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Evaluation de la pression anthropique et son impact sur la faune dans les zone d'intérêt cynégétique au tour du parc national de la Bénoué, nord Cameroun

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par Edouard TAGUEGUIM
université de Liège Belgique - Master Complémentaire  2010
  

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5.3. Résultats des transects
5.3.1. Activités humaines

Extraction du miel : Deux principales techniques d'exploitation sont observées sur le terrain. La première consiste à abattre les arbres hôtes des abeilles (Uapaca togolinsis, Daniellia oliveri, Afzelia africana, Parkia biglobosa, Lannea kerstingii) et à les coucher sur le sol avant l'extraction du miel. La deuxième technique est utilisée si la ruche est basse : le diamètre du trou est augmenté sans abattre l'arbre. Cette activité est d'une faible importance car son IKA est de 0,002.

L'orpaillage : L'extraction se passe dans les cours d'eau, elle consiste à creuser les berges ou les lits et extraire un mélange de poudre qui se lave intensément pour avoir la poudre d'or. Cette activité se mélange avec la pêche. Le nombre d'observation était de l'ordre de 8 cas pour 1000 km parcouru.

Le braconnage : Plusieurs signes ont été rencontrés notamment les pièges, les fils en aciers, les campements actifs ou abandonnés, les trophées abandonnés, les empreintes et même les braconniers saisis. Il faut signaler que toutes les autres activités concourent au braconnage, car l'éleveur ou l'orpailleur peut avoir recourt aux animaux sauvages pour son alimentation. Le braconnage se présente comme l'une des activités les plus importantes avec un taux de rencontre de 14 signes pour 100 km de distance parcourue. Les figures 7 et 8 représentent les pièges, fusils et la viande boucanée saisis des mains des braconniers. Ces objets de chasse témoignent une forte pression du braconnage dans la zone.

Figure 7 : Armes locales utilisés par les braconniers

Figure 8 : Viande boucanée saisie des mains des braconniers

La coupe de bois : Les besoins en bois d'une population accrue (bois de chauffage ou de construction) accentuent les effets de destruction de la savane. La coupe de bois se pratique plus dans les zones proches des villages et dans les zones de culture. Au fur et à mesure qu'on s'éloigne les signes de coupe deviennent rares. On rencontre des souches d'arbres abattus. Les espèces abattues sont du bois de bonne qualité utilisé pour les constructions. La valeur d'IKA pour cette activité est de 1 coupe de bois pour 100 km de transect parcouru.

Action pastorale : La zone est recouverte d'une végétation luxuriante qui constitue un fourrage abondant et de qualité. A partir du couloir de transhumance qui n'est pas loin de la route nationale, les éleveurs nomades y accèdent. Lors du parcours des transects plusieurs signes ont été observés dans la zone : les arbres émondés et des troupeaux de bétail rencontrés dans la réserve (figure 9). Le piétinement intense des cheptels rend le sol compact et empêche la régénération. Cette situation a évidemment des conséquences sur la faune qui doit subir les perturbations perpétrées par le bétail et les humains. La pression pastorale présente un IKA assez élevé de l'ordre de 0,18.

Figure 9: pacage du bétail dans les aires protégées

Les feux de brousse : Les feux de brousse sont un phénomène des savanes de toute la région du nord. En général les feux de brousses sont allumés par l'homme (éleveur, chasseur) pour les raisons suivantes : le nettoyage des tapis herbacés pour faciliter l'accès aux jeunes repousses, l'amélioration des pâturages par l'élimination des arbustes, l'ouverture de la végétation pour la chasse et l'utilisation du feu pour chasser. Les effets des feux sont énormes via la perte du fourrage tandis que la faune est directement brulée. Nous pouvons signaler qu'il y a trois types de feu de brousse : le feu précoce, le feu de pleine saison et le feu tardif. Le plus destructif est le feu tardif qui peut parcourir des dizaines de kilomètre et parait être le plus utilisé par les détracteurs (figure 10).

Figure 10: Feu de brousse tardif dans la zone

Tableau VIII : Taux de rencontre des différentes activités humaines dans la zone

Type de pression

IKA

Braconnage

0.140

Activités pastorale

0.180

Champs de culture

0.025

Coupe de bois

0.010

Extraction du miel

0.002

Orpaillage

0.008

La pression pastorale et la pression de braconnage sont les plus intenses dans la zone de brousse. L'activité agricole est peu représentée dans les zones éloignées des villages. En générale, les champs sont regroupés pour faciliter la surveillance pendant la période de maturité agricole, période pendant laquelle les primates détruisent les cultures. Pour les activités de coupe de bois, d'extraction du miel et d'orpaillage, leur densité est faible mais contribue à la perturbation de l'habitat faunique.

La carte établie par le WWF (figure 12) montre une extension importante des pressions anthropiques. De nombreuses traces d'activités illégales sont signalées et ont été regroupées en zones :

Une zone à forte pression anthropique au Sud-Est de la ZIC 5 et au Centre de la ZIC 1, le long de la route nationale reliant Ngaoundéré à Garoua. C'est la zone de concentration des champs de culture et des activités pastorales. L'agriculture est l'activité la plus importante dans cette zone. Des nouvelles habitations sont installées. Ce sont des migrants venant de l'extrême nord, ils se regroupent en quartiers séparés des autochtones. D'autre part, la pénétration des ZICs par les cheptels domestiques

est également notée. Elle se fait à partir du couloir de transhumance. Les pasteurs profitent pour séjourner quelques jours dans les ZICs. Aucun campement d'éleveurs n'a été observé dans la zone. Une zone à pression moyenne située sur la partie Nord- Ouest de la ZIC 5 et la partie Est de la ZIC1. Ce sont les traces des braconniers qui sont les plus notées. Deux campements ont été observés. Autour de ces campements très peu d'observations d'animaux ont été faites. Ce sont les braconniers venus des villages Gamba et Sakjé qui y sévissent. Ils profitent de l'éloignement par rapport à la route nationale pour s'installer.

Une grande partie de la ZIC 5 ne subit presque pas de pression humaine, il s'agit du Sud- Ouest et Ouest en limite avec la zone de chasse communautaire Doupa et les ZIC 16 et 18. Dans ces zones, le réseau de pistes est dense et facilite les actions de surveillance menées par les gestionnaires.

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