I.1.2. Epargne
I.1.2.1
Définition
Le solde du compte d'utilisation du revenu est
appelé épargne. Tous les secteurs institutionnels ont un compte
d'utilisation du revenu et à ce titre dégagent, ou peuvent
dégager l'épargne. Il ne faut cependant pas confondre
épargne et taux d'épargne et il convient de préciser les
liens entre épargne et autofinancement.
Dans sa définition la plus simple, l'épargne
se définit comme la part du revenu non consacrée à la
consommation immédiate. Le taux d'épargne sera alors
déterminé par le rapport entre épargne et revenu. On dira
encore propension marginale à épargner.
De la même façon, la propension marginale
à épargner sera egale à l'accroissement du volume de
l'épargne, rapporté à l'accroissement du volume de revenu.
Ce qui peut s'écrire de la façon suivante :
S = Y-C Sp=
Avec S = épargne
Sp : propension moyenne à
épargne
: Propension marginale à consommer
En effet, si l'autofinancement peut être
réalisé à partir de l'épargne disponible, pour
autant, ne pose pas vraiment un problème de définition, par
contre dans son approche économique existent différentes
définitions de l'épargne, selon son affectation et sa
fonction.
La littérature économique propose plusieurs
définitions :
- Mise en revenu : Epargne est synonyme
d'économie de thésaurisation. C'est le sens original du mot
anglais saving qui vient de sauver c'est-à-dire mettre en
sécurité (conserver ou préserver pour un usage futur). On
dit encore que l'épargne est une consommation différée.
C'est un acte de prévoyance, mais alors il faut admettre que la
croûte de pain conservée par le mendiant est une
épargne.
- Construction d'un capital, d'un patrimoine, d'une
fortune :
Epargne est synonyme d'accumulation des richesses. C'est
ce que Christian Rist appelle l'épargne créatrice par opposition
à l'épargne réservée précédente. On
dit qu'un homme épargne lorsqu'il voit les biens et services qu'il
achète produire une richesse d'où il attend tirer des moyens de
jouissance dans l'avenir.
Alors que la dépense ou la consommation est
l'obtention immédiate de la jouissance.
- Renoncement à la consommation ou
abstinence : conception qui découle de la précédente
et qui sert à justifier l'intérêt versé aux
épargnants capitalistes pour les sacrifices qu'ils consentent.
- Excès du revenu sur la dépense de
consommation (JM Keynes) ; l'épargne est un résidu, un
phénomène passif et non pas un acte volontaire d'abstinence. Le
Keynésianisme invite à poser la rupture de continuité
entre l'épargne et l'investissement.
- En extension sont considérées comme de
l'épargne les affectations monétaires suivantes :
thésaurisation monétaire ou réelle, placement, prêt,
investissement direct. Le placement et le prêt sont de l'épargne
mise à la disposition d'autrui, l'investissement direct étant
l'utilisation directe de l'épargne par l'épargnant.
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