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Les femmes migrantes et le VIH/SIDA a Poitiers

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par Jeanne Finda MILLIMONO
Universite de Poitiers - Master  2001
  

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1. La gestion de l'informatio

Après l?annonce de la séropositivité vient alors le dilemme de révéler ou pas sa séropositivité. Plusieurs stratégies sont mises en oeuvre afin de limiter la stigmatisation et l?exclusion au sein de la communauté dans laquelle ces femmes vivent. Pour cela, ces femmes font le choix de révéler leur séropositivité aux personnes qu?elles considèrent fiables. Parmi les femmes interviewées, aucune d?elles n?à révélé sa séropositivité aux membres de sa famille. Ces femmes entretiennent différentes relations après avoir pris connaissance de leur statut sérologique. Selon les relations qu?elles entretiennent, elles décident de révéler ou pas ce qu?elles appellent leur plus grand secret, c'est-à-dire leur séropositivité. Ces relations peuvent titre divisées en deux types : les relations fermées et les relations ouvertes.

Les relations fermées sont celles qui sont fondées sur les liens familiaux, du voisinage ou de leur appartenance à une communauté. C?est surtout au sein de ces relations que les femmes ne révèlent pas leur séropositivité. Leur sérologie est un secret qu?elles ne partagent pas avec les membres de ce réseau. Bien que les liens qui existent entre ces personnes soit forts, directs et quotidiens, ils ne sont pas assez intimes afin de constituer un espace de confidentialité. Ces personnes ne sont pas tenues au secret médical, elles peuvent révéler le secret à qui elles le voudront.

Malgré le fait que ces femmes ont un besoin de s?exprimer, de dire leur séropositivité, elles trouvent une grande difficulté à pouvoir le faire au sein de ce réseau. La peur du rejet, de la discrimination, la peur de ne pas retrouver de compagnon un jour font que ces femmes ont une réticence à révéler leur secret. Pour ces femmes, il ne sert à rien de révéler leur séropositivité tant que ce n?est pas visible. Elles ne voient pas l?intérêt de le faire, d?autant plus que cela n?améliorera pas leur situation.

«Quand quelqu'un de proche vient me rendre visite, je demande toujours de me prévenir. Ainsi, je débarrasse toutes les choses qui pourront éveiller des soupçons sur ma séropositivité. Du coup ma séropositivité c'est un secret que je ne révélerai jamais à mes proches sauf si je n'ai vraiment plus le choix Je sais que ma famille sera toujours là pour moi quoi qu'il arrive. Mais sera-t-elle là quand elle connaitra ma séropositivité, je ne crois pas J'y pense, j'y réfléchis beaucoup : avec qui je pourrais parler de ma séropositivité, je

parle de mes proches c'est vraiment pas facile. J'ai choisi de garder le secret afin de ne pas me justifier. Je pense qu'ils ne comprendront pas le comment, ils cogiteront plus sur le pourquoi et là, ça va bon train. Crois moi les médisances ne finissent pas ce n'est vraiment pas ce qui me faut. Donc, la meilleur solution, c'est de garder cela pour soi». (Mary)

Les relations ouvertes sont fondées sur les liens établis avec les médecins, les assistantes sociales, les bénévoles des associations etc. Toutes ces personnes sont des personnes extérieures à leur communauté. Dans ce réseau, les femmes arrivent plus facilement à parler de leur séropositivité. Mais, je souligne que parler de la séropositivité, même dans ce cadre, n?est pas toujours facile. Le rapport que ces femmes ont avec les associations ou leurs médecins est un rapport de confiance. Ces femmes savent qu?avec eux, elles n?ont pas à garder de secret du moins en ce qui concerne leur séropositivité. Elles ressentent un soulagement au milieu de ces personnes. C?est ce climat de confiance et de solidarité qui fait que ces femmes arrivent à préserver leur secret des autres (relations fermées) au moins, elles ne le cachent pas à tout le monde. Ce lien qu?elles tissent se substitue à celui qu?elles devraient trouver au sein de la famille. Ces femmes sont assez contentes d?avoir ce genre de relation dans laquelle on ne les juge pas, au contraire elles y trouvent plus une épaule celle qu?elles espèrent un jour trouver au sein de leur famille.

«Dans la famille, on a toujours une personne sur laquelle on peut compter et avec laquelle on peut tout dire. Mais, dans le cadre du VIH/SIDA ce n'est pas possible on à pas de confident. Comme en France, il y a tout un dispositif mis en place pour nous aider (rire) même si ce système n'est pas parfait. On trouve au moins des personnes avec lesquelles on peut discuter. Tu vois si tu tombes sur un bon médecin et que tu fréquentes les bonnes personnes, je parle des bénévoles et des associations, ils peuvent te donner l'espoir de revivre, de croire en toi. Même si on garde toujours notre culture. Je peux dire entre guillemets que c'est ma seconde famille ; je représente ces acteurs comme les membres de ma famille. Ça me soulage en quelque sorte. Meme si au plus profond de moi je sais que c'est plus libérant quand c'est avec les membres de ta famille que tu parles de ta séropositivité. C'est-à-dire, une chose avec laquelle je vais vivre toute ma vie». (Lydia)

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand