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Les facteurs d'intégration du Rwanda à  la communauté de l'Afrique de l'est

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par Eric Rutsindintwarane
Institut d'à‰tudes Politiques de Toulouse - Maitrise 2009
  

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I.3. Problématique de l'intégration en Afrique

Depuis le début des années 90, une relance du processus d'intégration régionale se remarque dans les pays africains; elle intervient après l'éclipse des années 80 qui avait succédé à l'effervescence intégrationniste de la période des indépendances. Cette recherche de l'intégration représente la croyance des leadeurs africains que l'intégration est une condition fondamentale de la réussite des efforts montrés en matière de développement.

Selon le rapport de la CNUCED (2009), le continent a progressé dans la création d'organismes sous-régionaux d'intégration économique. Toutefois, contrairement aux attentes, ceux-ci n'ont pas sensiblement accru les échanges commerciaux, les flux d'investissement et la mobilité des personnes entre pays africains. Ne pouvant pas identifier les problèmes auxquels font face tous les ensembles régionaux, nous nous sommes limités aux organisations comme la CEDEAO, SADC, CEPGL et la CAE.

I.2.3.1. La CEDEAO

La CEDEAO est une organisation d'intégration régionale créée en 1975, regroupant 15 Etats Ouest-Africains. La CEDEAO a pour missions de promouvoir la coopération et le développement dans tous les domaines de l'activité économique, d'abolir, à cette fin, les restrictions au commerce, supprimer les obstacles à la libre circulation des personnes, des services et des biens, l'harmonisation des politiques sectorielles régionales. L'objectif majeur reste la constitution d'un vaste marché commun ouest-africain et la création d'une union monétaire.

La CEDEAO, depuis sa création, a initié de nombreux programmes de coopération et d'intégration dans les principaux secteurs économiques, notamment dans les domaines de la promotion commerciale, la libéralisation des échanges, le développement des infrastructures routières et de communication, le développement de l'agriculture, de l'industrie et de l'énergie. Toutefois, les résultats ne sont pas à la hauteur des ambitions car, la plupart des décisions prises par les instances politiques n'ont pas été appliquées. Les résultats économiques décevants et la lenteur des progrès en matière d'intégration régionale dans cette partie de la région s'expliquent par divers facteurs.

Il y a eu une rivalité entre les pays Anglophones et Francophones de la région. Les chefs d'État de l'organisation sous régionale n'ont jamais accordé leurs violons aussi bien dans la gestion de la crise libérienne qui a éclaté à la frontière ivoiro-libérienne en décembre 1990, que dans celle qui met à mal la légendaire stabilité ivoirienne. Sur le dossier libérien, les chefs d'État de la sous région n'ont pu saisir l'occasion pour parler d'une seule voix. (D. Alassane Mahamidou, 2007).

En réalité, la CEDEAO n'a pu asseoir une politique de sécurité régionale qui mette les pays à l'abri des bandes armées reconverties en politiciens à certains endroits, où les professionnels ont échoué. A cet effet, il faut souligner les rivalités entre le Nigeria et la Côte d'Ivoire. Le premier, anglophone, puissance démographique, pays exportateur de pétrole, longtemps sous des régimes militaires et instables, n'a jamais accepté l'hégémonie ivoirienne fondée sur ses productions agricoles de cacao et de café et surtout sur sa relative stabilité sous Houphouët-Boigny (D. Alassane Mahamidou, 2007).

En ce qui concerne l'union douanière, dans l'ensemble, les échanges intra-régionaux restent faibles. En 1980, année d'entrée en vigueur de la communauté et 1985, les échanges ont diminué; depuis 1985, ils ont progressé, mais leur part dans les exportations totales des pays de l'Afrique de l'Ouest reste insignifiante; il est vrai que d'importants échanges frontaliers ne figurent pas dans les statistiques (D. Alassane Mahamidou, 2007).

La multiplicité des organisations intergouvernementales est aussi un problème majeur en Afrique occidentale. Selon R. Lavergne (1996), il existe dans cette région une quarantaine d'organisations intergouvernementales (OIG), dont certaines tirent leur origine de la période coloniale. La complexité des raisons qui ont inspiré la création des organisations intergouvernementales dans la sous-région s'est traduite par une prolifération d'organisations à composition diverse ou ayant les mêmes membres, ou certains appartenant à de nombreuses organisations.

Ce nombre grandissant d'organisations va provoquer plus tard un chevauchement. Ceci parce que ces ensembles n'ont pas été fondés à une même période et une manque de mécanismes de conciliation des actions à mener.

Cette région de l'Afrique de l'Ouest a connu une contrainte liée aux idéologies. Pour R. Lavergne (1996), le jeu des divergences idéologiques a également influencée le processus d'intégration régionale. La négociation des règles d'origine de la CEDEAO et du protocole portant sur les entreprises communautaires illustre bien ce phénomène. Les gouvernements et les administrations nationales d'obédience socialiste poursuivaient vigoureusement des politiques d'indigénisation et une politique régionale favorisant une plus grande participation indigène ou étatique. Par contre, les États membres épousant l'idéologie du laisser - faire se sont opposés à cette démarche en proposant une approche libérale concernant la participation de pays tiers aux projets communautaires.

Après ce bref aperçu de la CEDEAO, il est important d'en retenir un élément qui peut servir de leçons pour l'Afrique de l'Est en matière d'intégration régionale. Comme on l'a souligné ci - haut, un des facteurs qui explique les défis de l'organisation est la rivalité entre les pays Anglophones et Francophones de la région de l'Afrique de l'Ouest. Il y a lieu de douter que ce phénomène de rivalité peut aussi concerner l'Afrique de l'Est dans la mesure où des pays comme le Rwanda (utilisant le Français et l'Anglais) et le Burundi (Francophone) viennent d'adhérer à une communauté dont les pays originairement membres sont purement Anglophones.

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