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L'impact macroéconomique d'un consortium d'exploitation pétrolière : le cas de l'unité de production de Doba au Tchad

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par Siniki BOPABE
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maitrise 2007
  

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Conclusion générale

« Tous les économistes réunis ne parviendraient pas à une conclusion »

George Bernard SHAW

Au finish de cette étude qui se veut de montrer « l'impact macroéconomique de l'unité d'exploitation pétrolière de Doba au Tchad », un certain nombre de questions ont été soulevées convoquant ainsi quelques hypothèses de travail (au nombre de 3 au total).

En effet, cette recherche qui est organisée en deux (2) principaux axes (ou parties) articulés en quatre (4) chapitres s'est proposée de répondre à la question suivante : «les revenus issus de l'exploitation des champs pétroliers de Doba contribuent-ils à améliorer la stabilité macroéconomique au Tchad ? ».

En outre, pour comprendre l'impact macroéconomique de l'exploitation pétrolière de Doba, la méthodologie nous a proposé de subdiviser les agents économiques en secteurs institutionnels.

De prime à bord, le bouclage est réalisé sur le comportement de la consommation des ménages qui obéit à la logique keynésienne. A vrai dire, la consommation des ménages augmente dans le même sens que le revenu global ou le PIB. Fruit, somme toute de l'impact de l'exploitation du pétrole. En guise d'exemple, autant que le PIB, la consommation des ménages a évolué d'environ 100 milliards FCFA entre 2004 et 2005.

Ensuite, les chiffres indiquent que la phase de construction du projet pétrole a influencé de manière réelle le rythme de la croissance économique au Tchad. Les achats de biens et services par les sociétés pétrolières et sous-traitantes ont basculé le rythme de croissance de la FBCF jusqu'à plus de 80% du PIB entre 2002 et 2003. On note également qu'avec l'apport de la législation, les entreprises tchadiennes et camerounaises, plus favorisées dans la fourniture des biens d'équipement aux sociétés pétrolières, ont gagné en termes d'opportunités d'emplois et d'affaires. Cette tendance, notons-le continue à se vérifier encore dans la phase actuelle d'exploitation.

Par ailleurs, le Tchad est entré dans un processus de reformes en matière de Finance Publique. En effet, à partir de 2003, le taux de croissance des dépenses publiques a augmenté de plus de 5 points (15,58%) pendant que la moyenne a doublé (193,83 milliards FCFA) pour atteindre 68,27% en 2004. Cette augmentation est le fait de l'injection via les canaux budgétaires des ressources pétrolières. Ces dernières servent à financer les dépenses des secteurs prioritaires, fers de lance de la politique gouvernementale et de la lutte contre la pauvreté. Cependant, la fiscalité qui est sensée bénéficier de l'assiette fiscale à partir de l'exploitation pétrolière n'en tire pas un grand gain.

L'exportation du brut tchadien a manifestement changé la structure des exportations tchadiennes assises traditionnellement sur la répartition sectorielle des branches d'activité. Ainsi, le pétrole occupe depuis 2003 la primauté dans les postes d'exportations du Tchad et génère des ressources très importantes à l'économie de ce pays. Par le même effet, les importations ont vu leur importance évoluer ex abrupto surtout dans la phase de construction de l'oléoduc.

Enfin, compte tenu des limites que connaît le commerce extérieur notamment avec la crise de la CotonTchad et de la filière coton ainsi que celle de l'élevage associées à d'autres facteurs, l'économie du Tchad semble de nos jours être tournée vers la manne pétrolière. A court terme, les effets non souhaités mais prévisibles de l'exploitation ne s'ignorent plus. Surtout, dans les grands pôles d'attraction du pays ou dans les zones pétrolières, l'inflation gagne du terrain de jour en jour.

En réalité, fort de cette vue d'ensemble, on se rend compte que l'exploitation du pétrole a des conséquences « positives » sur les différents agents institutionnels. En effet, le volume du PIB du Tchad qui s'est hissé en 25ème position africaine en 2006 (5 469 millions de dollars), laisse place à une croissance économique évaluée à 14,5% défiant toute concurrence en Afrique subsaharienne et reste au niveau continental la première de tous les pays africains72(*).

Or, ce qui est vrai, la croissance économique est associée positivement à la réduction de la pauvreté. Qu'à cela ne tienne, peut-on pour autant dire que le Tchad a-t-il déjà emprunté le sentier du développement ?

En outre, le développement vise à améliorer la qualité de vie des individus et à accroître leur capacité à influer sur leur avenir. Cet objectif suppose généralement l'augmentation du revenu par tête ainsi que bien d'autres éléments : un système éducatif et un accès au marché du travail plus équitables, une plus grande égalité de sexes, une meilleure santé et une alimentation saine, un environnement naturel plus propre et plus durable, un système judiciaire et juridique plus impartial, des libertés civiles et politiques accrues et une vie culturelle plus riche. La question qu'on peut se poser est de savoir comment influer sur les processus de croissance au Tchad afin que les dimensions qualitatives des résultats du développement augmentent également ? Les institutions des Nations Unies affirment que la prise en compte simultanée des aspects quantitatifs et qualitatifs du processus de croissance permet d'énoncer trois (3) principes élémentaires valables pour les pays industrialisés et en développement :

Primo, l'accent est mis sur tous les actifs. Globalement, les actifs importants en matière de développement sont le capital physique, le capital humain et le capital naturel ; le progrès technique affectant l'utilisation de ces actifs joue aussi un certain rôle. Pour accélérer le taux de croissance, on accorde traditionnellement beaucoup d'attention au capital physique. Dans cette perspective, les enveloppes allouées aux secteurs prioritaires témoignent de la volonté des acteurs et partenaires de développement du Tchad à réduire la pauvreté dans ce pays. Mais, ces enveloppes, à elles seules, suffisent-elles?

Secundo, l'importance est accordée à la mise en place d'un cadre institutionnel approprié et à une bonne gouvernance. Le fonctionnement efficace de l'administration, des organismes de réglementation (chargées d'assurer la suprématie du droit et de favoriser la participation) est important pour la croissance et le développement. Les effets d'une mauvaise gouvernance, d'une bureaucratie tatillonne et de la corruption sont régressifs et nuisent à la durabilité de la croissance. L'appropriation, par une élite nantie, des politiques, des lois et des ressources de l'Etat détourne souvent les mesures d'incitation et les dépenses publiques vers des actifs moins productifs socialement et, en réduisant leurs avantages pour la société dans son ensemble, affaiblissent leur impact sur le bien être social. La corruption montante avec la plus forte perception en Afrique selon Transparency73(*) suivie des procédures d'accès aux marchés publics ignorés, l'alternance politique inexistante, etc., le Tchad peut-il déjà prétendre au développement ?

Tierso, la place est accordée aux aspects distributifs. Une distribution plus équitable du capital humain, des terres et des autres actifs productifs implique une répartition plus juste des perspectives d'enrichissement, afin d'augmenter la capacité des hommes à tirer parti des technologies et à générer des revenus. Ainsi, la meilleure affectation des revenus entre les populations est l'objectif premier visé par toute politique économique. Or la politique économique dans les PVD se donne une orientation beaucoup plus planificatrice. Il est vrai qu'on prend en compte l'équilibre interne et le programme de stabilisation ainsi que l'équilibre externe mais encore faut-il que cette politique conduise à une planification. En effet, la planification est présentée par bien des économistes comme le moyen de pallier l'insuffisance des politiques économiques et les difficultés qu'elles rencontrent. Au plan macroéconomique, les ménages tchadiens bénéficient déjà des avantages liés à l'exploitation du pétrole. Cela implique-t-il par ailleurs qu'ils soient déjà engagés dans le processus de développement ?

A ce niveau, une question d'ordre général, déjà soulevée dans l'histoire des diverses économies peut faire toujours office d'actualité : « l'homme est-il au service de l'économie ou l'économie au service de l'homme ? ».

* 72 Jeune Afrique N° 2392, Ecofinance, Du 12 au 18 novembre 2006, in PIB : bouleversement au sommet, p.93.

* 73 Jeune Afrique N° 2392, Ecofinance, Du 12 au 18 novembre 2006, in Transparency au rapport, p. 14.

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