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Analyse des strategies paysannes de lutte contre la pauvrete par des organisations de producteurs (op) dans la province du centre, cameroun

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par Stanislas BILA
Université de Dschang - Ingénieur Agroéconomiste 2005
  

Disponible en mode multipage

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    UNIVERSITE DE DSCHANG

    *****************

    FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES (F.A.S.A)

    ***************

    DEPARTEMENT D'ECONOMIE ET SOCIOLOGIE RURALES

    REPUBLIQUE DU CAMEROUN

    **********************

    MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

    ANALYSE DES STRATEGIES PAYSANNES DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE PAR DES ORGANISATIONS DE PRODUCTEURS (OP) DANS LA PROVINCE DU CENTRE, CAMEROUN

    Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme d'Ingénieur Agronome

    Option : Economie et Sociologie Rurales

    Par : BILA Stanislas

    Matricule :

    Superviseur : Encadreur :

    Pr. TCHOUAMO Isaac R. Mr. MBAHE Rigobert Elarion, Msc

    Maître des conférences Ministère de l'Agriculture

    Université de Dschang

    Juin 2005FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL

    Je soussigné, Monsieur BILA Stanislas, atteste que le présent mémoire est le résultat de mes propres travaux de recherche dans les départements de la Lékié, du Nyong et Mfoumou, du Nyong et Kéllé et du Mbam et Inoubou dans la Province du Centre (Cameroun), sous la supervision de Dr. TCHOUAMO Isaac, Maître de Conférences à l'Université de Dschang et l'encadrement technique de Monsieur MBAHE Rigobert Elarion, Chef de Cellule Suivi-Evaluation, PNVRA/MINAGRI, Yaoundé.

    Ce mémoire est authentique et n'a jamais été présenté antérieurement pour l'acquisition de quelque grade universitaire que ce soit.

    Nom et signature de l'auteur. Visa de l'encadreur

    BILA Stanislas MBAHE Rigobert Elarion

    Date Date

    Visa du superviseur Visa du chef de département

    Prof. TCHOUAMO Isaac Dr. KAMGA André

    Date Date

    FICHE DE CERTIFICATION DES CORRECTIONS APRES SOUTENANCE

    Le présent mémoire a été revu et corrigé en conformité aux observations du jury.

    Visa du Superviseur Visa du Chef de département

    Pr. TCHOUAMO Isaac Dr. Kamga André

    Date Date

    Visa du président du jury Visa des membres du jury

    1-

    2-

    3-

    Pr. BADEGANA A. M. 4-

    Date .

    DEDICACE

    ? Au Père tout-puissant, pour ta présence et tes hauts faits dans ma vie.

    ? A mes parents Monsieur OHANDJA Jean-Baptiste et Madame AMOGO EDJANA Jeanne, dont l'amour, le soutien tant matériel que moral ont oeuvré pour ma réussite scolaire.

    Puisse DIEU vous garder et que ce modeste travail vous rende satisfaction et traduise le résultat de vos longues années de sacrifice.

    REMERCIEMENTS

    La réalisation de cette étude a nécessité la coopération de plusieurs personnes physiques et morales qui ont contribué par leur patience, leur compétence, leur conseil et leurs interventions tant sur les plans matériel, technique que financier et moral. Nous tenons à leur adresser ici notre profonde gratitude.

    Il s'agit de :

    Dr. TCHOUAMO Isaac, Maître de Conférences à l'Université de Dschang, qui par sa patience, sa disponibilité, ses conseils et son dévouement a bien voulu superviser cette étude en dépit de ses multiples occupations ;

    Monsieur MBILI Oloumé Jean Pierre, Coordonnateur du PNVRA, qui m'a accueilli dans le Programme National de Vulgarisation et de Recherche Agricoles;

    Ø Monsieur MBAHE Rigobert, Chef Cellule Suivi/Evaluation dans ledit programme, qui

    par ses conseils et sa disponibilité nous a encadré tout au long de notre stage et du soutien logistique apporté ;

    Ø Monsieur MBOOH BASSIA Aser, Superviseur Provincial du Centre pour son soutien

    et conseils durant la collecte de données de terrain ;

    Ø Messieurs ATEBA NOA, ETIGA BEBGA Apollinaire, NWAME René, respectivement

    superviseurs régionaux de la Lékié, du Nyong et Kellé et du Mbam et Inoubou dont l'appui et le soutien auront facilité la communication avec les populations ;

    Ø Toute l'équipe d'Agents vulgarisateurs de Zone qui nous a accompagné et dont l'appui

    a facilité la réalisation de notre étude ;

    Ø Mademoiselle ATSINA Lucie, pour la contribution apportée à notre étude durant notre

    séjour dans la région du Nyong et Kéllé ;

    Ø Madame ONANA Sylvie, dont le soutien a contribué à faciliter ce travail ;

    Ø Dr. Michel NDOUMBE NKENG, Biométricien, Chef de Programme Intensification et

    Diversification à l'IRAD de Yaoundé pour son apport dans l'analyse des données ;

    Ø Mme EKEME Esther de la Cellule de Promotion de l'Organisation Professionnelle

    Agricole au Ministère de l'Agriculture, pour la documentation mise à notre disposition ;

    Ø Monsieur ABENA, Informaticien, pour la numérisation des cartes ;

    Ø Messieurs NDOGO E. Olivier, NDJOMO E. Anicet, NDJOBO Jean Paul et

    ONANA Camille, qui malgré leurs multiples occupations n'ont cessé de nous apporté leur soutien tant moral que financier ;

    Ø Mes Camarades et amis : ONANA Paul Claude, NGA Fidèle Brice, MBALLA NKOA

    Gaston, NGOLIHEB Marthe, NANGA N. Samuel, Nkollo Roger, BIKIE Danièle, ETOA Jean Bosco, KANGA Gisèle, TOUNA NGONO Louis Marie, ALIMA Serge, MVOGO Simon Thierry, BOUM NACK Pierre Eric pour leurs conseils et soutien tout au long de notre séjour à Dschang ;

    Ø Mes frères et soeurs pour leur patience et le soutien apporté durant nos années d'étude ;

    Ø La famille BEYALA NGOA Anne Béatrice à Mendong-Yaoundé, pour son soutien

    moral ;

    Ø La famille MESSI à Dschang, pour son soutien ;

    Ø Tous les enseignants de la FASA, qui n'ont ménagé aucun effort pour nous former ;

    Ø Tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce travail et dont les

    noms ne figurent pas dans ce document, qu'ils reçoivent notre sincère gratitude.

    AVANT-PROPOS

    Le présent document s'inscrit dans le cadre d'un mémoire de fin d'études en vue de l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome, option économie et sociologie rurales. Il s'inscrit également dans le registre des contributions visant à faire participer de manière effective les Organisations de Producteurs à la réduction de la pauvreté en milieu rural.

    D'un côté c'est avec fébrilité, impatience, et anxiété que les populations des zones rurales attendent de voir les effets de la pauvreté cesser de s'abattre sur elles. Cette impatience est d'autant plus justifiée que malgré les multiples interventions de l'Etat et des Organismes de développement dans ce milieu, les populations rurales ne sentent pour autant pas le poids de la pauvreté diminuée. Par ailleurs cette anxiété es justifiée par le sentiment éprouvé par les paysans d'être marginalisés par rapport à l'accès aux services, aux financements et aux facteurs de production, pour un développement harmonieux et soutenu du Cameroun.

    De l'autre côté c'est avec beaucoup de curiosité que les différents intervenants en milieu rural s'interrogent sur la pertinence, l'efficacité et l'opportunité des actions à entreprendre pour qu'enfin ce milieu où réside une frange importante des camerounais connaisse la prospérité.

    Dès lors, on perçoit la nécessité de trouver une adéquation entre les stratégies endogènes de développement et celles de l'Etat et autres organismes de développement intervenant en zone rurale. Nécessité qui de notre point de vue nous amène à orienter la réflexion sur un certain nombre d'aspects sans lesquels éradiquer la pauvreté relèverait de l'utopie parmi lesquels :

    L'environnement socioéconomique des Organisations paysannes;

    L'accès aux services et des capitaux;

    Les caractéristiques des Organisations de Producteurs (OP), ainsi que les stratégies endogènes visant l'amélioration du cadre de vie des populations rurales.

    Cependant, tenant compte de l'aspect multidimensionnel du phénomène pauvreté, le présent document se veut être une contribution aussi modeste soit elle à une réflexion dont l'objectif ultime pourrait être de réduire l'impact de la pauvreté en zone rurale.

    TABLE DES MATIERES

    Fiche de certification de l'originalite du travail I

    Fiche de certification des corrections après soutenance-------------------------------------------ii

    Dédicace---------------------------------------------------------------------------------------------------- IV

    Remerciements-------------------------------------------------------------------------------------------- IV

    Avant-propos IVi

    Table des matieres IVi

    Liste des tableaux IVi

    Liste des figures IVi

    Liste des abreviations IVi

    Resumé IV

    Abstract IV

    Chapitre 1 : Introduction 4

    1.1 Généralités 4

    1.2 Identification du problème. 4

    1.3 Objectifs de l'étude 4

    1.4 Importance de l'étude 4

    1.5. Organisation du mémoire 4

    Chapitre 2 : Cadre theorique et revue de la litterature ........................................... 4

    2.1 Cadre théorique 4

    2.1.1 Les différentes analyses théoriques de l'action des organisations 4

    2.1.1.1 l'approche parsonienne des organisations 4

    2.1.1.2 l'approche de march et simon 4

    2.1.1.3 l'approche de crozier et de friedberg 4

    2.1.2 Approches d'analyse 4

    2.1.2.1 Approche stratégique 4

    2.1.2.2 l'approche dynamique 4

    2.1.3 Définition des concepts 4

    2.2 Revue de la littérature 4

    2.2.1 Objectifs et rôles des organisations paysannes 4

    2.2.2 Organisations paysannes et diffusion de l'innovation 4

    2.2.3 Les approches d'analyse de la pauvreté 4

    2.2.4 Pauvreté et stratégie de réduction 4

    2.2.5 Stratégie paysanne et rôle dans l'agriculture 4

    2.2.6 Le PNVRA et l'appui à la dynamique paysanne. 4

    2.2.7 Classification et typologie des organisations 4

    2.2.7.1 Classification des organisations selon leur origine 4

    2.2.7.2 Classification des organisations selon leurs fonctions 4

    2.2.7.3 Lassification des organisations selon la nature des membres 4

    Chapitre 3 : Méthodologie 4

    3.1 Présentation de la zone d'étude 4

    3.1.1 Relief 4

    3.1.2 Climatologie-------------------------------------------------------------------------------------. 4

    3.1.3 Végétation 4

    3.1.4 Pédologie 4

    3.1.5 Hydrographie 4

    3.1.6 Présentation socioéconomique 4

    3.1.7 Milieu humain 4

    3.2 Sources et collecte des données 4

    3.2.1 Les données secondaires 4

    3.2.2 Les données primaires 4

    3.3 Méthode d'échantillonnage 4

    3.3.1 Le choix de l'échantillon 4

    3.3.2 Unité d'analyse 4

    3.4 Préparation du questionnaire 4

    3.5 Administration du questionnaire 4

    3.6 Analyse des données 4

    3.7 Limites de l'étude 4

    Chapitre 4 : Résultats : Présentations, analyses et discussions................................... 4

    4.1 Caractéristiques socioéconomiques des producteurs. 4

    4.1.1 Sexe 4

    4.1.2 Age 4

    4.1.3 Niveau d'éducation formelle 4

    4.1.4 Situation matrimoniale 4

    4.1.5 Activités actuelles des producteurs 4

    4.2 Appartenance aux organisations 4

    4.2.1 Les raisons d'adhésion dans le groupe 4

    4.2.2 Les services des organisations 4

    4.3 Typologie des organisations de producteurs. 4

    4.3.1 Distribution des organisations 4

    4.3.2 Statut juridique des organisations 4

    4.4 Fonctionnement des organisations 4

    4.4.1 Domaines d'activités 4

    4.4.2 Sous-domaines bénéfiques aux organisations 4

    4.4.3 Collaboration avec l'extérieur 4

    4.4.4 Accès aux services et aux facteurs de production 4

    4.4.4.1 Méthodes utilisées par le pnvra 4

    4.4.4.2 Accès à l'information et à l'encadrement 4

    4.4.4.3 Structures d'appui et d'encadrement 4

    4.4.4.4 Les principaux postes de dépenses du revenu 4

    4.5 Dynamiques organisationnelles 4

    4.5.1 Type d'exploitation 4

    4.5.2 Capacités économiques 4

    4.5.3 Evolution du revenu et perspectives des paysans 4

    4.5.4 Commercialisation des produits 4

    4.5.5 Approvisionnement en intrants agricoles 4

    4.6 Actions paysannes de réduction de la pauvreté 4

    4.6.1 Les besoins exprimés par les groupes 4

    4.6.2 Les réalisations paysannes pour la réduction de la pauvreté 4

    4.6.3 Perceptions paysannes de la pauvreté 4

    4.6.4 Propositions paysannes de lutte contre la pauvreté 4

    4.7 Problèmes rencontrés par les organisations de producteurs 4

    4.8 Les changements induits de l'encadrement des OP 4

    Chapitre 5  : Conclusion et recommandations 4

    5.1 Conclusion 4

    5.2 Suggestions et recommandations 4

    Bibliographie 4

    Annexes 4

    Annexe 1 : Carte administrative de la province du centre 4

    Annexe 2 : Présentation du PNVRA 4

    Annexe 3 : Organigramme du PNVRA 4

    Annexe 4 : Liste des OP enquêtées 4

    Annexe 5 : Trame d'enquête 4

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1:Répartition des OP dans la Province du Centre...............................................

    31

    Tableau 2:Répartition des OP dans la zone d'étude.......................................................

    32

    Tableau 3:Répartition des enquêtés par sexe et par région..............................................

    35

    Tableau 4:Répartition des enquêtés par tranches d'âge...................................................

    36

    Tableau 5:Répartition des différentes activités des enquêtés par région...............................

    38

    Tableau 6:Répartition des enquêtés en fonction des raisons d'adhésion...............................

    39

    Tableau 7:Répartition des services rendus aux membres par les OP...................................

    39

    Tableau 8:Répartition des OP enquêtées par région......................................................

    41

    Tableau 9 : Distribution des OP en fonction de leurs sous-domaines d'activité......................

    43

    Tableau 10 : Tableau de contingence entre les domaines d'activité (A) et les régions (B) ........

    45

    Tableau 11:Spéculations rémunératrices des OP..........................................................

    45

    Tableau 12:Répartition des OP en fonction de leurs sources d'information utilisées................

    47

    Tableau 13 : Répartition des OP en fonction des organisme d'appui..................................

    48

    Tableau 14:Perceptions des appuis par les membres des OP............................................

    49

    Tableau 15:Différentes postes de dépenses des enquêtés................................................

    50

    Tableau 16 : Répartition des OP en fonction du type d'exploitation agricole.........................

    50

    Tableau 17 : Répartition de enquêtés en fonction de la capacité à épargner..........................

    51

    Tableau 18 : Répartition des OP en fonction du taux de réalisation des perspectives...............

    53

    Tableau 19:Tableau de contingence entre la réalisation des perspectives et les régions............

    53

    Tableau 20:Répartition des OP en fonction des principaux marchés...................................

    54

    Tableau 21 : Répartition des enquêtés en fonction du mode d'approvisionnement..................

    55

    Tableau 22:Répartition des OP en fonction des besoins.................................................

    55

    Tableau 23 : Répartition en fonction des actions de réduction de la pauvreté.........................

    56

    Tableau 24 : Répartition des enquêtés en fonction de leur perception de la pauvreté................

    57

    Tableau 25:Présentation des propositions formulées par les OP.......................................

    58

    Tableau 26:Thèmes de formation des OP..................................................................

    59

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1: Rôles des organisations de producteurs.....................................................

    15

    Figure 2 : Interaction entre organisation paysanne, l'environnement et la société.................

    16

    Figure 3: Modèle théorique de la stratégie « conduite d'entreprise »...............................

    22

    Figure 4: Localisation des sites d'étude dans la Province du Centre...............................

    28

    Figure 5: Répartition des enquêtés par niveau d'éducation..........................................

    38

    Figure 6: Répartition des enquêtés en fonction du statut matrimonial..............................

    38

    Figure 7: Répartition des OP selon la nature des membres..........................................

    41

    Figure 8: Répartition des OP en fonction du statut juridique........................................

    42

    Figure 9 : Répartition des OP en fonction des sous-domaines rémunérateurs.....................

    44

    Figure 10: Répartition des OP en fonction du type de collaboration...............................

    46

    Figure 11: Répartition des OP en fonction du type d'appuis reçu...................................

    59

    Figure 12: Les différentes causes de la non-épargne.................................................

    51

    Figure 13 : Répartition des producteurs en fonction du niveau du revenu..........................

    52

    Figure 14: Modèle opérationnel de la stratégie d'entreprise.........................................

    61

    LISTE DES ABREVIATIONS

    AGROCOM : 

    Association Interprofessionnelle Agriculture-Agro-industrie-Communication

    APP :

    Association Professionnelle de Producteurs

    AVZ :

    Agents de Vulgarisation de Zone

    ASWARUDEP:

    Association of South West Agricultural Rural Development and Environmental Project

    BAD : 

    Banque Africaine de Développement

    BM :

    Banque Mondiale

    CDDR :

    Centre de Documentation pour le Développement du Secteur Rural

    CETAC 

    Club d'Encadrement Technique Ananas du Centre

    CIRAD :

    Centre de Coopération Internationale en Recherche

    Agronomique pour le Développement

    DPA :

    Direction de la Production Agricole

    DPAC :

    Délégation Provinciale de l'Agriculture du Centre

    DSDSR : 

    Document de Stratégie de Développement du Secteur Rural

    DSRP :

    Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

    ECAM :

    Enquête Camerounaise auprès des Ménages

    EIC:

    Experience Incorporated Cameroon

    FASA :

    Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles

    FEMEC :

    Fédération des Eglises et Missions Evangéliques du Cameroun

    FCFA :

    Franc de la Coopération Financière d'Afrique

    FIDA : 

    Fonds International pour le Développement de l'Agriculture

    FMI :

    Fond Monétaire International

    GIC :

    Groupe d'Initiative Commune

    GIE :

    Groupement d'Intérêt Economique

    GC :

    Gouvernement Camerounais

    IDA :

    Association Internationale pour le Développement

    IRAD :

    Institut de Recherche Agricole pour le Développement

    MINAGRI :

    Ministère de l'Agriculture

    MINEPAT :

    Ministère des Affaires Economiques, de le Programmation

    et de l'Aménagement du territoire

    MINEPIA :

    Ministère de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales

    MINREST :

    Ministère de la Recherche Scientifique et Technique

    ONG :

    Organisation Non Gouvernementale

    OP :

    Organisation de producteurs

    PIB :

    Produit Intérieur Brut

    PNUD :

    Programme des Nations Unies pour le Développement

    PNVFA :

    Programme National de Vulgarisation et de Formation Agricoles

    PNVRA :

    Programme National de Vulgarisation et Recherche Agricoles

    PPTE :

    Pays Pauvre Très Endettés

    PROM OPA : 

    Cellule de Promotion de l'Organisation Professionnelle Agricole

    SAILD :

    Service d'Appui aux Initiatives Locales de Développement

    UNICEF : 

    Fonds des Nations nies pour l'enfance

    UDs :

    Université de Dschang

    RESUME

    Du 26 Mars au 30 Août 2004, une étude sur l'analyse des stratégies paysannes de lutte contre la pauvreté par des organisations de producteurs (OP) a été menée dans la Province du Centre.

    L'objectif était d'analyser la contribution des organisations de producteurs à la lutte contre la pauvreté en milieu rural.

    Les données ont été auprès d'un échantillon de 103 organisations de producteurs sur une population de 1030 organisations. L'échantillon était choisi suivant la méthode d'échantillonnage proportionnel à la population (10 %). Les enquêtes ont été menées auprès des leaders des OP.

    Il en résulte que :

    Le PNVRA a accompagné dans la Province du Centre 2347 organisations de producteurs. En 2003, 91 % des organisations de producteurs de la zone d'étude ont adopté le statut de GIC (Groupe d'Initiative Commune). Elles sont soient mixtes, soient constituées d'hommes ou de femmes uniquement. Les femmes (25 %) ont tendance à mieux se regrouper que les hommes (20 %).

    Elles pratiquent des activités agricoles et non agricoles. Les activités agricoles sont constituées des cultures vivrières et pérennes à concurrence de 33 et 20 % respectivement. La mobilisation de l'épargne constitue l'une des activités non agricoles (7 %). Les ressources proviennent exclusivement des membres (67 %). Elles reçoivent des appuis de divers partenaires dont les principaux sont le PNVRA et les ONG à concurrence de 56 et 27 % respectivement.

    Ces organisations permettent une mobilisation de l'épargne (20 %) par les membres. Le cacao, le manioc et la banane plantain constituent les principales sources de revenu des OP.

    Ces OP rencontrent divers problèmes qui empêchent la réalisation de leurs objectifs : Accès limité aux appuis financiers, le leadership et l'individualisme des membres et les baisses de rendements dus aux aléas climatiques et à la baisse de fertilité des terres.

    De ce qui précède l'étude recommande :

    Le Programme National de Vulgarisation et de Recherche Agricoles, doit faciliter l'accès au financement à un grand nombre d'OP et de procéder à une évaluation économique de ses actions sur le plan national.

    Les organisations de producteurs, doivent s'orienter vers une agriculture commerciale et promouvoir une culture d'épargne - investissement au sein des groupes.

    L'Etat, doit promouvoir une implication importante des jeunes dans le secteur des organisations paysannes, nouvel axe d'accompagnement des populations dans le financement des projets de développement.

    ABSTRACT

    From March 26th to August 30th 2004, a study focused on the analysis of peasants strategies in poverty alleviation of producers' organizations have been made in the Centre Province.

    The objective of the study was to analyse those producers' organizations contribution in rural poverty alleviation.

    Data collection was made on a sample of 103 producers' organizations in a population of 1030 organizations. The sample based on proportional sampling method (10 %). The leaders of producers' organizations have been interviewed. .

    In results, it comes out that:

    The Centre Province during the 2003 campaign, have 2347 producers' organizations trained by the NAERP (National Agricultural Extension and Research Programme). Then, 91 % of producers' organizations are Common Initiative Group. They are made up either by both men and women or, one of the two categories. 25 % of these groups are females groups.

    They practise agricultural and non agricultural activities. Some of agricultural activities concern food crops (33 %) and tree crops (20 %).

    Savings (7 %) constitute one of the non agricultural activities hold by these producers' organizations. They exclusively work with the members of organisation (67 %). It has been established that NAERP (56 %) and NGOs (27 %) are the most grants donors of these organizations. Producers' organizations enable his members to realise savings (20 %).

    The contribution of cocoa, cassava and plantain in producers revenues are 32, 23 and 15 % respectively.

    It has been established that producers' organizations faced many problems which compromise their gaols achievement. Some of them are: scarcity of grants, leadership, individualism of members and low production due to climatic perturbations and low soil fertility.

    According to the results, some recommendations have been made and addressed to:

    NAERP, may facilitate grants and credits accessibility to producers' organizations, improve their organizational capacity and also take out an auto-evaluation of economic impact of his action in the national level.

    Producers' organizations, it has been suggested to orientate their activities towards commercial crops and promote savings.

    Government may encourage youth integration in peasants' organizations sector which is the new mean of financing developments projects in rural areas.

    CHAPITRE 1 : INTRODUCTION

    1.1 Généralités

    L'un des problèmes le plus fréquent à l'heure actuelle dans le monde est que, le pourcentage de pauvreté extrême croît à un rythme exponentiel. Sur 6 milliards d'habitants de la planète, 2,8 milliards soit presque la moitié ont moins de deux dollars par jour pour vivre (BM, 2001). Le Cameroun n'est en marge de cette situation. Car, après une longue période de croissance soutenue de 1960 à 1985 consécutive à l'accroissement rapide des exportations des produits agricoles, forestières et pétrolières, l'économie camerounaise est entrée en 1985 dans une période de récession caractérisée par la chute des cours des matières premières (MINAGRI, 2002). Cette période qui a duré jusqu'en 1995 a eu des répercussions sur toutes les couches de la société. Le milieu rural avec le désengagement de l'Etat a été le plus touché par la crise.

    Depuis 1995/1996, la reprise économique revient progressivement avec les taux de croissance situés entre 3 et 5 % par an. Elle s'est appuyée sur la restructuration du secteur rural engagé depuis 1990 (MINAGRI, 2002). Pour faire face à la crise, le Gouvernement a conclu et mis en oeuvre avec le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM) des Politiques d'Ajustement Structurel (PAS), des accords qui se sont soldés par un constat mitigé (MINEPAT, 2003). En effet on estime que ces mesures étaient inadéquates au contexte social camerounais.

    Toutefois, le secteur social qui s'est considérablement dégradé lors des années de crise, ne s'est pas encore amélioré avec la reprise économique (MINEPAT, 2003). La faiblesse de l'offre publique en matière des services sociaux due aux difficultés financières auxquelles l'Etat a fait face durant les années de crise ne pouvait permettre la relève.

    Au Cameroun, l'analyse du profil de la pauvreté montre que celui-ci est d'abord un phénomène rural. En effet, elle touche particulièrement les exploitants agricoles (57 %) et les dépendants agricoles informels (54 %). Ce secteur rural reste le secteur dominant de l'économie Camerounaise tant par sa contribution au Produit Intérieur Brut (PIB) et à la croissance que par son potentiel en matière de relance de la croissance et de réduction de la pauvreté (MINAGRI, 2000).

    Dans ces efforts de maintien d'une croissance forte, durable et équitable du secteur rural, le Gouvernement a élaboré une «Stratégie de Développement Rural» bâtie autour de quatre grands axes stratégiques que sont : La modernisation de l'appareil de production; la structuration du cadre institutionnel; l'amélioration du cadre incitatif et la gestion durable des ressources naturelles (MINEPAT, 2003).

    Dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique de libéralisation de l'économie et l'application de nouvelles politiques agricoles et environnementales, l'Etat Camerounais a mis en place dès 1990 une nouvelle réglementation favorisant l'émergence d'organisations paysannes et communautaires pour un meilleur cadre de relève de la production agricole.

    il s'agit des lois:

    - N°90/053 du 19 Décembre 1990 portant sur la liberté d'Association;

    - N°92/006 du 14 Août 1992 sur les Sociétés Coopératives et les Groupes

    d'Initiatives Communes;

    - N°93/015 du 22 Décembre 1993 relative aux Groupements d'Intérêts

    Economiques;

    - N°94/01 du 20 Janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de pêche et ses

    décrets d'application;

    - N°99/014 du 22 décembre 1999 régissant les Organisations Non Gouvernementales.

    Ce nouvel environnement juridique a permis l'essor des organisations de producteurs, avec l'appui des programmes mis en place par l'Etat et l'aide des bailleurs de fonds internationaux. Parmi ces programmes, le Programme National de Vulgarisation et de Recherche Agricoles (PNVRA), qui, depuis 1988, oeuvre au renforcement des capacités des producteurs en leur apportant une assistance technique et matérielle.

    1.2 Identification du problème.

    La pauvreté se manifeste de différentes façons selon les environnements socioculturels. Les résultats des enquêtes ECAM (2001) montrent que son incidence est de 40,2 % et qu'elle demeure plus prononcée en zone rurale où 8 personnes sur 10 vivent, qu'en milieu urbain (MINEPAT, 2003). En effet, malgré les gains importants enregistrés lors de la deuxième moitié des années 1990, encore quatre camerounais sur dix en 2001 vivaient en dessous du seuil du revenu annuel de 232 547 FCFA jugé nécessaire pour permettre à un individu de Yaoundé de s'offrir un «panier minimal» de dépenses essentielles alimentaires et non alimentaires, notamment les dépenses de santé, d'éducation et de logement (MINEPAT, 2003).

    La baisse brutale des revenus d'exportation enregistrée par l'économie Camerounaise, amènera l'Etat à recourir à de nouvelles politiques économiques s'appuyant sur l'ajustement monétaire et les gains de compétitivité induits seront mis en oeuvre dans l'objectif d'infléchir la tendance.

    Ces politiques ont eu des conséquences économiques néfastes :

    La baisse drastique des salaires dans la fonction publique en 1993 (MINEPAT, 2003) et le désengagement de l'Etat de la prise en charge des fonctions de production du secteur agricole (MINAGRI, 1990).

    Le secteur agricole emploie environ 75 % de la population active et contribue

    pour environ 44 % aux exportations (MINAGRI, 2000).

    Conscient de l'enjeu que représente ce secteur, le Gouvernement est déterminé à mobiliser les forces vives de la nation autour d'une stratégie viable pour un développement durable et équitable.

    En vue de redynamiser la production et de limiter la multiplicité des intervenants en milieu rural vers le même exploitant, le Gouvernement a mis en place en 1988 le Programme National de Vulgarisation et de la Recherche Agricoles qui accompagne les producteurs dans le conseil agricole dans les domaines des productions végétales, animales et halieutiques.

    Dans la recherche des résultats meilleurs et des impacts perceptibles chez les producteurs, ce Programme est passé d'une vulgarisation de masse, vers une vulgarisation ciblée autour des micro-projets des organisations de producteurs (MINAGRI, 2000). Ce programme est soutenu en amont par la recherche car, selon Benor et Baxter (1984) un niveau élevé et durable de production agricole ne peut être possible sans un service de vulgarisation effectif soutenu par une recherche agricole qui prenne en compte les besoins des producteurs.

    Les organisations de producteurs sont désormais les points majeurs d'encrage, et de passage de toutes les technologies permettant d'augmenter la production agricole.

    On a assisté à la création de nombreuses organisations paysannes qui suscitent les initiatives privées de groupements de producteurs qui s'organisent pour développer plus les avantages des groupes et de production en commun. Selon Beaudoux et Newkerk (1985), partout du fait d'initiatives privées, du dynamisme de leaders locaux, du soutien d'organisations non gouvernementales, les groupements paysans s'organisent pour produire, vendre et acheter ensemble. De Sand (2000 : 20) trouve que de telles organisations constituent les rouages essentiels pouvant permettre aux populations de participer à la planification des investissements gouvernementaux en leur faveur.

    On est donc en droit de se demander si ces changements de stratégies sont compris et adoptés par les producteurs et si elles apportent une plus value à notre production ?

    En d'autres termes est-ce que l'organisation des producteurs autours des groupes

    contribuent à un effet pouvant contribuer à la réduction de la pauvreté en milieu rural ?

    1.3 Objectifs de l'étude

    L'objectif principal de cette étude est d'analyser la contribution des organisations de producteurs à la lutte contre la pauvreté en milieu rural. Il s'agira plus spécifiquement :

    - d'inventorier les organisations des producteurs présentes dans les quatre

    régions de vulgarisation concernées par l'étude;

    - d'analyser leur mode de fonctionnement;

    - d'identifier le rôle du genre dans ce mode de fonctionnement;

    - d'identifier les forces de ces modes de fonctionnement;

    - de déterminer les difficultés que les organisations des producteurs ont à

    réduire la pauvreté.

    1.4 Importance de l'étude

    Cette étude a une double importance : Pratique et théorique.

    Sur le plan théorique l'étude contribuera à améliorer la littérature relative aux organisations paysannes et la lutte contre la pauvreté.

    L'importance pratique de cette étude permettra aux intervenants d'apprécier le rôle joué par les organisations de producteurs dans le processus de réduction de la pauvreté. Elle pourra se situer à cinq niveaux : le PNVRA, le Gouvernement Camerounais, les ONG et les Bailleurs de Fonds et les chercheurs en organisation paysanne.

    - Les résultats de cette étude devraient permettre au PNVRA dans sa phase

    transitoire du programme de réorienter et de rendre plus efficace et effective la participation au développement des organisations de producteurs grâce, à la prise en compte des contraintes présentées par les résultats de l'étude;

    - Au Gouvernement dans sa politique de décentralisation et de développement

    participatif, de mieux intégrer les OP dans ses politiques de développement du monde rural;

    - Aux organisations de producteurs, la présente étude à travers l'exploration sur

    les fonctionnements et leurs modes d'action, devrait leur permettre d'améliorer leur action et de façon ultime les revenus de leurs membres.

    - Les résultats de cette étude permettront aux ONG de se rendre compte des

    difficultés rencontrées par les paysans dans leur environnement et les contraintes liées à cet environnement d'une part, et d'autre part, ils leurs permettront de mieux orienter leurs actions en direction des paysans organisés en groupements.

    - Aux Bailleurs de Fonds, les résultats devraient permettre de comprendre la

    nécessité d'intégrer l'aspect participation et partenariat dans l'élaboration, l'exécution des programmes et des projets de développement en direction du milieu rural. Et pourront montrer si les fonds dégagés permettent aux OP de réaliser leurs objectifs.

    - Aux chercheurs, les résultats de cette étude permettront d'apprécier la dynamique des organisations paysannes à la réduction de la pauvreté à fin d'y proposer des améliorations adéquates.

    1.5. Organisation du mémoire

    Le présent mémoire se subdivise en cinq chapitres.

    Le premier chapitre passe en revue les généralités de l'étude, pose le problème et définit les objectifs de l'étude.

    Le second chapitre présente la définition des concepts et la revue de la littérature.

    Le troisième chapitre décrit la méthodologie utilisée pour collecter les données ainsi que la zone d'étude.

    Le quatrième chapitre présente et analyse les résultats d'étude alors que le dernier conclue et fait des recommandations aux parties prenantes.

    CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE

    Il est question dans ce chapitre de présenter les différentes approches théoriques de l'action collective sur lesquelles s'appui notre étude. Par ailleurs, il présente aussi une revue de la littérature relative aux organisations paysannes et au concept de pauvreté.

    2.1 Cadre théorique

    L'analyse des associations dans le cadre de l'étude s'appui sur différentes approches de l'action des organisations : l'approche de Parsons (1956), l'approche de Crozier et Friedberg (1977) et l'approche de March et Simon (1991).

    2.1.1 Les différentes analyses théoriques de l'action des organisations

    Les organisations étant des systèmes ou des sous-systèmes fonctionnellement différenciés du système englobant, il faut saisir leur logique de fonctionnement pour mieux cerner leur impact sur son environnement ainsi que sur ses membres. A cet effet plusieurs auteurs ont étudié les mécanismes de coopération sur l'action collective au sein des organisations dont les réflexions s'articulent autour de différentes approches théoriques.

    2.1.1.1 L'approche parsonienne des organisations

    Parsons (1956) note au sein de la société moderne l'existence des structures formelles telles que les entreprises, les institutions scolaires et l'armée conçues en vue de la réalisation des fonctions précises: la production de biens, des services et la défense.

    Ces organisations sont des sous-systèmes du système social et entretiennent par conséquent des relations avec l'environnement au sein duquel elles évoluent. Parsons conclue qu'il y'a interdépendance entre ces sous-systèmes constitués d'organisations et les autres sous-systèmes de la structure sociale. Quatre fonctions communes à tous les systèmes sociaux ont ainsi été identifiés : la fonction de production, d'adaptation, d'exécution et d'intégration.

    La fonction de production permet à l'organisation de déterminer les orientations qui guideront les activités des membres.

    La fonction d'adéquation mobilise les ressources nécessaires à l'accomplissement des buts à atteindre.

    La fonction d'exécution concourt à la gestion des ressources matérielles et humaines nécessaires à la réalisation des buts.

    La fonction d'intégration assure l'harmonie des éléments constitutifs de l'organisation. Pour Parsons (1956) les organisations formelles ne se définissent qu' à partir des buts et des fonctions qu'elles fournissent au sein de la société. Mais, la seule analyse des buts et objectifs de ces organisations sans tenir compte de l'être humain, est insuffisante pour comprendre leur fonctionnement.

    2.1.1.2 L'approche de March et Simon

    March et Simon (1991) révèlent que l'on ne saurait prétendre analyser les organisations sans tenir compte de l'être humain. Trois conceptions du comportement humain au sein des organisations apparaissent :

    La première concerne la rationalisation du travail. Les membres des organisations sont considérés comme des instruments qui reçoivent et exécutent des ordres et des directives sans toutefois prendre des initiatives.

    La deuxième conception fait état des écarts qui existent entre les objectifs de l'organisation, les attitudes et les systèmes de valeurs des membres.

    La troisième met l'accent sur la prise de décision des membres au sein de l'organisation et la résolution des problèmes auxquels ils font face. Par cette approche March et Simon (1991) analyse les organisations sous l'angle de l'individu.

    Toutefois ces deux approches ne présentent pas le contexte organisationnel où se développe l'action collective.

    2.1.1.3 L'approche de Crozier et de Friedberg

    Crozier et Friedberg (1977) font de l'organisation un mobil expérimental des difficultés et des problèmes de coopération que pose toute action collective (Lafaye, 1996).

    La théorie de l'action collective met en exergue la réalisation d'un objectif commun. Elle insiste sur les intérêts contradictoires des membres d'une organisation. Les individus qui acceptent adhérer à une organisation participent à la poursuite des objectifs de cette organisation tout en satisfaisant également leurs intérêts respectifs. Ainsi tout examen d'une action collective devrait se fonder sur une logique collective et individuelle qui caractérise toute coopération.

    L'approche de Crozier et Friedberg (1977) apparaît ainsi comme une intermédiation des deux premières. Ainsi l'action d'un individu au sein d'une organisation apparaît comme une certaine autonomie de ce dernier vu comme un acteur.

    2.1.2 Approches d'analyse

    L'approche stratégique et l'approche dynamique ont été utilisées dans le cadre de notre étude pour mieux cerner la logique de fonctionnement des organisations.

    2.1.2.1 Approche stratégique

    Celle-ci rend compte de la logique de fonctionnement de toute forme d'actions collectives et de coopération. Elle fait apparaître deux logiques dans l'action collective: la logique collective et la logique individuelle. Les individus d'une part orientent leurs comportements vers la réalisation d'un objectif commun et d'autre part, ils ont des intérêts respectifs qu'ils vont chercher à satisfaire par le jeu de plusieurs stratégies. Lequel permettrait d'atteindre les objectifs fixés par les membres et de découvrir les intérêts individuels que ces membres retirent ou veulent tirer de leur adhésion à ces groupes et les moyens utilisés pour y parvenir.

    2.1.2.2 L'approche dynamique

    Elle permet de façon précise de rendre compte des processus de changement et de transformation qui peuvent affecter un groupe social ou une société globale. A travers elle, les changements ressortent tant au niveau individuel que collectif de l'adhésion des membres à ces organisations.

    2.1.3 Définition des concepts

    Cette étude s'articule autour des concepts suivants : organisations, organisation des producteurs, stratégie, pauvreté, le producteur et le micro-projet.

    Organisation

    Selon Hirschman (1995), «une organisation est une action collective de la société rurale, qui traduit la volonté des paysans de «prendre la parole »  de rependre l'initiative et de se faire reconnaître comme des partenaires à part entière par les autres acteurs du développement».

    D'après Scott et Mitchell (1976), «une organisation est un système d'activités coordonnées d'un groupe de personnes, travaillant en collaboration pour atteindre des fins communes sous une autorité ».

    Pour Plané (2003 : 8) «une organisation apparaît comme une réponse structurée à l'action collective, un ensemble relativement contraignant pour les personnes et, simultanément, comme une construction dynamique collective favorisant l'accomplissement de projets communs».

    De la synthèse de ce qui précède une organisation apparaît donc comme un regroupement de personnes aux motivations communes et ayant des objectifs communs qui acceptent de collaborer sous la coordination d'une autorité à fin d'atteindre un résultat ultime

    Organisation paysanne

    Selon Charreau et Pitol-Belin (2002: 2) «les organisations paysannes sont des systèmes sociaux créés par les individus, à fin de satisfaire, grâce à des actions coordonnées, certains besoins et d'atteindre d'autres buts».

    Prod'homme (1995) quant à lui trouve que « une organisation paysanne est un groupement d'initiative locale à dimension villageoise ou inter-villageoise donc les modes d'émergence et d'organisation ainsi que les objectifs sont diversifiés ». Selon Diagne (2001 : 1) l'organisation paysanne est «une association, un groupement d'hommes et/ou de femmes, volontaires et motivés pour se mettre ensemble, ayant les mêmes intérêts à défendre et exerçant une même ou plusieurs activités de production, ou de services».

    Selon Wampfler (2000 : 2), «une organisation paysanne est un regroupement de population rurale et agricole, sous un statut plus ou moins formel, en vue de représenter les intérêts d'une communauté et de prendre en charge des fonctions dépassant les capacités de chacun des membres». Des organisations de nature et de statuts variés répondent alors à ces définitions :

    - Organisations villageoises/territoriales;

    - Organisations de femmes;

    - Organisations de producteurs agricoles;

    - Institutions de microfinances contrôlées par les organisations paysannes.

    Le Programme National de Vulgarisation et Recherche Agricoles (2001) définit une organisation de producteurs comme «un regroupement de producteurs dont l'ensemble des membres a un objectif commun d'amélioration de la production et de revenus et portant sur une ou plusieurs spéculations». Le concept d'organisation paysanne renvoyant à plusieurs approches, elle apparaît donc comme une action organisée des paysans vivant dans une même aire géographique, à fin de satisfaire des objectifs communs par des actions coordonnées.

    Dans le cadre de cette étude nous avons choisi de restreindre notre champ aux «Organisations de Producteurs Agricoles». Sont considérées comme organisations de producteurs les Groupes d'Initiative Communes (GIC), les groupes de contact, les associations et les associations professionnelles de producteurs.

    Pauvreté

    Selon Barrat (1998 : 21) «la pauvreté peut être considérée comme une forme particulière d'inégalité, puisqu'elle est à la fois économique, sociologique, psychologique et par la même complexe.

    Le Programme des Nations Unies pour le Développement (MINEPAT, 2003 : 11) considère la pauvreté comme un « phénomène complexe qui désigne généralement une insuffisance de ressources, et une privatisation de possibilités de choix et d'opportunités qui offriraient aux individus des conditions de vies décentes ».

    Selon le MINEPAT (2003 : 11), «la pauvreté est une privatisation matérielle, l'insécurité alimentaire, la faible accessibilité aux services sociaux (la santé, l'éducation et la formation de base), à un emploi décent, à l'approvisionnement en eau potable, à la protection sociale, à la bonne information, au logement, au transport et la faible participation à la prise de décision».

    Au Cameroun, le concept de pauvreté varie selon les provinces. C'est ainsi que dans la Province du Centre la pauvreté apparaît d'abord comme «une insuffisance des moyens qui empêche l'individu, la collectivité locale et l'Etat de subvenir aux besoins essentiels ou comme une inadéquation entre les aspirations et les moyens matériels mis en oeuvre pour les satisfaire ». C'est également une inadéquation entre les aspirations et les moyens mis en oeuvre pour les satisfaire. Tandis qu'à l'Est du pays les populations la perçoivent comme «un état de dénuement qui empêche un individu ou une société de satisfaire ses besoins primaires ainsi ceux nécessaires au développement ». Dans la province du Sud-Ouest «est pauvre tout individu ne pouvant se procurer le strict minimum : le logement, les vêtements, la nourriture et une femme». Alors que les populations du Littoral la perçoivent comme «un manque ou une insuffisance de ressources matérielles et financières nécessaires pour subvenir aux besoins essentiels de l'individu ou de la famille (se nourrir, se loger, se soigner, envoyer les enfants à l'école)» (MINEPAT, 2003 : 167-177).

    D'après Dubois et Amin (2000), les individus sont en état de pauvreté absolue quand ils ne peuvent plus se procurer des biens qui leur permettent de satisfaire les besoins essentiels tels que : L'alimentation, l'éducation, la santé le logement et l'habillement. Aussi sera considéré comme pauvre toute organisation de producteurs ou tout producteur qui :

    - a un accès limité aux actifs physiques notamment les équipements, les infrastructures et les crédits,

    - souffre d'une insuffisance ou d'un manque de possibilité de choix et d'opportunités;

    - a un accès limité aux ressources;

    - a une absence de participation dans la prise de décision.

    L'état de pauvreté a été opérationnalisé dans le cadre de notre étude à travers les indicateurs socio-économiques suivants :

    - le niveau d'éducation;

    - l'accès aux services (Encadrement, information, crédits, dons, subventions);

    - le cadre de vie;

    - le niveau de production;

    - les revenus et leurs utilisations.

    Stratégie

    La stratégie est un concept issu de l'art de la guerre, il a largement essaimé dans le domaine de l'économie. On entend par stratégie «la conception et la mise en oeuvre d'un ensemble d'actions coordonnées en vue d'atteindre un résultat ultime » (Losch et al., 1990: 8). Pour les mêmes auteurs, une stratégie de producteurs agricoles est un ensemble d'actions visant à satisfaire des besoins et des objectifs économiques et sociaux par la pratique des activités agricoles mais aussi extra-agricoles dans une perspective de pérennité et de développement en zone rurale, de l'unité de production familiale.

    Pour Lossouarn (2003 : 3) «la stratégie consiste à faire concourir des moyens hétérogènes et des actions dissemblables à la réalisation d'objectifs globaux, elle combine des actions variées pour atteindre un objectif global». Selon Chandler (1962 : 10), «La stratégie consiste à déterminer les objectifs et les buts fondamentaux à long terme d'une organisation puis à choisir les modes d'action et d'allocation des ressources qui permettront d'atteindre ces buts et objectifs». Il ressort de ces définitions que :

    - la stratégie engage l'ensemble des ressources détenues par l'entreprise sur une

    longue période;

    - la stratégie concerne en premier lieu la détermination des objectifs de l'entreprise

    qui se déclinent alors en actions propres à remplir ces objectifs ;

    - la stratégie enfin détermine le niveau des moyens à mettre en oeuvre pour

    atteindre les objectifs définis.

    Pour Ansoff (1965), la stratégie et les objectifs définissent la conception que l'organisation se fait de ses activités, spécifie les axes de travail.

    Micro-projet

    Le PNVRA (2001) définit un micro-projet comme «une ambition réaliste de production exprimée par une organisation de producteurs et faisant l'objet d'un contrat d'encadrement avec un vulgarisateur».

    Producteur

    Larousse (1976 : 4651) définit le producteur comme «une personne ou activité qui crée de l'utilité soit en fournissant un produit agricole ou industriel, soit en accroissant la valeur de ce produit, en le transformant ou en le commercialisant ou en rendant un service».

    2.2 Revue de la littérature

    2.2.1 Objectifs et rôles des organisations paysannes

    Les organisations ont pour objectifs de coordonner les actions sociales des membres.

    Diagne et Pesche (1995) les présentent comme étant à la fois un lieu d'expression des intérêts des membres et un moyen qui leur permet d'atteindre les objectifs fixés.

    Selon Berthome et al. (1995), les organisations paysannes se construisent à l'interface entre la société locale et la société globale comme un moyen de régler les relations d'une part, les individus et les différents groupes sociaux qui composent la société locale et d'autre part, les acteurs qui constituent l'environnement.

    Parmi les stratégies envisagées par les paysans se trouvent les différents groupements qui pour Berthome et al. (1995) se construisent pour améliorer les relations des paysans avec leur environnement économique et institutionnel. Ils sont une interface, un moyen d'articuler la société locale à la société globale dans les conditions qui soient plus favorables à la première.

    Socialement, Lavigne (1986) note que les organisations paysannes constituent un cadre idéal pour la vulgarisation des innovations.

    Selon Berthome et al. (1995 : 20), les organisations paysannes peuvent faciliter « l'apprentissage, c'est-à-dire, la découverte, voire la création et l'acquisition par les acteurs concernés de nouveaux modèles relationnels, de nouveaux modes de raisonnement, de nouvelles capacités collectives ».

    Njonga et Dikongue (1996) relèvent que les organisations paysannes ne sont pas uniquement des théâtres pour les actions développées par les paysans. Elles sont également des témoins vivants des luttes d'influence auxquelles se livrent les organismes d'appui. Chacun voulant se voir attribuer les droits de telle ou telle action entreprise en milieu rural.

    Selon Rondot et al. (2001), les organisations paysannes sont des structures basées sur l'adhésion et créées par les agriculteurs (ou par d'autres groupes) pour fournir des services à leurs membres. Elles ont pour objectifs :

    - de mieux gérer les ressources naturelles et les biens de leurs membres;

    - d'élargir l'accès des membres aux ressources naturelles et aux moyens de

    production de base (Terre, forêts, pâturages et ressource en eau);

    - d'améliorer l'accès des membres aux services (économique, social), aux

    crédits et aux débouchés commerciaux par le biais des activités de représentation et de défense des intérêts des membres, ou par leur poids financier combiné;

    - de faire entendre leur voix dans les mécanismes de décision. Ceci détermine

    l'affectation de biens et les politiques ayant une incidence sur l'environnement dans lequel ils produisent et commercialisent.

    Pour O'deye (1985), les organisations ont des fonctions complémentaires parmi lesquelles la fonction de socialisation qui permet de lever l'inconfort psychologique et économique.

    Quant à Pertev et King (2000), les organisations rurales jouent un rôle stratégique qui est celui de mobiliser les effets d'auto-promotion des populations rurales.

    Pour Kamdem et PRE (2001), les organisations paysannes ont des impacts directs sur les revenus dans ce sens qu'elles permettent un meilleur accès aux facteurs de production et au marché tout en contribuant au renforcement des capacités de négociation et de représentation des producteurs. Pesche (2001) distingue trois catégories de rôles que peuvent jouer les organisations de producteurs:

    - la fourniture de services à leurs membres qui peuvent être de nature technique

    ou économique;

    - la représentation des intérêts de leurs membres et, plus largement, des

    agriculteurs ou ruraux sans forcément qu'ils en soient membres;

    - l'implication dans le développement local, sous forme d'investissements sociaux.

    Face à des carences de l'Etat ou des collectivités locales, elles assurent ainsi des

    fonctions d'intérêt général qui rendent des services à l'ensemble des ruraux au delà de leurs membres.

    Les trois catégories de rôles peuvent être schématisées ainsi :

    Intérêt général

    Développement local

    OP

    Représentation des intérêts

    Services aux membres

    Intérêts du groupe

    Figure 1 : Rôles des organisations de producteurs.

    Source : Pesche, 2001 : 2

    Toute organisation peut alors être située dans un triangle en fonction de l'importance relative des trois fonctions.

    Berthome et al. (1995) montre que l'organisation est aussi le lieu d'expression des producteurs adhérents, parce qu'elle offre un cadre codifié par l'intervenant extérieur où se rencontre l'encadreur et les encadrés, où s'articulent aussi deux types de logiques, celle de la société locale et celle de l'intervenant extérieur, et souvent «deux systèmes de sens».

    Pour Berthome et al. (1995), l'organisation paysanne est largement déterminée par la société locale et par son environnement mais elle n'est cependant le simple produit des interactions entre ces deux entités. En tant qu'organisation spécifique, elle a aussi sa dynamique.

    Par son action elle contribue à accroître le potentiel de la société locale, et élargie

    sa marge de liberté et le choix pour le futur. Elle contribue aussi à accroître sa capacité à se construire des objectifs propres et certains des instruments dont elle a besoin pour les atteindre.

    Environnement

    Organisation

    Paysanne

    Société Locale

    Figure 2: Interaction entre organisation paysanne, l'environnement et la société locale.

    Source : Adaptée de Berthome et al., 1995: 19

    La figure 2 montre que l'émergence de l'organisation paysanne se produit à l'interface de la société locale et de la société globale.

    Berthome et al. (1995), quant à eux rapportent que l'analyse des organisations paysannes doit prendre en compte simultanément :

    - la société locale dans laquelle se construisent les organisations et les

    changements multiples qui les concernent;

    - la société globale et ses évolutions;

    - les dynamiques propres aux organisations paysannes et les effets qu'elles

    produisent sur la société locale et la société globale. Et ceci sans les opposer mais en les considérant dans leurs interactions permanentes.

    Selon Rondot et al. (2001), les organisations paysannes nouvelles sont avant tout des organisations des producteurs entrepreneurs dirigées par des responsables élus par les membres. Elles naissent surtout de la prise de conscience des membres à ne pouvoir individuellement assumer la totalité des fonctions liées à la production (produire, transformer, stocker, commercialiser). Barbedette (1993) révèle que seules ces organisations donnent aujourd'hui une chance au paysan de devenir acteur dans les évolutions en cours et de ne plus en subir.

    Pour Berthome et al. (1995), ces organisations qui sont créées pour améliorer l'articulation des sociétés locales avec leur environnement doivent acquérir une crédibilité auprès des acteurs multiples qui constituent l'environnement et qui sont le plus souvent en position de dominance.

    2.2.2 Organisations paysannes et diffusion de l'innovation

    Les OP sont perçues comme des relais de la vulgarisation susceptibles de diffuser à moindre coût et avec une efficacité significative des propositions élaborées en dehors d'elles.

    Le rôle des OP consiste aussi à créer des conditions favorables à l'innovation, en particulier en contribuant à sécuriser l'environnement économique et à le rendre plus incitatif: des intrants qui arrivent à temps, un système de crédit fiable, un marché sécurisé pour les produits bruts ou transformés, un transport crédible, etc. font parfois plus pour stimuler l'innovation chez les producteurs qu'un message mille fois répété sans que son adaptation à la situation économique locale soit assurée. Dans ce domaine donc, le rôle des organisations paysannes consiste à acquérir la capacité de bâtir un partenaire avec d'autres acteurs, publics et privés (Sebillotte, 1996).

    Des études sur la vulgarisation exaltent les vertus de travailler avec les organisations paysannes.

    - En Thaïlande, les chefs de provinces chargés de la vulgarisation agricole ont

    conseillé leurs agents à se dévouer à la rencontre avec les groupes ou leurs représentants à fin d'utiliser ultimement leur temps et d'une façon efficace (Surarerks, 1986).

    - La conception du Club 4H, d'origine américaine s'est répandue dans d'autres

    pays et cela comme un réseau par lequel les chefs de vulgarisation seront capables de travailler avec la jeunesse rurale qui, nombreux parmi eux, seraient agriculteurs et gérants de leurs fermes dans le futur. Les club sont des groupes qui suscitent parmi leurs membres l'émulation et la solidarité, et les 4H représentent les qualités intellectuelles (Head), d'habilité manuelle (Hand), de coeur (Heart) et de santé (Health) (Barral, 1978).

    2.2.3 Les approches d'analyse de la pauvreté

    Compte tenu de la difficulté qu'il y'a à définir la pauvreté, Glaude (1998) propose différentes approches d'analyses nous permettant de cerner la complexité de ce concept.

    - Une approche en terme de revenu nominal : D'après cette approche le pauvre

    est considéré comme toute personne dont le revenu nominal se situe à la moitié du revenu médian.

    - Une approche en terme de revenu réel : selon laquelle serait pauvre celui-là qui

    ne peut consommer faute de moyens un certain nombre de bien d'usage ordinaire ou de consommation de base (bien de nécessité).

    - Une approche en terme de satisfaction : elle prône que le pauvre est celui qui

    estime que son niveau de revenu donne un niveau de satisfaction inférieur au minimum qu'il juge nécessaire pour vivre.

    - Une approche administrative : selon cette approche toute personne pauvre

    bénéficie d'une aide dont l'objectif est de lutter contre la pauvreté.

    Il est à noter que toutes ces approches sont arbitraires et présentent des limites du point de vue environnemental, culturel et économique.

    2.2.4 Pauvreté et stratégie de réduction

    Selon le MINEPAT (2003 : 11), une analyse quantitative a montré que le taux de pauvreté au Cameroun reste encore élevé à 40,2 % de la population en 2001, tandis qu'une analyse dynamique a indiquée que les gains en terme de réduction de l'incidence de la pauvreté entre 1996 et 2001 sont plus le fait de la croissance que celui de la redistribution.

    Pour le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA), la pauvreté est un phénomène vaste, complexe et partiellement subjectif qui varie dans le temps, dépend des capacités et du bien-être, et est en partie relatif dans la mesure où il est lié aux normes, à des comparaisons et à des attentes. Il considère que sa lutte doit être diversifiée et avoir plusieurs cibles. Les solutions doivent être multidisciplinaires et intégrer les aspects économiques, sociaux, politiques et institutionnels.

    Selon Kamdem et PRE (2001 : 20), la pauvreté est appréhendée comme un manque de moyen, ce manque étant absolu ou relatif aux voisins. Il n'y a donc de pauvres que s'il y a des riches et des classes moyennes, que s'il existe une différenciation sociale par les conditions d'accès aux ressources productives.

    Pour Weit (1996), la pauvreté est moins due à l'absence de richesses suffisantes qu'à l'accroissement des inégalités.

    Au Cameroun selon le MINEPAT (2003), elle varie considérablement selon les régions, passant du simple au double entre des zones urbaines où l'incidence est de 22 % en moyenne et des zones rurales où elle atteindrait 50 %.

    Kamdem et PRE (2001 : 20) déclare que la pauvreté ne traduit plus simplement une inégalité de distribution des revenus, mais aussi une inégalité dans la distribution du pouvoir politique.

    Selon le FIDA (2001), la pauvreté est aussi liée à l'impossibilité d'exploiter son potentiel en raison du manque de ressources, du fait que les soins de santé et l'éducation sont inaccessibles.

    La Banque Mondiale (1996) cite parmi les causes de la pauvreté :

    - l'insuffisance d'accès aux possibilités d'emploi;

    - l'insuffisance des actifs physiques, notamment la terre et le capital, et l'accès

    minime des pauvres aux crédits, même pour les montants réduits;

    - l'insuffisance d'accès aux moyens qui permettent d'appuyer le développement

    rural dans les régions pauvres;

    - l'insuffisance d'accès aux marchés où les pauvres peuvent vendre des biens et

    services;

    - la faible dotation en capital humain;

    - la destruction des ressources naturelles qui entraîne une dégradation de

    l'environnement et une baisse de productivité;

    - l'insuffisance d'accès à l'aide pour les personnes qui vivent à la marge et pour

    celles qui sont victimes de pauvreté transitoire;

    - l'absence de participation, les pauvres n'étant pas associés à l'élaboration des

    programmes de développement.

    Pour Ngassam (1966), la pauvreté est causée par l'insuffisance de capital. Quand les revenus sont bas, il est impossible d'épargner. L'épargne étant une condition de l'investissement et donc une source de progrès économique et social.

    Le FIDA (2001) distingue à travers le seuil de pauvreté, la pauvreté absolue et la pauvreté relative. Ainsi on parlera de pauvreté absolue lorsque le niveau de revenu correspondant à la valeur de l'apport alimentaire minimal nécessaire pour la survie de certains besoins non alimentaires est considéré comme seuil de pauvreté. La pauvreté relative quant à elle se fonde sur l'idée que les besoins minimaux varient en fonction de la stratification et du degré de décision de travail dans la société d'une part et de la pauvreté globale d'autre part.

    La différence entre les deux notions tient au fait que la pauvreté absolue néglige les aspects distributionnels de la pauvreté.

    Plusieurs méthodes de définitions du seuil de pauvreté sont proposées par le FIDA (2001) :

    - la méthode de l'apport énergétique alimentaire;

    - la méthode fondée sur les coûts et les besoins essentiels;

    - la méthode de la part de l'alimentation;

    - la méthode du seuil de pauvreté international;

    - la méthode de la consommation relative.

    Une combinaison de ces méthodes permet de définir un seuil de pauvreté qui permettrait de faire des projections sur le taux de réduction de la pauvreté à long terme.

    Ainsi agir efficacement contre la pauvreté revient selon le Fonds Monétaire International à mettre en oeuvre une stratégie de lutte qui doit veiller à ce que les politiques macroéconomiques, structurelles et sociales d'un pays cadrent avec les objectifs en matière de lutte contre la pauvreté et de développement social.

    Selon Gautier (2001 : 6), la stratégie de réduction de la pauvreté mise en place par les pouvoirs publics suppose un suivi statistique et donc l'élaboration d'un certain nombre d'indicateurs qui permettraient régulièrement de faire le point sur les actions engagées. L'approche stratégique devrait concilier la performance économique et la nécessité d'assurer le développement social dans un contexte de réduction de la pauvreté (MINEPAT, 2003).

    Pour Kamdem et PRE (2001) la lutte contre la pauvreté ne saurait se résumer dans le secteur rural à faciliter l'accès à un hypothétique revenu, mais elle doit permettre à l'individu d'être avant tout maître de son destin et de donner aux populations la liberté de négocier les choix vitaux qui les concernent.

    L'UNICEF (1996) relève que toute action qui veut apporter des modifications significatives dans les conditions de vie des très pauvres dans la place qu'ils occupent dans une communauté doit s'interroger sur le long terme.

    Le FIDA (2001) affirme que la réduction de la pauvreté n'est quelque chose que les gouvernements, les agences de développement ou les ONG peuvent faire pour les pauvres. C'est aux pauvres eux-mêmes de prendre la responsabilité de leur propre développement en devenant les agents du changement. Ainsi d'après le MINEPAT (2003), toute solution susceptible de contribuer à la réduction de la pauvreté devrait se baser essentiellement sur des stratégies de génération des revenus ainsi que l'amélioration du cadre de vie.

    2.2.5 Stratégie paysanne et rôle dans l'agriculture

    Selon le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (MINEPAT, 2003 : 41), une stratégie s'articule autour d'un certain nombre d'axes qui permettent d'atteindre un résultat ultime.

    A en croire ses auteurs, une stratégie suppose ou implique donc une série d'articulations (actions) à laquelle est subséquent le résultat ultime.

    Une stratégie s'articule à plusieurs niveaux pouvant aller de l'essentiel au particulier que sont les résultats ultimes, les buts, les objectifs et les moyens (Losch et al., 1990). L'essentiel d'une stratégie étant l'aboutissement à une finalité.

    Selon Losch et al. (1990 : 121), la finalité est l'expression qualitative d'une orientation définissant à long terme la fin vers laquelle tend le système.

    L'émergence de stratégies peut résulter des forces internes d'un système ou être impulsée par des forces externes au système. C'est ainsi que de l'analyse faite du profil des objectifs et des moyens mis en oeuvre par les producteurs agricoles. Losch et al. (1990 : 136) proposent en fonction de leur dominance offensive ou défensive les stratégies suivantes:

    - La stratégie à dominance offensive qui a un objectif clair d'accumulation et de

    croissance:

    - La stratégie d'entreprise, d'accumulation foncière et d'intensification

    spécialisation.

    - La stratégie à dominance défensive qui est celle des producteurs en situation

    de fortes contraintes et essaient de défendre et d'assurer la survie de leur unité de production: Double activité contrainte et revenu cible.

    - La stratégie de type intermédiaire qui selon les opportunités ou les contraintes

    peut évoluer dans un sens offensif ou défensif: La minimisation du risque.

    La figure 3 présente le modèle théorique de la conduite d'entreprise tel que perçue par les producteurs du cacao et du café. Ce modèle peut être adopté par une organisation de producteurs.

    Buts

    Objectifs

    Sous-Objectifs

    Moyens

     
     
     
     

    Accumulation productive

    Autosuffisance

    Cueillettes

    Pratiques culturales existantes

     
     
     

    Intensification en travail

     
     

    Productions

    alimentaires

    et artisanales

    Intensification en intrants

     
     
     

    Investissements Productifs

    Satisfaction des besoins

    Augmentation des

    revenus monétaires

    Productions

    agricoles

    commerciales

     
     
     
     

    Diversification agricole

     

    Constitution de rente

    Revenus hors

    exploitation

    Intensification des surfaces

    Accumulation de biens non productifs et ostentation

     
     

    Activités agricoles hors unité de production

     
     

    Constitution d'un

    patrimoine

    Cession de droit sur le sol

     
     
     

    Activités non agricoles

     
     

    Réussite

    professionnelle

    des enfants

    Acquisition immobilière

     
     
     

    Scolarisation

     
     
     
     
     
     
     
     

    Figure 3 : Modèle théorique de la stratégie conduite d'entreprise»

    Source : Adaptée de Losch et al., 1990: 137

    La caractéristique d'une telle stratégie est l'utilisation de la mobilité du capital pour choisir les combinaisons productives les plus performantes, compte tenu des modifications dans les contraintes et les opportunités de l'environnement.

    Selon le Ministère de l'Agriculture (2000) la stratégie intégrée de développement rural s'articule autour de quatre axes principaux :

    - Le développement local;

    - La modernisation de l'appareil de production;

    - La restructuration du cadre institutionnel;

    - La gestion durable des ressources naturelles.

    Selon Delgado (1997) les stratégies agricoles constituent un élément important des stratégies de développement dans les pays en développement où l'agriculture représente encore en moyenne 70 % des emplois, 40 % des exportations et 33 % du PIB. Compte tenu de l'importante place qu'occupe l'agriculture dans l'économie de ces pays, les stratégies agricoles constituent un moyen efficace à l'envol économique.

    2.2.6 Le PNVRA et l'appui à la dynamique paysanne.

    Dans le souci d'améliorer ses résultats et l'impact de ses actions sur les bénéficiaires, le PNVRA a orienté ses interventions vers une vulgarisation ciblée par le renforcement de l'appui aux organisations de producteurs par le cofinancement d'infrastructures d'appui à la production, la transformation, le stockage et la commercialisation (MINAGRI, 2002). Les bénéficiaires sont uniquement des organisations de producteurs ayant un micro-projet aux objectifs bien définis et donc la mise en oeuvre nécessite la réhabilitation et/ou la réalisation de petites infrastructures rurales à caractère collectif et ayant un impact sur la production agricole et par temps sur les revenus des populations. Selon le Manuel des Procédures du PNVRA (2002), seules les OP ayant une existence légale sont éligibles à cet appui.

    Par rapport aux appuis en matériel et équipement de production la stratégie d'appui adoptée par le Programme est subordonnée à une participation concrète des bénéficiaires. Laquelle participation se fait en nature et en espèce soit 20 % du coût total du micro-projet. La subvention accordée au titre du programme ne peut dépasser la somme de 5 000 000 FCFA. Dans la province du Centre près de 175 OP ont bénéficié de ces appuis pour la campagne 2002 (MINAGRI, 2002). Cela se présente comme un corollaire à la réduction de la pauvreté en milieu rural et surtout des couches vulnérables telles que les femmes et les jeunes.

    2.2.7 Classification et typologie des organisations

    Selon Pesche (2001), une classification a pour principal but de décrire. Classer revient donc à construire des catégories souvent à partir d'un nombre limité de critères parmi lesquels : L'origine, la taille, la composition, la fonction, la nature des activités, la nature des membres et la nature du produit agricole dominant dans la zone (filière).

    La typologie analyse, comprend en vue d'agir.

    Wampfler (2000) propose une typologie qui rassemble trois groupes d'organisations paysannes : Les organisations par filière le plus souvent centrées sur un produit agricole, les organisations généralistes qui ont une combinaison d'activités diverses et les organisations syndicales axées sur la fonction de représentation des intérêts des producteurs agricoles ou une catégorie de producteurs. Ainsi il existe plusieurs types d'organisations paysannes, celles dites formelles, légalisées et les informelles qui ne sont pas légalisées.

    2.2.7.1 Classification des organisations selon leur origine

    Elle permet de distinguer les organisations selon que l'initiative de création est d'origine interne ou externe.

    Organisation d'origine interne

    L'initiative de création d'une organisation selon GAO (2000) provient d'un groupe d'individus le plus souvent restreint. Ces initiateurs sont ainsi considérés comme membres fondateurs et définissent de ce fait les objectifs et les orientations de l'organisation. Dans une telle organisation l'adhésion se fait par cooptation, de gré à gré. C'est le cas des mutuelles, des tontines et la plupart des associations dites traditionnelles.

    Organisation d'origine externe

    Contrairement au précédent mode de création, l'initiative d'une telle organisation provient d'une instance externe telle que l'Etat, l'autorité religieuse et les ONG. Par conséquent cette dernière à une influence considérable sur l'organisation et son fonctionnement. Les objectifs et les activités de l'organisation ne sont que le reflet des aspirations de son initiateur. Dans le type d'organisation créée de l'extérieur, on retrouve les anciennes coopératives (UCCAO, etc.), les comités de développement, les groupes et mouvement religieux et les associations initiées par l'élite extérieure et les ONG. Ces organisations réalisent des oeuvres à caractère économique et social.

    2.2.7.2 Classification des organisations selon leurs fonctions

    Selon Berthome et al. (1995), une organisation ne choisit pas d'être multifonctionnelle ou spécialisée. Cela dépend de ses conditions de naissance et de son contexte. Ce qui nous amène à les regrouper en trois grands ensembles : les organisations unifonctionnelles, les organisations plurifonctionnelles et les organisations à fonction dominante.

    Organisations unifonctionnelles

    Ces organisations sont constituées pour remplir une seule fonction. Les tontines financières à enchères et de crédit en milieu urbain appartiennent à cette catégorie. Leur principale activité se limite aux cotisations financières. En milieu rural, les banques de céréales sont considérées comme des associations à fonction unique. Toutefois, il importe de noter qu'il est rare de retrouver en milieu rural des organisations unifonctionnelles car du fait de la complexité de l'environnement, des organisations remplissent plus d'une fonction à leurs membres. Selon Pesche (2002), la spécialisation d'une organisation de producteurs peut être une source de fragilité dans l'environnement instable du secteur rural.

    Organisations plurifonctionnelles

    Selon Balla (1995), ces organisations sont caractéristiques des sociétés africaines. Selon les besoins des membres et de l'environnement, elles assurent plusieurs fonctions qui peuvent être économique, politique, sociale ou culturelle. Les membres y trouvent un cadre propice pour faire face à la complexité de leur environnement.

    En zone rurale, ces organisations plurifonctionnelles résultent des perpétuelles mutations du milieu. Ainsi une organisation paysanne pourra remplir des fonctions telles que : la fonction de production (production vivrière, maraîchères et d'autres biens), la fonction de commercialisation, la fonction d'approvisionnement et la fonction de représentation.

    Organisations à fonction dominante

    A la fonction principale d'une organisation, peuvent se greffer d'autres fonctions qui généralement sont occasionnelles. Souvent ces fonctions concourent au renforcement des liens entre les membres du groupe. C'est le cas des organisations d'épargne, les comités villageois de santé ou de vigilance (Balla, 1995).

    2.2.7.3 Classification des organisations selon la nature des membres

    Blundo (1991) distingue deux types de bénéficiaires : les membres et les non-membres.

    Les individus inscrits et remplissant les conditions d'adhésion exigées par une organisation sont considérés comme membres. Ils ont le droit et le devoir de participer à toutes les activités du groupe.

    Les non-membres sont ceux-là qui n'ont contracté aucun engagement avec une organisation. Toutefois, ils peuvent être impliqués indirectement dans les activités de l'organisation, parce que résident dans un même cadre géographique que les membres. Cette classification fait distinguer deux types d'organisations : les organisations fermées et les organisations ouvertes. Dans le premier type d'organisation, les services offerts ne concernent que les membres, tandis que dans le second cas les services peuvent être offerts à la fois aux deux catégories de membres.

    2.2.7.4 Classification des organisations selon leur composition

    GAO (2000) présente à cet effet deux cas de figures : soit l'organisation réunit une seule catégorie de personnes, soit elle réunit plus d'une catégorie de personnes.

    Dans le premier cas, les organisations ne concernent pas l'ensemble des membres de la communauté dans laquelle elles sont localisées. L'adhésion à ce type d'organisation devient sélective. C'est le cas des regroupements d'apiculteurs, de jeunes, de femmes ou de pisciculteurs.

    Dans le deuxième cas, l'adhésion se fait indifféremment des couches sociales. Elle est libre et volontaire.

    Quelque soit la classification ou la typologie adoptée, en pratique les frontières entre ces différents critères restent fluides.

    CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE

    3.1 Présentation de la zone d'étude

    Figure 4: Localisation des sites d'étude dans la Province du Centre.

    Source : Fond extrait de la carte générale du Cameroun au 1/2 000 000.

    L'étude a été menée dans quatre régions de vulgarisation de la Province du Centre représentant les différentes écologies et des peuplements différents. A savoir : Nyong et Kéllé, Nyong et Mfoumou, Mbam et Inoubou et Lékié.

    3.1.1 Relief

    La Province du Centre appartient au plateau sud-camerounais constitué dans l'ensemble de collines dont l'altitude moyenne est de 600 mètres. Relevé vers la limite nord, le plateau s'abaisse vers l'est et le sud. Il se termine sur la plaine côtière au dessus du niveau de la mer de la cuvette du Congo par un abrupt.

    3.1.2 Climatologie

    La province du Centre en général, et particulièrement les quatre régions de vulgarisation, sont caractérisées par un climat tropical humide avec 4 saisons : deux saisons de pluie et deux saisons sèches, ce qui naturellement les prédispose à deux cycles de culture. Le calendrier agricole vulgairement appliqué indique la date du début des semis du premier cycle cultural au 15 Mars et du second cycle cultural au 15 Août de chaque année. Ces dates correspondent au retour et à l'établissement effectif des pluies. Compte tenu des perturbations observées depuis une quinzaine d'années ces cycles varient d'année en année.

    La température moyenne à Yaoundé se situe autour de 25 avec une pluviométrie oscillant entre 1500 mm à 2000 mm d'eau par an.

    3.1.3 Végétation

    La végétation caractéristique du climat tropical humide est la forêt dense. Cette dernière recouvre l'ensemble de la Province. Ce pendant elle est parsemé par endroit par une savane dans laquelle subsiste des lambeaux de forêt (Région du Mbam).

    3.1.4 Pédologie

    Les sols sont en majorité ferralitiques, acides, argileux, de couleur rouge ou jaune caractéristiques des oxydes de fers. Ils résultent de la décomposition des roches cristallines et des roches sédimentaires. Les terres sont d'une valeur agricole moyenne à bonne.

    3.1.5 Hydrographie

    La Province du Centre connaît un régime hydrographique très dense. On y relève la présence de trois grands fleuves : la Sanaga, le Mbam et le Nyong. Et de nombreuses rivières : le Mfoundi, la kellé, l'Afamba, la Lékié, la Mefou, le So'o et le Mfoumou.

    3.1.6 Présentation socioéconomique

    Cette province regorge d'énormes potentialités dans les domaines agricoles, forestiers, fauniques et halieutiques.

    Dans le domaine agricole, la zone est favorable aux cultures de rente (cacao, banane, café), aux cultures vivrières (manioc, maïs, arachides et autres), et aux cultures maraîchères (tomate, piment, pastèque et autres). L'élevage y est très pratiqué. Les activités halieutiques quant à elles sont pratiquées aux abord des fleuves la plupart du temps de manière artisanale. Les produits issus de ces activités étant destinés à la consommation familiale ou à une commercialisation locale.

    Ce vaste réseau routier mal entretenu, constitue un frein à la commercialisation des produits agricoles et à l'accès à l'information.

    3.1.7 Milieu humain

    Dans la Province du Centre, l'on rencontre une mosaïque de tribus aux pratiques culturelles diverses appartenant au grand bantou. Cette Province compte au total 2 500 000 habitants pour une superficie totale de 68 946km². La population rurale est de 1 005 300 pour 240 912 actifs agricoles environs. Les groupes ethniques majoritaires de nos quatre régions sont constitués par : les Beti, les Fang, les Bassa et les Yembassa (DPAC, 2001).

    3.2 Sources et collecte des données

    Pour la réalisation de cette étude nous avons eu recours à deux types de données : Les données secondaires et les données primaires.

    3.2.1 Les données secondaires

    Les données secondaires ont été collectées à travers une exploitation de la littérature effectuée dans diverses structures à savoir :

    · La Bibliothèque Centrale de l'Université de Dschang;

    · La Bibliothèque de la Direction de la Production Agricole du Ministère de

    l'Agriculture;

    · La Bibliothèque du Centre pour la Coopération Internationale en Recherche

    Agronomique pour le développement (CIRAD);

    · Le Centre de Documentation pour le Développement Rural (CDDR) du Service

    d'Appui aux Initiatives Locales de Développement (SAILD);

    · La Cellule de Promotion de l'Organisation Professionnelle Agricole

    (PROMOPA) du Ministère de l'Agriculture;

    · Les Délégations Départementales d'Agriculture de la Lékié, du Mbam et

    Inoubou, du Nyong et Kellé et du Nyong et Mfoumou.

    · La Délégation Provinciale du Centre.

    · L'Institut National de Cartographie.

    Les documents privés du Superviseur et de l'Encadreur ont été consultés.

    3.2.2 Les données primaires

    Les données primaires ont été collectées auprès de la supervision provinciale du Centre. De ces données il ressort que la Province du Centre pour la campagne

    2003 a accompagné 2347 organisations de producteurs réparties dans ses neuf régions de supervision suivant le tableau 1:

    Tableau 1 : Répartition des OP dans la Province du Centre pour la campagne 2003.

    Régions

    Nombre d'organisations de producteurs

    Pourcentage

    Haute-sanaga

    201

    8,56

    Lekié

    232

    9,88

    Mbam et Inoubou

    245

    10,44

    Mbam et kim

    234

    9,97

    Mefou et Afamba/Mfoundi

    279

    11,89

    Mefou et Akono

    343

    14,61

    Nyong et Kellé

    344

    14,66

    Nyong et Mfoumou

    209

    8,90

    Nyong et So'o

    260

    11,08

    Total

    2347

    100,0

    Source : DPAC. Décembre 2003.

    3.3 Méthode d'échantillonnage

    3.3.1 Le choix de l'échantillon

    Les Organisations de Producteurs faisant l'objet de notre étude ont été reparties dans quatre aires socioculturelles à savoir : Aire Lékié-Haute Sanaga-Mefou et Afamba-Mfoundi composée des groupes linguistiques Béti et Fang ; Aire Mbam et Kim-Mbam et Inoubou composée des groupes linguistiques Bafia, Yembassa et Outre Sanaga ; Aire Nyong et Kellé composée du groupe linguistique Bassa et l'Aire Nyong et Mfoumou-Nyong et so'o-Mefou et Akono composée des groupes linguistiques Beti et Fang. Le choix des régions d'enquête a reposé sur la nécessité de prendre en compte la diversité tribale.

    Le choix des organisations des producteurs au sein de la Province du Centre s'est fait par la méthode d'échantillonnage proportionnel à la population (10 %), soit 1030 organisations de producteurs (OP) reparties dans le tableau 2 :

    Tableau 2 : Répartition des OP dans la zone d'étude.

    Régions

    Nombre d'OP

    Nyong et Kellé

    344

    Nyong et Mfoumou

    209

    Mbam et Inoubou

    245

    Lekié

    232

    Total

    1030

    Source : DPAC. Décembre 2003.

    Compte tenu de la taille de la population et de la logistique limitée un seuil de validité de 10 % a été retenu pour notre étude. Ainsi l'étude a touché 103 OP sur la base d'un échantillonnage proportionnel donc la formulation est la suivante :

    =

    est le coefficient de proportionnalité ;

    est le nombre total d'OP touchées par l'étude ;,,etreprésentent le nombre d'OP dans chaque région.

    245 ; 344 ; 232 ; 209 ;103

    Ainsi nous obtenons les chiffres suivants par région:

    · Mbam et Inoubou : =;

    · Nyong et Kellé : ;

    · Lékié : ;

    · Nyong et Mfoumou :

    Ainsi pour notre échantillon, nous obtenons les proportions suivantes : 25 OP à enquêter dans la région du Mbam et Inoubou, 34 OP dans la région du Nyong et Kéllé, 23 OP dans la région de la Lékié et 21 OP dans la région du Nyong et Mfoumou, soit un total de 103 organisation de producteurs.

    En définitive, nous avons enquêté 103 organisations de producteurs dans une population de 1030 organisations au sein desquelles les leaders ont été enquêtés.

    3.3.2 Unité d'analyse

    L'unité d'analyse de l'étude est l'organisation de producteurs. Ces organisations sont analysées au travers des membres qui représentent l'unité de sondage. Les organisations analysées sont des GIC (Groupe d'Initiative Commune), des unions de GIC et des associations.

    3.4 Préparation du questionnaire

    Un premier draft a été élaboré puis soumis à l'appréciation de l'encadreur. Ce

    dernier a apporté des améliorations. Après cela une deuxième version a été élaborée et soumise au superviseur. Il a apporté des suggestions et des observations lesquelles ont permis de faire une version définitive. Elle était subdivisée en quatre parties : La première identifie les caractéristiques socioéconomiques du producteur, son appartenance à un groupe, les caractéristiques du groupe et les actions paysannes de réduction de la pauvreté.

    La deuxième partie, mets l'accent sur les objectifs d'appartenance au groupe du producteur, la réalisation des objectifs et aux attentes non comblées.

    La troisième partie, présente l'identité du groupe, son fonctionnement, l'avis des membres vis-à-vis du groupe, et l'accès des membres aux services et aux facteurs de production.

    La quatrième partie, détermine les activités rémunératrices des paysans, leurs besoins, leurs propositions et les actions de réduction de la pauvreté.

    3.5 Administration du questionnaire

    Elle s'est faite en plusieurs phases. Lors de la première phase, nous sommes allés à la rencontre des OP pour une première fois dans la période de la fin du mois d'Avril jusqu'en mi-Mai. Pendant cette période nous avons rencontré les superviseurs des régions pour leur faire part des objectifs de l'étude. Dans une seconde phase nous sommes allés dans les régions pour choisir les zones de vulgarisation. Nous avons rencontré les Agents de Vulgarisation de Zone (AVZ). Certains de ces AVZ en fonction de leur niveau d'étude, du nombre d'OP encadrés, du moyen de locomotion disponible étaient choisis pour mener l'enquête. Pour réaliser notre étude, l'équipe d'enquêteurs était composée de 29 membres d'un niveau d'éducation au moins égal au brevet d'étude de l'enseignement secondaire. Les enquêteurs ont été déployés de la manière suivante : 8 enquêteurs dans la région de la Lékié, 5 dans celle du Nyong et Mfoumou, 6 dans le Mbam et Inoubou et 10 dans celle du Nyong et kellé. Après une formation d'une demi-journée, ils repartaient dans leurs zones respectives pour les interviews. L'interview consiste à rencontrer les membres d'une OP, leur exposer l'objet de la visite et par la suite interroger les leaders du groupe.

    3.6 Analyse des données

    A la suite de la collecte des données, les fiches ont été codifiées et traitées d'abords manuellement et par la suite informatisés. Les logiciels suivants ont été utilisés : Le logiciel «Word 2000» et le logiciel «Word XP» pour la saisie des données, le logiciel «Excel 2000» et le logiciel «SPSS 10.0»pour le traitement et l'analyse des données.

    La dernière analyse nous a permis de faire les interprétations présentes dans ce document.

    3.7 Limites de l'étude

    Les conditions de réalisation de cette étude et la faiblesse de l'échantillon imposent bien évidemment des réserves quant à la validité de l'information collectée. Des réserves qui sont subséquentes aux difficultés rencontrées durant la réalisation de notre étude. L'une d'elle est d'ordre logistique et financière. En effet, l'étude se déroule dans un contexte de fin de projet. Ce qui traduit une disponibilité financière limitée et une logistique médiocre. L'étude qui, initialement devrait couvrir la quasi totalité de la Province du Centre n'a pu être possible que dans quatre départements faute de moyens financiers.

    La difficulté la plus importante a résidé sur l'échantillonnage. En effet le choix des OP devant faire l'objet de l'étude n'a pas été évident compte tenu de la dispersion de l'échantillonnage en zones enclavées. Le nombre d'OP étant très élevé, leur choix n'aura pas été aisé, couplé à la médiocrité logistique et à la difficulté d'accès aux différentes zones abritant ces organisations de producteurs. Ce contexte de réalisation a imposé évidemment une approche qualitative, même si l'on s'est efforcé de quantifier certains résultats obtenus sur les déclarations des producteurs de la zone. Toutefois, ces limites n'affectent nullement les informations fournies dans notre document.

    CHAPITRE 4 : RESULTATS : PRESENTATIONS, ANALYSES ET

    DISCUSSION.

    Il sera question dans ce chapitre de présenter les résultats de l'étude, les analyses et les discussions qui en ont été faites. Par ailleurs, cette présentation tient compte des objectifs de l'étude.

    4.1 Caractéristiques socioéconomiques des producteurs.

    Dans cette section, certaines caractéristiques socioéconomiques des producteurs dont l'importance est indéniable pour l'étude ont été présentées et analysées.

    4.1.1 Sexe

    Le tableau 3 présente une répartition des enquêtés en fonction du sexe.

    Tableau 3 : Répartition des enquêtés par sexe et par région de la Province du Centre

    (N= 138)

    Régions Nyong et Nyong et Mbam et Lékié Pourcentage Fréquence

    Kéllé Mfoumou Inoubou

    Sexe

    Masculin 26 28 19 26 100 72,5

    Féminin 12 4 6 16 38 27,5

    Total 38 32 25 43 138 100

    Au tableau 3, il ressort que 73 % de producteurs sont des hommes contre 28 % de femmes. Cette supériorité numérique s'expliquerait par le fait que dans les quatre régions, les hommes non seulement sont plus impliqués dans les mouvements associatifs mais également ils y occupent des postes de responsabilité importants. Ces derniers, grâce à leur aptitude physique à supporter mieux les travaux agricoles pénibles que les femmes, sont plus acceptés dans les groupes. Le faible pourcentage de femmes montre que bien qu'étant sensibles au regroupement, peu d'entre-elles occupent des postes de responsabilité. L'on remarque que les femmes sont moins présentes aux groupes dans le Nyong et Mfoumou (4) et le Mbam (6) par rapport aux autres régions.

    4.1.2 Age

    Le tableau 4 présente les enquêtés en fonction de l'âge.

    Tableau 4 : Répartition des enquêtés par tranches d'âge (N=138)

    Régions Nyong et Nyong et Mbam et Lékié Pourcentage Fréquence

    Kéllé Mfoumou Inoubou

    Classe d'âge (ans)

    30 - 30 0 5 0 1 6 4,30

    31 - 40 11 7 4 8 30 27,7

    41 - 50 12 12 11 16 51 37,0

    51 - 60 9 8 2 12 31 22,50

    + de 61 6 0 8 6 20 14,5

    Total 38 32 25 43 138 100,0

    Il ressort du tableau 4 que :

    La majorité des membres des OP ont entre 40 et 60 ans (60 %). Ceux-ci constituent la tranche de la population la plus active sur le plan agricole, et qui ont une vie stable dans la société. Pour faire face aux multiples sollicitations et contraintes liées à leur environnement, ils ont plus tendance à adhérer dans les regroupements paysans.

    La proportion des jeunes de moins de 30 ans est faible (4 %). Ceci s'expliquerait par le fait que les zones d'étude se situent à proximité de la métropole Yaoundé, d'où une déportation massive des jeunes vers le centre urbain au détriment des zones rurales, et du manque d'intérêt qu'ils affichent à l'endroit des OP.

    4.1.3 Niveau d'éducation formelle

    La figure 5 présente le niveau d'éducation formelle des enquêtés.

    Figure 5 : Répartition des enquêtés par niveau d'éducation

    La figure 5 révèle que presque tous les enquêtés (93 %) ont été à l'école. Ceci est un grand atout pour la vulgarisation agricole. En effet, Rogers (1983) a indiqué que les adotpeurs des innovations avaient un niveau d'éducation formelle plus élevé que les non-adopteurs (P.251). Ces résultats sont également en accord avec ceux de Tchoumboué et al. (2001) et de Tchouamo et al. (2004).

    4.1.4 Situation matrimoniale

    La figure 6 repartit les enquêtés selon leur situation matrimoniale.

    Figure 6 : Répartition des enquêtés en fonction du statut matrimonial

    Il en ressort que la majorité des enquêtés (84 %) sont mariés. En effet, le mariage est un facteur de statut social. De plus, il faut de la main d'oeuvre pour les activités agricoles. Le tableau 4 indiquait d'ailleurs que les jeunes susceptibles d'être célibataires avaient déserté les villages.

    4.1.5 Activités actuelles des producteurs

    Il ressort de notre étude que, l'agriculture constitue l'activité principale des producteurs dans les quatre régions, dans la mesure ou tous pratique l'agriculture telle que présentée dans le tableau 5 :

    Tableau 5 : Répartition des différentes activités des enquêtés par région (N=138 )

    Régions Activité principale Activités secondaires

    Agriculture Elevage Artisanat Commerce Autres

    Nyong et Kéllé 38 (27,5) 21 (15,2) 3 (2,2) 8 (5,8) 4 (2,9)

    Nyong et Mfoumou 32 (23,2) 21 (15,2) 4 (2,9) 7 (5,1) 4 (2,9)

    Mbam et Inoubou 25 (18,1) 15 (10,9) 4 (2,9) 2 (1,4) 3 (2,2)

    Lékié 43 (31,1) 22 (15,9) 5 (3,6) 12 (8,7) 3 (2,2)

    Total 138 (100,0) 79 (57,2) 16 (11,6) 29 (21,01) 14 (10,01

    De ces résultats, il ressort que la totalité des producteurs (100 %) indépendamment de leur région pratiquent comme activité principale l'agriculture. Par ailleurs, l'élevage (57 %) et le petit commerce (21 %) constituent les principales activités secondaires de ces producteurs.

    4.2 Appartenance aux organisations

    Dans cette section, seront présentées le nombre d'années passées dans un groupe par le producteur, les raisons d'adhésion, la contribution du groupe au bien-être du producteur et son degré de satisfaction ainsi que les attentes non comblées du fait de son appartenance à un groupe.

    Les résultats de l'étude montrent que 42 % des producteurs ont moins de trois ans d'expérience de groupe. Ceci montre que leur expérience des regroupements aurait été une impulsion du PNVRA engagé dans cet axe depuis 2002, grâce à la vulgarisation ciblée autour des micro-projets initiés par des organisations de producteurs. Par contre plus de 32 % ont une expérience de groupe de plus de quatre ans. Ceci montre que les regroupements paysans ne sont pas un fait nouveau. Car, par souci d'entraide et de cohésion sociale, les paysans se sont souvent regroupés. D'ailleurs, les regroupements traditionnels existent depuis des temps anciens.

    4.2.1 Les raisons d'adhésion dans le groupe

    Le tableau 6 indique les principales motivations d'adhésion aux regroupements paysans.

    Tableau 6 : Répartition des enquêtés en fonction des raisons d'adhésion (N=138)

    Raisons d'adhésion Fréquence Pourcentage

    Conjuguer les efforts 89 64,5

    Partage d'expérience 24 17,4

    Promotion du développement 54 39,13

    Amélioration des rendements 46 33,34

    Mieux commercialiser les produits 35 25,4

    Avoir accès aux appuis divers 42 30,43

    De ces résultats, il ressort que la principale raison justifiant l'adhésion des paysans au groupe dans les quatre localités est de résoudre ensemble les problèmes communs. Par ailleurs se relaient au second plan: la promotion du développement, l'amélioration des rendements et l'accès aux divers appuis des organismes de développement à concurrence de 39, 33 et 30 % respectivement.

    4.2.2 Les services des organisations

    Le tableau 7 répartit les services que les organisations de enquêtés fournissent aux membres.

    Tableau 7 : Répartition des services rendus aux membres par les OP (N=138)

    Services rendus Fréquence Pourcentage

    Renforcement des capacités 130 94,20

    Bons rendements et revenus élevés 26 18,84

    Appuis divers 30 21,74

    Entraide et cohésion sociale 52 37,68

    Epargne 10 7,25

    Il se ressort du tableau 7 que l'organisation contribue à 94 % au renforcement des capacités techniques et managériales des producteurs indifféremment des régions de vulgarisation. En effet, du fait de leur appartenance à un groupe, les producteurs reçoivent des formations sur plusieurs domaines, et des appuis techniques qui contribuent à renforcer leurs capacités de production, d'organisation et de gestion. Par ailleurs, ces organisations renforcent la cohésion sociale et l'entraide entre les membres (38 %). Par contre, 7 % de producteurs réussissent à épargner du fait de leur appartenance au groupe. L'on remarque que le groupe ne contribue pas assez à la mobilisation de l'épargne. Lorsqu'on sait qu'on ne peut se développer sans épargner, le PNVRA gagnerait à former les producteurs à la gestion de leur revenu, à la mobilisation de l'épargne. Il n'est pas rare de voir les producteurs stagner perpétuellement dans la pauvreté à cause des maladies, des charges sociales et la scolarité des enfants ainsi que de la mauvaise organisation et gestion de leurs revenus.

    Par ailleurs l'étude a montré que 81 % de producteurs sont satisfaits de leur adhésion aux organisations. Cette satisfaction est subséquente au bénéfice qu'ils tirent de leur adhésion au groupe tels que les appuis financiers, la main d'oeuvre et la cohésion sociale.

    4.3 Typologie des organisations de producteurs.

    Les organisations de producteurs rencontrées ont été classées suivant les paramètres suivants : la nature des membres, le niveau de formalisation et le statut juridique.

    4.3.1 Distribution des organisations

    Le tableau 8 et la figure 7 représentent respectivement la distribution des OP dans les quatre régions de vulgarisation en fonction de la nature de l'OP et du nombre d'enquêtés échantillonnés.

    Tableau 8 : Distribution des OP enquêtées par région (N= 103).

    Régions Producteurs échantillonnés stratification des OP

    Nature Fréquence Pourcentage

    OP homme 10 9,70

    Nyong et Kéllé 38 OP femme 13 12,60

    OP mixte 11 10,68

    OP homme 4 3,88

    Nyong et Mfoumou 32 OP femme 2 1,94

    OP mixte 15 14,56

    OP homme 5 4,85

    Mbam et Inoubou 25 OP femme 6 5,83

    OP mixte 14 13,59

    OP homme 2 1,94

    Lékié 43 OP femme 5 4,85

    OP mixte 16 15,53

    Total 138 - 103 100.0

    Il se ressort de ce tableau que notre échantillonnage était composé de 33 % OP du Nyong et Kéllé, de 20 % OP du Nyong et Mfoumou, 25 % OP du Mbam et Inoubou et de 22 % OP de la Lékié. Ces OP sont de différentes nature comme l'indique la figure 7.

    Figure 7 : Répartition des OP selon la nature.

    Il ressort de la figure 7 que 55, 25, et 20 % des OP sont des groupes mixtes, de femmes et d'hommes respectivement. Bien que le nombre d'enquêtés féminins soit supérieur aux hommes, les groupes de femmes sont les plus nombreux que ceux des hommes. Ceci montre que dans les zones rurales, les femmes sont plus enclin à vivre en association que les hommes. Ces résultats concordent avec ceux de Djaleu (1999) et de Ava Nanga (2003).

    L'étude a montré que 88 % de ces organisations sont légalisées. Ce qui est une preuve du partenariat existant entre les regroupements paysans et les autres acteurs du développement que sont le Gouvernement et les ONGs. Ces résultats sont en accord avec ceux d'Ekoué (2003). En effet, ne sont éligibles aux appuis du PNVRA que les organisations de producteurs ayant une existence légale.

    4.3.2 Statut juridique des organisations

    La figure 8 fait état de la distribution des organisations de producteurs en fonction du statut juridique.

    Figure 8 : Distribution des OP en fonction du statut juridique

    Il ressort de la figure 8 que les organisations de producteurs présentes dans les quatre régions de vulgarisation de la zone d'étude sont à 91 % constituées de GIC. Tandis que 7 % ont adopté le statut d'association. Selon la loi 92/006 du 14 août 1992, aucune association déclarée ne peut recevoir des subventions des personnes publiques. Ces résultats montrent que le PNVRA milite pour l'émergence des GIC au détriment des autres formes de regroupements. Lesquels constituent de ce fait les axes futurs de l'accompagnement des projets de développement. Selon la loi 90/053 aucune association déclarée ne peut recevoir de subvention de personnes publiques ou privées.

    4.4 Fonctionnement des organisations

    Pour mieux cerner une organisation, il convient de saisir sa logique de

    fonctionnement (Lafaye, 1996). Pour ce faire, une revue des activités, des difficultés rencontrées, de relations avec l'extérieur, les sources de financement et d'encadrement ont été analysées.

    4.4.1 Domaines d'activités

    Les activités économiques menées par les organisations comprennent les activités économiques (les cotisations, l'épargne et le crédit) et agricoles. Notre intérêt porte sur les activités économiques agricoles reposant sur la production de diverses cultures et non agricole. Les résultats de l'étude font apparaître que ces activités concernent beaucoup plus les cultures vivrières, essentiellement le manioc (Manihot esculenta Crantz), le maïs (Zea mays), le palmier à huile (Eleais guineensis) et les cultures pérennes, essentiellement le cacaoyer (Theobroma cacao).

    Le tableau 9 présente les sous-domaines d'activité des organisations et les principales associations culturales qu'elles pratiquent.

    Tableau 9 : Répartition des OP en fonction des domaines d'activités (N=103)

    Sous-domaines Fréquence Pourcentage

    Cultures vivrières 34 33,01

    Cultures maraîchères 7 6,8

    Cultures pérennes 21 20,39

    Cultures fruitières 16 15,53

    Production de viande 15 14,50

    Production de lait 1 1,00

    Production de semences 1 1,00

    Autres 8 7,77

    Total 103 100

    Il ressort du tableau 9 que 33, 20, 15 et 14 % des activités secondaires des groupes concernent les cultures vivrières, pérennes, fruitières et la production de viande respectivement. Le souci reste la satisfaction des besoins alimentaires en vue de contrôler la sécurité alimentaire, le surplus étant vendu.

    4.4.2 Sous-domaines bénéfiques aux organisations

    La figure 9 et le tableau 10 représentent les sous-domaines et quelques spéculations qui rapportent plus aux organisations de producteurs.

    Figure 9 : Répartition des OP en Fonction des sous-domaines rémunérateurs

    Il ressort de cette figure 9 que les cultures pérennes, les cultures vivrières et les arbres fruitiers fournissent les meilleurs revenus aux producteurs à concurrence de 40, 29 et 17 % respectivement. Dans le Nyong et kéllé et la Lekié, les cultures vivrières et les cultures pérennes constituent les sous-domaines d'activités qui fournissent des revenus assez importants aux producteurs. Tandis que dans le Nyong et Mfoumou et le Mbam et Inoubou, les arbres fruitiers et les cultures pérennes constituent respectivement les sous-domaines rémunérateurs pour les producteurs.

    Dans le tableau 10, le test de khi-deux montre la dépendance des cultures par rapport aux régions de vulgarisation.

    Tableau 10 : Tableau de contingence entre les domaines d'activité (A) et les régions

    (B)

    (A)

    Nyong et Kéllé

    Nyong et Mfoumou

    Mbam et Inoubou

    Lékié

    Total

    Cultures vivrières

    15 (12,3)*

    8 (10,4)

    3 (7,8)

    18 (13,6)

    44

    Cultures maraîchères

    2 (2,2)

    0 (1,9)

    2 (1,4)

    4 (2,5)

    8

    Cultures pérennes

    13 (14,8)

    7 (12,5)

    16 (9,4)

    17 (16,4)

    53

    Cultures fruitières

    4 (6,1)

    17 (5,2)

    1 (3,9)

    0 (6,8)

    22

    Production de viande

    4 (2,5)

    0 (2,1)

    2 (1,6)

    3 (2,8)

    9

    Total

    38

    32

    24

    42

    136

    ( )* = Effectif théorique, X²cal = X² calculé, X²th = X² théorique, ddl = Dégrée de liberté

    X²cal = 46; X²th = 5,2 ddl = 12 ; p = 0,95 .

    Le test d'indépendance de khi-deux après correction au seuil de 5 % révèle que les bénéfices tirés des activités par les organisations des producteurs dépendent de la région de vulgarisation dans laquelle évoluent ces organisations.

    La conséquence est que le PNVRA devrait s'appuyer sur ces cultures pour augmenter les revenus des producteurs.

    Tableau 11 : Spéculations rémunératrices des OP.

    Spéculations rémunératrices

    Régions

    Total

    Nyong et Kéllé

    Nyong et Mfoumou

    Mbam et Inoubou

    Lékié

    Fréquence

    Pourcentage

    Cacaoyer

    Manioc

    Banane plantain

    Poulet de chair

    Tomate

    Palmier à huile

    4

    12

    4

    3

    0

    6

    4

    3

    11

    0

    0

    0

    17

    3

    0

    1

    2

    0

    18

    3

    0

    2

    3

    0

    33

    24

    15

    6

    5

    6

    32,04

    23,3

    14,56

    5,83

    4,85

    5,83

    Selon le tableau 11, le cacaoyer, le manioc et la banane plantain procurent aux membres des OP 32, 23, et 15 % des revenus respectivement. Tandis qu'en élevage, le poulet de chair constitue la spéculation qui procure la plus grande fraction (6 %).

    4.4.3 Collaboration avec l'extérieur

    Il ressort des résultats de l'étude que, 67 % d'OP travaillent exclusivement avec les membres de l'organisation. Ceci révèle le caractère hermétique des organisations de producteurs. Cette stratégie permet aux organisations de collecter des capitaux qui serviront au fonctionnement de l'organisation. Par ailleurs une sensibilisation à plus d'ouverture leur sera bénéfique. Dans les villages, les personnes fonctionnent en cloison.

    La figure 10 fait état de la nature de la collaboration des organisations de producteurs avec les autres acteurs de développement.

    Figure 10 : Répartition des OP en fonction de la nature de la collaboration

    Cette figure révèle que 62 % des organisations fournissent des prestations de services aux paysans non membres tant dis que 38 % d'entre elles travaillent en partenariat avec les paysans isolés. En effet les groupes à travers le petit équipement (moulin à écraser, pressoir à huile, moto pompe) qu'elles disposent ou reçu, et leur force de travail font des prestations de services rémunérées à d'autres producteurs non membres.

    4.4.4 Accès aux services et aux facteurs de production

    4.4.4.1 Méthodes utilisées par le PNVRA

    Le PNVRA utilise diverses approches méthodologiques pour le transfert des innovations : les sessions de formation, l'approche par micro-projet et l'information de masse.

    Les sessions de formation 
    A travers ces sessions les producteurs reçoivent des
    enseignements sur divers domaines tels que la gestion des OP, le financement, la production, la conservation et la commercialisation.

    L'approche micro-projet 

    A travers cette approche les AVZ aident les organisations

    de producteurs à formuler des micro-projets. Cette formulation passe par quatre étapes : la détermination de la situation de référence, la détermination de l'ambition de l'organisation de producteurs, le dimensionnement du micro-projet et la planification de la mise en oeuvre du micro-projet.

    L'information de masse 

    Par le biais du journal Le conseiller agricole et des radios rurales partenaires diffusant soit en langue locale soit en français (c'est le cas de radio Mbalmayo dans le Centre, radio Fotouni et Batcham dans l'Ouest, radio Lolodorf dans le Sud et de radio Yagoua). En effet à travers des radios rurales dans lesquelles des tranches leurs sont consacrées, les agents du PNVRA, diffusent des informations agricoles, organisent des débats avec des parties prenantes. A travers ces radios les OP ont la possibilité d'informer le public sur une éventuelle production et des possibilités de commercialisation.

    4.4.4.2 Accès à l'information et à l'encadrement

    Les tableau 13 fait état des différentes sources d'information des organisations de producteurs Ces informations portent la plupart du temps sur les marchés, les conseils, les intrants agricoles et les opportunités.

    Tableau 12 : Répartition des OP en fonction des sources d'information (N=103)

    Sources d'information Fréquence Pourcentage

    PNVRA 33 32,04

    ONGs 29 28,16

    Communes 19 18,45

    PSSA 17 16,51

    Autres 5 4,86

    Total 103 100,0

    Il ressort du tableau 12 que les rencontres de groupes, les AVZ du MINAGRI, les média et les marchés constituent les principales sources d'information des OP à concurrence de 32, 28, 18 et 17 % respectivement. En effet, la méthode de vulgarisation adoptée par le PNVRA met l'accent sur le travail en groupe. Il est donc évident que les groupes constituent la source principale d'information. Cependant, Tchouamo et Steele (1997) avaient montré que dans l'Ouest du Cameroun, les paysans avaient des difficultés à travailler en groupe. Ce qui n'est pas le cas dans la Province du Centre.

    En effet l'étude révèle que, 85 % des organisations de producteurs reçoivent l'encadrement du PNVRA par l'entremise de ses agents de vulgarisation. Tandis que 16 % des OP sont des groupes en pleine contractualisation avec le PNVRA.

    4.4.4.3 Structures d'appui et d'encadrement

    Le tableau 13 et la figure 11 représentent les organisations de producteurs en fonction des divers structures d'appui, d'encadrement et du type d'appuis reçus.

    Tableau 13 : Répartition des OP en fonction des organismes d'appuis (N=103)

    Sources d'information Fréquence Pourcentage

    PNVRA 23 56,10

    ONGs 11 26,83

    Communes 3 7,32

    PSSA 1 2,44

    Autres 3 7,32

    Total 44 100,0

    Il en ressort que le MINAGRI (56 %) à travers le PNVRA est le plus grand partenaire de ces organisations. Les appuis sont multiformes comme l'indique la figure

    Figure 11 : Répartition des OP en fonction du type d'appuis reçu.

    Il ressort de la figure 10 que les principaux appuis reçus par les OP sont constitués de 50, 35 et 12 % de dons, de subventions et de crédits respectivement.

    Dans le tableau 14, certains paramètres d'appréciation des appuis par les producteurs sont présentés.

    Tableau 14 : Perception des appuis par les membres des OP (N=103).

    Paramètres d'appréciation

    Fréquence

    Pourcentage

    Stimulation au travail

    Amélioration des conditions de travail

    Meilleurs conditions de stockage

    Augmentation de la production

    Total

    27

    33

    18

    25

    103

    26,21

    32,04

    17,48

    27,28

    100,00

    D'après le tableau 14, les producteurs perçoivent que l'appartenance au groupe : Améliore leur condition de travail, augmente leur production, les stimulent à mieux travailler et améliore leurs conditions de stockage à raison de 32, 27, 26 et 17 % respectivement.

    4.4.4.4 Les principaux postes de dépenses du revenu

    Le tableau 15 montre les principaux postes de dépense des membres des organisations.

    Tableau 15 : Différents postes de dépenses des enquêtés (N=138).

    Sexe Total

    Postes de dépenses Masculin Féminin Fréquences Pourcentage

    Alimentation 29 11 40 28,99

    Education 32 12 44 31,88

    Santé 31 11 42 30,43

    Habitat 7 3 10 7,25

    Autres 1 1 2 1,45

    Total 100 38 138 100,00

    Il se ressort de ce tableau que les principales postes de dépense des producteurs organisés sont les dépenses liées à l'éducation des enfants, à la santé et à l'alimentation à raison de 32, 30 et 29 % respectivement. Suite à ces efforts, presque tout le monde a fait l'enseignement de base (Primaire).

    4.5 Dynamiques organisationnelles

    4.5.1 Type d'exploitation

    Le tableau 16 représente les organisations de producteurs en fonction du type d'exploitation agricole adoptée.

    Tableau 16 : Répartition des OP en fonction du type d'exploitation (N=103)

    Type d'exploitation Fréquence Pourcentage

    Champ communautaire 21 20,39

    Champ individuel 60 58,25

    Champ communautaire/indiv. 22 21,36

    Total 103 100,0

    Le tableau 16 révèle que 58, 20 et 21 % des membres des OP travaillent dans des champs individuels, communautaires et à la fois individuels et communautaires respectivement. Mais de manière générale dans les quatre régions la tendance est à la pratique des exploitations individuelles. Ceci trouverait son explication dans le système foncier en vigueur dans ces régions, dans les croyances et aux objectifs individuels. Comme le note si bien Laird (1978) les individus dans une organisation sont la plupart du temps motivés à réaliser leurs objectifs propres au détriment de ceux du groupe, ce qui les amènent à s'investir dans les activités qui désorganisent l'organisation toute entière.

    4.5.2 Capacités économiques

    Le tableau 17 fait état de la capacité d'épargne des enquêtés au sein des groupes.

    Tableau 17 : Répartition des OP en fonction du type d'exploitation (N=103)

    Type d'exploitation Fréquence Pourcentage

    Oui 27 19,57

    Non 111 80,43

    Total 138 100,0

    Il se dégage du tableau 17 que la majorité des producteurs (20 %) réussissent à réaliser une épargne au terme de l'année. Ceci révèle la faible contribution des organisations de producteurs dans la promotion d'un développement socioéconomique viable des producteurs. Car comme le note Fernand (1987) il ne peut avoir de développement local que s'il y'a épargne locale. C'est cette épargne qui traduit l'effort du groupe, d'où la nécessité d'épargner au sein des groupements paysans.

    La figure 12 montre les principales causes qui limitent l'épargne des enquêtés.

    Figure 12 : Principales causes de la non-épargne.

    Les producteurs qui ne réalisent pas d'épargne au terme de l'année reconnaissent comme principales causes le faible revenu (66 %), faible rendement et le manque d'activités génératrices de revenus dans les zones rurales. La pauvreté, liée au faible revenu est un phénomène rural. Ces résultats sont en accord avec ceux du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (MINEPAT, 2003). Car, l'incidence de la pauvreté au Cameroun est de 50 et 55 % en zone rurale et en zone de forêt respectivement.

    4.5.3 Evolution du revenu et perspectives des paysans

    La figure 13 et le tableau 18 représentent respectivement les enquêtés en fonction de l'évolution de leur revenu et la réalisation des perspectives.

    Figure 13 : Répartition des enquêtés en fonction du niveau d'évolution du revenu

    La figure 13 montre que dans la zone d'étude, 81 % de producteurs estiment que leurs revenus se sont améliorés. Cette augmentation des revenus étant subséquent à une bonne organisation des ventes en groupe. En effet le revenu moyen annuel des producteurs est de 285 595 FCFA. D'après le rapport d'évaluation du PNVRA, 58 % de producteurs se trouveraient dans cette tranche (MINAGRI, 2004). On note une légère amélioration par au aux enquêtes ECAM (2001) qui situent ce revenu à 232 547 FCFA

    Tableau 18 : Répartition des OP en fonction du taux de réalisation des perspectives (N=103).

    Régions Total

    Niveau de réalisation Nyong et Nyong et Mbam et Lékié Fréquence Pourcentage

    des perspectives Kéllé Mfoumou Inoubou

    0 % - 6 2 4 4 16 15,53

    25 % - 18 8 8 8 42 40,78

    50 % - 8 10 7 9 34 33, 01

    75 % - 2 1 6 2 11 10, 68

    Total 34 21 25 23 103 100,00

    Il se dégage de ce tableau que 74 % des organisations réussissent à réaliser au moins à 50% leurs objectifs de production, mais qu'aucune d'entre elles n'arrive à réaliser en intégralité ses objectifs de production. En effet compte tenu des motivations individuelles et les ambitions du groupe, la tendance serait beaucoup plus à la recherche d'une satisfaction individuelle avant celle du groupe. Ce taux de réalisation des ambitions est aussi subséquent aux revenus par la production des denrées agricoles.

    Le tableau 19 présente le test de khi-deux sur la réalisation des perspectives par rapport aux régions de vulgarisation.

    Tableau 19 : Tableau de contingence entre la réalisation des perspectives (A) et des régions (B)

    (B)

    (A)

    Nyong et Kéllé

    Nyong et Mfoumou

    Mbam et Inoubou

    Lékié

    Total

    0 % -

    6 (6,1)*

    2 (5,1)

    4 (4,0)

    4 (6,9)

    16

    25 % -

    18 (16,0)

    8 (13,4)

    8 (10,5)

    8 (18,1)

    42

    50 % -

    8 (12,1)

    10 (10,2)

    7 (8,0)

    9 (13,7)

    34

    75 % -

    2 (3,9)

    1 (3,2)

    6 (2,5)

    2 (4,4)

    11

    Total

    34

    21

    25

    23

    103

    ( )* = Effectif théorique, X²cal = X² calculé, X²th = X² théorique, ddl = Dégrée de liberté

    X²cal = 10,3 ; X²th = 3,3 ; ddl = 9 ; p = 0,33

    Selon le test d'indépendance de khi-deux seuil de 5 % après correction, il ressort que la réalisation des perspectives des organisations est liée à la région et à l'environnement socioéconomique dans lequel elles évoluent. Ce taux de réalisation est aussi fonction du degré d'instruction des membres de l'OP.

    4.5.4 Commercialisation des produits

    Le tableau 20 représente les lieux de ventes des groupes.

    Tableau 20 : Répartition des OP en fonction des principaux Marchés (N=103).

    Marchés visés

    Fréquence

    Pourcentage

    Marché local

    Ville

    Marché local/ville

    Total

    75

    28

    46

    103

    72,8

    27.2

    44,66

    100,0

    Il ressort de ce tableau que les groupes écoulent plus leurs produits sur les marchés locaux, urbains et à la fois urbains et locaux à concurrence de 38, 17, 45 % respectivement. En effet certains produits agricoles sont vendus bord champs, c'est le cas du manioc ou les fabricants de bâtons et de farine de manioc contactent les groupes pour acheter les production et parfois bien avant la maturité. Le coût élevé du transport, le manque de moyens de locomotion et l'enclavement limitent l'acheminement des denrées agricoles vers le marché urbain.

    Par ailleurs, la tendance générale dans la zone d'étude est la vente groupée (62 %) de la production. Ceci étant d'après les producteurs un corollaire à un meilleur pouvoir de négociation. 19 % de producteurs reconnaissent procéder simultanément aussi bien à la vente groupée qu'individuelle de leur production. Ceci s'expliquerait par le fait que les paysans pour résoudre certains problèmes ponctuels auxquels ils font face, sont amenés à vendre une partie de la production en marge des jours de marchés programmés par le groupe. En effet la vente groupée des produits selon les enquêtés est la meilleure du fait de la réduction des coût de transport et la garantie des prix de vente élevés.

    4.5.5 Approvisionnement en intrants agricoles

    Le tableau 21 présente les enquêtés en fonction du mode d'approvisionnement en intrants agricoles.

    Tableau 21 : Répartition des enquêtés en fonction du mode d'approvisionnement en intrants agricoles (N= 103).

    Mode d'approvisionnement en intrants

    Fréquence

    Pourcentage

    Groupé

    Individuel

    Total

    100

    38

    138

    72,5

    27,5

    100,0

    Il se dégage du tableau 21 que, 73 % des producteurs achètent leurs intrants agricoles par l'intermédiaire du groupe. 36 % d'entre eux reconnaissent s'être s'approvisionner individuellement. Cette tendance à s'approvisionner individuellement est motivée par certaines attaques précoces des maladies des cultures et le retard souvent connu dans les approvisionnements dans l'organisation des producteurs. En effet l'approvisionnement en groupe des intrants agricoles a cet avantage que, en achetant en grande quantité le groupe bénéficie des réductions de prix auprès de leurs fournisseurs, des crédits et une réduction des coûts de transport.

    4.6 Actions paysannes de réduction de la pauvreté

    Il sera question dans cette section de présenter les activités rémunératrices des OP, les besoins de ces groupes, les propositions et les réalisations paysannes pour réduire la pauvreté en milieu rural.

    4.6.1 Les besoins exprimés par les groupes

    Le tableau 22 indique les différents besoins des organisations des producteurs.

    Tableau 22 : Répartition des OP en fonction des besoins (N=103).

    Besoins exprimés

    Fréquence

    Pourcentage

    Equipement

    Infrastructure

    Renforcement des capacités

    Appuis financiers

    Total

    40

    9

    12

    42

    103

    38,83

    8,74

    11,65

    40,78

    100,00

    Il ressort de ce tableau que les besoins varient selon les organisations. Ainsi, il se dégage que les besoins les plus exprimés par les organisations de producteurs sont de deux types : les besoins de financement (crédit de campagne) et les besoins d'équipement à concurrence de 41 et 39 % respectivement.

    Les activités à financer concernent : l'abattage, le défrichage, l'acquisition des semences, la construction des magasins de stockage, des voyages d'échange avec d'autres producteurs et de petits infrastructures ( Point d'eau).

    Les équipements requis concernent : les moto-pompes, les atomiseurs, les thermonébulisateurs, les pressoirs à huile, les tronçonneuses, les porte-tout et les moulins.

    4.6.2 Les réalisations paysannes pour la réduction de la pauvreté

    Le tableau 23 fait état des actions entreprises par les organisations paysannes pour améliorer les conditions de vie de leurs membres et réduire la pauvreté.

    Tableau 23 : Répartition des OP en fonction des actions de réduction de la pauvreté (N=103).

    Actions paysannes de réduction de la pauvreté

    Fréquence

    Pourcentage

    Mobilisation de l'épargne

    Ventes groupées

    Extension des superficies des champs

    Amélioration de l'habitat

    Intensification et diversification des cultures

    Diversification des sources de revenus

    Intensification en travail

    Scolarisation des enfants

    Total

    9

    18

    14

    10

    13

    9

    16

    14

    103

    8,74

    17,48

    13,59

    9,71

    12,62

    8,74

    15,53

    13,59

    100,0

    Il ressort de ce tableau que : les membres des groupes estiment que la lutte contre la pauvreté passerait par : les ventes groupées, l'intensification en travail, l'extension des superficies des champs et la scolarisation des enfants à raison de 17, 16 et 14 % respectivement.

    4.6.3 Perceptions paysannes de la pauvreté

    Le tableau 24 présente les perceptions de réduction de la

    pauvreté des producteurs dans les quatre régions de vulgarisation.

    Tableau 24 : Répartition des enquêtés en fonction de leur perception de la réduction de la pauvreté (N=138).

    Perceptions paysannes

    Régions

    Total

    Nyong et Kéllé

    Nyong et Mfoumou

    Mbamet Inoubou

    Lékié

    Fréquence

    Pourcentage

    Bien se nourrir, envoyer les enfants à l'école, se soigner et avoir une maison,

    Avoir de l'argent pour subvenir à ses besoins

    Améliorer les conditions de vie

    Créer les activités génératrices de revenu et

    Prospères

    Augmenter les productions

    Total

    6

    6

    15

    2

    9

    38

    3

    2

    21

    5

    3

    32

    6

    6

    6

    4

    3

    25

    4

    3

    20

    9

    6

    43

    19

    17

    62

    20

    20

    138

    13,80

    12,32

    44,93

    4,49

    14,49

    100,00

    Il ressort du tableau 24 que la lutte contre la pauvreté passerait par : l'amélioration des conditions de vie, l'augmentation de la production et une bonne alimentation tout en faisant éduquer ses enfants à concurrence de 45, 15 et 14 % respectivement.

    4.6.4 Propositions paysannes de lutte contre la pauvreté

    Le tableau 25 présente les formulations faites par les organisations de producteurs en

    direction de la réduction de la pauvreté.

    Tableau 25 : Présentation des proposions formulées par les OP pour réduire la

    pauvreté (N=103).

    Propositions formulées par les paysans

    Fréquence

    Pourcentage

    Intégration sociale des jeunes

    Subventions agricoles

    Réduction de la distance Donateur-Bénéficiaire

    Construction des infrastructures

    Lutter contre la corruption

    Renforcer les structures d'encadrement agricole

    Baisse des prix des produits de première nécessité

    Augmenter les superficies culturales

    Amélioration du niveau de vie socioculturel et économique des populations

    Total

    13

    16

    8

    14

    5

    17

    9

    8

    13

    103

    12,4

    15,5

    7,3

    13,3

    4,7

    16,3

    8,2

    7,9

    12,9

    100,0

    Il ressort de ce tableau que : Les membres des groupes estiment que la lutte contre la pauvreté passerait par : le renforcement de l'encadrement agricole, la subvention des intrants agricoles, la construction des infrastructures et l'intégration sociale des jeunes à raison de 16, 16 et 12 % respectivement.

    4.7 Problèmes rencontrés par les organisations de producteurs

    Les problèmes auxquels les producteurs font face dans ces régions de

    vulgarisation sont de divers ordres: Une mauvaise organisation du système de commercialisation, un manque de capital, la lutte pour le pouvoir dans les groupes et la baisse des rendements.

    - En effet une mauvaise organisation du système de commercialisation

    empêche les groupes de vendre leurs productions aux meilleurs prix. C'est le cas du GIC Kaba-Ngondo de Nkometou III, dans la Lékié qui n'a pas pu tirer bénéfice de sa production de maïs de l'année 2003 pour cause de la baisse du prix du kilogramme sur le marché. L'enclavement de bons nombres de villages limite l'accès des producteurs au marché.

    - L'accès aux appuis financiers et infrastructurels : En effet, la difficulté à

    rassembler à temps toutes les pièces nécessaires pour une requête de financement est un handicap pour les OP.

    Du fait de nombreuses pièces à produire, le dossier de requête d'appui financier apparaît très contraignant pour les OP.

    - Les problèmes d'ordre socioculturel. Souvent le problème de leadership

    entraîne la dislocation des groupes. L'individualisme et la pratique des sciences occultes, notamment la sorcellerie, développent la peur et la psychose entraînant l'exode rural de la main d'oeuvre active. Aussi s'ajoute l'accès à certains services sociaux tels les routes, qui empêche l'acheminement des produits des zones enclavées vers les agglomérations.

    - Le faible rendement : Les OP doivent souvent faire face aux problèmes des

    Attaques des cultures par des maladies opportunistes. La baisse de la fertilité des sols les perturbations climatiques observées ce dernier temps entraînent les baisses de rendements.

    4.8 les changements induits de l'encadrement des OP

    - Changements techniques

    Les organisations de producteurs permettent à leurs membres au travers des

    formations qu'ils reçoivent, l'apprentissage de nouvelles techniques de production et l'amélioration des connaissances. Ainsi, les OP ont pu bénéficier des formations dans les domaines présentés au tableau 26.

    Tableau 26 : Thèmes de formation des OP (N=103).

    Thèmes de formation

    Fréquence

    Pourcentage

    Organisation et gestion des groupes

    Itinéraire technique des cultures

    Conservation post-récolte

    Itinéraire technique en production animale

    Commercialisation et épargne

    Total

    26

    61

    4

    11

    1

    103

    25,2

    59,2

    3,9

    10,8

    0,97

    100,0

    Selon le tableau 26, les thèmes de formation des OP concernaient l'itinéraire technique des cultures, et l'organisation et la gestion des groupes à concurrence de 59 et 25 % respectivement. Par ailleurs ces OP n'ont presque pas été formées dans les domaines de la commercialisation et de l'épargne (1 %), or ces dernières concernent les principales contraintes des groupes.

    - Changements économiques

    Les OP par les activités menées et par leur mode de fonctionnement, sont à la

    base des changements économiques tels que la modification du circuit économique et la mobilisation de l'épargne. En effet les OP servent de relais pour la commercialisation primaire des produits par le regroupement des ventes. C'est ainsi que 62 % des organisations étudiées pratiquent la vente groupée de leurs produits. Elle permet de réduire les coûts de transport et de maximiser les prix de vente. Par ailleurs 80 % de producteurs affirment réaliser les épargnes grâce au groupe.

    - Changements socioculturels

    Sur le plan social, les organisations de producteurs sont le moyen idéal pour la

    vulgarisation des innovations agricoles (Lavigne, 1986). Ainsi le GIC AGRELO dans la Lékié constitue un cadre d'expérimentation de la myciculture.

    Suite aux changements induits des appuis des organismes partenaires sur le comportement des organisations de producteurs et les problèmes rencontrés, un modèle opérationnel de la «stratégie d'entreprise» intégrant l'environnement socioéconomique dans lequel elles évoluent serait un outil important dans leur processus de développement.

    L'étude propose ce qui est démontré dans la figure 14.

    Organismes partenaires au développement (crédits, dons, encadrements, équipements et infrastructures, etc.)

    Flux externe

    -Diversification des cultures

    -Investissements productifs

    -Extension des superficies

    des champs

    -Micro-projets productifs

    -Regroupement des ventes

    -Activités non agricoles

    -Institutions de micro finance

    -Scolarisation

    Buts Objectifs S/Objectifs Moyens

    Production commerciale

    Augmentation des revenus monétaires

    Amélioration des conditions de vie

    Revenus hors exploitation

    Mobilisation de l'épargne

    Intégration sociale des jeunes

    Réussite professionnelle des enfants

    Flux interne

    Figure 14 : Modèle opérationnel de la « stratégie d'entreprise »

    Dans une telle stratégie, l'organisation se fixe comme but : L'amélioration des conditions de vie de ses membres à travers une augmentation des revenus monétaires et par l'intégration sociale des enfants. Pour atteindre ces objectifs, l'organisation devrait bien déterminer les moyens. Les appuis apportés par les partenaires devront servir à amplifier ou à impulser de nouvelles stratégies à leurs actions.

    De ces résultats et analyses de l'étude, il ressort que les organisations de producteurs entreprennent diverses actions pour améliorer les conditions de vie des membres. Mais ces résultats encore insatisfaisants demandent à être améliorés. C'est ainsi la nécessité de faire des suggestions et des recommandations susceptibles d'enclencher un nouvel envol de ces stratégies qui pourront réduire considérablement la pauvreté en milieu rural.

    CHAPITRE 5 : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

    5.1 Conclusion

    Cette étude aura consisté, à l'appréciation et à l'analyse des contributions des stratégies paysannes à la réduction de la pauvreté par les organisations de producteurs dans la Province du Centre.

    Il s'est agit plus spécifiquement :

    - d'inventorier les organisations de producteurs de la zone d'étude;

    - d'analyser leur mode de fonctionnement;

    - d'identifier le rôle du genre dans ce mode de fonctionnement;

    - d'identifier les forces de ce mode de fonctionnement;

    - de déterminer les difficultés que les OP ont à réduire la pauvreté.

    L'étude à inventorié 2347 organisations dans la Province du Centre. Ce qui représente 7 % d'OP dans le pays selon les résultats de la Cellule COOP/GIC du MINAGRI. En 2003, 91% des organisations de producteurs ont adopté le statut de GIC. Elles sont, soient mixtes, soient constituées d'hommes ou de femmes uniquement à concurrence de 55, 20 et 25 % respectivement. Les femmes sont plus enclin à la vie associative que les hommes dans la Province du Centre.

    L'analyse de leur mode de fonctionnement a montré que ces OP mènent des activités agricoles et non agricoles. Les cultures vivrières, pérennes et fruitières constituent les principales activités agricoles à raison de 40, 29 et 17 % respectivement. Et comme activité non agricole, elles mobilisent l'épargne des membres (7 %). Par ailleurs ces organisations rendent des services multiformes aux adhérents : Le renforcement des capacités (94 %). Les ressources proviennent exclusivement des membres des groupes (67 %) avec une grande tendance à la pratique des champs individuels (58 %). Le PNVRA, les ONG et les communes constituent les principaux organismes pourvoyeurs d'appuis et d'encadrement des OP à concurrence de 56, 27 et 7 % respectivement. Les principaux appuis sont constitués de dons (50 %) et de subventions (35 %).

    L'étude a montré que les hommes et les femmes tous enclin aux regroupements paysans.

    Le dynamisme de ces organisations permet une faible mobilisation de l'épargne (20 %) par les membres. Par ailleurs, 74 % des organisations réussissent à réaliser au moins la moitié des perspectives. Le manioc, le cacao et la banane plantain procurent aux membres des OP 32, 23 et 15 % des revenus respectivement. Par ailleurs l'approvisionnement en intrants et la vente groupée de la production sont les forces de ce mode de fonctionnement à concurrence de 73 et 62 % respectivement.

    Bien que les organisations de producteurs constituent un cadre idoine pour améliorer les conditions de vie des paysans, elles font face à des problèmes de divers ordres : L'accès aux appuis financiers, une faible mobilisation de l'épargne, le leadership et l'individualisme des membres, les faibles rendements dus en grande partie par les aléas climatiques et la baisse de fertilité des sols. Ainsi s'impose un certain nombre d'actions à entreprendre en direction du monde rural.

    5.2 Suggestions et Recommandations

    A fin de mieux arrimer les stratégies des organisations de producteurs à la réduction de la pauvreté à celles des organismes partenaires au développement, il apparaît important de faire des suggestions qui intègrent les opinions et les préoccupations des bénéficiaires.

    Le PNVRA, doit :

    - faciliter un accès d'un grand nombre d'OP aux appuis par un allègement du

    dossier de requête de financement sous forme de formulaire;

    - procéder à une évaluation de l'impact économique de leurs activités sur le plan

    national;de sensibiliser les producteurs pour un plus grand regroupement au sein des OP qui sont les axes futurs d'accompagnement pour le financement des projets de développement.

    - face à la multiplicité des interventions sur fonds public en direction du milieu

    rural, créer un réseau de lobbying avec les autres acteurs du développement que sont les municipalités, les ONG, la société privée et les Associations Professionnelles des Producteurs.

    Les organisations de producteurs, doivent :

    - orienter leurs actions vers une agriculture commerciale par un regroupement

    au sein des filières agricoles commerciales;

    - promouvoir une culture épargne-investissement au sein des organisations par une

    mobilisation de l'épargne du groupe à fin de pallier au retard de financement des partenaires;

    - procéder au renforcement des capacités des membres par l'organisation au

    sein des groupes des sessions de formation.

    L'Etat, doit :

    - promouvoir une implication importante des jeunes dans le secteur des

    organisations paysannes et en facilitant leur insertion dans la vie sociale ce qui serait un atout à la réduction de la pauvreté.

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    ANNEXES

    ANNEXE 1 : Carte administrative de la Province du Centre

    ANNEXE 2 : Présentation du PNVRA

    1. Contexte et justification

    Le bilan diagnostic du secteur agricole réalisé pendant les années 80 a dégagé des insuffisances liées notamment à la multiplicité des structure d'encadrement sur le terrain, l'absence des liens vulgarisation/recherche/paysans, la concentration des efforts sur les cultures d'exportation traditionnelles au détriment des cultures vivrières et l'absence de formation régulière du personnel d'encadrement(MINAGRI ; 1999).

    Pour atténuer, voire supprimer ces handicapes, le Gouvernement a mis en place un Programme National de Vulgarisation et de Formation Agricoles(PNVFA) qui plus tard deviendra le Programme National de Vulgarisation et de Recherche Agricoles(PNVRA).

    Ce Programme a démarré en 1988 par une phase pilote qui couvrait entièrement ou partiellement quatre provinces du pays (Est, Extrême-Nord, Nord-Ouest et Sud).Les résultats encourageants obtenus pendant cette phase ont permis le lancement en 1991 de la première phase opérationnelle de cinq ans dans six provinces (Adamaoua, Est, Extrême-Nord, Littoral, Ouest, Sud-Ouest). Suite à la revue à mi-parcours de 1995, il a été étendu à toutes les provinces du pays . En 1998 trois nouveaux accords de financement seront à l'origine de la seconde phase du Programme sous une nouvelle dénomination .Le PNVA devient le Programme National de Vulgarisation et de Recherche Agricoles (PNVRA). Il comprenait deux volets, notamment la vulgarisation et la recherche agricoles. En 2002 , la deuxième phase sera prorogée d'une durée de 18 mois supplémentaires jusqu'au 30 Juin 2004.

    2. Objectifs du Programme

    2.1 Objectif général

    L'objectif général du PNVRA est d'accroître la productivité agricole et les revenus des producteurs en renforçant la capacité de fournir des services de vulgarisation agricole, en améliorant les activités de recherche dans ce domaine et en rationalisant progressivement l'utilisation des ressources publiques affectées aux services agricoles.

    Plus spécifiquement le PNVRA prétends :

    de contribuer à l'amélioration de manière durable de la productivité agricole et des revenus des producteurs, en apportant un appui à un système intégré de vulgarisation agricole axé sur les besoins des producteurs et un système de recherche à la demande;

    de poursuivre les reformes des principaux services opérationnels des différents départements ministériels impliqués dans le Programme;

    d'accorder prioritairement l'attention aux paysans pauvres ainsi qu'aux femmes se livrant à des cultures vivrières tout en s'efforçant de fournir des services à l'ensemble des producteurs;

    d'aider les producteurs, en particulier ceux qui produisent pour le marché à créer des associations professionnelles qui soient capables, le moment venu, d'assurer à leurs membres des services de transfert de technologies financièrement viables;

    d'essayer des nouvelles méthodes de prestation de services agricoles;

    de soutenir la collaboration entre tous les partenaires qui partagent les objectifs du Programme;

    de créer les conditions requises pour que les activités agricoles soient prises en charge par des entreprises privées et associations de producteurs lorsque la situation financière des bénéficiaires ne justifiera plus les financements additionnels de l'Etat;

    de rationaliser l'utilisation des ressources publiques destinées aux services de la vulgarisation.

    3. Position institutionnelle

    Le Programme National de Vulgarisation et de Recherche Agricoles est placé sous la tutelle du Ministère de l'Agriculture. C'est ainsi qu'il est logé à la Direction de la Production Agricole et plus précisément à la Sous Direction de la Vulgarisation Agricole. Le MINAGRI exécute le Programme en collaboration avec plusieurs départements ministériels tels que le MINEPIA , le MINERST et le MINPAT.

    4.Composantes du Programme

    Le Programme comporte six principales composantes:

    1. Vulgarisation agricole;

    2. Recherche agricole;

    3. Formation et valorisation des ressources humaines;

    4. Développement participatif à l'échelon local;

    5. Appui aux organisations et associations paysannes et liens avec les autres partenaires;

    6. Suivi , évaluation et études.

    5. Arrangements institutionnels

    Le Gouvernement exécute sous la supervision du Ministre de l'Agriculture en étroite collaboration avec le Ministre de l'Elevage, des Pêches et des Industries Animales, le Ministre de la Recherche Scientifique et Technique ainsi que leurs administrations centrales et provinciales à travers la Maîtrise d'ouvrage et la Maîtrise d'oeuvre.

    La Maîtrise d'ouvrage est l'organe d'orientation de la politique et de la stratégie nationale de vulgarisation et de recherche agricoles. Elle assure le suivi du Programme et rend compte de ses travaux au Ministre de l'Agriculture.

    La Maîtrise d'oeuvre est assurée par la Coordination Nationale. Le Coordonnateur est chargé de la gestion technique, administrative et financière du programme et de la Coordination générale de toutes les activités. Il est assisté dans ses fonctions d'un Coordonnateur-adjoint.

    La Maîtrise d'ouvrage provinciale assure les activités du programme sur le terrain. Elle rend compte à la structure centrale(MINAGRI ; 1999)

    5.1 Structure centrale

    Elle est composée de six cellules dénommées :  

    ï La Cellule Transfert des Innovations Technologiques et Communication(CTITC) ;

    ï La Cellule Formation et Développement des Ressources Humaines(CFDRH) ;

    ï La Cellule Lien avec la Recherche Agricole(CLRA);

    ï La Cellule Semences et Appui aux Organisations Paysannes(CSAOP) ;

    ï La Cellule Suivi et Evaluation interne(CSEI) ;

    ï La Cellule Administrative et Financière(CAF).

    En outre, est placé auprès de la coordination nationale, un contrôle de gestion chargé de veiller à l'application des procédures de gestion et de former une équipe des cadres.

    5.2 Les Supervisions Provinciales

    A la tête de chacune des dix supervisions provinciales, on trouve un superviseur provincial responsable de huit (8) unités.

    ï Unité Transfert des Innovations Technologiques, Communication et

    Environnement(UTITC) ;

    ï Unité Lien avec la Recherche Agricole(ULRA) ;

    ï Unité Formation et Développement de Ressources Humaines(UFDRH) ;

    ï Unité Semences et Matériel Animal(USMA) ;

    ï Unité Post-production(UPP) ;

    ï Unité Appui aux Organisations Paysannes et Lien avec les autres Partenaires(UAOPLP) ;

    ï Unité Suivi et Evaluation Interne(USEI) ;

    ï Unité Administrative et Financière(UAF).

    Chaque province est divisée en Régions de vulgarisation. On en compte 52 sur l'étendue du territoire et chaque région a une équipe de techniciens spécialisés dans les domaines suivants :

    ï Cultures vivrières et maraîchères ;

    ï Cultures prennes ;

    ï Protection de végétaux ;

    ï Organisations paysannes et liens avec les autres partenaires ;

    ï Semences et matériel animal ;

    ï Productions animales ;

    ï Pêche et aquaculture.

    La région quant à elle est subdivisée en secteurs soit au total 226 dans les dix provinces dirigés par les superviseurs de secteurs encadrant chacun huit (8) zones de vulgarisation animées par les agents de vulgarisation de zone (AVZ).

    7. Domaines d'intervention

    L'action du PNVRA s'articule autour de quatre principaux axes prioritaires : L'accompagnement des organisations paysannes, l'identification, la formulation et la mise en oeuvre des microprojets par :

    1. L'appui au développement des filières, des associations professionnelles de

    producteurs et à la contractualisation avec les agro-industries, opérateurs économiques et institutions de micro finance ;

    2. L'appui au développement des systèmes d'exploitation, à la gestion conservatoire

    des ressources naturelles et à la préservation d l'environnement ;

    3. L'appui au financement des infrastructures et équipements d'appui à la production ;

    4. L'appui à la sous-traitance de la vulgarisation agricole.

    En outre, le PNVRA alimente le fonds de recherche sur base compétitive par la mise à la disposition des problèmes susceptibles d'être soumis à la recherche sur base compétitive.

    7. Stratégies d'intervention

    L'approche méthodologique du PNVRA a connu évolution dans le temps, allant d'une vulgarisation de masse jusqu'en 2002 ( à travers le système Formation et Visites) axée sur les groupes de contact constitués essentiellement pour un but pédagogique vers une vulgarisation ciblée sur l'accompagnement des organisations paysannes à l'identification, la formulation et la mise en oeuvre des microprojets de production. Le cheminement méthodologique du programme intègre : Le diagnostique participatif de l'exploitation, la programmation des activités, la mise en oeuvre et le suivi évaluation(MINAGRI ; 2002).

    8. Liens avec les Partenaires

    Les manquements tels que : L'insuffisance de l'encadrement des femmes comme cibles des actions de vulgarisation, la multiplicité des structures d'intervention pour une même zone et l'existence de plusieurs catégories de producteurs ont conduit au développement de plusieurs approches d'accompagnement.

    Face au désengagement de l'Etat de certaines de ses fonctions, une politique d'ouverture au privé a été mise en oeuvre dans le cadre de l'opération pilote de partenariat et de sous-traitance des activités de vulgarisation. Cinq schémas de collaboration on été construits et des conventions signées :

    1. ONG et sociétés privées ;

    2. Associations professionnelles de producteurs ;

    3. Communautés rurales ;

    4. Radios rurales ;

    5. Municipalités

    L'Etat transfère les matériels et ressources humaines à ses partenaires et s'occupe juste du suivi évaluation selon les convention.

    L'Etat a signé des conventions avec les structures suivantes :

    ï Les ONG et sociétés privés : FEMEC Babimbi au Littoral, ASWARUDEP au Sud-ouest

    et GAPEN à l'Ouest ;

    ï Les APP : CETAN au Littoral, TIGNERE au Nord, EIC et NOWEFOR au Nord-ouest,

    CETAC au Centre, et une association interprofessionnelle des producteurs AGROCOM du Littoral.

    ï Trois communautés rurales en liaison avec les comités de suivi des activités de

    vulgarisation de Ngouendam et Kouffen à l'Ouest et de Sorawel au Nord ;

    ï Les radios rurales : Batcham, Fotouni, et Mbalmayo.

    Ces schémas de collaboration visent à :

    ï Harmoniser les interventions des structures existantes sur le terrain ;

    ï Rationaliser l'utilisation des ressources des différents intervenants ;

    ï Créer des synergies ;

    ï Développer les approches d'accompagnement ;

    ï Inciter la participation des bénéficiaires.

    9.Bailleurs de fonds

    Les besoins du Programme sont de l'ordre de 46.151.800 de dollars US échelonnés sur une durée de quatre ans et donc une équivalence en FCFA de 28.52 milliards. Le financement est octroyé par le Gouvernement Camerounais appuyé fortement par les bailleurs de fonds internationaux de la manière suivante :

    ï FIDA : $100 585 200;

    ï IDA : $15 137 800;

    ï FAD : $10 307 000;

    ï G. C : $10 121 800;

    ï TOTAL : $ 46 151 800.

    ANNEXE 3 : Organigramme du PNVRA

    MINAGRI

    Secrétariat

    permanent

    Coordination nationale

    Maîtrise d'oeuvre

    Comité directeur

    (IRAD)

    Supervision

    Régionale

    CFRDH

    U(2)

    Supervision

    Provinciale

    TSPA

    TSSMA

    SOPLP

    TSPV

    TSCFP

    TSCVM

    AVZ1

    AVZ2

    AVZ3

    AVZ4

    Supervision de secteur

    AVZ5

    AVZ6

    AVZ7

    AVZ8

    TSAP

    UAOPLP

    UAF

    USEI

    UPP

    USMA

    UFDRH

    ULRA

    UTITC

    U(2)

    U(4)

    U(2)

    U(2)

    U(2)

    CAF

    CSAOP

    CSEI

    CLRA

    CTITC

    Structures

    Provinciales

    désignées

    Contrôle de gestion

    Maîtrise d'ouvrage provinciale

    Maîtrise d'ouvrage nationale

    Maîtrise d'ouvrage

    ss

    Source : Manuel des procédures administratives et financières du PNVRA, 1999

    ANNEXE 4 : Liste des OP enquêtées

    Région du Nyong et Kéllé

    Nom de l'organisation de producteurs

    Nombre de membres

    Spéculations pratiquées

    Hommes

    Femmes

    1-APLAMATA

    03

    03

    Manioc, cacao, banane plantain.

    2-Plan Bomb

    12

    01

    Manioc, cacao, banane plantain.

    3-GIC FABO

    00

    25

    Production et transformation du manioc.

    4- GIC espoir d'Eseka

    00

    10

    Porc.

    5-Association des femmes de Mawem

    00

    05

    Fabrication du bâton de manioc, manioc.

    6-Fermiers et Eleveurs de Sombo

    12

    03

    Culture du citrus, mais.

    7-Groupe Medard

    01

    06

    Manioc, banane plantain.

    8-Communauté de MAHOS

    09

    04

    Manioc, banane plantain.

    9-AFEPROMA

    14

    03

    Manioc.

    10-Synergie Kéllé Ndongand

    00

    18

    Poulet de chair, banane plantain.

    11-GIC manioc Hogbe

    01

    15

    Manioc.

    12-GIPMEBO

    04

    07

    Manioc, Banane plantain, élevage

    13-GICPROMAK de Makai

    00

    23

    Manioc.

    14-FEPROMA de Mawel

    04

    12

    Cacao, manioc, palmier à huile.

    15-JDM de Mambine

    05

    07

    Igname, manioc.

    16-GICABI

    04

    03

    Palmier à huile, manioc.

    17-Dames Actives de Memel

    00

    08

    Manioc, macabo, agrumes.

    18-Fortune de N'Jock

    03

    10

    Manioc, élevage, petit commerce.

    19- GIC PALABADJOB

    56

    10

    Palmier à huile, élevage.

    20- GIC DAES

    00

    07

    Poulet de chair, commerce.

    21- GIC AFAM

    05

    08

    Palmier à huile, manioc, élevage.

    22- GIC PALM-BA

    66

    05

    Palmier à huile.

    23- GIC SOJEAM

    13

    00

    Agriculture, élevage.

    24-GIC PAVODEM

    09

    00

    Cacao, banane plantain.

    25-GIC PAB

    07

    31

    Manioc.

    26-AFEMA

    06

    09

    Manioc, banane plantain, palmier à huile

    27-Planteurs palmier à huile de Peslipan

    05

    05

    Production des noix de palme, production d'huile et commercialisation

    28-Groupe des jeunes maraîchers de Makai

    05

    01

    Piment

    29-GIC des palmeraies de Bangsomi I

    05

    01

    Palmier à huile, vivrier

    30-Groupe d'entraide de la famille ELOMA

    06

    03

    Palmier à huile, canne à sucre, macabo

    31- GICAMON

    14

    14

    Manioc, bananier plantain

    32- GIV VAH

    09

    05

    Palmier à huile, volaille, bananier plantain

    33- JAT

    40

    20

    Piment

    34-Femmes actives de Bomb

     
     

    Manioc

    Région de la Lékié

    1-GICPEN

    09

    00

    Cacao, culture d'oignon, commerce, épargne.

    2-GICVON I

    25

    06

    Commercialisation du cacao, cultures maraîchères.

    3-GICC POBLO

    30

    01

    Palmier à huile, cacao, petit élevage

    4-GIC des Maraîchers d'Okok I

    05

    02

    Cacao, petit élevage, commerce.

    5-Association « décision ferme"

    00

    11

    Manioc, arachide, élevage.

    6-GICANE

    52

    11

    Cacao, maraîchers, commerce, épargne, achat et vente des intrants agricoles.

    7-GICAVEM

    25

    08

    Cacao, vivrier.

    8-NSONGON

    04

    01

    Maïs, banane plantain, maraîchage.

    9-FEDDAET

    05

    21

    Soja, épargne, maraîcher.

    10-GICPEE

    30

    05

    Cacao, approvisionnement en intrants, épargne.

    11-Les Décidés

    02

    05

    Soja, maïs, élevage, commerce.

    12-GICAN

    147

    26

    Pisciculture, élevage, oignon.

    13- Femmes Dynamiques

    04

    26

    Maïs, élevage

    14-KABA-NGONDO

    00

    54

    Maïs, oignon, patate, manioc, arachide

    15-GICAPIN

    11

    04

    Cacao, élevage, maraîchage, pisciculture

    16-GICFAE

    17

    17

    Maïs, élevage

    17-GIC AGRELO

    07

    03

    Maïs, poulet de chair, myciculture, cacao

    18-GIC PLANEL

    16

    09

    Cacao

    19-GICACENK

    05

    19

    Maïs, épargne, tontine, élevage

    20-FEDYNT

    04

    32

    Igname.

    21-GIC POSK

    04

    02

    Soja.

    22-GICDENK

    09

    10

    Maïs, domestication des arbres fruitiers, apiculture

    23-GIC PLAKEN

    50

    06

    Cacao.

    Région du Mbam et Inoubou

    1-ADAS

    12

    07

    Cacao, approvisionnement en pesticides, épargne.

    2-GICAN

    08

    00

    Cacao, tontine, vivriers

    3-BOLINGO

    14

    00

    Cacao, élevage, commerce, vivrier.

    4-Femmes dynamiques de Bapé

    00

    10

    Cueillette et transport du cacao.

    5-GICABEC

    30

    10

    Verger, commerce, épargne.

    6-Orphelines de Bogana

    02

    34

    Ananas, igname

    7-GICABAB

    30

    15

    cacao, vente des produits, approvisionnement en intrants.

    8-GIC Femmes militaires

    00

    18

    Maïs, concombre, volaille.

    9-GICAGEBO

    04

    10

    Caprin, volaille, pisciculture, maïs, soja

    10-GIC ATCHINA

    01

    14

    Maïs, manioc, volaille, caprin

    11-GAPRIMI

    22

    04

    Maïs, production de semences de maïs

    12-GICAPAT

    04

    04

    Maïs, concombre, cacao, banane plantain.

    13-DJEEBOCK

    09

    01

    Pisciculture, élevage de la volaille, manioc.

    14-Université de Mouko

    07

    04

    Cacao, apiculture, élevage.

    15-TAP-TAP

    07

    05

    Maïs, manioc, volaille, semences de maïs.

    16-GROJABA

    16

    02

    Cacao.

    17-GROJAPA

    11

    06

    Cacao, maïs, production des semences, commerce.

    18-GIC Essayons

    14

    16

    Cacao, pisciculture, élevage

    19-GICAPAF

    00

    06

    Maïs, élevage

    20-NFEUCKMBA

    01

    06

    Cacao, volaille

    21- GICAPAB

    14

    00

    Cacao, élevage

    Région du Nyong et Mfoumou

    1- Bonne volonté

    03

    06

    Cacao, palmier à huile, commerce, macabo.

    2-Oyili Elat de Mvianga

    06

    06

    Arachide, banane plantain, cacao, palmier à huile, épargne, commerce.

    3-Sangoula d'Andom

    06

    06

    Petit commerce, élevage, cacao, palmier à huile.

    4-Nyon B'atob Nnam de Kobdombo

    14

    14

    Banane plantain, piment, palmier à huile, tontine épargne.

    5-Union fait la force

    04

    07

    Cacao, banane plantain.

    6-ASPAN

    07

    00

    Cacao, banane plantain, macabo.

    7-Mbo Ntse de Bii

    07

    02

    Cacao, banane plantain, macabo, épargne et crédit.

    8-Coeurs vaillants

    08

    04

    Cacao, épargne et crédit

    9-Renaissance d'Ekok

    12

    07

    Arachide, macabo, manioc, banane plantain, épargne et crédit.

    10-GIC Espoir de Koundou

    05

    05

    Banane plantain, macabo, épargne, crédit.

    11-GIC Avenir des femmes d'Ebolakounou

    01

    09

    Manioc, macabo, banane plantain, élevage, épargne et crédit.

    12-Ngoul ai manyang de Sololo

    05

    06

    Banane plantain , volaille.

    13-GIC Kom Feg de Miengou

    10

    06

    Manioc, macabo, banane plantain, volaille, épargne et crédit.

    14-Révolution Verte

    07

    05

    Macabo, banane plantain , élevage

    15-Alamba

    06

    18

    Macabo, maïs, banane plantain et élevage.

    16-LIBE DUAN

    07

    06

    Manioc, banane plantain, pisciculture, élevage.

    17-Cercle JEUNAM

    16

    11

    Pisciculture, manioc, banane plantain, élevage, cacao.

    18-Sangoula-ADEM de Medzek

    15

    03

    Artisanat, manioc, banane plantain, cacao, élevage, commerce.

    19-Essayons Femmes

     
     

    Manioc, macabo, tontine

    20-GIC Avenir

    10

    05

    Banane plantain, macabo, tontine, maïs

    21-GIC Essayons

    07

    02

    Banane plantain, tomate, manioc, tontine.

    22-GIC ADRIAY

    15

    10

    Pisciculture, cacao, palmier à huile, commercialisation des produits.

    23-Femmes Actives

    08

    17

     

    24-GICAGATE «ATE»

    05

    10

    Epargne et crédit, production et commercialisation des produits.

    25-Jeunesse Agricole d'Ekoundou(JAEK)

    06

    06

    Manioc, banane plantain, maïs et élevage.

    26- Equipe choc

    10

    05

    Manioc, maïs, banane plantain et élevage.

    ANNEXE 5 : Trame d'enquête

    Aux fins d'une étude d'un étudiant de 5e année de l'Université de Dschang, à travers une coopération multisectorielle MINAGRI/PNVRA.  

    Thème de l'Etude « Une analyse des stratégies paysannes de lutte contre la pauvreté dans la Province du Centre par les organisations de producteurs ».

    N.B. Les informations recueillies seront utilisées uniquement pour un but académique.

    1-Identité de l'enquêté

    1- Nom de l'enquêté :

    2- Sexe : Masculin : Féminin :

    3- Age : --------- ans

    4- Niveau d'éducation formelle :

    Sans :

    Primaire :

    Secondaire :

    Autres(à préciser) :

    5- Situation Matrimoniale :

    Célibataire : Divorcé (e) :

    Marié (e) : Veuf (ve) :

    6- Statut social :

    Chef de village : Leader politique/élites :

    Chef de famille : Notable :

    Animateur agricole : Leader religieux :

    Simple paysan : Autres(à préciser) :

    7- Activités actuelles  :

    Agriculture : Artisanat :

    Elevage : Autres(à préciser) :

    Commerce :

    2- Appartenance au groupe

    1- Etes-vous membres d'un groupe ? Oui : Non :

    2- Si oui, depuis combien de temps ?

    3- Pourquoi avez-vous adhéré au groupe ?

    Que vous apporte le groupe ?

    4- Etes-vous satisfait ? Oui : Non :

    6- Si non, quelles sont les attentes non comblées ?

    7-Pourquoi ?

    3-Caractéristiques du groupe

    A-Informations sur le groupe

    1- Nom du groupe :

    2- Est-il légalisé ? Oui : Non :

    3- Situation : Région : Secteur : Zone :

    Village :

    4-Statut juridique : GIC : Association : GIE : Coopérative :

    Autre(à préciser) :

    5-Quelles sont les activités du groupe ?

    6-Le groupe a combien de membres ?

    Hommes : Femmes :

    7-- Certains membres démissionnent-ils ? Oui : Non :

    8-- Si oui, pourquoi 

    B-Fonctionnement du groupe

    9-Le groupe travaille-t-il avec des paysans non membres ?

    Oui : Non :

    Si oui comment ?

    10-Avez-vous un programme d'activités ? Oui : Non :

    11- Comment le groupe opère-t-il ?

    Champ communautaire :

    Exploitation individuelle :

    Rassemblement ponctuel :

    12-Comment faites-vous vos cultures ?

    Culture pure : culture associée : Autre(à préciser) :

    13- Pouvez -vous faire un bilan de vos activités ?

    Quantité :----------(Tonnes ou kgs) Gain :------------Fcfa

    Revenu :-----------Fcfa

    14- A quoi sert le revenu du groupe ?

    Alimentation : Santé :

    Education : Autres ( à préciser) :

    15-Réussissez-vous à réaliser une épargne au terme de l'année ?

    Oui : Non :

    16- Si non pourquoi ? 

    C-Avis du membre vis à vis du groupe

    17-Votre revenu a-t-il augmenté depuis que vous êtes dans le groupe ?

    Oui : Non :

    18- Ce revenu vous permet-il de réaliser vos ambitions ?

    Oui : Non :

    Si oui, à quel pourcentage : 25% : 50% : 75% : 100% :

    19-Pensez-vous que l'appartenance au groupe a contribué à améliorer vos conditions de vie ?

    Oui : Non :

    20-Pensez-vous partir du groupe un jour ?

    Oui : Non :

    D-Accès aux services et facteurs de production

    21- Qui vous informe sur ? 

    Le prix des produits :

    Les ventes du groupe :

    Les informations agricoles :

    Les opportunités :

    22- Comment obtenez-vous vos intrants ?

    En groupe : Seul :

    23-Où écoulez-vous vos produits ?

    Marché local (village) : ville : Autres (à préciser):

    24-Comment écoulez-vous vos produits : En groupe : Seul :

    25- le groupe a-t-il déjà bénéficié d'un quelconque appui ?

    Oui : Non :

    26- Si oui de quelle structure et de quelle nature ?

    Structure :

    Nature : Subvention : Don : Crédit :

    27- Quel impact a eu cette aide sur vos objectifs de production ?

    28- Qui vous encadre ? .

    29- Avez-vous déjà été formé par le PNVRA ? Oui : Non :

    30- Sur quoi portait la formation ?

    31- Dans quels domaines aimeriez-vous encore être formés ?

    32 - Etiez-vous déjà membre d'un autre groupe auparavant ?

    Oui : Non :

    33 - Que faisait ce groupe ?

    34 - Pourquoi avez-vous adhéré au groupe ?

    4- Actions paysannes de réduction de la pauvreté

    1-Laquelle de vos activités vous rapporte le plus d'argent ?

    2-Quels sont vos besoins ?

    4- Qu'entendez-vous par lutte contre la pauvreté ?

    5- Etes-vous informés de la vision du gouvernement pour la lutte contre la pauvreté ?

    Oui : Non :

    6- Quelles sont vos propositions de lutte contre la pauvreté ?

    7-Etes-vous concerné ?

    Oui : Non :

    8-Que faites-vous pour réduire la pauvreté ? 

    MERCI POUR VOTRE COLLABORATION






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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore