UNIVERSITE DE GOMA
« UNIGOM»
B.P. 204 GOMA
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
RELATION INVESTISSEMENT -EPARGNE
PRIVEE
En RDC
Par :
Franchement MUHINDO
KAYITENGA
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du diplôme de Licencié en Science de
Gestion.
Option : Gestion
Financière
Directeur : Prof.
KISANGANI ENDANDA
Encadreur : Ass. NIYOYITA
SEBIGUNDA François
Année Académique 2010 -
2011
A mes chers parents Dieudonné KAYITENGA et Rode
MBAKANIAKI pour le don de la vie, l'encadrement, les sacrifices consentis qui
nous alignent au rang des intellectuels ; pour une bonne éducation
morale et spirituelle et pour avoir supporté nos caprices depuis
l'enfance jusqu'à ce jour. Voici en ce jour le fruit de vos
sacrifices.
A tous les membres de la famille.
Je dédie ce
travail.
REMERCIEMENTS
Nous rendons grâce au Seigneur Dieu Tout Puissant
qui par sa grâce et son amour immense ne se lasse de nous prendre en
charge malgré nos insuffisances depuis l'enfance jusqu'à ce
niveau d'étude.
Il fallait par moment tomber, mais toujours soutenu par
le bon sens et la bonne volonté de beaucoup d'entre nous.
Au terme de ce travail de mémoire, nous avons le
réel plaisir d'exprimer notre profonde gratitude à tous ceux qui
ont participé directement ou indirectement à la construction de
cet édifice.
Sur ce, nous saisissons aussi cette opportunité
pour remercier profondément nos parents Dieudonné KAYITENGA et
Rode MBAKANIAKI qu'ils trouvent à travers ces lignes notre gratitude
pour le soutien apporté à l'accomplissement de cette
oeuvre.
Nous adressons notre reconnaissance ainsi que gratitude
aux autorités académiques de l'UNIGOM notamment au Vice Doyen de
la faculté des Sciences Economique le CT Paul SENZIRA ainsi qu'à
tous les assistants de la dite faculté pour nous avoir servi de
modèle dans la vie académique.
Nous exprimons notre gratitude au Professeur KISANGANI
ENDANDA pour sa bonne volonté d'accepter la direction de ce
travail.
Qu'il nous soit permis d'adresser nos remerciements
particuliers à l'endroit de l'assistant François NIYOYITA qui
malgré ses multiples occupations a daigné accepter de guider ce
travail sans relâche jusqu'au port désiré.
Nous exprimons notre gratitude à tous nos
frères et soeurs, Oncle et tante, PRISCA, Nadine, Eugène, Festus,
Elias, Clovis, Lourde, Divine, Baby, Rodrigue, Wassy, Gentille, Deborah,
Dorcas, Rostand, Eugène, pour leur soutien matériel.
Que les camarades de lutte, Bruce, Augustin,
Ezéchiel, Luc, Alain, Thierry, Jackson, Julson, Pacheco trouvent
à travers ces lignes notre gratitude pour la vie d'ensemble.
Notre gratitude est grande à l'égard de
Bosco MUSHAGE, Didier KITOKO, Sem, Clovis, Barady, Bola, Flamant, Trafic,
Claudine, Placide, Alvine, Thierry, Judy. Nous ne saurions
terminer notre rédaction sans pour autant dire merci à Guershom
KASAÏ, Laurene et Nelson pour la tendresse et la grande affection dont ils
nous ont comblé.
Nous réitérons notre profonde gratitude
à tous nos ami(e)s et collègues dont nombreux sont restés
chers pour leur assistance.
Nous restons convaincus qu'ils acceptent nos
sincères remerciements.
Franchement M. KAYITENGA
0.
INTRODUCTION
0.1.
PROBLEMATIQUE
La problématique du financement de la croissance
par la mobilisation de l'épargne privée demeure une
préoccupation majeure pour les décideurs de politiques
économiques des pays en développement. Le niveau de la production
et de revenu des ménages étant très faible, il est
difficile que les économies en développement dégagent une
épargne suffisante pour financer l'investissement productif.
L'insuffisance de l'épargne au regard des besoins
de ces économies en quête de croissance et le durcissement
progressif des conditions de l'emprunt extérieur conduit alors à
privilégier l'intermédiation bancaire. Ce qui fait du
crédit bancaire une source primordiale de financement de
l'économie. Le crédit permet de financer, dans l'immédiat,
des besoins d'investissement ou de consommation. C'est un élément
clé de la dynamique économique. Sans lui, certains agents
économiques auraient du mal à satisfaire leur besoin d'encaisses
monétaires, entraînant ainsi une faiblesse de la demande globale,
de l'investissement et partant une stagnation de la croissance. Avec le
crédit, les possibilités de consommation et de production
deviennent importantes.1(*)
Le contrôle des mouvements de capitaux permet
à un pays donné de conserver l'épargne nationale afin de
financer son investissement et de créer des emplois. Il permet
également d'éviter toute évasion fiscale. Par ailleurs, en
régime de change fixe, il permet de conserver une relative
indépendance monétaire. Mais, en contre partie, il conduit
à une segmentation des marchés financiers intérieurs et
extérieurs et invalide le principe de parité des taux
d'intérêt non couverte, et donc l'égalisation
internationale des taux d'intérêt tenant compte de la variation
anticipé des taux de change.
La République Démocratique du Congo
appelée anciennement Zaïre, est un pays potentiellement riche,
situé au coeur de l'Afrique, qui s'étend sur 2.344.885km²
avec une population estimée à 60 millions d'habitants dont le
taux d'accroissement est d'environ 3% par an. Le Congo recèle de
nombreuses richesses minières non encore exploitées, une faune et
une flore variées ainsi que des rivières et des lacs poissonneux,
pour ne citer que cela. Mais malheureusement, le développement de ces
potentialités n'a jamais pu être mis à profit, la
population est très pauvre, les infrastructures, sont presque
inexistantes et le PIB par tête d'habitant ne s'élève pas
à plus de 700 dollars en parité de pouvoir d'achat. Lorsque un
pays est naturellement riche et que la population vie d'une pauvreté
quotidienne, la cause est à chercher dans la politique des institutions.
Cette politique doit venir d'un plan. Dans cet ordre d'idées, il est
permis de reconnaître que les planificateurs Zaïrois de
l'époque avaient abattu un travail très appréciable dans
l'élaboration du premier plan quinquennal 1986-1990. Ils n'ont cependant
pas pu relever les mêmes qualités dans l'exécution et dans
l'évaluation car d'abord ils n'ont pas bénéficié
suffisamment d'attention de la part des décideurs, ensuite ils ont
semblé être dépassés par l'événement
parfois perceptible, mais qu'ils ne pouvaient prévoir faute de
dispositif technique adéquat, c'est la triste réalité de
la planification au Congo qui est dépourvu des statistiques fiables et
diversifiées permettant aux pays qui en disposent de constituer des
vrais observatoires économiques et de viabiliser ainsi les
prévisions devant aider les décideurs.2(*)
Le retour à l'équilibre
macroéconomique serait le cadre susceptible à faire face aux
défis de la réduction de la pauvreté.
En effet, le Congo entend effectivement engager un combat
de développement, qui suppose non seulement une panoplie de
stratégies mais encore un choix judicieux de celles à
adopter.
Tout en abordant des stratégies de
développement qui n'ont pas permis à la RDC de décoller
économiquement, ce travail suggère quelques approches à
privilégier, et sur lesquelles peuvent réellement porter des
réflexions tant pour de chercheurs que des hommes politiques.
Le développement est un domaine du risque. Ce sens
de risque anime la classe des entrepreneurs qui risquent d'investir leurs
ressources, arrivent à diminuer le chômage, à produire et
à accroître la valeur ajoutée de la nation. Au Congo cette
classe d'agents n'existe presque pas. Les gens qui parfois croient y
appartenir exercent leurs activités dans le commerce et le court terme
alors que le risque socialement plus rentable est celui pris dans
l'industrie ; C'est-à-dire dans la création des biens qui en
renflouant l'offre locale par rapport à la demande, permet de stabiliser
le prix.
Eu égard à ce qui précède, la
présente étude réexamine empiriquement la relation
investissement-épargne privée.
L'investigation empirique porte sur la République
Démocratique du Congo. L'Opportunité de focaliser l'analyse au
cas spécifique de la RDC se situe au niveau ou ce pays a accumulé
la dette et le resserrement consécutif des contraintes
financières sur le marché international qui conduisent,
désormais, le pays à compter sur les ressources internes et
à la participation des acteurs privés à la création
de la richesse nationale, mais aussi la crise sociopolitique qui a ruiné
ses perspectives de croissance et de développement à court terme.
Dans cette perspective, le secteur bancaire sera certainement appelé
à jouer un rôle important, notamment dans le financement de la
relance de l'économie nationale.
C'est dans ce contexte que Feldstein et Horioka (1980)
ont cherché à évaluer le degré de mobilité
des capitaux internationaux à long terme sur base d'une analyse du lien
entre l'investissement et l'épargne des pays de l'OCDE.
Le but de cette étude est justement d'identifier
le lien existant entre l'investissement et l'épargne privée pour
contribuer efficacement à la définition de la politique
économique de la RDC. De façon pratique il s'agit d'examiner
empiriquement la relation entre l'investissement et l'épargne
privée et de préciser éventuellement, la nature de cette
relation dans le long terme.
Pour mieux aborder cette étude, nous partirons de
la question formulée de la manière suivante :
· Quel lien de causalité existe-t-il entre
l'investissement et l'épargne privée en RDC ?
0.2. HYPOTHESE
En face de cette interrogation, nous
présumons Un lien de
causalité unilatérale entre les deux variables allant de
l'épargne à l'investissement. Cela signifierait que la demande
d'investissement soit expliquée par le volume d'épargne
disponible. Et donc, l'épargne expliquerait positivement et
significativement la demande d'investissement.
0.3. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
Outre la nécessité d'accomplir une
obligation académique, ce sujet a été choisi en vue de
définir un ensemble de mesures d'ordre macroéconomique visant
à mieux insérer dans les processus de
développement.
Les variables macroéconomiques
étudiées dans ce travail serviront aux économistes et aux
décideurs des politiques économiques d'instrument de
prévision et d'apporter leurs décisions sur une base
solide.
Toutefois nous voulons faire une observation empirique
qui nous aidera à comprendre le comportement de l'économie, la
relation entre variables économiques choisies et les implications en
terme des politiques économiques de la république
Démocratique du Congo.
0.4. APPROCHE
METHODOLOGIQUE
Pour ce qui concerne ce travail, nous ferons recours
à la méthode déductive fondée sur l'exploitation
des documents, particulièrement de la BCC , ainsi que les
techniques économétrique permettant de sélectionner le
modèle adéquat de notre étude, de l'analyse des
données et la présentation de résultats obtenus.
0.5. DELIMITATION DU
SUJET
Ce travail ne cherche pas à tracer un
modèle expliquant toute la macroéconomie congolaise, mais il se
limite à une vérification empirique de l'investissement et de
l'épargné privée pour expliquer certains aspects de
l'économie de la RDC.
Pour parfaire nos investigations, notre choix a
porté sur la RDC car ce pays a entamé des réformes
financières conformément aux mesures contenues dans les
programmes d'ajustement structurel.
0.6. SUBDIVISION DU
TRAVAIL
La suite de l'étude est organisée de
façon suivante excepté la partie introductive et la partie
concluante.
Dans un premier chapitre nous passons en revue la
littérature en rapport avec notre recherche.
Dans le deuxième chapitre nous donnons une
brève présentation du secteur privé de l'économie
congolaise.
Alors que dans le troisième chapitre on passe
à la vérification empirique de la relation investissement
épargne privée de la RDC.
CHAPITRE PREMIER :
CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L'ETUDE
I.1. APERÇU
THEORIQUE DES CONCEPTS CLES DE L'ETUDE
I.1.1. Investissement
L'investissement comme la consommation, est essentiel
voir indispensable à toute activité économique. Même
si l'investissement ne signifie pas toujours la croissance et création
d'emploi, par contre sans investissement, pas de doute possible, la croissance
et l'emploi ne peuvent être au rendez-vous.
Selon Nathalie MOURGES, l'action d'investir est
fondatrice de l'activité économique. Elle détermine la
capacité productrice sans laquelle il ne peut y avoir ni production, ni
croissance économique. Elle exige une accumulation préalable des
moyens de financement.3(*)
I.1.1.1Définition
On entend par investissement l'acte qui consiste à
acquérir des biens d'équipements durables destinés
à accroître la production des biens et des services dans le
futur.
Selon Gregory MANKIW, le terme investissement suscite
quelquefois un peu de confusion dans l'esprit des étudiants en
macroéconomie.
En macroéconomie, l'origine en est que ce qui
parait être un investissement du point de vue d'une personne
donnée n'est pas nécessairement un investissement quand l'on
considère l'ensemble de l'économie. La règle est donc que
les achats que réallouent des actifs existants entre acteurs
différents ne constituent un investissement pour
l'économie.
Au sens macroéconomique, l'investissement doit
créer un capital nouveau. C'est ainsi que G.MANKWIWDIT dit que
l'investissement consiste à acheter des biens destinés à
une utilisation future.4(*)
La comptabilité nationale définit
l'investissement comme le renouvellement des équipements et
l'augmentation au cours d'une période, du patrimoine des agents.
L'ensemble de ces opérations constitue la formation brute du capital
fixe (investissement brut).5(*)
I.1.1.2 Rôle de
l'investissement
L'investissement joue un rôle double au sein de
l'activité économique :
- En tant que composante de la demande finale,
l'investissement est comme, la consommation, une dépense et à ce
titre il peut soutenir l'activité économique
indépendamment de l'usage concret auquel il est destiné.6(*)
- Mais entant que facteur de production, l'investissement
est souvent considéré comme le moteur de la croissance
économique dans la mesure où il accroît les
capacités productives du pays et améliore sa
productivité.
I.1.1.3 Types
d'investissement
Nous savons que l'investissement désigne la part
de l'épargne consacrée à l'achat des biens de production
et des biens immobiliers.
Une entreprise qui achète une machine, un
particulier qui achète un appartement affecte son épargne dans un
investissement.
L'analyse économique de l'investissement dans ses
effets sur la croissance, l'emploi et la rentabilité permettent de
distinguer plusieurs types d'investissement.
- Les investissements productifs : ils sont objet
d'amélioration des outils de production comme l'augmentation de la
production par homme et par heure ou par un montant d'argent investi dans la
productivité ou encore le volume global de production ;
- Les investissement administratifs civils : ils
améliorent l'équipement collectif ; infrastructure comme
l'équipement scolaires et les infrastructures routières qui
favorisent les échanges.
- Les investissements en logement : achetés
par les particuliers, loués par des sociétés
immobilières, propriété d'entreprise les destinant au
logement en leurs salaires, il constituent une part essentielle de
l'épargne investi par les ménages.
D'une manière générale, les
créateurs d'entreprises ne sont intéressés que par la
première sorte d'investissement. Ils se trouvent en face d'une
difficulté d'acheter, de louer ou de faire appel à la
sous-traitance, qui est le fait qu'une entreprise fait recours à une
autre pour lui rendre service et cela moyennant payement.
En effet, un choix est très simple quand on oeuvre
dans les activités de production. Ce qui est plus nécessaire
c'est de connaître comment effectuer un choix des moyens utiles et
fonctionnels pour les besoins permanents et futurs de l'activité
productrice de l'entreprise.
I.1.1.4 Sortes
d'investissement7(*)
I.1.1.4.1 Investissement brut et investissement
net
L'investissement brut et l'investissement net se
distinguent l'un de l'autre par la prise en compte, ou non, de l'amortissement,
on dira que :
· L'investissement brut = investissement net +
amortissement, et
· L'investissement net = investissement brut -
amortissement.
L'amortissement est défini comme les
dépenses liées au renouvellement du capital. Si à
l'origine, l'investissement ne prenait en compte que l'acquisition de biens, il
intègre aujourd'hui certains actifs immatériels, comme les
logiciels et les oeuvres littéraires mais laisse de coté les
dépenses de recherche de développement et de publicité.
Considérées toujours comme des consommations
intermédiaires.
I.1.1.4.2 Investissement autonome et
investissement induit
L'investissement autonome, comme le précise son
nom, est indépendant du revenu national, même s'il le
détermine selon le principe du multiplicateur. A l'inverse,
l'investissement induit est la conséquence de l'accroissement de la
demande finale. Le mécanisme de l'accélérateur montre que
son montant est plus élevé que celui de la demande finale,
dès l'instant où le coefficient de capital est supérieur
à 1.
I.1.1.4.3. Investissement de capacité et
investissement de remplacement
Lorsqu'on recherche une augmentation de la
capacité de production, pour répondre par exemple à une
augmentation de la demande, on dira que l'investissement est un investissement
de capacité. Par contre, toute acquisition dans un seul but de
renouveler le capital déprécié ou obsolète, se
traduira par un investissement de remplacement.
I.1.1.5 Déterminants
et effets économiques de l'investissement
Investir, c'est toujours prendre un risque, certes plus
ou moins réel, plus ou moins important.
L'analyse économique, parmi les
déterminants possibles, conduit à une double approche :
celle financière et celle reposant sur le modèle de
l'accélérateur.
I.1.1.5.1 Les
déterminants financiers
Avant Keynes, l'analyse était très bien
simplifiée voire simpliste.
Pour investir, il suffisait qu'il y ait l'épargne
disponible, quelque soit le risque encouru dans l'utilisation de cette
épargne. Et l'épargnant était l'investisseur et
réciproquement. Avec Keynes, cela est radicalement différent. Et
l'épargnant n'est plus sauf exception, l'investisseur.
Les motifs de l'un dira Keynes, ne sont pas les motifs de
l'autre.
· L'analyse
Keynésienne
Pour Keynes, la décision d'investir dépend
de la comparaison que l'on fait entre l'efficacité marginale du capital
et le taux d'intérêt définis comme le rendement
escompté de l'investissement que son utilisateur espère retirer,
durant sa durée d'utilisation et de la vente de la production.
L'efficacité marginale du capital traduit finalement le rapport entre
les bénéfices actualisés attendus par ceux qui
investissement et l'ensemble des dépenses que ces derniers engagent. On
comprend alors que la comparaison avec le taux d'intérêt
monétaire soit décisive.
En effet, si l'efficacité marginale du capital est
supérieure au taux d'intérêt, cela signifie que le
rendement de l'investissement est supérieur à son coût. Il
y a donc opportunité financière pour investir.
Dans l'hypothèse inverse, efficacité
marginale du capital inférieur au taux d'intérêt, on
conclura totalement différemment, puisque l'investissement coûtera
plus cher qu'il ne rapportera. Il n'y a donc plus de raison financière
objective pour investir.
· Les limites de l'analyse
Keynésienne
Outre le fait que certains types d'investissement
n'obéissent à cette logique (cfr les investissements de
remplacement), beaucoup aujourd'hui compte tenu de la faiblesse des taux
d'intérêt à long terme, considèrent que les
écarts entre le taux d'intérêt et l'efficacité
marginale du capital sont trop faibles pour être significatifs. Aussi,
aujourd'hui, il semble bien que les anticipations concernant l'évolution
de la consommation aient pris le dessus sur les critères strictement
financiers, d'où l'intérêt du modèle, ou principe
d'accélération.
I.1.1.5.2 Le principe
d'accélérateur8(*)
Selon le principe de l'accélération, une
augmentation de la demande entraîne une augmentation plus forte encore de
l'investissement.
· Exposé du principe
Il repose sur l'existence d'un investissement de
capacité, où existe une liaison constante entre le niveau de la
demande (Y) et les équipements nécessaires pour atteindre ce
niveau (K). Cette liaison prend la forme d'un coefficient de capital, K/Y. Les
variations de l'investissement sont toujours d'une intensité plus forte
que celle de la demande.
Un simple ralentissement de la croissance de la
consommation pourra avoir des effets amplifiés sur l'investissement
allant même jusqu'à sa diminution. Et à l'inverse, une
reprise de la consommation entraînera une augmentation de
l'investissement, plus que proportionnellement. Ce modèle suppose, au
départ, la vérification de plusieurs hypothèses. Tout
d'abord, l'absence de capacité de production inemployée, ensuite
celle de la volonté des entreprises de répondre à
l'augmentation de la demande par l'augmentation de l'offre, la stabilité
et la constance du coefficient de capital est la troisième.
· Faiblesses et limites
d'utilisation
La faiblesse du principe d'accélérateur
vient principalement de ces hypothèses. L'absence de capacité de
production inutilisée est la chose rare car cela supposerait une
flexibilité absolue des composantes du marché, dans le domaine de
l'emploi en particulier.
Cette première hypothèse ne pourra se
vérifier que si l'environnement économique général
est celui d'une croissance soutenue et régulière.
Supposons, ensuite que, l'offreur est toujours prêt
à répondre à l'augmentation de la demande par
l'augmentation de l'offre, c'est qui conduit oublier certaines analyses
microéconomiques montrant que sous certaines conditions, il est plus
profitable à l'offreur de laisser faire la pression du marché
compte tenu de son incidence sur le prix.
En fin, la constance du coéfficient de capital, si
elle peut se comprendre à court terme n'est guère satisfaisante
à long terme ; puisqu'elle suppose que les gains de
productivité soient faibles, voire inexistants.
I.1.1.6 Les incidences
économiques
L'investissement est la condition nécessaire, pas
toujours suffisante de la croissance économique. Et c'est l'un des rares
agrégats macroéconomiques, à savoir des incidences duales,
offre et demande.
I.1.1.6.1 Incidence sur la
demande
Depuis Keynes, sous certaines conditions, on sait aussi
que l'incidence de l'investissement, sur les flux de revenu et de
dépense est plus que proportionnelle.
· Le multiplicateur
d'investissement
Soit Y = C + I
Avec Y = Revenu
C = Consommation
I = Investissement
On peut écrire alors ; Y = C+I et C=cY
Avec c : propension marginale à
consommer
Soit Y=cÄY+ÄI et
Y(1-c)=I et Y=
Y=KI, K étant le coéfficient
multiplicateur.
Cette présentation arithmétique simple
permet de montrer que l'effet multiplicateur de l'investissement sur le revenu
national est toujours supérieur à 1, car la propension marginale
à consommer est toujours inférieure à 1.
Elle met également en évidence le fait que
plus la propension marginale à consommer est plus forte, plus l'effet
multiplicateur est élevé.
· Faiblesses et limites de
principe
Comme pour l'accélérateur, le multiplicateur
a ses limites qui tiennent aux hypothèses que suppose son
application : pas d'inflation, pas de capacité de production
inutilisée.
En fin, la problématique de l'investissement public
est différente de celle de l'investissement privé.
I.1.1.6.2 Incidence sur l'offre
En augmentant la capacité de production,
l'investissement agit directement sur l'offre. Il conviendra cependant d'en
nuancer les conséquences. Selon que l'investissement est un
investissement de capacité, l'effet qualitatif dominera ; Par effet
qualificatif, il faut entendre des outils de production plus modernes, plus
rationnels, etc.
I.1.1.7 Cas particulier du
chômage
Sujet difficile, donnant lieu parfois à des
polémiques. L'investissement est-il ou non facteur, complice du
chômage. Tout dépendra bien sûr de la localisation de
l'investissement et de sa nature.
Par localisation de l'investissement il faut comprendre le
lieu, territoire national ou non, où on investit.
De même la nature de l'investissement conduit
à des réponses différentes
Enfin, concernant l'investissement de
productivité, la rationalisation des coûts de production qu'il
porte est aux yeux de beaucoup le premier responsable de la suppression
d'emploi.
Sur ce point encore, il faut nuancer l'analyse. Et on
devra distinguer les conséquences sur l'emploi à court et
à long terme.
A court terme, la probabilité forte est celle d'une
incidence négative DE L'investissement de capacité sur l'emploi.
Par contre, à long terme, les séries historiques montrent le
contraire.
Avoir pris la décision est une étape
importante. Pourtant, ce n'est pas l'étape terminale. Encore faut-il
assurer le financement. Décider d'une chose, c'est bien, la financer,
c'est mieux.
I.1.2. Epargne
I.1.2.1
Définition
Le solde du compte d'utilisation du revenu est
appelé épargne. Tous les secteurs institutionnels ont un compte
d'utilisation du revenu et à ce titre dégagent, ou peuvent
dégager l'épargne. Il ne faut cependant pas confondre
épargne et taux d'épargne et il convient de préciser les
liens entre épargne et autofinancement.
Dans sa définition la plus simple, l'épargne
se définit comme la part du revenu non consacrée à la
consommation immédiate. Le taux d'épargne sera alors
déterminé par le rapport entre épargne et revenu. On dira
encore propension marginale à épargner.
De la même façon, la propension marginale
à épargner sera egale à l'accroissement du volume de
l'épargne, rapporté à l'accroissement du volume de revenu.
Ce qui peut s'écrire de la façon suivante :
S = Y-C Sp=
Avec S = épargne
Sp : propension moyenne à
épargne
: Propension marginale à consommer
En effet, si l'autofinancement peut être
réalisé à partir de l'épargne disponible, pour
autant, ne pose pas vraiment un problème de définition, par
contre dans son approche économique existent différentes
définitions de l'épargne, selon son affectation et sa
fonction.
La littérature économique propose plusieurs
définitions :
- Mise en revenu : Epargne est synonyme
d'économie de thésaurisation. C'est le sens original du mot
anglais saving qui vient de sauver c'est-à-dire mettre en
sécurité (conserver ou préserver pour un usage futur). On
dit encore que l'épargne est une consommation différée.
C'est un acte de prévoyance, mais alors il faut admettre que la
croûte de pain conservée par le mendiant est une
épargne.
- Construction d'un capital, d'un patrimoine, d'une
fortune :
Epargne est synonyme d'accumulation des richesses. C'est
ce que Christian Rist appelle l'épargne créatrice par opposition
à l'épargne réservée précédente. On
dit qu'un homme épargne lorsqu'il voit les biens et services qu'il
achète produire une richesse d'où il attend tirer des moyens de
jouissance dans l'avenir.
Alors que la dépense ou la consommation est
l'obtention immédiate de la jouissance.
- Renoncement à la consommation ou
abstinence : conception qui découle de la précédente
et qui sert à justifier l'intérêt versé aux
épargnants capitalistes pour les sacrifices qu'ils consentent.
- Excès du revenu sur la dépense de
consommation (JM Keynes) ; l'épargne est un résidu, un
phénomène passif et non pas un acte volontaire d'abstinence. Le
Keynésianisme invite à poser la rupture de continuité
entre l'épargne et l'investissement.
- En extension sont considérées comme de
l'épargne les affectations monétaires suivantes :
thésaurisation monétaire ou réelle, placement, prêt,
investissement direct. Le placement et le prêt sont de l'épargne
mise à la disposition d'autrui, l'investissement direct étant
l'utilisation directe de l'épargne par l'épargnant.
I.1.2.2. Approche
fonctionnelle et théorique de l'épargne
I.1.2.2.1. Approche fonctionnelle9(*)
I.1.2.2.1.1. Epargne brut et Epargne
nette
Ce qui est vrai pour l'investissement est vrai pour
l'épargne. L'épargne brute est égale à
l'épargne nette plus les amortissements du capital fixe.
I.1.2.2.1.2. Epargne volontaire et Epargne
forcée
L'épargne volontaire est la conséquence
d'un comportement, celui de volontairement moins consommer. L'épargne
forcée est une réduction de la consommation imposée aux
consommateurs. Cela peut être le fait de l'impôt. Cela peut
être la conséquence, à revenu égal, de
l'augmentation des prix, etc. pour certains l'inflation est une épargne
forcée monétaire, l'autofinancement une épargne
forcée sociétaire etc.
I.1.2.2.1.3. Epargne Oisive et épargne
active
L'épargne active, c'est l'épargne
créatrice de richesse, par exemple celle affectée à
l'investissement. Elle s'oppose à l'épargne oisive,
appelée encore épargne stérile, épargne inactive,
ou épargne de thésaurisation.
I.1.2.2.1.4. Epargne individuelle et Epargne
Collective.
L'épargne individuelle est la part du revenu non
consommé immédiatement par un individu. L'épargne
collective est la partie du revenu national destinée et
nécessaire aux investissements.
Elle comprend la somme agrégée des
épargnes individuelles, réduite de la thésaurisation et de
l'épargne financière.
I.1.2.2.1.5. Epargne de précaution et
épargne financière
L'épargne de précaution est une
épargne liquide, placée à court terme en vue d'un
éventuel problème, tel que le chômage, telle que la
maladie, etc. L'épargne financière est celle placée
à long terme, dans le but de participer à un processus
d'accumulation patrimonial.
Signalons que la distinction entre l'épargne
privée et l'épargne publique n'est pas de nature
juridique.
Selon l'Espagnol G. BERNANCER, l'épargne
monétaire correspond aux revenus monétaires non
dépensés en consommation courante. L'épargne publique doit
être précisée comme l'équivalent d'un
excédent budgétaire dans les finances de l'Etat.
L'épargne réelle est la quantité des
biens matériels non consommés. L'épargne en travail est le
résultat de l'accroissement de la productivité dû au
progrès technique.
I.1.2.2.2. Approche
théorique
On distingue habituellement l'approche classique et
néoclassique d'une part et d'autre part l'approche
Keynésienne.
Dans l'approche classique, l'épargne est
considérée comme la renonciation à une consommation
présente. Cette renonciation a un prix, le taux d'intérêt.
C'est pourquoi chez ces auteurs, l'épargne est fonction du taux
d'intérêt.
Chez Keynes, l'épargne est une fonction croissante
du revenu, et il définit ainsi une fonction d'épargne.
Pour investir plus en capital, qu'il soit physique ou
humain, il faut consommer moins et épargner plus. C'est dans ce sens
que l'épargne se définit généralement comme la
partie non consommée du revenu. Cette définition typiquement
keynésienne se fonde sur le fait que les agents effectuent d'abord leurs
plans de consommation avant de partir ce qui sera épargné. Pour
les classiques, l'épargne est la repartie du revenu préalablement
retirée avant que les agents n'effectuent leurs plans de
consommation.
En réalité, la définition de chaque
courant de pensée renvoie au contexte économique dans lequel, il
évoluait.
Raisonnant dans une situation de récession et de
sous- emploi généralisé, il est normal pour les
keynésiens de disposer que la décision de consommer
précédait celle de l'épargner car, c'est la meilleure
manière de relancer l'économie, la demande créant son
propre offre. En d'autre termes, l'Etat, via les grands travaux, crée
des emplois et par là distribué les revenus ; les
bénéficiaires de ces derniers doivent privilégier la
consommation pour permettre aux entreprises de se débarrasser de leurs
stocks d'invendus, de renter à flots et de dégager des
capacités de financement susceptible de relancer l'économie et de
la faire progressivement sortir de la récession et du sous-
emplois.
C'est ainsi que mettre au premier plan l'épargne
reviendrait à installer l'économie dans la récession de
sous- emplois. Se basant sur une situation de plein emploi et d'expansion, les
classiques ne pouvaient que mettre un accent prioritaire sur l'épargne,
en effet, selon eux, c'est l'offre qui crée sa propre demande.
De ce fait, l'épargne est primordiale pour financer
l'investissement et permet le maintien de l'offre, car le contraire, en
d'autres termes, privilégier la consommation équivaudrait
simplement, à priver l'offre de possibilités de sa
régénération constituée par l'épargne et
l'investissement et par là, la condamner à une chute laquelle
fera basculer l'économie dans la situation de sous- emploi et de
récession.
Les définitions Keynésienne et classique
mettent l'accent sur l'épargne financière. En
réalité peut aussi apparaître sous forme
immobilière ou mobilière dont l'objectif principal n'est pas de
constituer un patrimoine de rapport.
Formellement, l'épargne est déduite comme
suite : y= C+G+I, où y représente le revenu, C, la
consommation privée, G, la consommation publique et I, l'investissement.
L'équation peut aussi s'écrire comme suit : I= Y-C-G, la
partie de droite représente le revenu qui reste une fois déduite
la consommation privée et publique en d'autres termes, c'est
l'épargne. D'où l'investissement (I) est égal à
l'épargne (S).
La relation Y-C-G indique l'épargne
intérieure laquelle se définit comme l'épargne
mobilisée par les résidents nationaux et
étrangers.
L'épargne nationale quant à elle, se
réfère à l'épargne mobilisée par les
nationaux, résidents et non - résidents.
L'épargne publique, c'est l'excédent des
recettes courantes de l'Etat sur ses dépenses ordinaires.
Quant à l'épargne privée, elle est
égal au revenu des ménages et des entreprises moins les taxes et
leur consommations.
Si la croissance économique dépend de
l'évolution du taux d'épargne ou de la propension moyenne
à épargner, son caractère fort et durable est fonction du
comportement de la propension marginale à épargner.
Trois autres auteurs vont être amenés
à définir une fonction d'épargne comme ils avaient
défini une fonction de consommation : Duesenberry, Modigliani et
Friedman.
I.1.2.2.2.1. La fonction d'épargne chez
Keynes
Elle se déduit de la fonction de consommation, en
effet si Y = C+I, nous aurons : S=Y-C avec C=cY+Co, soit encore S=Y-Co-cY
= -Co+(1-c)Y=-Co+sY
Co est la consommation incompressible
C est la propension moyenne à consommer
Ou St est l'épargne des ménages et s=(1-c)
Les fonctions de consommation et de l'épargne
définies ci-dessus suggèrent que la somme des proportions
marginales à consommer et à épargner est égale
à un, mais ne permettent pas de savoir laquelle est supérieure
à l'autre. Toutefois, dans une économie viable, la Pmc est
nécessairement supérieure à la Pms. Le revenu est
destiné essentiellement à la consommation et non à
l'épargne.
- Co correspond à la désépargne
nécessaire, en l'absence de revenu, pour financer la consommation
incompressible. Pour tout revenu supérieur à y*, l'épargne
sera positive, par contre jusqu'à y*, le revenu dégagé ne
permet pas la constitution de l'épargne.
En conséquence, chez Keynes, l'épargne est
bien fonction du revenu mais tout revenu ne dégage pas de
l'épargne. Il faut atteindre un revenu minimum y*, pour que l'on puisse
se constituer de l'épargne.
I.1.2.2.2.2. L'analyse de
Duesenbery
Pour Duesenbery, l'épargne est le solde de la
consommation par rapport au revenu. Aussi, ce sont les mouvements de la
consommation qui expliquent la constitution de l'épargne.
On distinguera deux périodes, celle ou il y a
récession, dans ce cas la consommation n'évolue pas de
façon proportionnelle au revenu. Le ralentissement du revenu disponible
entraîne sur la consommation un mouvement non proportionnel. Ce qui veut
dire que les ménages vont défendre leur niveau de consommation en
réduisant leur épargne.
Avec la reprise, mouvement inverse la consommation va
évoluer moins vite que le revenu des consommateurs, permettant aux
ménages de reconstituer leur épargne que lorsque le revenu
atteint le niveau le plus élevé connu dans le
passé.
En conclusion, la constitution de l'épargne est
dépendante du niveau atteint par le revenu soit que lorsque le revenu
atteint le niveau les plus élevé connu dans le passé, mais
aussi de l'environnement économique dans lequel on évolue,
récession ou reprise.
I.1.2.2.2. L'analyse de
Modigliani
La théorie de Modigliani est celle d'une
consommation constante par rapport au revenu des ménages, durant une
durée de vie divisée en trois périodes : la non
activité, l'activité et la retraite.
Durant la non activité, la consommation est rendue
possible par l'épargne antérieure des parents, que l'on retrouve
sous forme d'héritage ou d'avance sur héritage.
Durant l'activité, la logique est celle d'un
revenu disponible des ménages excédant leurs besoins de
consommation. Ce qui permet de dégager une épargne, qu'on va
retrouver dans l'accumulation d'une richesse immobilière, ou
mobilière.
Durant la retraite, pour maintenir son niveau de
consommation, on va utiliser l'épargne constituée au cours de la
période précédente, et pour cela on va
désépargner. En fin de cycle tout doit être
dépensé.
L'épargne a permis la constitution d'un patrimoine
uniquement destiné à compenser la baisse de revenu durant la
période de non activité, permettant ainsi le financement, par
désépargne, de la consommation.
I.1.2.2.2.4. L'analyse de
Friedman
Comme chez Modigliani, Friedman défend le principe
que le comportement d'épargnant des ménages est fonction de leur
revenu anticipé sur longue période. Le raisonnement se place dans
un cadre inter temporel.
Friedman se démarque de Modigliani en disant que
l'épargne constituée par les ménages peut permettre de
soutenir la consommation mais aussi aider à la constitution d'un
patrimoine destiné à leurs descendants.
I.1.2.2.2.5. La fin des idées
reçues
Au cours des vingt dernières années, on a
assisté à un double mouvement, concernant tout d'abord le
comportement des ménages en retraite et ensuite, la structure de
l'épargne.
I.1.2.2.2.5.1. La fin de l'évolution en
cloche de l'épargne
Par évolution en cloche, on entend le
schéma classique selon lequel l'épargne est positive en
période d'activité, mais négative durant la
retraite.
Fait nouveau durablement constaté, tout au long de
leur retraite, les ménages continuent à épargne et c'est
quelque soit l'âge. Plus encore, leur taux d'épargne
augmente, mettant à mal le schéma classique. Sans doute par la
volonté de se constituer une épargne de précaution,
destinée a eux-mêmes, mais aussi à leurs descendants. A
eux-mêmes, dans le but de pouvoir à tout moment faire face
à une dépense soudaine et imprévue, que la stagnation du
pouvoir d'achat des retraites ne garantit plus nécessairement. A leurs
descendants, enfants et petits enfants, que la précarité du
marché du travail, en particulier celui des jeunes, contribue à
appauvrir. L'épargne ainsi constituée vient alors à point
nommé pour améliorer leur niveau de vie.
I.1.2.2.2.5.2. Transformation de la structure
de l'épargne
Hier l'épargne était souvent
constituée d'investissements immobiliers, qui avaient le double avantage
de constituer une épargne de précaution, mais aussi une
épargne revenu.
Durant les deux dernières décennies, sur
l'ensemble de la population on a assisté à une lente mais
régulière désaffection pour l'épargne
immobilière, au profit d'autres produits d'épargne longue, comme
les placements d'assurance vie, l'épargne financière prenant le
pas sur l'épargne immobilière.
Le problème posé par le financement des
caisses de retraite n'est bien sûr pas étranger à cette
situation, de même que les prélèvements obligatoires
importants conduisent à rechercher des placements avantageux en terme de
fiscalité.
Enfin, en période difficile, l'épargne
financière a toujours l'avantage d'une liquidation quasi
immédiate, ce qui n'est pas le cas de l'épargne
immobilière.
I.2. REVUE DE LA
LITTERATURE SUR LA RELATION THEORIQUE INVESTISSEMENT-EPARGNE
I.2.1. Les relations
macroéconomiques en économie ouverte
Le cadre retenu est un modèle
macroéconomique d'économie ouverte. Il repose sur les
identités comptables.
Y=C+I+G+X-M (2.1)
S privée=Y-T-C (2.2)
S publique=T-G (2.3)
L'équation (2.1) représente
l'identité comptable de répartition du produit national brut (Y)
entre les dépenses de consommations (C), les dépenses
d'investissement (I), les dépenses publiques (G) et le solde de la
balance commerciale donné par l'écart entre les exportations vers
le reste du monde (X) et les importation en provenance de l'étranger
(M).
L'équation (2.2) indique que l'épargne
privée est donnée par l'écart entre le produit national
brut, net des taxes (T) et les dépenses de consommation. Enfin,
l'équation (2.3) définit l'épargne publique comme
l'écart entre les recettes et les dépenses courantes de l'Etat.
On retrouve l'égalité traditionnelle selon laquelle
l'investissement national est l'épargne national moins le compte
courant..
I = (Y-C-T) + (T-G)-X+M (2.4)
I = S privée + S publique -(X-M) (2.5)
Par suite, on note l'épargne nationale S nationale
= S privée + S publique.
En économie fermée (X-M) = 0 et
l'investissement est égal à l'épargne nationale.
La corrélation entre l'épargne et
l'investissement est égale à 1, ce qui signifie qu'une variation
de l'épargne induit une variation équivalente de
l'investissement.
En revanche, en économie ouverte avec une parfaite
mobilité du capital, il n'y a théoriquement plus la
corrélation entre l'épargne nationale et l'investissement
national. D'une part, l'épargne nationale répond aux
opportunités d'investissement du marché mondial et d'autre part,
l'investissement national est financé par l'épargne mondiale. Si
l'investissement est déterminé par les taux
d'intérêt réels, selon le principe de décroissance
des productivités marginales, on devrait, jusqu'à ce que la
production marginale du capital soit égalisée partout dans le
monde, observer d'importants flux des capitaux des pays industrialisés
vert les pays en développement.
En effet, théoriquement, les pays en
développement moins biens dotés en capital, ont des
productivités marginales du capital plus élevés que les
pays industrialisés et donc des taux d'intérêt réels
également plus importants.
Ce schéma théorique est connu sous le nom de
condition de parité de taux d'intérêt selon laquelle les
rendements du capital ne peuvent pas être systématiquement
différents d'un pays à l'autre s'il n'existe aucun obstacle au
mouvement des capitaux. En revanche, en cas d'imparfaite mobilité du
capital, des écarts entre les taux d'intérêt
pratiqués dans les différents pays subsistent.
I.2.2 Théorie
générale d'une identité entre l'investissement et
l'épargne
L'expansion se caractérise par un excès de
l'investissement sur l'épargne et la récession se
caractérise par un excès de l'épargne sur
l'investissement.
Dans une série de conférence donnée
en 1931 à l'Université de Chicago, JM Keynes donne son analyse de
la crise économique et les remèdes possibles pour en sortir. Une
abondance d'épargne peut avoir des effets néfastes sur
l'économie et sur l'emploi en particulier. Avant de s'intéresser
aux différences et aux fluctuations entre l'épargne et
l'investissement, Keynes analyse les deux notions et trouve une identité
entre les deux.
L'épargne est la part du revenu non
consommé immédiatement. L'investissement permet de créer
ou d'acheter des biens de production. L'investissement peut être
matériel, c'est par exemple, l'achat de nouvelles machines de
production, mais aussi immatériel, comme dans les services.
Deux grands courants de la théorie
économique ont analysé les relations entre l'épargne et
l'investissement. Dans les années trente, l'école autrichienne et
F. Hayek en particulier, estiment que l'épargne doit être
préalable à l'investissement, si non l'entrepreneur doit avoir
fait recours au crédit, ce qui augmente son endettement.
Keynes a une vision complètement
différente : pour lui trop d'épargne peut être
nuisible à l'économie et c'est l'investissement qui
détermine l'épargne notamment avec le processus du
multiplicateur.
L'épargne peut-elle être identique à
l'investissement ? L'identité étant une notion plus large
que la notion d'égalité, comment Keynes peut-il affirmer cette
identité ? Nous analysons d'abord l'ensemble des points de vue sur
la question en essayant de voir leur évolution dans le temps:
-Pour les classiques (A. Smith, D. Ricardo, TR, Malthus)
et aussi K. Marx, l'épargne de l'un permet à l'autre d'investir.
Il y a identité entre l'épargne et l'investissement.
L'épargne précède l'investissement.
- Quand aux néo-classiques, ils s'opposent à
la pensée Keynésienne et reprennent la loi des
débouchés de J.B Say « L'offre crée sa propre
demande ». Pour Say, une augmentation de la production permet de
distribuer un supplément de revenu. L'individu, plus riche,
achètera plus de biens ou services, et facilite ainsi
l'écoulement des nouveaux débouchés. C'est une
économie basée sur l'offre qui servira de base aux
néo-classiques. Pour eux, il y a égalité a priori entre
l'épargne et l'investissement. L'Epargne est faite pour être
investie.
Le revenu est égal à la somme de la
consommation et de l'épargne et la demande est égale à la
somme de la consommation et de l'investissement. Les néo-classiques en
déduisent que le revenu est égal à la demande. C'est le
taux d'intérêt qui permet de réaliser l'équilibre.
L'augmentation du revenu permet de transmettre l'accroissement de l'offre
à la demande.
Keynes réfute ces analyses où
l'épargne égale l'investissement à priori et surtout
où c'est l'épargne qui détermine
l'investissement.
L'investissement peut-il conduire à
l'épargne ? Keynes s'oppose à la logique de
l'équilibre de marché, il préfère une approche par
le circuit (demande-revenu-dépense). Pour lui, l'épargne est la
différence entre le produit global et la consommation, et
l'investissement est la différence entre le produit global et la
consommation.
La condition d'équilibre I=S est-elle toujours
vérifiée ? L'analyse faite par le Suédois G. Myrdal
sur la distinction des valeurs ex ante et post permet de séparer les
variables entre celles qui sont possibles ou souhaitables (ex ante) et celles
qui seront effectivement réalisées (ex post).
Si nous nous situons ex ante, nous avons donc I ex ante=S
ex ante (notés I*=S*) uniquement à l'équilibre, dans les
autres cas, l'épargne des ménages n'est pas forcement
égale à l'investissement des entrepreneurs. Cette notion doit
être comprise en termes d'équilibre stable. Comme l'écrit,
M. Herland, l'équilibre stable est une situation où les agents
n'ont pas de raison de modifier leur comportement pour faire changer le
système économique. Dans ce cas, l'épargne et
l'investissement s'égalisent. Et comme l'équilibre est stable, on
doit avoir égalisation des valeurs réalisées. Ce sont
alors les variations du revenu qui permettent l'équilibre.
Dans le traité de la monnaie, Keynes
définit autrement le revenu et l'épargne. Pour le revenu, Keynes
n'inclut pas dans sa valeur le montant des pertes ou des profits anormaux.
L'épargne est égale à la différence entre le revenu
normal et la consommation.
S=I si le montant des profits ou des pertes est nul.
« L'épargne des ménages a été
compensée par les pertes des entrepreneurs ». Pour Keynes, la
variable d'ajustement est le revenu et non le taux d'intérêt comme
le prétend Hayek.
- Les classiques analysent l'épargne et
l'investissement comme la même dose. L'épargne
thésaurisée par un individu doit être utilisée par
un entrepreneur. A chaque moment, il y a identité entre l'épargne
et l'investissement. Les néo-classiques ne reprennent pas
l'identité entre les deux notions mais font une analyse en termes
d'égalité entre l'épargne et l'investissement. La variable
clé des néo-classiques est le taux d'intérêt qui
permet d'ajuster les deux niveaux. Comme dans le cas de l'équilibre
général Warlasien une situation de concurrence pure et parfaite
l'équilibre se fait spontanément sur tous les marchés. La
relation causale qui s'établit entre l'épargne et
l'investissement, va de l'épargne vers l'investissement. C'est
l'épargne qui détermine le montant de l'investissement. Keynes
s'oppose à cette égalité et reprend l'identité des
classiques. Pour lui, la relation causale est inverse, c'est l'investissement
qui détermine le revenu, et celui-ci permet, en fonction du partage que
font les ménages entre la consommation et l'épargne, de
déterminer le niveau de l'épargne.
G. Myrdal reprend le schéma Keynésien en
l'enrichissant avec la distinction ex ante - ex post. Nous pouvons avoir une
égalité entre les deux notions ex ante. Ce qui ex post n'est pas
forcement réalisable.
Lorsque la valeur de l'investissement est
supérieure à l'épargne des ménages, les recettes
des entrepreneurs sont plus importantes que leurs coûts, et ils font donc
un profit. Au contraire, lorsque la valeur de l'investissement courant est
moindre que l'épargne des ménages, les recettes des entrepreneurs
seront moindres que leurs coûts, et ils feront une perte.
Keynes dans la deuxième conférence des
Harris, propose son analyse de la crise économique. Pour lui, les
coûts de production des entrepreneurs qu'il définit comme
étant les salaires, traitements, rentes et intérêts sont la
contre partie des revenus des agents. A un coût de production correspond
un revenu, Keynes établit une partie du revenu entre la consommation des
ménages et l'épargne.
Cette même épargne sera utilisée par
les établissements financiers qui peuvent la distribuer à
d'autres ménages sous formes de crédit.
On reconnaît le processus causal Keynésien,
le revenu permet de créer l'épargne qui entraîne un autre
revenu qui est lui-même devisé en consommation et épargne.
Keynes introduit la notion de déséquilibre après avoir
réfuté l'égalité entre l'investissement et
l'épargne. Il expose deux cas ; si le taux d'épargne est
trop important, de fortes pressions peuvent diminuer le montant de
l'épargne. Il prend l'exemple des chômeurs qui veulent continuer
à consommer. L'Etat peut aussi désépargner et la
production peut ainsi s'accroître.
En concluant, Keynes affirme que ce qu'il appelle
l'équilibre de prospérité ne peut avoir lieu que si
l'investissement est à niveau égal à celui de
l'épargne nationale pendant la prospérité. Pour les
classiques, l'épargne devient investissement au cours du temps. Pour les
néo-classiques, c'est l'épargne qui détermine
l'investissement, et la variable d'ajustement qui permet d'avoir une
égalité entre les deux, est le taux d'intérêt. Pour
Keynes, c'est l'inverse, c'est l'investissement qui détermine
l'épargne et la variable d'ajustement et le revenu.
La distinction faite par G. Myrdal sur les variables ex
ante et ex post, permet de clarifier l'identité ou
l'égalité entre les deux notions.
Dans la théorie générale, et en
fonction des définitions données par Keynes, il y a forcement
identité entre l'épargne. L'investissement supplémentaire
augmente le revenu qui lui-même permet un accroissement de
l'épargne qu'équivalent à l'investissement initial. Pour
les valeurs ex ante, la relation d'égalité entre épargne
et investissement n'est vraie qu'à l'équilibre.
Dans les autres cas l'investissement des entreprises n'est
pas automatiquement égal à l'épargne et l'investissement,
c'est un point crucial dans la théorie Keynésienne surtout si on
prend en compte la distinction faite par G. Myrdal sur les valeurs ex ante - ex
post.
I.3. QUELQUES RESULTATS
EMPIRIQUES SUR LA RELATION INVESTISSEMENT-EPARGNE
I.3.1. Revue de la
littérature de la relation investissement-épargne dans les pays
développés
Depuis la fin des années 80, on observe une
libéralisation accrue du marché international des capitaux. Cette
libéralisation a abouti à la globalisation financière,
c'est-à-dire à un marché planétaire des capitaux.
Les marchés internationaux des capitaux sont les théâtres
des opérateurs de prêts et d'emprunt dans les différentes
monnaies et les prix qui se forment sur ces marchés sont les taux
d'intérêt.
Les principaux acteurs sont : les banques, les
entreprises multinationales mais aussi les Etats. Ces marchés comportent
trois pôles importants.
Les prêts bancaires internationaux, les obligations
internationales et les instruments du marché monétaire.
La libéralisation du marché international
des capitaux s'est matérialisée par une croissance importante, en
volume et en volatilité, des transactions financières très
coûteuses. Les effets positifs attendus de cette libéralisation
sont une hausse de l'investissement, une croissance plus rapide et une
augmentation du niveau de vie dans beaucoup de pays.
Dans ce contexte de libéralisation du
marché des capitaux, Feldstein et Horioka (1980) ont cherché
à évaluer le degré de mobilité des capitaux
internationaux à long terme sur base d'une analyse du lien entre
l'investissement et l'épargne des 19 pays de l'OCDE. Cette question est
importante car, selon le degré de mobilité du capital, l'impact
des politiques économiques peut être faible ou fort.
Par exemple, une politique fiscale en faveur de
l'épargne nationale aura un effet d'autant plus important sur
l'investissement du pays où le degré de mobilité du
capital est faible.
En effet, en cas d'absence de mobilité des
capitaux, on retrouve les résultats de l'économie fermée,
l'épargne nationale est égale à l'investissement national.
Si le degré de mobilité du capital est élevé, cette
même politique en faveur de l'épargne aura moins d'impact sur
l'investissement du pays.
Feldstein et Horioka ont donc proposé d'analyser
la corrélation entre le taux d'épargne et le taux
d'investissement afin de déterminer si les économiques
fermées ou, au contraire, si les marchés des capitaux peuvent
être considéré comme parfaitement intègres.
I.3.1.1.Spécification du modèle
Feldstein et Horioka ont proposé de mesurer le
degré de mobilité du capital sur la base d'une analyse de la
corrélation entre l'épargne et l'investissement. Ils ont
estimé l'équation :
(1)
où
représentent respectivement la part de l'investissement brut dans le
produit national et la part de l'épargne nationale dans le produit
national.
E est un aléa.
En cas de parfaite mobilité des capitaux, un
accroissement du taux d'épargne dans un pays doit induire un
accroissement de l'investissement. La productivité marginale du capital
étant une fonction décroissante du stock de capital,
l'accroissement de l'investissement bénéficiera d'abord aux pays
initialement les moins dotés en capital.
Par conséquent, en cas de forte mobilité du
capital, un accroissement de l'épargne nationale n'induit pas un
accroissement identique de l'investissement national. Une estimation de
â2 proche de zéro conduit donc à considérer qu'il y
a une forte mobilité des capitaux dans la mesure où cela signifie
que la corrélation entre l'épargne nationale et l'investissement
nationale est nulle.
En revanche, une estimation de â2 proche de 1
indique qu'un accroissement de l'épargne nationale induit un
accroissement identique de l'investissement national. L'épargne
supplémentaire reste dans son pays d'origine et la mobilité des
capitaux est faible.
La relation (1) peut également être
interprétée en termes des flux de capitaux. On sait que :
I=S-(X-M)
(2)
L'équation (1) devient : â1+
â2 E
(3)
D'où : - â1+(
â2-1)+ E (4)
Le solde du compte courant (X-M) traduit
l'excédent du revenu national sur la dépense nationale.
X-M=Y-C-I-G
Mais il peut également s'interpréter en
termes des flux de capitaux. Ainsi, une valeur positive du compte courant
indique que le pays est un prêteur net vis-à-vis du reste du
monde.
Une valeur négative indique que le pays
dépense plus qu'il gagne et qu'il emprunte à l'étranger
pour combler cet écart.
Ainsi, un excédent du compte courant se traduit par
une sortie nette de capitaux tandis qu'un déficit induit une
entrée nette des capitaux sur le territoire national. Cela
reflète la contrainte budgétaire de la nation. La partie de la
dépense qui ne correspond pas à un revenu (X-M) doit être
empruntée et inversement.
La balance des paiements doit toujours être nulle.
Le compte courant additionné du compte de capital et des interventions
officielles des autorités monétaires sur le marché des
changes doit être nul. Un coefficient estimé de â2
égale à 1 implique donc que l'épargne nationale finance
l'investissement national, mais également que les flux nets des capitaux
ne dépendent pas du taux d'épargne nationale.
I.3.1.2.Evaluation de la
relation Investissement-Epargne
I.3.1.2.1.Présentation de la base des
données
Les données sont issues de la publication de
l'OCDE 2000. Elles concernant 19 pays de l'OCDE sur la période
1970-1998.
Les séries PIB, épargne nationale,
épargne privée, épargne publique et investissement
national sont exprimés en monnaie nationale courante tandis que les
séries exportations et importations en biens et services sont
disponibles en part du PIB.
Ces données ont permis de calculer les taux
d'investissement, d'épargne et de déficit commercial moyens sur
différentes sous périodes.
Les séries sont des moyennes annuelles.
· txi = I/Y : la part de l'investissement dans
le PIB
· txs=S/Y : la part de l'épargne
nationale dans le PIB
· txsprivée= Sprivée/Y : la part
de l'épargne privée dans le PIB
· tx publique = S publique/Y : la part de
l'épargne publique dans le PIB
· dc = -(X-M)/Y est le déficit commercial en
part du PIB
I.3.1.2.2. Evaluation du degré de
mobilité du capital à long terme
Dans les problèmes suivants, la
spécification initiale proposée par Feldstein et Horioka est
estimée avec les données citées ci-haut.
En suite, l'analyse est approfondie par la
décomposition de la variable épargne nationale en deux
composantes, l'épargne publique et l'épargne privée. On
proposer enfin de tester l'hypothèse de mobilité du capital
à partir de l'équation.
- = â1+(
â2-1)+ E
I.3.1.2.3. Principaux Résultats de
Feldstein et Horioka
L'objectif de Feldstein et Horioka était de tester
l'hypothèse de mobilité forte du capital à long terme afin
d'éliminer les effets des chocs conjoncturels. Ils ont estimé
leur modèle sur une coupe transversale à partir d'un
échantillon de 19 pays de l'OCDE.
Plusieurs périodes ont été
examinées : 1960-1974, 1960-1964, 1965-1969 et 1970-1974.
Dans le modèle estimé, la variable
endogène est le taux d'investissement moyen sur la période
d'analyse et la variable exogène est le taux d'épargne et
l'investissement est interprété comme une relation de long terme
dans laquelle les différences de taux d'épargne entre les pays
reflètent des différences structurelles. Le paramètre
â2 représente l'impact d'un choc soutenu de l'épargne sur
l'investissement.
I.3.2. Revue de la
littérature empirique sur la relation investissement épargne dans
les pays en voie de développement.
Cette section présente les différents
résultats empiriques. Tout d'abord, nous faisons une analyse des
différentes variables étudiées.
Cette étude consiste à faire une analyse des
différentes phases de croissance de la côte d'ivoire de 1965
à 2002. De cette façon, il a été question de mettre
en relation le taux de croissance économique et le taux d'investissement
privé avec l'offre de crédit au cours des différentes
sous périodes.
De nombreuses études empiriques ont cherché
à analyser la contribution du développement financier à la
promotion de la croissance économique par le canal du crédit
(King et levine, 1993 ; De Gregorio et Guidotti ,1995 ; Levine ,
1997 ; Loayza et Beck, 2000 ; Liu et Calderon, 2002). De Gregorio et
Guidotti (1995) établissent sur un panel de 98 pays une relation
positive entre le développement financier et le taux de croissance de
long terme du produit national brut par tête.
Ces auteurs trouvent que le crédit exerce un effet
positif sur l'activité du secteur réel à travers
principalement la productivité de l'investissement plutôt que par
son volume. L'intensité de la causalité est plus forte dans les
économies à faibles revenus que dans ces pays riches.
Levine, Loayza et Beck (2000) analysent un panel de 74
pays développés et en développement et concluent à
l'existence d'une relation positive et significative entre le
développement financier et la croissance.
Plus récemment, Christopoulos et Tsionas (2004) ont
utilisé une analyse de cointegration sur un panel de 10 pays en
développement pour établir une causalité à long
terme allant du développement financier à la croissance.
Certaines études apportent une contradiction quant à la
portée générale de cette causalité. Ainsi, Andersen
et Tarp (2003) ont montré que la relation positive mise en
évidence par Levine, Loayza et beck ne se vérifie plus que
lorsque l'échantillon est réduit aux seuls pays d'Afrique
Subsaharienne et d'Amérique Latine. Ils soulignent aussi que l'analyse
par pays sur séries temporelles ne permet pas d'établir
clairement une causalité allant du développement financier
à la croissance. D'autres inversent le sens de la causalité en
montrant que la croissance du secteur réel entraîne le
développement du système financier. La contribution de Greenwood
et Jovanovic(1990), puis de Lui et Calderon(2002) a été de
montrer que la causalité entre le développement financier et la
croissance joue dans deux sens. La contribution du développement
financier à la promotion de la croissance étant plus forte dans
les pays en développement que dans les pays
industrialisés.
L'analyse en terme de causalité indique que le
crédit du secteur privé n'exerce pas d'influence significative
à la fois sur le taux d'investissement et le taux de croissance par
tête.
Au contraire, c'est la croissance qui stimule le
crédit du secteur privé. Pour élucider cette
incohérence empirique, on a utilisé la notion de la non
linéarité éventuelle dans la relation entre le
crédit, l'investissement et la croissance. Ensuite de cette approche, on
identifié que l'effet du crédit sur le taux d'investissement ne
se manifeste pas sous une forme linéaire mais plutôt à
travers un effet de seuil. Il apparaît aussi une double causalité
entre l'offre de crédit et l'investissement. Toutefois, l'offre de
crédit des banques ne stimule pas le taux de croissance par
tête.
Ces résultats permettent de considérer que
l'impact du crédit sur la croissance économique dépend de
la nature des projets financés par les banques et de la capacité
du secteur privé à innover des projets productifs. C'est donc
l'efficacité, toutefois, en présence d'un rationnement volontaire
du crédit par les banques.
CHAPITRE DEUXIEME :
BREVE PRESENTATION DU SECTEUR PRIVE DE L'ECONOMIE CONGOLAISE
Le secteur privé RD.Congolais a
évolué, depuis environ trois décennies dans un
environnement particulièrement difficile. En effet, depuis les
années 1970, les effets conjugués de l'effondrement des cours de
cuivre et du crash pétrolier sur l'économie, les mesures
suicidaires du Zaïrianisation et de la radicalisation, ainsi que des
grèves régulières et un climat d'insécurité
généralisé dans des années 1990 ont
contribué à briser l'essor des secteurs productifs en installant
un climat de méfiance, particulièrement auprès des
opérateurs économiques expatriés, entraînant ainsi
la fuite des capitaux.10(*)
Les pillages de 1991 et 1993 , les guerres de 1996
et 1998 ainsi que les conflits armés ont également conduit
à la destruction de l'outil de production et ont eu comme corollaire le
découragement des investisseurs étrangers et le tarissement de
l'aide publique au développement. L'on constate à la même
période un recul de l'investissement de 13% en 1990 à 4,4% en
2000. Il en résulte la perte d'emplois et la baisse des revenus, suite
à la fermeture d'un nombre important d'entreprises accentuant ainsi le
chômage et la pauvreté dans le pays. En 2005, le taux
d'activité s'est situé à 63,1% au niveau national dont
50,8% en milieu urbain et 68,1% en milieu rural. La prédominance des
emplois dans la petite entreprise familiale agricole met en exergue la
fragilité du marché du travail et les difficultés des
conditions de vie des ménages.
Les petites et moyennes entreprises sont
confrontées à un environnement politique et économique
défavorable ainsi qu'à un cadre réglementaire
inadapté et mal appliqué. Cette situation les a mis dans un
état d'essoufflement et a conduit à une forte baisse de leur
activité. La plupart des PME et PMI ont été crées
dans le but d'exploiter les opportunités que présente un
environnement protectionniste.
Au stade actuel de la mondialisation, de
libéralisation de l'économie et d'intégration
régionale, ces PME et PMI souffrent d'un manque de
compétitivité aux produits extérieurs à cause des
difficultés d'approvisionnement et d'étroitesse du marché
national ou local.
Par ailleurs, depuis déjà des
années, le patronat congolais regroupé au sein de la
fédération des entreprises du Congo se présente comme
l'institution représentant le secteur privé congolais.
Les effectifs dans le secteur privé se sont
élevés à 13.968,2 milliers de travailleurs en 2009 contre
13.000,5 milliers en 2008. Malgré les effets de la crise
financière, ces chiffres donnent l'indication selon laquelle le secteur
privé a au moins gardé son potentiel de création
d'emplois, en le stabilisant autour de 7,0% de croissance en moyenne annuelle.
L'indice de salaire nominal est passé de 1.039,1 points à 1.542,2
points de 2008 à 2009. Parallèlement, pour la même
période l'évolution de l'indice de salaire réel est
passé de 880,8 points à 1.055,6 points ce qui correspond à
un accroissement, d'une année à l'autre, de 48,4% pour le salaire
nominal et de 19,8% pour le salaire réel.
II.1. EPARGNE ET CROISSANCE
ECONOMIQUE DE LA RDC
II.1.1. Evolutions
observées et perspectives pour la RDC
L'autre trait caractéristique de la crise qui
affecte l'économie congolaise est la quasi-disparition de
l'épargne dans le secteur formel. Sa généralisation dans
le secteur informel procéderait plus d'un instinct de survie que d'une
activité permanente s'inscrivant résolument dans la dynamique de
l'accumulation du capital. Pourtant, l'épargne est au coeur des
déterminants de la croissance économique.
En effet, tous les pays qui se sont
développés sont passés par la phase d'accumulation de
l'épargne, cependant tous ceux qui ont accumulé l'épargne,
dans leur cheminement historique ne se sont pas forcément
développés.
Cette situation tient à ce que, soit le processus
d'accumulation s'est estompé ou essoufflé, soit qu'il a
été désorienté, dans l'affectation de
l'épargne ou encore les deux problèmes se sont posés
concomitamment. Si le premier cas se produit, l'épargne
déjà accumulée peut toujours financer la croissance
à condition qu'elle soit suffisante et surtout affectée aux
investissements productifs pour permettre une régénération
du processus d'accumulation.
Si c'est le deuxième cas, il faut
nécessairement réorienter l'épargne dans le sens d'un
financement des investissements productifs, à défaut, la
citadelle de la croissance menant au développement deviendra comme
imprenable parce que mal attaquée.
La RDC a cette déveine d'avoir cumulé et
traîné tel un boulet, dans son évolution, les deux
problèmes. Elle a été incapable d'enclencher durablement
une croissance forte.
En effet, l'hypothèse pesant, depuis août
2004, sur la stabilité des prix, gage et socle de l'émergence de
l'accumulation de l'épargne, est de nature à saper les sacrifices
endurés par la population pour des lendemains meilleurs. Si ces
sacrifices sont sans lendemains, ils risquent de se transformer en supplice
tels ceux de tantale, qui voulant étancher sa soif, en penchant sa
tête pour boire de l'eau de la rivière, voyait cette
dernière se retirer dans ses profondeurs, hors de sa portée. Tel
le phoenix renaissant de ses cendres, l'inflation, en créant
l'incertitude, risque de décourager davantage le reprise du
l'accumulation de l'épargne intérieur, précipiter le
retrait des apports extérieurs et plonger l'économie dans des
abysses plus profonds que ceux d'avant juin 2011.
II.1.2. Evolution de
l'épargne au cours de la période 1968-1973
Le choix de cette sous période est justifié
par le fait que la RDC a connu au cours de celle-ci une reprise de la
croissance à l'âge d'or de l'économie congolaise.
Au cours de cette période, le taux
d'épargne intérieure a évolué à la hausse.
Il est passé de 25,8 à 32,4% , avec une moyenne du taux de 28,6%
contre une moyenne internationale de 12% pour l'Afrique subsaharienne, dont 24%
pour les pays présentant des déséquilibres
macroéconomiques minimes.
Pour rappel,au cours de cette période, la RDC, en
raison d'une conjoncture très favorable caractérisée
notamment par l'augmentation substantielle de ses réserves de change la
classant dans le club de 10 pays au monde les mieux nantis en cette
matière, n'a pas utilisé le crédit stand- by lui
accordé par le FMI.
La remarquable croissance économique
réalisée par notre pays, au cours de cette période,
procède, entre autres, de l'augmentation de l'épargne
intérieure impulsée par les exportations via la bonne tenue du
cuivre et favorisée par l'obtention et le maintien de la
stabilité des prix.
Au cours de la période 1968-1973, la moyenne
annuelle de taux d'inflation et de taux de croissance s'est
élevée respectivement à 11,5 et 6,9%. Les résultats
en matière d'inflation ont été rendus possibles
grâce à l'application des mesures de réduction des
dépenses relevant tant de la politique budgétaire, à
travers l'augmentation des recettes et la maîtrise des dépenses
publiques, que de la politique monétaire, via l'action sur les taux
d'intérêt et le taux d'expansion monétaire. Ainsi, le
rapport déficit public sur le PIB n'a été en moyenne que
de 0,82% entre 1970 et 1973, l'expansion monétaire de 16%
corroborée par une vitesse de circulation de la monnaie relativement
stable de 11,2 en 1970 à 9,3 en 1973, et un taux de dollarisation
presque inexistant, soit un rapport de liquidités en devises sur
liquidités totales de 3%.
Par ailleurs, la politique de change et la conjoncture
internationale favorable ont joué un rôle important dans la
substitution des dépenses entre les secteurs intérieur et
extérieur grâce au maintien, d'une part d'un taux de change
adapté favorisant la compétitivité et la position viable
des transactions courantes, et d'autre part, d'une hausse substantielle du
cours du cuivre.
II.2. PLACE DU SECTEUR
PRIVE DANS L'ECONOMIE CONGOLAISE
En dépit des matières premières dont
elle dispose en abondance, la République démocratique du Congo
(RDC) est l'un des pays les plus pauvres au monde. Deux décennies de
conflit civil ont conduit à l'effondrement de l'activité
économique, le PIB par habitant tombant de 400 USD en 1.960 à
1939 USD en 2006 (prix constants). L'économie repose maintenant sur
l'agriculture qui fournit la plus grande part du PIB et occupe la
majorité de la main d'oeuvre, ainsi que sur les activités
informelles, en l'absence virtuelle d'exportations et d'activités
à valeur ajoutée.
A partir de 2001, le Gouvernement a mis en oeuvre un
programme de réformes économiques, financiers et structurelles
visant à stabiliser la situation macroéconomique et à
créer un environnement favorable au développement fixé par
le secteur privé. En conséquence, la RDC a enregistré des
taux de croissance solides entre 2003 et 2008. la crise a conduit à une
baisse de la croissance, celle-ci étant négative pour 2009, et
à une augmentation substantielle de l'inflation qui atteint 100% pour la
même année. Au début de 2010, on a cependant
observé les premiers signes de redressement. Au cours des prochaines
années, la croissance du PIB devrait augmenter sensiblement à la
faveur de la relance des activités dans les secteurs des mines et de la
fabrication.11(*)
Le système financier du pays a été
durement touché par les effets de la guerre, l'instabilité
politique et la politique monétaire peu prévisible. En RDC, le
secteur bancaire demeure de taille restreinte et le niveau
d'intermédiation financière est faible. Le crédit est
essentiellement informel, et le crédit bancaire formel au secteur
privé représente moins de 3% du PIB. Les services bancaires aux
particuliers sont en général peu développés, et la
pluspart des banques agissent comme des agents financiers du gouvernement ou
n'octroient des crédits qu'aux institutions internationales
opérant dans le pays. Les banques commerciales étrangères
dominent l'industrie, en tant que pourvoyeurs de financement pour les secteurs
des mines et du pétrole.
L'accès aux services bancaires, tant pour les
entreprises que pour les particuliers, est très limité et est
souvent réservé aux nantis. La RDC a l'un des plus faibles taux
de pénétration bancaire du monde, avec six comptes de
dépôts seulement pour 1 000 adultes, et les prêts
bancaires aux particuliers représentent moins de 5% de toutes les
activités de prêt des banques.
Au total, 12 institutions de micro finance (IMF)
opèrent dans le pays, avec une pénétration globale
à peine 0,3 succursale pour 100 000 adultes. Les prêts et les
dépôts dans le secteur de la micro finance ont cependant une
croissance de 50% entre 2005 et 2007.
Aucun marché boursier n'opère dans le
pays, mais un petit nombre de sociétés de capital -
investissement investissent activement dans l'industrie minière. Le
marché des capitaux de la RDC est composé essentiellement des
titres d'Etat. La base des investisseurs institutionnels est peu
développée, avec une seule société d'assurance et
une caisse de retraite du secteur public.
La RDC pâtit de la faiblesse et de la
fragilité de son infrastructure financière. Les systèmes
nationaux des paiements ne sont pas régis par une législation
centrale, bien qu'un processus de réforme juridique soit en cours
d'engagement par le comité national des paiements et des
règlements. La RDC dispose d'un bureau du crédit, placé
sous le contrôle de la banque centrale, mais ce bureau opère
manuellement est généralement considéré comme
inefficace, avec relativement peu de clients et desservant essentiellement les
clients institutionnels pouvant prétendre à d'importants
prêts.
II.3. EVOLUTION RECENTE DES
PRINCIPAUX INDICATEURS MACROECONOMIQUE DE LA RDC
L'économie de la République
démocratique du Congo (RDC) serait l'une des économies les moins
compétitives
d'Afrique, la
RDC
faisant partie des
pays les
moins avancés (PMA), étant classé en 2006
parmi les
dix
pays les plus pauvres du monde. Sa structure économique est
comparable à celle des autres pays de l'
Afrique
centrale, mais son économie est handicapée par une
guerre
civile larvée et un des niveaux de
corruption
les plus élevés de la planète. La RDC, un des pays les
plus vastes et les plus peuplés du continent africain, n'a pas le
niveau de
vie qui devrait correspondre à ses immenses
ressources
naturelles (
minerais,
bois
précieux, produits agricoles, etc.).
Les
inégalités
y sont très marquées. Environ 80 % de la population vivait
en 2006 en dessous du
seuil de
pauvreté fixé à 2 dollars par jour.
Près de 44 % des femmes et environ 22 % des hommes n'ont aucun
revenu. Les disparités régionales sont très fortes, avec
un
taux de
chômage très élevé avoisinant les
40 %, des
salaires et des
prestations
sociales dérisoires dans tout le pays.
Elle occupe, en 2008 selon la
Banque
mondiale, la 178e position, c'est-à-dire la
dernière place sur la liste des pays du monde considérés
d'après leurs capacités à offrir de réelles
facilités de faire des affaires. Après une période de
relatif dynamisme économique, la RDC a subi une sévère
dépression
entre le milieu des
années
1980 et le milieu des
années
2000 liée à une gestion marquée par la
corruption, puis aux guerres civiles qui ont ravagé le pays. Avec une
croissance
de 8,2% en 2008 et de 2,7% en 2009, elle a ensuite été l'un des
pays d'Afrique les plus touchés par la
crise
de 2008-2009.12(*)
L'
agriculture
reste le principal
secteur de
l'économie, représentant 57,9 % du
PIB
en
1997, et occupait
66 % de la
population
active.
La RDC se lance dans la mise en place de
zones
économiques spéciales pour encourager la renaissance
de son industrie. La première ZES devrait voir le jour en 2012 dans la
commune kinoise de N'Sélé et sera consacrée aux
agro-industries. Les autorités congolaises prévoient
déjà d'en ouvrir une autre dédiée aux industries
minières (dans le Katanga) et une troisième consacrée aux
cimenteries (dans le Bas Congo).
II.3.1. Situation
économique générale en RDC
Le dérapage du cadre macroéconomique a
ruiné les espoirs d'une normalisation durable de l'économie. Ce
dérapage s'est caractérisé par une dégradation des
principaux indicateurs de conjoncture matérialisée par le mauvais
comportement affiché par la monnaie nationale face aux devises
étrangères et par un niveau élevé
d'inflation.
L'évaluation de la croissance qui se situerait en
2006 au même niveau que celui de l'année 2005, contraste avec les
performances économiques.
La conduite de la politique monétaire par la BCC,
s'est inscrite dans un environnement externe et interne marqué par la
poursuite de l'expansion économique, nonobstant une certaine crainte de
récession dans la zone Euro. La nature de cette phase cyclique,
émaillée de risque de tension inflationniste a
nécessité le caractère prudent observé par la BCC
dans la mise en oeuvre de sa politique monétaire.
Les traits saillants de ce contexte externe et interne
sont déclinés décrites dans les paragraphes qui suivent.
II.3.1.1. Environnement
international
L'économie mondiale a été
confrontée au premier semestre 2008 à trois grands défis
à savoir :
- les perturbations financières nées de la
crise des prêts hypothécaires aux Etats- Unis couplée
à la dépréciation du dollar américain
vis-à-vis des autres monnaies ;
- la crise alimentaire induite par la hausse des prix de
pétrole et l'augmentation de la demande des biocarburants à forte
composante alimentaire ;
- la persistance de larges déséquilibres
mondiaux et
- le changement climatique.
Au troisième trimestre de l'année 2008, il
s'est observé une accélération de la crise
financière marquée par l'ampleur de la crise du système
bancaire aux USA et des risques d'assèchement du crédit qui
pèse sur l'économie américaine. Cette crise a
entraîné une débâcle boursière en Europe qui
est en train de conduire à la récession de la zone Euro.
Cependant, il est à noter une baisse des prix de pétrole et son
impact négatif sur les recettes des pays en développement
producteur de cette énergie.
Ces événements compromettent la
souténabilité à terme de la croissance économique
mondiale. Par conséquent, les perspectives de croissance pourraient
encore être revues à la baisse confirmant l'incapacité des
économies européennes et japonaises à relayer celle des
Etats-Unis qui demeure le principal moteur de l'économie
mondiale.
En Afrique, l'accélération de la croissance
économique a continué en 2008 avec un taux avoisinant les 7% bien
qu'avec des grandes disparités entre pays du fait notamment des
conditions climatiques défavorables, des chocs des termes de
l'échange et/ou des guerres civiles. Les effets de la crise
financière dans les pays développés et émergents
pourraient à terme affecter la croissance dans les pays en
développement.
Par ailleurs, l'inflation mondiale demeure faible en
dépit de la pression à la hausse exercée par les prix
élevés de l'énergie et des denrées alimentaires. Il
était prévu une décélération ramenant le
taux d'inflation mondiale de 1,9% en 2007 à 1,7% en 2008.
Aux Etats-Unis, l'inflation sera de moins de 2% dans un
contexte de ralentissement de l'économie. Il en est de même de
l'Europe ou l'appréciation de l'euro a permis d'atténuer les
pressions inflationnistes des prix mondiaux de l'énergie et des
denrées alimentaires, limitant le taux d'inflation également
à 2%.
En revanche, le rythme de formation des prix
s'accéléra dans les économies en transition et en
développement du fait des pressions à la hausse sur les prix
agrégés des biens dans le panier de consommation. Cependant, le
prix à la consommation baissait pour atteindre en moyenne 5,4% dans les
économies en développement en 2008.
II.3.1.2. Environnement
intérieur
L'examen de la situation économique de la RDC,
durant l'année 2008, laisse apparaître un clivage entre, d'une
part les tensions sur les marchés des biens et services et d'autres
part, la stabilité des marchés de change.
- Au niveau du secteur
réel
Le taux de croissance économique
dégagé à partir des estimations faites sur la base des
réalisations de l'activité de production au premier trimestre de
l'année 2008 s'est établi à 10,8%, contre une
prévision de 10,0%. S'agissant de l'inflation, elle a connu une
accélération rapide au premier semestre sous l'effet
principalement de la hausse des prix des produits alimentaires et
pétroliers sur les marchés internationaux et subsidiairement en
raison des chocs monétaires des deux premiers mois de
l'année.
Depuis juillet 2008, il s'était observé une
désinflation.
A fin Septembre, le taux d'inflation cumulé
s'était situé à 21,1%. En projection annuelle, il
s'était établi à 29,1% contre un objectif de
23,5%.
- Au niveau des opérations
financières du secteur public.
Il sied d'indiquer que la détérioration du
PNB entamée depuis novembre 2007 s'était arrêtée au
mois de février 2008. Depuis ce dernier mois jusqu'en Août,
l'exécution des opérations financières consolidées
du secteur public s'était soldée par des excédants de 47,3
milliards de CDF, soit 0,7% du PIB.
- Au niveau du secteur
extérieur
Sous l'effet des perturbations monétaires, il
s'était observé une forte dépréciation de la
monnaie nationale au cours du mois de janvier 2008 d'au moins 6%. Entre
février et avril, l'évolution du marché de change
était marquée par une dépréciation par palier de la
monnaie nationale. Cette situation s'était stabilisée à
partir du mois de mai, où le taux de change s'était établi
autour de la fourchette de 555 à 562 CDF le dollar. A fin septembre
2008, le taux de change s'était situé à 564,2CD le dollar.
Cette stabilité du taux de change est enregistrée dans un
contexte d'excédent de l'offre sur la demande des devises. S'agissant
des réserves internationales, après le tassement observé
au mois de janvier 2008, elles avaient connue une augmentation croissante entre
février et avril, puis un fléchissement à partir du mois
de mai et enfin une reprise. En ce qui concerne la balance commerciale, les
indicateurs de six premiers mois de l'année 2008 renseignent un
excédent dû à la forte croissance des exportations du
cuivre et du pétrole contre un déficit à la période
correspondante de 2007.
Au plan monétaire, la situation avait
été marquée par l'accroissement important de la base
monétaire par rapport à la masse monétaire,
déduction faite des dépôts en devises.
Les dépôts et les crédits en devises
ont également augmenté rapidement, entraînant ainsi une
aggravation notable de la dollarisation de l'économie.
II.3.2. Activité
économique en RDC
Le développement de la situation
macroéconomique en RDC au cours des l'années 2008 et 2009 a
été principalement marqué par la crise alimentaire et la
flambée des prix des produits pétroliers.
Cette situation a un impact à des degrés
divers, sur l'activité économique et financière du pays au
point qu'elle nécessite des modifications notables quant à
l'évolution des paramètres clés du cadre
macroéconomique 2008-2013. Ces changements sont retracés à
travers le comportement de principaux agrégats des quatre secteurs de
l'économie, à savoir le secteur réel, des finances
publiques, des relations extérieur et monétaire.
· Evolution de la croissance de
l'activité en RDC
La situation économique de la dernière
décennie en RDC était chaotique, le marché
intérieur n'a pas pu constituer un socle pour la croissance
économique. Ainsi, les échanges extérieurs du pays n'ont
pas non plus supplée ce manque de dynamisme interne.
C'est pourquoi, les estimations établies sur la
base des réalisations de production situent le taux de croissance
à 10,8% en 2008.
Pour rappel, le taux de croissance avait été
estimé à 12,0% sur base des réalisations à fin
avril et révisé en suite à 10,8% au mois de septembre
suite notamment à la baisse de l'activité dans les branches de
BTP et du commerce de gros et de détail.
Rapproché au taux de croissance de 6,3%
réalisé en 2007, la dynamique de la croissance est le fruit du
regain d'activité affiché par le secteur minier depuis la
deuxième moitié de 2008, du bon comportement des activités
dans le commerce de gros et de détail ainsi que de la poursuite de
l'expansion dans la construction.
En effet, comparativement aux prévisions
établies initialement en février dernier, lesquelles estimaient
la production annuelle du cuivre et du cobalt respectivement à 213,3
mille tonnes et 17,9 mille tonnes, les réalisations de production
à fin 2008 s'étaient situées à près de 261,2
mille tonnes pour le cuivre et à 28,1 mille tonne pour le cobalt. Cette
forte augmentation de la production porterait la contribution de ce secteur
dans la formation du PIB à 31,3% en 2008 contre 5,4% en 2009.
Sans préjudice de l'atonie caractérisant
les exploitations pétrolières et du diamant, l'activité
dans les industries extractives restera déterminante au cours des
prochaines années. A cet effet, l'industrie du cuivre pourrait retrouver
sa place de locomotive de la croissance économique de la RDC, comme ce
fut le cas au cours des années 70 et 80.
L'apport de la branche du commerce de gros et de
détail tient au bon comportement des échanges avec
l'extérieur grâce à l'accroissement des importations des
biens d'équipement et d'approvisionnement ainsi que des matières
premières semi produites.
La contribution significative des activités de
construction résulte de l'incidence positive dans la réalisation
de grand projet d'infrastructures dans le cadre de la reconstruction
nationale.
Il a été observé une tendance
brassière de l'activité de production dans la branche Eau et
Electricité et un ralentissement dans celles des industries
manufacturières ainsi que des transports et communications. Les facteurs
à la base de cette situation sont liés essentiellement à
la faiblesse des infrastructures de base et à l'ampleur des
perturbations majeures dans l'approvisionnement en énergie
électrique et eau potable, principalement dans les centres
urbains.
En dépit de toutes les pesanteurs
évoquées ci haut, qui tendent à plomber l'activité
de production dans la plupart des secteurs, la forte expansion du secteur
minier les a plus que compensées.
Ainsi, par rapport aux années 2007, 2008 et 2009,
la croissance de l'activité des différentes branches a
évolué.
La reprise des activités minières
conjuguées à l'incidence de grands projets d'infrastructures
attendus dans le cadre de la reconstruction nationale devrait exercer des
effets d'entraînement dans les prochaines années. Ce qui laisse
présager de la poursuite d'une croissance soutenue à deux
chiffres sur la période 2008-2013.
II.3.3. Evolutions des
principaux indicateurs
II.3.3.1.Taux
d'inflation
De janvier à avril 2009, l'inflation est
restée élevée, en cumul mensuel, la hausse du niveau
général des prix s'est établie à 28,8% soit 110,8%
en projection annuelle contre un objectif de 31,2%. Ce niveau de l'inflation
est corrélé avec la dépréciation du franc congolais
par rapport au dollar américain, soit 21,7%.
A fin juin, le cumul d'inflation s'est situé
à 25,3% impliquant ainsi un recul du niveau général des
prix de 2,8% par rapport à fin avril. L'inflation est en nette reprise
au 3ème trimestre 2009.13(*)
Jusqu'au 13 septembre 2009, la hausse du niveau
général des prix se situe à 6,3% contre 3,2 au
2ème trimestre. L'inflation cumulée depuis le
début de l'année a atteint 33,2% contre un objectif de
31,2%.
Le déplacement de l'objectif a été
observé depuis le début du mois de septembre 2009.
II.3.3.2. Le taux de
change
De fin décembre 2008 à mars, le taux de
change s'est déprécié de 19,6% à l'indicatif. Cette
évolution tenait d'une part, aux effets décalés des
déficits du secteur public réalisés au dernier trimestre
2008, aux chocs transitoires liés à la position débitrice
tant de la balance des biens et services, des revenus qu'au tarissement des
moyens d'intervention de la BCC sur le marché de change.
Au cours du deuxième trimestre du l'année
2009, le taux de change s'est apprécie. La monnaie locale a
été valorisée de 5,5% au marché libre de 3,7%
à l'indicatif par rapport au dollar américain.
Par contre, au troisième trimestre jusqu'au mois de
septembre, la monnaie locale a perdu, par rapport à fin juin 9,4% de sa
valeur à l'indicatif et 10,3% au marché libre, comparativement au
dollar américain.
II.3.3.3. Base
monétaire
A fin Août 2009, la base monétaire a
augmenté de 6,0% par rapport à fin décembre 2008. Cette
évolution est occultée par le comportement trimestriel de cet
agrégat monétaire.
En effet, au premier trimestre 2009, il a
été enregistré une contraction de 4,1% de l'offre de
monnaie centrale. Cette évolution est expliquée d'une part par la
baisse des avoirs extérieurs nets imputable à l'augmentation
rapide du déficit du budget en devises du secteur public et d'autre
part, par l'amélioration de la position nette du Gouvernement en raison
de l'ajustement budgétaire.
Au deuxième trimestre, la base monétaire
s'est accrue de 5,1%. Cette hausse procède principalement de
l'accroissement des avoirs extérieurs nets de l'institut
d'émission. L'expansion de la base monétaire à fin
Août 2009 résulte de l'accroissement des avoirs intérieurs
nets sous l'impulsion des autres postes nets.
L'augmentation des autres postes nets résulte de
l'effet taux de change en raison de la dépréciation
monétaire de 22,5% observée au cours des huit premiers mois de
2009. Cette dernière a induit un accroissement du poste
réévaluation.
Il sied de relever que l'amélioration de la
position nette du Gouvernement résulte de la comptabilisation au mois de
juin du pas de porte chinois et des autres apports extérieurs. Le solde
global du Trésor s'est ainsi améliorer tandis que le solde
intérieur qui affecte la liquidation intérieure est
demeuré inchangé.
Il importe de noter l'expansion des émissions
monétaires aux huit premiers mois de 2009, avec une injection de 84
milliards de CDF, le stock des émissions ayant atteint 489,1 milliards
de CDF en Août 2009 contre 405,1 milliards à fin décembre
2008.
II.3.3.4. Causes des évolutions
observées
Si la dépréciation et l'inflation
intérieure au premier trimestre ont procédé de la
dégradation de la position externe, l'évolution actuelle tient
compte de la détérioration du solde budgétaire
intérieur consacrant ainsi la réapparition des chocs permanents
de l'économie.
Pour rappel, le solde budgétaire intérieur
est demeuré positif au premier semestre. Depuis juin 2009, ce solde
s'est détérioré.
Ainsi, malgré les interventions
régulières de la BCC à travers la vente des devises, les
pressions sur le marché des changes persistent en raison de la
détérioration du solde budgétaire intérieur qui
préconise les anticipations.
II.3.3.5. Instruments de la politique
monétaire
II.3.3.5.1. Le taux
d'intérêt
Après avoir été négatifs
depuis le début de l'année 2009, les taux d'intérêts
de base de la BCC sont redevenus positifs en terme réel. Depuis le mois
de juin. Au mois d'Août cette positivité s'est raffermie en raison
de la poursuite de la décélération de l'inflation.
II.3.3.5.2. Le billet de
trésorerie
L'encours de billet de trésorerie a atteint son
pic en mars 2009 avec un niveau de 57,7 milliards de CDF, correspondant
à une ponction supplémentaire de 10,6 milliards par rapport
à l'encours à fin décembre 2009.
La situation de l'encours au cours de cette période
fait suite aux effets décalés de l'important déficit
public réalisé a fin décembre 2008.
Au deuxième trimestre 2009, une baisse sensible de
l'encours de billet de trésorerie a été observée,
se traduisant par des injections de liquidation. Cette évolution de
l'encours est expliquée par la contraction de la liquidité
bancaire à la suite de l'ajustement budgétaire au cours de cette
période. Au mois de juillet, l'encours de billet de trésorerie a
augmenté en raison des ponctions opérées sur la
liquidation bancaire excédentaire, résultant de la
réapparution du déficit public depuis le mois de juin 2009. En
septembre 2009 l'encours s'est situé à 55,5 milliards de CDF.
II.3.3.5.3. Situations
préconisées.
Il est crucial de s'en tenir au respect strict du plan de
Trésorerie du secteur public et de poursuivre avec la mise en oeuvre
d'une politique monétaire prudente. Cette dernière suggère
le maintien notamment d'un taux directeur de 65% et l'amélioration de la
fourchette d'appel d'offre des billets de trésorerie pour assurer une
meilleure ponction de liquidité.
II.4. POLITIQUE ECONOMIQUE
DE LA RDC
La situation économique et financière de la
République démocratique du Congo qui a prévalu, à
la fin du siècle dernier, a améner l'économie à une
très profonde dégradation. Aucun plan de l'économie n'y a
échappé. Un taux de croissance négatif (atteignant
même -4,3% en 1990 à -11,4% en 2000) et un taux d'investissement
qui s'élevait à 8,5% en 1997 est tombé à 4,5% en
2000 ne pouvaient avoir que comme conséquence une paupérisation
considérable de la population congolaise. Le revenu par tête est
tombé de 191 dollars américains en 1990 à 80 dollars en
2000. L'inflation est demeurée très vive, atteignant 3642% en
1991, 9796,9% en 1994 et un peu plus récemment par d'importants
déficits couverts essentiellement par les avances de la banque centrale
du congo. La monnaie nationale a perdu l'essentiel de sa valeur sur le
marché des changes, en dépit de multiples réformes
monétaires.
L'hyperinflation et la dépréciation
monétaire consécutives à l'expansion inconsidérable
des liquidités intérieures, ont inexorablement contribué
à l'effritement du pouvoir d'achat des ménages.
Confronté aux déséquilibres
macroéconomiques, à la montée considérable de
l'endettement et à la dépression, le pays s'est vu être
contraint, dans les décennies 70 et 80, à adopter une gamme de
politiques recommandées par le Fonds monétaire international et
Banque Mondiale. Des politiques de stabilisation mêlées aux
mesures de régulation conjoncturelles n'ayant pour fin que le
rétablissement des équilibres budgétaires et des paiements
extérieurs ont été appliquées dans les
premières années, avant d'être complétées,
plus tard par des politiques structurelles (ajustement structurel). Visant
toute la sortie du pays de la récession dans laquelle il s'est
plongé.
Quelle que soit l'analyse faite, les approches
monétaire de la balance des paiements et d'absorption se rejoignent pour
désigner, au Congo, comme cause principale du déséquilibre
externe, le financement monétaire de l'Etat à l'occasion de ses
déficits budgétaires récurrents et importants. Ici, les
impératifs de stabilisation économique et financière ne
sont devenus vraiment apparents que lorsque les déséquilibres
extérieurs ont été profondément rompus. La
dévaluation s'est imposée, à chaque fois, comme le
principal instrument pour résorber les
déséquilibres.
En dépit de la succession des programmes de
stabilisation, force est de constater que le recul de la production et
l'aggravation des déséquilibres interne et externe ont
persisté. Ce qui soulève, bien entendu, la question pertinente
tant de l'opportunité que de l'efficacité de ces programmes. Sur
ce dernier point, certains analystes ont soutenu que le peu de succès
rencontré par les programmes de stabilisation dans les années
1970 et 1980 tiendrait au caractère fragile et irréaliste de
leurs objectifs, car ils étaient axés essentiellement sur le
rétablissement des équilibres financiers et accessoirement sur la
relance de l'appareil de production.
Depuis déjà des années, le
gouvernement a pris de nouvelles orientations à travers une gamme des
mesures d'ajustement économique porté successivement par le
programme intérimaire renforcé (PIR) et le programme
économique du gouvernement (PEG) mis en oeuvre respectivement en 2001 et
2002. Ses différentes politiques macroéconomiques augurent des
perspectives prometteuses.
Le changement de la contre-performance économique
de la décennie 90 en performance économique, le retour sur le
sentier de la croissance, la relative stabilité des prix et du taux de
change est autant d'éléments à enregistrer dans le compte
de ces politiques. Et progressivement, on y assiste à la reprise de la
coopération structurellement avec ses principaux partenaires au
développement ; en même temps qu'arrivent de plus en plus
d'investisseurs potentiels désireux de s'installer dans le pays.
II.5. EVOLUTION DE
L'INVESTISSEMENT DIRECT A L'ETRANGER EN RDC
Les montants d'IDE de la République
Démocratique du Congo sont insignifiants comparés aux flux d'IDE
entrant dans le monde. Selon le rapport mondial sur l'investissement 2007,
l'IDE entrant en RDC ne représente que 0,028% du flux entrant de l'IDE
mondial.
Grâce à la bonne gestion et à la
stabilité économique dont jouissait la République
Démocratique du Congo après son indépendance, l'IDE
entrant à relativement progressé par rapport aux autres pays de
l'Afrique subsaharienne. Cette évolution fut stoppé en 1974,
année durant laquelle le pays est touché par une crise
économique aiguë principalement à cause de la privatisation
par MOBUTU de nombreuses entreprises à son nom ou au noms de ses proches
(Zaïrianisation) et les politiques des grands travaux (Eléphants
blancs).
En dépit de la succession des programmes de
stabilisation mêlées aux mesures de régulation
conjoncturelles, force est de constater que le recul de la production et
l'aggravation des déséquilibres interne et externe a
persisté. Ce qui a amené les IDE à chuter une fois de plus
et la RD.Congo va même connaître des désinvestissements nets
négatifs. Les mesures de redressement du programme commencèrent
à donner des résultats en 1990, mais les IDE sont restés
néanmoins instables jusqu'en 2001, année de la reprise des
relations avec les institutions de Bretton woods (Banque Mondiale et le Fond
Monétaire International).
En 2003, les flux d'investissements étrangers ont
atteint 132 millions de dollars et représentaient 23,6% de la formation
brute de capital fixe. Les IDE en RDC se sont élevés à 500
millions de dollars en 2006, contre 405 millions en 2005 et une moyenne
annuelle de 5 millions entre 1990 et 2000. Les investisseurs étrangers,
plus particulièrement les belges, les chinois et les sud-africains, ont
diversifié leurs placements dans le secteur minier, bancaire et la
télécommunication.
II.5.1. REPARTITION SECTORIELLE
DES FLUX D'IDE ENTRANT EN RDC
La décision d'investir en Afrique centrale repose
principalement sur l'existence d'un sous-sol riche en minerais et en
hydrocarbures, et la possibilité de ravitaillement d'un marché de
plus de 90 millions d'individus. La recherche d'une main d'oeuvre à bon
marché est une motivation secondaire car les investisseurs reprochent
souvent à cette région le coût relativement
élevé de sa main d'oeuvre, en comparaison aux autres pays en
développement notamment ceux d'Asie du sud-est ou d'Asie du
sud-ouest.
Cela étant, l'IDE vers la RD.Congo est
inégalement reparti dans quatre secteurs principaux de l'activité
économique : le transport et communication, les minerais et
hydrocarbures, les services et enfin l'industrie. Le dynamisme du secteur
productif a été généré par le secteur
privé car le gouvernement a réduit sa présence dans
l'économie, suite au protocole d'investissement, au protocole d'accord
sur les mines et autres instruments. Le secteur privé, néanmoins,
fait face à quelques contraintes structurelles qui rendent difficiles
son fonctionnement sur le marché, diminuant sa contribution potentielle
au développement économique de la RDC.
En 2003, le secteur transport et
télécommunication a été le plus dynamique,
notamment suite à d'importants investissements directs étrangers
dans la téléphonie mobile. Le secteur mines et hydrocarbures a
bénéficié de l'introduction du nouveau protocole d'accord
sur les mines, qui a libéralisé le commerce de MIBA et qui
élimine le monopole de la GECAMINES. Des nombreuses
sociétés internationales se sont impliquées dans
l'exploitation et l'exportation des riches ressources minières.
II.5.2. INVESTISSEMENTS DIRECTS
ETRANGERS : ENJEUX POUR LA RDC
Malgré le fait que les investissements directs
étrangers se sont plus, depuis une dizaine d'années,
orientés dans les domaines minier et pétrolier en Afrique, la
République démocratique du Congo qui a des atouts certains dans
ces domaines n'en a pas tiré conséquence. Comme pour la sous
Région Afrique sub-saharienne dans l'ensemble, les mauvaises conditions
de sécurité juridique et de sécurité des
investissements ont constitué le principal obstacle à
l'épanouissement de cet important facteur de développement
économique des nations.
Dans un rapport publié en 2010, la
Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement,
CNUCED, a fait savoir que l'Afrique profite peu des investissements directs
étrangers, malgré les efforts considérables qu'elle a
déployés ces dix dernières années pour
améliorer son climat d'investissement. Par ailleurs, selon les
résultats préliminaires d'un sondage effectué par la
CNUCED, les IDE vont poursuivre leur progression. Présentées par
le nouveau secrétaire général de cette institution,
Supachai Panitchpakdi, les perspectives de l'évolution à court et
moyen termes des investissements directs étrangers demeurent
encourageantes. La majorité des sondés -75 experts internationaux
et 325 entreprises transnationales- estiment que les Ide vont augmenter (65%).
Un peu plus de 30% estiment qu'ils vont stagner, et moins de 5% qu'ils vont
diminuer.
Il convient de noter que les Investissements directs
étrangers ont atteint 612 milliards de dollars en 2004 contre 580
milliards en 2003. Les pays en développement en ont attiré 255
milliards (contre 173 en 2003), dont 20 milliards pour l'Afrique (contre 15 en
2003).
Par ailleurs une question se pose : Quelle est la
place de l'investissement direct en République démocratique du
Congo et quel rôle peut-il jouer dans ce pays qui est en pleine phase de
reconstruction ?
L'investissement direct correspond à une
exportation des capitaux dans un autre pays afin d'y créer une
entreprise, de racheter ou de prendre une participation dans une entreprise de
ce pays, l'objectif étant d'acquérir un pouvoir de
décision effectif dans la gestion de l'entreprise. Il est
essentiellement un instrument de la multinationalisation des entreprises et un
important facteur de développement économique.
Dans le rapport intitulé « le
développement économique en Afrique, repenser le rôle des
investissements directs étrangers », la CNUCED a estimé que
les IDE se sont plus orientés au cours de ces dernières
années vers les secteurs minier et pétrolier du continent noir.
Pour peu qu'on y fasse foi, cette exception devrait être pour le moins
heureuse pour un pays comme la République démocratique du Congo
qui bénéficie, en cette matière, d'un avantage comparatif
par rapport à beaucoup d'autres pays africains.
Le Congo démocratique dispose, en effet, d'une
bonne dotation en ressources naturelles au point que d'aucuns estiment
même qu'il est un scandale géologique. Le sous-sol de la RDC
recèle des minerais, pierres et métaux précieux en
quantités quasiment inépuisables. Ce pays possède 14% des
ressources mondiales de cuivre et de cobalt. Des estimations indiquent qu'il
détient environ 8% des diamants du monde, 80% des réserves
africaines de coltan. On y retrouve par ailleurs l'or, la cassitérite,
le chrome, l'uranium, le zinc, le fer, le pétrole, le charbon,...
Et pourtant la République démocratique du
Congo n'a jamais véritablement constitué une destination de choix
des investissements directs étrangers en dépit de ces immenses
ressources. Dans une étude menée en 2004 pour le compte du
Programme des Nations Unies pour le Développement, PNUD, par
André, Catherine et Maryse, Stefan sur les Causes économiques des
conflits armés en République démocratique du Congo, il a
été relevé, du moins pour la période sous
étude, le désintérêt grandissant du Congo pour les
principaux investisseurs. Sur un flux net d'investissements directs
étrangers estimés par exemple à 428 millions de dollars Us
en 1970 pour l'Afrique sub-saharienne, la part relative pour la RDC a
été de zéro. Elle est passée à 16 millions
en 1975 avant d'atteindre le sommet de 69 millions en 1985. Entre 1991 et 1995,
les investissements directs nets au Congo étaient estimés
à un million de dollars américains annuellement après
s'être établis à 15 millions en 1991. Au cours de la
même période, ils sont passés de 1,597 milliard Usd
à 2,157 milliards à l'échelle de la sous région
Afrique sub-saharienne, soit un taux de progression de 35,4% contre une baisse
de 93% pour la RDC de 1991 à 1995.
Selon les auteurs, les investissements
étrangers diminuent principalement à cause de
l'instabilité politique et économique. Les grands investisseurs
laissent la place à des juniors qui sont disposés à
assumer les risques de l'instabilité, se positionnant sur le
marché et cherchant à réaliser, à terme, une belle
opération boursière en revendant le projet à une plus
grosse entreprise, une majoration, capable de réaliser l'exploitation.
Ce mouvement s'est surtout confirmé au cours des années 90,
période caractérisée par des coûts de transaction
extrêmement élevés. Ainsi, dans le secteur minier, les
groupes belges se sont retirés, tandis que les intérêts
canadiens se profilent par le biais de juniors. Mais, aucune
société n'a entrepris de grands investissements ni n'a
débuté de grands travaux, les conditions de
sécurité juridique et de sécurité des
investissements à long terme n'étant pas remplies.
Ces frontières virtuelles imposées par des
conditions de sécurité inadéquates viennent d'être
évoquées par le dernier rapport de la CNUCED, mais à
l'échelle du continent africain. Selon ce rapport, le rebond attendu des
Ide n'a pas eu lieu en Afrique en général à cause de la
perception négative de ce continent par les investisseurs.
A ce propos, il convient de rappeler qu'en 2004, au cours
d'un séminaire organisé par le Comité de pilotage de la
réforme des entreprises du portefeuille de l'Etat, M. Onno Rühl,
alors représentant résident de la Banque mondiale en RDC, avait
estimé que la perception du risque politique congolais est très
élevée. Même si les promesses d'investissement pour les
années à venir dépassent Usd 1,5 million, combien (de
projets) se matérialiseront si le climat d'investissement ne change pas
et si l'on continue à projeter une image désuète du pays.
Le risque élevé que représente la RDC par rapport aux
investisseurs privés potentiels était déjà mis en
exergue en 2002 par la Commission européenne.
Dans le rapport économique de la
délégation de la Commission européenne en
République démocratique du Congo, 2000-2001, il a
été relevé notamment que le République
démocratique du Congo, pays à potentiel considérable du
fait notamment de ses ressources naturelles, reste cependant un pays à
risque élevé tant pour les investisseurs que pour les
commerçants. Elle est classée parmi les pays à «
risque » selon le classement de 60 pays à risque
élevé publié par la revue Nord-Sud Export.
Depuis, des efforts considérables ont
été déployés pour améliorer le climat des
affaires en RDC. Cependant, le risque pays ne reste pas moins
élevé. Selon la fiche Ducroire, publiée le 23 juillet 2004
dans la revue Marchés Tropicaux, la RDC est classée dans la
catégorie 7 et C en ce qui concerne le risque politique et les risques
commerciaux en rapport avec les opérations d'exportation (il convient de
noter que c'est le niveau le plus élevé dans l'échelle
d'appréciation du risque de Ducroire). Tandis qu'en ce qui concerne les
investissements directs, le risque de guerre est de degré 6, de
même que celui d'expropriation et du fait du prince.
On peut toutefois retenir que le Ducroire, par exemple, a
repris depuis des mois l'assurance des risques politiques et commerciaux
liés aux crédits à l'exportation à court terme vers
le Congo. Pour ce pays en effet, la durée du crédit est, en
principe, limitée à 90 jours. Il assure également les
investisseurs en RDC contre le risque de guerre et le risque d'expropriation et
de fait du prince.
En tout état de cause, l'adoption d'une orientation
libérale de l'économie nationale depuis 2001, le progrès
dans la mise en oeuvre des réformes structurelles et sectorielles, dans
un contexte d'une amélioration progressive du cadre
macroéconomique grâce aux programmes soutenus par les institutions
de Bretton Woods et la communauté internationale, concourent
progressivement à la facilitation de la lisibilité de
l'environnement des affaires en République démocratique du Congo.
Ces efforts ont permis l'entrée de nouveaux
investissements privés, notamment dans le domaine des
télécommunications et dans le domaine bancaire. Dans le domaine
de la téléphonie mobile, des sociétés telles que
Celtel et Sait télécom ont été rejoints un peu plus
tard par Vodacom, un opérateur sud-africain, filiale du britannique
Vodafone, Congo Chine Télécom, Supercel, Tigo, tandis que pour le
réseau fixe, on a enregistré l'entrée Zain, devenu un peu
plus tard Airtel.
Dans le domaine bancaire, de nouveaux
établissements ont vu le jour. Il s'agit entre autres de Rawbank,
créée en 2001 par les Rawji une famille congolaise d'origine
indienne, la Trust Merchant Bank, à capitaux américains, italiens
et belges, et tout récemment Procrédit Bank.
II.6. EVOLUTION DE
L'INVESTISSEMENT GLOBAL AU CONGO DE 1991 A 2007 EN MILLARD DE FRANCS CONGOLAIS
COURANT
Le tableau ci-dessous montre l'évolution de
l'investissement global au Congo de 1991 à 2007.
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
0,01
|
0
|
6,06
|
0,01
|
0,038
|
0,49
|
0,67
|
0,73
|
2,25
|
31
|
107
|
165,1
|
287
|
481
|
680
|
842
|
1004
|
Source : Rapports annuels de la banque
centrale du Congo de 1999 à 2007.
Il se relève que de 1991 à 2007, il y a eu
une augmentation de 212,160 milliards de francs qui étaient investis
avec une dispersion de 332,228 milliards de francs d'une année à
une autre et un coefficient de variation de 156 pourcent montrant que cette
moyenne est hétérogène.
La courbe d'investissement qui ressort de ce tableau dicte
que le volume d'investissement s'est accru considérablement de 2000
jusqu'à 2007.
Lorsqu'une entreprise ou une administration nationale ou
étrangère investit sur le territoire domestique, cet
investissement contribue à l'augmentation de stock de capital. Ce qui
améliore le bien-être et par ricochet le revenu (formation brute
du capital fixe).
CHAPITRE TROISIEME :
VERIFICATION EMPIRIQUE DE LA RELATION INVESTISSEMENT- EPARGNE PRIVEE DE LA
RDC
Après toues les considérations
théoriques sur l'investissement et l'épargne ainsi que sur
l'évolution de l'économie de la RDC, nous nous proposons dans ce
chapitre de tenter de vérifier empiriquement le lien investissement
épargne privée de l'économie congolaise, une relation
causale entre les deux variables économiques fournira des
éléments de réflexion propices pour une meilleure
compréhension des phénomènes économiques de la RDC.
III.1. PRESENTATION DU
MODELE D'ANALYSE ET LA MODELISATION
III.1.1. Présentation du
modèle d'analyse
Un modèle économétrique est un
modèle de l'économie qui fait appel à des valeurs
numériques des propensions marginales et à d'autres
paramètres économétriques.
Ces valeurs numériques sont engendrées
à partir de données tirées de l'économie
réelle et auxquelles sont appliquées des méthodes
statistiques d'estimation qui tiennent compte de tous les facteurs pouvant
avoir une incidence sur l'endogène. De nos jours il existe plusieurs de
ces modèles dont l'objet est de prévoir l'évolution de
l'économie.
Dans cette partie, nous relèverons
différentes variables que nous avons retenu pour faire cette
étude, afin de comprendre les effets de ces dernières sur le
tissu économique.
De ce fait, l'investissement constituerait la variable
expliquée par la variable explicative qui est l'épargne.
Le modèle théorique qui nous a servi de
support est fondé sur la théorie qui suggère que
l'épargne précède l'investissement. Le modèle se
présente comme suit :
I /y= 1+2 S/Y+
Où I/y représente la part de
l'investissement brut dans le produit national
S/y représente la part de l'épargne
privée dans le produit national.
III.1.2. LA STATIONNARITE DES
VARIABLES
Pour procéder à l'estimation du
modèle, on se rend compte au préalable de la stationnarité
des variables à utiliser.
Ceci est nécessaire car les variables
économiques et financières sont rarement des réalisations
de processus stationnaires. La non stationnarité peut bien concerner
l'espérance que les moments de second ordre. Depuis Nelson et Plosser,
les cas de non stationnarité en moyenne dont analysés à
partir de deux types de processus : Processus TS (Trend stationnary) qui
représente les processus caractérisés par une non
stationnarité de nature déterministe et Processus DS
(Différence stationnary) qui représente le processus dont la non
stationnarité est de nature stochastique.
Dans le premier cas, les données sont
marquées par une tendance générale. Il sied alors
d'introduire un trend ou une tendance générale dans
le modèle ; en présence du second cas, si les ordres
d'intégration des variables sont différents, il faut les
différencier en vue de les rendre stationnaires. Or mettre en relation
des variables dont les ordres d'intégration sont différents, sans
les rendre stationnaires, ne peut que conduire à des fausses
régressions ou régressions fallacieuses.
En effet, les processus TS et DS sont
caractérisés par des comportements très différents
et il convient de les distinguer.
Suite à un choc, un processus TS revient à
son niveau pré-choc, alors qu'un processus DS n'y revient jamais. On
comprend dès lors également que d'un point de vue
économétrique sont tous aussi fondamentales.
Pour ce faire, on utilise le test de Dickey-Fuller (DF)
et le test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF).
III.1.2.1 Procédure et application du test de
stationnarité
Dickey et Fuller considèrent trois modèles
de base pour la Xt, t=1,2,3,...T
Modèle (1) : modèle sans constante ni
tendance déterministe :
(1-
Modèle (2) : modèle avec constante sans
tendance déterministe :
Modèle (3) : modèle avec constante et
tendance déterministe ;
Dans chacun des trois modèles, on suppose que est un bruit
blanc : L est l'opérateur retard ; Xt est la variable dont on
teste la stationnarité ; sont des
paramètres.
Si, cela
signifie qu'une des racines du polynôme retard est égal à
1. on dit alors qu'on est en présence d'une racine unitaire. En d'autres
termes, Xt est un processus non stationnaire et la non stationnarité est
de nature stochastique (processus DS).
On teste l'hypothèse nulle de racine unitaire (Xt
est intégré d'ordre 1, c'est-à-dire non stationnaire)
contre l'hypothèse alternative d'absence de racine unitaire (Xt est
intégré d'ordre 0, c'est à dire stationnaire).
En pratique, on estime les modèles sous la forme
suivante :
Modèle (1) :
Modèle (2) :
Modèle (3) :
Avec pour chaque modèle, . On teste
alors l'hypothèse nulle (non
stationnarité) contre l'hypothèse alternative (stationnarité) en se référant aux valeurs
tabulées par Fuller (1976) et Dickey et Fuller (1979, 1981). Dans la
mesure où les valeurs critiques sont négatives, la règle
de décision est la suivante, on rejette l'hypothèse nulle de non
stationnarité. Si la valeur calculée de t-statistique
associé à est
supérieur à la valeur critique, on accepte l'hypothèse
nulle de non stationnarité.
Il est fondamental de noter que l'on n'effectue pas le
test sur les trois modèles. Il convient en effet d'appliquer le test de
Dickey-Fuller sur un seul des trois modèles. En pratique, on adopte une
stratégie séquentielle en trois étapes.
Etape I : On commence par appliquer le test sur le
modèle 3. on peut aboutir à deux résultats :
- si la tendance n'est pas significative, on passe au
modèle 2.
- Si la tendance est significative, on test
l'hypothèse nulle de racine unitaire.
Si n'est pas
significative différent de 0, Xt est stationnaire. Dans ce cas, il faut
la différencier et recommencer la procédure sur la série
en différence première.
Si est
significativement différent de 0, Xt est stationnaire. Dans ce cas, la
procédure s'arrête et l'on peut directement travail sur
Xt.
Etape II : Cette étape ne doit être
appliquée que si la tendance dans le modèle
précèdent n'est pas significative.
On estime le modèle 2 :
- Si la constante n'est pas significative, on passe au
modèle 1 ;
- Si la constante est significative, on teste
l'hypothèse nulle de racine unitaire.
Si n'est pas
significativement différent de 0, Xt est non stationnaire. Dans ce cas,
il faut la différencier et recommencer la procédure sur la
série en différence première.
Si est
significativement différent de 0, Xt est stationnaire. Dans ce cas, la
procédure s'arrête et l'on peut directement travailler sur
Xt.
Etape III : cette étape ne doit être
appliquée que si la constante dans le modèle
précédent n'est pas significative. On estime le
modèle1.
Si n'est pas
significativement différent de 0, Xt est non stationnaire. Dans ce cas,
il faut la différencier et recommencer la procédure sur la
série en différence première.
Si est
significativement différent de 0, Xt est stationnaire. Dans ce cas, la
procédure s'arrête et l'on peut directement travailler sur
Xt.
La stationnarité des variables représente
une solide garantie contre les régressions fallacieuses ou non
cohérentes.
Si une variable Xt est stationnaire en niveau, on dira
qu'elle est intégrée d'ordre zéro (Xt~I(o)).
De manière générale, on dit qu'une
série est intégrée d'ordre « d », s'il
faut la différencier « d » fois pour qu'elle soit
stationnaire.
III.1.3. La modélisation
VAR
La modélisation économétrique
classique à plusieurs équations structurelles a connu beaucoup de
critiques (Granger 1969 et Sims 1980) et de défaillance face à un
environnement économique très perturbé. Les
précisions élaborées à l'aide de ces modèles
le sont relevées très médiocres. Les critiques principales
formulées à l'encontre de ces modèles structurales
concerne la simultanéité des relations et la notion de variable
exogène. La représentation VAR (Vector Auto Régressive)
généralisation des modèles autorégressifs au cas
multi varié apporte une réponse statistique à l'ensemble
de ces critiques.
Dans cette représentation, les variables
sélectionnées en fonction du problème étudie ont
toutes à priori le même statut et on s'intéresse alors
à des relations purement statistiques.
III.1.3.1. La
représentation générale
La généralité de la
représentation VAR à k variable et p décalages note
VARkp s'écrit comme suit :
Yt=
Ao+A1Yt-1+A2Yt-2+.............+ApYt-p+Vt
Cette représentation peut s'écrire à
l'aide de l'opérateur retard.
( I-A1D-A2D2 -
................- ApDp)Yt=
Ao+Vt
Ou encore A(D)Yt = Ao +
Vt
Condition de stationnarité
Un modèle VAR est stationnaire s'il satisfait les
trois conditions classiques :
· E(Yt) =
· Var(Yt )
· Cov(Yt, Yt+k ) = E (Yt
- U)( Yt+k- U) = t,t
Le processus VARcp est stationnaire si le polynôme
défini à partir du déterminant :(A-A1
Z-A2 Z2-........ .- Ap
Zp) 0 a ses racines à l'extérieur du
cercle unité du plan complexe.
III.1.3.2. Estimation des
paramètres
Les paramètres du processus VAR ne peuvent
être estimés que sur des séries chronologiques
stationnaires. Ainsi, après étude des caractéristiques des
séries, soit les séries sont stationnaires par différence,
préalablement à l'estimation des paramètres dans le cas
d'une tendance stochastique, soit il est possible d'ajouter une composante
tendance à la spécification VAR, dans le cas d'une tendance
déterministe.
III.1.3.3. Dynamique d'un
modèle VAR
Les modèles VAR permettent d'analyser les effets de
la politique économique, cela à travers de simulations de chocs
aléatoire et de la décomposition de la variance de
l'erreur.
Cependant, cette analyse s'effectue en postulant la
constance de l'environnement économique « toutes choses
restant égales par ailleurs ».
III.1.4. La causalité
Au niveau théorique, la mise en évidence de
la relation causale entre les variables économiques fournit des
éléments de réflexion propices à une meilleure
compréhension des phénomènes économiques. De
manière pratique « the causal Knowledge » est
nécessaire à une formulation correcte de la politique
économique.
En effet, connaître le sens de la causalité
est aussi important que de mettre en évidence une liaison entre des
variables économiques.
III.1.5. Le concept de
cointégration dans l'analyse des séries temporelles
L'analyse de la cointégration
présentée par Granger en 1983 et Engel et Granger en 1987, est
considérée par beaucoup d'économistes comme un des
concepts nouveaux les plus importants dans le domaine de
l'économétrie et de l'analyse de séries
temporelles.
Granger a étudié les séries non
stationnaires, des séries temporelles ou séries chronologiques
dans lesquelles une perturbation temporaire a un effet prolongé sur le
long terme.
Or dans l'étude de ces séries non
stationnaires, les méthodes d'analyse employées pour les
séries stationnaires donnent des résultats erronés. Les
travaux de clive Granger permettent de corriger l'approche en montrant que des
combinaisons spécifiques de séries temporelles non stationnaires
peut permettre de produire des résultats statistiquement
corrects.
La théorie de la cointégration permet
d'étudier des séries non stationnaires mais dont une combinaison
linéaire est stationnaire. Elle permet ainsi de spécifier des
relations stables à long terme tout en analysant conjointement la
dynamique de court terme des variables considérées.
III.1.5.1.
Définition de la cointégration
Si Xt et Yt sont deux séries
I (d) alors en générale, la combinaison linéaire
Zt = Xt - a Yt est aussi I (d).
Cependant, il est possible que Zt ne soit pas I
(d) mais I (d-b) où est un entier positif. Dans ce cas, Xt et
Yt sont dites cointégrées, a est le paramètre
de cointegration et le vecteur [1-a] est le vecteur de cointegration.
Le cas le plus étudié correspond à d
= b =1. Ainsi, deux séries non stationnaires I(1) sont
cointégrées s'il existe une combinaison linéaire (I(0)) de
ces deux séries.
L'idée sous-jacente est la suivante. A court terme
Xt et Yt peut avoir une évolution divergente
(elles sont toutes deux non stationnaires), mais elles vont évoluer
ensemble à long terme.
L'analyse de la cointegration permet d'identifier
clairement la relation véritable entre deux variables en recherchant
l'existence d'un vecteur de cointegration et en éliminant son effet, le
cas échéant.
III.1.5.2. Conditions de
cointégration
Deux séries Xt et Yt sont
dites cointégrées si les deux conditions sont
vérifiées :
- Elles sont affectées d'une tendance stochastique
de même ordre d'intégration d.
- Une combinaison linéaire de ces séries
permet de se ramener à une série d'ordre d'intégration
inférieur.
Signalons que la notion de cointégration permet de
mettre en évidence des relations de long terme stables entre des
séries non stationnaires. Ce concept reproduit l'existence d'un
équilibre de long terme et l'aléa et peut s'interpréter
comme une distance à la période t par rapport à cet
équilibre.
Dans ce cas, différencier les séries est
contre productif car on cache la relation de long terme entre elles. Ainsi, si
les séries Xt et Yt sont cointégrées
la relation de long terme Yt = Xt + åt peut
être estimée avec la méthode des MCo, la régression
obtenue ne sera pas spurious (fallacieuse).
La relation de cointégration est une relation
d'équilibre entre des séries en régime de croissance
équilibrée mais des chocs peuvent affecter cette relation
à court terme c'est-à-dire avoir des effets temporaires. Le
problème consiste donc à estimer la relation de long terme et de
court terme entre les variables.
Si on conclut à la stationnarité de la
série des résidus alors les séries sont
cointégrées et la relation de long terme entre les deux variables
peut être estimée avec la méthode des MCo. On obtient un
estimateur super convergent.
Selon cette propriété, si les séries
Xt , Yt et åt sont respectivement I(1), I(1) et
I(0) alors à mesure que la taille de l'échantillon
s'accroît l'estimateur des MCo de converge vers
sa vraie valeur à un taux plus rapide que l'estimateur des MCo
calculé avec les variables stationnaires Xt et Yt
Asymptotiquement les variables I(1) domine les variables
I(0). Tout biais dû à l'endogeneité des variables est
capturé par le résidu et conduit à un problème
d'efficacité de l'estimateur des MCo, en particulier les aléas de
la relation Yt = sont auto
corrélés
Cependant, dans des échantillons de taille finie
l'estimateur des MCo de â dans l'équation précédente
est biaisé. De plus Philips et Durlauf (1986) ont montré que la
statistique de student correspond au test standard de signification de (Ho :
=0) n'est
pas valide, la distribution asymptotique de l'estimateur des MCo de étant
très complexe et non normale. On ne peut pas par conséquent,
tester la significativité du paramètre dans la
relation de long terme. Ainsi, avec la méthode de Engel et Granger, on
part de l'hypothèse que la relation de long terme entre les
séries est décrite par
Yt = .
Mais cette hypothèse généralement
suggérée par la théorie économique ne peut pas
être testée avec cette procédure. Par contre, les
résidus donnent une estimation du déséquilibre et pour
obtenir des informations sur la vitesse d'ajustement à
l'équilibre on peut estimer un modèle à correction
d'erreur.
- Test d'hypothèse sur les relations de
cointégration
Les tests de cointégration de Johannsen indiquent
le nombre de vecteurs de cointégration. Les estimations données
par une colonne particulière de â ne sont pas uniques
nécessairement. Il est nécessaire d'imposer des restrictions
motivées par des arguments économiques afin d'obtenir des
informations sur la relation économique de long terme
III.1.6. Les variables
analysées dans le modèle
III.1.6.1 Cadre
théorique d'analyse
On suppose, pour simplifier, que l'économie est
caractérisée par une fonction de production agrégée
dépendant uniquement du stock de capital agrégé.
(1)
Les entreprises privées produisent donc un seul
type de bien, lequel peut être consommé ou investi. En
différenciant l'équation (1), on obtient :
(2)
On suppose que l'investissement est financé par
l'épargne. La transformation de l'épargne en investissement
s'opère à travers les banques par le canal du crédit.
Toutes fois, seulement une proportion des
ressources épargnées est allouée à
l'investissement. La fraction non prêtée, 1-, sert en effet
à rémunérer les dépôts d'épargne et
les divers services liés à l'activité
d'intermédiation bancaire. L'équilibre sur le marché du
capital s'écrit alors :
(3)
En intégrant cette égalité dans le
modèle, le taux de croissance de l'économie
s'écrit :
(4)
Dans l'équation (2), le taux de croissance g
apparaît comme le produit de la production marginal du capital
(F'=F/Kt) et du taux d'investissement (It/Yt).
L'équation (4) fait dépendre le taux de croissance de la
productivité marginale du capital, de la fraction et du taux
d'épargne (St/Yt). On peut ainsi analyser les
effets du développement financier sur la croissance du produit.
En premier lieu, comme le souligne Bailliu (2000), au fur
et à mesure qu'elles acquièrent de l'expérience dans
l'intermédiation financière, les banques gagent en
efficacité à tel point qu'elles peuvent réduire les frais
de gestion et donc augmenter le taux d'allocation de l'épargne liquide
à l'investissement.
Deuxièmement, les banques peuvent jouer sur le
comportement d'épargne des agents privés par des politiques
financières pour accroître le taux d'épargne. La hausse de
l'épargne se traduit alors par une hausse de l'investissement
privé, ce qui est favorable à la croissance.
III.1.6.2. Choix des
variables et méthodologies
Le modèle théorique précédent
démontre la possibilité d'une positive relation entre
l'investissement et l'épargne privée. Par conséquent, il
convient de chercher à voir si ce résultat théorique se
vérifie sur le plan empirique. Cette section précise les
variables utilisées dans cette étude ainsi que les options
méthodologiques choisies pour conduire l'analyse.
III.1.6.2.1. Choix des
variables
L'étude empirique de l'efficacité
macroéconomique de l'investissement et de l'épargne privée
pourrait être menée dans le cadre d'une analyse de
causalité bivariée. Le risque est alors de ne pas pouvoir
expliquer les canaux directs de transmission de l'influence de l'épargne
privée sur l'investissement. La cause théorique suggère de
considérer l'épargne privée et l'investissement du stock
de capital. En plus de ces variables, dans l'exercice de leur fonction
d'intermédiation, les banques disposent également du pouvoir de
créer de la monnaie (ex-nihilo) à la condition bien entendu de
conserver un certain niveau de réserves auprès de la banque
centrale. A ce titre, elles servent de courroie de transmission de la politique
monétaire dictée par l'autorité monétaire. Une
inflation forte peut introduire des distorsions dans le choix des
investissements productifs en défavorisant les investissements à
long terme.
Au total, les variables retenues dans le cadre de cette
analyse concerne l'épargne du secteur privé (GDS), le volume
d'investissement global (GSI). Les deux variables sont prises sous la forme
logarithmique le taux d'investissement global comprend à la fois
l'investissement privé et l'investissement public.
Le ratio de crédit bancaire au secteur
privé est directement lié à l'investissement privé
et à la croissance économique.
Il représente en fait le rôle des banques
dans le financement du secteur productif. Ce ratio est considéré
dans certaines études comme une mesure pertinente du niveau de
développement financier qui a lieu à travers le système
bancaire, notamment dans les pays en développement.
Le choix de cet indicateur se justifie par le fait que
nous ne nous intéressons pas dans cette étude à une
analyse du secteur financier dans son ensemble qui comprend le secteur bancaire
et le marché financier, mais plutôt à l'efficacité
du crédit octroyé par les banques au secteur privé
(ménages et entreprises).
Le ratio d'investissement contrôle les effets de la
mobilisation et de l'allocation de l'épargne institutionnelle.
Les données proviennent du « Word
Developement Indicators » de la Banque Mondiale. Elles couvrent la
période 1960-2007.
III.1.6.2.2. Options
Méthodologiques
Les méthodes économétriques que nous
utilisons dans cette étude sont basée sur la modélisation
VAR. les avantages de cette modélisation sont nombreux par rapport aux
approches traditionnelles des équations structurelles. Outre le fait
qu'elle résout le problème d'endogeneité potentielle des
variables inhérentes aux modèles structurels, la
modélisation VAR permet quatre application différentes : des
prévisions, une analyse en terme de causalité, une simulation de
politiques économiques à partir des fonctions de réponses
traduisant la propagation des chocs et des décompositions historiques
des chocs. La notion de causalité généralement
utilisée et que nous retenions ici, est celle de Granger. Une variable Y
cause au sens de Granger une variable X si les valeurs passées de Y
contribuent à expliquer la valeur contemporaine de x par rapport aux
seules valeurs passées de cette dernière.
Sur le plan statistique, le test de causalité au
sens de Granger revient à un test de significativité globale
causale dans l'équation de la variable causée. Mais le cadre
théorique de cette inférence statistique suppose que les
variables soient stationnaires.
Deux grandes familles de tests de causalité au
sens de Granger, sont envisageables. On distingue, en premier lieu, les
procédures de tests dites séquentielles qui imposent
d'étudier de manière précise la stationnarité des
séries en jeu et la présence éventuelle d'une relation de
cointégration avant de conduire le test de causalité. Lorsque les
séries sont intégrées d'ordre un et
cointégrées, l'estimation d'un VAR en différences
premières n'est pas appropriée, il convient de
reparamétrer le modèle sous la forme d'un modèle vectoriel
à correction d'erreur.
L'existence d'une relation de cointégration
suggère une causalité dans au moins une direction. Les
procédures séquentielles permettent ainsi d'effectuer un test de
causalité sur la dimension de court terme et un test sur la dimension de
long terme.
Cependant, le recours à ce protocole de tests
préliminaire peut conduire à des biais importants potentiels
à chaque étape tels que l'inférence causale devienne
incertaine. D'une part, on sait que la puissance des tests de racines unitaires
est faible pour des petits échantillons et rien n'indique que l'on
élimine totalement les biais par une combinaison de tests de racines
unitaires.
D'autre part, comme le montre par simulation Toda (1995),
puis Cheung et Lai (1993), le test de cointégration de Johannsen sur
échantillon réduit dépend d'un certain nombre de
paramètres (nombre d'observation, ordre d'intégration des
variables, nombre de retards, présence ou non de tendances
déterministes). Il en résulte un risque de biais
supplémentaire qui s'ajoute à celui des tests de racines
unitaires et rend moins probants les résultats de l'inférence
causale.
Selon Toda et Yamamoto (1995), ce qui importe
fondamentalement pour l'économiste n'est pas de savoir si les variables
sont intégrées voire cointégrées, mais de tester
des restrictions matérialisant des hypothèses théoriques.
C'est en cela que les procédures non séquentielles de test de
causalité pouvant s'abstraire des tests préliminaires de
cointégration prend tout leurs sens.
Ces procédures consistent à effectuer des
estimations corrigées de VAR pour tenir compte d'une éventuelle
relation de cointégration, sans pour autant étudier explicitement
cette cointégration.
Ce faisant, elles permettent en un unique test de valider
l'existence d'une causalité globalement sur le court et le long
terme.
Le test de causalité développé par
Toda et Yamamoto permet d'étudier la causalité dans un
système de variables non stationnaires intégrées d'ordres
différents. La nécessité d'étudier la
cointégration est outre passée par une surparamétrisation
non optimale du VAR. l'unique condition reste toute fois que l'ordre du VAR
soit supérieur à l'ordre maximal d'intégration possible
des variables.
Concrètement, la procédure de Toda et
Yamamoto se réalise en deux étapes. Tout d'abord, il s'agit de
déterminer l'ordre d'intégration maximal (dmax) des
séries et le nombre de retard optimal (K) du processus VAR en niveau. En
suite, il faut estimer un modèle VAR en niveau d'ordre p=K+
dmax par les moindres carrés ordinaires.
Pour construire l'inférence causale sur le
modèle « augmenter », on applique des tests de
restrictions uniquement sur les K premiers coefficients. Les autres
coefficients, en réalité nuls, sont une surparamétrisation
volontaire qui sert à incorporer dans le VAR la dimension
potentiellement cointégrées des séries.
Cette procédure n'est valable que si
dmax n'est pas supérieur à l'ordre AR du VAR. la
statistique de test suit asymptotiquement une loi de chi deux et reste
indépendante de l'ordre d'intégration des variables.
III.2. APPLICATION DU
MODELE AUX DONNES D'ETUDES
III.2.1. Dynamique de
l'investissement et de l'épargne en RDC
Evolutions conjointes de l'épargne et
investissement national
L'analyse de la dynamique de l'investissement et de
l'épargne permet de distinguer quelques périodes
importantes.
La première période (1960-1964) a
été dominée par le dynamisme de l'agriculture
d'exportation. En 1965 le volume de l'épargne du secteur privé a
baissé jusqu'à atteindre 1% en moyenne.
Au cours de la période (1966-1975) la
productivité de l'investissement est restée positive et
très élevée sur cette période.
A partir de 1992 l'économie congolaise a connu une
expansion de l'investissement avec un pic de 28% en moyenne en 1996 et une
expansion de l'épargne avec un taux de 26% en 1996.
Après l'année 1997, la RDC entre dans une
période de récession économique. La croissance
économique ralentit et ne parvient pas à dépasser le
rythme de croissance de la population.
En effet, de 1997 à 1998, le PIB réel par
habitant baisse. Le taux d'investissement chute en passant de 28% à 1%
alors que le taux d'épargne passe de 26% à -6%.
De nombreux chocs extérieurs ont jalonné
cette période, entre autres, la chute des prix des matières
premières, le renchérissement du cours du dollar, la hausse des
taux d'intérêt internationaux.
Ces perturbations se sont traduites par l'accumulation de
déficits budgétaires et une explosion de la dette publique.
L'évolution de ces déséquilibres conduit le pays à
adopter une série des mesures d'ajustement structurel.
A partir de cette période, l'activité
économique amorce un net ralentissement dans un contexte sociopolitique
difficile.
Signalons que les deux courbes nous dictent que leur
volume s'est accru de 1999 jusqu'à 2007 avec une tendance positive en
confrontation avec le temps.
III.2.2. Test de
stationnarité
Compte tenu de l'importance pour la spécialisation
du modèle de la propriété de stationnarité et de la
présence éventuelle d'une tendance déterministe dans les
séries, nous effectuons le test de stationnarité : le test
de racine unitaire de Dickey-Fuller (ADF) pour ne tomber dans le cas d'une
régression fallacieuse.
Ce test prend en compte uniquement la présence
d'auto corrélation dans les séries.
Les résultats du test d'ADF pour chaque variable
sont présentés dans les tableaux ci-dessous respectivement pour
le volume d'investissement (GDI) et d'épargne (GDS).
III.2.2.1. Test de
stationnarité de GDI
Tableau n°1. Résultat du test de
stationnarité sur la série GDI
ADF Test Statistic
|
-4.166810
|
1% Critical Value*
|
-4.1728
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.5112
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.1854
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a
unit root.
|
|
|
|
|
|
|
Dependent Variable: D(GDI)
|
Method: Least Squares
|
Sample(adjusted): 1963 2007
|
Included observations: 45 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
GDI(-1)
|
-0.825224
|
0.198047
|
-4.166810
|
0.0002
|
D(GDI(-1))
|
0.144271
|
0.180769
|
0.798098
|
0.4295
|
D(GDI(-2))
|
0.240920
|
0.149564
|
1.610819
|
0.1151
|
C
|
13.18022
|
3.422431
|
3.851128
|
0.0004
|
@TREND(1960)
|
-0.127283
|
0.063615
|
-2.000838
|
0.0522
|
On remarque que la valeur calculer du test statistique
d'ADF est supérieur à la valeur critique et que la tendance n'est
pas significative,
Ce qui signifie qu'au seuil de 5% la variable GDI est
stationnaire à niveau.
Nous retenons que la première série est
intégrée d'ordre zéro I(0).
III.2.2.2. Test de
stationnarité sur la série GDS
Ici nous allons nous intéresser à tester la
stationnarité de la variable épargne en recourant au test
d'ADF.
Tableau n°2 : Résultat du test de
stationnarité de GDS
ADF Test Statistic
|
-2.407516
|
1% Critical Value*
|
-4.2023
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.5247
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.1931
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a
unit root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(GDS)
|
Sample(adjusted): 1968 2007
|
Included observations: 40 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
GDS(-1)
|
-0.554572
|
0.230350
|
-2.407516
|
0.0215
|
D(GDS(-1))
|
0.019516
|
0.199925
|
0.097615
|
0.9228
|
D(GDS(-2))
|
-0.122414
|
0.164868
|
-0.742496
|
0.4627
|
C
|
6.966149
|
4.122472
|
1.689799
|
0.1000
|
@TREND(1960)
|
-0.122148
|
0.104477
|
-1.169137
|
0.2502
|
De ce tableau, on remarque que la valeur du test ADF est
inférieure à la valeur critique à 5% ce qui nous conduit
à procéder par une stratégie séquentielle. Il
apparaît que GDS n'est soit pas stationnaire et la tendance n'est pas
significative, on passe au second palier du test.
Tableau n°3 : Résultat du test
ADF à niveau avec dérive
ADF Test Statistic
|
-2.159911
|
1% Critical Value*
|
-3.6019
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.9358
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.6059
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a
unit root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(GDS)
|
Method: Least Squares
|
Sample(adjusted): 1968 2007
|
Included observations: 40 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
GDS(-1)
|
-0.378685
|
0.175324
|
-2.159911
|
0.0375
|
D(GDS(-1))
|
-0.086099
|
0.179258
|
-0.480306
|
0.6339
|
D(GDS(-2))
|
-0.199569
|
0.151852
|
-1.314228
|
0.1971
|
C
|
2.457890
|
1.465352
|
1.677338
|
0.1021
|
Les données contenues dans ce tableau nous montrent
que la valeur du test ADF est inférieure à la valeur critique
à 5%. On remarque aussi que la constante n'est pas significative comme
le montre les résultats ci haut.
Et donc GDS est non stationnaire. Pour se faire, on passe
au dernier palier du test à niveau.
Tableau n°4 : Test à la
différence sans dérive
ADF Test Statistic
|
-1.328670
|
1% Critical Value*
|
-2.6211
|
|
|
5% Critical Value
|
-1.9492
|
|
|
10% Critical Value
|
-1.6201
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a
unit root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(GDS)
|
Sample(adjusted): 1968 2007
|
Included observations: 40 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
GDS(-1)
|
-0.149320
|
0.112383
|
-1.328670
|
0.1921
|
D(GDS(-1))
|
-0.221506
|
0.163927
|
-1.351248
|
0.1848
|
D(GDS(-2))
|
-0.288849
|
0.145662
|
-1.983016
|
0.0548
|
Il ressort de ce tableau que la valeur du test ADF est
inférieure à la valeur critique à 5%. DGS est non
stationnaire à niveau, on passe au la différence
première.
Tableau n°5 : Test ADF à la
1ère différence avec dérive
ADF Test Statistic
|
-4.768031
|
1% Critical Value*
|
-3.6067
|
|
|
5% Critical Value
|
-2.9378
|
|
|
10% Critical Value
|
-2.6069
|
*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a
unit root.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(GDS,2)
|
Method: Least Squares
|
Date: 06/29/11 Time: 09:57
|
Sample(adjusted): 1969 2007
|
Included observations: 39 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(GDS(-1))
|
-1.767936
|
0.370790
|
-4.768031
|
0.0000
|
D(GDS(-1),2)
|
0.441145
|
0.266757
|
1.653731
|
0.1071
|
D(GDS(-2),2)
|
0.058463
|
0.158047
|
0.369911
|
0.7137
|
C
|
0.046824
|
0.996341
|
0.046996
|
0.9628
|
Des tests élaborés, il vient que les
séries ne sont pas cointégrées et donc l'usage des
modèles VAR est rejetées.
En fin, la valeur de la statistique du test ADF est
supérieure à la valeur critique à 5%. GDS est stationnaire
sans dérivé et intégré d'ordre I(1).
Il sied de signaler que le test ADF effectué sur
ces deux séries prises en logarithmes a montré que la
première série GDI est stationnaire à niveau alors que la
seconde n'est pas stationnaire. Pour se faire, comme ces deux séries ne
sont pas intégrées de même ordre GDI~I(0) et GDS~I(1), il
n'y a pas intérêt de vérifier une éventuelle
cointégration.
Et comme les séries ne sont pas
cointégrées on ne va pas procéder à l'estimation
d'un MCE (Modèle à Correction d'Erreur).
Nous retenons qu'il n'existe pas de relation de
cointégration entre l'investissement et l'épargne privée
et vérifions l'éventuelle causalité entre les deux
variables et la relation de long terme.
III.2.2. CAUSALITE
Nous testons maintenant la causalité entre
l'épargne privée et l'investissement.
Le résultat du test de causalité est
donné dans le tableau n°6.
Tableau n06 : test de
causalité
Pairwise Granger Causality Tests
|
Sample: 1960 2007
|
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
GDI does not Granger Cause D(GDS)
|
40
|
1.38571
|
0.26353
|
D(GDS) does not Granger Cause GDI
|
0.22556
|
0.79922
|
Il vient que l'hypothèse nulle ne soit pas
acceptée, l'investissement ne cause pas l'épargne et
l'épargne ne cause pas l'investissement ; l'absence de
causalité n'est pas rejetée.
III.2.3. RELATION DE LONG
TERME
Après avoir effectué le test de
stationnarité et de causalité entre les deux variables, la place
revient à préciser la nature de la relation dans le long
terme.
Tableau n°6 : Equation de
régression
Dependent Variable: GDI
|
Method: Least Squares
|
Sample(adjusted): 1966 2007
|
Included observations: 42 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
11.76618
|
0.761582
|
15.44964
|
0.0000
|
D(GDS)
|
0.366386
|
0.111604
|
3.282921
|
0.0021
|
R-squared
|
0.212251
|
|
|
GDI = 11,7661763+0,366385844x
(GDS)
(15.44) (3.28)
Il ressort de ces données que l'épargne
nationale affecte positivement et significativement la demande d'investissement
à long terme
L'accroissement de 1% entraîne une modification de
36,6% de la demande d'investissement. Aussi R² = 21,23% càd que
21,23% de GDI sont expliquées par GDS le reste étant attribuables
aux variables non incluses dans le modèle..
Le modèle spécifie la réalité
et pour expliquer GDI il retient que GDS pour expliquer GDI est vraiment
insuffisant. Il existe une multitude d'autres facteurs susceptibles d'expliquer
GDI notamment l'anticipation sur les profits futurs, le produit
intérieur brut,le taux d'inflation, le risque pays .
III.3. DISCUSSION DES
RESULTATS ECONOMETRIQUES OBTENUS ET IMPLICATION EN TERME DES POLITIQUES
ECONOMIQUES
III.3.1. Discutions des
résultats
La procédure du test de causalité reporte
des valeurs inférieures aux valeurs critiques, conduisant ainsi à
ne pas rejeter l'hypothèse de non causalité de l'épargne
privée et de l'investissement.
Ce résultat entre en contradiction avec la
prédiction du modèle théorique qui suggère Un effet
positif et significatif de l'épargne privée SUR
l'investissement.
Le résultat de test de causalité indique
que l'épargne a un effet positif et non significatif sur
l'investissement
Les banques offrent plus de crédit au secteur
privé lorsque l'économie connaît des taux de croissance
élevés. En fait, la croissance économique stimule la
participation des agents sur le marché du crédit, ce qui facilite
la création et l'expansion des institutions financières.
Ces dernières ayant plus confiance à
l'économie et anticipant la croissance à venir, se montrent
beaucoup plus généreuses.
Plusieurs éléments peuvent être
avancés pour expliquer cette incohérence empirique. Tout d'abord,
la non significativité de l'épargne privée et de
l'investissement pourrait s'expliquer par une insuffisance même du
crédit, résultant d'un rationnement du crédit tendant
à rendre l'offre inférieure à la demande.
L'absence de causalité entre épargne du
secteur privé et l'investissement nous amène à questionner
l'efficacité allocative du crédit. Autrement dit, l'absence de
causalité entre l'épargne privée et l'investissement
suggère que l'épargne serait allouée soit à des
usages ou à des projets non rentables, soit à des dépenses
de consommation ou d'investissement en biens durables dont l'effet n'est pas
immédiat.
III.3.2.IMPLICATIONS EN TERME
DE POLITIQUE ECONOMIQUE EN RDC
Bien que l'étude de la relation entre
l'investissement et l'épargne privée se heurte à certaines
difficultés, elle laisse entrevoir des belles perspectives quant
à la formulation d'une bonne politique économique.
Les implications de notre analyse sont claires.
L'efficacité du système bancaire dans l'exercice de ses fonctions
fondamentales d'intermédiation et de financement des activités
économiques constitue l'un des enjeux prioritaires pour faciliter une
croissance accélérée du secteur réel et permettre
à la RDC de jouer pleinement son rôle de locomotive dans le pays
de la SADEC et de la CEPGL.
Le développement des institutions de financement et
la qualité de l'affectation de l'épargne à
l'investissement sont des mesures qui doivent être mise en oeuvre pour
assurer, à long terme, une amélioration durable du niveau de la
production et du revenu des agents économiques.
Dans cette perspective, les institutions de micro-finance
ont un rôle important à jouer. Par leur capacité à
mobiliser l'épargne des ménages et à les redistribuer aux
pauvres, elles permettent aux agents privés d'entreprendre des
activités productives, contribuant ainsi à la croissance
économique. Cependant, il est important de souligner que le
développement financier ne peut garantir à lui seul une
croissance économique stable. Le développement financier sera
d'autant plus favorable à la croissance et à la réduction
de la pauvreté que l'environnement macroéconomique sera stable.
Il importe donc de garantir d'abord un climat de stabilité favorable
à l'investissement et à l'épargne.
CONCLUSION
L'objectif de cette étude a été
d'identifier le lien existant entre l'investissement et l'épargne
privée pour contribuer efficacement à la définition d'une
politique économique et pour se faire nous sommes partis de
l'observation de la RDC.
Pour élaborer ce travail, nous sommes partis de
l'unique question formulée de la manière suivante ;
- Quel lien de causalité existe-t-il entre
l'investissement et l'épargne privée en RDC ?
En face de cette préoccupation, nous avons
pensé à priori que :
- Un lien de causalité unilatérale entre les
deux variables allant de l'épargne à l'investissement.
Ce qui signifierait que c'est l'épargne qui cause
l'investissement.
Pour vérifier cette hypothèse, nous avons
fait recours à la méthode déductive appuyée par des
méthodes économétriques utilisant le logiciel E-Views
5.0 soutenu par les techniques documentaires qui nous ont permis de
sélectionner le modèle adéquat de notre étude, de
l'analyse des données et la présentation des résultats
obtenus.
Au bout de notre investigation nous sommes arrivés
au constat suivant :
-Les tests ADF effectués sur ces deux séries
ont montré que la première série GDI est stationnaire
à niveau et intégrée d'ordre I(0), alors que la seconde
n'est pas stationnaire. Elle est intégrée d'ordre I(1).
- L'analyse en termes de causalité indique que
l'épargne privée n'exerce pas une influence significative sur
l'investissement.
Ce résultat en contradiction avec les
prédictions du modèle théorique qui suggère un
effet positif et significatif de l'épargne privée sur
l'investissement nous a permis d'infirmer notre hypothèse. Et donc
l'épargne cause l'investissement à une faible proportion à
long terme.
L'absence de causalité entre l'épargne et
l'investissement suggère que l'épargne privée est
affectée soit à des usages ou à des projets non rentables,
soit à des dépenses de consommation ou d'investissement en biens
durables dont l'effet n'est pas immédiat.
Les implications en termes de politique économique
sont claires :
- le développement des institutions
financières et la qualité de l'affectation de l'épargne
à l'investissement sont des mesures qui doivent être mises en
oeuvre pour assurer à long terme une amélioration durable du
niveau de la production et du revenu des agents économiques.
Dans cette perspective, les institutions de micro finance
ont un rôle important à jouer. Par leur capacité à
mobiliser l'épargne des ménages et à les redistribuer aux
pauvres, elles permettent aux agents privés d'entreprendre des
activités productives, contribuant ainsi à la croissance
économique.
En effet, le développement financier ne peut
garantir à lui seul une croissance économique stable, et donc il
sera plus favorable à la croissance et à la réduction de
la pauvreté que si l'environnement macroéconomique est
stable.
Il est donc important de garantir à priori un
climat de stabilité favorable à l'investissement et à
l'épargne privée.
Nous savons qu'il n'y a pas de commune mesure entre ce
que nous avons pu faire et le reste de la matière à traiter dans
le domaine de l'investissement et de l'épargne.
N'ayant pas la prétention d'avoir
épuisé tous les aspects en rapport avec notre thème, ni de
les avoirs biens expliqué. Nous estimons que ce travail est le fruit de
nous même et nous pensons que notre objectif a été
atteint.
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
1. OUVRAGES
1. BARTHELEMY J.C et VAROUDAKIS A.,
Développement financier, réformes financiers et croissance.
Une approche en données de panel », Revue
économique, vol 49, n°1, 1998
2. BOURBONNAIS R., Econométrie, manuel
d'exercices et corrigés, DUNOD 2005
3. BOURGAIN A. et PIERETTI P., Finance et dynamique
de croissance. Quelques considérations théoriques et une
application empirique au Luxembourg, Document de
travail n°02-1, CREA, Luxembourg, 2002
4. CADORET I., Econométrie
appliquée, de Boeck, 1ère éd. Paris,
méthode, application, corrigées, 2004
5. GHARBI M.W, Une réinterprétation d'un
modèle d'intégration économique : un rôle
accru des systèmes d'intermédiation dans l'ajustement entre
l'épargne et l'investissement en Tunisie, Colloque international ISG
Sousse Mars 2010.
6. LARDIC S. et MIGON V., Econométrie des
séries temporelles macroéconomiques et
financières, Economica, Paris 1998.
7. LOKA M., L'expérience zaïroise en
matière de planification socio-économique, ministre du plan,
Kinshasa, 1992
8. MANKIW G., Macroéconomie, 3èd,
éd de Boeck university, paris, Bruxelles, 2003, p31
9. MOURGES N., le choix des investissements dans
l'entreprise, éd. Economica, Paris 1994
10. SILEM A, Lexique d'économie,
10ème édition, Dalloz, 2008
11. SOLOW R., Une contribution à la
théorie de la croissance économique,
QJE, Vol 70, 1956
12. VEDIS H.L, Macroéconomie en 24 fiches,
éd. Dunod, paris 2006
13. YAYA K, Efficacité Macro économique
du crédit bancaire en Côte d'Ivoire, Document
de travail, E. n°118, CIRES 2005
2. Notes de cours et
mémoires
14. KISONIA MUSUBAO J.P Chef de Travaux, Cours
d'économétrie, inédit, L1 UNIGOM, 2009-2010
15. MAPY PAKY Ange Noir, La consommation global,
l'investissement, la masse salariale du secteur public et le stock de capital
de la RDC de 1991 à 2007, mémoire inédit, UNIGOM
2009-2010
3. Rapport
16. Banque Centrale, Rapports annuels de 1999 à
2007
17. N.L. BAMBA, Les sources de la croissance d'ivoire,
Document de travail n°97, CEPEC, Côte d'Ivoire 2004
18. Rapport de l'OCDE sur la réforme du secteur
financier en Afrique, Documents Technique n°190, Juillet 2002.
19. Rapport de la BCC sur l'évolution
économique et financière de la RDC.2009
20. Rapport de la BCC sur la Situation
macroéconomique et Etat de la stabilité financière de la
RDC.2008
4. webographie
http/
www.google.com ,relation
investissement épargne
http/www.wikipedia., Investissement épargne
TABLE DES
MATIERES
REMERCIEMENTS
II
0. INTRODUCTION
1
0.1.PROBLEMATIQUE
1
0.2. HYPOTHESE
4
0.3. CHOIX ET INTERET DU SUJET
4
0.4. APPROCHE METHODOLOGIQUE
4
0.5. DELIMITATION DU SUJET
5
0.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
5
CHAPITRE PREMIER : CADRE
CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L'ETUDE
6
I.1. APERÇU THEORIQUE DES CONCEPTS CLES
DE L'ETUDE
6
I.1.1. Investissement
6
I.1.1.1Définition
6
I.1.1.2 Rôle de
l'investissement
7
I.1.1.3 Types d'investissement
7
I.1.1.4 Sortes d'investissement
8
I.1.1.5 Déterminants et effets
économiques de l'investissement
9
I.1.1.5.1 Les déterminants
financiers
9
I.1.1.5.2 Le principe
d'accélérateur
11
I.1.1.6 Les incidences
économiques
12
I.1.1.7 Cas particulier du
chômage
13
I.1.2. Epargne
14
I.1.2.1 Définition
14
I.1.2.2. Approche fonctionnelle et
théorique de l'épargne
16
I.2. REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA RELATION
THEORIQUE INVESTISSEMENT-EPARGNE
22
I.2.1. Les relations
macroéconomiques en économie ouverte
22
I.2.2 Théorie générale
d'une identité entre l'investissement et l'épargne
24
I.3. QUELQUES RESULTATS EMPIRIQUES SUR LA
RELATION INVESTISSEMENT-EPARGNE
28
I.3.1. Revue de la littérature de la
relation investissement-épargne dans les pays
développés
28
I.3.1.1.Spécification du
modèle
29
I.3.1.2.Evaluation de la relation
Investissement-Epargne
31
I.3.2. Revue de la littérature
empirique sur la relation investissement épargne dans les pays en voie
de développement.
32
CHAPITRE DEUXIEME : BREVE
PRESENTATION DU SECTEUR PRIVE DE L'ECONOMIE CONGOLAISE
35
II.1. EPARGNE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DE LA
RDC
36
II.1.1. Evolutions observées et
perspectives pour la RDC
36
II.1.2. Evolution de l'épargne au
cours de la période 1968-1973
37
II.2. PLACE DU SECTEUR PRIVE DANS L'ECONOMIE
CONGOLAISE
38
II.3.EVOLUTION RECENTE DES PRINCIPAUX
INDICATEURS MACROECONOMIQUE DE LA RDC
40
II.3.1. Situation économique
générale en RDC
41
II.3.1.1. Environnement
international
42
II.3.1.2. Environnement
intérieur
43
II.3.2. Activité économique
en RDC
45
II.3.3. Evolutions des principaux
indicateurs
47
II.3.3.1.Taux d'inflation
47
II.3.3.2. Le taux de change
47
II.3.3.3. Base monétaire
48
II.4. POLITIQUE ECONOMIQUE DE LA
RDC
50
II.5. EVOLUTION DE L'INVESTISSEMENT DIRECT A
L'ETRANGER EN RDC
52
II.5.1. REPARTITION SECTORIELLE DES FLUX
D'IDE ENTRANT EN RDC
53
II.5.2. INVESTISSEMENTS DIRECTS ETRANGERS :
ENJEUX POUR LA RDC
53
II.6. EVOLUTION DE L'INVESTISSEMENT GLOBAL AU
CONGO DE 1991 A 2007 EN MILLARD DE FRANCS CONGOLAIS COURANT
58
CHAPITRETROISIEME : VERIFICATION
EMPIRIQUE DE LA RELATION INVESTISSEMENT- EPARGNE PRIVEE DE LA RDC
59
III.1. PRESENTATION DU MODELE D'ANALYSE ET LA
MODELISATION
59
III.1.1. Présentation du
modèle d'analyse
59
III.1.2. LA STATIONNARITE DES
VARIABLES
60
III.1.2.1 Procédure et application du
test de stationnarité
61
III.1.3. La modélisation
VAR
63
III.1.3.1. La représentation
générale
63
III.1.3.2. Estimation des
paramètres
64
III.1.3.3. Dynamique d'un modèle
VAR
64
III.1.4. La causalité
64
III.1.5. Le concept de cointégration
dans l'analyse des séries temporelles
65
III.1.5.1. Définition de la
cointégration
65
III.1.5.2. Conditions de
cointégration
66
III.1.6. Les variables analysées
dans le modèle
67
III.1.6.1 Cadre théorique
d'analyse
67
III.1.6.2. Choix des variables et
méthodologies
69
III.1.6.2.1. Choix des variables
69
III.1.6.2.2. Options
Méthodologiques
70
III.2. APPLICATION DU MODELE AUX DONNES
D'ETUDES
73
III.2.1. Dynamique de l'investissement et
de l'épargne en RDC
73
III.2.2. Test de
stationnarité
74
III.2.2.1. Test de stationnarité de
GDI
74
III.2.2.2. Test de stationnarité sur la
série GDS
75
III.2.2. CAUSALITE
78
III.2.3. RELATION DE LONG
TERME
78
III.3. DISCUSSION DES RESULTATS ECONOMETRIQUES
OBTENUS ET IMPLICATION EN TERME DE POLITIQUE ECONOMIQUE
80
III.3.1. Discutions des
résultats
80
III.3.2.IMPLICATIONS EN TERME DE POLITIQUE
ECONOMIQUE EN RDC
81
CONCLUSION
82
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
84
TABLE DES MATIERES
86
ANNEE
|
GDI
|
GDS
|
|
ANNEE
|
GDI
|
GDS
|
1960
|
6,9317324
|
|
|
1984
|
10,4921595
|
8,69271791
|
1961
|
7,14055473
|
|
|
1985
|
12,5021943
|
11,1947868
|
1962
|
3,96422086
|
|
|
1986
|
13,1988748
|
14,0537582
|
1963
|
18,0516761
|
|
|
1987
|
14,1633791
|
2,66735056
|
1964
|
18,5096811
|
|
|
1988
|
14,4286553
|
3,52223769
|
1965
|
16,8632076
|
15,4541289
|
|
1989
|
14,3027371
|
7,31789221
|
1966
|
8,32657328
|
1,14275159
|
|
1990
|
9,05003653
|
0,81953896
|
1967
|
12,0196124
|
10,9716507
|
|
1991
|
5,57581291
|
-7,11258154
|
1968
|
11,2475901
|
10,1622924
|
|
1992
|
6,90006392
|
-3,61566304
|
1969
|
12,8268042
|
9,45312409
|
|
1993
|
1,76303772
|
-3,07091155
|
1970
|
14,9222581
|
9,72906114
|
|
1994
|
7,89999979
|
-1,21241605
|
1971
|
18,3927785
|
13,3253577
|
|
1995
|
9,37360174
|
1,06669123
|
1972
|
18,6468735
|
13,6115906
|
|
1996
|
27,8518184
|
22,8628918
|
1973
|
16,7202332
|
14,0379129
|
|
1997
|
2,5
|
-0,43216465
|
1974
|
17,09392
|
13,8459192
|
|
1998
|
2,09999998
|
-6,77287048
|
1975
|
17,8206515
|
12,6684296
|
|
1999
|
3,08737258
|
0,84580356
|
1976
|
14,4707091
|
6,36416837
|
|
2000
|
3,45371915
|
-3,51215711
|
1977
|
21,3936265
|
10,2125991
|
|
2001
|
5,20459336
|
-1,69629626
|
1978
|
11,9304428
|
14,4416917
|
|
2002
|
8,95577987
|
5,32589875
|
1979
|
12,7398046
|
14,3515824
|
|
2003
|
12,2316257
|
9,93622955
|
1980
|
9,95656998
|
9,34895775
|
|
2004
|
12,7887393
|
6,07073291
|
1981
|
10,5010249
|
6,68417679
|
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2005
|
14,2461324
|
6,67452535
|
1982
|
8,31931342
|
4,49933765
|
|
2006
|
16,1686871
|
8,86999602
|
1983
|
9,32472284
|
5,9327234
|
|
2007
|
17,6941225
|
11,1069291
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* 1 Rapport de l'OCDE sur la
réforme du secteur financier en Afrique, Documents Technique n°190,
Juillet 2002.
* 2 M. LOKA,
L'expérience zaïroise en matière de planification
socio-économique, ministre du plan, Kinshasa, 1992, p1-2
* 3 MOURGES N., Le choix des
investissements dans l'entreprise, éd. Economica, Paris 1994
* 4 MANKIW G.,
Macroéconomie, 3èd., éd de Boeck university,
paris, Bruxelles, 2003, p31
* 5 Henri-Louis VEDIS,
Macroéconomie en 24 fiches, éd. Dunod, paris 2006,
p30.
* 6 Idem, p32
* 7.H.L.vedis,op.cit.p33-35
* 8 .H.LVedis.op.cit,p.36
* 9 ,Ahmed
Silem ,Lexique d'economie,10e édition, dalloz
2008 ,p,121
* 10
http/www.google.com,économie de la RDC ?07.05.2011
* 11 http/www.google.com.le
secteur financier de la RDC ,14.05.2011
* 12 Rapport de la BCC sur la
situation macroéconomique et Etat de la stabilité
financière de la RDC.2008
* 13 Rapport de la BCC sur
l'évolution économique et financière de la RDC.2009
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