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Militer pour la décroissance. Enquête sur la genèse d'un "mouvement politique" de la décroissance en France

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par Mathieu ARNAUDET
Université Rennes 1 - Master 1 Science Politique 2009
  

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Introduction

Le 29 mai 2009, un escargot traversa très lentement les écrans TV des français, faisant cesser brusquement des sonorités qui se voulaient agressives. Pendant que l'animal avançait, quelques phrases courtes apparaissaient et apostrophaient les téléspectateurs avec quelques interrogations comme : « Une croissance infinie dans un monde fini ? », question qui se retrouve souvent comme slogan ou du moins revient comme leitmotiv sur les sites Internet, les documents diffusés ou dans la bouche même des militants de la décroissance ou « objecteurs de croissance ». On pouvait y voir aussi : « développement durable, croissance verte... Solution ou alibi ?», marquant ainsi leur différence avec les « écologistes tartufes »1(*) pour qui « polluer moins équivaut à pouvoir polluer plus longtemps »2(*) Cette petite vidéo constituait le spot de campagne3(*) d'Europe Décroissance. C'est la première fois que le thème de la décroissance était amené sur le devant de la scène politique nationale. Jusqu'ici, et depuis la création du premier instrument politique des militants de la décroissance - le Parti pour la Décroissance en 2005 -, n'avaient été envisagées et tentées, que des participations à des élections locales4(*).

M'intéressant distraitement aux idées de la décroissance, notamment via Le journal La Décroissance, la percée politique grâce à cette fenêtre d'opportunité que sont les élections européennes a attiré mon attention et m'a surtout donné l'envie d'étudier la décroissance non pas à travers le champ des idées politiques, mais à travers sa traduction politique. Je me suis vite aperçu que ces versants étaient indissociablement liés : en effet, peut être que des penseurs de la décroissance existent et nous verrons que la théorie est force pour le combat politique, mais que le passage au politique nécessite, outre de s'approprier les idées, de se créer sa propre identité pour intervenir dans un « champ politique » qui fonctionne avec ses propres règles. Ainsi, si « nous vivons immergés dans la politique »5(*) , il est nécessaire, si l'on veut l'étudier avec distanciation et prétendre à l'objectivité, en délimiter son objet. C'est ce que Pierre Bourdieu a essayé de faire dans la fin de sa carrière en appliquant au politique (le politique) son concept de « champ ». Il n'est bien sûr pas le seul à avoir voulu analyser le processus d'autonomisation de cette sphère6(*), mais c'est lui qui, peut être, a essayé de circonscrire le plus possible cet objet pour lui permettre d'être analysé sociologiquement. Ainsi, il définit le champ politique comme un « microcosme » dans le « macrocosme social » qui est « le lieu où s'engendrent, dans la concurrence entre les agents qui s'y trouvent, engagés, des produits politiques, problèmes, programmes, analyses, commentaires, concepts, événements, entre lesquels les citoyens ordinaires réduits au statut de « consommateurs », doivent choisir, avec des chances de malentendu d'autant plus grandes qu'ils sont plus éloignés du lieu de production »7(*). Cette analogie dans le vocabulaire entre la sphère économique et la sphère politique (« consommateur », mais aussi « entrepreneur politique » qui n'est pas cité ici8(*)) a connu un grand succès tant au niveau de la recherche scientifique qu'au niveau du commentaire journalistique. Ce vocabulaire participe à la production d'une coupure ou du moins d'un « éloignement » du lieu de la décision d'avec le lieu de la vie citoyenne. La représentation déposséderait la majorité de la population des moyens de production politique mais pire, obéirait à des règles - celui du champ donc - qui lui seraient propres et qui contraindraient fortement la liberté d'entreprendre dans ce champ comme empêcheraient l'innovation : « les intérêts n'ont de chance d'être problématisés comme politiques que s'ils épousent les intérêts spécifiques des professionnels de la politique et se coulent dans les formes qu'autorise le jeu propre des mandataires »9(*) En d'autres termes, la politique comme système représentatif étant la possession des mandataires, elle déposséderait les profanes de la compétence légitime et forcerait les nouveaux entrants à se contraindre aux règles légitimes en vigueur. C'est, au départ, dans cette optique que je voulais me placer : postulant le champ politique comme un champ de contraintes, j'avais l'intention d'analyser le passage au politique du « mouvement » de la décroissance comme un rapport de force entre des règles qui font injonctions et un nouvel acteur neuf ayant ses références de comportements dans la société civile. Ces dernières années, des travaux ont ainsi montré la difficulté à tenir un discours prônant une façon d'agir dans le champ politique qui serait différente de celle que les partis politiques tiendraient ordinairement. Ainsi, hormis les travaux historiques de Michel Offerlé sur la tentative de subversion des règles du jeu de la représentation par les partis ouvriers10(*), d'autres ont montré plus récemment les limites d'une entreprise qui voulait « faire de la politique autrement »11(*). Ces analyses pointent du doigt les deux conséquences d'une telle position : soit elle débouche sur une progressive institutionnalisation, soit sur une marginalisation qui est souvent fatale aux mouvements en question. L'institutionnalisation peut être symbolisée par le parti des Verts qui, pendant longtemps a voulu rester aux marges de la politique en adoptant des procédures et une organisation qui tranchaient avec celles appliquées dans les autres partis. Se voulant non électoralistes, revendiquant une philosophie autogestionnaire dans leur pratique de la politique, transcendant le clivage gauche / droite, les Verts se sont peu à peu intégrés au jeu politique traditionnel12(*) comme dans la « démocratie du public »13(*). Le mouvement poujadiste, quant à lui, a également voulu subvertir les règles mais il n'a fait que « reproduire les règles de sélection en son sein »14(*). Pour les poujadistes, comme pour le Parti Communiste, l'enjeu était de faire entrer dans le champ politique des acteurs qui, socialement, n'étaient pas destinés, au regard des normes sociales (capitaux culturels élevés notamment) en vigueur dans le champ de la représentation politique, à y prendre place. Les poujadistes ont reproduit les mêmes structures de distinction en leur sein et n'ont pas réussi à s'adapter aux règles en vigueur à l'Assemblée Nationale, ce qui a conduit à leur « échec en politique »15(*). La marginalisation peut, elle, être symbolisée par le mouvement des Motivés. Ceux-ci, refusant la « politique politicienne », conséquence de la représentation, voulaient que les citoyens reprennent, par eux même, les moyens de se gouverner. Cette revendication, essentiellement oppositionnelle, s'est manifestée dans différentes élections locales (à Toulouse notamment mais aussi à Rennes). Elle s'est heurtée à la force de l'injonction à se positionner sur l'échiquier politique (l'identité était trop faible pour faire totalement sens aux militants) et aux principes représentatifs (dont la « remise de soi » de certains à d'autres apparaissant comme plus compétents)16(*). Ce paradoxe, pour un mouvement qui entendait lutter justement contre la corruption du lien représentatif, a finit par avoir raison de son existence puisqu'en quelques mois, on a assisté à la « démotivation des Motivés »17(*) Pour paraphraser l'hypothèse de Simon Luck pour l'étude du mouvement contestataire « Arrg ! », ce sont bien souvent les aspects mêmes qui font la singularité d'un mouvement qui expliquent le plus souvent sa marginalisation ou sa disparition18(*).

Ce dernier travail comme ceux sur les Motivés ou les travaux plus anciens sur le Parti Communiste ou les poujadistes se sont effectués a posteriori, c'est-à-dire dont les objets d'études étaient morts ou agonisants lors de l'enquête. Il m'est apparu dès le premier entretien et dès les premières lectures des écrits des partisans de la décroissance qu'il était, en effet, trop tôt pour pouvoir analyser le processus de conformation aux règles prescrites par le champ politique. Certes, elles existent et les militants entrant en politique doivent en tenir rigueur, mais il manque de recule pour pouvoir mesurer la force avec laquelle elles vont s'exercer sur les acteurs du mouvement. Le Parti pour la Décroissance (PPLD) est né en avril 2006 et le mot « décroissance » n'avait été porté auparavant que par deux candidats (Yves Scaviner et Bruno Clementin) aux élections cantonales de 200419(*). Même si la naissance date donc de cinq ans, il n'a pas eu d'activités en continu pendant toute cette période. En effet, des tensions qui existaient déjà avant la création du parti, notamment lors des « Etats Généraux de la décroissance équitable » (sur la personne la mieux à même de représenter les idées de la décroissance aux élections présidentielles de 2007), sont réapparues par la suite, ce qui a poussé les créateurs du parti à le quitter (on pense notamment à Vincent Cheynet). Le parti sera relancé en hiver 2008 par une poignée de personnes n'ayant pas connues les débuts du parti : « Donc, il (JG) relance quand même, il propose qu'on se réunisse. Donc, en octobre on se réunit dans un squat, complètement fou, dans un squat parisien, il caillait... On avait froid, on se demandait ce qu'on foutait là, on était 10 ! Des fous furieux ! »20(*). C'est donc avec l'ambition de repartir sur de nouvelles bases que ces « 10 » reprennent le parti. A cette époque, le PPLD est toujours la seule organisation politique militant pour la décroissance. Depuis, on le verra, de nouvelles entités sont apparues mais le PPLD existe toujours. Sa nouvelle existence n'a donc qu'un an et demi. Cette deuxième vie n'efface pas la première - et d'ailleurs, lors de l'Assemblée Générale à laquelle j'ai assisté, l'historique du parti a essayé d'être esquissé de la façon la plus objective possible... -, mais néanmoins, ce sont de nouveaux militants qui ont pris les rênes de l'organisation. Avec l'un d'entre eux j'ai fait un entretien, et ce sont certains de ces « 10 » que j'ai observé pendant l'AG du 31 janvier 2010. De par le fait de cette brève existence, de son processus de création tout juste entamée, il aurait été difficile de déconstruire cet objet en train de se faire. Il m'a paru plus judicieux, à ce stade de développement du mouvement, d'analyser plutôt la construction du mouvement de la décroissance, et donc de prendre en considération que mon objet était en mouvement. Il n'y a pas de développement d'une organisation humaine - qui plus est à visée politique - sans interaction avec son environnement et sans que celui-ci ne garde son emprise. Néanmoins, il m'est apparu que dans cette première phase de construction les acteurs étaient assez libres. L'élection européenne favorisa d'ailleurs la libre entreprise puisque les coûts à l'entrée sont beaucoup plus faibles, et permet à des groupes n'ayant pas de légitimité particulière dans le champ politique de s'engager dans l'élection. Je me suis plus focalisé sur la construction de l'identité et de l'organisation politique que sur précisément les contraintes que fait peser le domaine du politique à cette dernière, même si, et c'est in fine ce que l'on remarquera, l'analyse de l'une ne va pas sans l'analyse de l'autre dans la mesure où il n'y a pas d'élément émergé.

L'entrée de la thématique de la décroissance dans le champ politique étant relativement récente, peu d'études se sont intéressées à son existence propre. Ainsi, dans La France Rebelle21(*), deux pages sont consacrées aux thèmes et aux acteurs de la décroissance. Mais ces pages sont insérées dans une partie ayant trait au militantisme de l'anti-consommation. Le PPLD était, à l'époque, tout juste né et donc la décroissance comme entité politique ne pouvait encore être observée et analysée. Ces lignes consacrées à la décroissance sont d'autant plus limitées qu'elles ont été écrites par un chercheur partisan de la décroissance et convaincu du nécessaire passage au politique22(*). Même si la « neutralité axiologique » de Max Weber reste un idéal-type jamais réalisable dans la réalité (surtout dans le domaine des idées politiques), on peut quand même douter de l'objectivité de ses propos. Je me permets ainsi de souligner que - en ne doutant pas, encore une fois, de sa volonté de neutralité - son propos tendait - au regard de ses autres écrits -, à faire passer le « je » sous un « ils » déguisé. Quoi qu'il en soit, ces lignes se contentaient de décrire le début du militantisme de la décroissance sans les incorporer dans une problématique particulière. Néanmoins, cette idée que le thème de la décroissance rentrait dans la catégorie des luttes « consuméristes » ou contre la consommation, se retrouve dans un article traitant justement du militantisme des acteurs de l' « anti consommation »23(*). Le mouvement de la décroissance y est indiqué comme acteur participant - de façon la plus poussée - à la critique de la consommation24(*). Les auteurs se sont appliqués à émettre une définition de la théorie de la décroissance : « La théorie de la décroissance est un concept d'économie politique, repris par des associations militantes, qui défend l'idée que la croissance économique n'est pas compatible avec la durabilité de l'écosystème terrestre ; elle prône au contraire la réduction tangible des modes de production et de consommation »25(*) Ensuite, ils indiquent quelques mouvements qui s'en réclament et citent notamment le PPLD pour la France, le mouvement de la Simplicité Volontaire au Québec, le Downshifting Movement aux Etats-Unis et le Slow Movement en Grande Bretagne. Les deux auteurs interrogent le type de militantisme que contribue à créer la protestation anti-publicitaire. Ainsi, ils estiment que ce type de protestation concrète, se réalisant dans l'action et par l'action, participe au développement d'un militantisme qu'ils qualifient - à la suite de Michelle Micheletti26(*)- de militantisme collectif individualisé: cela exprime à la fois l'idée que « le mouvement anti-publicitaire, au sein de la contestation sociale, joue alors ce rôle très particulier de caisse de résonance permettant à certains militants (environnementalistes, féministes, altermondialistes) de trouver dans l'action anti-publicitaire un cadre concret pour exprimer une critique contre le marché »27(*). Mais aussi qu' « elle fournit un cadre collectif pour des engagements individuels »28(*). Le PPLD est né de l'initiative des créateurs de Casseurs de Pub, appartenant donc pleinement à cette mouvance de la protestation anti-publicitaire. Il est donc en quelque sorte logique qu'un des seuls travaux, à notre connaissance29(*), portant exclusivement sur la « nébuleuse décroissante »30(*) se soit inscrit dans la perspective d'appliquer cette notion d'action collective individualisée : la décroissance se vivant de façon individuelle, la participation au champ politique ne serait donc qu'un répertoire d'action en plus disponible pour les militants, qui l'exerceraient encore une fois de façon individuelle et autonome. L'auteur conclut ainsi : « on peut aussi interpréter leur investissement du champ politique comme une autre forme d'action collective individualisée : un engagement ponctuel, au même titre que d'autres, fait en tant qu'individu militant mais non au nom d'une organisation, réalisé soit seul en cas d'élection uninominale majoritaire soit au sein d'un groupe informel et éphémère en cas de scrutin de liste »31(*). Mais l'auteur n'avait effectué que deux entretiens avec des militants de Lyon et s'était contenté d'analyser le profile des militants des débuts du PPLD.

A la croisée des chemins entre les travaux étudiant « les récurrences et les réinventions de la politique autrement »32(*) et les limites d'une telle entreprise, et l'analyse des formes de militantisme, nous nous sommes demandé dans quelle mesure il est possible de construire un mouvement politique qui puisse intégrer et transcender cette protestation individuelle. L'hypothèse retenue ici est que, même disposant d'un capital idéologique incitant à l'action, cette construction se heurte à une défiance des militants vis-à-vis du champ politique. Pour tester celle-ci nous nous sommes appuyés sur des entretiens semi-directifs33(*), une observation « participante » (dans la mesure où j'ai vécu avec les militants pendant un week end, non pas parce que j'ai pris part aux votes) de l'Assemblée Générale du PPLD, et l'envoi d'un questionnaire à réponses plus ou moins ouvertes. Malheureusement, ce dernier outil se révélera peu utile dans la mesure où très peu d'exemplaires me sont revenus (un peu plus d'une dizaine sur une cinquantaine d'envois) à cause notamment de tensions au sein du « mouvement »34(*).

Deux parties essayeront d'expliquer l'idée que même disposant d'un capital idéologique original, les militants de la décroissance entendent avant tout faire de la politique autrement, c'est-à-dire créer une organisation qui « colle » à leur façon d'être - une protestation hétérogène - mais que celle-ci se heurte aux limites imposées par le champ politique qui tend à autonomiser ses participants. Pour expliciter ceci nous verrons dans une première partie que l'entrée en politique apparaît comme la transformation d'un capital idéologique en identité visible et revendiquée ; cette idéologie allant de pair avec un rapport au politique particulier où cette dernière n'est qu'une modalité en plus dans le répertoire d'action des militants. Dans la seconde partie, nous analyserons la construction d'une organisation politique qui réponde à cette identité et nous esquisserons les limites de cette entreprise qui, si elle entend amener les militants à s'engager dans le champ politique, risque plutôt de créer une répartition des tâches en laissant à une petite partie le soin de s'occuper du politique.

* 1 « Eco-tartufe» : Est une expression souvent utilisée dans Le Journal de la Décroissance, Sophie Divry, journaliste au même journal les définit de la sorte : « C'est quelqu'un qui fait le contraire de ce qu'il dit ; c'est un hyper riche (...) qui s'emploi à faire la morale au bon peuple et à donner des leçons d'écologie. Ils polluent plus en une année qu'en dix ans pour un Rmiste »

* 2 Cette phrase provocatrice, on l'a retrouve souvent dans les écrits de Paul Ariès, par exemple dans La Décroissance Un nouveau projet politique, Villeurbanne, Golias, 2009, p 170

* 3 Pour voir ce spot : www.lepartipourladecroissance.net

* 4 Je pense notamment à quelques circonscriptions pour les élections législatives. SM que j'ai interviewé s'est par exemple porté candidat dans sa circonscription au Havre.

* 5 Bourdieu P, « Penser la politique », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 71 / 72, mars 1988, p 2, in Propos sur le champ politique, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 2000, p8

* 6 On pense notamment aux travaux de socio- histoire qui ont montré le processus de « désencastrement » (pour reprendre le mot de Karl Polanyi dans La Grande transformation : aux origines politiques et économiques de notre temps du politique Bibliothèque des sciences humaines, Gallimard, Paris, 1983, où il montre que l'économie moderne n'est plus sous le contrôle sociale de la population) du politique vis-à-vis du social. Pour une approche de cette « professionnalisation » voir le livre dirigé par M. Offerlé : La profession politique. XIXe- XXe siècles, Paris, Belin, 1999.

* 7 Bourdieu P, « La représentation politique. Eléments pour une théorie du champ politique » Actes de la recherche en sciences sociales, n°36/37, fév-mars 1981, p 3-4

* 8 Pour un aperçu des problèmes que ce vocabulaire pose au chercheur voir : « Un « Que sais-je ? » en questions. Un débat avec Michel Offerlé et Jean Leca » Politix, volume 1, n° 2, pp 46-59.

* 9 P. Fritsch Introduction de Propos sur le champ politique Ibid p 2

* 10 Offerlé M, « Illégitimité et légitimation du personnel politique ouvrier avant 1914 », Annales ESC, 1984

* 11 Une sous-partie du livre de Crettiez X et Sommier I (sous la dir) La France rebelle, Paris, Editions Michalon, 2006, est intitulé de la sorte. Elle regroupe les partis des Motivés et des Alternatifs.

* 12 En 1987 déjà, G. Sainteny montrait que ce dépassement du clivage gauche / droite tenu dans les discours avait ses limites puisqu'une bonne partie des militants se positionnaient facilement à gauche. Ceci est encore plus marquant aujourd'hui où les alliances avec le parti socialiste vont de soi (aux élections régionales de 2010, c'est seulement en Bretagne que Régions Ecologie est allée en son nom au 2nd tour)

* 13 Manin B, Principes du gouvernement représentatif, Paris, Calmann-Lévy, 1995. Ainsi, les Verts se sont appropriés ces outils que sont les sondages (d'opinion ou pré-électoraux), comme en témoigne le changement de candidat « à la dernière minute » avant l'élection présidentielle de 2002 (N. Mamère remplaçant A. Lipietz) Cet exemple peut contribuer à argumenter en faveur du passage d'un mouvement Vert vers une « entreprise politique Verte »

* 14 Guionnet C, « Marginalité en politique et processus d'institutionnalisation » p264, in Guionnet C, Arnaud L, Les frontières du politique. Enquête sur les processus de politisation et de dépolitisation, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2005.

* 15 Collovald A, « Le poujadisme ou l'échec en politique », Revue d'histoire moderne et contemporaine, 1989.

* 16 Sur ce mouvement précisément voir Guionnet C, op cit.

* 17 Leymarie N, Faire de la politique « autrement » ? Enquête sur la « démotivation » des Motivées de Rennes, Mémoire IEP Rennes, 2003

* 18 Luck S, Le militantisme à Arrg ! Paris. Les limites d'un engagement pragmatique et distancié, DEA Science Politique, Paris 1, 2004 (phrase tirée p 7)

* 19 Information recueillie sur le site www.partipourladecroissance.net

* 20 Entretien avec SM, le samedi 16 janvier 2010.

* 21 Crettiez X et Sommier I (sous la dir) La France rebelle op cit.

* 22 Il s'agit de Paul Ariès. Il est en effet chercheur en science politique (détenant un doctorat) mais aussi et surtout écrivain militant : il a écrit une vingtaine d'ouvrages sur les effets néfastes de la société de consommation (publicité, « malbouffe »), les sectes mais aussi sur la décroissance (quelques livres manifestes : Décroissance ou barbarie, éditions Golias, 2005, La Décroissance : un nouveau projet politique éditions Golias, 2008, La simplicité volontaire contre le mythe de l'abondance, Les empêcheurs de penser en rond / La Découverte, 2010)

* 23 Dubuisson-Quellier S. et Barrier J., « Protester contre le marché : du geste individuel à l'action collective. Le cas du mouvement anti-publicitaire », Revue française de science politique 2007/2, Volume 57, p. 209-237.

* 24«  Cette protestation, encore peu analysée par les sciences sociales, prend des traits fort divers, depuis le développement de modes de consommation dits engagés ou responsables (commerce éthique et équitable, défense de l'environnement, boycott, commerce local) jusqu'à la construction d'un mouvement promouvant la décroissance en passant par la dénonciation du pouvoir de certains acteurs désignés comme les principaux responsables d'une emprise de la marchandisation, qu'il s'agisse de la grande distribution des grands groupes économiques, de la publicité ou des médias » Op cit, p209

* 25 Op cit, note de bas de page n° 4 p209.

* 26 Micheletti M, Political virtue and Shopping. Individuals, consumerism and collective action, Basingstoke, Palgrave Macmillan, 2003.

* 27 Dubuisson-Quellier et Barrier J. Op cit p 234

* 28 Op cit p 211

* 29 Nous avons, en effet, tenté de nous procurer le travail de Master 2 de Sience Po de Agathe Eyriolles (Les Sens de la décroissance. Filiations et transmissions entre la France et l'Italie) sans succès.

* 30 Flipo F, « Voyage dans la galaxie décroissante », Revue Mouvements, 16 avril 2007.

* 31 Bossy S, « Le consumérisme politique : Entre actions collectives individualisées et participation politique,

quelle place pour la recherche d'alternatives à la société de consommation ? » Contribution à la section thématique 37 du Congrès FNSP 7-9 septembre 2009. P15

* 32 Guionnet C,  « « La politique autrement » à Rennes entre récurrences et réinventions » in Mobilisations électorales. Le cas des élections municipales de 2001, Presses Universitaires de France, 2005.

* 33 Quatre entretiens semi-directifs : avec AJ le 17 octobre 2009, MG le 21 décembre, TB le 13 janvier et SM le 16 janvier.

* 34 Un mail de réponse m'a prévenu qu'il fallait « prendre avec des pincettes » (mots de Michel Lepesant) certains militants (février 2010)

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