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Solto na cidade - uruguaiana

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par Florence Emberger
ENSAPB - Master 1 2009
  

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Le petit vendeur indépendant existe-t-il?

Après ces découvertes, il semblerait que le petit vendeur indépendant soit juste un mythe et qui plus est bien dépassé. En e et, les personnes auxquelles étaient destinés les emplacements ne semblent plus tout à fait correspondre au pro l de petites gens en situation précaire à qui voulait s'adresser la Prefeitu ra.

« Moi je loue ici. On est plusieurs à louer à un propriétaire.

Et ce propriétaire il n'a que ce box ou il en a d'autres?

Il en a d'autres.

Ici, dans le camelodromo ou dehors?

Non, non, ici dans Uruguaiana. »

(André, 23 ans - Vendeur dans la quadra C depuis 2 ans - Gérant - Entretien réalisé en janvier 2008)

Mais le camelot est-il réellement ce vendeur isolé en marge du système. Lors d'une discussion avec Felipe, on se rend compte que bien avant le Camelódromo, le système de réseau que l'on a découvert à Uruguaiana existait depuis longtemps.

« Parce que là ma mère, elle sait déjà comment administrer. Elle a déjà eu de nombreuses boutiques. On travaillait dans la rue, et on avait 10, 15 personnes qui travaillaient pour nous. Alors qu'est ce qu'il se passe? On sait déjà travailler avec un grand nombre de fonctionnaires. Alors c'était... non pas plus facile, mais disons que les choses se sont faites plus tranquillement pour pouvoir organiser »

(Felipe - Coordinateur à l'UNIO - Entretien réalisé en septembre 2008)

Figure 18

Evolution des types de vendeurs de rue suivant la tranche d'âge

Figure 19

Evolution des types de vendeurs de rue suivant le niveau d 'étude

Par ailleurs, au delà de ce constat sur l'organisation en réseau déjà présente avant même l'existence du Camelódromo, qui permet à toute une catégorie de ces vendeurs de devenir de grands directeurs de ~ rmes de vente, multipliant les point de commerce, d'autres faits viennent démontrer qu'une catégorie importante de ces vendeurs de rue ne correspond plus du tout ces personnes au statut précaire décrits par la Prefeitura. Les travaux des chercheurs Jorge Luiz teles et Hildete Pereira de Mello12 mettent en évidence que depuis 1985, la crise que connut le Brésil a contraint de nombreux travailleurs, issus de diverses classes sociales à se tourner vers le commerce informel. Ainsi on constate que c'est la classe jeune de 25 à 35 ans la première concernée par le commerce informel, et non les pères de famille quadragénaires, qui cependant les suivent de près. De plus, d'autres statistiques démontrent que le commerce informel ne touche plus uniquement que les classes peu scolarisées. Le second graphique joint montre que depuis 1993 les « 9-1 1 ans d'études », issus de l'ensino médio (équivalent du collège) ont dépassé ceux de niveau inférieur; les « 1 -4ans d'étude » qui n'ont pas achevé l'ensino fundamental (école primaire). La majorité dominante restant les travailleurs sortis de l'école primaire qui entrent par la suite dans le monde du travail. Le problème de ces données est qu'elles datent de plus d'une dizaine d'années, et la situation a forcément évolué depuis. Cependant j'ai e ectivement rencontré de nombreux cas de vendeurs, généralement employés dans un box, qui travaillaient a n de ~ nancer leurs études. Ce cas semble de plus en plus fréquent et Naercio Aquino Menezes-Filho soulignait lors d'une étude en 200113 que depuis 1988, le pourcentage d'étudiants travaillant et étudiants en même temps était en constante augmentation, arrivant à 41% en 2001 14. On constate alors que les catégories dé nies par la chambre des vereadores en 1992 pour être vendeur de rue sont loin d'être actuellement appliquées.

Alors que la Prefeitura souhaitait créer un lieu de travail qui ne serait que temporaire, le résultat obtenu est exactement l'inverse, et les camelots ont non seulement créé un système qui les a ancré dans les lieux, mais ont aussi répondu à une demande de la ville formelle, qui dépend maintenant en partie de ce système. Cela dit une telle intention paraissait impossible à appliquer. En e et, elle se basait sur un cliché totalement faussé du camelot, en évolution depuis ces 15 dernières années, et qui en arrivant dans le Camelódromo, a reproduit en tout point un système déjà établi. Le fait de les sédentariser a permis à la ville d'avoir l'impression qu'elle résolvait un problème, et a donné aux camelots un certain confort et une

1 2 Pereira de Melo Hildete et Teles Jorge Luiz, Serviços e informalidade: o comercio ambulante do Rio de Janeiro, Rio de Janeiro, Texto para discussao n°773 publié par l'IPEA, décembre 2000.

1 3 Aquino Menezes-Filho Naercio, A Evolução da Educação no Brasil e seu Impacto no Mercado de Trabalho, São Paulo, Departamento de Economia - Universidade de São Paulo, mars 2001.

1 4 Ibidp.38

sécurité dans leur travail.

On ne peut cependant s'empêcher de se dire que le succès du Camelódromo n'aurait pas été le même si sa vocation de lieu de passage temporaire avait été appliquée. En e et, l'investissement des camelots n'aurait pas eu lieu de cette façon s'ils n'y voyaient pas un intérêt plus important. Pour que cela fonctionne il aurait fallu un investissement bien plus important de la part de la Prefeitura, qui aurait dans ce cas gardé le contrôle, mais investi bien plus d'argent.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard