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Evolution des politiques environnementales françaises sur quarante ans

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par Valérie Lacroix
Université Libre de Bruxelles - Institut de Gestion de l'Environnement et d'Aménagement du Territoire - Master en Sciences et Gestion de l'Environnement 2008
  

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1.1.3. La mondialisation des enjeux

Au début des années 70, les préoccupations se focalisent sur des problèmes ponctuels de conservation et de pollution, au niveau essentiellement local, voir régional avec les pluies acides. A la fin des années 80, le trou dans la couche d'ozone représente le premier problème environnemental à susciter l'action de la communauté internationale. Au début des années 90, des problèmes de plus en plus complexes prennent le devant de la scène: le changement climatique, la biodiversité, les OGM. Caractérisées par la globalité, l'incertitude scientifique, la variété et la multiplication des sources de pression, ces thématiques nécessitent une gestion plus élaborée.

Ainsi, le PNUE note le contraste entre la rapidité de la réaction de la communauté internationale face au problème des émissions portant atteinte à la couche d'ozone (application du principe de précaution), et le manque d'urgence dans la réponse face au changement climatique.

«Les négociations sur le protocole de Montréal tombèrent à point nommé. Pendant les années 1980, le public était devenu de plus en plus préoccupé par l'état de l'environnement naturel, et les illustrations spectaculaires du trou de l'ozone au-dessus de l'Antarctique avaient démontré les effets des activités humaines. Le nombre d'acteurs clés impliqués dans les négociations étant petit, un accord put être obtenu plus facilement. D'autre part, un rôle clair de leader fut exercé, d'abord par les États-Unis, puis par l'Union européenne. (...) Après la CCNUCC en 1992, le protocole de Kyoto s'est déroulé à un moment moins opportun puisqu'il coïncidait avec un affaiblissement de l'intérêt public et politique pour les questions environnementales mondiales, au milieu des années 1990. Les principales parties prenantes étaient nombreuses et une opposition puissante dans certains secteurs rendit l'entente difficile. » (PNUE 2007 : 74)

En France, l'évolution parallèle des niveaux géographique et thématique ainsi que la complexification des enjeux peut être illustrée par les exemples des émissions polluantes dans l'air et de la protection de la nature.

Peter Knoepfel (1998) délimite la lutte française contre la pollution atmosphérique de la façon suivante:

· première génération: les poussières et les fumées noires (années 60 et début 80)

· deuxième génération: le dioxyde de souffre (années 70 et 80)

· troisième génération: l'oxyde d'azote (années 80 et 90)

(Knoepfel 1998 :168)

Nous pourrions compléter ainsi cette classification:

· quatrième génération: les particules et l'ozone (années 90 et 2000)

· cinquième génération: le dioxyde de carbone (années 90, 2000 et au-delà)

Nous retrouvons les mutations géographiques et thématiques des enjeux, de plus en plus difficiles à gérer: d'exclusivement locaux (fumées noires) à régionaux (pluies acides) et enfin mondiaux (changement climatique).

De la conservation locale de la faune et des paysages, on est passé au concept régional de maillage ou de réseau d'écosystèmes à celui, mondial, de biodiversité (néologisme qui date d'ailleurs seulement des années 80). (OCDE 1997: 136) Or, rétrospectivement, nous devons constater que malgré une conservation réussie des espaces37, la perte de la biodiversité se poursuit plus rapidement que dans le passé. Outre la complexité de l'enjeu, les pressions de la croissance et de l'urbanisation ainsi que le manque d'intérêt économique pour adopter des politiques fortes expliquent entre autres ce paradoxe. Nous souhaitons souligner un problème majeur: l'opinion publique ne s'approprie plus la thématique. Au travers des Eurobaromètres spéciaux relatifs à des enquêtes en 1982 (premier en date disponible sur internet), 1988 et 2007, nous avons tenté de définir les fluctuations de la préoccupation de l'opinion publique française pour la disparition des espèces au cours des 30 dernières années. Malheureusement, les données ne sont pas comparables car la question en 2007 est très différente de celle posée en 1982 et 1988. On peut malgré tout définir deux tendances: une hausse de la préoccupation en 1988, suivie d'une baisse de la préoccupation en 2007. Nous relions la hausse de la fin des années 80 à une forte médiatisation d'espèces charismatiques menacées de disparition et de problèmes tels que la déforestation ou la pollution des mers et des océans. Quant à la baisse de la fin des années 2000, nous l'attachons notamment au changement sémantique qui relègue la thématique au domaine exclusif des scientifiques et d'une minorité d'érudits.

Nous observons ainsi une évolution inverse au niveau de l'appropriation sémantique des concepts de nature et d'environnement. Tandis que les composantes de la nature se complexifient avec l'invention de la biodiversité, l'environnement se popularise avec son institutionnalisation.

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