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Relation investissement-épargne privée en RDC

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par Franchement MUHINDO KAYITENGA
UNIGOM - Licence 2010
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE GOMA

« UNIGOM»

B.P. 204 GOMA

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

RELATION INVESTISSEMENT -EPARGNE PRIVEE

En RDC

Par :

Franchement MUHINDO KAYITENGA

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme de Licencié en Science de Gestion.

Option  : Gestion Financière

Directeur  : Prof. KISANGANI ENDANDA

Encadreur : Ass. NIYOYITA SEBIGUNDA François

Année Académique 2010 - 2011

A mes chers parents Dieudonné KAYITENGA et Rode MBAKANIAKI pour le don de la vie, l'encadrement, les sacrifices consentis qui nous alignent au rang des intellectuels ; pour une bonne éducation morale et spirituelle et pour avoir supporté nos caprices depuis l'enfance jusqu'à ce jour. Voici en ce jour le fruit de vos sacrifices.

A tous les membres de la famille.

Je dédie ce travail.

REMERCIEMENTS

Nous rendons grâce au Seigneur Dieu Tout Puissant qui par sa grâce et son amour immense ne se lasse de nous prendre en charge malgré nos insuffisances depuis l'enfance jusqu'à ce niveau d'étude.

Il fallait par moment tomber, mais toujours soutenu par le bon sens et la bonne volonté de beaucoup d'entre nous.

Au terme de ce travail de mémoire, nous avons le réel plaisir d'exprimer notre profonde gratitude à tous ceux qui ont participé directement ou indirectement à la construction de cet édifice.

Sur ce, nous saisissons aussi cette opportunité pour remercier profondément nos parents Dieudonné KAYITENGA et Rode MBAKANIAKI qu'ils trouvent à travers ces lignes notre gratitude pour le soutien apporté à l'accomplissement de cette oeuvre.

Nous adressons notre reconnaissance ainsi que gratitude aux autorités académiques de l'UNIGOM notamment au Vice Doyen de la faculté des Sciences Economique le CT Paul SENZIRA ainsi qu'à tous les assistants de la dite faculté pour nous avoir servi de modèle dans la vie académique.

Nous exprimons notre gratitude au Professeur KISANGANI ENDANDA pour sa bonne volonté d'accepter la direction de ce travail.

Qu'il nous soit permis d'adresser nos remerciements particuliers à l'endroit de l'assistant François NIYOYITA qui malgré ses multiples occupations a daigné accepter de guider ce travail sans relâche jusqu'au port désiré.

Nous exprimons notre gratitude à tous nos frères et soeurs, Oncle et tante, PRISCA, Nadine, Eugène, Festus, Elias, Clovis, Lourde, Divine, Baby, Rodrigue, Wassy, Gentille, Deborah, Dorcas, Rostand, Eugène, pour leur soutien matériel.

Que les camarades de lutte, Bruce, Augustin, Ezéchiel, Luc, Alain, Thierry, Jackson, Julson, Pacheco trouvent à travers ces lignes notre gratitude pour la vie d'ensemble.

Notre gratitude est grande à l'égard de Bosco MUSHAGE, Didier KITOKO, Sem, Clovis, Barady, Bola, Flamant, Trafic, Claudine, Placide, Alvine, Thierry, Judy. Nous ne saurions terminer notre rédaction sans pour autant dire merci à Guershom KASAÏ, Laurene et Nelson pour la tendresse et la grande affection dont ils nous ont comblé.

Nous réitérons notre profonde gratitude à tous nos ami(e)s et collègues dont nombreux sont restés chers pour leur assistance.

Nous restons convaincus qu'ils acceptent nos sincères remerciements.

Franchement M. KAYITENGA

0. INTRODUCTION

0.1. PROBLEMATIQUE

La problématique du financement de la croissance par la mobilisation de l'épargne privée demeure une préoccupation majeure pour les décideurs de politiques économiques des pays en développement. Le niveau de la production et de revenu des ménages étant très faible, il est difficile que les économies en développement dégagent une épargne suffisante pour financer l'investissement productif.

L'insuffisance de l'épargne au regard des besoins de ces économies en quête de croissance et le durcissement progressif des conditions de l'emprunt extérieur conduit alors à privilégier l'intermédiation bancaire. Ce qui fait du crédit bancaire une source primordiale de financement de l'économie. Le crédit permet de financer, dans l'immédiat, des besoins d'investissement ou de consommation. C'est un élément clé de la dynamique économique. Sans lui, certains agents économiques auraient du mal à satisfaire leur besoin d'encaisses monétaires, entraînant ainsi une faiblesse de la demande globale, de l'investissement et partant une stagnation de la croissance. Avec le crédit, les possibilités de consommation et de production deviennent importantes.1(*)

Le contrôle des mouvements de capitaux permet à un pays donné de conserver l'épargne nationale afin de financer son investissement et de créer des emplois. Il permet également d'éviter toute évasion fiscale. Par ailleurs, en régime de change fixe, il permet de conserver une relative indépendance monétaire. Mais, en contre partie, il conduit à une segmentation des marchés financiers intérieurs et extérieurs et invalide le principe de parité des taux d'intérêt non couverte, et donc l'égalisation internationale des taux d'intérêt tenant compte de la variation anticipé des taux de change.

La République Démocratique du Congo appelée anciennement Zaïre, est un pays potentiellement riche, situé au coeur de l'Afrique, qui s'étend sur 2.344.885km² avec une population estimée à 60 millions d'habitants dont le taux d'accroissement est d'environ 3% par an. Le Congo recèle de nombreuses richesses minières non encore exploitées, une faune et une flore variées ainsi que des rivières et des lacs poissonneux, pour ne citer que cela. Mais malheureusement, le développement de ces potentialités n'a jamais pu être mis à profit, la population est très pauvre, les infrastructures, sont presque inexistantes et le PIB par tête d'habitant ne s'élève pas à plus de 700 dollars en parité de pouvoir d'achat. Lorsque un pays est naturellement riche et que la population vie d'une pauvreté quotidienne, la cause est à chercher dans la politique des institutions. Cette politique doit venir d'un plan. Dans cet ordre d'idées, il est permis de reconnaître que les planificateurs Zaïrois de l'époque avaient abattu un travail très appréciable dans l'élaboration du premier plan quinquennal 1986-1990. Ils n'ont cependant pas pu relever les mêmes qualités dans l'exécution et dans l'évaluation car d'abord ils n'ont pas bénéficié suffisamment d'attention de la part des décideurs, ensuite ils ont semblé être dépassés par l'événement parfois perceptible, mais qu'ils ne pouvaient prévoir faute de dispositif technique adéquat, c'est la triste réalité de la planification au Congo qui est dépourvu des statistiques fiables et diversifiées permettant aux pays qui en disposent de constituer des vrais observatoires économiques et de viabiliser ainsi les prévisions devant aider les décideurs.2(*)

Le retour à l'équilibre macroéconomique serait le cadre susceptible à faire face aux défis de la réduction de la pauvreté.

En effet, le Congo entend effectivement engager un combat de développement, qui suppose non seulement une panoplie de stratégies mais encore un choix judicieux de celles à adopter.

Tout en abordant des stratégies de développement qui n'ont pas permis à la RDC de décoller économiquement, ce travail suggère quelques approches à privilégier, et sur lesquelles peuvent réellement porter des réflexions tant pour de chercheurs que des hommes politiques.

Le développement est un domaine du risque. Ce sens de risque anime la classe des entrepreneurs qui risquent d'investir leurs ressources, arrivent à diminuer le chômage, à produire et à accroître la valeur ajoutée de la nation. Au Congo cette classe d'agents n'existe presque pas. Les gens qui parfois croient y appartenir exercent leurs activités dans le commerce et le court terme alors que le risque socialement plus rentable est celui pris dans l'industrie ; C'est-à-dire dans la création des biens qui en renflouant l'offre locale par rapport à la demande, permet de stabiliser le prix.

Eu égard à ce qui précède, la présente étude réexamine empiriquement la relation investissement-épargne privée.

L'investigation empirique porte sur la République Démocratique du Congo. L'Opportunité de focaliser l'analyse au cas spécifique de la RDC se situe au niveau ou ce pays a accumulé la dette et le resserrement consécutif des contraintes financières sur le marché international qui conduisent, désormais, le pays à compter sur les ressources internes et à la participation des acteurs privés à la création de la richesse nationale, mais aussi la crise sociopolitique qui a ruiné ses perspectives de croissance et de développement à court terme. Dans cette perspective, le secteur bancaire sera certainement appelé à jouer un rôle important, notamment dans le financement de la relance de l'économie nationale.

C'est dans ce contexte que Feldstein et Horioka (1980) ont cherché à évaluer le degré de mobilité des capitaux internationaux à long terme sur base d'une analyse du lien entre l'investissement et l'épargne des pays de l'OCDE.

Le but de cette étude est justement d'identifier le lien existant entre l'investissement et l'épargne privée pour contribuer efficacement à la définition de la politique économique de la RDC. De façon pratique il s'agit d'examiner empiriquement la relation entre l'investissement et l'épargne privée et de préciser éventuellement, la nature de cette relation dans le long terme.

Pour mieux aborder cette étude, nous partirons de la question formulée de la manière suivante :

· Quel lien de causalité existe-t-il entre l'investissement et l'épargne privée en RDC ?

0.2. HYPOTHESE

En face de cette interrogation, nous présumons  Un lien de causalité unilatérale entre les deux variables allant de l'épargne à l'investissement. Cela signifierait que la demande d'investissement soit expliquée par le volume d'épargne disponible. Et donc, l'épargne expliquerait positivement et significativement la demande d'investissement.

0.3. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Outre la nécessité d'accomplir une obligation académique, ce sujet a été choisi en vue de définir un ensemble de mesures d'ordre macroéconomique visant à mieux insérer dans les processus de développement.

Les variables macroéconomiques étudiées dans ce travail serviront aux économistes et aux décideurs des politiques économiques d'instrument de prévision et d'apporter leurs décisions sur une base solide.

Toutefois nous voulons faire une observation empirique qui nous aidera à comprendre le comportement de l'économie, la relation entre variables économiques choisies et les implications en terme des politiques économiques de la république Démocratique du Congo.

0.4. APPROCHE METHODOLOGIQUE

Pour ce qui concerne ce travail, nous ferons recours à la méthode déductive fondée sur l'exploitation des documents, particulièrement de la BCC , ainsi que les techniques économétrique permettant de sélectionner le modèle adéquat de notre étude, de l'analyse des données et la présentation de résultats obtenus.

0.5. DELIMITATION DU SUJET

Ce travail ne cherche pas à tracer un modèle expliquant toute la macroéconomie congolaise, mais il se limite à une vérification empirique de l'investissement et de l'épargné privée pour expliquer certains aspects de l'économie de la RDC.

Pour parfaire nos investigations, notre choix a porté sur la RDC car ce pays a entamé des réformes financières conformément aux mesures contenues dans les programmes d'ajustement structurel.

0.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL

La suite de l'étude est organisée de façon suivante excepté la partie introductive et la partie concluante.

Dans un premier chapitre nous passons en revue la littérature en rapport avec notre recherche.

Dans le deuxième chapitre nous donnons une brève présentation du secteur privé de l'économie congolaise.

Alors que dans le troisième chapitre on passe à la vérification empirique de la relation investissement épargne privée de la RDC.

CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L'ETUDE

I.1. APERÇU THEORIQUE DES CONCEPTS CLES DE L'ETUDE

I.1.1. Investissement

L'investissement comme la consommation, est essentiel voir indispensable à toute activité économique. Même si l'investissement ne signifie pas toujours la croissance et création d'emploi, par contre sans investissement, pas de doute possible, la croissance et l'emploi ne peuvent être au rendez-vous.

Selon Nathalie MOURGES, l'action d'investir est fondatrice de l'activité économique. Elle détermine la capacité productrice sans laquelle il ne peut y avoir ni production, ni croissance économique. Elle exige une accumulation préalable des moyens de financement.3(*)

I.1.1.1Définition

On entend par investissement l'acte qui consiste à acquérir des biens d'équipements durables destinés à accroître la production des biens et des services dans le futur.

Selon Gregory MANKIW, le terme investissement suscite quelquefois un peu de confusion dans l'esprit des étudiants en macroéconomie.

En macroéconomie, l'origine en est que ce qui parait être un investissement du point de vue d'une personne donnée n'est pas nécessairement un investissement quand l'on considère l'ensemble de l'économie. La règle est donc que les achats que réallouent des actifs existants entre acteurs différents ne constituent un investissement pour l'économie.

Au sens macroéconomique, l'investissement doit créer un capital nouveau. C'est ainsi que G.MANKWIWDIT dit que l'investissement consiste à acheter des biens destinés à une utilisation future.4(*)

La comptabilité nationale définit l'investissement comme le renouvellement des équipements et l'augmentation au cours d'une période, du patrimoine des agents. L'ensemble de ces opérations constitue la formation brute du capital fixe (investissement brut).5(*)

I.1.1.2 Rôle de l'investissement

L'investissement joue un rôle double au sein de l'activité économique :

- En tant que composante de la demande finale, l'investissement est comme, la consommation, une dépense et à ce titre il peut soutenir l'activité économique indépendamment de l'usage concret auquel il est destiné.6(*)

- Mais entant que facteur de production, l'investissement est souvent considéré comme le moteur de la croissance économique dans la mesure où il accroît les capacités productives du pays et améliore sa productivité.

I.1.1.3 Types d'investissement

Nous savons que l'investissement désigne la part de l'épargne consacrée à l'achat des biens de production et des biens immobiliers.

Une entreprise qui achète une machine, un particulier qui achète un appartement affecte son épargne dans un investissement.

L'analyse économique de l'investissement dans ses effets sur la croissance, l'emploi et la rentabilité permettent de distinguer plusieurs types d'investissement.

- Les investissements productifs : ils sont objet d'amélioration des outils de production comme l'augmentation de la production par homme et par heure ou par un montant d'argent investi dans la productivité ou encore le volume global de production ;

- Les investissement administratifs civils : ils améliorent l'équipement collectif ; infrastructure comme l'équipement scolaires et les infrastructures routières qui favorisent les échanges.

- Les investissements en logement : achetés par les particuliers, loués par des sociétés immobilières, propriété d'entreprise les destinant au logement en leurs salaires, il constituent une part essentielle de l'épargne investi par les ménages.

D'une manière générale, les créateurs d'entreprises ne sont intéressés que par la première sorte d'investissement. Ils se trouvent en face d'une difficulté d'acheter, de louer ou de faire appel à la sous-traitance, qui est le fait qu'une entreprise fait recours à une autre pour lui rendre service et cela moyennant payement.

En effet, un choix est très simple quand on oeuvre dans les activités de production. Ce qui est plus nécessaire c'est de connaître comment effectuer un choix des moyens utiles et fonctionnels pour les besoins permanents et futurs de l'activité productrice de l'entreprise.

I.1.1.4 Sortes d'investissement7(*)

I.1.1.4.1 Investissement brut et investissement net

L'investissement brut et l'investissement net se distinguent l'un de l'autre par la prise en compte, ou non, de l'amortissement, on dira que :

· L'investissement brut = investissement net + amortissement, et

· L'investissement net = investissement brut - amortissement.

L'amortissement est défini comme les dépenses liées au renouvellement du capital. Si à l'origine, l'investissement ne prenait en compte que l'acquisition de biens, il intègre aujourd'hui certains actifs immatériels, comme les logiciels et les oeuvres littéraires mais laisse de coté les dépenses de recherche de développement et de publicité. Considérées toujours comme des consommations intermédiaires.

I.1.1.4.2 Investissement autonome et investissement induit

L'investissement autonome, comme le précise son nom, est indépendant du revenu national, même s'il le détermine selon le principe du multiplicateur. A l'inverse, l'investissement induit est la conséquence de l'accroissement de la demande finale. Le mécanisme de l'accélérateur montre que son montant est plus élevé que celui de la demande finale, dès l'instant où le coefficient de capital est supérieur à 1.

I.1.1.4.3. Investissement de capacité et investissement de remplacement

Lorsqu'on recherche une augmentation de la capacité de production, pour répondre par exemple à une augmentation de la demande, on dira que l'investissement est un investissement de capacité. Par contre, toute acquisition dans un seul but de renouveler le capital déprécié ou obsolète, se traduira par un investissement de remplacement.

I.1.1.5 Déterminants et effets économiques de l'investissement

Investir, c'est toujours prendre un risque, certes plus ou moins réel, plus ou moins important.

L'analyse économique, parmi les déterminants possibles, conduit à une double approche : celle financière et celle reposant sur le modèle de l'accélérateur.

I.1.1.5.1 Les déterminants financiers

Avant Keynes, l'analyse était très bien simplifiée voire simpliste.

Pour investir, il suffisait qu'il y ait l'épargne disponible, quelque soit le risque encouru dans l'utilisation de cette épargne. Et l'épargnant était l'investisseur et réciproquement. Avec Keynes, cela est radicalement différent. Et l'épargnant n'est plus sauf exception, l'investisseur.

Les motifs de l'un dira Keynes, ne sont pas les motifs de l'autre.

· L'analyse Keynésienne

Pour Keynes, la décision d'investir dépend de la comparaison que l'on fait entre l'efficacité marginale du capital et le taux d'intérêt définis comme le rendement escompté de l'investissement que son utilisateur espère retirer, durant sa durée d'utilisation et de la vente de la production. L'efficacité marginale du capital traduit finalement le rapport entre les bénéfices actualisés attendus par ceux qui investissement et l'ensemble des dépenses que ces derniers engagent. On comprend alors que la comparaison avec le taux d'intérêt monétaire soit décisive.

En effet, si l'efficacité marginale du capital est supérieure au taux d'intérêt, cela signifie que le rendement de l'investissement est supérieur à son coût. Il y a donc opportunité financière pour investir.

Dans l'hypothèse inverse, efficacité marginale du capital inférieur au taux d'intérêt, on conclura totalement différemment, puisque l'investissement coûtera plus cher qu'il ne rapportera. Il n'y a donc plus de raison financière objective pour investir.

· Les limites de l'analyse Keynésienne

Outre le fait que certains types d'investissement n'obéissent à cette logique (cfr les investissements de remplacement), beaucoup aujourd'hui compte tenu de la faiblesse des taux d'intérêt à long terme, considèrent que les écarts entre le taux d'intérêt et l'efficacité marginale du capital sont trop faibles pour être significatifs. Aussi, aujourd'hui, il semble bien que les anticipations concernant l'évolution de la consommation aient pris le dessus sur les critères strictement financiers, d'où l'intérêt du modèle, ou principe d'accélération.

I.1.1.5.2 Le principe d'accélérateur8(*)

Selon le principe de l'accélération, une augmentation de la demande entraîne une augmentation plus forte encore de l'investissement.

· Exposé du principe

Il repose sur l'existence d'un investissement de capacité, où existe une liaison constante entre le niveau de la demande (Y) et les équipements nécessaires pour atteindre ce niveau (K). Cette liaison prend la forme d'un coefficient de capital, K/Y. Les variations de l'investissement sont toujours d'une intensité plus forte que celle de la demande.

Un simple ralentissement de la croissance de la consommation pourra avoir des effets amplifiés sur l'investissement allant même jusqu'à sa diminution. Et à l'inverse, une reprise de la consommation entraînera une augmentation de l'investissement, plus que proportionnellement. Ce modèle suppose, au départ, la vérification de plusieurs hypothèses. Tout d'abord, l'absence de capacité de production inemployée, ensuite celle de la volonté des entreprises de répondre à l'augmentation de la demande par l'augmentation de l'offre, la stabilité et la constance du coefficient de capital est la troisième.

· Faiblesses et limites d'utilisation

La faiblesse du principe d'accélérateur vient principalement de ces hypothèses. L'absence de capacité de production inutilisée est la chose rare car cela supposerait une flexibilité absolue des composantes du marché, dans le domaine de l'emploi en particulier.

Cette première hypothèse ne pourra se vérifier que si l'environnement économique général est celui d'une croissance soutenue et régulière.

Supposons, ensuite que, l'offreur est toujours prêt à répondre à l'augmentation de la demande par l'augmentation de l'offre, c'est qui conduit oublier certaines analyses microéconomiques montrant que sous certaines conditions, il est plus profitable à l'offreur de laisser faire la pression du marché compte tenu de son incidence sur le prix.

En fin, la constance du coéfficient de capital, si elle peut se comprendre à court terme n'est guère satisfaisante à long terme ; puisqu'elle suppose que les gains de productivité soient faibles, voire inexistants.

I.1.1.6 Les incidences économiques

L'investissement est la condition nécessaire, pas toujours suffisante de la croissance économique. Et c'est l'un des rares agrégats macroéconomiques, à savoir des incidences duales, offre et demande.

I.1.1.6.1 Incidence sur la demande

Depuis Keynes, sous certaines conditions, on sait aussi que l'incidence de l'investissement, sur les flux de revenu et de dépense est plus que proportionnelle.

· Le multiplicateur d'investissement

Soit Y = C + I

Avec Y = Revenu

C = Consommation

I = Investissement

On peut écrire alors ; Y = C+I et C=cY

Avec c : propension marginale à consommer

Soit Y=cÄY+ÄI et

Y(1-c)=I et Y=

Y=KI, K étant le coéfficient multiplicateur.

Cette présentation arithmétique simple permet de montrer que l'effet multiplicateur de l'investissement sur le revenu national est toujours supérieur à 1, car la propension marginale à consommer est toujours inférieure à 1.

Elle met également en évidence le fait que plus la propension marginale à consommer est plus forte, plus l'effet multiplicateur est élevé.

· Faiblesses et limites de principe

Comme pour l'accélérateur, le multiplicateur a ses limites qui tiennent aux hypothèses que suppose son application : pas d'inflation, pas de capacité de production inutilisée.

En fin, la problématique de l'investissement public est différente de celle de l'investissement privé.

I.1.1.6.2 Incidence sur l'offre

En augmentant la capacité de production, l'investissement agit directement sur l'offre. Il conviendra cependant d'en nuancer les conséquences. Selon que l'investissement est un investissement de capacité, l'effet qualitatif dominera ; Par effet qualificatif, il faut entendre des outils de production plus modernes, plus rationnels, etc.

I.1.1.7 Cas particulier du chômage

Sujet difficile, donnant lieu parfois à des polémiques. L'investissement est-il ou non facteur, complice du chômage. Tout dépendra bien sûr de la localisation de l'investissement et de sa nature.

Par localisation de l'investissement il faut comprendre le lieu, territoire national ou non, où on investit.

De même la nature de l'investissement conduit à des réponses différentes

Enfin, concernant l'investissement de productivité, la rationalisation des coûts de production qu'il porte est aux yeux de beaucoup le premier responsable de la suppression d'emploi.

Sur ce point encore, il faut nuancer l'analyse. Et on devra distinguer les conséquences sur l'emploi à court et à long terme.

A court terme, la probabilité forte est celle d'une incidence négative DE L'investissement de capacité sur l'emploi. Par contre, à long terme, les séries historiques montrent le contraire.

Avoir pris la décision est une étape importante. Pourtant, ce n'est pas l'étape terminale. Encore faut-il assurer le financement. Décider d'une chose, c'est bien, la financer, c'est mieux.

I.1.2. Epargne

I.1.2.1 Définition

Le solde du compte d'utilisation du revenu est appelé épargne. Tous les secteurs institutionnels ont un compte d'utilisation du revenu et à ce titre dégagent, ou peuvent dégager l'épargne. Il ne faut cependant pas confondre épargne et taux d'épargne et il convient de préciser les liens entre épargne et autofinancement.

Dans sa définition la plus simple, l'épargne se définit comme la part du revenu non consacrée à la consommation immédiate. Le taux d'épargne sera alors déterminé par le rapport entre épargne et revenu. On dira encore propension marginale à épargner.

De la même façon, la propension marginale à épargner sera egale à l'accroissement du volume de l'épargne, rapporté à l'accroissement du volume de revenu. Ce qui peut s'écrire de la façon suivante :

S = Y-C Sp=

Avec S = épargne

Sp : propension moyenne à épargne

 : Propension marginale à consommer

En effet, si l'autofinancement peut être réalisé à partir de l'épargne disponible, pour autant, ne pose pas vraiment un problème de définition, par contre dans son approche économique existent différentes définitions de l'épargne, selon son affectation et sa fonction.

La littérature économique propose plusieurs définitions :

- Mise en revenu : Epargne est synonyme d'économie de thésaurisation. C'est le sens original du mot anglais saving qui vient de sauver c'est-à-dire mettre en sécurité (conserver ou préserver pour un usage futur). On dit encore que l'épargne est une consommation différée. C'est un acte de prévoyance, mais alors il faut admettre que la croûte de pain conservée par le mendiant est une épargne.

- Construction d'un capital, d'un patrimoine, d'une fortune :

Epargne est synonyme d'accumulation des richesses. C'est ce que Christian Rist appelle l'épargne créatrice par opposition à l'épargne réservée précédente. On dit qu'un homme épargne lorsqu'il voit les biens et services qu'il achète produire une richesse d'où il attend tirer des moyens de jouissance dans l'avenir.

Alors que la dépense ou la consommation est l'obtention immédiate de la jouissance.

- Renoncement à la consommation ou abstinence : conception qui découle de la précédente et qui sert à justifier l'intérêt versé aux épargnants capitalistes pour les sacrifices qu'ils consentent.

- Excès du revenu sur la dépense de consommation (JM Keynes) ; l'épargne est un résidu, un phénomène passif et non pas un acte volontaire d'abstinence. Le Keynésianisme invite à poser la rupture de continuité entre l'épargne et l'investissement.

- En extension sont considérées comme de l'épargne les affectations monétaires suivantes : thésaurisation monétaire ou réelle, placement, prêt, investissement direct. Le placement et le prêt sont de l'épargne mise à la disposition d'autrui, l'investissement direct étant l'utilisation directe de l'épargne par l'épargnant.

I.1.2.2. Approche fonctionnelle et théorique de l'épargne

I.1.2.2.1. Approche fonctionnelle9(*)

I.1.2.2.1.1. Epargne brut et Epargne nette

Ce qui est vrai pour l'investissement est vrai pour l'épargne. L'épargne brute est égale à l'épargne nette plus les amortissements du capital fixe.

I.1.2.2.1.2. Epargne volontaire et Epargne forcée

L'épargne volontaire est la conséquence d'un comportement, celui de volontairement moins consommer. L'épargne forcée est une réduction de la consommation imposée aux consommateurs. Cela peut être le fait de l'impôt. Cela peut être la conséquence, à revenu égal, de l'augmentation des prix, etc. pour certains l'inflation est une épargne forcée monétaire, l'autofinancement une épargne forcée sociétaire etc.

I.1.2.2.1.3. Epargne Oisive et épargne active

L'épargne active, c'est l'épargne créatrice de richesse, par exemple celle affectée à l'investissement. Elle s'oppose à l'épargne oisive, appelée encore épargne stérile, épargne inactive, ou épargne de thésaurisation.

I.1.2.2.1.4. Epargne individuelle et Epargne Collective.

L'épargne individuelle est la part du revenu non consommé immédiatement par un individu. L'épargne collective est la partie du revenu national destinée et nécessaire aux investissements.

Elle comprend la somme agrégée des épargnes individuelles, réduite de la thésaurisation et de l'épargne financière.

I.1.2.2.1.5. Epargne de précaution et épargne financière

L'épargne de précaution est une épargne liquide, placée à court terme en vue d'un éventuel problème, tel que le chômage, telle que la maladie, etc.  L'épargne financière est celle placée à long terme, dans le but de participer à un processus d'accumulation patrimonial.

Signalons que la distinction entre l'épargne privée et l'épargne publique n'est pas de nature juridique.

Selon l'Espagnol G. BERNANCER, l'épargne monétaire correspond aux revenus monétaires non dépensés en consommation courante. L'épargne publique doit être précisée comme l'équivalent d'un excédent budgétaire dans les finances de l'Etat.

L'épargne réelle est la quantité des biens matériels non consommés. L'épargne en travail est le résultat de l'accroissement de la productivité dû au progrès technique.

I.1.2.2.2. Approche théorique

On distingue habituellement l'approche classique et néoclassique d'une part et d'autre part l'approche Keynésienne.

Dans l'approche classique, l'épargne est considérée comme la renonciation à une consommation présente. Cette renonciation a un prix, le taux d'intérêt. C'est pourquoi chez ces auteurs, l'épargne est fonction du taux d'intérêt.

Chez Keynes, l'épargne est une fonction croissante du revenu, et il définit ainsi une fonction d'épargne.

Pour investir plus en capital, qu'il soit physique ou humain, il faut consommer moins et épargner plus. C'est dans ce sens que l'épargne se définit généralement comme la partie non consommée du revenu. Cette définition typiquement keynésienne se fonde sur le fait que les agents effectuent d'abord leurs plans de consommation avant de partir ce qui sera épargné. Pour les classiques, l'épargne est la repartie du revenu préalablement retirée avant que les agents n'effectuent leurs plans de consommation.

En réalité, la définition de chaque courant de pensée renvoie au contexte économique dans lequel, il évoluait.

Raisonnant dans une situation de récession et de sous- emploi généralisé, il est normal pour les keynésiens de disposer que la décision de consommer précédait celle de l'épargner car, c'est la meilleure manière de relancer l'économie, la demande créant son propre offre. En d'autre termes, l'Etat, via les grands travaux, crée des emplois et par là distribué les revenus ; les bénéficiaires de ces derniers doivent privilégier la consommation pour permettre aux entreprises de se débarrasser de leurs stocks d'invendus, de renter à flots et de dégager des capacités de financement susceptible de relancer l'économie et de la faire progressivement sortir de la récession et du sous- emplois.

C'est ainsi que mettre au premier plan l'épargne reviendrait à installer l'économie dans la récession de sous- emplois. Se basant sur une situation de plein emploi et d'expansion, les classiques ne pouvaient que mettre un accent prioritaire sur l'épargne, en effet, selon eux, c'est l'offre qui crée sa propre demande.

De ce fait, l'épargne est primordiale pour financer l'investissement et permet le maintien de l'offre, car le contraire, en d'autres termes, privilégier la consommation équivaudrait simplement, à priver l'offre de possibilités de sa régénération constituée par l'épargne et l'investissement et par là, la condamner à une chute laquelle fera basculer l'économie dans la situation de sous- emploi et de récession.

Les définitions Keynésienne et classique mettent l'accent sur l'épargne financière. En réalité peut aussi apparaître sous forme immobilière ou mobilière dont l'objectif principal n'est pas de constituer un patrimoine de rapport.

Formellement, l'épargne est déduite comme suite : y= C+G+I, où y représente le revenu, C, la consommation privée, G, la consommation publique et I, l'investissement. L'équation peut aussi s'écrire comme suit : I= Y-C-G, la partie de droite représente le revenu qui reste une fois déduite la consommation privée et publique en d'autres termes, c'est l'épargne. D'où l'investissement (I) est égal à l'épargne (S).

La relation Y-C-G indique l'épargne intérieure laquelle se définit comme l'épargne mobilisée par les résidents nationaux et étrangers.

L'épargne nationale quant à elle, se réfère à l'épargne mobilisée par les nationaux, résidents et non - résidents.

L'épargne publique, c'est l'excédent des recettes courantes de l'Etat sur ses dépenses ordinaires.

Quant à l'épargne privée, elle est égal au revenu des ménages et des entreprises moins les taxes et leur consommations.

Si la croissance économique dépend de l'évolution du taux d'épargne ou de la propension moyenne à épargner, son caractère fort et durable est fonction du comportement de la propension marginale à épargner.

Trois autres auteurs vont être amenés à définir une fonction d'épargne comme ils avaient défini une fonction de consommation : Duesenberry, Modigliani et Friedman.

I.1.2.2.2.1. La fonction d'épargne chez Keynes

Elle se déduit de la fonction de consommation, en effet si Y = C+I, nous aurons : S=Y-C avec C=cY+Co, soit encore S=Y-Co-cY = -Co+(1-c)Y=-Co+sY

Co est la consommation incompressible

C est la propension moyenne à consommer

Ou St est l'épargne des ménages et s=(1-c)

Les fonctions de consommation et de l'épargne définies ci-dessus suggèrent que la somme des proportions marginales à consommer et à épargner est égale à un, mais ne permettent pas de savoir laquelle est supérieure à l'autre. Toutefois, dans une économie viable, la Pmc est nécessairement supérieure à la Pms. Le revenu est destiné essentiellement à la consommation et non à l'épargne.

- Co correspond à la désépargne nécessaire, en l'absence de revenu, pour financer la consommation incompressible. Pour tout revenu supérieur à y*, l'épargne sera positive, par contre jusqu'à y*, le revenu dégagé ne permet pas la constitution de l'épargne.

En conséquence, chez Keynes, l'épargne est bien fonction du revenu mais tout revenu ne dégage pas de l'épargne. Il faut atteindre un revenu minimum y*, pour que l'on puisse se constituer de l'épargne.

I.1.2.2.2.2. L'analyse de Duesenbery

Pour Duesenbery, l'épargne est le solde de la consommation par rapport au revenu. Aussi, ce sont les mouvements de la consommation qui expliquent la constitution de l'épargne.

On distinguera deux périodes, celle ou il y a récession, dans ce cas la consommation n'évolue pas de façon proportionnelle au revenu. Le ralentissement du revenu disponible entraîne sur la consommation un mouvement non proportionnel. Ce qui veut dire que les ménages vont défendre leur niveau de consommation en réduisant leur épargne.

Avec la reprise, mouvement inverse la consommation va évoluer moins vite que le revenu des consommateurs, permettant aux ménages de reconstituer leur épargne que lorsque le revenu atteint le niveau le plus élevé connu dans le passé.

En conclusion, la constitution de l'épargne est dépendante du niveau atteint par le revenu soit que lorsque le revenu atteint le niveau les plus élevé connu dans le passé, mais aussi de l'environnement économique dans lequel on évolue, récession ou reprise.

I.1.2.2.2. L'analyse de Modigliani

La théorie de Modigliani est celle d'une consommation constante par rapport au revenu des ménages, durant une durée de vie divisée en trois périodes : la non activité, l'activité et la retraite.

Durant la non activité, la consommation est rendue possible par l'épargne antérieure des parents, que l'on retrouve sous forme d'héritage ou d'avance sur héritage.

Durant l'activité, la logique est celle d'un revenu disponible des ménages excédant leurs besoins de consommation. Ce qui permet de dégager une épargne, qu'on va retrouver dans l'accumulation d'une richesse immobilière, ou mobilière.

Durant la retraite, pour maintenir son niveau de consommation, on va utiliser l'épargne constituée au cours de la période précédente, et pour cela on va désépargner. En fin de cycle tout doit être dépensé.

L'épargne a permis la constitution d'un patrimoine uniquement destiné à compenser la baisse de revenu durant la période de non activité, permettant ainsi le financement, par désépargne, de la consommation.

I.1.2.2.2.4. L'analyse de Friedman

Comme chez Modigliani, Friedman défend le principe que le comportement d'épargnant des ménages est fonction de leur revenu anticipé sur longue période. Le raisonnement se place dans un cadre inter temporel.

Friedman se démarque de Modigliani en disant que l'épargne constituée par les ménages peut permettre de soutenir la consommation mais aussi aider à la constitution d'un patrimoine destiné à leurs descendants.

I.1.2.2.2.5. La fin des idées reçues

Au cours des vingt dernières années, on a assisté à un double mouvement, concernant tout d'abord le comportement des ménages en retraite et ensuite, la structure de l'épargne.

I.1.2.2.2.5.1. La fin de l'évolution en cloche de l'épargne

Par évolution en cloche, on entend le schéma classique selon lequel l'épargne est positive en période d'activité, mais négative durant la retraite.

Fait nouveau durablement constaté, tout au long de leur retraite, les ménages continuent à épargne et c'est quelque soit l'âge. Plus encore, leur taux d'épargne   augmente, mettant à mal le schéma classique. Sans doute par la volonté de se constituer une épargne de précaution, destinée a eux-mêmes, mais aussi à leurs descendants. A eux-mêmes, dans le but de pouvoir à tout moment faire face à une dépense soudaine et imprévue, que la stagnation du pouvoir d'achat des retraites ne garantit plus nécessairement. A leurs descendants, enfants et petits enfants, que la précarité du marché du travail, en particulier celui des jeunes, contribue à appauvrir. L'épargne ainsi constituée vient alors à point nommé pour améliorer leur niveau de vie.

I.1.2.2.2.5.2. Transformation de la structure de l'épargne

Hier l'épargne était souvent constituée d'investissements immobiliers, qui avaient le double avantage de constituer une épargne de précaution, mais aussi une épargne revenu.

Durant les deux dernières décennies, sur l'ensemble de la population on a assisté à une lente mais régulière désaffection pour l'épargne immobilière, au profit d'autres produits d'épargne longue, comme les placements d'assurance vie, l'épargne financière prenant le pas sur l'épargne immobilière.

Le problème posé par le financement des caisses de retraite n'est bien sûr pas étranger à cette situation, de même que les prélèvements obligatoires importants conduisent à rechercher des placements avantageux en terme de fiscalité.

Enfin, en période difficile, l'épargne financière a toujours l'avantage d'une liquidation quasi immédiate, ce qui n'est pas le cas de l'épargne immobilière.

I.2. REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA RELATION THEORIQUE INVESTISSEMENT-EPARGNE

I.2.1. Les relations macroéconomiques en économie ouverte

Le cadre retenu est un modèle macroéconomique d'économie ouverte. Il repose sur les identités comptables.

Y=C+I+G+X-M (2.1)

S privée=Y-T-C (2.2)

S publique=T-G (2.3)

L'équation (2.1) représente l'identité comptable de répartition du produit national brut (Y) entre les dépenses de consommations (C), les dépenses d'investissement (I), les dépenses publiques (G) et le solde de la balance commerciale donné par l'écart entre les exportations vers le reste du monde (X) et les importation en provenance de l'étranger (M).

L'équation (2.2) indique que l'épargne privée est donnée par l'écart entre le produit national brut, net des taxes (T) et les dépenses de consommation. Enfin, l'équation (2.3) définit l'épargne publique comme l'écart entre les recettes et les dépenses courantes de l'Etat. On retrouve l'égalité traditionnelle selon laquelle l'investissement national est l'épargne national moins le compte courant..

I = (Y-C-T) + (T-G)-X+M (2.4)

I = S privée + S publique -(X-M) (2.5)

Par suite, on note l'épargne nationale S nationale = S privée + S publique.

En économie fermée (X-M) = 0 et l'investissement est égal à l'épargne nationale.

La corrélation entre l'épargne et l'investissement est égale à 1, ce qui signifie qu'une variation de l'épargne induit une variation équivalente de l'investissement.

En revanche, en économie ouverte avec une parfaite mobilité du capital, il n'y a théoriquement plus la corrélation entre l'épargne nationale et l'investissement national. D'une part, l'épargne nationale répond aux opportunités d'investissement du marché mondial et d'autre part, l'investissement national est financé par l'épargne mondiale. Si l'investissement est déterminé par les taux d'intérêt réels, selon le principe de décroissance des productivités marginales, on devrait, jusqu'à ce que la production marginale du capital soit égalisée partout dans le monde, observer d'importants flux des capitaux des pays industrialisés vert les pays en développement.

En effet, théoriquement, les pays en développement moins biens dotés en capital, ont des productivités marginales du capital plus élevés que les pays industrialisés et donc des taux d'intérêt réels également plus importants.

Ce schéma théorique est connu sous le nom de condition de parité de taux d'intérêt selon laquelle les rendements du capital ne peuvent pas être systématiquement différents d'un pays à l'autre s'il n'existe aucun obstacle au mouvement des capitaux. En revanche, en cas d'imparfaite mobilité du capital, des écarts entre les taux d'intérêt pratiqués dans les différents pays subsistent.

I.2.2 Théorie générale d'une identité entre l'investissement et l'épargne

L'expansion se caractérise par un excès de l'investissement sur l'épargne et la récession se caractérise par un excès de l'épargne sur l'investissement.

Dans une série de conférence donnée en 1931 à l'Université de Chicago, JM Keynes donne son analyse de la crise économique et les remèdes possibles pour en sortir. Une abondance d'épargne peut avoir des effets néfastes sur l'économie et sur l'emploi en particulier. Avant de s'intéresser aux différences et aux fluctuations entre l'épargne et l'investissement, Keynes analyse les deux notions et trouve une identité entre les deux.

L'épargne est la part du revenu non consommé immédiatement. L'investissement permet de créer ou d'acheter des biens de production. L'investissement peut être matériel, c'est par exemple, l'achat de nouvelles machines de production, mais aussi immatériel, comme dans les services.

Deux grands courants de la théorie économique ont analysé les relations entre l'épargne et l'investissement. Dans les années trente, l'école autrichienne et F. Hayek en particulier, estiment que l'épargne doit être préalable à l'investissement, si non l'entrepreneur doit avoir fait recours au crédit, ce qui augmente son endettement.

Keynes a une vision complètement différente : pour lui trop d'épargne peut être nuisible à l'économie et c'est l'investissement qui détermine l'épargne notamment avec le processus du multiplicateur.

L'épargne peut-elle être identique à l'investissement ? L'identité étant une notion plus large que la notion d'égalité, comment Keynes peut-il affirmer cette identité ? Nous analysons d'abord l'ensemble des points de vue sur la question en essayant de voir leur évolution dans le temps:

-Pour les classiques (A. Smith, D. Ricardo, TR, Malthus) et aussi K. Marx, l'épargne de l'un permet à l'autre d'investir. Il y a identité entre l'épargne et l'investissement. L'épargne précède l'investissement.

- Quand aux néo-classiques, ils s'opposent à la pensée Keynésienne et reprennent la loi des débouchés de J.B Say « L'offre crée sa propre demande ». Pour Say, une augmentation de la production permet de distribuer un supplément de revenu. L'individu, plus riche, achètera plus de biens ou services, et facilite ainsi l'écoulement des nouveaux débouchés. C'est une économie basée sur l'offre qui servira de base aux néo-classiques. Pour eux, il y a égalité a priori entre l'épargne et l'investissement. L'Epargne est faite pour être investie.

Le revenu est égal à la somme de la consommation et de l'épargne et la demande est égale à la somme de la consommation et de l'investissement. Les néo-classiques en déduisent que le revenu est égal à la demande. C'est le taux d'intérêt qui permet de réaliser l'équilibre. L'augmentation du revenu permet de transmettre l'accroissement de l'offre à la demande.

Keynes réfute ces analyses où l'épargne égale l'investissement à priori et surtout où c'est l'épargne qui détermine l'investissement.

L'investissement peut-il conduire à l'épargne ? Keynes s'oppose à la logique de l'équilibre de marché, il préfère une approche par le circuit (demande-revenu-dépense). Pour lui, l'épargne est la différence entre le produit global et la consommation, et l'investissement est la différence entre le produit global et la consommation.

La condition d'équilibre I=S est-elle toujours vérifiée ? L'analyse faite par le Suédois G. Myrdal sur la distinction des valeurs ex ante et post permet de séparer les variables entre celles qui sont possibles ou souhaitables (ex ante) et celles qui seront effectivement réalisées (ex post).

Si nous nous situons ex ante, nous avons donc I ex ante=S ex ante (notés I*=S*) uniquement à l'équilibre, dans les autres cas, l'épargne des ménages n'est pas forcement égale à l'investissement des entrepreneurs. Cette notion doit être comprise en termes d'équilibre stable. Comme l'écrit, M. Herland, l'équilibre stable est une situation où les agents n'ont pas de raison de modifier leur comportement pour faire changer le système économique. Dans ce cas, l'épargne et l'investissement s'égalisent. Et comme l'équilibre est stable, on doit avoir égalisation des valeurs réalisées. Ce sont alors les variations du revenu qui permettent l'équilibre.

Dans le traité de la monnaie, Keynes définit autrement le revenu et l'épargne. Pour le revenu, Keynes n'inclut pas dans sa valeur le montant des pertes ou des profits anormaux. L'épargne est égale à la différence entre le revenu normal et la consommation.

S=I si le montant des profits ou des pertes est nul. « L'épargne des ménages a été compensée par les pertes des entrepreneurs ». Pour Keynes, la variable d'ajustement est le revenu et non le taux d'intérêt comme le prétend Hayek.

- Les classiques analysent l'épargne et l'investissement comme la même dose. L'épargne thésaurisée par un individu doit être utilisée par un entrepreneur. A chaque moment, il y a identité entre l'épargne et l'investissement. Les néo-classiques ne reprennent pas l'identité entre les deux notions mais font une analyse en termes d'égalité entre l'épargne et l'investissement. La variable clé des néo-classiques est le taux d'intérêt qui permet d'ajuster les deux niveaux. Comme dans le cas de l'équilibre général Warlasien une situation de concurrence pure et parfaite l'équilibre se fait spontanément sur tous les marchés. La relation causale qui s'établit entre l'épargne et l'investissement, va de l'épargne vers l'investissement. C'est l'épargne qui détermine le montant de l'investissement. Keynes s'oppose à cette égalité et reprend l'identité des classiques. Pour lui, la relation causale est inverse, c'est l'investissement qui détermine le revenu, et celui-ci permet, en fonction du partage que font les ménages entre la consommation et l'épargne, de déterminer le niveau de l'épargne.

G. Myrdal reprend le schéma Keynésien en l'enrichissant avec la distinction ex ante - ex post. Nous pouvons avoir une égalité entre les deux notions ex ante. Ce qui ex post n'est pas forcement réalisable.

Lorsque la valeur de l'investissement est supérieure à l'épargne des ménages, les recettes des entrepreneurs sont plus importantes que leurs coûts, et ils font donc un profit. Au contraire, lorsque la valeur de l'investissement courant est moindre que l'épargne des ménages, les recettes des entrepreneurs seront moindres que leurs coûts, et ils feront une perte.

Keynes dans la deuxième conférence des Harris, propose son analyse de la crise économique. Pour lui, les coûts de production des entrepreneurs qu'il définit comme étant les salaires, traitements, rentes et intérêts sont la contre partie des revenus des agents. A un coût de production correspond un revenu, Keynes établit une partie du revenu entre la consommation des ménages et l'épargne.

Cette même épargne sera utilisée par les établissements financiers qui peuvent la distribuer à d'autres ménages sous formes de crédit.

On reconnaît le processus causal Keynésien, le revenu permet de créer l'épargne qui entraîne un autre revenu qui est lui-même devisé en consommation et épargne. Keynes introduit la notion de déséquilibre après avoir réfuté l'égalité entre l'investissement et l'épargne. Il expose deux cas ; si le taux d'épargne est trop important, de fortes pressions peuvent diminuer le montant de l'épargne. Il prend l'exemple des chômeurs qui veulent continuer à consommer. L'Etat peut aussi désépargner et la production peut ainsi s'accroître.

En concluant, Keynes affirme que ce qu'il appelle l'équilibre de prospérité ne peut avoir lieu que si l'investissement est à niveau égal à celui de l'épargne nationale pendant la prospérité. Pour les classiques, l'épargne devient investissement au cours du temps. Pour les néo-classiques, c'est l'épargne qui détermine l'investissement, et la variable d'ajustement qui permet d'avoir une égalité entre les deux, est le taux d'intérêt. Pour Keynes, c'est l'inverse, c'est l'investissement qui détermine l'épargne et la variable d'ajustement et le revenu.

La distinction faite par G. Myrdal sur les variables ex ante et ex post, permet de clarifier l'identité ou l'égalité entre les deux notions.

Dans la théorie générale, et en fonction des définitions données par Keynes, il y a forcement identité entre l'épargne. L'investissement supplémentaire augmente le revenu qui lui-même permet un accroissement de l'épargne qu'équivalent à l'investissement initial. Pour les valeurs ex ante, la relation d'égalité entre épargne et investissement n'est vraie qu'à l'équilibre.

Dans les autres cas l'investissement des entreprises n'est pas automatiquement égal à l'épargne et l'investissement, c'est un point crucial dans la théorie Keynésienne surtout si on prend en compte la distinction faite par G. Myrdal sur les valeurs ex ante - ex post.

I.3. QUELQUES RESULTATS EMPIRIQUES SUR LA RELATION INVESTISSEMENT-EPARGNE

I.3.1. Revue de la littérature de la relation investissement-épargne dans les pays développés

Depuis la fin des années 80, on observe une libéralisation accrue du marché international des capitaux. Cette libéralisation a abouti à la globalisation financière, c'est-à-dire à un marché planétaire des capitaux. Les marchés internationaux des capitaux sont les théâtres des opérateurs de prêts et d'emprunt dans les différentes monnaies et les prix qui se forment sur ces marchés sont les taux d'intérêt.

Les principaux acteurs sont : les banques, les entreprises multinationales mais aussi les Etats. Ces marchés comportent trois pôles importants.

Les prêts bancaires internationaux, les obligations internationales et les instruments du marché monétaire.

La libéralisation du marché international des capitaux s'est matérialisée par une croissance importante, en volume et en volatilité, des transactions financières très coûteuses. Les effets positifs attendus de cette libéralisation sont une hausse de l'investissement, une croissance plus rapide et une augmentation du niveau de vie dans beaucoup de pays.

Dans ce contexte de libéralisation du marché des capitaux, Feldstein et Horioka (1980) ont cherché à évaluer le degré de mobilité des capitaux internationaux à long terme sur base d'une analyse du lien entre l'investissement et l'épargne des 19 pays de l'OCDE. Cette question est importante car, selon le degré de mobilité du capital, l'impact des politiques économiques peut être faible ou fort.

Par exemple, une politique fiscale en faveur de l'épargne nationale aura un effet d'autant plus important sur l'investissement du pays où le degré de mobilité du capital est faible.

En effet, en cas d'absence de mobilité des capitaux, on retrouve les résultats de l'économie fermée, l'épargne nationale est égale à l'investissement national. Si le degré de mobilité du capital est élevé, cette même politique en faveur de l'épargne aura moins d'impact sur l'investissement du pays.

Feldstein et Horioka ont donc proposé d'analyser la corrélation entre le taux d'épargne et le taux d'investissement afin de déterminer si les économiques fermées ou, au contraire, si les marchés des capitaux peuvent être considéré comme parfaitement intègres.

I.3.1.1.Spécification du modèle

Feldstein et Horioka ont proposé de mesurer le degré de mobilité du capital sur la base d'une analyse de la corrélation entre l'épargne et l'investissement. Ils ont estimé l'équation :

(1)

représentent respectivement la part de l'investissement brut dans le produit national et la part de l'épargne nationale dans le produit national.

E est un aléa.

En cas de parfaite mobilité des capitaux, un accroissement du taux d'épargne dans un pays doit induire un accroissement de l'investissement. La productivité marginale du capital étant une fonction décroissante du stock de capital, l'accroissement de l'investissement bénéficiera d'abord aux pays initialement les moins dotés en capital.

Par conséquent, en cas de forte mobilité du capital, un accroissement de l'épargne nationale n'induit pas un accroissement identique de l'investissement national. Une estimation de â2 proche de zéro conduit donc à considérer qu'il y a une forte mobilité des capitaux dans la mesure où cela signifie que la corrélation entre l'épargne nationale et l'investissement nationale est nulle.

En revanche, une estimation de â2 proche de 1 indique qu'un accroissement de l'épargne nationale induit un accroissement identique de l'investissement national. L'épargne supplémentaire reste dans son pays d'origine et la mobilité des capitaux est faible.

La relation (1) peut également être interprétée en termes des flux de capitaux. On sait que : I=S-(X-M)

(2)

L'équation (1) devient : â1+ â2 E (3)

D'où : - â1+( â2-1)+ E (4)

Le solde du compte courant (X-M) traduit l'excédent du revenu national sur la dépense nationale.

X-M=Y-C-I-G

Mais il peut également s'interpréter en termes des flux de capitaux. Ainsi, une valeur positive du compte courant indique que le pays est un prêteur net vis-à-vis du reste du monde.

Une valeur négative indique que le pays dépense plus qu'il gagne et qu'il emprunte à l'étranger pour combler cet écart.

Ainsi, un excédent du compte courant se traduit par une sortie nette de capitaux tandis qu'un déficit induit une entrée nette des capitaux sur le territoire national. Cela reflète la contrainte budgétaire de la nation. La partie de la dépense qui ne correspond pas à un revenu (X-M) doit être empruntée et inversement.

La balance des paiements doit toujours être nulle. Le compte courant additionné du compte de capital et des interventions officielles des autorités monétaires sur le marché des changes doit être nul. Un coefficient estimé de â2 égale à 1 implique donc que l'épargne nationale finance l'investissement national, mais également que les flux nets des capitaux ne dépendent pas du taux d'épargne nationale.

I.3.1.2.Evaluation de la relation Investissement-Epargne

I.3.1.2.1.Présentation de la base des données

Les données sont issues de la publication de l'OCDE 2000. Elles concernant 19 pays de l'OCDE sur la période 1970-1998.

Les séries PIB, épargne nationale, épargne privée, épargne publique et investissement national sont exprimés en monnaie nationale courante tandis que les séries exportations et importations en biens et services sont disponibles en part du PIB.

Ces données ont permis de calculer les taux d'investissement, d'épargne et de déficit commercial moyens sur différentes sous périodes.

Les séries sont des moyennes annuelles.

· txi = I/Y : la part de l'investissement dans le PIB

· txs=S/Y : la part de l'épargne nationale dans le PIB

· txsprivée= Sprivée/Y : la part de l'épargne privée dans le PIB

· tx publique = S publique/Y : la part de l'épargne publique dans le PIB

· dc = -(X-M)/Y est le déficit commercial en part du PIB

I.3.1.2.2. Evaluation du degré de mobilité du capital à long terme

Dans les problèmes suivants, la spécification initiale proposée par Feldstein et Horioka est estimée avec les données citées ci-haut.

En suite, l'analyse est approfondie par la décomposition de la variable épargne nationale en deux composantes, l'épargne publique et l'épargne privée. On proposer enfin de tester l'hypothèse de mobilité du capital à partir de l'équation.

- = â1+( â2-1)+ E

I.3.1.2.3. Principaux Résultats de Feldstein et Horioka

L'objectif de Feldstein et Horioka était de tester l'hypothèse de mobilité forte du capital à long terme afin d'éliminer les effets des chocs conjoncturels. Ils ont estimé leur modèle sur une coupe transversale à partir d'un échantillon de 19 pays de l'OCDE.

Plusieurs périodes ont été examinées : 1960-1974, 1960-1964, 1965-1969 et 1970-1974.

Dans le modèle estimé, la variable endogène est le taux d'investissement moyen sur la période d'analyse et la variable exogène est le taux d'épargne et l'investissement est interprété comme une relation de long terme dans laquelle les différences de taux d'épargne entre les pays reflètent des différences structurelles. Le paramètre â2 représente l'impact d'un choc soutenu de l'épargne sur l'investissement.

I.3.2. Revue de la littérature empirique sur la relation investissement épargne dans les pays en voie de développement.

Cette section présente les différents résultats empiriques. Tout d'abord, nous faisons une analyse des différentes variables étudiées.

Cette étude consiste à faire une analyse des différentes phases de croissance de la côte d'ivoire de 1965 à 2002. De cette façon, il a été question de mettre en relation le taux de croissance économique et le taux d'investissement privé avec l'offre de crédit au cours des différentes sous périodes.

De nombreuses études empiriques ont cherché à analyser la contribution du développement financier à la promotion de la croissance économique par le canal du crédit (King et levine, 1993 ; De Gregorio et Guidotti ,1995 ; Levine , 1997 ; Loayza et Beck, 2000 ; Liu et Calderon, 2002). De Gregorio et Guidotti (1995) établissent sur un panel de 98 pays une relation positive entre le développement financier et le taux de croissance de long terme du produit national brut par tête.

Ces auteurs trouvent que le crédit exerce un effet positif sur l'activité du secteur réel à travers principalement la productivité de l'investissement plutôt que par son volume. L'intensité de la causalité est plus forte dans les économies à faibles revenus que dans ces pays riches.

Levine, Loayza et Beck (2000) analysent un panel de 74 pays développés et en développement et concluent à l'existence d'une relation positive et significative entre le développement financier et la croissance.

Plus récemment, Christopoulos et Tsionas (2004) ont utilisé une analyse de cointegration sur un panel de 10 pays en développement pour établir une causalité à long terme allant du développement financier à la croissance. Certaines études apportent une contradiction quant à la portée générale de cette causalité. Ainsi, Andersen et Tarp (2003) ont montré que la relation positive mise en évidence par Levine, Loayza et beck ne se vérifie plus que lorsque l'échantillon est réduit aux seuls pays d'Afrique Subsaharienne et d'Amérique Latine. Ils soulignent aussi que l'analyse par pays sur séries temporelles ne permet pas d'établir clairement une causalité allant du développement financier à la croissance. D'autres inversent le sens de la causalité en montrant que la croissance du secteur réel entraîne le développement du système financier. La contribution de Greenwood et Jovanovic(1990), puis de Lui et Calderon(2002) a été de montrer que la causalité entre le développement financier et la croissance joue dans deux sens. La contribution du développement financier à la promotion de la croissance étant plus forte dans les pays en développement que dans les pays industrialisés.

L'analyse en terme de causalité indique que le crédit du secteur privé n'exerce pas d'influence significative à la fois sur le taux d'investissement et le taux de croissance par tête.

Au contraire, c'est la croissance qui stimule le crédit du secteur privé. Pour élucider cette incohérence empirique, on a utilisé la notion de la non linéarité éventuelle dans la relation entre le crédit, l'investissement et la croissance. Ensuite de cette approche, on identifié que l'effet du crédit sur le taux d'investissement ne se manifeste pas sous une forme linéaire mais plutôt à travers un effet de seuil. Il apparaît aussi une double causalité entre l'offre de crédit et l'investissement. Toutefois, l'offre de crédit des banques ne stimule pas le taux de croissance par tête.

Ces résultats permettent de considérer que l'impact du crédit sur la croissance économique dépend de la nature des projets financés par les banques et de la capacité du secteur privé à innover des projets productifs. C'est donc l'efficacité, toutefois, en présence d'un rationnement volontaire du crédit par les banques.

CHAPITRE DEUXIEME : BREVE PRESENTATION DU SECTEUR PRIVE DE L'ECONOMIE CONGOLAISE

Le secteur privé RD.Congolais a évolué, depuis environ trois décennies dans un environnement particulièrement difficile. En effet, depuis les années 1970, les effets conjugués de l'effondrement des cours de cuivre et du crash pétrolier sur l'économie, les mesures suicidaires du Zaïrianisation et de la radicalisation, ainsi que des grèves régulières et un climat d'insécurité généralisé dans des années 1990 ont contribué à briser l'essor des secteurs productifs en installant un climat de méfiance, particulièrement auprès des opérateurs économiques expatriés, entraînant ainsi la fuite des capitaux.10(*)

Les pillages de 1991 et 1993 , les guerres de 1996 et 1998 ainsi que les conflits armés ont également conduit à la destruction de l'outil de production et ont eu comme corollaire le découragement des investisseurs étrangers et le tarissement de l'aide publique au développement. L'on constate à la même période un recul de l'investissement de 13% en 1990 à 4,4% en 2000. Il en résulte la perte d'emplois et la baisse des revenus, suite à la fermeture d'un nombre important d'entreprises accentuant ainsi le chômage et la pauvreté dans le pays. En 2005, le taux d'activité s'est situé à 63,1% au niveau national dont 50,8% en milieu urbain et 68,1% en milieu rural. La prédominance des emplois dans la petite entreprise familiale agricole met en exergue la fragilité du marché du travail et les difficultés des conditions de vie des ménages.

Les petites et moyennes entreprises sont confrontées à un environnement politique et économique défavorable ainsi qu'à un cadre réglementaire inadapté et mal appliqué. Cette situation les a mis dans un état d'essoufflement et a conduit à une forte baisse de leur activité. La plupart des PME et PMI ont été crées dans le but d'exploiter les opportunités que présente un environnement protectionniste.

Au stade actuel de la mondialisation, de libéralisation de l'économie et d'intégration régionale, ces PME et PMI souffrent d'un manque de compétitivité aux produits extérieurs à cause des difficultés d'approvisionnement et d'étroitesse du marché national ou local.

Par ailleurs, depuis déjà des années, le patronat congolais regroupé au sein de la fédération des entreprises du Congo se présente comme l'institution représentant le secteur privé congolais.

Les effectifs dans le secteur privé se sont élevés à 13.968,2 milliers de travailleurs en 2009 contre 13.000,5 milliers en 2008. Malgré les effets de la crise financière, ces chiffres donnent l'indication selon laquelle le secteur privé a au moins gardé son potentiel de création d'emplois, en le stabilisant autour de 7,0% de croissance en moyenne annuelle. L'indice de salaire nominal est passé de 1.039,1 points à 1.542,2 points de 2008 à 2009. Parallèlement, pour la même période l'évolution de l'indice de salaire réel est passé de 880,8 points à 1.055,6 points ce qui correspond à un accroissement, d'une année à l'autre, de 48,4% pour le salaire nominal et de 19,8% pour le salaire réel.

II.1. EPARGNE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DE LA RDC

II.1.1. Evolutions observées et perspectives pour la RDC

L'autre trait caractéristique de la crise qui affecte l'économie congolaise est la quasi-disparition de l'épargne dans le secteur formel. Sa généralisation dans le secteur informel procéderait plus d'un instinct de survie que d'une activité permanente s'inscrivant résolument dans la dynamique de l'accumulation du capital. Pourtant, l'épargne est au coeur des déterminants de la croissance économique.

En effet, tous les pays qui se sont développés sont passés par la phase d'accumulation de l'épargne, cependant tous ceux qui ont accumulé l'épargne, dans leur cheminement historique ne se sont pas forcément développés.

Cette situation tient à ce que, soit le processus d'accumulation s'est estompé ou essoufflé, soit qu'il a été désorienté, dans l'affectation de l'épargne ou encore les deux problèmes se sont posés concomitamment. Si le premier cas se produit, l'épargne déjà accumulée peut toujours financer la croissance à condition qu'elle soit suffisante et surtout affectée aux investissements productifs pour permettre une régénération du processus d'accumulation.

Si c'est le deuxième cas, il faut nécessairement réorienter l'épargne dans le sens d'un financement des investissements productifs, à défaut, la citadelle de la croissance menant au développement deviendra comme imprenable parce que mal attaquée.

La RDC a cette déveine d'avoir cumulé et traîné tel un boulet, dans son évolution, les deux problèmes. Elle a été incapable d'enclencher durablement une croissance forte.

En effet, l'hypothèse pesant, depuis août 2004, sur la stabilité des prix, gage et socle de l'émergence de l'accumulation de l'épargne, est de nature à saper les sacrifices endurés par la population pour des lendemains meilleurs. Si ces sacrifices sont sans lendemains, ils risquent de se transformer en supplice tels ceux de tantale, qui voulant étancher sa soif, en penchant sa tête pour boire de l'eau de la rivière, voyait cette dernière se retirer dans ses profondeurs, hors de sa portée. Tel le phoenix renaissant de ses cendres, l'inflation, en créant l'incertitude, risque de décourager davantage le reprise du l'accumulation de l'épargne intérieur, précipiter le retrait des apports extérieurs et plonger l'économie dans des abysses plus profonds que ceux d'avant juin 2011.

II.1.2. Evolution de l'épargne au cours de la période 1968-1973

Le choix de cette sous période est justifié par le fait que la RDC a connu au cours de celle-ci une reprise de la croissance à l'âge d'or de l'économie congolaise.

Au cours de cette période, le taux d'épargne intérieure a évolué à la hausse. Il est passé de 25,8 à 32,4% , avec une moyenne du taux de 28,6% contre une moyenne internationale de 12% pour l'Afrique subsaharienne, dont 24% pour les pays présentant des déséquilibres macroéconomiques minimes.

Pour rappel,au cours de cette période, la RDC, en raison d'une conjoncture très favorable caractérisée notamment par l'augmentation substantielle de ses réserves de change la classant dans le club de 10 pays au monde les mieux nantis en cette matière, n'a pas utilisé le crédit stand- by lui accordé par le FMI.

La remarquable croissance économique réalisée par notre pays, au cours de cette période, procède, entre autres, de l'augmentation de l'épargne intérieure impulsée par les exportations via la bonne tenue du cuivre et favorisée par l'obtention et le maintien de la stabilité des prix.

Au cours de la période 1968-1973, la moyenne annuelle de taux d'inflation et de taux de croissance s'est élevée respectivement à 11,5 et 6,9%. Les résultats en matière d'inflation ont été rendus possibles grâce à l'application des mesures de réduction des dépenses relevant tant de la politique budgétaire, à travers l'augmentation des recettes et la maîtrise des dépenses publiques, que de la politique monétaire, via l'action sur les taux d'intérêt et le taux d'expansion monétaire. Ainsi, le rapport déficit public sur le PIB n'a été en moyenne que de 0,82% entre 1970 et 1973, l'expansion monétaire de 16% corroborée par une vitesse de circulation de la monnaie relativement stable de 11,2 en 1970 à 9,3 en 1973, et un taux de dollarisation presque inexistant, soit un rapport de liquidités en devises sur liquidités totales de 3%.

Par ailleurs, la politique de change et la conjoncture internationale favorable ont joué un rôle important dans la substitution des dépenses entre les secteurs intérieur et extérieur grâce au maintien, d'une part d'un taux de change adapté favorisant la compétitivité et la position viable des transactions courantes, et d'autre part, d'une hausse substantielle du cours du cuivre.

II.2. PLACE DU SECTEUR PRIVE DANS L'ECONOMIE CONGOLAISE

En dépit des matières premières dont elle dispose en abondance, la République démocratique du Congo (RDC) est l'un des pays les plus pauvres au monde. Deux décennies de conflit civil ont conduit à l'effondrement de l'activité économique, le PIB par habitant tombant de 400 USD en 1.960 à 1939 USD en 2006 (prix constants). L'économie repose maintenant sur l'agriculture qui fournit la plus grande part du PIB et occupe la majorité de la main d'oeuvre, ainsi que sur les activités informelles, en l'absence virtuelle d'exportations et d'activités à valeur ajoutée.

A partir de 2001, le Gouvernement a mis en oeuvre un programme de réformes économiques, financiers et structurelles visant à stabiliser la situation macroéconomique et à créer un environnement favorable au développement fixé par le secteur privé. En conséquence, la RDC a enregistré des taux de croissance solides entre 2003 et 2008. la crise a conduit à une baisse de la croissance, celle-ci étant négative pour 2009, et à une augmentation substantielle de l'inflation qui atteint 100% pour la même année. Au début de 2010, on a cependant observé les premiers signes de redressement. Au cours des prochaines années, la croissance du PIB devrait augmenter sensiblement à la faveur de la relance des activités dans les secteurs des mines et de la fabrication.11(*)

Le système financier du pays a été durement touché par les effets de la guerre, l'instabilité politique et la politique monétaire peu prévisible. En RDC, le secteur bancaire demeure de taille restreinte et le niveau d'intermédiation financière est faible. Le crédit est essentiellement informel, et le crédit bancaire formel au secteur privé représente moins de 3% du PIB. Les services bancaires aux particuliers sont en général peu développés, et la pluspart des banques agissent comme des agents financiers du gouvernement ou n'octroient des crédits qu'aux institutions internationales opérant dans le pays. Les banques commerciales étrangères dominent l'industrie, en tant que pourvoyeurs de financement pour les secteurs des mines et du pétrole.

L'accès aux services bancaires, tant pour les entreprises que pour les particuliers, est très limité et est souvent réservé aux nantis. La RDC a l'un des plus faibles taux de pénétration bancaire du monde, avec six comptes de dépôts seulement pour 1 000 adultes, et les prêts bancaires aux particuliers représentent moins de 5% de toutes les activités de prêt des banques.

Au total, 12 institutions de micro finance (IMF) opèrent dans le pays, avec une pénétration globale à peine 0,3 succursale pour 100 000 adultes. Les prêts et les dépôts dans le secteur de la micro finance ont cependant une croissance de 50% entre 2005 et 2007.

Aucun marché boursier n'opère dans le pays, mais un petit nombre de sociétés de capital - investissement investissent activement dans l'industrie minière. Le marché des capitaux de la RDC est composé essentiellement des titres d'Etat. La base des investisseurs institutionnels est peu développée, avec une seule société d'assurance et une caisse de retraite du secteur public.

La RDC pâtit de la faiblesse et de la fragilité de son infrastructure financière. Les systèmes nationaux des paiements ne sont pas régis par une législation centrale, bien qu'un processus de réforme juridique soit en cours d'engagement par le comité national des paiements et des règlements. La RDC dispose d'un bureau du crédit, placé sous le contrôle de la banque centrale, mais ce bureau opère manuellement est généralement considéré comme inefficace, avec relativement peu de clients et desservant essentiellement les clients institutionnels pouvant prétendre à d'importants prêts.

II.3. EVOLUTION RECENTE DES PRINCIPAUX INDICATEURS MACROECONOMIQUE DE LA RDC

L'économie de la République démocratique du Congo (RDC) serait l'une des économies les moins compétitives d'Afrique, la RDC faisant partie des pays les moins avancés (PMA), étant classé en 2006 parmi les dix pays les plus pauvres du monde. Sa structure économique est comparable à celle des autres pays de l' Afrique centrale, mais son économie est handicapée par une guerre civile larvée et un des niveaux de corruption les plus élevés de la planète. La RDC, un des pays les plus vastes et les plus peuplés du continent africain, n'a pas le niveau de vie qui devrait correspondre à ses immenses ressources naturelles ( minerais, bois précieux, produits agricoles, etc.).

Les inégalités y sont très marquées. Environ 80 % de la population vivait en 2006 en dessous du seuil de pauvreté fixé à 2 dollars par jour. Près de 44 % des femmes et environ 22 % des hommes n'ont aucun revenu. Les disparités régionales sont très fortes, avec un taux de chômage très élevé avoisinant les 40 %, des salaires et des prestations sociales dérisoires dans tout le pays.

Elle occupe, en 2008 selon la Banque mondiale, la 178e position, c'est-à-dire la dernière place sur la liste des pays du monde considérés d'après leurs capacités à offrir de réelles facilités de faire des affaires. Après une période de relatif dynamisme économique, la RDC a subi une sévère dépression entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 2000 liée à une gestion marquée par la corruption, puis aux guerres civiles qui ont ravagé le pays. Avec une croissance de 8,2% en 2008 et de 2,7% en 2009, elle a ensuite été l'un des pays d'Afrique les plus touchés par la crise de 2008-2009.12(*)

L' agriculture reste le principal secteur de l'économie, représentant 57,9 % du PIB en 1997, et occupait 66 % de la population active.

La RDC se lance dans la mise en place de zones économiques spéciales pour encourager la renaissance de son industrie. La première ZES devrait voir le jour en 2012 dans la commune kinoise de N'Sélé et sera consacrée aux agro-industries. Les autorités congolaises prévoient déjà d'en ouvrir une autre dédiée aux industries minières (dans le Katanga) et une troisième consacrée aux cimenteries (dans le Bas Congo).

II.3.1. Situation économique générale en RDC

Le dérapage du cadre macroéconomique a ruiné les espoirs d'une normalisation durable de l'économie. Ce dérapage s'est caractérisé par une dégradation des principaux indicateurs de conjoncture matérialisée par le mauvais comportement affiché par la monnaie nationale face aux devises étrangères et par un niveau élevé d'inflation.

L'évaluation de la croissance qui se situerait en 2006 au même niveau que celui de l'année 2005, contraste avec les performances économiques.

La conduite de la politique monétaire par la BCC, s'est inscrite dans un environnement externe et interne marqué par la poursuite de l'expansion économique, nonobstant une certaine crainte de récession dans la zone Euro. La nature de cette phase cyclique, émaillée de risque de tension inflationniste a nécessité le caractère prudent observé par la BCC dans la mise en oeuvre de sa politique monétaire.

Les traits saillants de ce contexte externe et interne sont déclinés décrites dans les paragraphes qui suivent.

II.3.1.1. Environnement international

L'économie mondiale a été confrontée au premier semestre 2008 à trois grands défis à savoir :

- les perturbations financières nées de la crise des prêts hypothécaires aux Etats- Unis couplée à la dépréciation du dollar américain vis-à-vis des autres monnaies ;

- la crise alimentaire induite par la hausse des prix de pétrole et l'augmentation de la demande des biocarburants à forte composante alimentaire ;

- la persistance de larges déséquilibres mondiaux et

- le changement climatique.

Au troisième trimestre de l'année 2008, il s'est observé une accélération de la crise financière marquée par l'ampleur de la crise du système bancaire aux USA et des risques d'assèchement du crédit qui pèse sur l'économie américaine. Cette crise a entraîné une débâcle boursière en Europe qui est en train de conduire à la récession de la zone Euro. Cependant, il est à noter une baisse des prix de pétrole et son impact négatif sur les recettes des pays en développement producteur de cette énergie.

Ces événements compromettent la souténabilité à terme de la croissance économique mondiale. Par conséquent, les perspectives de croissance pourraient encore être revues à la baisse confirmant l'incapacité des économies européennes et japonaises à relayer celle des Etats-Unis qui demeure le principal moteur de l'économie mondiale.

En Afrique, l'accélération de la croissance économique a continué en 2008 avec un taux avoisinant les 7% bien qu'avec des grandes disparités entre pays du fait notamment des conditions climatiques défavorables, des chocs des termes de l'échange et/ou des guerres civiles. Les effets de la crise financière dans les pays développés et émergents pourraient à terme affecter la croissance dans les pays en développement.

Par ailleurs, l'inflation mondiale demeure faible en dépit de la pression à la hausse exercée par les prix élevés de l'énergie et des denrées alimentaires. Il était prévu une décélération ramenant le taux d'inflation mondiale de 1,9% en 2007 à 1,7% en 2008.

Aux Etats-Unis, l'inflation sera de moins de 2% dans un contexte de ralentissement de l'économie. Il en est de même de l'Europe ou l'appréciation de l'euro a permis d'atténuer les pressions inflationnistes des prix mondiaux de l'énergie et des denrées alimentaires, limitant le taux d'inflation également à 2%.

En revanche, le rythme de formation des prix s'accéléra dans les économies en transition et en développement du fait des pressions à la hausse sur les prix agrégés des biens dans le panier de consommation. Cependant, le prix à la consommation baissait pour atteindre en moyenne 5,4% dans les économies en développement en 2008.

II.3.1.2. Environnement intérieur

L'examen de la situation économique de la RDC, durant l'année 2008, laisse apparaître un clivage entre, d'une part les tensions sur les marchés des biens et services et d'autres part, la stabilité des marchés de change.

- Au niveau du secteur réel

Le taux de croissance économique dégagé à partir des estimations faites sur la base des réalisations de l'activité de production au premier trimestre de l'année 2008 s'est établi à 10,8%, contre une prévision de 10,0%. S'agissant de l'inflation, elle a connu une accélération rapide au premier semestre sous l'effet principalement de la hausse des prix des produits alimentaires et pétroliers sur les marchés internationaux et subsidiairement en raison des chocs monétaires des deux premiers mois de l'année.

Depuis juillet 2008, il s'était observé une désinflation.

A fin Septembre, le taux d'inflation cumulé s'était situé à 21,1%. En projection annuelle, il s'était établi à 29,1% contre un objectif de 23,5%.

- Au niveau des opérations financières du secteur public.

Il sied d'indiquer que la détérioration du PNB entamée depuis novembre 2007 s'était arrêtée au mois de février 2008. Depuis ce dernier mois jusqu'en Août, l'exécution des opérations financières consolidées du secteur public s'était soldée par des excédants de 47,3 milliards de CDF, soit 0,7% du PIB.

- Au niveau du secteur extérieur

Sous l'effet des perturbations monétaires, il s'était observé une forte dépréciation de la monnaie nationale au cours du mois de janvier 2008 d'au moins 6%. Entre février et avril, l'évolution du marché de change était marquée par une dépréciation par palier de la monnaie nationale. Cette situation s'était stabilisée à partir du mois de mai, où le taux de change s'était établi autour de la fourchette de 555 à 562 CDF le dollar. A fin septembre 2008, le taux de change s'était situé à 564,2CD le dollar. Cette stabilité du taux de change est enregistrée dans un contexte d'excédent de l'offre sur la demande des devises. S'agissant des réserves internationales, après le tassement observé au mois de janvier 2008, elles avaient connue une augmentation croissante entre février et avril, puis un fléchissement à partir du mois de mai et enfin une reprise. En ce qui concerne la balance commerciale, les indicateurs de six premiers mois de l'année 2008 renseignent un excédent dû à la forte croissance des exportations du cuivre et du pétrole contre un déficit à la période correspondante de 2007.

Au plan monétaire, la situation avait été marquée par l'accroissement important de la base monétaire par rapport à la masse monétaire, déduction faite des dépôts en devises.

Les dépôts et les crédits en devises ont également augmenté rapidement, entraînant ainsi une aggravation notable de la dollarisation de l'économie.

II.3.2. Activité économique en RDC

Le développement de la situation macroéconomique en RDC au cours des l'années 2008 et 2009 a été principalement marqué par la crise alimentaire et la flambée des prix des produits pétroliers.

Cette situation a un impact à des degrés divers, sur l'activité économique et financière du pays au point qu'elle nécessite des modifications notables quant à l'évolution des paramètres clés du cadre macroéconomique 2008-2013. Ces changements sont retracés à travers le comportement de principaux agrégats des quatre secteurs de l'économie, à savoir le secteur réel, des finances publiques, des relations extérieur et monétaire.

· Evolution de la croissance de l'activité en RDC

La situation économique de la dernière décennie en RDC était chaotique, le marché intérieur n'a pas pu constituer un socle pour la croissance économique. Ainsi, les échanges extérieurs du pays n'ont pas non plus supplée ce manque de dynamisme interne.

C'est pourquoi, les estimations établies sur la base des réalisations de production situent le taux de croissance à 10,8% en 2008.

Pour rappel, le taux de croissance avait été estimé à 12,0% sur base des réalisations à fin avril et révisé en suite à 10,8% au mois de septembre suite notamment à la baisse de l'activité dans les branches de BTP et du commerce de gros et de détail.

Rapproché au taux de croissance de 6,3% réalisé en 2007, la dynamique de la croissance est le fruit du regain d'activité affiché par le secteur minier depuis la deuxième moitié de 2008, du bon comportement des activités dans le commerce de gros et de détail ainsi que de la poursuite de l'expansion dans la construction.

En effet, comparativement aux prévisions établies initialement en février dernier, lesquelles estimaient la production annuelle du cuivre et du cobalt respectivement à 213,3 mille tonnes et 17,9 mille tonnes, les réalisations de production à fin 2008 s'étaient situées à près de 261,2 mille tonnes pour le cuivre et à 28,1 mille tonne pour le cobalt. Cette forte augmentation de la production porterait la contribution de ce secteur dans la formation du PIB à 31,3% en 2008 contre 5,4% en 2009.

Sans préjudice de l'atonie caractérisant les exploitations pétrolières et du diamant, l'activité dans les industries extractives restera déterminante au cours des prochaines années. A cet effet, l'industrie du cuivre pourrait retrouver sa place de locomotive de la croissance économique de la RDC, comme ce fut le cas au cours des années 70 et 80.

L'apport de la branche du commerce de gros et de détail tient au bon comportement des échanges avec l'extérieur grâce à l'accroissement des importations des biens d'équipement et d'approvisionnement ainsi que des matières premières semi produites.

La contribution significative des activités de construction résulte de l'incidence positive dans la réalisation de grand projet d'infrastructures dans le cadre de la reconstruction nationale.

Il a été observé une tendance brassière de l'activité de production dans la branche Eau et Electricité et un ralentissement dans celles des industries manufacturières ainsi que des transports et communications. Les facteurs à la base de cette situation sont liés essentiellement à la faiblesse des infrastructures de base et à l'ampleur des perturbations majeures dans l'approvisionnement en énergie électrique et eau potable, principalement dans les centres urbains.

En dépit de toutes les pesanteurs évoquées ci haut, qui tendent à plomber l'activité de production dans la plupart des secteurs, la forte expansion du secteur minier les a plus que compensées.

Ainsi, par rapport aux années 2007, 2008 et 2009, la croissance de l'activité des différentes branches a évolué.

La reprise des activités minières conjuguées à l'incidence de grands projets d'infrastructures attendus dans le cadre de la reconstruction nationale devrait exercer des effets d'entraînement dans les prochaines années. Ce qui laisse présager de la poursuite d'une croissance soutenue à deux chiffres sur la période 2008-2013.

II.3.3. Evolutions des principaux indicateurs

II.3.3.1.Taux d'inflation

De janvier à avril 2009, l'inflation est restée élevée, en cumul mensuel, la hausse du niveau général des prix s'est établie à 28,8% soit 110,8% en projection annuelle contre un objectif de 31,2%. Ce niveau de l'inflation est corrélé avec la dépréciation du franc congolais par rapport au dollar américain, soit 21,7%.

A fin juin, le cumul d'inflation s'est situé à 25,3% impliquant ainsi un recul du niveau général des prix de 2,8% par rapport à fin avril. L'inflation est en nette reprise au 3ème trimestre 2009.13(*)

Jusqu'au 13 septembre 2009, la hausse du niveau général des prix se situe à 6,3% contre 3,2 au 2ème trimestre. L'inflation cumulée depuis le début de l'année a atteint 33,2% contre un objectif de 31,2%.

Le déplacement de l'objectif a été observé depuis le début du mois de septembre 2009.

II.3.3.2. Le taux de change

De fin décembre 2008 à mars, le taux de change s'est déprécié de 19,6% à l'indicatif. Cette évolution tenait d'une part, aux effets décalés des déficits du secteur public réalisés au dernier trimestre 2008, aux chocs transitoires liés à la position débitrice tant de la balance des biens et services, des revenus qu'au tarissement des moyens d'intervention de la BCC sur le marché de change.

Au cours du deuxième trimestre du l'année 2009, le taux de change s'est apprécie. La monnaie locale a été valorisée de 5,5% au marché libre de 3,7% à l'indicatif par rapport au dollar américain.

Par contre, au troisième trimestre jusqu'au mois de septembre, la monnaie locale a perdu, par rapport à fin juin 9,4% de sa valeur à l'indicatif et 10,3% au marché libre, comparativement au dollar américain.

II.3.3.3. Base monétaire

A fin Août 2009, la base monétaire a augmenté de 6,0% par rapport à fin décembre 2008. Cette évolution est occultée par le comportement trimestriel de cet agrégat monétaire.

En effet, au premier trimestre 2009, il a été enregistré une contraction de 4,1% de l'offre de monnaie centrale. Cette évolution est expliquée d'une part par la baisse des avoirs extérieurs nets imputable à l'augmentation rapide du déficit du budget en devises du secteur public et d'autre part, par l'amélioration de la position nette du Gouvernement en raison de l'ajustement budgétaire.

Au deuxième trimestre, la base monétaire s'est accrue de 5,1%. Cette hausse procède principalement de l'accroissement des avoirs extérieurs nets de l'institut d'émission. L'expansion de la base monétaire à fin Août 2009 résulte de l'accroissement des avoirs intérieurs nets sous l'impulsion des autres postes nets.

L'augmentation des autres postes nets résulte de l'effet taux de change en raison de la dépréciation monétaire de 22,5% observée au cours des huit premiers mois de 2009. Cette dernière a induit un accroissement du poste réévaluation.

Il sied de relever que l'amélioration de la position nette du Gouvernement résulte de la comptabilisation au mois de juin du pas de porte chinois et des autres apports extérieurs. Le solde global du Trésor s'est ainsi améliorer tandis que le solde intérieur qui affecte la liquidation intérieure est demeuré inchangé.

Il importe de noter l'expansion des émissions monétaires aux huit premiers mois de 2009, avec une injection de 84 milliards de CDF, le stock des émissions ayant atteint 489,1 milliards de CDF en Août 2009 contre 405,1 milliards à fin décembre 2008.

II.3.3.4. Causes des évolutions observées

Si la dépréciation et l'inflation intérieure au premier trimestre ont procédé de la dégradation de la position externe, l'évolution actuelle tient compte de la détérioration du solde budgétaire intérieur consacrant ainsi la réapparition des chocs permanents de l'économie.

Pour rappel, le solde budgétaire intérieur est demeuré positif au premier semestre. Depuis juin 2009, ce solde s'est détérioré.

Ainsi, malgré les interventions régulières de la BCC à travers la vente des devises, les pressions sur le marché des changes persistent en raison de la détérioration du solde budgétaire intérieur qui préconise les anticipations.

II.3.3.5. Instruments de la politique monétaire

II.3.3.5.1. Le taux d'intérêt

Après avoir été négatifs depuis le début de l'année 2009, les taux d'intérêts de base de la BCC sont redevenus positifs en terme réel. Depuis le mois de juin. Au mois d'Août cette positivité s'est raffermie en raison de la poursuite de la décélération de l'inflation.

II.3.3.5.2. Le billet de trésorerie

L'encours de billet de trésorerie a atteint son pic en mars 2009 avec un niveau de 57,7 milliards de CDF, correspondant à une ponction supplémentaire de 10,6 milliards par rapport à l'encours à fin décembre 2009.

La situation de l'encours au cours de cette période fait suite aux effets décalés de l'important déficit public réalisé a fin décembre 2008.

Au deuxième trimestre 2009, une baisse sensible de l'encours de billet de trésorerie a été observée, se traduisant par des injections de liquidation. Cette évolution de l'encours est expliquée par la contraction de la liquidité bancaire à la suite de l'ajustement budgétaire au cours de cette période. Au mois de juillet, l'encours de billet de trésorerie a augmenté en raison des ponctions opérées sur la liquidation bancaire excédentaire, résultant de la réapparution du déficit public depuis le mois de juin 2009. En septembre 2009 l'encours s'est situé à 55,5 milliards de CDF.

II.3.3.5.3. Situations préconisées.

Il est crucial de s'en tenir au respect strict du plan de Trésorerie du secteur public et de poursuivre avec la mise en oeuvre d'une politique monétaire prudente. Cette dernière suggère le maintien notamment d'un taux directeur de 65% et l'amélioration de la fourchette d'appel d'offre des billets de trésorerie pour assurer une meilleure ponction de liquidité.

II.4. POLITIQUE ECONOMIQUE DE LA RDC

La situation économique et financière de la République démocratique du Congo qui a prévalu, à la fin du siècle dernier, a améner l'économie à une très profonde dégradation. Aucun plan de l'économie n'y a échappé. Un taux de croissance négatif (atteignant même -4,3% en 1990 à -11,4% en 2000) et un taux d'investissement qui s'élevait à 8,5% en 1997 est tombé à 4,5% en 2000 ne pouvaient avoir que comme conséquence une paupérisation considérable de la population congolaise. Le revenu par tête est tombé de 191 dollars américains en 1990 à 80 dollars en 2000. L'inflation est demeurée très vive, atteignant 3642% en 1991, 9796,9% en 1994 et un peu plus récemment par d'importants déficits couverts essentiellement par les avances de la banque centrale du congo. La monnaie nationale a perdu l'essentiel de sa valeur sur le marché des changes, en dépit de multiples réformes monétaires.

L'hyperinflation et la dépréciation monétaire consécutives à l'expansion inconsidérable des liquidités intérieures, ont inexorablement contribué à l'effritement du pouvoir d'achat des ménages.

Confronté aux déséquilibres macroéconomiques, à la montée considérable de l'endettement et à la dépression, le pays s'est vu être contraint, dans les décennies 70 et 80, à adopter une gamme de politiques recommandées par le Fonds monétaire international et Banque Mondiale. Des politiques de stabilisation mêlées aux mesures de régulation conjoncturelles n'ayant pour fin que le rétablissement des équilibres budgétaires et des paiements extérieurs ont été appliquées dans les premières années, avant d'être complétées, plus tard par des politiques structurelles (ajustement structurel). Visant toute la sortie du pays de la récession dans laquelle il s'est plongé.

Quelle que soit l'analyse faite, les approches monétaire de la balance des paiements et d'absorption se rejoignent pour désigner, au Congo, comme cause principale du déséquilibre externe, le financement monétaire de l'Etat à l'occasion de ses déficits budgétaires récurrents et importants. Ici, les impératifs de stabilisation économique et financière ne sont devenus vraiment apparents que lorsque les déséquilibres extérieurs ont été profondément rompus. La dévaluation s'est imposée, à chaque fois, comme le principal instrument pour résorber les déséquilibres.

En dépit de la succession des programmes de stabilisation, force est de constater que le recul de la production et l'aggravation des déséquilibres interne et externe ont persisté. Ce qui soulève, bien entendu, la question pertinente tant de l'opportunité que de l'efficacité de ces programmes. Sur ce dernier point, certains analystes ont soutenu que le peu de succès rencontré par les programmes de stabilisation dans les années 1970 et 1980 tiendrait au caractère fragile et irréaliste de leurs objectifs, car ils étaient axés essentiellement sur le rétablissement des équilibres financiers et accessoirement sur la relance de l'appareil de production.

Depuis déjà des années, le gouvernement a pris de nouvelles orientations à travers une gamme des mesures d'ajustement économique porté successivement par le programme intérimaire renforcé (PIR) et le programme économique du gouvernement (PEG) mis en oeuvre respectivement en 2001 et 2002. Ses différentes politiques macroéconomiques augurent des perspectives prometteuses.

Le changement de la contre-performance économique de la décennie 90 en performance économique, le retour sur le sentier de la croissance, la relative stabilité des prix et du taux de change est autant d'éléments à enregistrer dans le compte de ces politiques. Et progressivement, on y assiste à la reprise de la coopération structurellement avec ses principaux partenaires au développement ; en même temps qu'arrivent de plus en plus d'investisseurs potentiels désireux de s'installer dans le pays.

II.5. EVOLUTION DE L'INVESTISSEMENT DIRECT A L'ETRANGER EN RDC

Les montants d'IDE de la République Démocratique du Congo sont insignifiants comparés aux flux d'IDE entrant dans le monde. Selon le rapport mondial sur l'investissement 2007, l'IDE entrant en RDC ne représente que 0,028% du flux entrant de l'IDE mondial.

Grâce à la bonne gestion et à la stabilité économique dont jouissait la République Démocratique du Congo après son indépendance, l'IDE entrant à relativement progressé par rapport aux autres pays de l'Afrique subsaharienne. Cette évolution fut stoppé en 1974, année durant laquelle le pays est touché par une crise économique aiguë principalement à cause de la privatisation par MOBUTU de nombreuses entreprises à son nom ou au noms de ses proches (Zaïrianisation) et les politiques des grands travaux (Eléphants blancs).

En dépit de la succession des programmes de stabilisation mêlées aux mesures de régulation conjoncturelles, force est de constater que le recul de la production et l'aggravation des déséquilibres interne et externe a persisté. Ce qui a amené les IDE à chuter une fois de plus et la RD.Congo va même connaître des désinvestissements nets négatifs. Les mesures de redressement du programme commencèrent à donner des résultats en 1990, mais les IDE sont restés néanmoins instables jusqu'en 2001, année de la reprise des relations avec les institutions de Bretton woods (Banque Mondiale et le Fond Monétaire International).

En 2003, les flux d'investissements étrangers ont atteint 132 millions de dollars et représentaient 23,6% de la formation brute de capital fixe. Les IDE en RDC se sont élevés à 500 millions de dollars en 2006, contre 405 millions en 2005 et une moyenne annuelle de 5 millions entre 1990 et 2000. Les investisseurs étrangers, plus particulièrement les belges, les chinois et les sud-africains, ont diversifié leurs placements dans le secteur minier, bancaire et la télécommunication.

II.5.1. REPARTITION SECTORIELLE DES FLUX D'IDE ENTRANT EN RDC

La décision d'investir en Afrique centrale repose principalement sur l'existence d'un sous-sol riche en minerais et en hydrocarbures, et la possibilité de ravitaillement d'un marché de plus de 90 millions d'individus. La recherche d'une main d'oeuvre à bon marché est une motivation secondaire car les investisseurs reprochent souvent à cette région le coût relativement élevé de sa main d'oeuvre, en comparaison aux autres pays en développement notamment ceux d'Asie du sud-est ou d'Asie du sud-ouest.

Cela étant, l'IDE vers la RD.Congo est inégalement reparti dans quatre secteurs principaux de l'activité économique : le transport et communication, les minerais et hydrocarbures, les services et enfin l'industrie. Le dynamisme du secteur productif a été généré par le secteur privé car le gouvernement a réduit sa présence dans l'économie, suite au protocole d'investissement, au protocole d'accord sur les mines et autres instruments. Le secteur privé, néanmoins, fait face à quelques contraintes structurelles qui rendent difficiles son fonctionnement sur le marché, diminuant sa contribution potentielle au développement économique de la RDC.

En 2003, le secteur transport et télécommunication a été le plus dynamique, notamment suite à d'importants investissements directs étrangers dans la téléphonie mobile. Le secteur mines et hydrocarbures a bénéficié de l'introduction du nouveau protocole d'accord sur les mines, qui a libéralisé le commerce de MIBA et qui élimine le monopole de la GECAMINES. Des nombreuses sociétés internationales se sont impliquées dans l'exploitation et l'exportation des riches ressources minières.

II.5.2. INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS : ENJEUX POUR LA RDC

Malgré le fait que les investissements directs étrangers se sont plus, depuis une dizaine d'années, orientés dans les domaines minier et pétrolier en Afrique, la République démocratique du Congo qui a des atouts certains dans ces domaines n'en a pas tiré conséquence. Comme pour la sous Région Afrique sub-saharienne dans l'ensemble, les mauvaises conditions de sécurité juridique et de sécurité des investissements ont constitué le principal obstacle à l'épanouissement de cet important facteur de développement économique des nations.

Dans un rapport publié en 2010, la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement, CNUCED, a fait savoir que l'Afrique profite peu des investissements directs étrangers, malgré les efforts considérables qu'elle a déployés ces dix dernières années pour améliorer son climat d'investissement. Par ailleurs, selon les résultats préliminaires d'un sondage effectué par la CNUCED, les IDE vont poursuivre leur progression. Présentées par le nouveau secrétaire général de cette institution, Supachai Panitchpakdi, les perspectives de l'évolution à court et moyen termes des investissements directs étrangers demeurent encourageantes. La majorité des sondés -75 experts internationaux et 325 entreprises transnationales- estiment que les Ide vont augmenter (65%). Un peu plus de 30% estiment qu'ils vont stagner, et moins de 5% qu'ils vont diminuer.

Il convient de noter que les Investissements directs étrangers ont atteint 612 milliards de dollars en 2004 contre 580 milliards en 2003. Les pays en développement en ont attiré 255 milliards (contre 173 en 2003), dont 20 milliards pour l'Afrique (contre 15 en 2003).

Par ailleurs une question se pose : Quelle est la place de l'investissement direct en République démocratique du Congo et quel rôle peut-il jouer dans ce pays qui est en pleine phase de reconstruction ?

L'investissement direct correspond à une exportation des capitaux dans un autre pays afin d'y créer une entreprise, de racheter ou de prendre une participation dans une entreprise de ce pays, l'objectif étant d'acquérir un pouvoir de décision effectif dans la gestion de l'entreprise. Il est essentiellement un instrument de la multinationalisation des entreprises et un important facteur de développement économique.

Dans le rapport intitulé « le développement économique en Afrique, repenser le rôle des investissements directs étrangers », la CNUCED a estimé que les IDE se sont plus orientés au cours de ces dernières années vers les secteurs minier et pétrolier du continent noir. Pour peu qu'on y fasse foi, cette exception devrait être pour le moins heureuse pour un pays comme la République démocratique du Congo qui bénéficie, en cette matière, d'un avantage comparatif par rapport à beaucoup d'autres pays africains.

Le Congo démocratique dispose, en effet, d'une bonne dotation en ressources naturelles au point que d'aucuns estiment même qu'il est un scandale géologique. Le sous-sol de la RDC recèle des minerais, pierres et métaux précieux en quantités quasiment inépuisables. Ce pays possède 14% des ressources mondiales de cuivre et de cobalt. Des estimations indiquent qu'il détient environ 8% des diamants du monde, 80% des réserves africaines de coltan. On y retrouve par ailleurs l'or, la cassitérite, le chrome, l'uranium, le zinc, le fer, le pétrole, le charbon,...

Et pourtant la République démocratique du Congo n'a jamais véritablement constitué une destination de choix des investissements directs étrangers en dépit de ces immenses ressources. Dans une étude menée en 2004 pour le compte du Programme des Nations Unies pour le Développement, PNUD, par André, Catherine et Maryse, Stefan sur les Causes économiques des conflits armés en République démocratique du Congo, il a été relevé, du moins pour la période sous étude, le désintérêt grandissant du Congo pour les principaux investisseurs. Sur un flux net d'investissements directs étrangers estimés par exemple à 428 millions de dollars Us en 1970 pour l'Afrique sub-saharienne, la part relative pour la RDC a été de zéro. Elle est passée à 16 millions en 1975 avant d'atteindre le sommet de 69 millions en 1985. Entre 1991 et 1995, les investissements directs nets au Congo étaient estimés à un million de dollars américains annuellement après s'être établis à 15 millions en 1991. Au cours de la même période, ils sont passés de 1,597 milliard Usd à 2,157 milliards à l'échelle de la sous région Afrique sub-saharienne, soit un taux de progression de 35,4% contre une baisse de 93% pour la RDC de 1991 à 1995.

Selon les auteurs, les investissements étrangers diminuent principalement à cause de l'instabilité politique et économique. Les grands investisseurs laissent la place à des juniors qui sont disposés à assumer les risques de l'instabilité, se positionnant sur le marché et cherchant à réaliser, à terme, une belle opération boursière en revendant le projet à une plus grosse entreprise, une majoration, capable de réaliser l'exploitation. Ce mouvement s'est surtout confirmé au cours des années 90, période caractérisée par des coûts de transaction extrêmement élevés. Ainsi, dans le secteur minier, les groupes belges se sont retirés, tandis que les intérêts canadiens se profilent par le biais de juniors. Mais, aucune société n'a entrepris de grands investissements ni n'a débuté de grands travaux, les conditions de sécurité juridique et de sécurité des investissements à long terme n'étant pas remplies.

Ces frontières virtuelles imposées par des conditions de sécurité inadéquates viennent d'être évoquées par le dernier rapport de la CNUCED, mais à l'échelle du continent africain. Selon ce rapport, le rebond attendu des Ide n'a pas eu lieu en Afrique en général à cause de la perception négative de ce continent par les investisseurs.

A ce propos, il convient de rappeler qu'en 2004, au cours d'un séminaire organisé par le Comité de pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille de l'Etat, M. Onno Rühl, alors représentant résident de la Banque mondiale en RDC, avait estimé que la perception du risque politique congolais est très élevée. Même si les promesses d'investissement pour les années à venir dépassent Usd 1,5 million, combien (de projets) se matérialiseront si le climat d'investissement ne change pas et si l'on continue à projeter une image désuète du pays. Le risque élevé que représente la RDC par rapport aux investisseurs privés potentiels était déjà mis en exergue en 2002 par la Commission européenne.

Dans le rapport économique de la délégation de la Commission européenne en République démocratique du Congo, 2000-2001, il a été relevé notamment que le République démocratique du Congo, pays à potentiel considérable du fait notamment de ses ressources naturelles, reste cependant un pays à risque élevé tant pour les investisseurs que pour les commerçants. Elle est classée parmi les pays à « risque » selon le classement de 60 pays à risque élevé publié par la revue Nord-Sud Export.

Depuis, des efforts considérables ont été déployés pour améliorer le climat des affaires en RDC. Cependant, le risque pays ne reste pas moins élevé. Selon la fiche Ducroire, publiée le 23 juillet 2004 dans la revue Marchés Tropicaux, la RDC est classée dans la catégorie 7 et C en ce qui concerne le risque politique et les risques commerciaux en rapport avec les opérations d'exportation (il convient de noter que c'est le niveau le plus élevé dans l'échelle d'appréciation du risque de Ducroire). Tandis qu'en ce qui concerne les investissements directs, le risque de guerre est de degré 6, de même que celui d'expropriation et du fait du prince.

On peut toutefois retenir que le Ducroire, par exemple, a repris depuis des mois l'assurance des risques politiques et commerciaux liés aux crédits à l'exportation à court terme vers le Congo. Pour ce pays en effet, la durée du crédit est, en principe, limitée à 90 jours. Il assure également les investisseurs en RDC contre le risque de guerre et le risque d'expropriation et de fait du prince.

En tout état de cause, l'adoption d'une orientation libérale de l'économie nationale depuis 2001, le progrès dans la mise en oeuvre des réformes structurelles et sectorielles, dans un contexte d'une amélioration progressive du cadre macroéconomique grâce aux programmes soutenus par les institutions de Bretton Woods et la communauté internationale, concourent progressivement à la facilitation de la lisibilité de l'environnement des affaires en République démocratique du Congo.

Ces efforts ont permis l'entrée de nouveaux investissements privés, notamment dans le domaine des télécommunications et dans le domaine bancaire. Dans le domaine de la téléphonie mobile, des sociétés telles que Celtel et Sait télécom ont été rejoints un peu plus tard par Vodacom, un opérateur sud-africain, filiale du britannique Vodafone, Congo Chine Télécom, Supercel, Tigo, tandis que pour le réseau fixe, on a enregistré l'entrée Zain, devenu un peu plus tard Airtel.

Dans le domaine bancaire, de nouveaux établissements ont vu le jour. Il s'agit entre autres de Rawbank, créée en 2001 par les Rawji une famille congolaise d'origine indienne, la Trust Merchant Bank, à capitaux américains, italiens et belges, et tout récemment Procrédit Bank.

II.6. EVOLUTION DE L'INVESTISSEMENT GLOBAL AU CONGO DE 1991 A 2007 EN MILLARD DE FRANCS CONGOLAIS COURANT

Le tableau ci-dessous montre l'évolution de l'investissement global au Congo de 1991 à 2007.

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

0,01

0

6,06

0,01

0,038

0,49

0,67

0,73

2,25

31

107

165,1

287

481

680

842

1004

Source : Rapports annuels de la banque centrale du Congo de 1999 à 2007.

Il se relève que de 1991 à 2007, il y a eu une augmentation de 212,160 milliards de francs qui étaient investis avec une dispersion de 332,228 milliards de francs d'une année à une autre et un coefficient de variation de 156 pourcent montrant que cette moyenne est hétérogène.

La courbe d'investissement qui ressort de ce tableau dicte que le volume d'investissement s'est accru considérablement de 2000 jusqu'à 2007.

Lorsqu'une entreprise ou une administration nationale ou étrangère investit sur le territoire domestique, cet investissement contribue à l'augmentation de stock de capital. Ce qui améliore le bien-être et par ricochet le revenu (formation brute du capital fixe).

CHAPITRE TROISIEME : VERIFICATION EMPIRIQUE DE LA RELATION INVESTISSEMENT- EPARGNE PRIVEE DE LA RDC

Après toues les considérations théoriques sur l'investissement et l'épargne ainsi que sur l'évolution de l'économie de la RDC, nous nous proposons dans ce chapitre de tenter de vérifier empiriquement le lien investissement épargne privée de l'économie congolaise, une relation causale entre les deux variables économiques fournira des éléments de réflexion propices pour une meilleure compréhension des phénomènes économiques de la RDC.

III.1. PRESENTATION DU MODELE D'ANALYSE ET LA MODELISATION

III.1.1. Présentation du modèle d'analyse

Un modèle économétrique est un modèle de l'économie qui fait appel à des valeurs numériques des propensions marginales et à d'autres paramètres économétriques.

Ces valeurs numériques sont engendrées à partir de données tirées de l'économie réelle et auxquelles sont appliquées des méthodes statistiques d'estimation qui tiennent compte de tous les facteurs pouvant avoir une incidence sur l'endogène. De nos jours il existe plusieurs de ces modèles dont l'objet est de prévoir l'évolution de l'économie.

Dans cette partie, nous relèverons différentes variables que nous avons retenu pour faire cette étude, afin de comprendre les effets de ces dernières sur le tissu économique.

De ce fait, l'investissement constituerait la variable expliquée par la variable explicative qui est l'épargne.

Le modèle théorique qui nous a servi de support est fondé sur la théorie qui suggère que l'épargne précède l'investissement. Le modèle se présente comme suit :

I /y= 1+2 S/Y+

Où I/y représente la part de l'investissement brut dans le produit national

S/y représente la part de l'épargne privée dans le produit national.

III.1.2. LA STATIONNARITE DES VARIABLES

Pour procéder à l'estimation du modèle, on se rend compte au préalable de la stationnarité des variables à utiliser.

Ceci est nécessaire car les variables économiques et financières sont rarement des réalisations de processus stationnaires. La non stationnarité peut bien concerner l'espérance que les moments de second ordre. Depuis Nelson et Plosser, les cas de non stationnarité en moyenne dont analysés à partir de deux types de processus : Processus TS (Trend stationnary) qui représente les processus caractérisés par une non stationnarité de nature déterministe et Processus DS (Différence stationnary) qui représente le processus dont la non stationnarité est de nature stochastique.

Dans le premier cas, les données sont marquées par une tendance générale. Il sied alors d'introduire un trend ou une tendance générale dans le modèle ; en présence du second cas, si les ordres d'intégration des variables sont différents, il faut les différencier en vue de les rendre stationnaires. Or mettre en relation des variables dont les ordres d'intégration sont différents, sans les rendre stationnaires, ne peut que conduire à des fausses régressions ou régressions fallacieuses.

En effet, les processus TS et DS sont caractérisés par des comportements très différents et il convient de les distinguer.

Suite à un choc, un processus TS revient à son niveau pré-choc, alors qu'un processus DS n'y revient jamais. On comprend dès lors également que d'un point de vue économétrique sont tous aussi fondamentales.

Pour ce faire, on utilise le test de Dickey-Fuller (DF) et le test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF).

III.1.2.1 Procédure et application du test de stationnarité

Dickey et Fuller considèrent trois modèles de base pour la Xt, t=1,2,3,...T

Modèle (1) : modèle sans constante ni tendance déterministe :

(1-

Modèle (2) : modèle avec constante sans tendance déterministe :

Modèle (3) : modèle avec constante et tendance déterministe ;

Dans chacun des trois modèles, on suppose que est un bruit blanc : L est l'opérateur retard ; Xt est la variable dont on teste la stationnarité ; sont des paramètres.

Si, cela signifie qu'une des racines du polynôme retard est égal à 1. on dit alors qu'on est en présence d'une racine unitaire. En d'autres termes, Xt est un processus non stationnaire et la non stationnarité est de nature stochastique (processus DS).

On teste l'hypothèse nulle de racine unitaire (Xt est intégré d'ordre 1, c'est-à-dire non stationnaire) contre l'hypothèse alternative d'absence de racine unitaire (Xt est intégré d'ordre 0, c'est à dire stationnaire).

En pratique, on estime les modèles sous la forme suivante :

Modèle (1) :

Modèle (2) :

Modèle (3) :

Avec pour chaque modèle, . On teste alors l'hypothèse nulle (non stationnarité) contre l'hypothèse alternative (stationnarité) en se référant aux valeurs tabulées par Fuller (1976) et Dickey et Fuller (1979, 1981). Dans la mesure où les valeurs critiques sont négatives, la règle de décision est la suivante, on rejette l'hypothèse nulle de non stationnarité. Si la valeur calculée de t-statistique associé à est supérieur à la valeur critique, on accepte l'hypothèse nulle de non stationnarité.

Il est fondamental de noter que l'on n'effectue pas le test sur les trois modèles. Il convient en effet d'appliquer le test de Dickey-Fuller sur un seul des trois modèles. En pratique, on adopte une stratégie séquentielle en trois étapes.

Etape I : On commence par appliquer le test sur le modèle 3. on peut aboutir à deux résultats :

- si la tendance n'est pas significative, on passe au modèle 2.

- Si la tendance est significative, on test l'hypothèse nulle de racine unitaire.

Si n'est pas significative différent de 0, Xt est stationnaire. Dans ce cas, il faut la différencier et recommencer la procédure sur la série en différence première.

Si est significativement différent de 0, Xt est stationnaire. Dans ce cas, la procédure s'arrête et l'on peut directement travail sur Xt.

Etape II : Cette étape ne doit être appliquée que si la tendance dans le modèle précèdent n'est pas significative.

On estime le modèle 2 :

- Si la constante n'est pas significative, on passe au modèle 1 ;

- Si la constante est significative, on teste l'hypothèse nulle de racine unitaire.

Si n'est pas significativement différent de 0, Xt est non stationnaire. Dans ce cas, il faut la différencier et recommencer la procédure sur la série en différence première.

Si est significativement différent de 0, Xt est stationnaire. Dans ce cas, la procédure s'arrête et l'on peut directement travailler sur Xt.

Etape III : cette étape ne doit être appliquée que si la constante dans le modèle précédent n'est pas significative. On estime le modèle1.

Si n'est pas significativement différent de 0, Xt est non stationnaire. Dans ce cas, il faut la différencier et recommencer la procédure sur la série en différence première.

Si est significativement différent de 0, Xt est stationnaire. Dans ce cas, la procédure s'arrête et l'on peut directement travailler sur Xt.

La stationnarité des variables représente une solide garantie contre les régressions fallacieuses ou non cohérentes.

Si une variable Xt est stationnaire en niveau, on dira qu'elle est intégrée d'ordre zéro (Xt~I(o)).

De manière générale, on dit qu'une série est intégrée d'ordre « d », s'il faut la différencier « d » fois pour qu'elle soit stationnaire.

III.1.3. La modélisation VAR

La modélisation économétrique classique à plusieurs équations structurelles a connu beaucoup de critiques (Granger 1969 et Sims 1980) et de défaillance face à un environnement économique très perturbé. Les précisions élaborées à l'aide de ces modèles le sont relevées très médiocres. Les critiques principales formulées à l'encontre de ces modèles structurales concerne la simultanéité des relations et la notion de variable exogène. La représentation VAR (Vector Auto Régressive) généralisation des modèles autorégressifs au cas multi varié apporte une réponse statistique à l'ensemble de ces critiques.

Dans cette représentation, les variables sélectionnées en fonction du problème étudie ont toutes à priori le même statut et on s'intéresse alors à des relations purement statistiques.

III.1.3.1. La représentation générale

La généralité de la représentation VAR à k variable et p décalages note VARkp s'écrit comme suit :

Yt= Ao+A1Yt-1+A2Yt-2+.............+ApYt-p+Vt

Cette représentation peut s'écrire à l'aide de l'opérateur retard.

( I-A1D-A2D2 - ................- ApDp)Yt= Ao+Vt

Ou encore A(D)Yt = Ao + Vt

Condition de stationnarité

Un modèle VAR est stationnaire s'il satisfait les trois conditions classiques :

· E(Yt) =

· Var(Yt )

· Cov(Yt, Yt+k ) = E (Yt - U)( Yt+k- U) = t,t

Le processus VARcp est stationnaire si le polynôme défini à partir du déterminant :(A-A1 Z-A2 Z2-........ .- Ap Zp) 0 a ses racines à l'extérieur du cercle unité du plan complexe.

III.1.3.2. Estimation des paramètres

Les paramètres du processus VAR ne peuvent être estimés que sur des séries chronologiques stationnaires. Ainsi, après étude des caractéristiques des séries, soit les séries sont stationnaires par différence, préalablement à l'estimation des paramètres dans le cas d'une tendance stochastique, soit il est possible d'ajouter une composante tendance à la spécification VAR, dans le cas d'une tendance déterministe.

III.1.3.3. Dynamique d'un modèle VAR

Les modèles VAR permettent d'analyser les effets de la politique économique, cela à travers de simulations de chocs aléatoire et de la décomposition de la variance de l'erreur.

Cependant, cette analyse s'effectue en postulant la constance de l'environnement économique « toutes choses restant égales par ailleurs ».

III.1.4. La causalité

Au niveau théorique, la mise en évidence de la relation causale entre les variables économiques fournit des éléments de réflexion propices à une meilleure compréhension des phénomènes économiques. De manière pratique « the causal Knowledge » est nécessaire à une formulation correcte de la politique économique.

En effet, connaître le sens de la causalité est aussi important que de mettre en évidence une liaison entre des variables économiques.

III.1.5. Le concept de cointégration dans l'analyse des séries temporelles

L'analyse de la cointégration présentée par Granger en 1983 et Engel et Granger en 1987, est considérée par beaucoup d'économistes comme un des concepts nouveaux les plus importants dans le domaine de l'économétrie et de l'analyse de séries temporelles.

Granger a étudié les séries non stationnaires, des séries temporelles ou séries chronologiques dans lesquelles une perturbation temporaire a un effet prolongé sur le long terme.

Or dans l'étude de ces séries non stationnaires, les méthodes d'analyse employées pour les séries stationnaires donnent des résultats erronés. Les travaux de clive Granger permettent de corriger l'approche en montrant que des combinaisons spécifiques de séries temporelles non stationnaires peut permettre de produire des résultats statistiquement corrects.

La théorie de la cointégration permet d'étudier des séries non stationnaires mais dont une combinaison linéaire est stationnaire. Elle permet ainsi de spécifier des relations stables à long terme tout en analysant conjointement la dynamique de court terme des variables considérées.

III.1.5.1. Définition de la cointégration

Si Xt et Yt sont deux séries I (d) alors en générale, la combinaison linéaire Zt = Xt - a Yt est aussi I (d).

Cependant, il est possible que Zt ne soit pas I (d) mais I (d-b) où est un entier positif. Dans ce cas, Xt et Yt sont dites cointégrées, a est le paramètre de cointegration et le vecteur [1-a] est le vecteur de cointegration.

Le cas le plus étudié correspond à d = b =1. Ainsi, deux séries non stationnaires I(1) sont cointégrées s'il existe une combinaison linéaire (I(0)) de ces deux séries.

L'idée sous-jacente est la suivante. A court terme Xt et Yt peut avoir une évolution divergente (elles sont toutes deux non stationnaires), mais elles vont évoluer ensemble à long terme.

L'analyse de la cointegration permet d'identifier clairement la relation véritable entre deux variables en recherchant l'existence d'un vecteur de cointegration et en éliminant son effet, le cas échéant.

III.1.5.2. Conditions de cointégration

Deux séries Xt et Yt sont dites cointégrées si les deux conditions sont vérifiées :

- Elles sont affectées d'une tendance stochastique de même ordre d'intégration d.

- Une combinaison linéaire de ces séries permet de se ramener à une série d'ordre d'intégration inférieur.

Signalons que la notion de cointégration permet de mettre en évidence des relations de long terme stables entre des séries non stationnaires. Ce concept reproduit l'existence d'un équilibre de long terme et l'aléa et peut s'interpréter comme une distance à la période t par rapport à cet équilibre.

Dans ce cas, différencier les séries est contre productif car on cache la relation de long terme entre elles. Ainsi, si les séries Xt et Yt sont cointégrées la relation de long terme Yt = Xt + åt peut être estimée avec la méthode des MCo, la régression obtenue ne sera pas spurious (fallacieuse).

La relation de cointégration est une relation d'équilibre entre des séries en régime de croissance équilibrée mais des chocs peuvent affecter cette relation à court terme c'est-à-dire avoir des effets temporaires. Le problème consiste donc à estimer la relation de long terme et de court terme entre les variables.

Si on conclut à la stationnarité de la série des résidus alors les séries sont cointégrées et la relation de long terme entre les deux variables peut être estimée avec la méthode des MCo. On obtient un estimateur super convergent.

Selon cette propriété, si les séries Xt , Yt et åt sont respectivement I(1), I(1) et I(0) alors à mesure que la taille de l'échantillon s'accroît l'estimateur des MCo de converge vers sa vraie valeur à un taux plus rapide que l'estimateur des MCo calculé avec les variables stationnaires Xt et Yt

Asymptotiquement les variables I(1) domine les variables I(0). Tout biais dû à l'endogeneité des variables est capturé par le résidu et conduit à un problème d'efficacité de l'estimateur des MCo, en particulier les aléas de la relation Yt = sont auto corrélés

Cependant, dans des échantillons de taille finie l'estimateur des MCo de â dans l'équation précédente est biaisé. De plus Philips et Durlauf (1986) ont montré que la statistique de student correspond au test standard de signification de (Ho : =0) n'est pas valide, la distribution asymptotique de l'estimateur des MCo de étant très complexe et non normale. On ne peut pas par conséquent, tester la significativité du paramètre dans la relation de long terme. Ainsi, avec la méthode de Engel et Granger, on part de l'hypothèse que la relation de long terme entre les séries est décrite par

Yt = .

Mais cette hypothèse généralement suggérée par la théorie économique ne peut pas être testée avec cette procédure. Par contre, les résidus donnent une estimation du déséquilibre et pour obtenir des informations sur la vitesse d'ajustement à l'équilibre on peut estimer un modèle à correction d'erreur.

- Test d'hypothèse sur les relations de cointégration

Les tests de cointégration de Johannsen indiquent le nombre de vecteurs de cointégration. Les estimations données par une colonne particulière de â ne sont pas uniques nécessairement. Il est nécessaire d'imposer des restrictions motivées par des arguments économiques afin d'obtenir des informations sur la relation économique de long terme

III.1.6. Les variables analysées dans le modèle

III.1.6.1 Cadre théorique d'analyse

On suppose, pour simplifier, que l'économie est caractérisée par une fonction de production agrégée dépendant uniquement du stock de capital agrégé.

(1)

Les entreprises privées produisent donc un seul type de bien, lequel peut être consommé ou investi. En différenciant l'équation (1), on obtient :

(2)

On suppose que l'investissement est financé par l'épargne. La transformation de l'épargne en investissement s'opère à travers les banques par le canal du crédit. Toutes fois, seulement une proportion des ressources épargnées est allouée à l'investissement. La fraction non prêtée, 1-, sert en effet à rémunérer les dépôts d'épargne et les divers services liés à l'activité d'intermédiation bancaire. L'équilibre sur le marché du capital s'écrit alors :

(3)

En intégrant cette égalité dans le modèle, le taux de croissance de l'économie s'écrit :

(4)

Dans l'équation (2), le taux de croissance g apparaît comme le produit de la production marginal du capital (F'=F/Kt) et du taux d'investissement (It/Yt). L'équation (4) fait dépendre le taux de croissance de la productivité marginale du capital, de la fraction et du taux d'épargne (St/Yt). On peut ainsi analyser les effets du développement financier sur la croissance du produit.

En premier lieu, comme le souligne Bailliu (2000), au fur et à mesure qu'elles acquièrent de l'expérience dans l'intermédiation financière, les banques gagent en efficacité à tel point qu'elles peuvent réduire les frais de gestion et donc augmenter le taux d'allocation de l'épargne liquide à l'investissement.

Deuxièmement, les banques peuvent jouer sur le comportement d'épargne des agents privés par des politiques financières pour accroître le taux d'épargne. La hausse de l'épargne se traduit alors par une hausse de l'investissement privé, ce qui est favorable à la croissance.

III.1.6.2. Choix des variables et méthodologies

Le modèle théorique précédent démontre la possibilité d'une positive relation entre l'investissement et l'épargne privée. Par conséquent, il convient de chercher à voir si ce résultat théorique se vérifie sur le plan empirique. Cette section précise les variables utilisées dans cette étude ainsi que les options méthodologiques choisies pour conduire l'analyse.

III.1.6.2.1. Choix des variables

L'étude empirique de l'efficacité macroéconomique de l'investissement et de l'épargne privée pourrait être menée dans le cadre d'une analyse de causalité bivariée. Le risque est alors de ne pas pouvoir expliquer les canaux directs de transmission de l'influence de l'épargne privée sur l'investissement. La cause théorique suggère de considérer l'épargne privée et l'investissement du stock de capital. En plus de ces variables, dans l'exercice de leur fonction d'intermédiation, les banques disposent également du pouvoir de créer de la monnaie (ex-nihilo) à la condition bien entendu de conserver un certain niveau de réserves auprès de la banque centrale. A ce titre, elles servent de courroie de transmission de la politique monétaire dictée par l'autorité monétaire. Une inflation forte peut introduire des distorsions dans le choix des investissements productifs en défavorisant les investissements à long terme.

Au total, les variables retenues dans le cadre de cette analyse concerne l'épargne du secteur privé (GDS), le volume d'investissement global (GSI). Les deux variables sont prises sous la forme logarithmique le taux d'investissement global comprend à la fois l'investissement privé et l'investissement public.

Le ratio de crédit bancaire au secteur privé est directement lié à l'investissement privé et à la croissance économique.

Il représente en fait le rôle des banques dans le financement du secteur productif. Ce ratio est considéré dans certaines études comme une mesure pertinente du niveau de développement financier qui a lieu à travers le système bancaire, notamment dans les pays en développement.

Le choix de cet indicateur se justifie par le fait que nous ne nous intéressons pas dans cette étude à une analyse du secteur financier dans son ensemble qui comprend le secteur bancaire et le marché financier, mais plutôt à l'efficacité du crédit octroyé par les banques au secteur privé (ménages et entreprises).

Le ratio d'investissement contrôle les effets de la mobilisation et de l'allocation de l'épargne institutionnelle.

Les données proviennent du « Word Developement Indicators » de la Banque Mondiale. Elles couvrent la période 1960-2007.

III.1.6.2.2. Options Méthodologiques

Les méthodes économétriques que nous utilisons dans cette étude sont basée sur la modélisation VAR. les avantages de cette modélisation sont nombreux par rapport aux approches traditionnelles des équations structurelles. Outre le fait qu'elle résout le problème d'endogeneité potentielle des variables inhérentes aux modèles structurels, la modélisation VAR permet quatre application différentes : des prévisions, une analyse en terme de causalité, une simulation de politiques économiques à partir des fonctions de réponses traduisant la propagation des chocs et des décompositions historiques des chocs. La notion de causalité généralement utilisée et que nous retenions ici, est celle de Granger. Une variable Y cause au sens de Granger une variable X si les valeurs passées de Y contribuent à expliquer la valeur contemporaine de x par rapport aux seules valeurs passées de cette dernière.

Sur le plan statistique, le test de causalité au sens de Granger revient à un test de significativité globale causale dans l'équation de la variable causée. Mais le cadre théorique de cette inférence statistique suppose que les variables soient stationnaires.

Deux grandes familles de tests de causalité au sens de Granger, sont envisageables. On distingue, en premier lieu, les procédures de tests dites séquentielles qui imposent d'étudier de manière précise la stationnarité des séries en jeu et la présence éventuelle d'une relation de cointégration avant de conduire le test de causalité. Lorsque les séries sont intégrées d'ordre un et cointégrées, l'estimation d'un VAR en différences premières n'est pas appropriée, il convient de reparamétrer le modèle sous la forme d'un modèle vectoriel à correction d'erreur.

L'existence d'une relation de cointégration suggère une causalité dans au moins une direction. Les procédures séquentielles permettent ainsi d'effectuer un test de causalité sur la dimension de court terme et un test sur la dimension de long terme.

Cependant, le recours à ce protocole de tests préliminaire peut conduire à des biais importants potentiels à chaque étape tels que l'inférence causale devienne incertaine. D'une part, on sait que la puissance des tests de racines unitaires est faible pour des petits échantillons et rien n'indique que l'on élimine totalement les biais par une combinaison de tests de racines unitaires.

D'autre part, comme le montre par simulation Toda (1995), puis Cheung et Lai (1993), le test de cointégration de Johannsen sur échantillon réduit dépend d'un certain nombre de paramètres (nombre d'observation, ordre d'intégration des variables, nombre de retards, présence ou non de tendances déterministes). Il en résulte un risque de biais supplémentaire qui s'ajoute à celui des tests de racines unitaires et rend moins probants les résultats de l'inférence causale.

Selon Toda et Yamamoto (1995), ce qui importe fondamentalement pour l'économiste n'est pas de savoir si les variables sont intégrées voire cointégrées, mais de tester des restrictions matérialisant des hypothèses théoriques. C'est en cela que les procédures non séquentielles de test de causalité pouvant s'abstraire des tests préliminaires de cointégration prend tout leurs sens.

Ces procédures consistent à effectuer des estimations corrigées de VAR pour tenir compte d'une éventuelle relation de cointégration, sans pour autant étudier explicitement cette cointégration.

Ce faisant, elles permettent en un unique test de valider l'existence d'une causalité globalement sur le court et le long terme.

Le test de causalité développé par Toda et Yamamoto permet d'étudier la causalité dans un système de variables non stationnaires intégrées d'ordres différents. La nécessité d'étudier la cointégration est outre passée par une surparamétrisation non optimale du VAR. l'unique condition reste toute fois que l'ordre du VAR soit supérieur à l'ordre maximal d'intégration possible des variables.

Concrètement, la procédure de Toda et Yamamoto se réalise en deux étapes. Tout d'abord, il s'agit de déterminer l'ordre d'intégration maximal (dmax) des séries et le nombre de retard optimal (K) du processus VAR en niveau. En suite, il faut estimer un modèle VAR en niveau d'ordre p=K+ dmax par les moindres carrés ordinaires.

Pour construire l'inférence causale sur le modèle « augmenter », on applique des tests de restrictions uniquement sur les K premiers coefficients. Les autres coefficients, en réalité nuls, sont une surparamétrisation volontaire qui sert à incorporer dans le VAR la dimension potentiellement cointégrées des séries.

Cette procédure n'est valable que si dmax n'est pas supérieur à l'ordre AR du VAR. la statistique de test suit asymptotiquement une loi de chi deux et reste indépendante de l'ordre d'intégration des variables.

III.2. APPLICATION DU MODELE AUX DONNES D'ETUDES

III.2.1. Dynamique de l'investissement et de l'épargne en RDC

Evolutions conjointes de l'épargne et investissement national

L'analyse de la dynamique de l'investissement et de l'épargne permet de distinguer quelques périodes importantes.

La première période (1960-1964) a été dominée par le dynamisme de l'agriculture d'exportation. En 1965 le volume de l'épargne du secteur privé a baissé jusqu'à atteindre 1% en moyenne.

Au cours de la période (1966-1975) la productivité de l'investissement est restée positive et très élevée sur cette période.

A partir de 1992 l'économie congolaise a connu une expansion de l'investissement avec un pic de 28% en moyenne en 1996 et une expansion de l'épargne avec un taux de 26% en 1996.

Après l'année 1997, la RDC entre dans une période de récession économique. La croissance économique ralentit et ne parvient pas à dépasser le rythme de croissance de la population.

En effet, de 1997 à 1998, le PIB réel par habitant baisse. Le taux d'investissement chute en passant de 28% à 1% alors que le taux d'épargne passe de 26% à -6%.

De nombreux chocs extérieurs ont jalonné cette période, entre autres, la chute des prix des matières premières, le renchérissement du cours du dollar, la hausse des taux d'intérêt internationaux.

Ces perturbations se sont traduites par l'accumulation de déficits budgétaires et une explosion de la dette publique. L'évolution de ces déséquilibres conduit le pays à adopter une série des mesures d'ajustement structurel.

A partir de cette période, l'activité économique amorce un net ralentissement dans un contexte sociopolitique difficile.

Signalons que les deux courbes nous dictent que leur volume s'est accru de 1999 jusqu'à 2007 avec une tendance positive en confrontation avec le temps.

III.2.2. Test de stationnarité

Compte tenu de l'importance pour la spécialisation du modèle de la propriété de stationnarité et de la présence éventuelle d'une tendance déterministe dans les séries, nous effectuons le test de stationnarité : le test de racine unitaire de Dickey-Fuller (ADF) pour ne tomber dans le cas d'une régression fallacieuse.

Ce test prend en compte uniquement la présence d'auto corrélation dans les séries.

Les résultats du test d'ADF pour chaque variable sont présentés dans les tableaux ci-dessous respectivement pour le volume d'investissement (GDI) et d'épargne (GDS).

III.2.2.1. Test de stationnarité de GDI

Tableau n°1. Résultat du test de stationnarité sur la série GDI

ADF Test Statistic

-4.166810

1% Critical Value*

-4.1728

 
 

5% Critical Value

-3.5112

 
 

10% Critical Value

-3.1854

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 

Dependent Variable: D(GDI)

Method: Least Squares

Sample(adjusted): 1963 2007

Included observations: 45 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

GDI(-1)

-0.825224

0.198047

-4.166810

0.0002

D(GDI(-1))

0.144271

0.180769

0.798098

0.4295

D(GDI(-2))

0.240920

0.149564

1.610819

0.1151

C

13.18022

3.422431

3.851128

0.0004

@TREND(1960)

-0.127283

0.063615

-2.000838

0.0522

On remarque que la valeur calculer du test statistique d'ADF est supérieur à la valeur critique et que la tendance n'est pas significative,

Ce qui signifie qu'au seuil de 5% la variable GDI est stationnaire à niveau.

Nous retenons que la première série est intégrée d'ordre zéro I(0).

III.2.2.2. Test de stationnarité sur la série GDS

Ici nous allons nous intéresser à tester la stationnarité de la variable épargne en recourant au test d'ADF.

Tableau n°2 : Résultat du test de stationnarité de GDS

ADF Test Statistic

-2.407516

1% Critical Value*

-4.2023

 
 

5% Critical Value

-3.5247

 
 

10% Critical Value

-3.1931

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(GDS)

Sample(adjusted): 1968 2007

Included observations: 40 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

GDS(-1)

-0.554572

0.230350

-2.407516

0.0215

D(GDS(-1))

0.019516

0.199925

0.097615

0.9228

D(GDS(-2))

-0.122414

0.164868

-0.742496

0.4627

C

6.966149

4.122472

1.689799

0.1000

@TREND(1960)

-0.122148

0.104477

-1.169137

0.2502

De ce tableau, on remarque que la valeur du test ADF est inférieure à la valeur critique à 5% ce qui nous conduit à procéder par une stratégie séquentielle. Il apparaît que GDS n'est soit pas stationnaire et la tendance n'est pas significative, on passe au second palier du test.

Tableau n°3 : Résultat du test ADF à niveau avec dérive

ADF Test Statistic

-2.159911

1% Critical Value*

-3.6019

 
 

5% Critical Value

-2.9358

 
 

10% Critical Value

-2.6059

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(GDS)

Method: Least Squares

Sample(adjusted): 1968 2007

Included observations: 40 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

GDS(-1)

-0.378685

0.175324

-2.159911

0.0375

D(GDS(-1))

-0.086099

0.179258

-0.480306

0.6339

D(GDS(-2))

-0.199569

0.151852

-1.314228

0.1971

C

2.457890

1.465352

1.677338

0.1021

Les données contenues dans ce tableau nous montrent que la valeur du test ADF est inférieure à la valeur critique à 5%. On remarque aussi que la constante n'est pas significative comme le montre les résultats ci haut.

Et donc GDS est non stationnaire. Pour se faire, on passe au dernier palier du test à niveau.

Tableau n°4 : Test à la différence sans dérive

ADF Test Statistic

-1.328670

1% Critical Value*

-2.6211

 
 

5% Critical Value

-1.9492

 
 

10% Critical Value

-1.6201

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(GDS)

Sample(adjusted): 1968 2007

Included observations: 40 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

GDS(-1)

-0.149320

0.112383

-1.328670

0.1921

D(GDS(-1))

-0.221506

0.163927

-1.351248

0.1848

D(GDS(-2))

-0.288849

0.145662

-1.983016

0.0548

Il ressort de ce tableau que la valeur du test ADF est inférieure à la valeur critique à 5%. DGS est non stationnaire à niveau, on passe au la différence première.

Tableau n°5 : Test ADF à la 1ère différence avec dérive

ADF Test Statistic

-4.768031

1% Critical Value*

-3.6067

 
 

5% Critical Value

-2.9378

 
 

10% Critical Value

-2.6069

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(GDS,2)

Method: Least Squares

Date: 06/29/11 Time: 09:57

Sample(adjusted): 1969 2007

Included observations: 39 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

D(GDS(-1))

-1.767936

0.370790

-4.768031

0.0000

D(GDS(-1),2)

0.441145

0.266757

1.653731

0.1071

D(GDS(-2),2)

0.058463

0.158047

0.369911

0.7137

C

0.046824

0.996341

0.046996

0.9628

Des tests élaborés, il vient que les séries ne sont pas cointégrées et donc l'usage des modèles VAR est rejetées.

En fin, la valeur de la statistique du test ADF est supérieure à la valeur critique à 5%. GDS est stationnaire sans dérivé et intégré d'ordre I(1).

Il sied de signaler que le test ADF effectué sur ces deux séries prises en logarithmes a montré que la première série GDI est stationnaire à niveau alors que la seconde n'est pas stationnaire. Pour se faire, comme ces deux séries ne sont pas intégrées de même ordre GDI~I(0) et GDS~I(1), il n'y a pas intérêt de vérifier une éventuelle cointégration.

Et comme les séries ne sont pas cointégrées on ne va pas procéder à l'estimation d'un MCE (Modèle à Correction d'Erreur).

Nous retenons qu'il n'existe pas de relation de cointégration entre l'investissement et l'épargne privée et vérifions l'éventuelle causalité entre les deux variables et la relation de long terme.

III.2.2. CAUSALITE

Nous testons maintenant la causalité entre l'épargne privée et l'investissement.

Le résultat du test de causalité est donné dans le tableau n°6.

Tableau n06 : test de causalité

Pairwise Granger Causality Tests

Sample: 1960 2007

Null Hypothesis:

Obs

F-Statistic

Probability

GDI does not Granger Cause D(GDS)

40

1.38571

0.26353

D(GDS) does not Granger Cause GDI

0.22556

0.79922

Il vient que l'hypothèse nulle ne soit pas acceptée, l'investissement ne cause pas l'épargne et l'épargne ne cause pas l'investissement ; l'absence de causalité n'est pas rejetée.

III.2.3. RELATION DE LONG TERME

Après avoir effectué le test de stationnarité et de causalité entre les deux variables, la place revient à préciser la nature de la relation dans le long terme.

Tableau n°6 : Equation de régression

Dependent Variable: GDI

Method: Least Squares

Sample(adjusted): 1966 2007

Included observations: 42 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

C

11.76618

0.761582

15.44964

0.0000

D(GDS)

0.366386

0.111604

3.282921

0.0021

R-squared

0.212251

 
 

GDI = 11,7661763+0,366385844x (GDS)

(15.44) (3.28)

Il ressort de ces données que l'épargne nationale affecte positivement et significativement la demande d'investissement à long terme

L'accroissement de 1% entraîne une modification de 36,6% de la demande d'investissement. Aussi R² = 21,23% càd que 21,23% de GDI sont expliquées par GDS le reste étant attribuables aux variables non incluses dans le modèle..

Le modèle spécifie la réalité et pour expliquer GDI il retient que GDS pour expliquer GDI est vraiment insuffisant. Il existe une multitude d'autres facteurs susceptibles d'expliquer GDI notamment l'anticipation sur les profits futurs, le produit intérieur brut,le taux d'inflation, le risque pays .

III.3. DISCUSSION DES RESULTATS ECONOMETRIQUES OBTENUS ET IMPLICATION EN TERME DES POLITIQUES ECONOMIQUES

III.3.1. Discutions des résultats

La procédure du test de causalité reporte des valeurs inférieures aux valeurs critiques, conduisant ainsi à ne pas rejeter l'hypothèse de non causalité de l'épargne privée et de l'investissement.

Ce résultat entre en contradiction avec la prédiction du modèle théorique qui suggère Un effet positif et significatif de l'épargne privée SUR l'investissement.

Le résultat de test de causalité indique que l'épargne a un effet positif et non significatif sur l'investissement

Les banques offrent plus de crédit au secteur privé lorsque l'économie connaît des taux de croissance élevés. En fait, la croissance économique stimule la participation des agents sur le marché du crédit, ce qui facilite la création et l'expansion des institutions financières.

Ces dernières ayant plus confiance à l'économie et anticipant la croissance à venir, se montrent beaucoup plus généreuses.

Plusieurs éléments peuvent être avancés pour expliquer cette incohérence empirique. Tout d'abord, la non significativité de l'épargne privée et de l'investissement pourrait s'expliquer par une insuffisance même du crédit, résultant d'un rationnement du crédit tendant à rendre l'offre inférieure à la demande.

L'absence de causalité entre épargne du secteur privé et l'investissement nous amène à questionner l'efficacité allocative du crédit. Autrement dit, l'absence de causalité entre l'épargne privée et l'investissement suggère que l'épargne serait allouée soit à des usages ou à des projets non rentables, soit à des dépenses de consommation ou d'investissement en biens durables dont l'effet n'est pas immédiat.

III.3.2.IMPLICATIONS EN TERME DE POLITIQUE ECONOMIQUE EN RDC

Bien que l'étude de la relation entre l'investissement et l'épargne privée se heurte à certaines difficultés, elle laisse entrevoir des belles perspectives quant à la formulation d'une bonne politique économique.

Les implications de notre analyse sont claires. L'efficacité du système bancaire dans l'exercice de ses fonctions fondamentales d'intermédiation et de financement des activités économiques constitue l'un des enjeux prioritaires pour faciliter une croissance accélérée du secteur réel et permettre à la RDC de jouer pleinement son rôle de locomotive dans le pays de la SADEC et de la CEPGL.

Le développement des institutions de financement et la qualité de l'affectation de l'épargne à l'investissement sont des mesures qui doivent être mise en oeuvre pour assurer, à long terme, une amélioration durable du niveau de la production et du revenu des agents économiques.

Dans cette perspective, les institutions de micro-finance ont un rôle important à jouer. Par leur capacité à mobiliser l'épargne des ménages et à les redistribuer aux pauvres, elles permettent aux agents privés d'entreprendre des activités productives, contribuant ainsi à la croissance économique. Cependant, il est important de souligner que le développement financier ne peut garantir à lui seul une croissance économique stable. Le développement financier sera d'autant plus favorable à la croissance et à la réduction de la pauvreté que l'environnement macroéconomique sera stable. Il importe donc de garantir d'abord un climat de stabilité favorable à l'investissement et à l'épargne.

CONCLUSION

L'objectif de cette étude a été d'identifier le lien existant entre l'investissement et l'épargne privée pour contribuer efficacement à la définition d'une politique économique et pour se faire nous sommes partis de l'observation de la RDC.

Pour élaborer ce travail, nous sommes partis de l'unique question formulée de la manière suivante ;

- Quel lien de causalité existe-t-il entre l'investissement et l'épargne privée en RDC ?

En face de cette préoccupation, nous avons pensé à priori que :

- Un lien de causalité unilatérale entre les deux variables allant de l'épargne à l'investissement.

Ce qui signifierait que c'est l'épargne qui cause l'investissement.

Pour vérifier cette hypothèse, nous avons fait recours à la méthode déductive appuyée par des méthodes économétriques utilisant le logiciel E-Views 5.0 soutenu par les techniques documentaires qui nous ont permis de sélectionner le modèle adéquat de notre étude, de l'analyse des données et la présentation des résultats obtenus.

Au bout de notre investigation nous sommes arrivés au constat suivant :

-Les tests ADF effectués sur ces deux séries ont montré que la première série GDI est stationnaire à niveau et intégrée d'ordre I(0), alors que la seconde n'est pas stationnaire. Elle est intégrée d'ordre I(1).

- L'analyse en termes de causalité indique que l'épargne privée n'exerce pas une influence significative sur l'investissement.

Ce résultat en contradiction avec les prédictions du modèle théorique qui suggère un effet positif et significatif de l'épargne privée sur l'investissement nous a permis d'infirmer notre hypothèse. Et donc l'épargne cause l'investissement à une faible proportion à long terme.

L'absence de causalité entre l'épargne et l'investissement suggère que l'épargne privée est affectée soit à des usages ou à des projets non rentables, soit à des dépenses de consommation ou d'investissement en biens durables dont l'effet n'est pas immédiat.

Les implications en termes de politique économique sont claires :

- le développement des institutions financières et la qualité de l'affectation de l'épargne à l'investissement sont des mesures qui doivent être mises en oeuvre pour assurer à long terme une amélioration durable du niveau de la production et du revenu des agents économiques.

Dans cette perspective, les institutions de micro finance ont un rôle important à jouer. Par leur capacité à mobiliser l'épargne des ménages et à les redistribuer aux pauvres, elles permettent aux agents privés d'entreprendre des activités productives, contribuant ainsi à la croissance économique.

En effet, le développement financier ne peut garantir à lui seul une croissance économique stable, et donc il sera plus favorable à la croissance et à la réduction de la pauvreté que si l'environnement macroéconomique est stable.

Il est donc important de garantir à priori un climat de stabilité favorable à l'investissement et à l'épargne privée.

Nous savons qu'il n'y a pas de commune mesure entre ce que nous avons pu faire et le reste de la matière à traiter dans le domaine de l'investissement et de l'épargne.

N'ayant pas la prétention d'avoir épuisé tous les aspects en rapport avec notre thème, ni de les avoirs biens expliqué. Nous estimons que ce travail est le fruit de nous même et nous pensons que notre objectif a été atteint.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. OUVRAGES

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20. Rapport de la BCC sur la Situation macroéconomique et Etat de la stabilité financière de la RDC.2008

4. webographie

http/ www.google.com ,relation investissement épargne

http/www.wikipedia., Investissement épargne

TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS II

0. INTRODUCTION 1

0.1.PROBLEMATIQUE 1

0.2. HYPOTHESE 4

0.3. CHOIX ET INTERET DU SUJET 4

0.4. APPROCHE METHODOLOGIQUE 4

0.5. DELIMITATION DU SUJET 5

0.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL 5

CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L'ETUDE 6

I.1. APERÇU THEORIQUE DES CONCEPTS CLES DE L'ETUDE 6

I.1.1. Investissement 6

I.1.1.1Définition 6

I.1.1.2 Rôle de l'investissement 7

I.1.1.3 Types d'investissement 7

I.1.1.4 Sortes d'investissement 8

I.1.1.5 Déterminants et effets économiques de l'investissement 9

I.1.1.5.1 Les déterminants financiers 9

I.1.1.5.2 Le principe d'accélérateur 11

I.1.1.6 Les incidences économiques 12

I.1.1.7 Cas particulier du chômage 13

I.1.2. Epargne 14

I.1.2.1 Définition 14

I.1.2.2. Approche fonctionnelle et théorique de l'épargne 16

I.2. REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA RELATION THEORIQUE INVESTISSEMENT-EPARGNE 22

I.2.1. Les relations macroéconomiques en économie ouverte 22

I.2.2 Théorie générale d'une identité entre l'investissement et l'épargne 24

I.3. QUELQUES RESULTATS EMPIRIQUES SUR LA RELATION INVESTISSEMENT-EPARGNE 28

I.3.1. Revue de la littérature de la relation investissement-épargne dans les pays développés 28

I.3.1.1.Spécification du modèle 29

I.3.1.2.Evaluation de la relation Investissement-Epargne 31

I.3.2. Revue de la littérature empirique sur la relation investissement épargne dans les pays en voie de développement. 32

CHAPITRE DEUXIEME : BREVE PRESENTATION DU SECTEUR PRIVE DE L'ECONOMIE CONGOLAISE 35

II.1. EPARGNE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DE LA RDC 36

II.1.1. Evolutions observées et perspectives pour la RDC 36

II.1.2. Evolution de l'épargne au cours de la période 1968-1973 37

II.2. PLACE DU SECTEUR PRIVE DANS L'ECONOMIE CONGOLAISE 38

II.3.EVOLUTION RECENTE DES PRINCIPAUX INDICATEURS MACROECONOMIQUE DE LA RDC 40

II.3.1. Situation économique générale en RDC 41

II.3.1.1. Environnement international 42

II.3.1.2. Environnement intérieur 43

II.3.2. Activité économique en RDC 45

II.3.3. Evolutions des principaux indicateurs 47

II.3.3.1.Taux d'inflation 47

II.3.3.2. Le taux de change 47

II.3.3.3. Base monétaire 48

II.4. POLITIQUE ECONOMIQUE DE LA RDC 50

II.5. EVOLUTION DE L'INVESTISSEMENT DIRECT A L'ETRANGER EN RDC 52

II.5.1. REPARTITION SECTORIELLE DES FLUX D'IDE ENTRANT EN RDC 53

II.5.2. INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS : ENJEUX POUR LA RDC 53

II.6. EVOLUTION DE L'INVESTISSEMENT GLOBAL AU CONGO DE 1991 A 2007 EN MILLARD DE FRANCS CONGOLAIS COURANT 58

CHAPITRETROISIEME : VERIFICATION EMPIRIQUE DE LA RELATION INVESTISSEMENT- EPARGNE PRIVEE DE LA RDC 59

III.1. PRESENTATION DU MODELE D'ANALYSE ET LA MODELISATION 59

III.1.1. Présentation du modèle d'analyse 59

III.1.2. LA STATIONNARITE DES VARIABLES 60

III.1.2.1 Procédure et application du test de stationnarité 61

III.1.3. La modélisation VAR 63

III.1.3.1. La représentation générale 63

III.1.3.2. Estimation des paramètres 64

III.1.3.3. Dynamique d'un modèle VAR 64

III.1.4. La causalité 64

III.1.5. Le concept de cointégration dans l'analyse des séries temporelles 65

III.1.5.1. Définition de la cointégration 65

III.1.5.2. Conditions de cointégration 66

III.1.6. Les variables analysées dans le modèle 67

III.1.6.1 Cadre théorique d'analyse 67

III.1.6.2. Choix des variables et méthodologies 69

III.1.6.2.1. Choix des variables 69

III.1.6.2.2. Options Méthodologiques 70

III.2. APPLICATION DU MODELE AUX DONNES D'ETUDES 73

III.2.1. Dynamique de l'investissement et de l'épargne en RDC 73

III.2.2. Test de stationnarité 74

III.2.2.1. Test de stationnarité de GDI 74

III.2.2.2. Test de stationnarité sur la série GDS 75

III.2.2. CAUSALITE 78

III.2.3. RELATION DE LONG TERME 78

III.3. DISCUSSION DES RESULTATS ECONOMETRIQUES OBTENUS ET IMPLICATION EN TERME DE POLITIQUE ECONOMIQUE 80

III.3.1. Discutions des résultats 80

III.3.2.IMPLICATIONS EN TERME DE POLITIQUE ECONOMIQUE EN RDC 81

CONCLUSION 82

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 84

TABLE DES MATIERES 86

ANNEE

GDI

GDS

 

ANNEE

GDI

GDS

1960

6,9317324

 

 

1984

10,4921595

8,69271791

1961

7,14055473

 

 

1985

12,5021943

11,1947868

1962

3,96422086

 

 

1986

13,1988748

14,0537582

1963

18,0516761

 

 

1987

14,1633791

2,66735056

1964

18,5096811

 

 

1988

14,4286553

3,52223769

1965

16,8632076

15,4541289

 

1989

14,3027371

7,31789221

1966

8,32657328

1,14275159

 

1990

9,05003653

0,81953896

1967

12,0196124

10,9716507

 

1991

5,57581291

-7,11258154

1968

11,2475901

10,1622924

 

1992

6,90006392

-3,61566304

1969

12,8268042

9,45312409

 

1993

1,76303772

-3,07091155

1970

14,9222581

9,72906114

 

1994

7,89999979

-1,21241605

1971

18,3927785

13,3253577

 

1995

9,37360174

1,06669123

1972

18,6468735

13,6115906

 

1996

27,8518184

22,8628918

1973

16,7202332

14,0379129

 

1997

2,5

-0,43216465

1974

17,09392

13,8459192

 

1998

2,09999998

-6,77287048

1975

17,8206515

12,6684296

 

1999

3,08737258

0,84580356

1976

14,4707091

6,36416837

 

2000

3,45371915

-3,51215711

1977

21,3936265

10,2125991

 

2001

5,20459336

-1,69629626

1978

11,9304428

14,4416917

 

2002

8,95577987

5,32589875

1979

12,7398046

14,3515824

 

2003

12,2316257

9,93622955

1980

9,95656998

9,34895775

 

2004

12,7887393

6,07073291

1981

10,5010249

6,68417679

 

2005

14,2461324

6,67452535

1982

8,31931342

4,49933765

 

2006

16,1686871

8,86999602

1983

9,32472284

5,9327234

 

2007

17,6941225

11,1069291

* 1 Rapport de l'OCDE sur la réforme du secteur financier en Afrique, Documents Technique n°190, Juillet 2002.

* 2 M. LOKA, L'expérience zaïroise en matière de planification socio-économique, ministre du plan, Kinshasa, 1992, p1-2

* 3 MOURGES N., Le choix des investissements dans l'entreprise, éd. Economica, Paris 1994

* 4 MANKIW G., Macroéconomie, 3èd., éd de Boeck university, paris, Bruxelles, 2003, p31

* 5 Henri-Louis VEDIS, Macroéconomie en 24 fiches, éd. Dunod, paris 2006, p30.

* 6 Idem, p32

* 7.H.L.vedis,op.cit.p33-35

* 8 .H.LVedis.op.cit,p.36

* 9 ,Ahmed Silem ,Lexique d'economie,10e édition, dalloz 2008 ,p,121

* 10 http/www.google.com,économie de la RDC ?07.05.2011

* 11 http/www.google.com.le secteur financier de la RDC ,14.05.2011

* 12 Rapport de la BCC sur la situation macroéconomique et Etat de la stabilité financière de la RDC.2008

* 13 Rapport de la BCC sur l'évolution économique et financière de la RDC.2009






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