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Identification et analyse des différents travaux entrepris dans le cadre de la gestion de la biodiversité végétale dans le département du sud de 1980 à  2000

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par Jean-Pierre ALADIN
Université d'Etat d'Haiti ( UEH) - Ingénieur agronome 2002
  

Disponible en mode multipage

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Université d'Etat d'Haïti

(UEH)

Faculté d'Agronomie et de Médecine Vétérinaire

(FAMV)

Département de Ressources Naturelles et Environnement

(RNE)

Identification et analyse des différents travaux entrepris dans le cadre de la gestion de la biodiversité végétale dans le département du Sud de 1980 à 2000

Mémoire

Présenté par ALADIN Jean -Pierre

Pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur Agronome.

Option : RNE

Juin 2005

DEDICACE

Ce mémoire, considéré comme le fruit de mes années d'études, est dédié spécialement à :

· Mon créateur, le Dieu tout puissant qui m'a donné l'énergie et l'intelligence nécessaires pour pouvoir réaliser un tel travail ;

· Mes parents, M et Mme Ovide ALADIN qui se sont battus corps et âme pour que je devienne ce que je suis aujourd'hui ;

REMERCIEMENTS

La réalisation de ce document a été rendue possible grâce aux appuis et efforts conjugués tant de mes parents, amis que de mes conseillers scientifiques et des institutions qui en ont contribué. En reconnaissance de tous ces bienfaits, mes remerciements s'adressent  à:

· Dieu qui m'a comblé de grâce et de bénédiction au cours de mes années d'études ;

· Mes parents qui ont consenti d'énormes sacrifices pour mon éducation et mon instruction ;

· Mon conseiller scientifique M. Jean-Arsène CONSTANT Ing-Agr DEA qui a fait montre de sa grande volonté de collaboration surtout dans mes moments de découragement en apportant une précieuse contribution à la réalisation de ce travail ;

· Tous les professeurs de la FAMV plus particulièrement ceux du Département des Ressources Naturelles et Environnement ;

· Comité Protos Haiti (CPH) pour son support financier ;

· Mme Nicoln VERDIER ALADIN, M. Emmanuel JEAN-PIERRE et M. Fritznel JOSEPH pour leurs supports et conseils ;

· Mes frères et soeurs pour leur support de tout genre spécialement Paulane depuis mon initiation à la faculté jusqu'à la réalisation de ce travail ;

· Toute la promotion Galaxie spécialement Abdel ABELLARD, Marc-André VOLCY, Rincher FLEURANT-FILS et MICHEL Newton pour leur encouragement.

· Mon club de travail composé de ACCILUS Erick, FONTULME Bellot, LEGOUTE Hitler et moi

· Et enfin à tous ceux qui d'une façon ou d'une autre ont contribué à la réalisation de ce document.

RESUME

Ce travail de recherche consiste à faire une identification et une analyse des différentes activités entreprises dans le but de gérer la biodiversité végétale dans le département du sud de 1980 à 2000. Son objectif est d'inventorier les interventions et de les analyser dans le but d'apporter des recommandations. Il est effectué aussi dans le but de produire un document formel dans lequel figure tout ce qui est déjà réalisé afin de les vulgariser et d'éviter toute éventuelle duplication.

Une enquête a été menée en trois phases après avoir fait des recherches bibliographiques. D'abord, au niveau des institutions normatives ou de financement, ensuite auprès des organismes d'exécution et enfin sur le terrain ou une vérification a été entreprise pour confirmer la réalité. Cette dernière a été faite pour donner plus de force aux résultats. Le choix des organismes à enquêter a été opéré suivant des critères pré-définis dans une fiche d'enquête élaborée à cette fin. Le choix de la zone à vérifier s'est fait en fonction de la fréquence des interventions reçues, son accessibilité pour mener l'enquête et la diversité des localités touchées.

D'après les résultats, il est déduit que le potentiel végétal endémique du département du sud n'est pas négligeable car il contient une florule de deux cent soixante neuf (269) plantes de plusieurs catégories. Cependant, la réalité ne témoigne pas les résultats des études déjà faites. On a recensé environ treize (13) organismes intervenant dans la gestion de la biodiversité végétale soit par leur financement, soit par leur encadrement ou leur action directe sur le terrain. Leurs interventions se manifestent par dix-sept (17) projets. Les paramètres de gestion de la biodiversité végétale touchés sont: Aménagement et gestion des aires naturelles, protection et multiplication d'espèces végétales, conservation et restauration du patrimoine naturel.

Seulement 6,67 % de la masse végétale totale fait l'objet de ces travaux mais elles ne sont pas des espèces endémiques sauf une seule. L'espèce trouvée dans la vérification sur le terrain est le bois rouge de nom scientifique Carpodiptera simonis. Il pousse partout dans la zone à des situations différentes.

L'analyse de la répartition révèle une forte concentration des interventions dans la partie occidentale du sud, surtout à Camp-Perrin, Macaya et ses environs. Ceci constitue une source de diminution de la flore. On a négligé presque totalement la partie orientale et les espèces endémiques.

Dans le futur, il faudra bien qu'on tienne compte du statut phytogéographiquue des espèces à multiplier, sélectionner des zones nécessiteuses d'interventions afin de ne pas agir en vain et éviter la duplication.

TABLE DES MATIERES

DEDICACE i

REMERCIEMENTS II

RESUME III

TABLE DES MATIERES IV

LISTE DES TABLEAUX VII

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS VIII

LISTE DES ANNEXES X

I- INTRODUCTION 1

1-1. Problématique et justification 1

1-2. Objectifs 2

1-2-1 OBJECTIF GÉNÉRAL 2

1-2-2 OBJECTIFS SPÉCIFIQUES 2

1-3. Intérêt de l'étude 2

II REVUE DE LITTERATURE 4

2.1 Biodiversité 4

2.2 Composantes de la biodiversité 4

2.3 Importance de la biodiversité végétale 4

2.4 -Relation entre la biodiversité et certaines activités humaines 5

2.4.1 BIODIVERSITÉ VÉGÉTALE ET PÊCHE ERROR! BOOKMARK NOT DEFINED.

2.4.2 BIODIVERSITÉ VÉGÉTALE ET FORESTERIE 5

2.4.3 BIODIVERSITÉ VÉGÉTALE ET AGRICULTURE 5

2.4.4-BIODIVERSITÉ VÉGÉTALE ET INDUSTRIE 6

2.4.5-BIODIVERSITÉ VÉGÉTALE ET LA MÉDECINE 6

2.5-Gestion de la Biodiversité végétale 9

2.5.1 -CONSIDÉRATION GÉNÉRALE 9

2.5.1- PROTECTION DES ESPÈCES. 10

2.5.2 PROTECTION DES ÉCOSYSTÈMES 11

2.5.2.1- Ecosystème, type et localisation Error! Bookmark not defined.

2.6 - Biodiversité végétale ailleurs 8

2.7- Biodiversité Végétale en Haïti 7

2.7.1- AIRES PROTÉGÉES DU PAYS 7

2.8- Cadre légal de protection 11

2.9- Actions dans le domaine et leurs auteurs 12

III-PRESENTATION DE LA ZONE 14

3.1 Cadre physique et géographique 14

3.1.1- ASPECT PHYSIOGRAPHIQUE 14

3.1.2 RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE 16

3.1.3 PLUVIOMÉTRIE ERROR! BOOKMARK NOT DEFINED.

3.2- Ecosystème, type et localisation 17

3.3 -Biodiversité végétale du département du Sud 18

IV- METHODOLOGIE 20

4.1 Recherche bibliographique 20

4.2- Travail de terrain 20

4.2.1- PHASE D'ENQUÊTE 20

4.2.1.1- Enquête auprès des institutions normatives et d'encadrement 20

4.2.1.2- Enquête auprès des organismes de terrain ou d'exécution 21

4.2.1.2.1- Constat réel sur le terrain 21

4.3- Limitations et contraintes 22

4.4- Organisation et traitement des données 22

4.4.1- ANALYSE DES TYPES BIOLOGIQUES 22

4.4.2-ANALYSE DES TYPES PHYTOGÉOGRAPHIQUES 23

V- RESULTATS ET DISCUSSIONS 24

5-1 Valeur du potentiel végétal et état de conservation des espèces 24

5.1.1- VALEUR DE LA BIODIVERSITÉ VÉGÉTALE 24

5.1.2-ETAT DE CONSERVATION DES ESPÈCES ENDÉMIQUES 25

5.1.2.1- Présentation des espèces endémiques menacées 25

5.1.2.2-Résultats de l'étude de cas / Camp-Perrin 26

5.1.2.2.1- Choix de la zone 26

5.1.2.2.2- Représentativité des espèces endémiques 26

5.1.2.2-3- Description des espèces trouvées 28

5.2-Interventions réalisés dans le cadre de la gestion de la biodiversité végétale 30

5.2.1- PROJETS DÉTAILLÉS MUNIS DES INFORMATIONS RELATIVES 30

5.2.2- ESPÈCES TOUCHÉES PAR LES INTERVENTIONS RÉALISÉES 33

5.2.3- ZONES TOUCHÉES PAR LES INTERVENTIONS ET POURCENTAGE REPRÉSENTÉ 34

5.2.4-ORGANISMES OEUVRANT DANS LE DOMAINE 37

5.2.5- CHAMPS D'INTERVENTION 39

5.2.6-ANALYSE GLOBALE DES RÉSULTATS 39

VI CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 41

VII- BIBLIOGRAPHIE 43

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 Système national d'aires protégées du pays (SNAP) 8

Tableau 2 Présentation des arrondissements et communes du département du Sud 14

Tableau 3 Personnalités rencontrées au cours de l'enquête auprès des organismes 21

Tableau 4 Taux d'endémicité du département du sud 24

Tableau 5 Liste rouge des espèces végétales menacées 25

Tableau 6 Liste des espèces endémiques recensées à Camp-Perrin 26

Tableau 7 Représentativité des espèces endémiques menacées vérifiées à Camp-Perrin 28

Tableau 8 Les projets exécutés par les organismes 31

Tableau 9 Espèces touchées par les interventions 34

Tableau 10 Localisation des zones touchées affectées de son nombre d'intervention 35

Tableau 11 Représentativité des Arrondissements par ordre d'importance 36

Tableau 12 Présentation des organismes affectés de leur domaine d'intervention 38

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ACDI : Agence Canadienne pour le Développement International

AID : Association Internationale de Développement

A.L : Association Locales

ANDAH : Association Nationale des Agro-professionnels Haïtiens

ATPPF : Assistance Technique pour la Protection des Parcs et Forêts

BAC : Bureau Agricole Communal

BID : Banque Inter Américaine de Développement

BM : Banque Mondiale

BME : Bureau des Mines et de l'Energie

BSP : Biodiversity Support Program

CDB : Convention sur la Diversité Biologique

CRS : Catholic Relief Service

DCCH : Développement Communautaire Chrétien Haitien

DDAS : Direction Départementale Agricole du Sud

DGPE : Direction Générale de Protection de l'Environnement

Dvpt : Développement

FAN : Fédération des Amis de la Nature

GoH : Gouvernement Haïtien

HELVETAS : Association Suisse pour la Coopération Internationnale

IHSI : Institut Haitien de Statistiques et d'Informatique

INAHCA : Institut National Haïtien de la Culture et des Arts

IRD : Initiative pour la Réhabilitation et le Développement

ISPAN : Institut de Sauvegarde du Patrimoine National

MARNDR : Ministère de l'Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement

MC : Ministère de la Culture et de la Communication

MDE : Ministère De l'Environnement

MEF : Ministère de l'Economie et des Finances

MPCE : Ministère de la Planification et de la Coopération Externe

MTPTC : Ministère des Travaux Publiques, Transport et Communication

ONG : Organisation Non-Gouvernementale

ORE : Organisation pour la Réhabilitation de l'Environnement

PAE : Plan d'Action pour L'Environnement

PADF : Pan American Devlopment Foundation

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

SNAP : Système National d'Aires Protégées

SKL : Sant Kal Levèk

UE : Union Européenne

UF : Université de Floride

USAID : United States Agency International Development

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture.

UNICORS : Union des Coopératives du Sud

LISTE DES ANNEXES

Annexe A: Définition de quelques concepts relatifs à la biodiversité (page11)

Annexe B: Carte de ressources naturelles du département du Sud. (page18)

Annexe C: Guide d'enquête de confirmation (page20)

Annexe D: Fiche d'enquête approfondie réalisée auprès des organismes de terrain (p21).

Annexe E : Tableau des espèces endémiques au département du Sud (page24)

I- INTRODUCTION

1-1. Problématique et justification

Le maintien de la vie en général et la sécurité des humains en particulier dépendent de la biodiversité. Celle-ci procure gratuitement chaque jour de multiples services en l'occurrence: épuration de l'eau et de l'air, des sols fertiles pour cultiver, des milliers d'insectes qui assurent la pollinisation des plantes, de la nourriture etc. Ces services, vitaux pour l'homme, ont une valeur estimée à plus de trente trois (33) billions de dollars, soit environ deux fois la production économique mondiale (Louis LEFEBVRE 2003, actualisé en 2005). Ceci permet de mieux mesurer l'importance de la diversité biologique pour l'humanité et montre qu'elle mériterait d'occuper une place de grande importance dans les décisions stratégiques. Elle exprime également combien l'érosion de la biodiversité représente une menace importante pour la survie de l'homme.

D'où l'obligation qui incombe à tout pays pour la gestion rationnelle et durable de leur biodiversité. Haiti est d'autant plus concerné car il possède une biodiversité élevée (36 % de plantes vasculaires endémiques) concentrée en grande partie dans les écosystèmes de montagnes humides d'altitude du pays comme Macaya et La Visite (Conservation Internationale, 2000).

Cependant cette biodiversité est dilapidée et menacée de s'appauvrir de plus en plus chaque jour si on considère la relation positive directe existant entre le recul de la végétation et la perte de la biodiversité. Plus le déboisement s'accélère, plus la biodiversité diminue. En 1492 la couverture forestière du pays était de 95%, en 1950 elle est passée à 18% et les dernières études révèlent qu'elle est malheureusement réduit au dessous de 2% (MAGNY E, 1991). Donc, il y a lieu de s'alarmer sur le devenir de la biodiversité végétale en Haiti car si ce rythme de déboisement persiste à raison d'un taux moyen de 1,6 % l'an, il est fort probable que la richesse spécifique diminue de plus de moitié dans moins de trente (30) ans (CONSTANT J.A, Communication personnelle).

Les réponses appliquées à cette situation sont diverses et ont débuté depuis plusieurs décennies partout dans le pays. Par contre, les résultats obtenus sont loin d'être satisfaisants; l'érosion de la biodiversité végétale continue. Ainsi, de nouvelles dispositions doivent être prises pour arriver à une gestion durable de la biodiversité végétale. Pour cela, il est stratégique d'avoir un bilan actualisé de toutes les actions ayant trait à sa gestion à travers le pays plus particulièrement dans les zones de concentration de la biodiversité végétale.

1-2. Objectifs

Dans ce travail on se fixe plusieurs objectifs qui sont de deux types.

1-2-1 Objectif général

La présente étude se propose d'identifier les différentes activités réalisées dans le département du Sud de 1980 à 2000 ayant pour but de gérer la biodiversité végétale et ensuite les analyser.

1-2-2 Objectifs spécifiques

· Identifier les différentes activités entreprises, les zones et les espèces prioritaires.

· Analyser le niveau de gestion de la biodiversité végétale dans le Sud.

· Formuler des recommandations relatives.

1-3. Intérêt de l'étude

De nos jours, la protection de la biodiversité est de plus en plus d'actualité. Chaque pays cherche à y réaliser des avancées décisives. Haïti, l'un des pays les mieux placés dans le classement en terme de richesse de la biodiversité végétale dans la caraïbe et signataire de la Convention sur la Biodiversité (CDB), a conçu en 1996 un Plan d'Action pour l'Environnement (P.A.E) en vue de gérer la biodiversité. Ce plan se propose d'aménager les parcs nationaux du pays, d'établir et de protéger des forêts communales, des arboreta et des réserves nationales par le biais de plusieurs programmes (MDE, 1999). Ainsi, cette étude trouve bien sa raison d'être à l'intérieur du programme # 4 du document (PAE) traitant des différents aspects notamment la conservation et la gestion de la biodiversité au niveau régional. Cette étude va rendre disponibles les données déjà existantes en faisant un bilan de ce qui a été fait.

II REVUE DE LITTERATURE

2.1 Biodiversité

La biodiversité ou encore diversité biologique est l'ensemble de la variabilité des êtres vivants (animaux et végétaux), du patrimoine génétique et des complexes écologiques dans lesquels ils évoluent. Elle est aussi l'ensemble des gènes, des espèces et des écosystèmes correspondants d'une région (FAO, 2002).

2.1.1- Biodiversité végétale, caractéristiques et importance

La biodiversité végétale se compose de tous les végétaux sur la terre, de diverses catégories, les plantes de toute sorte, partant des fougères jusqu'aux plantes supérieures tout en considérant le milieu dans lequel elles évoluent. C'est cette partie de la biodiversité qui sera la toile de fond de ce travail bien précis.

La biodiversité végétale est très importante pour la vie en général car elle offre pas mal d'avantages directs ou indirects aux êtres humains. Il existe trois plans sur lesquels elle peut rendre des services notamment: sur le plan écologique et sur le plan économique (FAO, 2002).

Sur le plan écologique, ses composantes agissent l'une sur l'autre dans leur environnement formant un système complexe qui supporte la vie sur la terre entière. Elle agit aussi en purifiant l'atmosphère du dioxyde de carbone (CO2) surnommé gaz à effet de serre pouvant causer le réchauffement de la planète, en générant de l'oxygène (O2) indispensable pour la respiration de l'animal en général y compris l'homme et enfin en facilitant l'infiltration de l'eau de pluie dans le sol.

En ce a trait au plan économique, elle peut être source de rentrées économiques pour ceux qui pratiquent l'agriculture et l'écotourisme. Elle est utile dans l'alimentation ; plus de quatre-vingt mille (80000) plantes sont comestibles dont cent cinquante (150) sont utilisées dans l'alimentation humaine. Le blé, le maïs et le riz fournissent à eux seuls 50% de l'alimentation mondiale (FAO, 2002). La confection d'habits et de meubles qui constitue une source de rentrée, réclame des matières premières venant des plantes.

2.1.2-Relation entre la biodiversité végétale et certaines activités humaines

Comme toutes les autres espèces, l'homme exploite son environnement pour en tirer les ressources dont il a besoin pour vivre. Toutefois, l'exploitation qu'il en fait surpasse de loin celle de la plupart des autres espèces. Selon Louis LEFEBVRE dans sa publication faite sur l'internet en février 2004), ceci résulte essentiellement de trois causes :

1o) L'évolution de la téchnologie (recherche, découverte et invention).

2o) La croissance démographique extrême et rapide.

3o) Les habitudes de consommation.

La biodiversité a un rapport direct avec la foresterie. Pratiquer la foresterie c'est en quelque sorte contribuer à la force et à la gestion de la biodiversité végétale.

Par contre, une mauvaise pratique de la foresterie peut aller à l'encontre de la protection de la biodiversité végétale. Par exemple dans une forêt énergétique, lorsqu'on récolte tous les produits, la régénération au même niveau en thème de dimension et de densité sera difficile et du coup cette biodiversité diminue. Dans une forêt contenant plusieurs strates, l'élimination d'une strate supérieure peut avoir automatiquement un effet néfaste sur les autres strates (sous-bois) et peut même déboucher sur une forêt monospécifique.

Avec l'agriculture la biodiversité végétale collabore aussi. Elle est parfois très utile à l'agriculture car quand cette dernière veut faire avancer sa technologie, elle fait appel à la biodiversité telle que dans les croisements, dans la manipulation des gènes et dans des améliorations de quelques variétés. L'agroforesterie agit aussi en faveur de la biodiversité végétale car sa pratique fait montre d'une protection de quelques espèces forestières à côté de l'agriculture.

Cependant, l'agriculture a des effets parfois néfastes sur la biodiversité végétale car souvent des opérations sont effectuées à son détriment. Surtout l'agriculture à très grande échelle et la préparation de sol pour l'établissement d'un verger exigent souvent la coupe d'arbres pour la préparation du sol, ceci peut faire chuter systématiquement la biodiversité végétale. La déperdition d'éléments chimiques dans le sol peut le rendre inapte à quelques végétaux n'y pouvant pas s'adapter.

L'industrie elle-même regroupant toutes les activités manufacturières, les mines, les barrages et les centrales électriques fait appel aussi souvent à la biodiversité végétale en lui demandant des matières premières comme le bois, le tanin, et autres pour la fabrication de quelques produits finis . Donc la biodiversité végétale favorise le développement industriel par le biais de ses composantes.

Cependant l'industrie peut exercer aussi des incidences négatives considérables sur la biodiversité végétale en particulier et même sur l'environnement en général. L'évolution de l'industrialisation et de la technologie cause sans aucun doute des changements climatiques appelés aussi réchauffement de la planète, une situation qui réduit le niveau de la diversité biologique.

La biodiversité végétale joue un rôle fondamental dans l'évolution de la médecine surtout dans la branche pharmaceutique. Parmi un très grand nombre de groupe de médicaments modernes, certains ont été soit extraits des plantes sauvages, soit synthétisés à partir de molécules végétales (RAMADE, 1995).

Au total, on estime que de 40% des molécules commercialisées de nos jours par l'industrie pharmaceutique mondiale proviennent d'êtres vivants, pour 61% des plantes, 32% de microorganismes et 7% d'animaux (FAO, 2002)

Aujourd'hui, malgré le nombre croissant de cliniques, d'hôpitaux et de dispensaires, la médecine traditionnelle reste extrêmement populaire. Les forêts et les aires réservées sont des sources particulièrememt riches et appréciées donnant des remèdes traditionnels.

2.2- Inventaire et gestion de la biodiversité Végétale en Haïti

Haïti est l'un des pays ayant une biodiversité végétale assez riche. Il possède environ dix mille (10.000) espèces de plantes de toute sorte selon le catalogue du spécialiste Liogier et le nombre définitif reste encore inconnu. Certains auteurs dans le domaine considèrent Haiti comme une fabrique d'espèces contenant un fort taux d'endémicité car cette flore contient environ:

5000 espèces de plantes vasculaires avec 36% d'endémicité

300 espèces d'orchidées et de rubiacées

330 espèces de composées

3 conifères, le Pinus occidentalis et deux du genre Juniperus (LIOGIER A, 1996)

2.2.1- Gestion de la biodiversité Végétale du pays

La gestion de la biodiversité végétale se fait en Haiti surtout au niveau des aires protégées et réservées notamment dans le parc Macaya, La Visite et autres. Plusieurs tentatives de gestion ont été faites au niveau du pays comme reboisement et autres mais la considération nécessaire n'est jamais accordée ce qui engendre une perte progressive. La perte de la biodiversité végétale en Haiti peut-être attribuée d'abord à l'action de l'homme et ensuite à des causes naturelles. L'accélération de la déforestation pour l'acquisition de nouvelles terres agricoles et pour la combustion incluent la fragmentation du couvert forestier a comme conséquences la pollution de l'air, de l'eau et du sol (BURR REYNAUD, 1996). Le tableau 1 qui suit présente ce qui reste des aires protégées.

Tableau 1- Système national d'aires protégées du pays (SNAP)

Zone

Départ

Superficie

(ha)

% de la

Superficie totale protégée du territoire

% de la Superficie nationale

Parc Macaya

Sud

20000

10,44

0,72

Pic Formon

Sud

9800

5,12

0.35

Source Cerisier

Sud

10

0,005

0,00036

Forêt des Pins

Ouest/ Sud'est

32000

16,71

1,15

La Visite

Sud'est/ Ouest

2000

1,04

0,07

La Gônave/ la Tortue

Ouest / Nord'ouest

86000

44,92

3,09

Forêt St Raphaël

Nord'est

39000

20,37

1,4

Morne du Cap

Nord

1700

0,88

0,06

Môle St Nicolas

Nord'ouest

940

0,49

0,03

Total

6

191450

99,97

6,89

Source : Haïti dans le dernier carré, 1997

Ce pourcentage d'aires protégées d'Haïti a rapport avec ce qu'on dit théoriquement mais dans la pratique ce n'est pas évident car elles ne sont pas vraiment protégées. Toutefois ce taux dépasse celui de Cuba qui est de 6% mais très loin de celui de St Domingue qui est 19.91% (FAO, 2002).

2.2.2- Déterminants de la biodiversité végétale

La gestion de la biodiversité est une question qui a une incidence sur la qualité de vie de la société humaine à l'échelle mondiale. La biodiversité est fonction de différents facteurs liés à la nature. Les facteurs déterminants dans la composition de la biodiversité végétale sont d'abord :

*L'effectif des espèces

*La distribution spatiale

*La structure d'âge

*La diversité génétique

*L'organisation sociale

*La position géo-physique de la zone

*Les facteurs du climat

*Exposition aux vents portant de la pluie

2.3- Gestion de la Biodiversité végétale

2.3.1- Connaissances du monde végétal

Avant de prendre une quelconque décision dans le domaine de l'environnement plus précisément au niveau de la biodiversité végétale, la première étape serait l'identification des ressources naturelles de grande valeur qui existent. En d'autres termes faire un inventaire. Des recherches doivent être effectuées pour déterminer :

· les principaux écosystèmes et leurs caractéristiques

· l'importance des services écologiques octroyés et leur habitat

· leur statut au point de vue de développement durable et de conservation.

Ensuite il faut consulter les catalogues existant sur les végétaux de la zone à intervenir. Par exemple pour Haiti, il faut consulter l'Herbier National d'Haiti et le catalogue d'Ekman car c'est là ou sont conservés les échantillons d'espèces composant la biodiversité végétale. Il faut avoir aussi une idée sur les études déjà faites dans le domaine avant de prendre des décisions.

2.3.2- Décisions et interventions

Des mesures doivent être prises au niveau de la conservation des ressources dans des zones dites prioritaires définies à partir des critères comme la valeur biologique, les menaces, les opportunités et les politiques de conservation.

D'abord au niveau in-situ qui regroupe les réserves naturelles intégrales, les parcs nationaux, les périmètres de protection et les aires réservées. Ensuite au niveau ex-situ, il y a les jardins botaniques, les arboreta, les banques de germe et les herbiers. Afin de conserver des témoins d'espèces disparues totalement ou en vois de disparition, des interventions doivent être réalisées en leur faveur.

2.3.3- Manifestation des interventions

Les décisions peuvent se traduire par différents types d'interventions qui sont :

* Aménagement et gestion des aires réservées (parcs et écosystèmes menacés)

* Education environnementale et formation de cadres dans le domaine

* Conservation des derniers témoins d'écosystèmes naturels restants

* Conservation et restauration du patrimoine naturel et les espaces spécifiques

* Protection et multiplication des espèces endémiques en voie de disparition

* Contrôle de l'introduction des espèces exotiques.

Ces interventions doivent viser à protéger non seulement les espèces composant la biodiversité végétale mais aussi l'écosystème dans lequel elles évoluent car tous les éléments sont interconnectés et leurs actions ne sont jamais isolées.

2.3.4- Protection des espèces.

Les espèces végétales sont les premières entités sur lesquelles on doit intervenir car il est plus facile d'observer une dégradation d'une espèce que d'un gène ou d'une variété quelconque. La protection des espèces se manifeste par toute activité visant à empêcher leur extinction ou disparition et à les multiplier (DAJOZ, R., 1982).

Il faut aborder la question par une approche systémique en commençant par le niveau le plus bas. La protection des espèces consiste à interdire de cueillir, d'endommager, de les détruire ou d'en faire du commerce. Gérer la biodiversité végétale revient à toucher toutes les catégories depuis les herbes et pâturages jusqu'aux grands arbres forestiers en passant par les plantes ornementales, les plantes médicinales et les plantes fruitières. Certaines espèces sont également d'excellents indicateurs biologiques de la qualité de l'environnement.

2.3.5- Protection des écosystèmes

L'écosystème, c'est un ensemble composé de la biocénose (êtres vivants) et du biotope (l'environnement dans lequel ils vivent). L'écosystème englobe les nombreux liens d'interdépendance, trophiques, de compétition, de symbiose et autres existant entre les êtres vivants constituant la biocénose. Chaque écosystème est unique en son genre et présente.une certaine homogénéité topographique, climatique, pédologique, botanique et zoologique. Ce qui fait la force d'un écosystème c'est la persistance de ce qu'on appelle « Clé de voute » qui sont les éléments fondamentaux (DAJOZ, R., 1982).

La mise en place de projets distincts pour sauver chacun de ses composants séparément constituerait rien de moins qu'un gaspillage de temps et de ressources. La protection de leur habitat est pertinente car il est très peu probable qu'une espèce disparaisse si elle vit dans un environnement naturel et protégé. En plus de préserver les groupes déjà en danger, la protection des écosystèmes évite que les autres espèces du même habitat soient menacées à leur tour et elle maintient l'intégrité écologique de la région.

2.4- Actions dans le domaine

2.4.1- Actions techniques

Il faut l'établissement, le maintien et la surveillance d'un réseau intégré d'aires protégées ou d'autres zones spéciales de protection représentatives de la biodiversité végétale. En plus, une consolidation de l'utilisation durable et une valorisation des ressources biologiques sauvages sur base de plans de gestion concertés et des textes réglementaires.

Plusieurs institutions agissent dans un ou plusieurs sous-secteurs en faveur de la biodiversité végétale. Elles sont de nature diverse : certaines sont étatiques ou privées; d'autres nationales ou internationales, non-gouvernementales, religieuses etc. Ces organismes ont réalisé et sont en train de réaliser des projets prévus dans leur champ d'action.

Certains organismes réalisent des actions théoriques comme l'élaboration de document de formation et de sensibilisation en l'occurrence la publication du document PAE. D'autres se mettent à réaliser des actions concrètes dans la protection de l'héritage naturel, dans la multiplication d'espèces avec pour but de reboiser. Les premiers jalons ont été posés en créant un système de sanctuaires nationaux en Haïti.

2.4.2-Actions légales

Normalement il faut une amélioration et un renforcement de la base juridique, sa cohérence et son efficacité, pour favoriser la conservation, l'utilisation durable et le partage équitable des ressources de la biodiversité. Ensuite une conservation ex situ des éléments utiles et / ou menacés de la biodiversité.

Conscient de la situation alarmante menaçant ces ressources si importantes, l'état haïtien et beaucoup d'autres entités privées ont fait beaucoup d'efforts en vue d'établir des structures légales pour garantir la protection des ressources naturelles importantes du pays.

Depuis 1926, l'état Haïtien avait l'idée de protéger les zones naturelles et surtout les lieux dans lesquelles se trouvent les grandes valeurs de la biodiversité végétale. Certaines zones sont devenues des zones réservées après que le parlement ait voté des lois et des décrets relatifs.

Plusieurs conventions sur la protection de l'environnement dont l'une sur la diversité biologique ont été votées. Ceci était considéré comme un premier pas très important vers le programme d'action de protection de la Biodiversité.

III-PRESENTATION DE LA ZONE

3.1 Localisation géographique

Le département du Sud partage la péninsule sud du pays avec le département de la grande-Anse qui lui sert de limite au nord. Il est borné au sud et à l'ouest par la mer des antilles et à l'est par la rivière des côtes-de-fer. Au département du sud est rattachée l'île-à-vache située dans la baie des cayes. Ce département a une superficie de 2793,05 km2, soit 10,9% de la superficie totale du pays (IHSI, 1998).

3.2- Description physique

3.2.1- Géologie

Du point de vue géologique, le Département du Sud est de nature très variée d'aquin jusqu'à la pointe des Anglais. De petits affleurments de calcaire schisteux rougeâtre furent remarqués au point le plus élevé de la route passée entre l'Asile et Cavaillon sur une superficie très restreinte. Ces affleurements datent de l'époque du crétacé car ils sont plus anciens que le calcaire éocène dominant (WENDELL P, 1924).

Par contre, dans certains autres endroits de la presqu'ile du Sud, notamment dans la ville des Cayes on retrouve des roches assignées au crétacé inférieur mais le bas de Camp-Perrin semble être l'aire principale. Ils sont reposés sur des couches de lignites. (WENDELL P, 1924).

A environ deux (2) km au nord du barrage de diversion du canal d'Avezac, le calcaire semble contenir des schistes résultant probablement du métamorphisme du calcaire impur.

Des fragments de calcaire brun métamorphiques semblables furent observés à Port- à-Piment du Sud et ailleurs le long de la côte méridionale.

En général, le sol de la presqu'ile du Sud est issu des roches calcaires datées de l'époque du crétacé et reposées sur des couches miocène et d'éocène supérieur. Ils sont de couleur brune chocolat parfois blanches généralement. Ils sont aussi très siliceux.

Dans la zone de Tiburon, on trouve le basalte qui semble reposer sur le calcaire, donc il est probablement du crétacé ou bien de l'éocène supérieur.

De nombreuses failles traversent le parc Macaya du nord au Sud et d'autres de l'Est à l'Ouest. La plus importante faille qui sépare le morne de Formon de celui de Macaya date du méocène et traverse une bonne partie de la presqu'ile du Sud et la parc via la grande ravine du Sud. Sur le morne Formon, des affleurements rocheux peuvent être observé jusqu'à 1600m. Les sols de la région du Sud varient des oxisols aux ultisols à PH légèrement acide ou neutre. (MARNDR, 1984)

3.2.2- Physiographie

Le département du sud a un relief très diversifié mais non régulier. Il se compose en majeure partie de plaine et située au bord de la côte. Il est positioné en longueur d'ouest-Est.

En haute altitude, il est dominé :

*au nord par le versant sud du massif de la hotte qui culmine au pic macaya (2347m) et qu'il partage avec le département de la grande-anse. A part ce massif on trouve quelques autres formations de plus faible altitude : le morne Formon (2219m), le morne Cavalier (2000m) dans les hauteurs de Port-à-piment; la grande colline (1880m) aux Chardonnières; le morne rossignol (1800m) dans la commune des Anglais et le morne bellevue (1648m) aux environs de Chantal.

*A l'est par le mont Bonnet-carré (1100m) au nord'ouest de la ville d'Aquin et le mont Tête-boeuf au nord de Saint-Louis du sud.

*Au Sud et à l'ouest il n'y a pas de relief de haute altitude.

A moyenne altitude, le sud possède plusieurs plateaux et collines basses dont les plus grands sont les plateaux de Martineau à Cavaillon, celui de Moussambé aux chardonnières, Formon à Chantal, Sara à Tiburon et celui de la presqu'île de Port-Salut.

En basse altitude, les plaines sont en majorité côtières. Sur la côte, ces plaines sont davantage apparentées à des vallées. On compte notamment, de l'est vers l'ouest :

· La plaine d'Aquin mesurant 10km de large et 15km de long

· La plaine des Cayes mesurant 20 km de large et 50 km de long. Son altitude maximale est de 100 mètres.

· La plaine de l'île à vache part du côté nord'ouest de l'île pour pénétrer vers l'intérieur. Elle est entourée de collines à pentes escarpées.

· La plaine des côteaux qui mesure 3 km de large et 50 km de long de la pointe Saint-Jean aux anglais. Elle a une altitude moyenne de 20 mètres.

La plaine de tiburon qui s'étend dans la direction Est vers les anglais, sur une vingtaine de km. Sa largeur maximale est de 1 km.

3.2.3- Régime climatique

Le département du Sud a un régime climatique généralement abondant avec une pluviométrie moyenne annuelle allant jusqu'à environ 3000 mm de pluie (SNRE, 1985). Ce régime très diversifié d'écosystèmes en écosystème et ceci est dû à la position ou pour le moins à son exposition par rappport aux vents dominants qui conduisent les nuages pouvant provoquer des chutes de pluie (effet de Foehn). Généralement, la précipitation n'est pas uniforme sur tout le territoire et le cumul d'eau de pluie tombée varie beaucoup de saison en saison et d'une zone à une autre.

Le département du Sud est considéré comme une zone au vent par rapport au massif de la hotte pour les nordés, ceci favorise facilement la chute de la pluie tandis que le régime pluviométrique de la bande d'Aquin, de St Louis du Sud et Cote-de-Fer est très maigre jusqu'à un niveau de 900 mm de pluie comme moyenne annuelle. Cela est dû non seulement à l'absence du prolongement du massif de la Hotte mais aussi à son exposition face aux vents dominants (SNRE, 1985).

3.2.4- Température

Plus on est en altitude, moins il fait chaud. Etant donné que le département du sud a un relief en général très diversifié mais avec la plaine comme relief dominant, la gamme de variabilité de la température est aussi très large et varie de 12 à 380 C avec une moyenne annuelle de 19o C. Dans les hauteurs de Macaya, de Formon, elle est très modérée car elle peut descendre jusqu'à 8oC. (MARNDR, 1984). Cette température basse est en rapport direct avec la couverture végétale de la zone et parfois la saison ce qui donne lieu à la création de plusieurs microclimats.

3.2.5- Réseau hydrographique

Le réseau hydrographique du département du Sud est dense car il se compose de soixante neuf (69) rivières, deux cent cinquante (250) sources, vingt (20) étangs, un (1) lac et onze (11) lagons (IHSI, 1998). Ceci s'explique par la position du département face au massif et par la couverture végétale du massiff de la Hotte qui favorise la précipitation et l'infiltration de l'eau de pluie. Le Sud est divisé en quatre grands bassins versants qui comporte son propre reseau hydrogrphique. Ce sont :

Le bassin versant de St Louis du Sud/ Aquin

Le bassin versant de cavaillon centré sur la rivière de Cavaillon

Le bassin versant des Cayes drainé ou alimenté par les rivières de l'islet à l'est, de Torbeck et de l'acul à l'ouest et la ravine du Sud.

Et le bassin de Tiburon/ St Jean du Sud

D'autres rivières contribuent à la grandeur du réseau hydrographique notamment les rivières des Anglais, de Port-à-piment, de Tiburon, de Roche-à-bâteau et de Port-Salut.

3.2 6- Ecosystème, type et localisation

Dans la métropole du Sud, il existe pas mal d'écosystèmes terrestres composant la valeur de la biodiversité végétale qui se situent à l'intérieur des neuf grandes aires écologiques suivant le relief. Celles de hautes altitudes se constituent de :

1- Montagnes très humides (Pic Macaya, versant sud du massif de la Hotte) caractérisées par une pluviométrie moyenne annuelle comprise entre 2000 et 3000 mm. Elles sont aussi marquées par une température moyenne oscillant entre 15 et 220 C. Le mois le plus frais a une température moyenne de 12 à 130 C.

2- Les montagnes humides et plateaux caractérisés par une pluviométrie moyenne comprise entre 1400 et 1975 mm et une température moyenne oscillant entre 15 et 22 et dominées par le morne de Formon (1400m ) aux environs de Chantal puis Tibi Davezac plus bas (500m) à Camp-Perrin.

3- Les montagnes semi-humides de moyenne altitude caractérisées par une pluviométrie moyenne annuelle de 1200 à 1375mm, une température annuelle de 25o C. Le plus grand des plateaux est celui de Martineau à Cavaillon, platon à Chantal, le plateau de Port-Salut et de la colline de Dubois à Aquin.

4- Les plaines semi-humides caractérisées par une pluviométrie d'environ 1300 mm et une température de 28oC. Il y a la présence de lagons dans les sols argileux. (MARNDR, 1990).

5- Les plaines arides et semi-arides caractérisées par une faible pluviométrie soit environ 700 à 1000 mm de pluie par an et une forte température allant jusqu' à 30o C. Exemple la plaine d'Aquin et de Cote-de-Fer.

3.3 -Biodiversité végétale du département du Sud

La biodiversité végétale du Sud est très riche considérant les résultats des travaux du Docteur Alain Liogier sur la république d'Haiti particulièrement dans le département du Sud en 1996.

Ceci est sans doute le résultat de la combinaison de différents facteurs du climat notamment la pluviométrie, la température, la géologie qui favorise le développement d'une multitude d'espèces. Les zones réservées hébergent un grand nombre d'espèces végétales. Parmi les cinq mille (5000) espèces de plantes vasculaires que contient le pays, le Département du Sud compte à lui seul plus de deux cent soixante neuf (269) espèces avec 37% d'endémisme (Charles, W.A et Jose, A.O, 1992).

3.4- Socio-économie

Selon les estimations de IHSI, la population du Département du Sud est évaluée en 1997 à 517871 habitants et est distribuée sur une superficie de 2793,05 km2 . La densité est de 221 habitants par km2. La population rurale représente près de 86% de cette population soit environ 447303 habitants. En effet la pression pour les terrres cultivables est très forte au niveau de la région à cause de l'accroissement continue de la population et connaissant que l'agriculture est l'activité principale de la population rurale (IHSI, 1997).

IV- METHODOLOGIE

Pour atteindre les objectifs fixés, la méthodologie suivante a été adoptée

1e) Une recherche bibliographique

2e) Des entretiens avec des personnes ressources

3e) Des collectes d'informations auprès des organismes impliquées dans la gestion des ressources naturelles

4e) Des enquêtes de terrain

4.1- Recherche bibliographique

Ceci consiste à consulter des ouvrages traitant du sujet sur lequel on travaille dans des bibliothèques afin d'avoir une idée sur la biodiversité végétale, de faire une identification des intervenants dans le domaine et de construire la revue de littérature.

4-2- Entretien avec des personnes ressources

Il s'agit de rencontrer des personnes qui travaillent ou qui ont travaillées dans les organismes impliqués sur le thème du travail afin de trouver quelques premières idées sur des projets déjà exécutés ou en cours et sur lesquels éventuellement on ne va pas trouver des rapports. Cette étape a permis de trouver une orientation dans le travail. Le tableau suivant en dit plus.

Tableau 2 Personnalités rencontrées au cours de l'enquête auprès des organismes

Organismes

Personnes rencontrées

HELVETAS, MARNDR, ORE

Responsable de la section environnement

PADF

Agr. Expérimenté responsable du projet d'agroforesterie

COD/ EMH

Coordonateur général Sud

IRD

Coordonnateur de projet

4.3- Rencontres avec les organismes impliqués dans la gestion des ressources naturelles

Les phases antérieures ont permis d'identifier les organismes impliqués et qui sont de deux (2) types (normatives/d'encadrement et de terrain/d'exécution). Chez chacun de ces types d'organismes, on cherchait un ensemble de données bien déterminées.

4.3.1- Rencontres avec les organismes d'encadrement

Cette phase a été réalisée auprès des institutions qui coordonnent et financent habituellement des projets. Elle consistait à trouver le nombre d'organismes oeuvrant dans la zone dans le domaine visé, les projets financés par et pour ces organismes et l'endroit. Les données ont été recueillies par consultation des rapports élaborés sur les projets relatifs au travail de recherche. Les institutions faisant l'objet de cette étape étaient le MARNDR, le MDE et l'ISPAN qui sont étatiques, la USAID et le PNUD qui sont des institutions privées.

4.3.2- Rencontres avec les organismes de terrain

C'est là l'étape de collecte de données proprement dite au cours de laquelle on cherchait des informations détaillées sur les projets réalisés, (Fiche d'enquête placée en annexe D). On a procédé à une documentation qui consistait à identifier tous les travaux entrepris en ce sens ainsi que des détails comme la nature, l'exécuteur, le financeur, le lieu, la durée et la date d'exécution, le domaine et le type d'intervention, les espèces touchées par ces projets.

Pour mieux orienter les analyses et commentaires, d'autres informations concernant les statuts de l'organisme, sa vision globale, ses attentes, ses champs d'intervention et ses groupes cibles et partenaires ont été recherché. Les organismes touchés par cette phase étaient : la Direction Département Agricole du Sud (DDAS), CRS, IRD, ORE, DCCH, PADF, MDE, HELVETAS. Les informations recherchées étaient collectées non seulement dans des rapports rédigés par l'organisme sur les projets mais aussi au cours des rencontres avec des personnes responsables des services relatifs à ce travail.

4.4- Travail de terrain

Ce travail embrasse tout le département du Sud et les données ont été collectées un peu partout, tantôt dans le Sud, tantôt à Port-au-Prince par le biais des enquêtes. Enfin, une visite de terrain a été réalisée pour confirmer la réalité. L'annexe C montrera les critères suivant lesquels on a procédé au choix.

4.4.1- Choix de Camp-Perrin

Après avoir collecté les données sur les projets, on a fait une visite de confirmation sur le terrain. Celle-ci normalement devrait concerner le massif de la hotte étant donné sa richesse et sa divesité en espèces endémiques. Puisque des critères comme l'accessibilité, un bon nombre d'espèces endémiques et une diversité de localités touchées par les interventions étaient très déterminantes des zones citées, la Commune de Camp-Perrin était choisie. Les résultats des travaux d'EKMAN et du docteur ALAIN témoignent le bien fondé de ce choix.

4.4.2- Limitations et contraintes

L'identification des projets se réalise pour la majorité dans des rapports. Cependant il y a certains projets dont l'existence est connue et sur lesquels pourtant on n'a pas pu trouver ni de rapports ni une personnalité pouvant donner des renseignements là-dessus. Ceci a donné lieu à une collecte des données incomplètes constituant une contrainte qui limite les résultats. En réalité, il existe beaucoup plus d'organismes intervenant dans la gestion de la biodiversité que l'étude n'en a dénombrée.

4.5- Traitement et Analyse des données

Après avoir collecté les données nécessaires pour le travail, une saisie des noms d'espèces sur ordinateur a été réalisée grace au logiciel Excel en vue d'une analyse. Grace à cette opération, on a réalisé d'abord :

Le tableau présentant les différentes activités de gestion de la biodiversité végétale qui a permis de voir les espèces prioritaires, les zones prioritaires et la répartition des organismes dans la zone.

Ensuite la représentation des spectres phytogéographiques montrant les espèces endémiques, leur habitat, leur proportion, types, etc.

Enfin, le tableau présentant les spectres biologiques.

4.5.1- Analyse des types biologiques

A l'aide des estimations visuelles faites sur le terrain sur la hauteur des végétaux, plusieurs types biologiques ont été retenu en conformité avec le système de classification de types biologiques proposé par le docteur Alain LIOGIER en 1996. Ce système se base sur la hauteur du tronc ou tige principale du végétal pour les classer.

4.5.2- Analyse de la phytogéographie des espèces

Sur la base phytogéographique, c'est la relation entre la présence en abondance d'une espèce dans une zone et les caractéristiques propres de la zone. La réflexion va dans le sens de voir si les espèces dites endémiques à une zone trouvent toutes les conditions nécessaires à leur bon fonctionnement. Cette analyse a aussi fait remarqué l'existence d'espèces naturellement rares.

V- RESULTATS ET ANALYSES

5-1 Potentiel végétal et état de conservation des espèces dans le Département

5.1.1- Valeur de la biodiversité végétale

La valeur de la biodiversité végétale se manifeste le plus à travers la richesse en espèces endémiques. La biodiversité végétale d'un pays parait plus importante lorsque les espèces qui la composent y sont propres.

Le spectre biologique végétal total du département du Sud contient deux cent soixante sept (267) espèces environ parmi lesquelles deux cent cinq (205) y sont endémiques. Ces chiffres révèlent un haut niveau d'endémisme pour le département du Sud par rapport à l'endémisme national. Ces 205 espèces endémiques (Annexe E) représentent 0,5% du nombre d'espèces végétales total du pays qui est de dix mille (10000) et 16,33% de l'endémisme national qui est de mille deux cent cinquante cinq (1255) espèces. Parmi elles regroupent seulement des dicotylédones.

Cette florule se localise un peu partout dans le département mais surtout au niveau des zones réservées comme le parc Macaya, le pic Formon et environs.

Cela peut être dû à la position géographique du département et aux facteurs climatiques favorables offerts par la zone. Cette zone semble répondre aux conditions générales réclamées par la plupart des espèces qui s'y trouvent pour bien évoluer. La présentation détaillée de cette végétation est placée en annexe E du document mais dans le tableau 3 qui suit on en trouvera un condensé.

Tableau 3 Représentativité du taux d'endémicité du sud % au total départemental

Zone

Nbre d'espèces endémiques

Pourcentage % du total d'endémisme

Cayes

7

3,41

Torbeck

27

13,17

Tiburon

16

7,80

Cam-perrin

16

7,80

Pic Formon

34

16,58

Massif de la Hotte

77

37,56

St Louis du Sud

10

4,87

Port-a-Piment

5

2,43

Aquin

3

1,46

Pic Macaya

6

2,92

Les anglais

2

0,97

Fond cochon

1

0,48

Les Platons

1

0,48

Total

205

100

Source : Ekcman, E.L, 1926-1928

Ces deux cent cinq espèces endémiques sont reparties dans quarante cinq (45) familles différentes et dans quatre types biologiques en l'occurrence arbre, arbuste, arbrisseau et petit arbre. Les familles les mieux représentées sont Melastomataceae, Myrtaceae, Asteraceae et Rubiaceae avec respectivement 36, 24, 22 et 16 espèces différentes dénombrées. Il est clair aussi que là où on accorde plus d'attention et de soin, il y a une plus grande survie.

Cependant, il est certain qu'il reste d'autres espèces méconnues mais contribuant aussi dans la biodiversité végétale du Département du Sud. Donc, Il est important d'entamer d'autres études dans le domaine afin d'actualiser les données sur la biodiversité végétale.

5.2-Etat de conservation des espèces endémiques

5.2.1- Présentation des espèces endémiques menacées

Les espèces sont exposées à des conditions géo-climatiques différentes suivant leur localisation dans le département. Toutes les espèces ne réagissent pas de la même façon face une même situation. Le traitement reçu, l'utilisation courante qu'on en fait et leur niveau de rusticité leur confère des statuts différents. Il y a des espèces qui sont totalement disparues à cause qu'elles n'ont pas subi de traitement favorable, d'autres sont très rares à trouver pour des causes naturelles et artificielles, d'autres sont menacées, vulnérables ou en danger mais ont quand même une chance moyennant une attention spéciale et il y en a qui sont indéterminées. Parmi ces dernières, il est évident que qu'il y en a qui sont fragiles surtout dans les zones méprisées car il n'y a pas d'études qui soient faites pouvant révéler leur statut.

Le tableau 4 permet d'avoir une idée sur le niveau de menace auquel font face les ressources naturelles végétales du Sud.

Tableau 4 Espèces Endémiques du Sud menacées suivant la liste rouge de l'UICN

Statut

Rare-%

Vulnérable-%

En danger-%

Indéterminée

%

Total

Espèces End. du Sud

4

1,95

5

2,43

23

11,21

11

5,36

205

Source: Elaboration à partir de la liste rouge de l'UICN, 1994

Ce tableau montre que environ trente deux (32) espèces endémiques sont très menacées se basant sur les études déjà réalisées et menacent d'être disparues si l'on ne réagit pas. Les cent soixante treize (173) qui ne sont pas mentionnées sont de statut indéterminé jusqu'à présent mais avec la persistance de la dégradation de l'environnement et qu'il n'y a pas de nouvelles études pouvant prononcer sur leur statut. On peut déduire alors qu'il y en a sans doute qui sont aussi menacées. Ces menaces concourent à une rareté extrême voir extinction totale de certaines espèces si des mesures de préservation et de protection ne sont pas prises.

5.2.2- Etude de cas sur les espèces endémiques à Camp-Perrin

Une étude de cas à Camp-Perrin prouve que les choses vont de mal en pis. Les espèces ne sont pas vraiment protégées. Les interventions ne répondent pas aux vrais problèmes. Selon les résultats des travaux déjà réalisés, seize (16) espèces sont endémiques à Camp-Perrin mais pour l'instant la situation est changée. D'abord, voici la flore endémique de Camp-Perrin présenté dans le tableau 5.

Tableau 5 Liste des espèces endémiques recensées à Camp-Perrin

Genre

Epithète

Famille

Colubrina

berteroana Urb.

Rhamnaceae

Cissus

haitiensis Urb. et Ekman

Vitaceae

Carpodiptera

simonis Urb.

Tiliaceae

Sagraea

cinerea Urb. & Ekman

Melastomataceae

Mecranium

microdictium Urb & Ekman

Melastomataceae

Pilea

distantifolia (L) Liebm

Urticaceae

Phenax

ekmanii (L) Liebm

Urticaceae

Manekia

urbanii Trel.

Piperaceae

Psychotria

plumieri Urb.

Rubiaceae

Exostema

angustifolium Rich.

Rubiaceae

Rhytidophyllum

bicolor Urb.

Gesneriaceae

Bourreria

albo-punctata Jacq.

Boraginaceae

Micrpholis

polita Griseb

Sapotaceae

Eugenia

plinoides Urb & Ekman

Myrtaceae

Eugenia

perrianiana Urb. & Ekman

Myrtaceae

Guarea

sphenophylla Urb.

Meliaceae

Source: Flore d'Haiti, 1930 et Flora hispaniola, 1996

Actuellement, cette flore diminue considérablement et ceci a plusieurs causes. Parmi les espèces endémiques de Camp-Perrin, d'abord il faut dire qu'il y en a qui sont naturellement rares comme le Cissus haitiensis Urb et Ekman, Rhytidophyllum bicolor Urb, Eugenia plinoides Urb & Ekman et Eugenia perrianiana Urb. & Ekman. Cela sous entend que cette situation ne dépend pas tellement des actions de l'homme; elle y serait même en absence de l'homme. On dit qu'elles sont naturellement rares car avec les changements effectués dans notre planète, les conditions qu'elles réclament pour un bon fonctionnement deviennent différentes de jour en jour de celles offertes par l'environnement de la zone. Ces espèces naturellement rares représentent environ 25% de l'ensemble des espèces endémiques de Camp-Perrin.

5.2.2.1- Causes de rareté

Cependant, outre la cause de rareté naturelle, il y a d'autres qui reçoivent des menaces qui sont directement liées à des actions de l'homme à savoir l'utilisation locale qu'on en fait, au mode d'exploitation du milieu où elles se trouvent. Ensuite, leur localisation géographique et les exigences propres des espèces endémiques peuvent être une cause de rareté car la pérennité de l'espèce réclame un ensemble de facteurs liés directement au climat et à la géographie.

5.2.2.1.1- Utilisation locale

Pour ce qui est de l'utilisation locale, l'abattage à outrance des arbres pour la charpenterie, l'ébenisterie, le chauffage, la fabrication du charbon de bois et surtout pour l'augmentation de l'espace cultivable constituent la cause principale. Ceci est directement lié à la situation socio-économique des gens. Environ quatre vingt pourcent (80%) de la population est rurale et vit de l'agriculture or l'agriculture souvent pluviale ne permet pas à toute la population de subsister. Durant les périodes de soudure, les gens sont bien obligés d'en faire ces utilisations.

5.2.2.1.2- Localisation, mode d'exploitation et exigences du milieu

Concernant la localisation, le mode d'exploitation du milieu et les exigences des espèces endémiques, les végétaux sont différents. Chacun a ses exigences géo-climatiques propres. Elles ne poussent pas n'importe où dépendant des facteurs et des composantes du climat. C'est ce qui explique que dans telle zone on trouve telle espèce et pas telle autre. Suivant le résultat du travail fait à Camp-Perrin, l'espèce vérifiée se trouve à des situations climatique, topographique et géographique différentes. Le tableau 6 ci-après présente les détails.

Tableau 6 Représentativité des espèces endémiques menacées vérifiées à Camp-Perrin

Espèces

Noms scientifiques

Localité

Nbre de pop/ Nbre de sujets

Coordonnées géographiques (élev, Latt, Long)

Bois d'ortie rouge

Carpodiptera simonis Urb

Laporte

4/ 29

301m, 18.32000o N, 0785613o W

Bois d'ortie rouge

Carpodiptera simonis Urb

Bas-Camp

2/ 16

298m, 18.321000o N, 0786324o W

Bois d'ortie rouge

Carpodiptera simonis Urb

Laporte

3/ 16

229m, 18.321100N, 073.866240W

Bois d'ortie rouge

Carpodiptera simonis Urb

Bas-Camp

1/ 1

193m, 18.322500N, 073.89460W

Bois d'ortie rouge

Carpodiptera simonis Urb

Lasivet

2/ 20

298m, 18.319310N, 073.8563310W

Bois d'ortie rouge

Carpodiptera simonis Urb

Lasivet

1/ 7

263m, 18.336630N, 073883870W

Source: Enquête de l'auteur

Ce qui est représenté dans le tableau ci avant est le résultat d'une étude de cas faite à Camp-Perrin pour vérifier la réalité. Une seule espèce en réalité a été vraiment vérifier dans toute la zone de Camp-Perrin et ceci à des positions géographiques différentes. Vu le problème qui existe à pouvoir trouver parfois le nom vulgaire de quelques plantes, il peut avoir la présence d'une éventuelle espèce dont on ignore son nom vulgaire. Souvent le nom qu'on donne à l'espèce dans la zone n'est pas celui formellement utilisé dans les ouvrages. D'où la difficulté de faire une bonne vérification. Donc ce résultat n'est pas exhaustif.

L'espèce en question est le bois d'ortie rouge ayant pour nom scientifique Carpodiptera simonis Urb. Elle se présente parfois dans des populations denses et parfois clairsemées. On dirait qu'elle s'adapte à différents types d'écosystèmes. Dans son environnement immédiat, il y a d'autres espèces forestières comme le bois pinny, la trompette, l'acajou, le bois blanc et le flamboyant, des espèces fruitières comme manguiers, avocatiers et cirouelle mais sont soit introduites ou de nature exotique. Dans quelques parcelles il y a des cultures saisonnières telle comme le maïs, la banane, le haricot et le manioc. Cette espèce s'organise en de petits groupes ou de petites populations composées ayant en moyenne six (6) sujets qui sont en majorité des jeunes.

Presque toutes les parcelles où elle est présent sont en propriété et l'une des raisons qu'il y en a beaucoup parce que les propriétaires savent quand même son importance. On l'utilise souvent dans la charpenterie et dans l'ébénisterie. Parfois la nécessité financière oblige les habitants à les abattre pour faire du charbon surtout dans les parcelles en faire valoir indirect. C'est l'une des raisons pour lesquelles on ne constate que de jeunes sujets dans ces parcelles. En outre, dans les centres de production de plantules, cette espèce n'est pas prise en considération car la régénération se fait par graine et souvent de façon naturelle.

5.2.3- Description du Bois d'ortie rouge (Carpodiptera simonis Urb)

5.2.3.1- Description botanique

Carpodiptera simonis Urb de nom vulgaire bois d'ortie rouge est un arbre moyen faisant dix mètres de hauteur environ. Il a des feuilles pennées avec des pennes allongées et un port un peu étalé. Il appartient à la famille des tiliaceae. Il développe parfois un grand tronc utilisé dans l'ébénisterie. Ses feuilles peuvent être utilisé dans l'alimentation animale.

5.2.3.2- Position géo-climatique et édaphique

Le bois d'ortie rouge est un arbre qui pousse à différents milieux. Présent dans presque tous les types d'écosystème de la zone, on le recense à des altitudes relativement basses (220 m) comme des moyennes altitudes (350 - 400 m). Il habite partout surtout dans des écosystèmes humides; au bord de ravine, en flanc de morne à relief pentu et très accidenté et même sur les plateaux semi humides.

Il pousse dans une très grande variabilité de sol qui quelque part est de couleur brun foncé et d'autre part est rouge ou brun gris. La texture est le plus souvent sableuse à basse altitude et un peu argilo-sableuse ou un peu fine à haute altitude.

5.2.3.3- Analyse de cet état de fait

Cette espèce à ce qu'il parait n'est pas exigeante. Contrairement aux autres soit qui sont naturellement rares ou bien ce qui ne sont pas rustiques, elle pousse partout ou il y a des conditions différentes. Une hypothèse que Camp-Perrin répond aux exigences faites par le bois rouge serait vérifiée.

Les espèces endémiques au département du Sud ne sont pas prises en considération par les acteurs. Parfois, les espèces touchées ne sont celles qui nécessitent vraiment les interventions.

Il est à se questionner sur l'éventuelle possibilité d'application de la philosophie du bailleur. Les projets ont souvent des titres évocateurs mais une réalisation trompeuse car si l'on prend par exemple la protection de la biodiversité végétale devrait contenir logiquement des actions de protection concrète des espèces végétales endémiques.

5.3- Interventions réalisés dans le cadre de la gestion de la biodiversité végétale

5.3.1- Inventaire des projets détaillés et informations relatives

Plusieurs institutions de statut différent ont intervenu dans le département du sud et ont exécuté dix sept (17) projets de 1980 à 2000. Ces projets de nature différente, touchent plusieurs domaines notamment l'aménagement des zones naturelles, la conservation des ressources naturelles et la multiplication d'espèces végétales. Les actions sont souvent réalisées tantôt par une organisation, tantôt par deux ou trois en collaboration dans laquelle chacune a ses propres intérêts. Il y a des projets qui sont exécuté aussi avec et pour des organisations de base comme c'est le cas de HELVETAS et le Sant Kal Levèk.

L'exécution de ces projets se fait sur un échelon chronologique allant de 1987 à 2000 tout en ayant quand même quelques vides à travers le temps. Ce qui est à remarquer, c'est que ce travail vise une période allant de 1980 à 2000 alors que le premier travail concret réalisé en ce sens est daté de 1987.

Il est à signaler déjà que les travaux de protection de la biodiversité végétale ne sont pas divers. Ils touchent surtout des interventions de multiplication d'espèces qui la encore ne considèrent pas les espèces endémiques. Le tableau 7 présente les détails sur ces projets.

Tableau 7 Présentation des projets exécutés par les organismes

No

Titre du Projet

Organismes de

Année/Période d'exécution

Zone

Intervention relative à la gestionde B.D V

Finacement

Exécution

1

Projè Sove Tè

(PST)

USAID

DCCH, IRD, ORE, UNICORS

Juillet 1989

Camp-Perrin et Pic Macaya

Production et distribution de plantules (Acajou, bois blanc, chene, neem

2

Projet Réserve de la biosphère de macaya

( PRBM)

USAID, ISPAN, MARNDR,

UF

Oct 1987-Mai 92

Pic Macaya

Protection de 5 BV (La ravine, l'acul, l'islet)

3

Projet d'introduction des variétés de Bambous

USAID

ORE

1998

Camp-Perrin

Protection des especes forestieres

4

Projet d'extention et de surgreffage de mangues francisques/formation

USAID

ORE

1989

Levy/Camp-Perrin

Distribution plantules (manguier, avocatier, citrus)

5

Projet de conservation et protection des sources

UE

ORE

1995

Camp-Perrin

Plantation d'especes forestieres (saman, calliandra, acajou, leuceana)

6

Projet de production et de conservation de semence

USAID

ORE

1989

Camp-Perrin et ses environs

-Gliricidia, cedre et chene

7

Projet Parc Macaya (PPM)

USAID, BSP

UNICORS

Oct 93-Mars 94

Pic Macaya

Cloisonnement bornage

8

Projet de production de plantules forestières et de plantules fruitières greffées

IRD

IRD

Juillet 2000

Laborde

Amenagement BV

9

Projet de délimitation et de surveillance du parc Macaya

MARNDR

DGPE

1990-1991

Pic Macaya

-

10

Projet ATPPF

MARNDR

OB, MARNDR

Dec 1996

Massif de la Hotte

Bornage/cloisonnement

11

Projet de conservation de sols/ Etablissement d'une boutique d'intrants agricoles

IRD,

IRD

Mars 1998

Laborde

Semences d'arbres fruitiers et forestiers

12

Projet préservation des ressources historiques, culturelles et naturelles

UNESCO, PNUD

MCC

Janv-Fevr 1996

St Louis du Sud

Diagnostic des Ress naturelles et culturelles de la baie de st louis du Sud

13

Projet de gestion des Ress. Naturelles en vue d'un Dvpt durable en HAïTI

MEF, BM, AID

MARNDR, BME

Oct 88-Oct 90

Macaya, La visite et la Citadelle

Conserver et restaurer le patrimoine naturel

14

Programme pour l'environnement

Scout mondial

Scout d'Haiti

Déc 90- Déc 92

Tout le pays y compris la plaine des cayes

Assainissement et Reboisement (pépinière)

15

Projet PLUS

USAID

PADF

1996

Cayes

Agriculture et environnement (Etablissement de petits lots boisés)

16

Projet Agro de Port Salut

HELVETAS

SKL

Déc 97-Janv1998

29 localités de port-salut : Bellevue, Larro, Sanite

Production de 8000 plantules forestières et fruitières

17

Projet protection des ressources naturelles

HELVETAS

SKL

Janv-Juin 98

Randel et Vilpy

Haies vives en leucena et herbe Eléphant/production de 7000 plants. Fruit. et 4000 forestières

Cependant les projets ne sont pas bien répartis dans le département parce que la majorité s'exécute dans la partie occidentale selon les précisions de la carte des ressources naturelles du Sud placée ci-après. Concrètement, les travaux de gestion de la biodiversité ont commencé vers les années 1987 selon les résultats. Une analyse montre que les interventions sont isolées dans le temps et dans l'espace et d'autant plus elles ne touchent pas toutes les rubriques nécessaires à la gestion de la biodiversité végétale, ce qui donne sans doute un résultat inefficace.

5.3.2- Espèces touchées par les interventions réalisées

Parmi les deux cent cinq (205) espèces endémiques relevées dans le département du Sud, présentées en annexe E, 7,8 % soit seize (16) sont endémiques à Camp-Perrin. En dépit de toute l'importance qu'ont ces espèces à différents niveaux, aucune d'entre elles ne font parti des interventions depuis lors.

Par contre, il y a beaucoup d'espèces forestières et fruitières non-endémiques qui ont été touchées par les interventions. Elles sont pour la plupart des espèces exotiques, natives et indigènes et sont présentées dans le tableau 8 ci-après ce paragraphe. Ce choix serait le résultat de plusieurs procédures. D'abord la rareté de semences surtout des endémiques, le mépris total du statut phytogéographique de l'espèce à reproduire dans l'établissement des pépinières.

Tableau 8 Espèces touchées par les interventions

Type et Nombre

Espèce

Nom scientifique

Famille

Statut Phytogéographique

Forestiers-11

Calliandra

Calliandra calothyrsus Meissn.

Mimosaceae

Exotique (Am. Centrale)

Saman

Samanea saman (Willd) Meril.

Mimosaceae

Exotique (Am. Centrale)

Neem

Azadiracta indica A.Juss.

Meliaceae

Exotique (Asie Tropicale)

Bois pelé

Schaefferia frutescens Jacq.

Celastraceae

Exotique

Acacia

Acacia macracantha Humpl. Et Bonpl. Ex Willd

Legumunoseae

Indigène

Leucaena

Leucaena leucocephala (Lam.) Dewit.

Mimosaceae

Exotique

Gliricidia

Gliricidia sepium (Jacq) Kunth. ex Walp.

Fabaceae

Exotique

Cèdre

Cedrela odorata L

Meliaceae

Indigène

Chêne

Catalpa longissima Jacq. Sims.

Bignoniaceae

Indigène

Acajou

Swietenia mahogani Jacq

Meliaceae

Indigène

Fruitier- 6

Manguier

Mangifera indica L

Anacardiaceae

Exotique (Orig. Inde)

Ananas

Ananas sativa L

Bromeliacea

Exotique

Citus

Tous les citrus L

Rutaceae

Majorité exotique (Floride)

Avocatier

Persea Americana Mill

Lauraceae

Exotique

Cacaoyer

Theobroma cacao L

Sterculiaceae

Exotique

Caféier

Coffea arabica L

Rubiaceae

Exotique (Martinique)

Source : Enquête de l'auteur

Comme on peut le remarquer, la majorité des espèces utilisées dans les projets ne sont pas endémiques au département du Sud. C'est là la grande faiblesse des projets de protection de la biodiversité végétale car il faut savoir que la valeur de la biodiversité végétale se manifeste à travers la richesse en espèces endémiques.

5.3.3- Zones touchées par les interventions

Les vingt-et-une (21) zones touchées par les inteventions sont situées en majorité dans la partie occidentale c'est-à-dire dans la zone Ouest du département du Sud dans deux zones de concentration, (Cayes et Camp-Perrin) et dans plusieurs types d'écosystèmes. Ce sont: Bellevue, Pereny, Chevalier, Dory, Tricon, Camp-Perrin, Formon, Délinois, Saut-mathurine, Rendel, Macaya, Islet, Massé, Ste Hélène, Bazelais, Morecy, Faucault, Collettte, Faugas, Cayes, St Louis du sud. Ces zones là font partie de seulement 80 % des arrondissements qui reçoivent des interventions relatives à la gestion de la biodiversité végétale. Le tableau 9 fournira plus de détails sur les zones.

Tableau 9 Localisation des zones touchées ainsi que de leur nombre d'intervention dont elles ont été l'objet

Zone ou localité

Commune

Arrondiss.

Nbre d'inter.

Systeme ecologique

Bazelais

Port-Salut

Port-salut

1

Montagne humide

Bellevue

Fonds-des-blancs

Aquin

1

Paine sèche

Camp-Perrin

Camp-Perrin

Cayes

2

Plaine/montagne humide

Cayes

Cayes

Cayes

2

Plaine humide

Chevalier

-

-

1

-

Collete

-

-

1

-

Délinois

Camp-Perrin

Cayes

1

Montagne humide

Dory

Cayes

Cayes

1

Plaine humide

Faucault

Camp-Perrin

Cayes

1

Plaine humide

Faugas

Cayes

Cayes

1

Plaine humide

Formon

Chantal

Cayes

2

Plaine humide

Islet

Cayes

Cayes

1

Plaine humide

Macaya

Cayes

Cayes

4

Montagne humide

Massé

Torbeck

Cayes

1

Plaine semi-humide

Pérenny

Camp-Perrin-

Cayes

1

Plaine humide

Rendel

Chardonnières

Chardonnières

2

Montagne seche

Saut-Mathurine

Camp-Perrin

Cayes

1

Montagne humide

Ste Hélène

Port-salut

Port-salut

2

Montaange humide

Baie Dumesle

St Louis du Sud

Aquin

1

Montagne seche

Tricon

Maniche

Cayes

3

Motange semi-humide

Source: Enquête de l'auteur

L'arrondissement des Cayes, prioritaire avec des interventions concentrées autour du parc Macaya, compte 70% à lui seul tandis que celui des Côteaux est totalement marginalisé. Ceci provoque un déséquilibre au de la biodiversité végétale car les interventions ne sont pas réparties équitablement. Le tableau 10 présente les détails sur la répartition des interventions.

Tableau 10 Représentativité des Arrondissements par ordre d'importance

Ordre

Arrondissement

Nbre d'intervention

% du total

1

Cayes

21

70

2

Port-Salut

3

10

3

Aquin

2

6.67

4

Chardonnières

2

6.67

5

Coteaux

0

0

Total

5

28

93.4

Le nombre total d'interventions est trente (30), mais il y a deux zones qui ont fait l'objet de deux réalisations dont on n'a pas pu trouver les arrondissements dans lesquels elles se situent. Dans les rapports, on a pu lire seulement le nom de la localité non entaché de son arrondissement ou sa commune. Donc ces deux localités occupent les 6.6% restants.

Les interventions faites aux Cayes concernent des projets d'aménagement, de conservation, de multiplication et de protection de l'environnement. Les études du docteur Alain LIOGIER révèlent que dans la partie orientale du Sud, il y a aussi des espèces endémiques (Tableau 11 suivant). Elles méritent aussi une considération soutenue.

Tableau 11 Représentativité de l'endémisme de l'arrondissement d'Aquin dans le taux total du Sud

Arrondissement

Commune

Nbre d'espèce

Statut phytogéographiqe

Aquin

St Louis

8

Endémique

Aquin

Aquin

2

Endémique

Source : flore de l'ile, 1989

Cet arrondissement représente 4.87% du taux d'endémisme total du Département du Sud et pourtant seulement deux petites interventions y ont été effectué pour une période de vingt ans alors que dans l'arrondissement des Cayes vingt-et-un (21) ont été réalisé; ceci prouve la mauvaise répartition des interventions. Elles ne se font pas dans les zones qui méritent les travaux c'est-a-dire les hauts lieux nécessiteux.

5.3.4-Organismes oeuvrant dans le domaine

On a recensé deux catégories d'organismes notamment les organismes d'encadrement et/ou de financement tels: la (USAID), le (PNUD), le (MARNDR), l'Association Suisse pour la Coopération Internationale (HELVETAS) et les organismes d'exécution comme le Catholic Relief Service (CRS), la Pan American Devlopment Foundation (PADF), l'Organisation pour la Réhabilitation de l'environement (ORE), l'Initiative pour la Réhabilitation et le Dévelopement (IRD), le Développement Communautaire Chrétien Haitien (DCCH), l'Union des Coopératives Réformées du Sud (UNICORS), l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (l'UNESCO), L'Institut de Sauvegarde du Patrimloine National (ISPAN).

La procédure d'exécution d'un projet est un peu complexe. Il peut y avoir plusieurs acteurs et les études avant exécution peuvent prendre beaucoup de temps. Dépendant du champ d'action de l'organisme et du domaine d'intervention, plusieurs organismes peuvent agir synergiquement. Le tableau 12 présente les détails qui concernent ces organismes.

Tableau12Organismes dans le Sud et leur domaine d'intervention

Organisme

Domaine / Champ d'intervention

Statut

Vision/ Attente

MARNDR

Agriculture, Dvpt Comm., Protection des RN

Etatique

Augmentation production nationale, Envir. Protégé

USAID

Financement de Pr.Comm., Aide socio-économique

OI

Diminution du chomage et de la misère

ISPAN

Protection des R.N, Biodiversité et Environnement

Etatique

Augmentation du SNAP, Création d'autres ZR

BM

Financement de projets

OI

Faciliter l'exécution des projets

ORE

Protéger et multiplier d'espèces, Production végétale

ONG

Augmenter la C.V et la production, Soulagement

IRD

Protéger et multiplier d'espèces, Dvpt.Comm.

ONG

Augmenter la C.V, et la production végétale

PADF

Creation de lots boises, Aménagement et gestion des aires naturelles, Formation de cadre

ONG

Augmenter la C.V, Envir. Protégé, Augmentation SNAP

HELVETAS

Aménagement et gestion des A.N, Financement de projets des OB

ONG

Augmenter la C.V, Envir. Protégé

CRS

Aide alimentaire, Financement des projets sociauxet environnementaux

ONG

Soulager la misère de la population, Envir. Protégé

UNESCO

Formation des cadres dans le domaine, Finaancement des projets sociaux

OI

Dvpt de la comm. Sensibilisation

PNUD

Financement de projets, Aide sociale

ONG

Dvpt de la comm.

MDE

Conservation d'écosystèmes naturels, Aménagement et gestion des A.N

Etatique

Augmentation du SNAP, Envir. protégé

UNICORS

Conservation d'EN, gestion des AN

Coopérative

Augmentation du SNAP, Envir.

Légende

AN: Aires Naturelles, CV: Couverture Végétale, Dvpt. Com.: Développement Communautaire, Envir. : Environnement, EN: Ecosystème Naturel, OB: Organisation de Base; O.I: Organisation Internationale, ONG: Organisation Non Gouvernementale, Pr. Comm.: Projet Communautaire; RN: Ressources Naturelles; SNAP: Système National d'Aires Protégées; ZR: Zones Réservées ;

(Source : Enquete de l'auteur)

Au total, ils sont au nombre de treize (13), les organismes qui ont agi réellement dans le domaine soit directement ou indirectement, soit individuellement ou collectivement. Chacun a son champ d'intervention et sa vision globale qui guident les types d'activités à entreprendre. La majorité d'entre eux sont de nature non-gouvernementale et le siège social de la plupart se trouve dans la ville des Cayes.

L'absence du Ministère de l'Environnement crée un grand vide dans le département car plusieurs travaux qui auraient dû être à son compte ne sont pas faits.

5.3.5- Champs d'intervention

Dans la revue de littérature, on a fait mention de tous les domaines qui doivent faire l'objet d'une intervention dans le cadre de la gestion de la diversité biologique végétale. Parmi eux, seulement trois (3) ont été pratiquement abordé. Ce sont :

· Aménagement et gestion des aires naturelles (Parc National Macaya);

· Protection et multiplication des espèces végétales; 

· Conservation des derniers témoins d'écosystèmes naturels.

Un point très important qui est tout a fait négligé est le contrôle des espèces exotiques pouvant être nuisibles pour certaines espèces endémiques. Les plus grands ennemis des espèces endémiques sont les espèces envahissantes qui sont à croissance très rapide.

Il y a certaines espèces endémiques à Haiti qui peuvent être trouvées seulement au pays et d'autres seulement dans le Sud. Donc pour ces espèces on devrait avoir une attention toute particulière vu leur importance médicinale et environnementale.

5.4-Analyse synthétique des résultats

Après la prise de conscience faite à Rio de Janeiro, Haïti se mettait d'accord avec la convention par sa signature. De multiples travaux ont été entrepris en ce sens dans le Sud par des institutions nationales et internationales pour protéger les ressources végétales du pays. Cependant, le grand problème est que parfois elles ne sont pas tout a fait bien imbues de la préservation de la biodiversité végétale. Le type d'intervention, le lieu d'établissement, l'espèce utilisée, la zone touchée sont choisis en fonction des moyens disponibles, de la philosophie des acteurs (exécuteur et bailleur) et des contraintes présentées.

De jour en jour les espèces endémiques deviennent plus rares et plus menacées parce que les acteurs ne les ont jamais pris vraiment en considération surtout lors des interventions de multiplication. Graduellement, il y a de nouvelles espèces qui viennent s'installer pour remplacer celles qui disparaissent et qui s'adaptent très bien aux conditions environnementales de la zone. Comme conséquence, la biodiversité végétale du pays subit une érosion.

Normalement, toute la couverture végétale devrait être prise en considération quand il s'agit de protection. Malheureusement les décisions ne sont pas toujours prises pour les zones réellement nécessiteuses. D'où ici, le rôle de l'Etat de jouer sa partition d'arbitre dans le jeu pour s'assurer que les vraies actions sont menées et les attentes sont réellement comblées.

Cependant le Sud reste quand même une zone très déterminante dans la composition de la flore surtout du pays. Il ne faut pas choisir la zone d'intervention avec passion mais plutôt sur la base de menace et de nécessité.

VI CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Cette étude consiste à faire un inventaire de tous les travaux effectués dans le but de gérer la biodiversité végétale dans le département du Sud de 1980 à 2000.

Bien que ce soit une tentative et que toutes les informations ne sont pas disponibles, elle a fourni des informations nécessaires pouvant servir de base de données pour une éventuelle continuation dans le domaine.

Les résultats des enquêtes réalisées ont présenté les différentes institutions oeuvrant dans le domaine de la gestion de la biodiversité pour la période visée. Ce présent travail a permis d'inventorier treize (13) organismes ayant au moins une action dans la gestion de la biodiversité végétale. En effet, les différentes actions répertoriées visent la conservation de certaines espèces par l'établissement de pépinières, la protection des zones réservées, le greffage, la conservation des ressources édaphiques et aquatiques, l'établissement de bandes végétales, des haies vives, des murs secs, du clayonnage, des cultures en terrasse, des lots boisés et enfin la formation de cadres dans le domaine.

La conservation des écosystèmes naturels se fait en délimitant la zone du parc national Macaya, en protégeant et en multipliant les espèces endémiques, en découvrant de nouvelles espèces endémiques. Des techniques comme l'établissement de boutiques d'intrants subventionnés et la distribution gratuite de plantules d'espèces endémiques visent aussi à contribuer indirectement à la gestion de la biodiversité végétale.

En somme, beaucoup de travaux ont été réalisé mais il reste beaucoup à faire car il existe des problèmes à différents niveaux :

· Mauvaise répartition des interventions

· Manque de suivi pour les travaux réalisés

· Pas de rapport conforme pour certains travaux réalisés

· Manque de détails sur les projets dans les rapports annuels

· Mépris total des espèces endémiques/ absence de critères pertinents dans le choix des espèces à multiplier

· Mépris de quelques hauts lieux contribuant à la valeur de biodiversité végétale

Face à cette situation dramatique, des décisions devraient être prises à plusieurs niveaux, local, régional et même national. Pour cela, il est recommandé aux organismes :

1- Au point de vue administratif

- de donner un encadrement sérieux aux organisations de base pour lesquelles ils exécutent ou financent des projets ;

- de planifier un vrai système de suivi pour chaque projet

- de faire une étude socio-économique avant l'exécution du projet.

- D'installer le représentant du Ministère de l'Environnement dans le Département du Sud en vue de contrôler de très près les activités des ONG intervenant au niveau de l'envionnement.

- les BAC de la DDAS doivent disposer au moins d'un service statistique environnemental dont le rôle serait de collecter des données relatives aux activités environnementales de chaque localité conservées en archives.

2- Au point de vue technique

- d'être bien imbu de la gestion de la biodiversité avant d'y intervenir

- de ne pas réaliser des actions isolées dans le temps et dans l'espace car la biodiversité végétale se compose d'éléments interconnectés

- de faire des choix de projets pertinents, appropriés et faisables au point de vue socio-économique.

- De prendre des dispositions de lutte contre la désertification dans tout le département du Sud surtout au niveau des aires réservées.

- De répartir équitablement les projets dans le département

- De donner une priorité aux espèces endémiques au département du Sud dans la conservation et la multipication en pépinière.

VII- BIBLIOGRAPHIE

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2- BURR-REYNAUD, F. 1986. Visage d'arbres et de fruits haïtiens, Port-au-prince, Haïti, les éditions Fardin, (96 p)

4- BAKER, H.D et DARDEAU W. S, 1930. La Flore d'Haiti, Service technique du Département de l'Agriculture et de l'Enseignement, Port-au-Prince, Haiti, 453 pages

5- CHARLES, and PAMELA, L., 2001. Newcomers and the environnement, United States of America, Minnesota office, Multi-cultural Educational services, (116 p)

6- CHARLES, D et All, 2001. Bois et forêts des tropiques, Paris, France, ed Jouve, (92 pages)

7- CONSTANT, J. A. 2000. Cours magistral d'écologie (17p )

8- LAMOTHE, V, 2000. Inventaire et analyse des paquets techniques proposés en production végétale par les organismes de développement agricole dans la direction département du Sud'est de 1995 à 1999, Mémoire de fin d'études universitaires, Production végétale, Université d'Etat d'Haïti, FAMV, Port-au-prince-Haïti, (44p)

10- LECOMTE, B et All, 1999. Aide-mémoire sur la législation relative aux aires protégées en Haïti, Port-au-prince Haïti,(71p)

11- LIOGIER Alain, 1996. La Flore de l'ile entière, 9 tomes

11- MAGNY, E, 1991. Haïti, Ressources Naturelles et Environnement : une nouvelle approche. Port-au-prince Haïti, Henry Deschamps, (252 p)

12- MARNDR, 1984. Rapport sur le déboisement du périmètre du Pic macaya et son impact sur la plaine des cayes. Port-au-prince Haïti, (63 p)

13- MDE, 1999. Plan d'action pour l'environnement, Port-au-prince Haïti, Edition Henry Deschamps, (80 p)

14- RAMADE, F ,1995. Eléments d'écologie, 5e édition, 630 p

14- SCHNELL, R et all, 1970. Introduction à la phytogéographie des pays tropicaux, Paris, France, Ed Gauthier-Villaro, , Tome I, (499p)

15- VICTOR, J.A., 1992. Code de lois Haïtiennes sur l'environnement, Port-au-prince

16- WALTER, V. R et KENTON, R. M, 1989. The scientific basis for conserving biodiversity, United States of America, Edition inconnue, (128 p)

17- WOODS, C.A et OTTENWALDER, J. A., 1992. The natural history of southern Haiti, USA, Gainesville- Florida, museum of natural history, (159 p)






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