WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Inspection des denrees alimentaires

( Télécharger le fichier original )
par Lydie Flore SOULOUNGANGA DIBOTY
E.P.C.A. - Inspecteur Concurrence et Consommation 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section 1 : Faiblesses en matière d'application des textes légaux

Durant le stage, nous nous sommes efforcé d'apprécier dans ses moindres contours, l'authenticité de la méthode de l'inspection des denrées alimentaires appliquée par la DGCC. Le choix du développement d'un contrôle des denrées alimentaires en République Gabonaise par la DGCC est fait dans ce mémoire à cause du temps et de la complexité d'un tel exercice. Toute proportion gardée, la technique de l'enquête suit la même procédure, à quelques détails près.

C'est ainsi que nous avons pu le morceler en trois principales parties :

Une phase dite « Terrain » : L'objectif étant d'apprécier les éléments déclenchant une enquête ou un contrôle de la DGCC, la formation des équipes, la compétence des équipes, les techniques d'approche des zones assignées à chaque groupe, ... Une phase dite « Réception » : Les personnes qualifiées pour recevoir les opérateurs ayant contrevenu à la législation en vigueur, les différentes transactions DGCC/ opérateurs économiques, la clôture des dossiers montés sur le terrain, la procédure administrative et judiciaire en cas de mésentente entre les parties, ... Une phase dite « Instruction au Tribunal » : Le montage d'un dossier contentieux, les circuits empruntés par celui-ci, la chose jugée, ...

Ces trois étapes nous ont permis de mieux apprécier, dans les détails, les différents dispositifs de commencement et les principaux points saillants d'une inspection de denrées alimentaires effectuée par la DGCC.

Section 2 : Rapport de force entre les moyens et les missions

Les inspections effectuées par les agents de la Direction Générale de la Concurrence et de la Consommation sur les denrées alimentaires ne sont pas des expertises techniques qui donnent lieu à la délivrance d'un certificat de conformité. Elles portent essentiellement sur les éléments apparents de la sécurité, de la salubrité et de la conformité. Par conséquent, la détection de vices ou de dégradations non apparentes ne relève pas de leur compétence. Celles-ci s'inscrivent :

Soit dans le cadre d'une procédure judiciaire ;

Soit dans le cadre d'une procédure administrative.

Si des infractions sont relevées, les procès verbaux et les rapports établis par les enquêteurs sont destinés au Procureur de la République qui décide seul des suites à leur donner.

Au regard de ce qui précède, il y a lieu de s'arrêter et de s'interroger sur les éléments déclencheurs d'une inspection (exclusivement le contrôle), ainsi que des différentes suites données aux dossiers montés. Dans un premier temps, nous avons observé de nombreux manquements qui contribuent à éloigner le consommateur de la DGCC et à maintenir le flou quant aux relations avec les opérateurs économiques. Si l'on devrait considérer les relations d'interdépendances qui lient la DGCC, les opérateurs économiques et les consommateurs, on s'apercevrait tout de suite qu'il s'agit de rapports triangulaires dont les trois sommets sont occupés par chaque facteur mis en relief.

Le flou relationnel ainsi entretenu par chacun ne contribue en rien à faciliter la solidité de ce triangle. Or, les côtés qui symbolisent ici les interdépendances sont fragilisés par le repli et la méconnaissance des droits et devoirs de tout un chacun. En d'autres termes, la DGCC ne communique pas suffisamment avec ses partenaires économiques () et ne sensibilise pas assez la population qu'elle est censée protéger des produits impropres à la consommation. Elle est perçue par les opérateurs économiques d'une part, comme un simple moyen coercitif du Gouvernement en matière de réglementation de prix. Elle est vue d'autre part par les consommateurs comme une tour forte inaccessible. Cette dernière assertion est rendue vrai par l'exigence de l'administration des prix, pour toute manifestation de consommateur abusé, la production d'une plainte écrite qui déclencherait une action pas toujours systématique. Il

apparaît donc que ce procédé de production de plainte écrite occasionne le mutisme des consommateurs qui ne voient pas l'intérêt d'actionner un contrôle des agents de la DGCC. Bien qu'étant une administration de terrain, la DGCC n'assure pas des permanences téléphoniques à toutes heures de la journée, a fortiori elle ne peut être jointe via un site Internet. La DGCCRF, supposé être un service de l'État garantissant impartialité et égalité de traitement sur l'ensemble du territoire, est présente uniquement dans les principales villes du Gabon où elle ne s'intéresse particulièrement qu'aux établissements ayant pignon sur rue.

Mais en cas de réaction de cette dernière (même dans le cadre de ses missions régaliennes), une fausse note apparaît toujours. D'après nos investigations, il est arrivé que dans une équipe diligentée pour une inspection (contrôle), la présence d'un agent non assermenté dans le dit groupe pouvait être la cause d'annulation d'un contentieux judiciaire. Or l'insuffisance de personnels qualifiés et assermentés appartenant au corps de la DGCC ne permet pas aujourd'hui de couvrir efficacement tous les secteurs d'activité, voire tous les opérateurs économiques (formels et informels) implantés sur toute l'étendue du territoire national.

Concernant les inspections établies, un formalisme ne contribuant pas à dissuader les fraudeurs s'est installé au sein de cette direction. Les contrôles généraux, suivis de ceux dits spécifiques, sont prévisibles et connus de tous. Entre deux contrôles, les opérateurs économiques pour les plus véreux, ont toute la latitude d'écouler sur le marché tout type de denrées alimentaires, même ceux pouvant constituer un danger pour les consommateurs.

Dans le domaine spécifique de l'inspection des denrées alimentaires en République Gabonaise, la DGCC n'est pas la seule administration chargée de veiller à l'innocuité des produits alimentaires. Elle se voit aider en cela par d'autres administrations comme la Direction Générale de l'Agriculture, la Direction du Génie Sanitaire et de l'Hygiène Publique, le Service de la Qualité et de l'Inspection Sanitaire (SQIS) de la Direction Générale des Pêches et de l'Aquaculture et les Mairies. Malgré cette présence de l'Etat, au moyen de plusieurs administrations, force est de constater que la qualité des denrées alimentaires ne va pas en s'améliorant à cause des actions éparses et individualistes de chaque département. Le manque de concertation à ce niveau est plutôt pesant pour les opérateurs qui estiment qu'ils ont trop d'amendes à payer, qu'ils soient réguliers ou non. Il semble aujourd'hui que la position dominante et la plus partagée de tous est l'informel, avec tout ce qu'on peut constater comme dérapage, et ceci au détriment des intérêts économiques des consommateurs.

L'issue finale d'un contentieux né de la volonté manifeste d'un opérateur ayant contrevenu à la réglementation de s'acquitter d'une pénalité, n'est pas toujours certaine. Si la DGCC effectue son travail en suivant la procédure légale d'instruction de ce dossier, il apparaît qu'elle ne maîtrise pas toujours le fin mot de l'opération. Elle se voit le plus souvent exclu totalement de la continuité l'action, et n'est pas de même informée de la chose jugée.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo