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Analyse des strategies paysannes de lutte contre la pauvrete par des organisations de producteurs (op) dans la province du centre, cameroun

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par Stanislas BILA
Université de Dschang - Ingénieur Agroéconomiste 2005
  

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2.2 Revue de la littérature

2.2.1 Objectifs et rôles des organisations paysannes

Les organisations ont pour objectifs de coordonner les actions sociales des membres.

Diagne et Pesche (1995) les présentent comme étant à la fois un lieu d'expression des intérêts des membres et un moyen qui leur permet d'atteindre les objectifs fixés.

Selon Berthome et al. (1995), les organisations paysannes se construisent à l'interface entre la société locale et la société globale comme un moyen de régler les relations d'une part, les individus et les différents groupes sociaux qui composent la société locale et d'autre part, les acteurs qui constituent l'environnement.

Parmi les stratégies envisagées par les paysans se trouvent les différents groupements qui pour Berthome et al. (1995) se construisent pour améliorer les relations des paysans avec leur environnement économique et institutionnel. Ils sont une interface, un moyen d'articuler la société locale à la société globale dans les conditions qui soient plus favorables à la première.

Socialement, Lavigne (1986) note que les organisations paysannes constituent un cadre idéal pour la vulgarisation des innovations.

Selon Berthome et al. (1995 : 20), les organisations paysannes peuvent faciliter « l'apprentissage, c'est-à-dire, la découverte, voire la création et l'acquisition par les acteurs concernés de nouveaux modèles relationnels, de nouveaux modes de raisonnement, de nouvelles capacités collectives ».

Njonga et Dikongue (1996) relèvent que les organisations paysannes ne sont pas uniquement des théâtres pour les actions développées par les paysans. Elles sont également des témoins vivants des luttes d'influence auxquelles se livrent les organismes d'appui. Chacun voulant se voir attribuer les droits de telle ou telle action entreprise en milieu rural.

Selon Rondot et al. (2001), les organisations paysannes sont des structures basées sur l'adhésion et créées par les agriculteurs (ou par d'autres groupes) pour fournir des services à leurs membres. Elles ont pour objectifs :

- de mieux gérer les ressources naturelles et les biens de leurs membres;

- d'élargir l'accès des membres aux ressources naturelles et aux moyens de

production de base (Terre, forêts, pâturages et ressource en eau);

- d'améliorer l'accès des membres aux services (économique, social), aux

crédits et aux débouchés commerciaux par le biais des activités de représentation et de défense des intérêts des membres, ou par leur poids financier combiné;

- de faire entendre leur voix dans les mécanismes de décision. Ceci détermine

l'affectation de biens et les politiques ayant une incidence sur l'environnement dans lequel ils produisent et commercialisent.

Pour O'deye (1985), les organisations ont des fonctions complémentaires parmi lesquelles la fonction de socialisation qui permet de lever l'inconfort psychologique et économique.

Quant à Pertev et King (2000), les organisations rurales jouent un rôle stratégique qui est celui de mobiliser les effets d'auto-promotion des populations rurales.

Pour Kamdem et PRE (2001), les organisations paysannes ont des impacts directs sur les revenus dans ce sens qu'elles permettent un meilleur accès aux facteurs de production et au marché tout en contribuant au renforcement des capacités de négociation et de représentation des producteurs. Pesche (2001) distingue trois catégories de rôles que peuvent jouer les organisations de producteurs:

- la fourniture de services à leurs membres qui peuvent être de nature technique

ou économique;

- la représentation des intérêts de leurs membres et, plus largement, des

agriculteurs ou ruraux sans forcément qu'ils en soient membres;

- l'implication dans le développement local, sous forme d'investissements sociaux.

Face à des carences de l'Etat ou des collectivités locales, elles assurent ainsi des

fonctions d'intérêt général qui rendent des services à l'ensemble des ruraux au delà de leurs membres.

Les trois catégories de rôles peuvent être schématisées ainsi :

Intérêt général

Développement local

OP

Représentation des intérêts

Services aux membres

Intérêts du groupe

Figure 1 : Rôles des organisations de producteurs.

Source : Pesche, 2001 : 2

Toute organisation peut alors être située dans un triangle en fonction de l'importance relative des trois fonctions.

Berthome et al. (1995) montre que l'organisation est aussi le lieu d'expression des producteurs adhérents, parce qu'elle offre un cadre codifié par l'intervenant extérieur où se rencontre l'encadreur et les encadrés, où s'articulent aussi deux types de logiques, celle de la société locale et celle de l'intervenant extérieur, et souvent «deux systèmes de sens».

Pour Berthome et al. (1995), l'organisation paysanne est largement déterminée par la société locale et par son environnement mais elle n'est cependant le simple produit des interactions entre ces deux entités. En tant qu'organisation spécifique, elle a aussi sa dynamique.

Par son action elle contribue à accroître le potentiel de la société locale, et élargie

sa marge de liberté et le choix pour le futur. Elle contribue aussi à accroître sa capacité à se construire des objectifs propres et certains des instruments dont elle a besoin pour les atteindre.

Environnement

Organisation

Paysanne

Société Locale

Figure 2: Interaction entre organisation paysanne, l'environnement et la société locale.

Source : Adaptée de Berthome et al., 1995: 19

La figure 2 montre que l'émergence de l'organisation paysanne se produit à l'interface de la société locale et de la société globale.

Berthome et al. (1995), quant à eux rapportent que l'analyse des organisations paysannes doit prendre en compte simultanément :

- la société locale dans laquelle se construisent les organisations et les

changements multiples qui les concernent;

- la société globale et ses évolutions;

- les dynamiques propres aux organisations paysannes et les effets qu'elles

produisent sur la société locale et la société globale. Et ceci sans les opposer mais en les considérant dans leurs interactions permanentes.

Selon Rondot et al. (2001), les organisations paysannes nouvelles sont avant tout des organisations des producteurs entrepreneurs dirigées par des responsables élus par les membres. Elles naissent surtout de la prise de conscience des membres à ne pouvoir individuellement assumer la totalité des fonctions liées à la production (produire, transformer, stocker, commercialiser). Barbedette (1993) révèle que seules ces organisations donnent aujourd'hui une chance au paysan de devenir acteur dans les évolutions en cours et de ne plus en subir.

Pour Berthome et al. (1995), ces organisations qui sont créées pour améliorer l'articulation des sociétés locales avec leur environnement doivent acquérir une crédibilité auprès des acteurs multiples qui constituent l'environnement et qui sont le plus souvent en position de dominance.

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