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Chroniqueur culturel à  la télévision : un journalisme de marque

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par Benjamin Walter
CELSA - Paris IV Sorbonne - Master 1 Journalisme 2010
  

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2) Le plateau télévisé comme club des marques

Le marché des marques de chroniqueurs culturels est donc oligopolistique. Quelques vendeurs, face à une multitude d'acheteurs. En revenant à notre idée que les chroniqueurs culturels sont interchangeables, le fait est qu'ils sont surtout un cercle restreint. Ils forment donc un club avec toute la connotation élitiste que possède le mot. En effet, depuis les clubs sportifs jusqu'aux boîtes de nuit, en passant par les clubs mondains, il y a toujours cette idée d'une sélection à l'entrée. Il y a aussi sélection des marques de chroniqueurs à la télévision par les émissions.

Le Cercle est d'ailleurs le titre de l'émission de cinéma qui pousse ce constat de club le plus loin. Dans le Cercle, les critiques se font face autour d'une table, ambiance tamisée. Les spectateurs sont eux dans des gradins, derrière un muret. Les critiques se font face et surtout « jouent » ensemble dans la mesure où la table est une table de poker. Le bluff d'un chroniqueur fait donc partie du jeu.

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47 Le Cercle (Canal +) : émission du 11 juin 2010

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Il y a surtout dans Le Cercle une mise en scène qui rappelle l'époque de la prohibition et de clubs tels que l'on peut en voir dans les films noirs américains des années 40. Cette architecture visuelle, ce topos bien précis, va de pair avec ce qui est le discours élitiste revendiqué du film : ne seront présents que les marques jusqu'au-boutistes de la critique.

Ce sont les mêmes marques que l'on retrouve entre Ça balance à Paris49, Starmag50 et Le cercle, les trois seules émissions constituées uniquement de chroniqueurs. Ce que relève Christophe Ono-ditBio : « On a l'impression de voir un peu les même noms partout. D'ailleurs c'est peut-être un peu préjudiciable. »51 Ainsi, les chroniqueurs Thierry Cheze, Eric Naulleau, Mazarine Pingeot et Virginie de Clausade ont longtemps partagé leur temps entre les émissions de Paris Première et TPS Star, étant présent sur les deux plateaux dans la même semaine. Dans Ça balance à Paris aussi la disposition des chroniqueurs est révélatrice : en petit comité, dans une pièce ressemblant à un salon. Chacun prend place sur un cube. Chacun est ici chez lui. Ce sont les signes d'un entre-soi évident.

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48 Le Cercle (Canal +) : émission du 11 juin 2010

49 Emission diffusée sur Paris Première le samedi à 17h40 et présentée par Pierre Lescure.

50 Emission quotidienne diffusée sur TPS Star à 19h40 et présentée par Eric Naulleau et Valérie Amarou.

51 Cf annexe 1, entretien avec Christophe Ono-dit-Bio, pp 41-42.

52 Ça balance à Paris (Paris Première) : émission du 17 avril 2010

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Dans le cas du Cercle comme dans celui de Ça balance à Paris, les marques-chroniqueurs sont choisis afin de s'intégrer au mieux à l'esprit original de ces émissions, à savoir se poser en dernier lieu de critique argumentée des oeuvres. Ainsi, à l'entrée d'un club, il y a sélection, selon l'esprit de l'émission. Du club de marques de critiques jusqu'au-boutistes au théâtre de marques de polémistes, il n'y a qu'un pas, comme le rappelle Camille Brachet :

« Ça balance à Paris est une émission très appréciée des professionnels [comme le raconte la manageuse d'un chanteur] : les propos tenus sont argumentés, les chroniqueurs ont chacun une légitimité dans leur domaine, et il n'y a jamais d'attaque personelle. En effet, On n'est pas couché est perçue comme une émission polémique ».54

53 Ça balance à Paris (Paris Première) : émission du 17 avril 2010

54 BRACHET Camille, Peut-on penser à la télévision, la culture sur un plateau, coll. INA, Paris, 2010, p51.

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