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La presse écrite régionale au Burkina: Etat des lieux des journaux bobolais

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par Moussa SANON
Université de Ouagadougou / Burkina Faso - Maîtrise en Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication 2005
  

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II- ETAT ACTUEL DES PUBLICATIONS

Le marché burkinabè est un endroit où se côtoient des productions d'origines diverses.

La ville de Bobo-Dioulasso est approvisionnée en journaux locaux, nationaux et étrangers. On recense aujourd'hui une douzaine de publications ayant leurs sièges à Bobo-Dioulasso. Ce sont : L'Express du Faso, Libération, Le Messager, La Gazette de Sya, Bobo Koura, Le Cotonnier, Construire ensemble, Entouka, Al Maïdane, Alléluia Africain, Le Nassoi's, Hourra. Bien entendu cette énumération ne prétend pas à l'exhaustivité. Il s'agit là des plus connus.

A- Typologie des titres

Une étude typologique des titres revient à les énumérer en les classant en trois grandes catégories :

- La première catégorie regroupe les journaux d'information générale ;

- La deuxième catégorie concerne les journaux d'information institutionnelle ;

- La troisième catégorie englobe les journaux émanant d'associations religieuse, syndicale ou scolaire.

1- Les journaux d'information générale

Ils constituent une source d'information sur les événements d'actualité régionale, nationale ou internationale et destinée au public.


· L'Express du Faso

C'est le seul quotidien burkinabè édité à Bobo-Dioulasso dans une ville autre que Ouagadougou. C'est aussi le seul quotidien créé après 1991 et qui survit35(*). Le premier numéro de L'Express du Faso est paru le vendredi 23 octobre 1998. Ce numéro avait été tiré à environ 1500 exemplaires et vendu à 150 francs CFA36(*).

Le premier Directeur de publication de L'Express du Faso s'appelait Yacouba BARO N° 2, un opérateur économique de la ville. Mountamou KANI alors rédacteur en chef depuis la création du journal remplacera en 2000 Yacouba BARO N° 2 au poste de directeur de publication. Théophane Désiré SAWADOGO assurera la rédaction en chef. Le 19 février 2001, les postes de Directeur de publication et de la Rédaction en chef changent à nouveau de titulaires. Jacques BAMA, enseignant à la retraite, prend la tête du journal. Mountamou KANI redevient Rédacteur en chef.

La naissance et l'existence de L'Express du Faso sont dues à des relations personnelles d'un groupe d'individus nourris d'idées et de convictions communes. La création du journal répond à cet objectif37(*) qui est de participer par l'information au développement de la ville de Bobo-Dioulasso, capitale économique du Burkina Faso.

Le choix du titre L'Express du Faso n'a pas été fait au hasard. Cependant, le titre choisi ne reflète pas la vocation régionale du journal. Les promoteurs de L'Express du Faso se méfient-ils de cette connotation régionaliste. « Il faut bannir de l'esprit des gens le mot régionalisme. On avait pensé donner le titre de «L'Express de l'Ouest» ou «L'Express de Bobo» au journal. Après nous avons vu que tous ces deux titres mettaient trop en évidence le caractère régionalisme ou revendicateur. C'est pour ces raisons que nous avons retenu le titre de L'Express du Faso qui est plus nationaliste pour diriger nos idées. On pouvait maintenir «L'Express de l'Ouest» ou «L'Express de Bobo», mais c'est nous qui l'avons voulu ainsi », explique Mountamou KANI, Rédacteur en chef et membre fondateur du journal. Des journaux aux titres exprimant un caractère clairement régionaliste existe bel et bien dans le paysage médiatique burkinabè. « Si on nommait notre journal `'L'Express de l'Ouest'' ou `'L'Express de Bobo'', cela allait susciter beaucoup de commentaires. Ce qu'on peut interpréter pour ailleurs, ce ne serait pas peut-être de même pour Bobo »38(*), conclut monsieur KANI sur la question du titre de L'Express du Faso, le quotidien bobolais.

L'Express du Faso a commencé à 8 pages ; format 35 cm x 25 cm. A son premier anniversaire, il passe à 12 pages toujours avec le même format. Les 8 pages à l'époque s'expliquaient par le contexte de moyens insuffisants dont disposait le journal. A part la rédaction des articles, tous les travaux de fabrication du journal (saisie - montage - édition) étaient réalisés par l'imprimerie de la Savane39(*) à Bobo-Dioulasso. En juillet 1999, L'Express du Faso a eu des ordinateurs lui permettant de faire la saisie et le montage des textes. L'imprimerie de la Savane assurait seulement la tâche d'édition du journal. Un mois après l'acquisition des équipements informatiques, un désaccord rompt le contrat entre le journal et son imprimerie. Désormais, L'Express du Faso sera édité à l'imprimerie Plazza40(*). En avril 2001, l'imprimerie Nidap41(*) (toujours dans la même ville) est chargée d'éditer le journal. A cette imprimerie le format 32 cm x 22,5 cm est adopté.

De juillet 2001 jusqu'au mois d'octobre de la même année, L'Express du Faso avait cessé de paraître dans les kiosques à journaux. Cette interruption momentanée était due aux travaux d'installation d'une imprimerie. Depuis lors, le quotidien bobolais possède sa propre imprimerie.

La manchette de la Une de L'Express du Faso a changé pour une première fois en octobre 2000, puis pour une seconde fois en janvier 2004 avec un nouveau format (32,3 cm x 24,8 cm). « Ces différents changements ont pour but d'apporter une amélioration à la présentation physique du journal »42(*).


· Libération

Ce journal a été créé en août 1998. Il a été reconnu officiellement par

récépissé n° 630/PF.

Le premier numéro de Libération paru dans les kiosques, date du mercredi 19 août 1998. L'assassinat de Norbert Zongo43(*) contribuera à faire connaître ce journal dans le paysage médiatique bobolais où les lecteurs cherchaient à avoir des informations sur ce crime odieux.

Le Directeur de publication de Libération est Hamed ZERBO, un ancien collaborateur des journaux Le Matin (aujourd'hui disparu) et du Pays.

Libération a vocation « à couvrir l'actualité nationale et ne se cantonne pas à l'information régionale »44(*).

Libération a une périodicité hebdomadaire et paraît chaque mercredi.

Depuis sa création, le journal est tiré à Ouagadougou, « cela, compte tenu du coût de l'imprimerie »45(*), affirme son Directeur de publication. Quant au montage, il était également réalisé à Ouagadougou. C'est à partir de l'année 2000, avec l'acquisition d'un ordinateur que le journal a commencé à être monté à Bobo-Dioulasso.

La pagination du journal a connu des variations. Les tous premiers numéros (N° 000 et 001) étaient à 8 pages. Le N° 002 faisait 10 pages. C'est à partir de 1999 que le nombre de pages de Libération est passé à 12. Quant au format, il n'a jamais changé.

Libération dont le siège a toujours été à Bobo-Dioulasso n'avait pas de locaux à ses débuts. « On collaborait avec un journal de la place (Le Pays) »46(*) affirme son Directeur de publication. Ce n'est qu'en 2000 que le journal disposera de locaux, sis derrière la Banque internationale du Burkina (BIB).

Libération a connu un procès intenté par le maire de l'arrondissement de Dafra, Souleymane SANOU. En 2001, le maire de cet arrondissement de Bobo-Dioulasso a déposé une plainte contre Libération pour diffamation47(*). Le procès s'est déroulé en février 2002 après plusieurs reports de date. Le verdict du jugement a condamné Libération à payer 1 franc CFA symbolique pour dommages et intérêts au maire de Dafra.


· Le Messager

Le Messager est un hebdomadaire d'information générale paraissant tous les jeudis à Bobo-Dioulasso. Ce journal a débuté en 2000 sous le nom de Matin plus. C'est en fin 2000 qu'il adoptera le titre actuel.

« Le Messager a pour vocation de diffuser prioritairement des nouvelles régionales, celles qui concernent Bobo-Dioulasso »48(*), affirme son Directeur de publication, Seydou DIABO. Ce journal a une parution très irrégulière.


· La Gazette de Sya

La Gazette de Sya est une propriété de l'Agence Macuss fondée par Sékou KONE. Les activités de cette agence de communication sont principalement la fabrication de supports publicitaires et du produit journal La Gazette de Sya.

La Gazette de Sya a été créée en 2001. Elle a été reconnue officiellement par récépissé N° 1851/PF/2001. Son premier numéro (N° 000) date du 15 février 2002.

Le journal a pour vocation la diffusion de l'information de proximité à l'endroit des habitants de la ville de Bobo-Dioulasso49(*).

La Gazette de Sya est un bimensuel. Mais sa périodicité reste irrégulière compte tenu des problèmes financiers pour l'impression et de la difficulté à trouver des annonces publicitaires.

La Gazette de Sya utilise du papier blanc pour la couverture et du papier-journal pour les pages intérieures, « cela, pour permettre aux lecteurs de pouvoir conserver durablement le journal »50(*).

La Gazette de Sya n'a jamais changé de format. Elle est toujours composée sur 12 pages, avec une Une en rouge et noir et est vendue à 200 francs CFA. Ce prix également n'a jamais changé. C'est l'imprimerie de la Savane qui a toujours édité le journal. Le montage était réalisé dans les secrétariats publics de Bobo-Dioulasso.

L'agence Macuss a commencé à monter elle-même le journal à partir de novembre 2002.

* 35 Ces quotidiens disparus sont : Le journal du soir et 24 Heures

* 36 Depuis le 5 janvier 2004, le journal est vendu à 200 francs CFA.

* 37 Lire aussi L'Express du Faso N°000 du vendredi 23 octobre 1998, Editorial « Notre contribution », p.1

* 38 Extrait d'entretien du 7 août 2003.

* 39Cette imprimerie réalisait un exemplaire du journal à 140 francs CFA.

* 40 Cette imprimerie réalisait un exemplaire du journal à 90 francs CFA.

* 41 Idem

* 42 Mountamou KANI, Extrait d'entretien du 7 août 2003.

* 43 Norbert ZONGO était journaliste et Directeur de publication du journal L'Indépendant. Il a été retrouvé mort avec trois de ses compagnons le 13 Décembre 1998 sur la route de Sapouy.

* 44 Serge Théophile BALIMA et All., op.cit., p.26

* 45 Extrait d'entretien du 17 août 2004.

* 46 Idem

* 47 Cela concernait une affaire de parcelle d'une association à Bobo-Dioulasso : l'association mandaressi. Le maire avait retiré la parcelle qui devait servir de siège à cette association sous prétexte qu'elle n'était pas mise en valeur et l'avait attribuée à la BIB. Les propos de l'un des membres de l'association relayés par Libération accusaient le maire d'avoir retiré la parcelle sans raison valable pour ses propres intérêts. Or en ce qui concerne la situation des parcelles dans la ville de Bobo-Dioulasso, un maire dispose du plein pouvoir pour retirer une parcelle non mise en valeur depuis plusieurs années.

* 48 Extrait d'entretien du 16 septembre 2004.

* 49 Lire Editorial, La Gazette de sya N°000 du 15 février au 28 février 2002, p.2 et l'entretien de son Directeur de publication à Sidwaya N°4801 du mercredi 23 juillet 2003, p.31.

* 50 Sékou KONE, extrait d'entretien du 24 septembre 2004.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand