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Quel rôle pour la médiathèque dans le rapport de l'enfant à  la lecture

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par Oriane Ledig
IUT2 Nancy Charlemagne - DUT métiers du livre et du patrimoine option bibliothèque 2010
  

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De l'essor de la littérature jeunesse aux premières heures du conte : un panorama des relations entre littérature de jeunesse et bibliothèque

L'objet de cette première partie est de montrer comment la bibliothèque a accompagné l'essor de la littérature jeunesse, mais aussi, à l'inverse, comment la littérature jeunesse a influencé les modalités d'ouverture des bibliothèques et les services rendus au jeune public. Il s'agit également de mieux cerner la « littérature jeunesse », un domaine qui, aujourd'hui encore, ne fait pas l'objet d'une délimitation précise. Qu'est-ce qui définit la littérature jeunesse ? Son public ? L'accent mis sur l'oralité ? Ou encore ses objectifs, à savoir le fait qu'elle aide à la construction de l'enfant et à son épanouissement ?

1) Premier contact avec le livre : le rôle de l'école et du développement de l'offre éditoriale

1.1. Tout commence avec le Maître d'école ...

En ce début du XXIème siècle, il semble que les bibliothèques aient la volonté consciente de se détacher assez nettement de l'école et de la vision que cette dernière donne de la lecture - le cas concret de la Fête du livre de Ludres en fournira une bonne illustration. En effet, tandis que les bibliothèques tentent, notamment par les animations, de montrer la lecture comme une source de plaisir, pour l'institution scolaire, le livre est avant tout un support d'apprentissage, un outil de travail, par lequel l'enfant s'élève.

Pourtant, ce dualisme école-bibliothèque doit être nuancé :

- d'une part, il s'agit d'une rupture historiquement récente à l'échelle du « temps long » (voir infra) ; l'histoire des bibliothèques révèle le rôle fondateur joué par l'école dans le développement de la lecture auprès des enfants.

- d'autre part, la quasi-totalité des bibliothèques publiques entretiennent à l'heure actuelle des partenariats étroits avec les écoles.

L'école, entendue ici comme les cycles allant de la maternelle au primaire, présente trois principaux enjeux éducatifs : lire, écrire, et compter. Eu égard à ces missions, l'école favorise le premier contact de l'enfant avec la lecture. Même si certains enfants sont familiarisés très tôt avec l'univers du livre et de la lecture, c'est l'école qui va ensuite donner les moyens à l'enfant d'apprendre à lire. Qu'il s'agisse de la méthode syllabique, globale, mixte ou encore phonétique, l'apprentissage de la lecture permet à l'enfant de déchiffrer les lettres qui forment des mots, qui eux mêmes forment des phrases et contiennent du sens. Ainsi, dès le plus jeune âge, le livre est associé dans l'esprit de l'enfant à l'univers des adultes, à la contrainte ou du moins à l'effort, plus tard à l'évaluation ; dans certains cas extrêmes l'apprentissage de la lecture revêt un caractère douloureux ou traumatique (dyslexie, illettrisme).

Historiquement, l'Instruction publique a eu un rôle fédérateur dans le développement de la lecture. En effet, en 1833, la loi Guizot rend obligatoire la présence d'une école de garçons dans les communes de plus de cinq cent habitants. En 1850, cette même loi est appliquée pour l'instruction des filles dans les villes de plus de huit cent habitants. Ces deux lois ont permis un progrès notable de l'alphabétisation et un développement de la pratique de la lecture. Enfin, en 1860, la circulaire Rouland (du nom du ministre de l'Instruction publique de l'époque) introduit l'obligation pour toutes les écoles primaires d'avoir leur propre bibliothèque - souvent réduite, dans les faits, à une « armoire à livres ».

A l'origine, les livres étaient savamment gardés dans une armoire fermée à clef1(*). Après 1945, ceux-ci se sont vus dotés d'une couverture, qui, au fil des années s'est éclaircie pour faire apparaitre progressivement le titre, une illustration et le nom des auteurs. Enfin, l'apparition d'étagères a permis au livre d'être rangé à « hauteur d'enfant » : ce détail relatif à l'aménagement de l'espace, loin d'être anodin, symbolise au contraire le passage à une nouvelle conception du rapport de l'enfant à la lecture.

* 1 La bibliothèque et le miroir de l'âme, mémoire du monde, chap. « l'armoire de fer et le coussin », collectif, ed. Autrement, pp. 127 à 134.

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