.s

1,055 n.s

1,016 n.s

1,152 n.s

Région IV

0,871 n.s

 

0,967 n.s

0,943 n.s

1,010 n.s

1,214 n.s

Région V

0,893 n.s

 

0,941 n.s

0,964 n.s

0,931 n.s

0,822 n.s

Bangui

0,840 n.s

 

0,747 n.s

0,792 n.s

0,925 n.s

0,981 n.s

Milieu de résidence

 

Urbain

0,936 n.s

 

1,045 n.s

1,093 n.s

1,185 n.s

1,275 n.s

Rural

Réf

 

Réf

Réf

Réf

Réf

Niveau de vie du ménage

 

Faible

Réf

 

Réf

Réf

Réf

Réf

Moyen

1,051 n.s

 

0,953 n.s

0,879 n.s

0,929 n.s

0,843 n.s

Elevé

0,756*

 

0,675**

0,635**

0,594**

0,603**

Religion

 

Catholique

1,349**

 
 

1,393**

1,410**

1n383**

Protestante

Réf

 
 

Réf

Réf

Réf

Musulmane

0,961 n.s

 
 

1,371 n.s

1,154 n.s

1,090 n.s

Traditionnelles/Autres

2,635**

 
 

2,934**

2,359 n.s

2,085 n.s

Ethnie

 

Haoussa

0,893 n.s

 
 

0,654 n.s

0,696 n.s

0,726 n.s

Sara

0,555**

 
 

0,657 n.s

0,711 n.s

0,666 n.s

Mboum

0,721 n.s

 
 

0,701 n.s

0,73 1 n.s

0,741 n.s

Gbaya

Réf

 
 

Réf

Réf

Réf

Mandjia

0,745 n.s

 
 

0,825 n.s

0,799 n.s

0,838 n.s

Banda

0,940 n.s

 
 

1,069 n.s

1,046 n.s

1,128 n.s

Ngbaka-Bantou

1,107 n.s

 
 

1,095 n.s

1,333 n.s

1,424 n.s

Yakoma-Sango

0,73 1 n.s

 
 

0,862 ns

0,787 n.s

0,753 n.s

Zandé-Nzakara

0,504 n.s

 
 

0,603 n.s

0,666 n.s

0,517 n.s

Activité économique de la femme

 

Sans occupation

0,823 n.s

 
 

0,933 n.s

1,1112 n.s

1,194 n.s

Travailleuses dans le secteur moderne

0,892 n.s

 
 

0,856 n.s

0,767 n.s

0,839

Travailleuses dans le secteur agricole

Réf

 
 

Réf

Réf

Réf

Statut matrimonial de la femme

 

Femmes non mariées

1,114 n.s

 
 
 

1,148 n.s

1,113 n.s

Femmes mariées/ou en union

Réf

 
 
 

Réf

Réf

Age de la femme

 

Adolescente (15-24 ans)

0,828 n.s

 
 
 

0,923 n.s

0,95 8 n.s

Jeune (25-34 ans)

 

Réf

 
 
 
 

Réf

Réf

Adulte (35 ans et plus)

 

1,059 n.s

 
 
 
 

0,972 n.s

0,960 n.s

Age de l'enfant

 
 
 

00 - 05 mois

 

0,098***

 
 
 
 

0,100***

0,093***

06 - 11 mois

 

0,283***

 
 
 
 

0,264***

0,251***

12 - 23 mois

 

Réf

 
 
 
 

Réf

Réf

24 - 35 mois

 

1,144 n.s

 
 
 
 

1,215 n.s

1,324 n.s

Mode d'allaitement

 
 
 

Mixte

 

1,045 n.s

 
 
 
 
 

0,566**

Sein

 

Réf

 
 
 
 
 

Réf

Biberon

 

1,010 n.s

 
 
 
 
 

0,895 n.s

Eau de boisson

 
 
 

Robinet

 

0,898 n.s

 
 
 
 
 

0,9 10

Puits/forage

 

Réf

 
 
 
 
 

Réf

Source/cours d'eau

 

1,470***

 
 
 
 
 

1,421 n.s

Chi Square

 
 

6,047**

 

14,661 n.s

30,821 n.s

178,522***

187,812***

R²

 
 

1,00

 

1,00

0,98

0,88

0,88

(***) : Significatif au seuil de 1% ; désigne la modalité de référence

(**) : Significatif au seuil de 5% ;

(*) : Significatif au seuil de 10% ; (n.s) ; Non significatif ; Réf :






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote