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Le littoral ivoirien face aux risques naturels

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par Souleymane DIABAGATE
Université de Cocody - Abidjan - DEA 2008
  

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UFR SHS

Sciences de l'Homme et de la Société

Rapport de Séminaire de DEA

OPTION : ENVIRONNEMENT

Le littoral Ivoirien face aux risques naturels

Présenté par :

Souleymane DIABAGATÉ

Institut de Géographie Tropicale (IGT)
ds_adsl2005@yahoo.fr / (+225) 05 11 72 36
14 Bp 2038 Abidjan 14

2

SOMMAIRE

,INTRODUCTION........................................................................3« « « « « « « « « « « « « « « « « « « « «
PROBLÉMATIQUE.....................................................................5

PARTIE I : PRESENTATION DU LITTORAL IVOIRIEN....................6

Chapitre 1 :A$ \SeFt\ ASK \IDI\«««««««««««««««««««..7 Chapitre 2 :A$ \SIFt\ AKuP acy«««««««««««««««..««««..8

PARTIE II : RISQUES NATURELS SUR LE LITTORAL IVOIRIEN :
TYPES, MANIFESTATIONS, CAUSES ET CONSÉQUENCES
ÉVENTUELLES.........................................................................12

Chapitre 1 : Les phénomènes naturels et leurs manifestations sur le littoral ivoirien 12

Chapitre 2 : Causes et conséquences éventuelles«««««««««««....16

PARTIE III : DISPOSITIONS POUR REDUIRE LES IMPACTS DES
RISQUES NATURELS................................................................19

Chapitre 1 : Dispositions prises par l1\ ASRSMIRIRc\ AUACI\ AOtREPV\«««.I«19
Chapitre 2 : méthodes préventives CI\ AE1\1Ne\ AcatIEFI\««««««««..«21

CONCLUSION GÉNÉRALE.........................................................22 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES...........................................23« « « « « « « « « « « «

INTRODUCTION

Défini comme la probabilité qu'à un évènement, ici lié à la nature à provoquer des dommages (Olivier Dollfus et Robert D'Ercol 1994 et 1996), les risques naturels et leurs manifestations sont devenus une preoccupation pour de nombreuses societes (Kassi, 2003).

~ l'echelle mondiale, on estime jà 6% par an le taux d'accroissement des dommages lies aux catastrophes naturelles. Ces catastrophes touchent particulièrement les zones littorales, faisant de nombreux degâts. L'importance des degâts s'explique par le fait que ces zones sont les plus peuplées et les plus economiques du monde. On rencontre de nombreuses activites à ces endroits.

La zone côtière est un espace complexe et vulnerable, siège de multiples activites humaines où interviennent des evènements meteo-marins parfois paroxysmaux ; ces deux éléments combinés étant à l'origine des risques d'origine naturelle et anthropique (Robin et al. 2004) dont les conséquences sont souvent incalculables. Ainsi, la zone côtière fait-elle l'objet d'une attention croissante depuis les années 1970, qui s'exprime globalement par le concept international de gestion integre de la zone côtière (Gourmelon et al. 2006). Ce concept se décrit comme le besoin d'agir collectivement sur les processus naturels et anthropiques susceptibles de menacer le maintien durable de la qualité de l'environnement littoral et des activités qui s'y déroulent.

En 1992, la seconde Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Developpement (CNUED, Rio) met l'accent sur la dimension planétaire de nombreux phénomènes écologiques et sur la nécessité d'en accroître la connaissance, d'améliorer la gestion des ressources et d'assurer la protection de l'environnement notamment contre les risques naturels sur les zones côtières.

Les zones côtières particulièrement celles des pays du Sud sont presentees comme des secteurs extrêmement sensibles, caracterises par un accroissement rapide de la population provoquant des mutations territoriales de grande ampleur à l'origine de dégradation environnementale.

Le littoral Ivoirien connait cette sensibilite. En effet, le littoral ivoirien connait des problèmes environnementaux majeurs. Il s'agit des problèmes de deforestation, de degradation des sols, d'eutrophisation, d'envasement, de pollution urbaine. T cela, s'ajoutent les risques naturels. Le littoral ivoirien subit

4

les tsunamis et l'élévation du niveau de la mer. Ces phénomènes sont devenus une préoccupation au niveau du littoral ivoirien. Les risques naturels sont la cause dominante de la disparité de beaucoup d'écosystèmes et d'habitats, des récifs côtiers ainsi que de la biodiversité qui constitue un patrimoine naturel et écologique très important.

sur le littoral ivoirien montre ~t il le bien fondé des études sur ces phénomènes

et leurs dommages. C'est à ce sujet qu'un séminaire fut organisé à la bibliothèque de l'institut de géographie tropicale le vendredi 12 Septembre 2008 à 9h.

d'aborder dans ce séminaire est le fruit de la réflexion des enseignants émérites c'est-à-dire le Professeur ATTA Koffi et des Docteurs ALLA Della et DOBÉ Lobognon que nous remercions infiniment.

5

PROBLÉMATIQUE

Le réchauffement climatique et la dégradation de l'environnement côtier sont des problèmes qui se posent à l'échelle mondiale (Hauhouot, 2000).

En Afrique, les façades marines des États du Golfe de Guinée sont déstabilisées par le recul des côtes littorales sous l'impulsion des changements climatiques (ATTA, 2008).

La Côte d'ivoire n'est pas épargnée par ces phénomènes naturels. Le réchauffement global de la planète représente une menace grave en Côte d'ivoire.

En effet, le littoral ivoirien est menacé par de nombreux risques naturels. Les dommages générés sont souvent considérables : des mutations socioéconomiques très difficiles, des destructions d'infrastructures diverses. L'effet économique accompagne ces phénomènes et affecte négativement les populations.

Alors, il est donc important de savoir quels sont les risques naturels sur le littoral ivoirien et leur impact ?

En d'autres termes, il s'agit de trouver des réponses aux interrogations suivantes :

Quels sont les risques naturels sur le littoral ivoirien ?

Comment se manifestent-ils ?

Quelle est l'ampleur de cette situation ?

Comment y remédier ?

Ces différentes interrogations seront les centres d'intér~ts de notre étude.

PARTIE I : PRESENTATION DU LITTORAL IVOIRIEN

Au niveau de cette partie, il s'agit de présenter l'aspect physique à travers la situation géographique, le relief, la morphologique, la géologie et le paysage.

Quant à l'aspect humain, il présente la population du littoral, les activités économiques et les infrastructures présentes.

Chapitre 1 : Aspects physiques

Il s'agit de présenter les caractéristiques physiques du littoral. Situation géographique

Le littoral ivoirien est délimité par les Latitudes 4° et 5°30 Nord et Longitudes 2°25 et 7°30 Ouest. Il est limité au Nord par la côtière à l'Ouest d'Abidjan et à l'Est par la route de Noé contournant la ville d'Alépé. Le littoral ivoirien couvre une superficie de 23 253 km2 soit 7% de la superficie de la Côte d'ivoire pour 566 km de long (Livre Blanc du Littoral Ivoirien, 2004).

Le littoral ivoirien s'étire du Cap de palmes (Libéria) dans l'Ouest au Cap des Trois Pointes (Ghana) à l'Est (Figure 1).

Figure 1 : Le littoral Ivoirien.

Le découpage administratif du littoral comporte 4 régions, 12 départements, 20 sous-préfectures, 18 communes à l'exception des 10 d'Abidjan et 240 localités (villes et villages) (Livre Blanc du Littoral Ivoirien, 2004).

Morphologie du littoral

La zone côtière est une plaine basse souvent marécageuse. Elle s'accroît vers l'Est en développant un vaste système de lagunes. Le profil topographique du littoral ivoirien donne une orientation Ouest-Sud-Ouest / Est-Nord-Est (OSOENE).

Le littoral ivoirien peut être divisé en trois secteurs.

D'abord, le secteur Tabou-Sassandra-Fresco, caractérisé par une côte mixte, rocheuse et sablonneuse. Ce secteur, orienté à 70° en moyenne est composé de granites et de migmatites dans les falaises qui atteignent directement l'Océan.

Ensuite, vient le secteur Fresco-Vridi-Port-Boüet. Ce deuxième secteur a une orientation moyenne de 81°. Cette côte est sablonneuse et marquée par une allure rectiligne depuis Fresco mais interrompue par l'embouchure de GrandLahou et le canal artificiel de Vridi.

Et enfin, le troisième secteur part de Port-Boüet à la frontière du Ghana. Il est orienté à 101° et situé au niveau du `trou sans fond'. Ce secteur est marqué par une côte presque rectiligne.

Il faut remarquer que de Fresco à la frontière du Ghana, on rencontre sur la côte des sédiments composés de sables argileux et de sables que l'on rencontre depuis les hauts-plateaux jusqu'au plateau continental en passant par les bas-plateaux. Ce plateau continental à une surface de 12 200km2 et fournit près de 60% de la production halieutique. Il produit environ 41millions de m3 de gaz / an et connaît un trafic maritime intense (Hauhouot, 2000 ; Livre Blanc du Littoral Ivoirien, 2004).

Tableau 1 : Caractéristiques du trait de côte

7

Trait de côte

 

Caractéristiques

Longueur de la côte (km)

566

Largeur de la côte (km)

20-30

Ports

2

Pentes

Forte et variable

Drainage naturelle

Bon

8

Géologie

Comme entitee geologique, on rencontre le littoral et le plateau continental.

Le littoral est formé de migmatites, de gneiss, d'amphibolo-pyroxenites et de divers granites du Cap des Palmes à Sassandra. De Sassandra à la frontière du Ghana, le bassin sedimentaire presente une partie emergee qui represente seulement 2,5% du territoire Ivoirien (BNETD, 1989). À cet endroit, on rencontre des sediments côtiers (argileux et sableux). On y trouve egalement des granodiorites, des basaltes très peu accidente avec quelques bancs rocheux.

Les sols du littoral ivoirien sont à 65% ferralitiques et 35% hydromorphes. Les sols hydromorphes sont rencontres dans les fonds lagunaires et les fleuves (Livre Blanc du Littoral ivoirien, 2004).

Paysage

Plusieurs types de paysages sont rencontres sur le littoral ivoirien. Ainsi, des cordons dunaires, des zones rocheuses, des zones lagunaires, des forêts sont-ils rencontres de Tiapoum à Tabou.

Ce paysage constituant un patrimoine ecologique, culturel et touristique important est marqué par deux grands ensembles biogéographiques. Il s'agit d'un ensemble d'origine entropique marqué par un paysage agraire et d'un ensemble compose de formation naturelle mite par les defrichements agricoles (Hauhouot, 2000).

Ces ensembles sont marqués par l'homogénéité des plantations d'hévéa et de palmier à huile qui constitue le trait dominant du paysage le long de la côtière entre Dabou et Grand-Lahou, puis de Grand-Bereby à Tabou. Les cocoterais et les ananeraies se succèdent d'Abidjan à Tiapoum.

Les formations naturelles sont marquees par des paysages et ecosystèmes de type continental (forBts littorales, boisements littoraux, savanes littorales,...). Les ecosystèmes aquatiques et terrestres littoraux presentent une diversite biologique exceptionnelle.

Toutes ces richesses ont attire de nombreuses personnes qui pratiquent des activites diversifiees.

Chapitre 2 : Aspects humains

Ce chapitre traite des populations du littoral, des activites economiques pratiquees et des infrastructures presentes.

1. La population du littoral

La population du littoral etait de 3 504 978 habitants en 1998 (INS, 1998). Les Akans (Éhotilé, Essouma, Agni, N'zima, Gwa, Attié, Abouré, Ébriés, Alladian, Ahizi, Avikam) organisés en classe d'~ges et les Krou (Néyo, Godié, Kotrouhou, Wane, Bakwe, Kroumen) sont les groupes ethniques autochtones du littoral ivoirien.

Toutefois, le dynamisme economique de la zone, la forte mobilite spatiale de la population ivoirienne et l'immigration étrangère ont induit une mosaïque de population tant ivoirienne qu'étrangère. De ce fait, tous les grands groupes ethniques du pays sont representes. Les non ivoiriens representent 34% de la population du littoral (Livre Blanc du Littoral Ivoirien, 2004) soit 1 191 692 habitants. Cette population, à l'image de celle de la Côte d'ivoire est en majorité composée de jeunes. La répartition de la population par groupe d'ge et selon les regions administratives revèle que la region les lagunes et la region du basSassandra concentrent les proportions les plus elevees de jeunes (0 à 24 ans) et des plus actives (15 à 59 ans) (RGPH, 1998).

Cette population cosmopolite pratique diverses activites.

2. Les activités économiques

Le littoral ivoirien est un espace restreint d'une richesse exceptionnelle. t cet effet, plusieurs activites economiques sont pratiquees ou rencontrees. Les principales activites sont : le transport, les agro-industries, la pêche, le tourisme, l'exploitation de l'énergie et des mines et l'agriculture.


· Les transports

Les transports sont possibles grkce aux ports d'Abidjan et de San-Pedro qui constituent les poumons de l'économie ivoirienne. Le Port Autonome d'Abidjan (PAA) traite près de 90% des echanges du pays et son trafic global se maintien au-dessus de 15 000 000 t depuis 1998 (Livre Blanc du Littoral Ivoirien, 2004).

· Les agro-industries

Les agro-industries sont une caractéristique industrielle du littoral. On rencontre des plantations de palmier à huile, d'hévéa, des cocoterais, des bananerais, des cocoterais, etc.

En 1994, la zone du littoral a fourni 77% de la production de la banane conditionnée en carton et 211 686 tonnes nettes de l'ananas à l'exportation.

· La pêche

L'une des activités importante sur le littoral ivoirien reste la pêche. Elle est pratiquée aussi bien par les ivoiriens que par les étrangers. En 1996, c'est 3 500 pirogues qui ont été dénombrées le long du littoral. En 2000, c'est 14 774 pêcheurs artisans qui travaillaient en mer et dans les lagunes (Livre Blanc du Littoral ivoirien, 2004).

La prche sur le littoral demeure l'une des principales sources de revenus des populations autochtones et allogènes. En 2000, il ya eu 79 000 tonnes de prises soit plus de 70% de la production totale nationale. Ces prises ont généré un revenu de 33 milliards de F cfa (Livre Blanc du Littoral ivoirien, 2004). Toutes les villes du littorales sont des centres de pêche.

· Le tourisme

Le littoral correspond à la zone à plus fort potentiel touristique du pays. En 1989, le Bureau Nation d'Études Techniques et de Développement (BNETD) a indiqué dans le Plan National du Développement Touristique ( PNDT) que sur environ 130 centres d'intér~t touristiques sur le territoire national, 59 sont concentrés dans la bande littorale.

Toutes les activités touristiques sont développées sur le littoral. On a des activités liées aux cultures (habitats, danses, musées, artisanats,...) à la nature (plages, pars, animaux, sites naturels, ...) aux sports et loisirs (prche sportive, randonnées diverses, ...).

· Energies et mines

C'est au niveau du littoral que se fait la production de gaz et de pétrole. Actuellement, 3 champs pétroliers et 2 champs gaziers sont en exploitation offshore et un important gisement de pétrole vient d'itre découvert au large de San-Pedro. On note aussi l'exploitation des ressources minières telles que les 10

11

matériaux de carrières (granite, calcaires coquillés,...), le sable de verrerie, le sable de lagune, etc.


· L'agriculture

Le littoral est connu pour ses grandes plantations de palmier à huile, d'ananas, de banane, d'hévéas et de cocotiers.

Ces activités permettent aux populations d'avoir des revenus importants. Les

breuses personnes.

3. Les infrastructures présentes

La zone côtière présente une concentration assez importante d'infrastructures et de sites touristiques. On a le Port Autonome d'Abidjan (PAA), le port de San-Pedro, les stations balnéaires, la cité portuaire d'Abidjan, la ville de GrandBassam classée patrimoine historique de l'humanité, la ville de Grand-Lahou pour la peche sportive, les animaux du parc d'Asagny.

On y rencontre des infrastructures hôtelières telles Valtour, les hôtels de la

Sietho, le Club Méditerranée, le Palm Beach, Akwaba, le Cabanon, la Vigie, etc.

Conclusion partielle

Le littoral est très prisé du fait de ses énormes potentialités. Cette situation a

favorisé l'installation de nombreuses personnes et activités dans cette zone. Aujourd'hui, avec le réchauffement climatique, le littoral ivoirien est exposé aux risques naturels.

PARTIE II : RISQUES NATURELS SUR LE LITTORAL IVOIRIEN : TYPES, MANIFESTATIONS, CAUSES ET CONSÉQUENCES ÉVENTUELLES

Cette partie met en évidence les risques naturels sur le littoral ivoirien, leurs manifestations, les causes et les conséquences éventuelles.

Chapitre 1 : Les phénomènes naturels et leurs manifestations sur le littoral ivoirien

Le littoral ivoirien subit 4 phénomènes naturels à savoir l'érosion côtière, les inondations, les tsunamis et l'élévation du niveau de la mer.

1. L'érosion côtiere

L'érosion côtière n'est pas spécifique à la Côte d'ivoire. C'est un phénomène qui s'inscrit dans un contexte mondial de recul des plages (ATTA, 2008). En Côte d'ivoire, elle se manifeste à plusieurs endroits du littoral. Le recul se fait entre 0 et 3mètres / an en moyenne et affecte la majeur partie de la côte sableuse (Hauhouot, 2002).

L'érosion moyenne des plages varie de 1 à 3 m/an selon les proportions suivantes :

· La section de côte Tabou-Sassandra est relativement stable avec néanmoins des points d'érosion (1 m/an au maximum) et d'accrétion (Livre Blanc du Littoral Ivoirien, 2004).

· La section de côte Sassandra-Vridi-Port-Boüet qui présente des signes inquiétants d'érosion. Le recul se fait d'environ 3 m/an.

· La section de côte Port-Boüet-Frontière du Ghana. Au niveau de cette section, le recul est estimé à 1m/an et menace les équipements touristiques (Photo 1).

13

Photo 1 : les effets de l'é

L'érosion côtière est le problème le plus important observé sur le littoral ivoirien avec des vitesses pouvant atteindre 3m/an.

2. Les inondations

Au niveau de Sassandra-Aboisso, la côte est sableuse et basse. Le relief est en dessous du niveau de la mer. La nappe phréatique n'est pas profonde. Les inondations sont fréquentes à ces endroits. Grand-Bassam est la ville la plus exposée aux inondations (Photo 2).

Photo 2 : la menace des inondations à Grand-Bassam est permanente

3. Les tsunamis

Les côtes ivoiriennes ne sont pas épargnées de ce phénomène. En Mai 2007, un tsunami avait été détecté au large des côtes ivoiriennes faisant de nombreux dégâts (Photos 3 et 4).

Lorsqu'il ya un tsunami, l'eau bascule à des vitesses grandioses et inondent les côtes basses.

Photo 3 et 4 : De nombreux habitats détruits par un tsunami à Port-Boüet

15

4. L'élévation du niveau de la mer

L'élévation du niveau de la mer est liée au réchauffement climatique suite à la fonte des calottes glacières. Cette élévation du niveau de la mer entraîne aussi des inondations. Si le niveau d'eau de la mer augmente de 1 mètre, les zones situées à 5 mètres de hauteur sont inondées. La ville d'Abidjan se trouve sur une zone basse. A en croire les experts, elle serait inondée en 2070.

Il faut noter aussi que l'élévation du niveau de la mer accélère l'érosion des côtes et menace les habitats au bord de la mer (Photo 5).

Photo 5 : les populations littorales sont menacées par la houle

Le littoral ivoirien est donc exposé à ces risques naturels dont les causes sont nombreuses et les conséquences multiples.

Chapitre 2 : Causes et les conséquences des risques naturels

D'une part, il s'agit de connaître les causes des risques naturels sur le littoral ivoirien et d'autre part les conséquences éventuelles.

1. Les causes des risques naturels

La dynamique littorale a plusieurs causes dont l'action des vagues, les glissements de terrain, l'élévation du niveau de la mer. Les facteurs naturels sont donc nombreux. Mais l'homme intervient sur l'environnement naturel par la construction de barrages sur les rivières qui assuraient l'approvisionnement sédimentaire du littoral. Les causes d'origines humaines portent également sur l'extraction de sable marin, l'extraction de fluides dans les gisements et réservoirs côtiers, la destruction des mangroves et la construction d'ouvrages

de génie civil qui perturbent le transit sédimentaire (Livre Blanc du Littoral Ivoirien, 2004). Aussi, faut il ajouter à ces causes, la pression démographique sur le littoral, l'intensification des activités économiques sur la bande du littoral, le mitage des écosystèmes, l'occupation anarchique des espaces, la crise foncière et le développement incontrôlé de l'urbanisation.

Les facteurs expliquant cette situation sont nombreux. On a l'absence d'une véritable politique de gestion durable du littoral, le manque d'outils spécifiques pour promouvoir une politique de gestion intégrée et durable du littoral. Il ya aussi le faible niveau de priorité que les acteurs institutionnels et les gestionnaires accordent au littoral et l'absence de comportements citoyens (Hauhouot, 2000 ; Livre Blanc du Littoral Ivoirien, 2004). Tous ces facteurs ont

donc renforcé l'impact des forces naturelles et ont fait de la zone côtière une zone névralgique subissant de plus en plus les conséquences de l'élévation du niveau de la mer (Tableau 2).

Facteurs

Caractéristiques
1=sévère ; 2=modéré ; 3=faible ;
4=non

Activité volcanique

4

Activité sismique

3

Inondation

2

Tempête, typhons, tsunamis

3

Éboulement

3

Érosion côtière

1

Élévation du niveau de la mer

3

 

Source : BNETD, 1989

2. Les conséquences éventuelles

17

Tous ces effets auront des conséquences désastreuses au plan écologique, sur les plans d'eau, au plan socio-économique. Ces risques naturels entraîneront une modification du littoral.

· Au plan écologique

L'élévation du niveau de la mer va amplifier l'érosion côtière, entraîner une multiplication des inondations sur la côte ivoirienne. Les eaux vont envahir exagérément les mangroves, les marécages ainsi que toutes les terres arables de la zone côtière. L'élévation du niveau de la mer provoquera un changement des régimes hydrologiques des fleuves et un accroissement du transit sédimentaire. Cette situation aura un impact sur les pêcheries, les trafics maritimes, les activités récréatives et la diversité biologique.

· Sur les plans d'eau

Une multiplication des risques naturels sur les côtes ivoiriennes entrainera une modification des plans d'eau lagunaire. Le cordon littoral sera submergé et communiquera directement avec les lagunes aux environs des côtes. Les canaux d'Assinie et de Vridi se trouveront sous le niveau de la mer. Cette conséquence sera perceptible également au niveau des étangs piscicoles dont la qualité des eaux s'en trouverait affectée.

· Au plan socio-économique

Au plan socio-économique, les populations du littorales, l'agriculture des zones côtières, les voies de communication et les infrastructures subiront d'énormes dég1ts. Si le niveau d'eau de la mer augmente de 1 mètre, c'est 54 km2 de terre qui sera inondée et mettrait en péril toute la zone côtière et ses ressources. Les risques naturels sur les côtes ivoiriennes mettent en danger 4 millions de personnes qu'il faudra déplacer (ALLA, 2008) et menacent de gros intérêts touristiques (ATTA, 2008).

Tableau 3 : les populations vulnérables à l'élévation du niveau de la mer

Élévation du

niveau de la mer

0,5 m

1m

2m

Population concernée

(milliers d'hbts)

1475

980-2455

1035-3490

% population

totale

0,11

0,18

0,24

Source : MINEF, 2001

L'agriculture côtière subira d'énormes déglts. Les plantations seront détruites. Au niveau des voies de communication, c'est environ 1000km de routes bitumées, de pistes et de ponts dans la région d'Abidjan et des régions à l'Est d'Abidjan sont appelées à disparaître.

Les infrastructures touristiques subiront des pertes énormes. Le BNETD évalue à 2 355 milliards de Fcfa l'ensemble des pertes qu'occasionneront les conséquences des changements climatiques en Côte d'ivoire (Tableau 4).

Tableau 4 : Estimation des pertes dû au réchauffement climatique

Scénarii (m)

Surfaces perdues
(km2)

Valeur (milliards
Fcfa)

0,5

471

2 355

1

924

4 620

2

1350

6 750

Source : MINEF, 2001

Conclusion partielle

Aujourd'hui, la menace des risques naturels en Côte d'ivoire est réelle et permanente. Le littoral est la zone la plus exposée et le principal pôle économique du pays à cause des ports d'Abidjan et de San-Pedro.

Il convient donc de prendre des dispositions pour prévenir des risques ou réduire leurs impacts.

PARTIE III : DISPOSITIONS POUR REDUIRE LES IMPACTS DES RISQUES NATURELS

Des dispositions sont prises aussi bien par les populations que par les autorités. Chapitre 1 : les dispositions prises par les populations et les autorités

1. Les populations

Les conséquences du réchauffement climatique se font sentir sur les côtes ivoiriennes. Les déglts sont visibles. t Assoindé, les populations s'organisent tout le long du littoral. On remplit des sacs de sable pour protéger les installations hôtelières et les bungalows. Au niveau de « Cokie Plage a», c'est plus de 700 sacs de sable qui sont entreposés pour lutter contre l'érosion. C'est la même stratégie de lutte sur tout le long du littoral. À certains endroits, des murs sont dressés pour réduire les effets de la houle.

Cependant, ces stratégies de lutte contre l'érosion ne sont pas efficaces car la mer est très agitée et les déportations de vagues vers les terres sont de plus en plus amplifiées. Ces méthodes de protection ne sont donc pas efficaces à long terme.

2. Les autorités

L'érosion côtière prend de plus en plus de l'ampleur. Mme les installations industrielles sont menacées (Photo 6).

19

Photo 6 : les oléoducs des sociétés pétrolières sont P 1-11B1iNSBUI'iIRUI11

Au niveau des autorités, c'est le système d'enrochement qui est utilisé pour lutter contre l'érosion. Des roches sont disposées en de nombreux endroits pour réduire les effets de la houle (Photo 7).

Photo 7 : Des EGENEe LlEMSIALXAtteLIERntLHOéLRUNn

Dans l'ensemble, les solutions apportées par les populations et les autorités sont insuffisantes et ne permettent pas de maîtriser ces phénomènes. Car l'homme reste impuissant face à la nature (ATTA, 2008).

I faut donc une approche de gestion intégrée du littoral ivoirien qui prenne en compte la sensibilité du littoral en vue de prévenir les risques naturels. Les méthodes de prévention des risques sont donc plus adaptées.

21

Chapitre 2 : les méthodes préventives des risques naturels

La gestion durable du littoral est un objectif dont la réalisation s'inscrit dans la
durée car il nécessite des efforts constants. Pour cela, il importe donc de mettre

en place des méthodes structurelles de protection côtière.

Les méthodes structurelles de protection côtière sont au nombre de trois.

D'abord, on a les méthodes de protections passives. Ces méthodes visent à construire longitudinalement sur le rivage des ouvrages de protection contre la
houle. Cependant, cette méthode n'est pas adaptée pour les littoraux meubles ou en déséquilibre sédimentaire.

Ensuite, on a les méthodes de protection active. Les méthodes de protection

active agissent sur les caractéristiques de la houle. Il s'agit des épis, des briselames, ... .Ces méthodes permettent de capter et de retenir des stocks mobiles de sédiments sur le littoral et luttent efficacement contre l'érosion côtière.

Et enfin, on a les méthodes de restauration. Ces méthodes permettent de rétablir des déséquilibres détruits par l'homme ou de renforcer la stabilité des systèmes naturels. Ces méthodes concernent trois types de faciès littoraux à

savoir les falaises érodables, les dunes et les marais maritimes.

Conclusion partielle

la gestion et de la protection du littoral doivent agir maintenant en mettant en

place des méthodes pour atténuer l'impact ou prévenir ces risques.

Toutes ces méthodes passent par la mise en place et le suivi de l'information d'un système d'information géographique au niveau du littoral.

CONCLUSION GENERALE

Le réchauffement global de la planète représente une menace grave pour la Côte d'ivoire. Il faut à cet effet de mettre en oeuvre des mesures urgentes. Ces mesures concernent le cadre institutionnel et réglementaire, la planification et la gestion du littoral, la préservation de la bande du littoral.

Il faut donc :

· Etablir un organisme de protection et d'aménagement du littoral ;

· Renforcer les capacités des collectivités territoriales ;

· Adopter une Loi spécifique à l'aménagement et à la protection du littoral ;

· Maîtriser et gérer l'accès au foncier ;

· Elaborer des plans types d'aménagements des sites à fort potentiel touristique ;

· Soutenir la pisciculture, l'élevage et l'arboriculture dans les zones ou la pression sur les ressources est très forte ;

· Promouvoir la création la d'une aire protégée marine et lagunaire ;

· Informer, éduquer et sensibiliser les populations côtières sur la gestion de l'espace du littoral ;

· Associer les populations à la prise de décision ;

· Mettre en place un SIG pour la gestion de la bande du littoral.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

·

23

ATTA K. 2008. La politique de l'environnement en Côte d'ivoire.54p.

· Gourmelon et al. 2006. Contraintes d'utilisation des technologies de l'information Géographique pour la gestion intégrée des zones côtières en Afrique.

· Hauhouot C. 2000. Analyse et cartographie de la dynamique du
littoral et des risques côtiers en Côte d'ivoire. Thèse .IGT.300p.

· Kassi P. 2003. Site urbain, assainissement et risques naturels à Grand-Bassam. Mémoire de Maîtrise. IGT.

· Ministère de l'Environnement. 2004. Livre Blanc du Littoral Ivoirien.46p

· PNUE. L'érosion côtière en Afrique de l'Ouest. 96p






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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite