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Crise systémique et paradigme de la décroissance : effondrement ou métamorphose

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par Billy FERNANDEZ
Université de Savoie - Master 2 Système Territoriaux, Développement Durable et Aide à  la Décision 2010
  

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II . Les fondements supposés de l'effondrement

Après un très bref tour d'horizon des tendances lourdes - et de quelques signaux faibles - identifiables s'agissant de la perspective de l'imminence d'un effondrement global, il nous faut tenter de pénétrer la logique et les mécanismes à l'Ïuvre dans le système qui nous fait prendre le chemin de l'effondrement. Ainsi, recourant plus directement au paradigme de la décroissance, nous allons tenter d'interroger la société de croissance, le développement et leurs attributs, mobilisés comme phénomènes déterminant du mouvement actuel du monde, en vue d'analyser les fondements supposés d'un effondrement en préparation.

A. La démesure systémique et ses implications

1. Démesure et société de croissance

Chez les Grecs anciens, l'Hybris - la démesure - constitue la faute fondamentale de la civilisation60. Or, dans nos sociétés modernes, l'Hybris, Ç propre à l'occident>> (LATOUCHE, 2006), s'est Ç constituée en système>> (BOURG). ÇL'illimitation systémique>> (GODBOUT, 2008), partiellement liée à l'utilitarisme, est le Ç moteur de la société de consommation >> (ibid). La Çsociété de croissance>> (LATOUCHE, 2006), fondée sur la chrématistique (ARISTOTE) - l'accumulation comme fin en soi -, condamne le système technico- économique, dans sa logique propre, à produire toujours plus. C'est la mégamachine (LATOUCHE, 1995) Ç infernale>> (CHARBONNEAU, 2008), permise et encouragée par le système thermo-industriel (GRAS, 2006). La relation de crédit61, la théorie des rendements décroissants (RICARDO) ainsi que la baisse tendancielle du taux de profit (MARX) en constituent des exemples théoriques.

Ainsi, les sociétés occidentales, en Çépousant la raison géométrique qui préside à la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) È, se sont enfermées dans une logique de croissance exponentielle. Avec Çun taux de 3,5 % (progression moyenne en France entre 1949 et 1959), on aboutit à une multiplication par 31 en un siècle et par 961 en deux siècles! Avec un taux de croissance de 10% (environ celui de la Chine), on obtient une multiplication [du PIB] par 736 en un siècle! >> (LATOUCHE, 2006).

Comment envisager de telles perspectives, pourtant largement promues -au moins à court terme- par la très grande majorité des politiques, des économistes, et par une bonne part de la nébuleuse du Ç développement durable>>? Cette logique techno-économique a déjà des effets très sensibles dans le présent, et l'hybris se fait de plus en plus concrète.

Ainsi, comme nous l'avons vu, la démesure se retrouverait :
dans notre rapport de domination à la nature

60 On ne parlait pas encore de Çpéché >>, mais c'est bien la déesse de la vengeance, Némésis, qui était alors dépêchée en guise de châtiment.

61 Rolf STEPPACHER, in Christian COMELIAU, Brouillons pour l'avenir, p.185-186

· dans les rapports de dominations entre les hommes

· à travers la place qu'occupe l'économie dans notre société62

Ivan ILLICH, qui pensait d'ailleurs que l'on ne pouvait parler de ce phénomene de runaway, d'autodérégulation, qu'en termes religieux, affirmait que Ç l'hybris industrielle a brisé la cadre mythique qui fixait les limites à la folie des rives »63

Pourtant, au XIXeme siècle déjà, Elisée RECLUS critiquait les dérives liées au développement de la technique : Ç La nature impose des limites à lÕaction humaine, ilfaut donc savoir jusquÕog aller dans lÕaminagement du milieu naturel et sÕarréter avant que ne sÕamorcent ces déséquilibres irréversibles dÕautant plus probables que le milieu naturel estfragile È.

Mais l'hybris, « l'esprit de l'économie » (LATOUCHE, 2006), « l'idéologie de croissance È (ibid) et le « culte de la toute puissance » (ARIES, 2009), désormais intrinseques au systeme, résultent d'une « colonisation » (LATOUCHE, 2006) de « l'imaginaire social » (CASTORIADIS, 1975), non d'un mouvement naturel inéluctable. Ainsi le positivisme d'Auguste COMTE, fondé sur le mythe prométhéen du progres et de la science, trouve son prolongement dans l'entreprise du développement, c'est à dire la volonté systémique -et systématique- de transformer les relations des hommes entre eux et à la nature en relation économique -marchandisation.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein