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L'impact macroéconomique d'un consortium d'exploitation pétrolière : le cas de l'unité de production de Doba au Tchad

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par Siniki BOPABE
Université Catholique d'Afrique Centrale - Maitrise 2007
  

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section 2 : Le comportement de l'Etat à travers les dépenses publiques

« Le fait d'assurer une couverture (...) de bonne qualité en matière des services sociaux de base, constitue l'un des moyens (...) les plus efficaces de réduire la pauvreté ».

Carol Bellamy, Directeur Exécutif - UNICEF

L'objet de cette section est construit autour de la problématique des dépenses publiques et de ses modes de financements. Et comme dit plus haut, elles constituent à ce titre le référentiel des politiques économiques d'un pays donné.

I. Analyse théorique de la notion des depenses publiques

Les dépenses publiques ont vu leur importance relative par rapport au PIB s'accroître de manière très significative au point d'atteindre aujourd'hui un niveau jugé excessif par de nombreux économistes et responsables politiques.

Elles sont par ailleurs souvent considérées comme un levier très important à la disposition des pouvoirs pour agir sur l'activité économique et l'emploi ; ce qui est sans doute vrai. Il ne faudrait cependant pas oublier les effets pervers qu'engendre le mouvement intempestif des dépenses publiques sur l'inflation et le déséquilibre extérieur.

L'intervention des pouvoirs publics dans le système économique et financier est un trait majeur dans toutes les sociétés contemporaines. Elle se manifeste selon des modalités diverses. Certaines sont monétaires, d'autres non. Les premières prennent la forme de dépenses et de recettes publiques. Elles seules retiendront notre attention dans ce paragraphe. La notion de dépenses publiques sera d'abord précisée ainsi que son évaluation.

Force est de constater cependant que les dépenses publiques ne sont pas mesurées par un agrégat spécifique. Il convient de les évaluer à partir des comptes des administrations publiques centrales (essentiellement l'Etat), des administrations publiques locales (régions, départementales, communes) et de la sécurité sociale. Elles désignent des biens et services achetés par les pouvoirs publics. On y retrouve des éléments aussi disparates que les équipements militaires, les autoroutes ou les services rendus par les fonctionnaires.

Les dépenses afférentes au fonctionnement et au développement des services regroupent les salaires versés, la consommation intermédiaire et les investissements. Les opérations de redistribution recouvrent essentiellement les subventions et les prestations sociales. Les intérêts versés sont ceux des emprunts émis par l'Etat ou les collectivités locales.

En somme, les dépenses publiques servent à financer les investissements publics.

A. APPROCHE NOTIONNELLE DE L'INVESTISSEMENT PUBLIC VIÀ LE MULTIPLICATEUR D'INVESTISSEMENT

D'entrée de jeu, on suppose que l'investissement supplémentaire initial a pour conséquence d'entraîner un accroissement du revenu national supérieur au montant de l'accroissement initial de l'investissement public. Ce postulat nous permet d'énoncer le multiplicateur d'investissement public et ses conditions d'action.

1. ENONCÉ DU MULTIPLICATEUR D'INVESTISSEMENT PUBLIC

Supposons que dans une économie les pouvoirs publics décident d'accroître le montant de l'investissement ; cette décision, qui se traduit par la mise en service d'un capital productif additionnel, aura pour conséquence d'accroître le nombre de travailleurs et par là même d'accroître les revenus des salariés. Face à cet accroissement de revenu, les salariés vont augmenter leurs achats de biens alimentaires et industriels ; cet accroissement des achats de biens de consommation va dégarnir les stocks, ce qui nécessitera pour leur reconstitution un accroissement de production avec distribution supplémentaire de revenus à une seconde catégorie de salariés etc.

Deux (2) hypothèses seront successivement envisagées. Dans la première, l'accroissement de l'investissement public se réalise en une seule fois et ne se répète pas. Dans la seconde, l'accroissement de l'investissement est supposé se reproduire pendant plusieurs périodes.

a. L'effet de l'accroissement d'un investissement public non répété

Le circuit des revenus et des dépenses que nous venons d'exposer peut se formuler d'une manière simple :

?Y = k?I, avec ?Y, l'accroissement du revenu, ?I, l'accroissement de l'investissement et k, le multiplicateur d'investissement.

La question revient à calculer k et à rechercher les facteurs qui le déterminent. Les revenus supplémentaires, obtenus par la première catégorie de salariés, sont dépensés pour l'achat des biens de consommation ou industriels, ce qui a pour conséquence de dégarnir les stocks. Il est bien évident que si les salariés dépensent tout leur supplément de revenu, la diminution des stocks sera telle que l'accroissement de production pour leur reconstitution sera beaucoup plus important que si l'on dépense uniquement la moitié du supplément de revenu.

Le multiplicateur d'investissement dépend de la propension marginale à consommer : plus celle-ci sera forte plus l'accroissement de la production et du revenu sera important, plus la propension marginale à consommer sera faible plus réduit sera l'accroissement de production et du revenu national.

Nous pouvons formaliser ce raisonnement sous forme d'une relation algébrique ;

?Y = k?I

D'où k = ?Y/?I

Or Y = C + I

Donc ?Y = ?C + ?I

D'où ?I = ?Y - ?C

On peut écrire : k = ?Y/(?Y - ?C)

En divisant par ?Y nous avons : k = 1/ (1-?C/?Y)

Or ?C/?Y = la propension marginale à consommer.

D'où 1 - ?C/?Y = la propension marginale à épargner.

Conclusion : le multiplicateur d'investissement est égal à l'inverse de la propension à épargner.

b. L'effet de l'accroissement d'un investissement public pendant plusieurs périodes

Pour chaque période apparaît un accroissement de l'investissement public ?I qui entraîne une augmentation de la consommation et du revenu plus importante que dans l'hypothèse du non renouvellement de l'investissement envisagé précédemment.

2. LES CONDITIONS D'ACTION DU MULTIPLICATEUR D'INVESTISSEMENT

Les principales sont les deux (2) suivantes :

Ø la première est celle de sous-emploi. Tout investissement supplémentaire entraînera un accroissement du produit national à la condition que le travail et le capital soient partiellement inemployés, sinon la hausse du revenu serait purement nominale et déboucherait sur l'inflation ;

Ø la seconde est celle de la stabilité de la propension moyenne à consommer.

Cependant cette condition est difficilement acceptable en raison de l'instabilité des habitudes de consommation.

B. LE FINANCEMENT DES DÉPENSES PUBLIQUES 

Un déficit budgétaire et un accroissement de dépenses publiques peuvent être financés selon trois (3) modalités différentes : l'émission d'emprunts, la création monétaire et le recours à l'impôt. Cette dernière option concerne évidemment le financement d'un supplément de dépenses. On voit mal, en effet, un accroissement de fiscalité financer un déficit budgétaire provoqué par une réduction de la fiscalité. La situation n'est cependant pas impossible s'il s'agit d'impôts ou de contribuables différents. Dans les trois (3) hypothèses, l'effet multiplicateur de dépenses publiques risque d'être sérieusement réduit. Le freinage sera cependant différent selon la modalité retenue.

1. LE FINANCEMENT DU DÉFICIT BUDGÉTAIRE PAR LA FISCALITÉ

Le financement d'un déficit budgétaire par un accroissement de la fiscalité affaiblit très sensiblement l'effet multiplicateur des dépenses publiques. Si l'économie fonctionne toutefois selon les principes précédemment décrits, l'équilibre budgétaire n'est pas incompatible avec un effet multiplicateur.

L'augmentation des dépenses publiques G induit un accroissement du revenu national :

Y = 1 x G/1 - c (1)

Si la hausse du déficit budgétaire induite par l'accroissement des dépenses publiques est financé par une augmentation de la fiscalité, cet accroissement des recettes fiscales T induit une baisse du revenu national égale à c x T/1 - c.

L'effet net de ces variations de sens inverse sera de l'importance relative de G, T et de la valeur de la propension marginale à consommer c.

On pourrait à la limite penser qu'une hausse des dépenses publiques financée par un accroissement identique des recettes fiscales n'exercerait aucun effet sur le revenu national.

Les pouvoirs publics accroissent simultanément les dépenses publiques d'un montant égal à G et les recettes fiscales T. Ils ne font pas varier le montant de l'investissement et les dépenses de transfert. Les variables I et R demeurent constantes.

Lorsque les variations simultanées des dépenses publiques et des recettes fiscales ont épuisé tous leurs effets, le nouveau revenu national d'équilibre est égal à :

Y + Y = 1 x [Co - c (T + T) + cR + Io + Go + G] (2)

En soustrayant l'équation (1) par (2), nous obtenons :

Y = 1 x [-cT] + 1 x [G]/1 - c (3)

Dans la mesure où G = T, nous pouvons écrire :

Y = 1x [-cG]/1-c + 1 x [G]/1-c

Y = 1x [G (1-c)]/1-c

Y = G

La conclusion à retenir de cette démonstration de Haavelmo est qu'un accroissement des dépenses publiques financé par une variation identique de la fiscalité accroît le revenu national d'un montant égal à l'accroissement des dépenses publiques. L'effet multiplicateur est très faible mais il n'est pas nul. Il est égal à 1.

De manière plus générale, on peut déduire que le maintien dans le temps de l'équilibre budgétaire n'est pas incompatible avec un effet multiplicateur.

2. LE FINANCEMENT DU DÉFICIT BUDGÉTAIRE PAR L'EMPRUNT

Si le gouvernement refuse d'accroître les impôts, il peut recourir à l'emprunt. L'épargne se dirigera vers les nouvelles émissions publiques si le taux d'intérêt est supérieur à celui offert sur le marché par des titres de même nature présentant un risque identique. Il devrait s'en suivre une hausse des taux. A leur tour, les entreprises désirant émettre des obligations pour financer leurs investissements devront pratiquer des taux supérieurs à ceux du secteur public si elles veulent attirer l'épargne privée.

L'ampleur de la hausse des taux d'intérêt dépend de la présence ou non de ressources financières oisives dans l'économie. S'il existe de l'épargne inutilisée, l'accroissement de la demande de fonds ne conduira pas nécessairement à une hausse très élevée des taux. Si, en revanche, la demande des entreprises et des pouvoirs publics excède les ressources d'épargne, les taux d'intérêt auront tendance à s'établir à un niveau largement supérieur à celui qui se serait manifesté en l'absence d'emprunt public.

Cette forte présomption d'une hausse des taux d'intérêt conduit de nombreux économistes à douter de l'efficacité d'une politique budgétaire financée par l'emprunt. Dans la mesure où l'investissement dépend du niveau des taux d'intérêt, celui-ci diminue quand le taux augmente. Par voie de conséquence, la demande globale diminue puisque l'investissement en est l'un des principaux déterminants. Dans ces conditions, l'effet positif d'un accroissement des dépenses publiques est partiellement ou totalement réduit du fait de la dépression de l'investissement productif. La capacité de la politique budgétaire à relancer l'activité et à réduire le chômage est en conséquence légitimement mise en cause.

La hausse des taux d'intérêt conduit à un effet d'éviction dont l'importance dépend de la sensibilité de l'investissement aux variations des taux d'intérêt nominaux et de l'existence ou non des ressources financières inutilisées.

Au Tchad et comme dans d'autres pays en voie de développement, les dépenses publiques sont orientées vers le financement des investissements publics qui, eux aussi, sont orientés, vers des besoins de base et de lutte contre la pauvreté.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon