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Relation investissement-épargne privée en RDC

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par Franchement MUHINDO KAYITENGA
UNIGOM - Licence 2010
  

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I.1.2.2. Approche fonctionnelle et théorique de l'épargne

I.1.2.2.1. Approche fonctionnelle9(*)

I.1.2.2.1.1. Epargne brut et Epargne nette

Ce qui est vrai pour l'investissement est vrai pour l'épargne. L'épargne brute est égale à l'épargne nette plus les amortissements du capital fixe.

I.1.2.2.1.2. Epargne volontaire et Epargne forcée

L'épargne volontaire est la conséquence d'un comportement, celui de volontairement moins consommer. L'épargne forcée est une réduction de la consommation imposée aux consommateurs. Cela peut être le fait de l'impôt. Cela peut être la conséquence, à revenu égal, de l'augmentation des prix, etc. pour certains l'inflation est une épargne forcée monétaire, l'autofinancement une épargne forcée sociétaire etc.

I.1.2.2.1.3. Epargne Oisive et épargne active

L'épargne active, c'est l'épargne créatrice de richesse, par exemple celle affectée à l'investissement. Elle s'oppose à l'épargne oisive, appelée encore épargne stérile, épargne inactive, ou épargne de thésaurisation.

I.1.2.2.1.4. Epargne individuelle et Epargne Collective.

L'épargne individuelle est la part du revenu non consommé immédiatement par un individu. L'épargne collective est la partie du revenu national destinée et nécessaire aux investissements.

Elle comprend la somme agrégée des épargnes individuelles, réduite de la thésaurisation et de l'épargne financière.

I.1.2.2.1.5. Epargne de précaution et épargne financière

L'épargne de précaution est une épargne liquide, placée à court terme en vue d'un éventuel problème, tel que le chômage, telle que la maladie, etc.  L'épargne financière est celle placée à long terme, dans le but de participer à un processus d'accumulation patrimonial.

Signalons que la distinction entre l'épargne privée et l'épargne publique n'est pas de nature juridique.

Selon l'Espagnol G. BERNANCER, l'épargne monétaire correspond aux revenus monétaires non dépensés en consommation courante. L'épargne publique doit être précisée comme l'équivalent d'un excédent budgétaire dans les finances de l'Etat.

L'épargne réelle est la quantité des biens matériels non consommés. L'épargne en travail est le résultat de l'accroissement de la productivité dû au progrès technique.

I.1.2.2.2. Approche théorique

On distingue habituellement l'approche classique et néoclassique d'une part et d'autre part l'approche Keynésienne.

Dans l'approche classique, l'épargne est considérée comme la renonciation à une consommation présente. Cette renonciation a un prix, le taux d'intérêt. C'est pourquoi chez ces auteurs, l'épargne est fonction du taux d'intérêt.

Chez Keynes, l'épargne est une fonction croissante du revenu, et il définit ainsi une fonction d'épargne.

Pour investir plus en capital, qu'il soit physique ou humain, il faut consommer moins et épargner plus. C'est dans ce sens que l'épargne se définit généralement comme la partie non consommée du revenu. Cette définition typiquement keynésienne se fonde sur le fait que les agents effectuent d'abord leurs plans de consommation avant de partir ce qui sera épargné. Pour les classiques, l'épargne est la repartie du revenu préalablement retirée avant que les agents n'effectuent leurs plans de consommation.

En réalité, la définition de chaque courant de pensée renvoie au contexte économique dans lequel, il évoluait.

Raisonnant dans une situation de récession et de sous- emploi généralisé, il est normal pour les keynésiens de disposer que la décision de consommer précédait celle de l'épargner car, c'est la meilleure manière de relancer l'économie, la demande créant son propre offre. En d'autre termes, l'Etat, via les grands travaux, crée des emplois et par là distribué les revenus ; les bénéficiaires de ces derniers doivent privilégier la consommation pour permettre aux entreprises de se débarrasser de leurs stocks d'invendus, de renter à flots et de dégager des capacités de financement susceptible de relancer l'économie et de la faire progressivement sortir de la récession et du sous- emplois.

C'est ainsi que mettre au premier plan l'épargne reviendrait à installer l'économie dans la récession de sous- emplois. Se basant sur une situation de plein emploi et d'expansion, les classiques ne pouvaient que mettre un accent prioritaire sur l'épargne, en effet, selon eux, c'est l'offre qui crée sa propre demande.

De ce fait, l'épargne est primordiale pour financer l'investissement et permet le maintien de l'offre, car le contraire, en d'autres termes, privilégier la consommation équivaudrait simplement, à priver l'offre de possibilités de sa régénération constituée par l'épargne et l'investissement et par là, la condamner à une chute laquelle fera basculer l'économie dans la situation de sous- emploi et de récession.

Les définitions Keynésienne et classique mettent l'accent sur l'épargne financière. En réalité peut aussi apparaître sous forme immobilière ou mobilière dont l'objectif principal n'est pas de constituer un patrimoine de rapport.

Formellement, l'épargne est déduite comme suite : y= C+G+I, où y représente le revenu, C, la consommation privée, G, la consommation publique et I, l'investissement. L'équation peut aussi s'écrire comme suit : I= Y-C-G, la partie de droite représente le revenu qui reste une fois déduite la consommation privée et publique en d'autres termes, c'est l'épargne. D'où l'investissement (I) est égal à l'épargne (S).

La relation Y-C-G indique l'épargne intérieure laquelle se définit comme l'épargne mobilisée par les résidents nationaux et étrangers.

L'épargne nationale quant à elle, se réfère à l'épargne mobilisée par les nationaux, résidents et non - résidents.

L'épargne publique, c'est l'excédent des recettes courantes de l'Etat sur ses dépenses ordinaires.

Quant à l'épargne privée, elle est égal au revenu des ménages et des entreprises moins les taxes et leur consommations.

Si la croissance économique dépend de l'évolution du taux d'épargne ou de la propension moyenne à épargner, son caractère fort et durable est fonction du comportement de la propension marginale à épargner.

Trois autres auteurs vont être amenés à définir une fonction d'épargne comme ils avaient défini une fonction de consommation : Duesenberry, Modigliani et Friedman.

I.1.2.2.2.1. La fonction d'épargne chez Keynes

Elle se déduit de la fonction de consommation, en effet si Y = C+I, nous aurons : S=Y-C avec C=cY+Co, soit encore S=Y-Co-cY = -Co+(1-c)Y=-Co+sY

Co est la consommation incompressible

C est la propension moyenne à consommer

Ou St est l'épargne des ménages et s=(1-c)

Les fonctions de consommation et de l'épargne définies ci-dessus suggèrent que la somme des proportions marginales à consommer et à épargner est égale à un, mais ne permettent pas de savoir laquelle est supérieure à l'autre. Toutefois, dans une économie viable, la Pmc est nécessairement supérieure à la Pms. Le revenu est destiné essentiellement à la consommation et non à l'épargne.

- Co correspond à la désépargne nécessaire, en l'absence de revenu, pour financer la consommation incompressible. Pour tout revenu supérieur à y*, l'épargne sera positive, par contre jusqu'à y*, le revenu dégagé ne permet pas la constitution de l'épargne.

En conséquence, chez Keynes, l'épargne est bien fonction du revenu mais tout revenu ne dégage pas de l'épargne. Il faut atteindre un revenu minimum y*, pour que l'on puisse se constituer de l'épargne.

I.1.2.2.2.2. L'analyse de Duesenbery

Pour Duesenbery, l'épargne est le solde de la consommation par rapport au revenu. Aussi, ce sont les mouvements de la consommation qui expliquent la constitution de l'épargne.

On distinguera deux périodes, celle ou il y a récession, dans ce cas la consommation n'évolue pas de façon proportionnelle au revenu. Le ralentissement du revenu disponible entraîne sur la consommation un mouvement non proportionnel. Ce qui veut dire que les ménages vont défendre leur niveau de consommation en réduisant leur épargne.

Avec la reprise, mouvement inverse la consommation va évoluer moins vite que le revenu des consommateurs, permettant aux ménages de reconstituer leur épargne que lorsque le revenu atteint le niveau le plus élevé connu dans le passé.

En conclusion, la constitution de l'épargne est dépendante du niveau atteint par le revenu soit que lorsque le revenu atteint le niveau les plus élevé connu dans le passé, mais aussi de l'environnement économique dans lequel on évolue, récession ou reprise.

I.1.2.2.2. L'analyse de Modigliani

La théorie de Modigliani est celle d'une consommation constante par rapport au revenu des ménages, durant une durée de vie divisée en trois périodes : la non activité, l'activité et la retraite.

Durant la non activité, la consommation est rendue possible par l'épargne antérieure des parents, que l'on retrouve sous forme d'héritage ou d'avance sur héritage.

Durant l'activité, la logique est celle d'un revenu disponible des ménages excédant leurs besoins de consommation. Ce qui permet de dégager une épargne, qu'on va retrouver dans l'accumulation d'une richesse immobilière, ou mobilière.

Durant la retraite, pour maintenir son niveau de consommation, on va utiliser l'épargne constituée au cours de la période précédente, et pour cela on va désépargner. En fin de cycle tout doit être dépensé.

L'épargne a permis la constitution d'un patrimoine uniquement destiné à compenser la baisse de revenu durant la période de non activité, permettant ainsi le financement, par désépargne, de la consommation.

I.1.2.2.2.4. L'analyse de Friedman

Comme chez Modigliani, Friedman défend le principe que le comportement d'épargnant des ménages est fonction de leur revenu anticipé sur longue période. Le raisonnement se place dans un cadre inter temporel.

Friedman se démarque de Modigliani en disant que l'épargne constituée par les ménages peut permettre de soutenir la consommation mais aussi aider à la constitution d'un patrimoine destiné à leurs descendants.

I.1.2.2.2.5. La fin des idées reçues

Au cours des vingt dernières années, on a assisté à un double mouvement, concernant tout d'abord le comportement des ménages en retraite et ensuite, la structure de l'épargne.

I.1.2.2.2.5.1. La fin de l'évolution en cloche de l'épargne

Par évolution en cloche, on entend le schéma classique selon lequel l'épargne est positive en période d'activité, mais négative durant la retraite.

Fait nouveau durablement constaté, tout au long de leur retraite, les ménages continuent à épargne et c'est quelque soit l'âge. Plus encore, leur taux d'épargne   augmente, mettant à mal le schéma classique. Sans doute par la volonté de se constituer une épargne de précaution, destinée a eux-mêmes, mais aussi à leurs descendants. A eux-mêmes, dans le but de pouvoir à tout moment faire face à une dépense soudaine et imprévue, que la stagnation du pouvoir d'achat des retraites ne garantit plus nécessairement. A leurs descendants, enfants et petits enfants, que la précarité du marché du travail, en particulier celui des jeunes, contribue à appauvrir. L'épargne ainsi constituée vient alors à point nommé pour améliorer leur niveau de vie.

I.1.2.2.2.5.2. Transformation de la structure de l'épargne

Hier l'épargne était souvent constituée d'investissements immobiliers, qui avaient le double avantage de constituer une épargne de précaution, mais aussi une épargne revenu.

Durant les deux dernières décennies, sur l'ensemble de la population on a assisté à une lente mais régulière désaffection pour l'épargne immobilière, au profit d'autres produits d'épargne longue, comme les placements d'assurance vie, l'épargne financière prenant le pas sur l'épargne immobilière.

Le problème posé par le financement des caisses de retraite n'est bien sûr pas étranger à cette situation, de même que les prélèvements obligatoires importants conduisent à rechercher des placements avantageux en terme de fiscalité.

Enfin, en période difficile, l'épargne financière a toujours l'avantage d'une liquidation quasi immédiate, ce qui n'est pas le cas de l'épargne immobilière.

* 9 ,Ahmed Silem ,Lexique d'economie,10e édition, dalloz 2008 ,p,121

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