WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Etude du projet de reboisement de palétuviers rhizophora en basse-casamance (sénégal) par l'ONG océanium.

( Télécharger le fichier original )
par Nicolas FAUGERE
ISTOM - Ingénieur en Agro-Développement International 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II.1.3. L'augmentation de la salinité du fleuve peut diminuer la ressource

halieutique disponible à long terme

La ressource en poisson est affectée par l'augmentation de la salinité dans le fleuve, indépendamment de la disparition de la mangrove. « L'acclimatation à la salinité et à ses variations implique les mécanismes d'osmorégulation. Ces processus vont engendrer des dépenses énergétiques fonction de l'intensité et de la durée de la perturbation. Ces perturbations auront des répercussions directes sur les caractéristiques biologiques des individus et des populations (croissance et reproduction) » (LAE, et al., 1992). La reproduction peut être ralentie. Dans ce cas la ressource halieutique disponible diminue quand l'effort de pêche augmente.

II.1.4. L'abandon des rizières a conduit à leur salinisation

Certaines rizières ont été abandonnées. « En quelques années, des paysans-pêcheurs diola, sont devenus des pêcheurs maritimes à plein temps » (CORMIER-SALEM, 1994c). Nous ne contestons pas que la dégradation de l'environnement a contribué à amplifier et accé1érer les processus de salinisation des rizières. Nous suggérons simplement que l'abandon des rizières a contribué à la salinisation des 2.400 hectares de rizières salées de Casamance (DIEDHIOU, 1999).

Pour protéger les 15.000 hectares (DIEDHIOU, 1999) contre la salinisation des rizières, nous proposons d'agir aussi sur le contexte économique. Les mauvaises récoltes des années de sécheresses ont poussé les casaçais à se tourner de plus en plus vers la pêche38 et à abandonner peu à peu la riziculture39 (CORMIER-SALEM, 1986). Un défaut d'entretien des rizières peut être la cause de leur salinisation : « les systèmes d'aménagement des mangroves permettant la riziculture n'ont pu résister à la crise faute de main-d'oeuvre suffisante et ont été progressivement abandonnés par les populations » (BOSC, et al. 1998)

II.1.5. Les grands projets rizicoles ont détruit la mangrove à Rhizophora

L'enjeu économique est de taille puisque les importations de riz représentent un tiers du déficit total de la balance commerciale en 1995 (LINARES, 1989). La zone éco-géographique de Casamance totalise 61% de l'ensemble des terres destinées à la riziculture, mais elle ne contribue qu'à hauteur de 29 % de la production nationale (LINARES, 1989). Les projets d'aménagement rizicole de 1963 aux années 1990 ont procédé à l'abattage systématique des palétuviers sur plusieurs centaines, voire des milliers d'hectares de mangrove pour l'établissement de nouvelles rizières (DIEDHIOU, 1999).

En 1963 le Sénégal fait appel à l'assistance technique étrangère, notamment au projet danois International Land Consultant (ILACO) pour mettre en oeuvre sa « politique de rattrapage » dont les volets sectoriels s'appuyaient sur les potentialités agronomiques de chaque région du pays. Ce projet entreprit des actions de grande portée sur les vallées de Nyassia, de Kamobeul et de Guidel, des aménagements de moindre importance dans les vallées de Baïla, de Bignona, de Tobor et, un peu plus timidement, sur les bolon du Soungrougrou, sur la rive nord du fleuve (DIEDHIOU, 1999). Le projet menait des essais d'application du modèle hollandais de poldérisation des sols.

38 « Source de revenus monétaires importants, la pêche est de plus en plus « prioritaire » pour certains jeunes qui, corrélativement, négligent les travaux des champs » (CORMIER-SALEM, 1986).

39 On remarque que la pêche continue même en hivernage dans un rayon de 5 à 10 km autour des villages (CORMIER- SALEM, 1986)

FAUGERE N. 2009. Étude du projet de reboisement de palétuviers Rhizophora en Basse-Casamance (Sénégal) par l'ONG Océanium de
Dakar. Mémoire de fin d'étude d'ingénieur en Agro-Développement International (ISTOM). 96p.

Par la suite, deux missions chinoises se sont succédé. La première de 1963 à 1972 a réalisé des casiers de démonstration de culture de riz d'eau douce. La deuxième, de 1973 à 1979, initia les premières constructions hydro-agricoles notamment les petits barrages anti-sel de Diagnon, Mangacounda et celui de retenue de Tamp. Le PIDAC (Projet Intermédiaire puis Intégré de développement Agricole de la basse Casamance en 1974 a permis la construction de 29 digues anti-sel et par conséquent la récupération de 300 hectares de terres rizicoles salées et la protection de 8.000 hectares. Il a été successivement financé par le FED, le PNUD et l'USAID.

Les années 1980 ont vu la naissance de grands barrages notamment celui de Guidel mis en service en 1983 et celui d'Affiniam mis en service en 1988. Seulement, les constructions de ces ouvrages n'ont pas été suivies d'un aménagement en amont suffisant qui aurait permis une réelle valorisation des terres (DIEDHIOU, 1999).

Au début des années 1990, devant l'échec de ces aménagements, et face aux restrictions budgétaires, la tendance a été de multiplier les petits aménagements réalisables partout où une source et une dénivellation suffisante sont constatées sur des petits bassins secondaires et tertiaires menacés par la salinité (DIEDHIOU, 1999). En plus d'avoir montré que « les micro- barrages ont un taux de rentabilité beaucoup plus élevé que les grands barrages comme Guidel40 » (DIEDHIOU, 1999), la politique de relance de l'agriculture proclamée par l'Etat du Sénégal a cherché à s'appuyer sur l'agriculture vivrière et les micro-entreprises rurales pour lutter plus efficacement contre le déficit vivrier et le déséquilibre de la balance commerciale du pays (DIEDHIOU, 1999). De nombreux petits barrages dotés d'ouvrages évacuateurs ont été réalisés dans différentes vallées de la Casamance avec le projet de Développement Rural de la Basse Casamance (DERBAC), le Projet pour la Gestion de l'Eau dans la zone Sud (PROGES), le projet Kamobeul Bolon41 et, le Projet de Développement de la Vallée de Baïla42. Divers programmes ont contribué à la fin des années 90 à la promotion de l'utilisation de variétés de semences améliorées comme le projet WINROCK-ISRA et le PROGES (Projet de gestion de l'eau dans la zone sud).

BLESGRAAF (2006) confirme et illustre dans le schéma ci-après, que la construction des grands barrages de Basse-Casamance (Guidel, Affiniam) conduit à une sédimentation en aval du barrage et diminue la surface de mangrove en amont et en aval du barrage.

40 Ce sont les études comparatives menées par HARZA sur quatre barrages en Casamance (un grand et trois petits) qui ont permis de tirer une telle conclusion. En effet, ces études ont montré que le grand barrage de Guidel avait un taux de rentabilité de 9% en saison pluvieuse et de -3% en saison sèche. Comparativement, les petits barrages de Birkama avaient un taux de rentabilité respectif de 47% et 22%, les petits barrages du Soungroungrou 19,8% et 0,9% et, enfin, le petit barrage de Simbandi Balante 40% et 22%.

41 Cofinancé par le Sénégal et la république populaire de Corée avec comme réalisation la mise en valeur de 6138 hectares de terres douces rizicultivables, la réalisation de 77km de digues anti-sel ceinture, de 157 km de pistes de production et de 173 km de canaux de drainage

42 Financé par la BOAD (banque ouest africaine de développement) et le Sénégal, qui a permis d'aménager 300ha de terres contre une prévision dans l'étude de faisabilité de 31.000 hectares de terres.

FAUGERE N. 2009. Étude du projet de reboisement de palétuviers Rhizophora en Basse-Casamance (Sénégal) par l'ONG Océanium de
Dakar. Mémoire de fin d'étude d'ingénieur en Agro-Développement International (ISTOM). 96p.

Schéma 10 : Impact d'un barrage anti-sel d'Affiniam sur la mangrove (BLESGRAAF, et al., 2006).

On note qu'entre 5 ans et 30 ans après la construction du barrage la surface de mangrove morte s'agrandit. La construction du barrage d'Affiniam a donc participé à la diminution de la surface de Rhizopho ra.

FAUGERE N. 2009. Étude du projet de reboisement de palétuviers Rhizophora en Basse-Casamance (Sénégal) par l'ONG Océanium de
Dakar. Mémoire de fin d'étude d'ingénieur en Agro-Développement International (ISTOM). 96p.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand