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Déterminants de l'investissement direct a l'étranger dans les pays en voie de développement : application faite a la RDC

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par Augustin Mwana MUHINDO NGELEZA
UNIGOM - Licence en gestion 2009
  

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I.3 LITTERATURE EMPIRIQUE SUR LES IDE

En 1973, Dunning a essayé d'expliquer pour la première fois, le flux d'IDE dans une économie. Tout en tenant compte du fait que l'environnement d'investissement dépend essentiellement de la stabilité politique, il a mis l'accent sur trois types de facteurs. Il s'agit : des facteurs de marché tels que la taille et la croissance mesurée par le PNB du pays récepteur; des facteurs de coûts tels que l'abondance de la main d'oeuvre, la faiblesse des coûts de production et l'inflation ; et des facteurs liés à l'environnement d'investissement tels que le degré d'endettement extérieur du pays et l'état de la balance des paiements.

Quatre ans plus tard, Dunning (1977) complète son analyse par une approche globale : « l'approche éclectique » axée autour du « paradigme O.L.I. ». D'après la théorie éclectique, les investisseurs directs étrangers recherchent trois types d'avantages à travers la décision d'implantation d'une firme. Il s'agit des avantages liés : aux dotations spécifiques induites (détention d'un brevet exclusif pour bénéficier d'une situation de monopole sur le marché) par la concurrence imparfaite (Ownership advantages), à la localisation des entreprises (Localization advantages) et, de ceux liés à la faiblesse des coûts de production (Internalization advantages).

Il est à noter que cette approche est beaucoup plus microéconomique car Dunning a analysé l'importance des flux d'IDE selon les intérêts des investisseurs.

De même, Mayer T. et Mucchielli J. -L. (1999) se sont intéressés à la localisation à l'étranger des firmes multinationales et en ont déduit quatre (4) facteurs déterminants : la demande du marché des biens, le coût des facteurs de production, le nombre d'entreprises locales et étrangères déjà installées sur place et la synthèse des différentes politiques d'attraction menées par les autorités locales. En d'autres termes, les entreprises recherchent les lieux où la demande est importante et là où les coûts de production sont faibles. Leur modèle explique la profitabilité (n) de chaque localisation par la formulation suivante :

n = 131 + 132 Coûts + 133 Nombre de firmes+ 134 Mesures incitatives

Plus tard en 1998, Wilhelms S. K. S. et Witter S. M. D. ont créé le concept d'adaptation institutionnelle à l'IDE, publié dans l'ouvrage intitulé « Foreign Direct Investment and its Determinants in Developping Countries ». La théorie élaborée intègre des variables microéconomiques (concernant l'investisseur), macroéconomiques (couvrant les caractéristiques de l'économie réceptrice de l'IDE) et des variables méso économiques (représentant les institutions liant l'investisseur et le pays hôte tel que les agences du gouvernement qui publient les politiques concernant l'investissement direct). Un des points qui distinguent cette conception des autres est qu'elle accorde plus d'importance aux variables dites "méso". Le concept d'adaptation institutionnelle à l'IDE ainsi développé par ces auteurs, met en corrélation quatre concepts dans le modèle suivant :

IDE = 130 + 131 G + 132 M + 133 E + 134 S.

G symbolisant le concept d'adaptation du gouvernement à l'IDE, M celui du marché, E celui de l'éducation et S pour le concept d'adaptation de la réalité socioculturelle. Ces quatre concepts constituent ce que les auteurs appellent le concept d'adaptation institutionnelle à l'IDE, et illustrent la capacité d'un pays d'attirer, d'absorber et de préserver les IDE.

Mentionnons entre autre Levis (1979) qui a réalisé une étude sur l'attraction des IDE portant sur 25 pays en développement d'Asie, d'Afrique et d'Amérique Latine. Son choix à porté sur deux groupes de variables : les variables politiques et celles économiques. Le premier groupe est formé par : l'indice de compétitivité politique et les relations avec les pays de l'Ouest. Le second regroupe la croissance du PNB/Habitant, l'inflation, la balance des paiements, le taux d'investissement, le taux d'exportation, la pression fiscale et la consommation en énergie.

Schneider F. et Frey B. S. (1985) ont, à l'image de Levis, élaboré un modèle faisant appel à la fois aux variables d'ordres politiques et économiques qui modulent les flux d'IDE dans les quatre-vingt (80) pays les moins avancés du monde. Pour des raisons de qualité, les auteurs ont plutôt procédé à l'élaboration de trois (3) modèles : un modèle combinant des variables économiques, un autre modèle contient des variables politiques et enfin un modèle alliant les deux types de variables à la fois. Le dernier modèle s'est avéré le meilleur. A la suite d'une régression normée, les résultats ont montré que les flux d'IDE augmentent avec le PNB par habitant, le taux de croissance du PNB et évoluent inversement sous l'influence du taux d'inflation, du déficit de la balance des paiements, des coûts des facteurs de production et de l'instabilité politique. Pour finir, ils concluent que pour obtenir un bon modèle pour estimer les flux d'IDE dans les pays en développement, il faut tenir compte à la fois des facteurs économiques et politiques du pays récepteur des IDE.

Pour vérifier la viabilité de leur concept, ils ont engagé des études sur soixante-sept (67) pays en développement. Les variables sous-tendant leurs travaux sont regroupées en quatre (4) grandes lignes : en premier lieu, l'adaptation du gouvernement à l'IDE représentée par l'indice risque pays, ensuite le marché matérialisé par le PNB/habitant, le commerce extérieur, les recettes fiscales, le crédit accordé par les banques locales, l'utilisation commerciale de l'énergie. Par la suite viennent l'adaptation à l'éducation comprenant le facteur capital humain (inscription à l'école primaire) et pour finir, les réalités socio-culturelles .

Un nouvel élément venant compléter les études précédemment faites est celui de la définition de la théorie « push-pull ». En effet, celle-ci stipule que les flux de capitaux, et de ce fait les IDE sont principalement déterminés par des variables externes « push » et internes « pull ». Ainsi, aux éléments explicatifs des IDE liés à la localisation (Dunning) dits « pull », se complètent des facteurs externes « push ». Ces nouveaux éléments pris en compte donnent des modèles économétriques du type suivant :

IDEt =a +13 PLt-1+Ô PSt

PL est le vecteur des facteurs internes ou "Pull factors" et PS celui des facteurs externes ou "Push factors", a , 13 et Ô sont des vecteurs-coefficients et t est l'année.

Hernandez L. et al. (2001) ont recherché les déterminants des flux de capitaux privés de 1970 à 1990 pour des pays d'Asie de l'Est et d'Amérique Latine. Leur étude s'inscrit dans la pensée de l'école « pull-push ». Les études théoriques ont montré que ces variables pouvaient être regroupées en deux classes : les facteurs externes (push) et ceux internes. Les facteurs externes sont déterminés par le taux d'intérêt international réel (ex-post), le total des flux d'IDE à destination des autres pays en développement en pourcentage (%) du total des PIB des grands pays industriels, le niveau d'activité dans les pays industriels (PIB). Quant aux facteurs internes (pull), ils sont propres au pays d'accueil et comprennent le taux de croissance réel, le solde de la balance des paiements en pourcentage du PIB, les investissements en pourcentage du PIB, les exportations en pourcentage du PIB, le service de la dette extérieure en pourcentage du PIB et le taux d'appréciation du taux de change. Ces travaux ont inspiré l'étude des déterminants des flux d'IDE en Côte d'Ivoire, où Romalahy M. I. (2003) grâce à un Modèle à Correction d'Erreur, démontre dans son étude que dans la relation de long terme le PNB/habitant, le taux d'investissement privé, la variabilité du taux de change effectif réel, le taux d'ouverture commerciale et le ratio du service de la dette extérieure rapporté aux exportations agissent positivement sur les flux d'IDE tandis que le taux de croissance du PIB, le crédit à l'économie, le taux de pression fiscale et l'instabilité politique influent de façon négative. La dynamique de court terme montre que le taux d'intérêt français a un effet négatif, les signes sont les mêmes que ceux obtenus dans le modèle de long terme pour les autres variables, le taux d'ouverture commerciale, la variabilité du taux de change effectif réel et le service de la dette n'étant pas significatifs. Une autre étude, celle de Noukpo D. et Fotie H. (2003) a porté sur l'évolution et la répartition des IDE en Afrique Subsaharienne. Ces auteurs se sont attelé à définir les variables les plus explicatives des flux d'IDE. Les variables retenues a l'issue de leur étude par un Modèle à Correction d'Erreur sont les suivantes : les flux d'IDE en pourcentage du PIB avec un retard d'ordre 1, le taux d'intérêt du marché monétaire français, le taux d'ouverture avec un retard d'ordre 1, le taux d'investissement avec un retard d'ordre 2, le taux de croissance démographique avec un retard d'ordre 2, et la variable exportation de pétrole avec un retard d'ordre 2. Les variables les plus explicatives des flux d'IDE retenues sont le taux d'ouverture de l'économie et le taux de croissance.

En 1996, Fernández-Arias E. et Montiel P. J. ont proposé un cadre théorique pour l'étude des déterminants des flux de capitaux privés. Leur modèle théorique s'inscrit dans le cadre de l'école « pull-push » selon laquelle ce sont les facteurs internes, tels que l'environnement économique et financier des pays bénéficiaires, et les facteurs externes à savoir la situation financière des pays investisseurs, qui expliquent les flux d'IDE.

D'après ces auteurs la masse des capitaux en direction du pays récepteur (F) est définie par la relation suivante : F* = F*(g, c, v, S-1) : avec g l'environnement intérieur du pays, c la crédibilité du pays bénéficiaire, v les conditions financières du pays créditeur et S-1 le stock de la dette du pays hôte en début de période. La croissance de F est favorisée par g et c , et est inhibée par v et S-1.

En effet, plus le pays récepteur est endetté, moins il est solvable et intéressant pour les investisseurs étrangers. De plus l'amélioration du cadre macroéconomique ou de la capacité du pays à honorer ses engagements attire les capitaux privés.

En supposant les conditions financières du pays investisseur inchangées, ils différencient l'équation précédente et obtiennent le modèle de court terme suivant qui met en relation les différences premières : AF = AFg + AFc + AFv. Ces travaux ont inspiré Batana Y. M. (1999) qui a effectué des recherches sur les variables explicatives des flux de capitaux internationaux au Togo. Ses conclusions ont été que le taux d'investissement et les dépenses publiques ont un impact positif très significatif sur les flux de capitaux à l'opposé du degré d'ouverture qui a un impact négatif non significatif. De même, Kouadio Y. M. (2003) a conduit ses recherches sur les déterminants des flux de capitaux dans les pays de l'UEMOA. A l'issue de l'estimation du modèle, il retient que les facteurs internes sont les plus déterminants dans l'explication des flux de capitaux aussi bien à court terme qu'à long terme. Par ailleurs, ces facteurs lui ont aussi permis de tirer la conclusion selon laquelle l'après crise de la dette des années 1980 a été catastrophique pour la plupart de ces pays en matière d'attrait de capitaux privés.

Bhattacharya A. et al. (1997) dans leur ouvrage «External Finance for LowIncome Countries : Capital Flows to Sub-Saharan African, an Overview of Trends and Determinants» ont démontré que l'Afrique subsaharienne n'avait pas profité des flux de capitaux internationaux privés à cause du considérable risque qu'affichait le continent. A la suite des recherches faites auprès des banquiers et financiers travaillant à Londres et aux Etats-Unis, ils ont élaboré un modèle en se fondant sur des facteurs traduisant le risque tels que les conflits civils, l'instabilité macroéconomique, la faible croissance économique , les marchés intérieurs exigus, l'économie axée sur l'intérieur et la lourdeur de la réglementation, la lenteur de la privatisation, la médiocrité des infrastructures et finalement le niveau élevé des salaires et des coûts de production.

Nshimiyimana F. (1999) a effectué une étude comparative des IDE au Bénin et en Côte d'Ivoire. Après avoir relaté l'évolution des IDE dans ces deux pays, il s'est intéressé à la qualité de leur code d'investissement et de leur politique d'investissement respectifs. Il a, entre autres, procédé à l'analyse des facteurs sociaux, institutionnels (qualité de la main d'oeuvre, stabilité, légalité bon et fonctionnement de la justice), géographiques et des infrastructures.

Agenor P. -R. et al. (2000) ont réalisé sur les régions du Moyen-orient et de l'Afrique du Nord (MENA) une étude portant sur les facteurs explicatifs des IDE. Leur modèle s'est fondé sur 10 variables. En utilisant la méthode des variables instrumentales sur données de panel à effets fixes, ils ont retenu les variables suivantes : l'IDE avec un retard d'ordre un, le taux de croissance réel, l'investissement en pourcentage du PIB, le degré d'ouverture de l'économie (base 100 année 1990), le PIB réel par habitant, le service de la dette en pourcentage du PIB, le taux d'intérêt réel international (London Inter-Bank Offer Rate : LIBOR), la variation du taux d'inflation, l'indice risque politique (un indice élevé traduit un niveau de risque faible). Ils retinrent à la fin de leurs estimations que le taux d'investissement, le taux d'ouverture de l'économie, le service de la dette en pourcentage du PIB, le taux d'intérêt international, l'indice risque politique et la variation du taux d'intérêt ont une influence significative sur les flux entrants d'IDE. Les variables ayant les impacts les plus significatifs sont le taux d'investissement et le service de la dette en pourcentage du PIB.

Enfin, Morisset J. et Neso O. (2002) ont montré quant à eux que les procédures administratives complexes, nécessaires à l'établissement et au fonctionnement des affaires, découragent l'entrée des flux d'IDE.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein