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Evolution des politiques environnementales françaises sur quarante ans

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par Valérie Lacroix
Université Libre de Bruxelles - Institut de Gestion de l'Environnement et d'Aménagement du Territoire - Master en Sciences et Gestion de l'Environnement 2008
  

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2.2. Le contexte des militants

Depuis les années 70, les domaines d'intervention privilégiés des militants de l'écologie politique demeurent le secteur associatif et les partis politiques. L'évolution de ces terrains d'action nous éclaire quant à leur influence, par le biais de l'opinion publique, sur la politique gouvernementale, mais aussi réciproquement quant à leur adaptation au mainstream institutionnel. Nous traiterons en premier lieu du secteur associatif du fait de son influence sur la première phase d'impulsion institutionnelle.

Au niveau associatif, tandis que l'organisation structurelle tend à canaliser et orienter la dynamique contestataire, l'action de mobilisation/médiatisation a la faculté de générer un climat de tension propice à une réaction institutionnelle. Par ailleurs, nous notons que la conjonction de ces facteurs - organisation et mobilisation/médiatisation - amplifie leur impact spécifique.

C'est le cas au tournant des années 70: le regroupement de la Fédération française des sociétés de
protection de la nature (FFSPN)10 en 1968 est suivi de près par leur mobilisation pour la défense du

9 Les Trente Glorieuses est une expression inventée en 1979 par l'économiste français Jean Fourastié pour désigner la période d'expansion économique continue de 1945 à 1973. (Wikipédia)

10 La FFSPN regroupe la Société nationale de protection de la nature, la Ligue de protection des oiseaux et des dizaines d'autres associations à vocation locale ou régionale.

Parc national de la Vanoise entre 1969 et 1971. Saisi par la forte médiatisation autour de la polémique, le Président Pompidou finit par annuler le projet d'aménagement touristique qui menaçait le parc. Mais si cet évènement a certes notablement contribué à l'émergence d'une phase d'impulsion, établir un lien de causalité unilatéral entre l'affaire de la Vanoise et la création du ME, comme le font la fédération victorieuse (FNE) - et l'auteur américain Michael Bess (2003: 83) - nous apparaît comme un raccourci simpliste.

C'est également le cas en 2006 : la constitution de l'Alliance pour la planète, lobby vert beaucoup plus large que FNE11, est suivie la même année par le lancement du Pacte écologique de Nicolas Hulot. Ce dernier menace de se présenter à la présidentielle de 200712 si les impératifs écologiques, notamment la mise en place d'un ME haut placé13, ne sont pas pris en compte par les candidats. Remarquons cependant que le succès du Pacte, signé par pratiquement tous les candidats à l'élection présidentielle et par plus de 700.000 citoyens, est surtout dû à la notoriété de l'animateur de télévision. En effet, en plus de sa popularité liée à 20 ans d'émissions Ushuaia (et compagnie), Hulot apparaît médiatiquement comme le leader d'opinion en matière d'écologie en France. Ni l'adhésion de la Fondation Nicolas Hulot à l'Alliance, ni son départ du groupement après le lancement du Grenelle, n'ont fait grand bruit. Il s'agit pourtant de choix stratégiquement intéressants... mais dont l'analyse dépasserait notre cadre d'étude.

Inversement à ces cas de figure, les agissements du secteur associatif ne nous semblent pas contribuer à la phase d'impulsion que représente le PNE.

Attribuée en 1990, la nouvelle dénomination de la FFSPN, France Nature Environnement (FNE) évoque curieusement la première appellation du ministère de la Protection de la Nature et de l'Environnement! Si le repositionnement conceptuel de la nature sensu stricto à l'intégration de l'environnement semble tardif, notons cependant que la fédération se dédie aux thématiques environnementales depuis 1972 (FNE).

Quant à l'affaire du Rainbow Warrior en 1985, Bess démontre que l'incident est en partie responsable de la mauvaise image environnementale de la France à l'étranger. Si l'affaire secoue certes le gouvernement Fabius, les sondages d'opinion de l'époque indiquent que les Français supportent majoritairement l'Etat et le maintien des essais nucléaires. Pour Greenpeace c'est un véritable flop: faute de membres et de financements, l'ONG se voit contraint de fermer son bureau de Paris en 1987. (Bess 2003 : 33-37)

Né d'une fusion en 1984, le parti Les Verts adopte une attitude globalement passive face à la crise du Rainbow Warrior. Cette stratégie low profile s'avère sage si l'on considère leur forte progression électorale à peine cinq ans plus tard. ...

Mais avant d'entamer l'analyse contextuelle de l'écologie politique, précisons que nous porterons notre attention sur les résultats électoraux des Verts (principal parti écologiste) à divers niveaux territoriaux, en fonction de leur proximité temporelle aux phases d'impulsion institutionnelle. Ce vaste cadre d'analyse nous semble d'autant plus intéressant que le système français de l'élection

11 L'Alliance pour la planète rassemble environ 80 organisations membres, dont France nature environnement, Les Amis de la Terre, Greenpeace, WWF, Réseau Action Climat et, à sa fondation, la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l'homme et le Réseau Sortir du Nucléaire.

12 Hulot obtient 10 % d'intention de vote, dans un contexte de voix serrées entre le candidat de droite Nicolas Sarkozy et la candidate de gauche Ségolène Royal.

13 Le Pacte écologique dénonce l'évolution de l'inter-ministérialité: «Ce qui pouvait être la force de ce ministère, à savoir sa transversalité, est devenu sa faiblesse. » Afin de dépasser le rapport de force inégal avec les ministères plus puissants, Pour Nicolas Hulot et le Comité de veille écologique proposent de placer l'environnement sous la direction d'un vice-Premier ministre chargé du Développement durable qui serait responsable de l'insertion de l'impératif écologique dans l'ensemble des politiques de l'Etat. (Hulot 2007: 199-208)

présidentielle, désavantageant les partis minoritaires, est relativement peu représentatif de la popularité des écologistes.

... Au tournant des années 90, une véritable «vague verte »14 politique submerge la France. La ligne puriste et inflexible d'Antoine Waechter, caractérisée par le slogan « ni droite, ni gauche », attire un électorat déçu par les manigances des partis traditionnels. En 1989, Les Verts obtiennent entre 9 et 15 % aux élections municipales et 10,6 % aux élections européennes. C'est dans ce contexte favorable que l'écologiste Brice Lalonde, à la tête du secrétariat d'Etat chargé de l'Environnement depuis 1988, présente le PNE.

L'influence des scores électoraux des écologistes sur les impulsions institutionnelles des années 1971 et 2007 nous semble par contre bien plus réduite.

Au tournant des années 70, l'écologie politique se forme par la constitution des Amis de la Terre et l'amorce de la lutte antinucléaire. (Bennahmias 1992: 24) Bien que ces actes émanent de marges éparpillées de la société, ils convergent pour former un contre-courant - dans l'esprit de Mai 68. « Cette politisation a été en l'espèce suffisante pour forcer l'accès au champ politique et constituer le problème en enjeu politique: d'abord pris à contre-pied, les autres acteurs politiques ont été conduits à intégrer dans leurs programmes, voire à surenchérir sur elle, la revendication écologique, afin de tenter de désamorcer un mouvement social tendant à s'organiser de manière autonome sur le plan politique; la création d'un ministère s'inscrit alors pleinement dans cette perspective de canalisation et de récupération.» (Chevallier 1999: 30) Nous nuançons cependant cette analyse; soulignons en effet que la première apparition médiatique des écologistes politiques est la candidature à l'élection présidentielle de 1974 de l'agronome tiers-mondiste René Dumont - qui n'obtient que 1,32 % des suffrages. Si la politisation du tournant des années 70 contribue certes à créer un climat propice à l'émergence d'une phase d'impulsion, elle n'en est pas l'élément central.

Avec Dominique Voynet à leur tête, Les Verts opèrent un virage à gauche à partir de 1994. L'alliance avec les socialistes permet certes de placer des ministres à l'Environnement (D. Voynet en 1997, Y. Cochet en 2001)15, et par ce biais de générer de nouvelles politiques environnementales. Mais ce virement de cap divise également Les Verts et entraîne le parti dans la chute de la gauche. Ainsi, alors que Noël Mamère recueille 5,25 % des suffrages à l'élection présidentielle de 2002 - le meilleur score obtenu par un candidat écologiste au premier tour - les choses se gâtent après la défaite du socialiste Lionel Jospin au second tour. Les législatives de 2002 sont désastreuses ... quant aux élections présidentielles de 2007, Les Verts retombe à un score presque aussi bas que celui de Dumont en 1974: 1,57 % !16

En guise de conclusion à notre analyse du rapport entre contextes de militants et institutionnalisation de l'environnement, notons que le processus d'adaptation est bilatéral.

14 En 1981, Brice Lalonde publie un livre intitulé Sur la vague verte. Mais l'expression, qui s'applique mieux à l'époque où Lalonde est secrétaire d'Etat chargé de l'Environnement, sera reprise par les commentateurs de 1989.

15 Les investitures précédentes de candidats écologistes comprennent celle de Brice Lalonde dans le gouvernement de gauche de Michel Rocard (1988-1992) et celle de Corine Lepage (CAP 21) dans le gouvernement de droite d'Alain Juppé (1995-1997).

16 Certains critiques blâment l'intervention politique de Nicolas Hulot, qui aurait fait de l'ombre aux Verts. Hulot a certes prôné une écologie au delà des clivages politiques, symboliquement cautionnée par les candidats au travers de la signature du Pacte écologique. Cependant, il ne faut pas perdre de vue la forte polarité de l'élection présidentielle de 2007: les deux principaux candidats sont des primo-accédants, ce qui les oblige à défendre leurs programmes respectifs avec plus de puissance. Cette particularité a sans doute conduit, dès le premier tour, à une polarisation parallèle de l'électorat. De plus, l'expérience de ministre de l'Environnement de la candidate socialiste Ségolène Royal (1992-1993) avait le potentiel d'attirer l'électorat hésitant entre le vert et le rose.

Ainsi, après de longues tergiversations, Les Verts a entrepris la normalisation des modalités internes de pouvoir à partir des années 90 (Bess 2003: 104). De nombreux auteurs soulignent les processus d'intégration et d'institutionnalisation des associations, notamment par l'acquisition d'une contre- expertise pour tenir tête à la technocratie. (Micoud 1999: 156 ; Lascoumes 1994)

Mais au-delà du fonctionnement des organismes, nous proposons d'illustrer la mutation militante par le positionnement des écologistes face au ME, ceci approximativement aux trois phases de notre cadre d'analyse:

· 1974 : contestation et solutions radicales par le candidat René Dumont: «Le ministère de l'environnement, c'est de la poudre aux yeux ! » (Dumont 1974);

· 1988 : première intégration au pouvoir d'un écologiste : Brice Lalonde17 investit la fonction de secrétaire d'Etat chargé de l'Environnement (gouvernement de gauche);

· 2007: participation du secteur associatif aux tables rondes du Grenelle (gouvernement de droite).

Or, en intégrant davantage le processus de prise de décision, les écologistes accroissent en parallèle le risque de perte de légitimité. Nous avons vu, au travers du cas de l'alliance des Verts avec les socialistes, à quels soubresauts cela peut mener. Nous ne pouvons encore évaluer le feedback définitif du public par rapport à la participation des associations au Grenelle. Cependant, la comparaison des Eurobaromètres spéciaux de 2002 et de 2008 révèle déjà une baisse de la confiance accordée aux associations environnementales (de 44 à 39 %) par les Français - en parallèle à une hausse de la confiance accordée aux scientifiques (de 45 à 52 %).18

En effet, l'assimilation au mainstream implique insidieusement une réaction en chaîne qui remet en question la notion même de militantisme:

Codécision compromis intégration des contraintes socio-économiques affaiblissement des

revendications défection de l'opinion publique.

2.3. Le contexte médiatique

Bien que la diffusion du message écologiste puisse être considérée comme un acte militant, nous traiterons ce niveau séparément compte tenu de la multiplicité des acteurs et de la spécificité de l'outil médiatique. Nous présenterons ensuite un second niveau de sensibilisation véhiculé par les media: les crises écologiques.

La description du processus de diffusion de la conscience écologique par Jean-Paul Bozonnet dévoile que l'évolution des acteurs influe sur la progression du discours écologiste au sein de la société. «L'écologisme mêle énoncés scientifiques et discours militants, et bourgeonne à la lisière des communautés épistémiques, notamment des biologistes. De là, il diffuse dans les médias, l'école ou l'université qui agissent eux-mêmes sur les leaders d'opinion, enseignants, responsables associatifs..., lesquels alimentent la conscience écologique des citoyens ordinaires. Ceux-ci ne sont pas mus par un déterminisme à sens unique, mais forment des groupes de pression, élisent des représentants politiques et influencent la puissance publique. » (Bozonnet 2003)

17 Le cheminement de Brice Lalonde est symptomatique de ce processus d'intégration. Soixante-huitard, il débute sa carrière d'écologiste au sein des Amis de la Terre; vingt ans plus tard, il intègre le gouvernement; en 2007, il est nommé Ambassadeur chargé des négociations sur le changement climatique. (Le Monde, 26/09/07). Notons que son retour sur la scène politique est lié à la nomination au ME de Jean-Louis Borloo, avec qui il avait fondé Génération Ecologie au début des années 90.

18 Notons par ailleurs que les associations de consommateurs bénéficient en France d'une confiance presque aussi importante que les associations environnementales ! (Eurobaromètres 2002 et 2008)

Ainsi, à l'inverse du modèle linéaire de communication de Shannon et Weaver19 (émetteur message récepteur), la communication de l'environnement s'établit dans le temps au travers de boucles de rétroaction par lesquelles s'opère la progression du récepteur en émetteur.

Une rétrospective des principaux auteurs et ouvrages (au sens large) médiatisés depuis quarante ans révèle que l'évolution des ambassadeurs de l'écologisme influe également largement sur le contenu du message intégré. OEuvres symboliques à l'appui, nous présentons ci-dessous les grands courants d'émetteurs/messages précédent les phases d'impulsion institutionnelle.

· Dès les années 50, mais surtout à partir des années 60, les scientifiques tirent la sonnette d'alarme.

o Roger Heim (1952), Destruction et protection de la nature,

o Rachel Carson (1962, traduit en Français en 1968), Printemps silencieux, o Jean Dorst (1964), Avant que nature meure.

· Au cours des années 70 et 80, de grands penseurs des sciences sociales s'emparent du message écologiste. Ils critiquent le modernisme industriel et théorisent des alternatives au système en place.

o Ivan Illich (1973), La Convivialité,

o André Gorz (1975), Ecologie et politique,

o Jacques Ellul (1988), Le bluff technologique.

· Au cours des années 90 et 2000, le développement massif des media audiovisuels20 permet à des personnalités médiatiques de se positionner comme de véritables leaders d'opinion en matière d'environnement. Pragmatiques, ils soutiennent et proposent des solutions win-win intégrées au système.

Les années 2000 connaissent également un retour de l'expertise scientifique, lié à la dominance de l'enjeu climatique. Hulot arme stratégiquement sa Fondation d'un Comité de veille écologique, composé de scientifiques de renommée aptes à intervenir sur toutes les thématiques environnementales. Ils co-rédigent plusieurs ouvrages, signés Nicolas Hulot en police large afin d'attirer le public.

o Nicolas Hulot (2002), Combien de catastrophes avant d'agir?, o Documentaire avec Al Gore (2005), Une vérité qui dérange,

o Nicolas Hulot (2007), Pour un Pacte écologique.

Notons qu'en parallèle à ces grands courants de diffusion, une sensibilisation en filigrane ressort des émissions de Jacques-Yves Cousteau et de Nicolas Hulot. Océanographe, Cousteau réalise films et documentaires - notamment, le Monde du Silence, Palme d'or au Festival de Cannes en 1956, et les multiples aventures à bord de la Calypso -, ce qui lui permet de mesurer l'ampleur des bouleversements environnementaux de 1942 à 1997 ! Journaliste, Hulot fait voyager les Français au bout du monde dès 1987, au travers des émissions successives Ushuaïa, le magazine de l'extrême, Opération Okavango et Ushuaïa Nature. Cousteau et Hulot, que rien ne relie au départ, ont développé des traits communs:

· de conquérants de la nature, ils deviennent écologistes au fil de leurs voyages;

· ils sensibilisent le public par le biais de l'aventure et de l'émerveillement;

19 Apparu en 1948 dans Théorie mathématique de la communication.

20 Un sondage de l'Eurobaromètre 2008 sur les principales sources d'information environnementale indique qu'en France, les films et les reportages à la télévision en représentent pas moins de 45 %, arrivant en deuxième position derrière le JT, contre seulement 6 % pour les livres ! (TNS Opinion & Social 2008: 109)


· ils font pression pour la cause environnementale au travers de l'associatif et de l'international (Cousteau à Rio, Hulot à Johannesburg) mais préfèrent, en définitive, ne pas s'engager en politique;


· leurs positions sont largement controversées: Cousteau pour son soutien aux essais nucléaires dans le Pacifique Sud et pour son déni de la gravité du trou dans la couche d'ozone; Hulot - l'« hélico-logiste» selon les adeptes de la décroissance - pour ses collaborations avec le secteur privé (TF 1, EDF, ...) ; mais ils demeurent extrêmement populaires.

Ainsi, ils agissent comme des capteurs/retransmetteurs de l'évolution de leur époque. Leur emprise sur l'inconscient collectif des Français a largement contribué à dépasser la perception anthropocentrique de la nature, encore très présente au début des années 70.

Le titre de l'ouvrage Combien de catastrophes avant d'agir de Nicolas Hulot, choisi à la suite de l'explosion de l'usine AZF à Toulouse en 2001, est symbolique de la portée médiatique du thème de la catastrophe. Dans le cadre de notre recherche, nous lui préférons le terme moins sensationnel de «crise» car il implique la notion de gestion.

Nous avons basé notre typologie des crises écologiques sur la Chronologie des problèmes environnementaux à retentissement international par le Centre International de Recherche sur l'Environnement et le Développement (CIRED).

La fin des années 60 est marquée par l'émergence des crises écologiques perçues comme telles par l'opinion publique suite à leur médiatisation. La catastrophe à la raffinerie de pétrole de Feyzin en 1966 est considérée comme le premier accident industriel en France. «Il marque un tournant en France car il met brutalement en lumière les risques inhérents aux grandes installations industrielles, en plein développement à l'époque, et ses conséquences sont considérables dans bien des domaines.» (Wolpin 2007: 60) Cet accident est suivi de près par le naufrage du pétrolier Torrey Canyon en 1967. Diffusées par la télévision, les images de la marée noire souillant les côtes britanniques et françaises choquent la France et l'Europe.

Les décennies 70 et 80 connaissent une amplification des accidents pétroliers - Amoco Cadiz (1978), Exxon Valdez (1989) - et industriels - Bhopal (1984), Sandoz (1986) -, mais aussi l'avènement d'accidents nucléaires - Three Mile Island (1979), Tchernobyl (1986). Avec la maîtrise des risques, les accidents industriels et nucléaires sont en régression à partir des années 90. Par contre, les accidents pétroliers se maintiennent - Erika (1999), Prestige (2002).

A partir de la fin des années 90, les évènements climatiques extrêmes prennent le dessus: tempête (1999), canicule (2003), inondations en Europe (2005), ouragan Katrina dévastant la Nouvelle-Orléans (2005).

Nous montrerons comment se décline l'influence des crises écologiques sur l'opinion publique dans le point suivant.

Pour conclure sur le contexte médiatique, notons que malgré la corrélation de l'outil, les deux niveaux étudiés intègrent l'opinion publique par un rythme opposé : progressif et en profondeur pour la diffusion du message écologiste, brusque et réactif pour les crises écologiques.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein