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Evaluation de la pression anthropique et son impact sur la faune dans les zone d'intérêt cynégétique au tour du parc national de la Bénoué, nord Cameroun

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par Edouard TAGUEGUIM
université de Liège Belgique - Master Complémentaire  2010
  

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6.4. Action du braconnage

Les populations ont été très méfiantes lors des enquêtes sur la question concernant la chasse. Cette méfiance est due au fait qu'elles sont souvent menacées et taxées de braconniers. Cependant, les signes de braconnage et les résultats antérieurs confirment que le braconnage a pris de l'ampleur dans la zone, qu'il soit d'origine interne (en complément de revenus pour des pisteurs et des employés insuffisamment payés par les ZICs) ou d'origine externe (braconniers d'origine diverse au service de marchands de gibier qui approvisionnent le marché à Ngaoundéré, Garoua et même Yaoundé) (Hassan, 1998).

D'après plusieurs auteurs (Hassan, 1998, DRFFN, 2008) cette activité illégale s'effectue avec des moyens disparates : pièges divers, armes de traite ou de fabrication artisanale, fusils modernes de chasse, armes de guerre, empoisonnement des points d'eau à l'aide des produits chimiques très toxiques (soit des intrants agricoles tels les pesticides et herbicides, soit insecticides à large spectre et à grande rémanence) soit même des plantes vénéneuses.

6.5. Impact sur la faune

En référence aux travaux antérieurs dans la zone d'étude, la tendance des densités est en général à la décroissance pour la plupart des espèces, à l'exception des primates et de quelques petites antilopes de moindre importance pour la chasse sportive. Il est toujours démontré que la pression de chasse sportive (dans les ZICs) et du braconnage (Hassan, 1998) constituent toujours un danger pour la conservation des ZICs.

L'état actuel de la diversité spécifique est globalement peu stable sur l'ensemble des ZICs. Par contre, les données de recensement présentant l'évolution des effectifs publiées par Donfack et al (2004) et Bene et al (2006) signalent respectivement 35 et 29 espèces tandis que notre étude n'en recense plus que 26. Il est important de noter que le dénombrement n'a pas été fait dans les mêmes conditions par rapport aux travaux antérieurs, ce qui pourrait influencer les données sur les effectifs. A partir des résultats obtenus, il est légitime de formuler des inquiétudes à l'égard de la grande faune des ZICs.

Ce sont les grands mammifères qui sont les plus en danger, parce qu'ils sont les premiers visés par la chasse sportive pour leur trophées et par les braconniers pour la quantité de viande produite. Ils subissent une réduction continue de leurs effectifs depuis de nombreuses années. Ainsi, beaucoup se

trouvent aujourd'hui dans une situation très précaire (élan de derby, girafe, damalisque) qui en l'absence de revirements, risque fort de les mener progressivement vers l'extinction.

Nombreux sont ceux qui ne subsistent plus que dans les Parcs et leur nombre est très réduit dans les ZICs ; c'est le cas par exemple du lion, de la panthère et de la girafe. D'après l'étude menée par Donfack et al (2004) le rhinocéros aurait disparu de la région. Ainsi, selon Djimadoum (1998), les aires protégées deviennent, toutes proportions gardées, de véritables îlots de conservation de la faune dans un océan de dégradation des ressources naturelles.

La petite faune et les primates (porc épic, babouin, patas, singe vert), par contre, résistent relativement bien à l'emprise humaine et à la dégradation des habitats. Certaines espèces peuvent même proliférer dans les terroirs agricoles, trouvant dans les champs et les jachères un habitat favorable dans lequel ils peuvent prospérer. Ces espèces sont moins chassées par les chasseurs sportifs qui ne trouvent aucun intérêt sur ces derniers, par les braconniers qui visent les animaux pouvant leur fournir plusieurs centaines de kilogrammes de viande et par la communauté musulmane qui ne consomme pas la viande des primates.

Selon les travaux de Tagueguim (1999), nous pouvons dire que la pression anthropique a augmenté dans la zone car les populations vont plus loin des villages pour se ravitailler en bois de bonne qualité et pour rencontrer certaines espèces animales qui ont disparu dans les zones proches des villages. Cela montre que la population de certaines espèces a diminué à cause de la fragmentation de leur habitat et de la surexploitation. De plus, la population locale a beaucoup augmenté à cause de l'immigration de l'extrême nord vers le nord à la recherche des terres fertiles. Au fur et à mesure que la population augmente, la pression sur les ressources devient de plus en plus importante. Enfin, le front cotonnier a provoqué de nombreux changements dans la zone, dont l'accès facile dans les villages, favorisant le transport du gibier et du bois de chauffage vers les marchés extérieurs.

Le système de gestion serait un facteur non négligeable qui amène les populations à faires pression sur les ZIC.

D'après les études menées par Tsakem (2008), la cogestion n'a pas d'effet positif sur la gestion de la faune. Il ressort de ces études que les populations de la ZIC 1, dite de cogestion, partagent seulement les taxes de location qui représentent moins de 10% des recettes, les autres taxes étant versées dans le trésor public. Dans la pratique, les deux parties ne gèrent pas ensemble les safaris.

Dans la ZIC 5 affermée, les populations reçoivent 10% des taxes de location de la zone qui s'élèvent à moins de 1 million de franc de la communauté française d'Afrique (fcfa) chaque année. Cela suppose que les populations ne sont pas du tout impliquées dans la gestion des ressources qui les entourent, ce qui semble les motiver au défrichement anarchique et au braconnage démentiel.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand