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Ethique déontologie et régulation de la presse écrite au Sénégal

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par Moussa MBOW
Université Bordeaux 3 - Sciences de l'Information et de la Communication 2004
  

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III L'instabilité financière

Le paysage médiatique sénégalais, comme d'autres secteurs de la vie publique est frappé par une crise économique qui, inévitablement a des incidences néfastes sur le traitement de l'information et l'indépendance de certains journalistes. Dans un tel contexte, la vérification de l'information n'est plus la priorité, le publi-reportage, et autres articles complaisants prennent le dessus sur les papiers d'investigation. « La qualité de l'information est affectée dès lors que le sens critique est moins aiguisé. Devant l'appât du gain, l'éthique et la déontologie deviennent accessoires »151(*).

Parler des organes de presse comme des entreprises revient à reconnaître la double dimension qu'ils se sont assignée. Il y a d'abord le volet service public : le journaliste renseigne, informe ses concitoyens sur les affaires publiques susceptibles d'avoir un intérêt pour lui afin qu'il participe au débat de l'espace public. Ensuite nous avons le volet économique : étant une entreprise, l'organe de presse aspire à faire du profit ne serait-ce que pour garder son indépendance, sa neutralité. Selon Henri PIGEAT « en bonne logique libérale, c'est en assurant son autonomie économique que le média est véritablement indépendant de tous les pouvoirs »152(*). Cela peut paraître paradoxal d'assumer une mission de service public tout en voulant faire du profit, mais l'exemple du Soleil nous montre le risque de confier les médias à l'Etat. Dans pareil cas, les journalistes deviennent des fonctionnaires et adoptent le point de vue de leur employeur. Rien ne garantit que la vision des gouvernants réponde toujours aux aspirations des différentes catégories de la population. Le principe de la démocratie n'est-il pas de céder la voix au peuple, de transmettre une information plurielle qui soit le reflet de la population dans toute sa diversité ? D'où l'intérêt du pluralisme et la gestion des médias par des gens indépendants de tout pouvoir. On peut penser comme Daniel CORNU que de toute façon l'indépendance des journalistes n'est pas acquise de toute évidence. « Leur insertion dans une entreprise les oblige à un compromis permanent entre l'application des normes déontologiques et les exigences de l'entreprise »153(*) pense-t-il. Mais un journaliste consciencieux, mû par une volonté de mener à bien son travail peut toujours faire valoir la clause de conscience qui lui permet de quitter un journal tout en touchant ses indemnités de licenciement si ce dernier change de propriétaire ou de ligne éditoriale.

Etant une entreprise à but lucratif, l'organe de presse doit donc faire du profit pour mieux assumer sa mission de service public. Au Sénégal, en dehors des grands groupes de presse tels que Walfadjri et Sud, déjà cités « il n'existe que de petites et moyennes industries de presse, qui éprouvent beaucoup de difficultés pour survivre »154(*). Ces difficultés résultent d'un marché très réduit, 60%155(*) de la population est analphabète, un public considérable qui est d'ores et déjà exclu. En plus de cela, les lecteurs de la presse sont concentrés dans les grandes villes, seuls les « grands journaux » sont accessibles à l'intérieur du pays. En 2000, le BDA a effectué une enquête sur le lectorat de la presse sénégalaise156(*). Cette enquête concernait trois villes : Dakar la capitale (abrite la totalité des journaux publiés) ; Thiès (située à 60 km de Dakar, les journaux y sont reçus le jour même) ; Matam (extrême nord du pays située à 693 km de Dakar, les journaux y arrivent 24 heures plus tard). Selon ce sondage, 80% des lecteurs de la presse sont des Dakarois. Seuls 2% des interrogés disent préférer la presse comme moyen d'information par rapport à la radio et la télévision. Le taux monte quand même à 4,6% pour les Dakarois qui ont recours à la presse pour s'informer.

Les difficultés découlent aussi du pouvoir d'achat très faible du Sénégalais moyen. Depuis la dévaluation du FCFA intervenue en 1994, le prix du papier et des autres matériels ne cesse d'augmenter alors que le salaire des fonctionnaires reste stable. Un journal a le même coût qu'un repas. Pas étonnant qu'avec cette fragilité économique le système d'abonnement soit limité. Seuls quelques services administratifs et de rares particuliers souscrivent des abonnements. La vente au numéro reste donc le principal mode de diffusion des journaux. Sachant qu'un exemplaire peut être lu par une dizaine de personnes157(*), on imagine l'écart entre les lecteurs/acheteurs et les lecteurs/emprunteurs. Il faut noter aussi les différents intermédiaires qui permettent la diffusion du journal. Du distributeur agréé au kiosquier ou vendeur à la criée, le prélèvement peut atteindre jusqu'à 40% du prix du journal158(*). Aujourd'hui, la plupart des organes de presse assurent eux-mêmes la distribution de leurs journaux. Ce qui n'était pas le cas dans les années 90, le monopole était détenu par ADP (Agence de distribution de la presse) filiale des NMPP (Nouvelles messageries de presse parisienne). Un journal comme Sud Quotidien possède sa propre agence de distribution, le quotidien Walfadjri aussi assure sa distribution.

C'est donc la conjugaison de plusieurs facteurs qui explique la faiblesse des revenus des ventes au numéro qu'en est-il de la publicité ? Dans un pays comme la France, elle peut assurer jusqu'à 60% des revenus d'un journal159(*). La presse sénégalaise est loin de cette situation. Au Sénégal, la publicité n'est pas encore réglementée. Il n'existe pas de grille des prix pour les encarts publicitaires. Les organes de presse les fixent eux-mêmes, ce qui provoque une rude concurrence entre les journaux devenus très nombreux à se partager le gâteau au cours de ces dernières années. Certains d'entre eux pratiquent le « dumping » pour exister. Les publicités qu'on lit dans les pages des journaux privés sont des avis et communiqués, des faire-part, des publi-reportages...Ces réclames proviennent principalement des particuliers et des entreprises privées. L'Etat réserve la primauté de ses annonces au quotidien gouvernemental. La presse people semble être la principale victime de cette situation. Selon Babacar DIOP du Soleil « les annonceurs se font rares et pour certains de ces pourvoyeurs de publicités, la presse people ne constitue pas un bon support »160(*). C'est également l'avis de A. AGBOTON qui donne comme principale raison de cette situation son absence dans les localités de l'intérieur du pays car cette presse est surtout « dakaro-dakaroise »161(*)

Si la vente au numéro n'est pas fructueuse, les ressources publicitaires insignifiantes, que reste-il aux organes de presse pour faire face aux charges (salaires, fiscalités, acquisition de matériel...) ? Certains d'entre eux comptent beaucoup sur l'aide de l'Etat. Cette aide à la presse, devenue fond d'appui à la presse, « dénomination moins négativement chargée » en 2001, est attribuée chaque année. En 2004, elle s'élevait à 300 millions de FCFA162(*). Elle doit être partagée entre une cinquantaine de médias publics et privés (la radio et la télévision nationale en sont exclues). Cette aide a doublé après l'alternance. Certains n'ont pas hésité à attribuer cette hausse à une façon pour les autorités de récompenser la presse pour « services rendus ». Conformément à la loi du 22 février 1996, seuls les organes remplissant certains critères163(*) en bénéficient. La régularité, la taille, le nombre de professionnels qui travaillent dans le journal sont autant d'éléments qui excluent d'avance certains titres de presse. Selon l'article de Médiafrique, en 2003, « parmi les quarante quatre médias, dix se sont taillés la part du lion » à savoir 206 millions de FCFA, les autres se sont partagés le reste. Il est évident qu'avec des charges très importantes, les journaux ne peuvent pas combler la totalité de leur dépense avec cette somme. Mais comme le rappelle l'article de Médiafrique : « une aide, c'est une aide ; elle sert juste à régler quelques problèmes et non à résoudre toutes les équations du monde. Les ressources additionnelles, ce sont les patrons de presse qui doivent aller les chercher en déployant des... trésors d'ingéniosité. »164(*)

Les patrons de presse doivent donc jouer des coudes pour chercher d'autres revenus avec des moyens plus ou moins honnêtes. La course au scoop, à l'information croustillante devient la seule issue pour des journaux comme les quotidiens people qui n'ont que la vente au numéro comme principale source de revenu. Les dérives qui peuvent en découler ne sont plus imputables à une quelconque ignorance des règles d'éthique et de déontologie, mais à un acte délibéré, voulu parce que mûrement réfléchi. Prenons l'exemple de cet article sur le conseiller « dans les hautes sphères de l'Etat » paru dans le quotidien Frasques. La publication de la photo de ce Monsieur n'a sa justification que parce qu'il est célèbre, occupe une fonction de responsabilité. Les « frasques » nocturnes d'un tel dignitaire de la République peuvent intéresser le public. Les responsables de journaux savent que « ça, c'est de l'info ». Ce genre de potins, le lecteur en raffole, il ne faut donc pas lui en priver pour vendre plus. Pape Daouda SOW, directeur de publication de Moeurs explique que « au début, nous voulions faire un journal de faits divers, mais après un dossier réalisé sur le proxénétisme, le public a bien aimé. Nous ne faisons que suivre la volonté de ce public qui apprécie bien notre travail »165(*). Et les procès dans tout ça ? Visiblement, il semble s'y faire au fil du temps. Comme nous l'avons déjà souligné, ils les attribuent au risque du métier. En d'autres termes, un journaliste qui fait la couverture d'une guerre s'expose à la mort, pour celui de la presse people, ce sont les procès avec tout ce que cela peut induire comme conséquences sur l'équilibre financier du journal. Ces procès paraissent donc inévitables, à la limite, acceptés par les patrons de la presse people. De manière schématique on peut le résumer ainsi : les patrons de presse se font de l'argent en exposant la vie privée des personnalités (avec des moyens souvent pas très catholiques), et ils partagent le magot avec les plaignants qui les traînent devant les tribunaux. L'ex-responsable du Populaire, actuel dirigeant de L'Actuel le reconnaît, il pense que c'est l'étroitesse du marché qui explique leur croissance. Il explique que « c'est la concurrence qui nous pousse à nous précipiter alors qu'un peu de recul pourrait nous préserver de ces procès »166(*). D'ailleurs pour cette presse, il y a moins de procès qu'il devrait normalement y en avoir. Entre les rectifications, les droits de réponses et les articles commandités par les victimes elles-mêmes167(*), peu d'affaires sont finalement portées devant les tribunaux.

Terminons cette partie par cette citation de Diderot qui disait : « il est difficile de garder sa dignité quand vos boyaux crient faim ». Tout cela pour dire que l'indépendance de certains journalistes peut être entamée par la corruption. Ceci est dû à leur vulnérabilité qui découle de la précarité de leur profession qui ne paye pas bien. A cause de la faiblesse des rémunérations, la corruption est devenue monnaie courante dans le milieu de la presse. Si certains la lient à une prétendue coutume africaine qui voudrait que le mieux loti socialement vienne en aide au plus dépourvu, d'autres ne cachent pas leur inquiétude et condamnent « le griotisme » de certains journalistes.168(*) En mai 2002 lors des élections législatives, le PDS (au pouvoir) avait alloué une enveloppe considérable aux journalistes chargés d'accompagner le parti pour couvrir sa campagne169(*). En novembre de la même année, Mamoune NIASSE, un marabout-homme politique avait par son geste provoqué une confusion au sein de la corporation. M. NIASSE avait, lors d'une rencontre publique, annoncé avoir fait un don d'un million de francs CFA aux journalistes. Ce genre d'actes, rendus publics a provoqué un émoi au sein de la profession. Le SYNPICS a dénoncé à plusieurs reprises « une atteinte à la dignité et à la crédibilité des journalistes »170(*). Mais le plus dangereux à notre avis, ce sont les tentatives de corruption qui échappent à une exposition au grand public, c'est-à-dire toutes ces petites attentions dont peut bénéficier le journaliste au cours d'un voyage de presse par exemple. Ces petits cadeaux souvent acceptés peuvent-ils avoir une incidence sur son indépendance? Nous ne pouvons l'affirmer, mais on peut, comme l'écrit Yacine DIOUF (journaliste au Matin) se demander si : « après avoir reçu le titre de transport d'une société ou d'un organisme, après avoir été logé (dans un hôtel cinq étoiles) et nourri par cette société ou cet organisme, après avoir reçu des pots de vin (parfois en dollars) de cette société ou organisme, le journaliste est-il libre dans sa relation des faits ? Sa liberté de manoeuvre n'est-elle pas restreinte ? »171(*). En 2000, A. DIOUF avait revalorisé le salaire des magistrats, considérant que le traitement de certains dossiers pourrait exposer ces fonctionnaires à des tentatives de corruption. « A l'abri de toute tentative de corruption, les magistrats sont plus objectifs » disait-il. Or, l'objectivité est peut être l'élément qui unit le plus le magistrat au journaliste. Ces deux là prétendent à l'objectivité dans leurs reportages ou délibérations. Nous ne rentrerons pas dans le vieux débat concernant l'objectivité, à savoir qu'elle n'existe pas, même si tous les paramètres sont réunis. Mais nous savons que dans l'exercice de leur profession, journalistes et magistrats sont tenus d'être honnêtes. Ne pas être à l'abri du besoin financier ne facilite pas le travail de personnes qui côtoient des personnalités très puissantes qui les courtisent, les chouchoutent et parfois les menacent.

En définitive, on note que la principale cause des dérives est l'instabilité financière de certains organes de presse. Comme nous l'avons montré les plus grands groupes de presse semblent être épargnés de ce fléau qui touche particulièrement les journaux people. Les dérives qui en résultent sont contrôlées, parfois même voulues. La course au scoop et à l'information susceptible d'intéresser le lecteur prend le dessus sur sa vérification. Parfois, celle-ci n'est que pure invention.

Dans ce chapitre, nous avons tenté de donner une explication aux « dérapages » notés ces dernières années dans les journaux sénégalais. Ainsi, nous avons vu comment le quotidien national en ne donnant qu'une vision monolithique de l'information contribuait à attiser les flammes de la presse indépendante accusée de presse d'opposition. L'autre facteur explicatif des dérives trouve son explication dans l'incapacité de certains patrons de presse à recruter des journalistes de qualité. Il faut toutefois relativiser cette cause car les journalistes formés dans des écoles respectables peuvent être responsables de quelques dérapages avant de s'aguerrir au contact des « anciens ». C'est incontestablement l'instabilité financière de certains organes de presse qui induit inéluctablement à toutes formes de dérives. Aujourd'hui on compte une cinquantaine de médias publics et privés confondus172(*). Tout ce beau monde se partage un marché très réduit. Que ça soit la diffusion par numéro, les ressources publicitaires, les aides à la presse...les grands groupes de presse se taillent la part du lion tandis que les autres se partagent les miettes. Dans pareille situation, il n'est pas étonnant que les journalistes soient mal payés donc potentiellement corruptibles. Toutefois, ceux-ci refusent que ces accusations soient généralisées à toute la profession, ils dénoncent un bâillonnement qui les empêcherait de faire convenablement leur métier.

Chapitre 3


* 151 Nabo SENE, Sénégal : rupture avec le « griotisme », www.african-geopolitics.org

* 152 Henri PIGEAT, Médias et déontologie : Règles du jeu ou jeu sans règle, PUF, Vendôme, 1997, p.54

* 153 Daniel CORNU, Ethique de l'information, que-sais-je ? PUF, Paris 1997

* 154 Nabo SENE, idem

* 155 Cf. Nabo SENE, idem

* 156 Cf. Institut PANOS, Médias et élections au Sénégal, NEAS, Dakar, 2002

* 157 Nabo SENE, idem

* 158 Selon Babacar TOURE, directeur du groupe Sud, Institut PANOS, Presse francophone d'Afrique : vers le pluralisme, Karthala, Paris 1991, p.110

* 159 Claude-Jean BERTRAND, L'arsenal de la démocratie, Médias, déontologie et MARS, éditions ECONOMICA, Paris 1999

* 160 B. DIOP, « la presse populaire le revers de la médaille », site du Soleil, www.lesoleil.sn

* 161 Op. cit.p. 43

* 162 Cf. site Médiafrique, « 300 millions ça s'arrose ! », www.mediafrique.com

* 163 Selon la loi du 2 février 1996 « l'aide apportée à une entreprise de presse est modulée en fonction du titre, du nombre de professionnels qui y travaillent, du tirage, de la diffusion ainsi que des charges sociales » art 60

* 164 Cf. site Médiafrique, « 300 millions ça s'arrose ! »

* 165 Cité par Babacar DIOP, « Presse populaire, le revers de la médaille », publié le 5 janvier 2002, site Internet, www.lesoleil.sn

* 166 Cité par Babacar DIOP, presse populaire, le revers de la médaille, www.lesoleil.sn

* 167 Babacar Kanté de l'APS note que souvent les articles sont alimentés par des coups de téléphones de particuliers qui veulent faire partie `des gens qui comptent'. « Off, Bulles, A l'index, ces potins aimés et redoutés des Sénégalais. », www.aps.sn

* 168 La fonction du griot a connu une mutation au fil des années. Jadis, il était le dépositaire de l'histoire et de la sagesse, conseillé du roi, il narre ses exploits, revigore ses troupes et participe vaillamment aux combats. Aujourd'hui, il est à la solde du plus offrant, à qui il fait des éloges en échange de ses largesses. Grâce à son arme redoutable que constitue la parole, il peut aussi ternir l'image d'une personne en tenant des propos désobligeants. Certains spécialistes n'ont pas manqué de voir dans le comportement de quelques journalistes une certaine parenté avec ces griots « moulins à parole », « faiseurs de réputation ».

* 169 Cf.Y. DIOUF, Les journalistes corrompus ? in Entre tradition orale et nouvelles technologies : où vont les mass média au Sénégal ? Presse de la sénégalaise de l'imprimerie, Dakar 2004,

* 170 Cf. Le Soleil du 27 novembre 2002: « Affaire du million de Mamoune NIASSE : le SYNPICS saisit l'organe de régulation »

* 171 Y. DIOUF, Les journalistes corrompus ? in Entre tradition orale et nouvelles technologies : où vont les mass média au Sénégal ? Presse de la Sénégalaise de l'imprimerie, Dakar 2004, p. 36

* 172 Ce chiffre englobe les radios privées, publiques et les journaux de presse écrite

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote