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Des glaciers au vignoble : gestion de l'eau et stratégies d'irrigation dans les "terroirs" vitivinicoles de l'oasis de Valle de Uco (Mendoza, Argentine)

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par Joris Robillard
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne - Master 1  2008
  

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2) Permanence et évolution de la superficie cultivée

D'après la figure ci-dessous, la superficie cultivée est restée étonnamment stable depuis 1988, alors que la répartition des cultures a évolué.

Tableau 1 : Évolution de la superficie cultivée entre 1988 et 1999 dans l'Oasis de Valle de Uco (source : CHAMBOULEYRON, J.L., 2002)

ÉVOLUTION DE LA SUPERFICIE CULTIV E

VALLE DE UCO

1988

1996

1998

1999

ha

%

ha

%

ha

%

ha

%

Totale

54 169

100

54 370

100

54 226

100

54 085

100

Fruits

17 304

32

22 599

42

23 622

44

19 192

35

Vignes

10 526

19

8 129

15

8 401

15

10 972

20

Forêts

6 224

11

-

-

-

-

6 053

11

Légumes

11 359

21

-

-

14 363

26

15 225

28

Fourrages et Céréales

8 756

16

-

-

-

-

2 695

5

D'une manière générale, les seules cultures dont les superficies cultivées ont diminué entre 1988 et 1999 sont les fourrages et céréales (- 69 %), définitivement relégués au rang de

22 A noter que l'ascension des immigrants fût strictement sociale, la politique restant la chasse gardée de la vieille oligarchie mendocine (BUNEL, J., PRÉVÔT-SCHAPIRA, M-F., 1994).

vestiges du modèle agropastoral et céréalier. Leur déclin a surtout profité aux superficies cultivées en légumes (34%), en fruits (11 %), et dans une moindre mesure en vignes (4 %). En revanche, la vigne est la culture dont la superficie à la plus augmenté (31 %) entre 1998 et 1999, rattrapant ainsi le retard qu'elle avait pris sur les fruits et les légumes pendant les années 1980.

Figure 9 : Répartition de la superficie cultivée selon les cultures dans l'Oasis de Valle de Uco
entre 1988 et 1999 (source : élaboration d'après les données de la figure 18)

Répartition de la superficie cultivée selon les cultures

Forêts, fourrages et céréales Légumes

Vignes

Fruits

%

100% 80% 60% 40% 20% 0%

 

1988 1998 1999

Années

La vitiviniculture mendocine connaît, à cette période, une grave crise de surproduction qui s'explique par la baisse du pouvoir d'achat et par un changement dans les habitudes de consommation (BUNEL, J., PRÉVÔT-SCHAPIRA, M-F., 1994). Le succès des boissons gazeuses contribue largement à la baisse de la consommation interne de vin qui passe de 90 litres annuels par habitant dans les années 1970 à 54 litres au début des années 1990 (BUSTOS R., TULET J.-C., 2005). Pour sortir de la crise, les solutions divergent : alors que les politiques nationales préconisent de rompre avec la monoculture, le gouvernement de Mendoza, soucieux de protéger les petits producteurs, opte pour une reconversion à la fois fruitière et légumière. Le gouvernement se met alors à subventionner chaque nouvel hectare planté en fruits ou en légumes, d'où l'augmentation des superficies de ces deux cultures entre 1996 et 1998. Et pour rembourser leur emprunt à l'État, les producteurs devaient lui livrer une partie de la récolte : « Tant de kilos de pommes pour tant d'hectares plantés en pommiers, tant de kilos de poires pour tant d'hectares plantés en poiriers. Ce système nous convenait car pour rembourser notre crédit nous n'avions

qu'à récolter : si tu récoltais, tu remboursais, et si tu ne récoltais pas, tu ne remboursais pas » (Entretien n°1). En outre, le remboursement du prêt en nature permettait aux producteurs de conserver un certain capital pour investir.

Néanmoins, avec le tournant libéral des années 1990, ces conditions de remboursement changèrent et le prêt passa en valeur dollar : le remboursement du prêt n'en devint que plus difficile et la production de fruits et de légumes moins rentable. C'est dans ce contexte que la vigne fait son grand retour : « Nous autres, les vignerons et les viticulteurs, étions ruinés. Année 1980 : complètement ruinés ! Alors, nous avons décidé de cultiver la pomme de terre sur de nouvelles terres, dans le département de Tupungato où le climat autorise jusqu'à deux récoltes par année. C'est comme cela que nous avons pu nous en sortir. Nous avons produit énormément de légumes et pas seulement que de la pomme de terre. Aujourd'hui, quasiment tout est de nouveau planté en vignes » (Entretien n°13).

Le retour de la vigne et ses conséquences sur les modalités d'irrigation seront analysés dans la troisième partie de ce mémoire, l'essentiel ici étant de garder en tête que l'évolution de la superficie cultivée de l'oasis ne modifie pas fondamentalement l'ordre des cultures : les fruits occupent toujours la première place, les légumes la seconde et la vigne la troisième. En cela, l'Oasis de Valle de Uco se différencie des Oasis Nord et Sud où la vigne occupe plus de la moitié de la superficie cultivée.

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