ORGANISATION DES NATIONS
UNIES
(ONU)
COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE ET
MONÉTAIRE
DE L'AFRIQUE CENTRALE
(CEMAC)
INSTITUT SOUS-RÉGIONAL DE STATISTIQUE
ET
D'ÉCONOMIE APPLIQUÉE
(ISSEA)
Organisation Internationale
ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'EDUCATION,
LA
SCIENCE ET LA CULTURE
(UNESCO)
BP : 294 Yaoundé, Tél. : (237) 22 22
01 34,
Fax. (237) 22 22 95 21, Web:
http://www.issea-cemac.org
(République.
du Cameroun)
Bureau Multi pays de
Yaounde
BP : 12 909 Yaoundé, Tél. :
(237) 22 20 35 47,
Fax. (237) 22 20 35 49, Web:
http://www.unesco.org
(République.
du Cameroun)
ÉTERMINANTS DE L'ACHEVEMENT DU CYCLE GNEMENT
PRIMAIRE AU CAMEROUN
Stage professionnel effectué du 17
Février au 31 Mai 2011 à l'
Organisation des Nations Unies pour l'Education, la
Science et la Culture
(UNESCO)
Raja (mu, ~
MAKOUDJOU TCHENDJOU Adeline
CarineÉlève Ingénieur d'Application de la
Statistique, 4ème Année
En uue de Contention du dipfeme d'Aginietvi
d'appficatio. n de (a Statistique
Scum eenccuitement de :
Jean Bosco KI
Conseiller multi-pays de l'ISU
Soutenu publiquement ee 15/ 6/2 11 decant ee jwuj compodi
de :
PRESIDENT DU JURY : M. NGAH NGAH SYMPLICE, Chef de
département des enquêtes et des publications
EXAMINATEUR : M. KETCHOUM, Cadre à
l'INS-
CAMEROUN.
REPRESENTANT DE L'ENCADREUR : M. KAMWA BRICE, Assistant
en statistiques à l'UNESCO
juin 2 11
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
DÉDICACE
A
Mes parents M. TCHENDJOU et Mme TCHENDJOU née
NGUEMDJOM Rosalie, Recevez ici le fruit de tous vos efforts et sacrifices
deployes pour mon education !
Mes freres et sours Gael, Patrick, Ghislain, Joel, Dany et
Francis Puissiez vous toujours vous rappeler que la reussite s'obtient au bout
de l'effort et de la perseverance!
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
REMERCIEMENTS
Ce travail de recherche a bénéficié de la
contribution de nombreuses personnes. Les unes par leurs conseils, les autres
par leur encadrement et leur soutien. Nous tenons à leur exprimer nos
remerciements. Il s'agit de :
~ M. Benoit SOSSOU, Représentant de l'UNESCO pour le
Cameroun, la RCA et le Tchad pour avoir bien accepté notre
présence en tant que stagiaire au sein de son Institution;
~ M. Jean Bosco KI, Conseiller multi-pays de l'ISU, pour tout le
temps consacré à l'encadrement de ce travail malgré ses
multiples occupations ;
~ Notre co-encadreur M. Symplice NGAH NGAH pour ses remarques et
ses suggestions constructives qui ont participé à
améliorer la qualité de ce travail ;
~ Les enseignants de l'ISSEA pour leur patience et leur rigueur
dans la dispensation des cours ;
~ La famille TCHENDJOU pour la patience et les encouragements
qu'elle a toujours témoignés à mon égard ;
~ L'association PROFIN et le groupe RECBA, pour les multiples
encouragements et le soutien spirituel des membres ;
~ Nos camarades de promotion qui nous ont été d'un
soutien incontestable notamment Guy Leonel SIWE, WAHABOU, Abdoul Karim SIDIBE
;
~ Nos amis, frères et soeurs Alain FOGUE, Gaël
MASSOH, Cyrille TALLA, Emmanuel TCHIDA, Ghislain SOH, Paul NGWA ;
~ M. NTSAFACK Borel pour avoir bien relu ce travail ;
~ M. TCHAKOUTE Romain et M. KAMWA Brice.
Tous ceux qui n'ont pas été cités mais qui
ont contribué de près ou de loin à la réalisation
de ce travail.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
SOMMAIRE
DÉDICACES i
REMERCIEMENTS ii
SIGLES ET ABBRÉVIATIONS v
LISTE DES GRAPHIQUES vii
LISTE DES TABLEAUX viii
LISTE DES ENCADRES x
AVANT-PROPOS xi
RESUME xii
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I: L'ÉDUCATION AU CAMEROUN 6
I.1. Contexte 6
I.1.1. Contexte historique 6
I.1.2. Contexte géographique 7
1.1.3. Contexte socioculturel 7
1.1.4. Contexte sociodémographique 8
1.1.5. Contexte socio-économique 8
I.2. Le système éducatif camerounais 10
I.2.1. Structure et organisation du système
éducatif camerounais 10
I.2.2. Présentation synoptique de l'enseignement primaire
au Cameroun 12
I.2.3. Faiblesses et distorsions du système
éducatif camerounais 20
CHAPITRE II : CADRE THÉORIQUE ET HYPOTHÈSES DE LA
RECHERCHE 24
II.1 Définition des concepts 24
II.2 Revue de la littérature sur l'achèvement d'un
cycle d'études 27
II.2.1 Impact des facteurs familiaux sur les abandons scolaires
28
II.2.2 Impact des facteurs individuels sur le décrochage
scolaire 31
II.2.3 Impact des facteurs scolaires sur l'abandon scolaire 32
II.3 Hypothèses de l'étude et schéma
conceptuel 34
II.3.1 Hypothèses 35
II.3.2 Schéma conceptuel 35
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
CHAPITRE III: ANALYSES EXPLORATOIRES ET PROFIL DES ENFANTS SELON
LEUR STATUT DANS L'ACHÈVEMENT 38
III.1 Présentation de la source de données 38
III.1.1. Objectifs d'ECAM3 38
III.1.2. Echantillonnage 38
III.1.3. La population cible de notre étude 39
III.2 Achèvement du cycle primaire par les enfants 40
III.2.1 L'achèvement suivant les facteurs
socio-économiques 44
III.2.2 L'achèvement suivant les facteurs
sociodémographiques 45
III.3 Profils des enfants ayant achevé et n'ayant pas
achevé les études primaires 49
III.3.1 Présentation de l'ACM 49
III.3.2 Interprétation des résultats de l'ACM 50
CHAPITRE IV: ANALYSE EXPLICATIVE DE L'ACHÈVEMENT DU CYCLE
D'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE 56
IV.1 Présentation des variables 56
IV.1.1 Les variables dépendantes 56
IV.1.2 Les variables indépendantes 57
IV.2 Présentation du modèle de régression
logistique 57
IV.3 Résultats du modèle de régression
logistique simple 59
IV.3.1 Qualité du modèle 59
IV.3.2 Interprétation des résultats 62
IV.4 Résultats du modèle logistique multinomial non
ordonné. 67
IV.4.1 Test de l'hypothèse IIA 67
IV.4.2 Résultats du modèle 68
IV.5 Hiérarchisation des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun 73
LIMITES 75
RECOMMANDATIONS 76
CONCLUSION 78
BIBLIOGRAPHIE 80
ANNEXE A : TABLEAUX 82
ANNEXE B : GRAPHIQUES 87
ANNEXE C : ENCADRES 90
PRESENTATION DE LA STRUCTURE 92
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
SIGLES ET ABBRÉVIATIONS
ACM: Analyse des correspondances multiples. APE : Association des
Parents d'Élèves.
BIT : Bureau International du Travail.
CEBNF : Centre d'Education de Base Non Formel.
CEMAC : Communauté Économique et Monétaire
d'Afrique Centrale.
CEP : Certificat d'Etudes Primaires.
CM: Chef de Ménage.
CM1: Cours Moyen 1.
CM2: Cours Moyen 2.
CP: Cours Préparatoire.
CPC : Centre Préscolaire Communautaire. CPS: Cours
Préparatoire Spécial.
DSCE : Document de Stratégie de Croissance et de
l'Emploi.
DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté.
ECAM 3: Troisième Enquête Camerounaise Auprès
des Ménages.
ENI : Ecole Normale d'Instituteurs.
ENIA : Ecole Normale d'Instituteurs Adjoints. EPT : Education
Pour Tous.
EPU: Éducation Primaire Universelle.
FSLC: First School Living Certificate.
FTI: Fast Track Initiative.
GCEAL: General Certificate of Education Advanced Level.
IAS : Ingénieur d'Application de la Statistique.
INS : Institut National de la Statistique.
IPES : Institutions Privées d'Enseignement
Supérieur.
Mémoire professionnel
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
ISE : Ingénieur Statisticien Économiste.
ISSEA : Institut Sous-régional de Statistique et
d'Economie Appliquée ISU: Institut de Statistique de l'UNESCO
MDF : Ménage Dirigé par une Femme
MINEDUB: Ministère de l'Education de base
MINEFOP : Ministère de l'Emploi et de la Formation
Professionnelle. MINESEC : Ministère des Enseignements Secondaires.
MINFI: Ministère des Finances.
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement.
PIB : Produit Intérieur Brut.
RGPH : Recensement Général de la Population et de
l'Habitat. SPU : Scolarisation primaire Universelle.
TAP: Taux d'Achèvement du Primaire.
TBA: Taux Brut d'Admission.
TBS: Taux Brut de Scolarisation.
TSS : Technicien Supérieur de la Statistique.
UNESCO: Organisation des Nations Unies pour l'Education, la
Science et la Culture. ZD : Zone de dénombrement.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
LISTE DES GRAPHIQUES ET SCHEMAS
Graphique 1: Evolution de la population scolarisable
(population de 6 à 14 ans) de 2000 à 2010. 15 Graphique 2 :
Evolution des taux bruts de scolarisation au primaire des années
scolaires 2000/2001 à 2008/2009. 18 Graphique 3 : Evolution du ratio
élèves-enseignants dans l'enseignement primaire de 2000 à
2009. 19 Graphique 4 : Evolution des taux bruts d'achèvement du primaire
de l'année scolaire 2001/2002 à 2008/2009. 19 Graphique 5 :
Représentation du nuage des variables actives et illustratives sur le
plan
factoriel formé par les axes 1 et 2 53
Graphique 6 : Représentation de la sensibilité en
fonction de la spécificité (courbe ROC). 61
Graphique B 1 : Histogramme des 36 premières valeurs
propres. 87
Graphique B 2 : Représentation du nuage des variables
actives et illustratives sur le plan factoriel formé par les axes 1 et 3
87 Graphique B 3: Représentation du nuage des variables actives et
illustratives sur le plan factoriel formé par les axes 3 et 4 88
Schéma 1 : Schéma illustratif de la notion
d'achèvement. 25
Schéma 2 : Schéma conceptuel issu de la revue de la
littérature sur le phénomène
d'achèvement. 36
Schéma 3 : Oppositions sur le premier axe factoriel.
50
Schéma 4 : Oppositions sur le deuxième axe
factoriel. 52
Schéma 5 : Oppositions sur le troisième axe
factoriel. 53
Schéma 6: Organisation du système éducatif
camerounais (optique diplôme) 89
Schéma 7 : Organigramme de l'UNESCO (Pole de
Yaoundé) 92
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Evolution du poids des dépenses
d'éducation dans le budget de l'Etat et de la part de celles-ci
consacrées au primaire. 13
Tableau 2 : Evolution du nombre
d'écoles primaires de l'année scolaire 1996/1997 à
2008/2009 selon l'ordre d'enseignement. 14
Tableau 3 :
Evolution du nombre d'enseignants dans le primaire de 2000/2001 à
2008/2009. 14 Tableau 4 : Répartition des élèves du
primaire selon la classe et l'ordre d'enseignement en
2008/2009 16
Tableau 5 : Répartition des
élèves du primaire par âge/tranche d'âge selon le
sexe en
2008/2009. 16
Tableau 6 : Effectif des élèves du
primaire par sous-système d'enseignement, par sexe et par
région en 2008/2009. 17
Tableau 7 : Répartition des enfants du CM2 selon la
tranche d'âge en 2008. 40
Tableau 8 : Dictionnaire des variables utilisées pour les
analyses. 42
Tableau 9 : Résultats des tests du Khi-deux
d'indépendance entre le statut dans l'achèvement
et les variables indépendantes. 43
Tableau 10 : TAP selon le milieu de résidence et selon le
niveau de vie du ménage. 44
Tableau 11 : TAP selon la situation d'activité des
enfants. 45
Tableau 12: TAP selon la tranche d'âge des enfants. 46
Tableau 13 : TAP par région. 47
Tableau 14 : Tableau croisé entre la variable statut dans
l'achèvement et statut dans
l'handicap 47
Tableau 15 : Tableau croisé de la
variable statut dans l'achèvement avec les autres variables
d'analyse. 48
Tableau 16 : Récapitulatif du modèle de
régression logistique simple. 59
Tableau 17 : Résultats du test de Hosmer et Lemeshow
d'ajustement du modèle logistique
simple. 60
Tableau 18 : Autres résultats d'adéquation du
modèle aux données. 60
Tableau 19 : Récapitulatif de la force de
prédiction du modèle. 61
Tableau 20 : Synthèse des résultats, variables
significatives du modèle de régression
logistique simple. 65
Tableau 21 : Récapitulatif du modèle logistique
multinomial. 68
Tableau 22 : Estimations pour la modalité "Non
scolarisé" comparativement à la modalité "A
achevé". 69
Tableau 23 : Estimations pour la modalité "A
abandonné" comparativement à la modalité "A
achevé". 71
Tableau 24 : Hiérarchisation des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement
primaire selon leur contribution à l'explication du
phénomène. 73
Tableau A 1 : Répartition des individus ayant
abandonné leurs études au primaire selon les
régions.
82
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Tableau A 2 : Répartition des individus ayant
abandonné leurs études au primaire selon la religion 82 Tableau A
3 : Répartition des individus ayant abandonné leurs études
au primaire selon le milieu de résidence 82 Tableau A 4 :
Répartition des individus ayant abandonné leurs études au
primaire selon la situation d'activité de l'individu 83 Tableau A 5 :
Résultats du test de comparaison de proportion du TAP pour la variable
milieu de résidence. 83 Tableau A 6 : Résultats du test de
comparaison de proportion du TAP pour la variable niveau
de vie. 83
Tableau A 7 : Contributions des modalités actives 84
Tableau A 8 : Valeurs tests des modalités actives et
illustratives 85
Tableau A 9 : Coordonnées des modalités actives et
illustratives. 86
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
LISTE DES ENCADRES
Encadré C 1 : Critères d'interprétation de
la courbe ROC. 90
Encadré C 2 : Objectifs de l'EPT. 90
Encadré C 3 : Présentation générale
d'ECAM 3. 90
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
AVANT-PROPOS
L'Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie
Appliquée (ISSEA) est une institution spécialisée de la
Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC).
Elle a pour vocation la formation initiale des cadres de la statistique et de
l'économie, le recyclage et le perfectionnement de cadres d'horizons
divers aux nouvelles techniques de la statistique. L'Institut compte en son
sein trois cycles de formation initiale à savoir : les Techniciens
Supérieurs de la Statistique (TSS), les Ingénieurs d'Application
de la Statistique (IAS) et les Ingénieurs Statisticiens Economistes
(ISE).
Le cycle d'Ingénieur d'Application de la Statistique
dure quatre ans et exige de réaliser pendant la quatrième
année de formation un stage professionnel d'une durée de quatre
mois, stage devant être sanctionné par la rédaction et la
soutenance d'un mémoire professionnel. Le but visé par l'Institut
étant que ses élèves intègrent les connaissances
théoriques, économiques et pratiques acquises pendant la
formation pour répondre à une préoccupation interne da la
structure d'accueil de stage. C'est dans ce contexte que nous avons
effectué un stage professionnel du 17 février au 31 mai 2011 au
bureau multi pays de l'UNESCO à Yaoundé au sein du « secteur
éducation» en collaboration avec l'Institut de Statistique de
l'UNESCO (ISU). Le présent document en est l'aboutissement et porte sur
« l'analyse des déterminants de l'achèvement du
cycle d'enseignement primaire au Cameroun »
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
RESUME
La Scolarisation Primaire Universelle (SPU) est un objectif
primordial qui est placé au premier rang des six objectifs de
l'Education Pour Tous (EPT) à atteindre d'ici l'horizon 2015 dans les
pays en développement. Elle constitue également le
deuxième objectif des Objectifs du Millénaire pour le
développement (OMD). A l'instar des autres pays d'Afrique Subsaharienne,
le Cameroun s'est lui aussi engagé à atteindre les objectifs de
la SPU. Les mesures prises dans le cadre de sa promotion ont eu pour effet dans
bon nombre de pays tout comme au Cameroun d'améliorer l'accès et
la participation, l'achèvement quant à lui est demeuré
relativement faible.
Le présent travail de recherche porte sur
l'achèvement du cycle primaire au Cameroun et a pour objectif de
rechercher et d'analyser ses déterminants. Le travail empirique s'appuie
sur un échantillon de 4358 enfants âgés de 9 à 16
ans, échantillon tiré de la troisième enquête
camerounaise auprès des ménages (ECAM 3) réalisée
en août 2007. A partir de cette base de données nous avons
déterminé les profils des enfants qui achèvent leur cycle
d'études primaires. Nous avons en outre analysé les facteurs qui
influencent significativement l'achèvement du cycle d'études
primaires.
Il ressort de nos analyses que les enfants qui achèvent
leurs études primaires vivent le plus souvent dans des ménages
non pauvres, de taille moyenne (6 à 8 personnes) tout au plus dans
lesquels le chef de ménage a un niveau d'instruction au moins primaire
et est de religion chrétienne. Par ailleurs, ces enfants sont inactifs
et se localisent beaucoup plus en milieu urbain des régions de l'Ouest,
du Nord-Ouest, du Sud-ouest, du centre, du littoral et du Sud.
L'achèvement est davantage plus marqué dans les ménages
dirigés par les femmes que dans les ménages dirigés par
les hommes.
Quant aux facteurs explicatifs de l'achèvement, le
niveau d'instruction du chef de ménage la région de
résidence, le milieu de résidence, la situation d'activité
de l'enfant, la religion, le sexe du chef de ménage, le niveau de vie du
ménage et la présence d'un enfant dans le ménage
apparaissent être les facteurs les plus significatifs de
l'achèvement par un enfant. Plus un chef de ménage est instruit
plus son enfant a de chances d'achever. Un enfant inactif a également
plus de chance d'achever qu'un enfant actif. Les enfants vivant dans des
ménages non pauvres dirigés par des femmes ont davantage de
chance d'achever. De plus les régions de l'Ouest, du Sud-ouest, du
Nord-ouest de même que le milieu urbain sont plus favorables à
l'achèvement.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
INTRODUCTION GENERALE
Contexte
L'éducation est un droit fondamental pour tout
individu. C'est un catalyseur de la croissance économique ainsi que du
développement humain. En accord à cela, la communauté
internationale toute entière s'est engagée à y veiller.
L'enseignement primaire constitue une étape très
importante dans l'éducation du jeune enfant car il donne à
celui-ci les bases nécessaires à son évolution et son
épanouissement présent et avenir. L'objectif visé par ce
cycle d'enseignement est que tout apprenant l'ayant normalement suivi puisse
lire, écrire et compter. Compte tenu de la difficulté d'assurer
à tous une éducation complète, la communauté
internationale a fait de l'éducation de base ou primaire une
priorité. C'est ainsi qu'en 1990 a été tenue à
Jomtien en Thaïlande une conférence sur l'éducation pour
tous dont l'une des orientations en matière d'éducation primaire
fut d'élargir les moyens et le champ de l'éducation
fondamentale.
Dix ans plus tard deux autres évènements sont
venus réaffirmer cet impératif d'éducation primaire. Le
premier, le Forum de Dakar tenu en avril 2000 ayant constaté que plus de
113 millions d'enfants de 6 à 11 ans dans le monde étaient
privés d'éducation primaire (dont une grande proportion de
filles) s'est engagé entre autres objectifs de faire en sorte que d'ici
2015 tous les enfants, notamment les filles, les enfants en difficulté
et appartenant à des minorités ethniques, aient la
possibilité d'accéder à un enseignement primaire
obligatoire et gratuit de qualité et de le suivre jusqu'à son
terme.
En septembre 2000, la conférence des Nations Unies
tenue à New-York aboutit à la formulation et la rédaction
de la déclaration du millénaire. Parmi les huit objectifs
fixés pour l'horizon 2015 figurent respectivement en
2ème et 3ème position ceux d'assurer une
éducation primaire pour tous et de promotion de l'égalité
des sexes et d'autonomisation des femmes. Le taux d'achèvement du
primaire a donc été fixé comme principal indicateur de
l'avancée vers l'éducation primaire universelle.
L'éducation primaire apparait ainsi comme la scolarisation obligatoire
pour les pays en développement. Dès lors de nombreuses
démarches sont engagées pour veiller à la
réalisation des dits objectifs d'ici l'horizon 2015. Des aides
financières et techniques sont accordées aux pays en
développement ayant prouvé leur intéressement à
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
l'objectif de scolarisation primaire universelle (SPU) afin que
la raison financière ne soit pas évoquée si cet objectif
venait à échouer.
La scolarisation primaire universelle apparait comme un
objectif primordial à atteindre en matière d'éducation
dans la majorité des pays en développement. Pour y parvenir,
l'accès et la participation à l'éducation doivent
être améliorés. C'est ainsi que dans bon nombre de ces pays
on assiste à la réduction ou la suppression des frais
d'écolage dans le primaire, la construction de nouvelles salles de
classe ou de nouvelles écoles et le recrutement des instituteurs. En
guise d'exemple, en Ouganda suite à la suppression des frais
d'écolage dans le primaire en 1996, le pays a fait un bond de 2.2
millions1 inscriptions supplémentaires (constat
observé en 2002). Toutes ces mesures ont eu pour effet d'augmenter les
taux d'admission et de scolarisation au primaire dans les pays en
développement. Pour les pays d'Afrique subsaharienne par exemple ces
taux ont évolué respectivement de 91% et de 93% en 2000 à
111% et 99% en 2007. Malheureusement le même rythme de progression n'a
pas été observé pour les taux d'achèvement du
primaire qui sont demeurés relativement faibles. En Afrique
subsaharienne, ce taux évolue d'environ 58% en 2000/2001 à 64,9%
en 2007. Ce qui pose un véritable problème de scolarisation et de
rétention des enfants jusqu'à l'atteinte de la dernière
classe du cycle primaire. Ainsi bon nombre d'enfants accèdent à
l'école primaire mais abandonnent sans avoir achevé le cycle. Il
se pose donc un problème d'abandons scolaires auquel il s'avère
impératif de trouver des solutions.
Problématique et intérêt de
l'étude
A l'instar des autres pays d'Afrique Subsaharienne, le
Cameroun s'est lui aussi engagé à atteindre les objectifs de la
SPU. Pour y parvenir, le pays a pris d'importantes mesures parmi lesquelles
l'élaboration d'une stratégie sectorielle de l'éducation
ayant abouti à l'obtention d'un financement FTI (Fast Track Initiative)
d'un montant de 47,5 millions de dollars US, la suppression des frais
d'écolage depuis l'année scolaire 2000/2001, le recrutement
massif d'instituteurs, la construction de nouvelles salles de classe,
l'introduction de nouvelles politiques éducatives etc. Ceci a permis de
porter les taux bruts d'admission, de scolarisation et d'achèvement
respectivement de 76,67%, 86,03% et 49,94% en 2000/2001 à 111,23%,
110,04% et 55,54% en 2007/2008. Ces chiffres montrent que des progrès
sont réalisés sur l'admission et la participation mais
l'achèvement reste relativement faible. En 2009/2010, correspondant
à la fin de la mise en oeuvre de la stratégie sectorielle
appuyée par
1 D'après la revue Finances et
développement, mars 2002, volume 39, numéro 1
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
les fonds catalytiques, le pays a réalisé des
progrès considérables et a atteint un taux d'achèvement du
primaire de 73%. Malgré ces résultats appréciables, le
taux d'achèvement demeure en deçà de la cible visé
qui est de 100% (toutefois un idéal de 94% est très
appréciable selon l'objectif 2 de l'EPT compte tenu de la quasi
impossibilité d'atteindre 100%). Jusqu'à ce jour, près de
30% des enfants n'achèvent pas le cycle d'éducation primaire et
par conséquent n'acquièrent pas une alphabétisation
irréversible. Des efforts supplémentaires sont donc
nécessaires pour atteindre les objectifs de la SPU d'ici l'horizon
2015.
Dès lors, déterminer les facteurs explicatifs de
l'achèvement du cycle primaire revêt donc tout son
intérêt. En effet, pour atteindre l'objectif d'éducation
primaire universelle au Cameroun, il faut définir une stratégie
d'intervention des pouvoirs publics et privés. L'identification des
facteurs susceptibles d'influencer les abandons scolaires et par ricochet
l'achèvement du primaire pourra donc orienter de façon plus
efficace cette stratégie.
Ainsi nous sommes amenés à se poser la question
de savoir quels sont les facteurs qui influencent l'achèvement de
l'enseignement primaire des enfants de 9 à 16 ans au Cameroun. Plus
spécifiquement, il s'agira pour nous de répondre aux questions
suivantes :
· Quel est le profil des enfants qui achèvent ou
n'achèvent pas leurs études primaires ?
· Quels sont les facteurs socioculturels,
sociodémographiques,
socioéconomiques qui influencent
l'achèvement du cycle primaire ?
Objectifs
L'objectif général poursuivi par ce travail est de
déterminer les facteurs explicatifs de l'achèvement du cycle
d'enseignement primaire par les enfants de 9 à 16 ans au Cameroun. Les
objectifs spécifiques s'articulent autour des points suivants :
> Présenter l'état des lieux de l'offre et de
la demande en services d'éducation primaire au Cameroun.
> Caractériser les enfants qui ont achevé le
cycle primaire ainsi que ceux qui ne l'ont pas achevé ;
> Ressortir les déterminants de l'achèvement,
de l'abandon et de la non scolarisation au primaire ;
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
> Estimer la probabilité pour un enfant compte tenu de
certaines caractéristiques
d'achever ou de ne pas achever le cycle.
Hypothèses de recherche
Les hypothèses qui sous-tendent notre travail de
recherche sont les suivantes2 :
H1 : L'achèvement scolaire des enfants varie en fonction
de la région de résidence et du milieu de résidence ;
H2 : Le lien de parenté de l'enfant avec le chef de
ménage influence l'achèvement ;
H3 : La religion du chef de ménage influence
l'achèvement ;
H4: La situation d'activité de l'enfant influence
l'achèvement ;
Méthodologie
Pour répondre à ces objectifs, nous allons :
1' Effectuer une analyse des correspondances multiples pour
déterminer le profil des enfants selon leur statut dans
l'achèvement;
1' Estimer un modèle de régression logistique
simple puis multinomial pour déterminer les facteurs explicatifs de
l'achèvement.
Le document s'articule en deux grandes parties, chacune de
ces parties comprenant deux chapitres. La première partie
intitulée « Etude théorique et présentation du
système éducatif camerounais » traite des fondements
théoriques et des travaux empiriques déjà
réalisés sur le sujet. La deuxième partie quant à
elle intitulée «Résultats empiriques » est
consacrée aux analyses descriptives et inférentielles sous la
base des données d'enquête.
2 Ces hypothèses ont été
formulées après avoir passé en revue les travaux
menés sur le sujet. (voir le Chapitre 2)
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
|
PARTIE I : ÉTUDE THÉORIQUE ET
PRÉSENTATION DU SYSTÈME ÉDUCATIF
CAMEROUNAIS.
|
|
|
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
CHAPITRE I: L'ÉDUCATION AU CAMEROUN
Avant toute analyse d'un phénomène il est
très important de toujours éclairer la lanterne du lecteur quant
au contexte dans lequel on se trouve afin de mieux comprendre et adhérer
aux analyses qui pourraient suivre. Ce chapitre vise à présenter
ce contexte ainsi que le système éducatif camerounais.
I.1. Contexte
I.1.1. Contexte historique
L'histoire de l'école moderne au Cameroun peut
s'articuler autour de quatre phases majeures : la première qui va de
1844 à 1884 a vu l'ouverture par le Pasteur Joseph Merrik de la toute
première école (1844). Cette dernière a été
implantée à Bimbia, près de la ville de Limbé
actuelle, dans le département de Fako. La deuxième école
est fondée l'année suivante à Bethel (Douala) par un autre
missionnaire, le Pasteur Alfred Saker. Quatre ans plus tard, près de 80
enfants camerounais fréquentent l'école. En 1859, on
dénombre déjà 7 écoles au Cameroun : à
Bimbia, à Victoria et à Douala.
La deuxième période (1884-1914) voit la Mission
Suisse Allemande de Bâle et la Mission Presbytérienne
Américaine débarquer au Cameroun le 18 décembre 1884 et
1885 respectivement. Les Pères Pallotins, quant à eux, arrivent
au Cameroun en 1890. On leur doit l'installation de la mission catholique dans
les provinces actuelles du Centre et du Sud. On assiste alors à une
expansion assez marquée dans la création des missions. Celle-ci
se conjugue à la création des écoles dans bon nombre des
différentes missions. L'éducation scolaire au Cameroun à
cette période est donc simplement le résultat de l'oeuvre
d'évangélisation des différents protagonistes.
Le placement du Cameroun sous mandats français et
anglais marque le début de la troisième période. Lorsque
la France et la Grande Bretagne prennent possession du pays, ils portent leurs
premiers efforts de scolarisation sur les régions du Centre, du Sud, du
Littoral, de l'Ouest, de l'Est et du Nord-Ouest. L'école coloniale
franco-britannique est l'oeuvre de l'administration, des missions et des
autorités indigènes.
A contrario des sociétés côtières
et forestières mentionnées ci-dessus, les sociétés
situées du
côté du septentrion participaient à un
univers de civilisation totalement différente,
essentiellement
marqué par l'Islam. Les contacts avec le monde occidental ont
été
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
extrêmement rares compte tenu de leur position
géographique particulièrement délicate à atteindre
mais aussi des opposions persistantes de scolarisation. Un retard de
scolarisation est donc ainsi créé.
La dernière période est marquée par
l'école postcoloniale (à partir de 1960). En oeuvre depuis
l'indépendance, cette école fonctionne sur un double
système (francophone et anglophone). Elle a été plusieurs
fois réaménagée dans ses objectifs, ses contenus et ses
méthodes.
I.1.2. Contexte géographique
Le Cameroun est un pays qui s'étend sur une superficie
d'environ 475 650 Km2 dont 466 050 Km2 de superficie
continentale et 9 600 Km2 de superficie maritime. Il présente
une pluralité et une diversité singulières non seulement
sur les plans géographique et écologique (on y rencontre
plusieurs types de paysages, de climats et de formations
végétales) mais aussi sur les plans ethnique et culturel. Ce qui
lui a valu le diminutif d' « Afrique en miniature ».
Le pays se subdivise en quatre grandes zones
agro-écologiques que sont : le plateau Sud camerounais couvrant le Sud
forestier (régions du Centre, de l'Est, du Littoral, du Sud et du
Sud-ouest) ; les hauts plateaux de l'Ouest (les régions de l'Ouest et du
Nord-Ouest) ; la zone soudano-sahélienne (régions du
septentrion). Deux grandes familles y sont retrouvées : la famille
bantoue et la famille soudanaise.
La carte administrative du Cameroun est constituée par
des régions qui sont divisées en départements
eux-mêmes divisés en arrondissements. Le Cameroun compte 10
régions, 58 départements, 268 arrondissements et 58 districts
(voir carte administrative du Cameroun en annexe). Cette pluralité issue
d'une histoire et d'un peuplement progressif assez complexes implique sans
doute une certaine fragilité sociale, mais fonde aussi la richesse du
pays, dont on trouve de multiples traces dans son identité actuelle, et
particulièrement, dans l'organisation et la variété de son
système éducatif.
1.1.3. Contexte socioculturel
Le Cameroun est un pays « bilingue »
composée d'une partie à majorité « francophone »
et une partie à majorité « anglophone ». Cette
dernière partie concerne deux régions sur les dix que renferme la
carte administrative du pays, soit environ 20% de la population totale. Le pays
compte près de 230 ethnies pour au moins 240 langues nationales. Ces
ethnies diffèrent sensiblement par leurs coutumes, leurs modes de vie et
leurs localités.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
Langues officielles depuis 1961, le français et l'anglais
n'occupent pas une situation identique. Les populations sous la tutelle
britannique ont déformé la langue anglaise en l'adaptant au
contexte local. C'est ainsi qu'est né le « pidgin » qui est le
plus parlée dans la région du Nord-ouest au détriment de
l'anglais britannique. Le français par contre a été
largement propagé sous la tutelle française et apparait
aujourd'hui être l'idiome le plus diffusé. Ces langues constituent
des facteurs d'unification pour les populations s'exprimant dans chacune
d'elles. Sur le plan religieux, la religion catholique demeure la plus
pratiquée (37% de fidèles en 2006), suivie des religions
protestante et musulmane (respectivement 27% et 19% la même
année)
1.1.4. Contexte sociodémographique
Estimée à 17.463.836 d'habitants en novembre
2005 (RGPH, 2005) avec un taux de croissance annuel moyen de 2,8% la population
du Cameroun approximerait par projection les 18 455 502 habitants en 2007. La
population du Cameroun est inégalement répartie sur le
territoire, d'où la grande variabilité de la densité (elle
est estimée à 37,5 habitants/km2 en 2005). Les
régions les plus densément peuplées sont par ordre
d'importance : le Littoral (124 habitants/km2) et l'Ouest (123,8
habitants/km2), tandis que celles qui le sont le moins, sont :
l'Adamaoua (13,9 habitants/km2), le Sud (13,4
habitants/km2) et l'Est (7,1 habitants/km2).
La structure par âge de la population du Cameroun est
encore marquée par son extrême jeunesse. La moitié de la
population a moins de 17,7 ans, les enfants âgés de moins de 15
ans représentent 43,6% de la population totale et les individus de 6
à 14 ans (la population scolarisable) représentent 23,4% de la
population. Les personnes âgés (60 ans et plus) quant à eux
ne représentent que 5,5% de la population totale du pays. La population
active est plus nombreuse que celle à charge3 (avec un poids
de 82,8% en 20074).
En dépit de cette diversité écologique
et humaine, l'économie du Cameroun a connu des problèmes
financiers qui ont considérablement affecté le niveau de vie des
ménages et donc les effets ont été particulièrement
sévères pour le secteur éducatif camerounais.
1.1.5. Contexte socio-économique
La situation économique générale, et la
situation financière de l'Etat camerounais en particulier, ne sont pas
étrangères aux difficultés actuelles que connait le
système éducatif camerounais.
3 - il s'agit des enfants et des personnes
âgées.
4 D'après l'enquête ECAM 3.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
Le Cameroun a connu une grande crise économique sur la
période 1985-1994. Pour retrouver le sentier de la croissance, des
réformes économiques et structurelles ont été mises
en oeuvre par le Gouvernement avec l'appui de la communauté
financière internationale. Au rang de ces réformes s'inscrit la
diminution de 60% du salaire des fonctionnaires intervenue en septembre 1993 et
la dévaluation de 50% du franc CFA en janvier 1994. Ces deux
événements ont profondément affecté l'état
des finances publiques en général et celui de l'éducation
en particulier. Les budgets consacrés à la formation
(éducation, enseignement supérieur et alphabétisation) qui
représentaient plus 3% du Produit Intérieur Brut (PIB) au
début des années 1980, ne représentent plus que 1,5% dans
les années 1995 et 1997. C'est ainsi que surviennent petit à
petit des problèmes d'insuffisance de structures d'accueil, de
matériels didactiques, de personnel enseignant et auxiliaires dans
l'enseignement en général et dans le primaire en particulier. Ce
qui va conduire les départements ministériels en charge de
l'éducation à définir des priorités. Les
conséquences furent l'absence d'équité et
l'inefficacité de la gestion de ce système éducatif. Tout
ceci se mêle à la désinvolture du personnel enseignant qui
victime de la diminution de salaires et donc de celle de leur pouvoir d'achat a
diminué lui aussi le sérieux accordé à
l'exécution de sa tâche. On assiste par ailleurs à une
interruption de recrutement dans l'enseignement public et la fermeture entre
1989 et 1995 des écoles normales d'instituteurs et instituteurs adjoints
(ENI/ENIA), ce qui a eu pour conséquence la dégradation du ratio
élèves/enseignants.
Cette crise financière a également
affecté le niveau de vie général de la population. Les
familles éprouvent de plus en plus de difficultés à
financer les diverses dépenses en éducation de leurs enfants. A
ceci s'ajoute le fait que l'Etat compte tenu de sa difficulté à
assurer à lui tout seul cette fonction régalienne
d'éducation a procédé à la privatisation de
l'enseignement public. Ce qui a contribué à réduire
fortement l'accès à l'éducation compte tenu des
coûts élevés pratiqués par les établissements
privés.
Il faut cependant noter que, les bonnes performances dans la
mise en oeuvre du programme économique et financier triennal 1997-2000
ont permis d'améliorer sensiblement la stabilité
macro-économique et de renforcer la base nécessaire pour une
croissance soutenue de l'économie ces dernières années.
Toutefois l'économie demeure fragile. En effet, « les populations
n'ont pas encore pu retrouver leur niveau de vie d'avant la crise, le niveau de
chômage demeure encore élevé et les rares emplois
créés se retrouvent malheureusement en majorité dans les
secteurs et à revenus bàs » (Rapport principal de l'ECAM3,
INS, 2008)
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
En particulier, l'offre publique des services
d'éducation primaire a été particulièrement
affectée par les difficultés auxquelles l'Etat a dû faire
face lors des années de crise, entrainant ainsi des
inégalités au sein du pays.
I.2. Le système éducatif
camerounais
I.2.1. Structure et organisation du système
éducatif camerounais
I.2.1.1. Structure
Le système éducatif formel camerounais est
constitué de deux sous-systèmes : le soussystème
francophone et le sous-système anglophone. Chaque sous-système
comprend cinq niveaux d'enseignement : le préscolaire, le primaire, le
post primaire, le secondaire et le normal. L'enseignement supérieur
quant à lui est commun aux deux sous systèmes.
Le service d'éducation est offert à la fois par
l'Etat et par le privé. On parle alors respectivement d'enseignement
public et d'enseignement privé. L'enseignement public est offert par les
établissements d'enseignement placés sous l'autorité
administrative de l'Etat et s'inscrit dans ses fonctions régaliennes.
L'enseignement privé se subdivise encore en privé laïc,
privé confessionnel catholique, privé confessionnel protestant et
privé confessionnel musulman.
Au niveau de l'éducation de base, outre les
écoles publiques et privées, il existe aussi des écoles
communautaires du système formel et non formel. Pour le système
formel, on parle souvent d' « Ecole des parents » et pour le
système non formel ce sont les Centres Préscolaires
Communautaires (CPC) et les Centres d'Education de base Non Formel (CEBNF)
Les structures prestataires de service dans l'enseignement
secondaire sont les établissements secondaires dont les Lycées et
collèges publiques ou privées d'enseignement
Général, Technique et Professionnel.
I.2.1.2. Les niveaux d'enseignement
· L'éducation
préscolaire
L'éducation préscolaire comprend l'ensemble des
programmes dont la population cible est les enfants de 0 à 6 ans. Les
champs couverts sont les suivants : Santé de l'enfant, protection,
éveil, éducation et environnement.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
L'enseignement maternel dure normalement deux ans dans les
écoles publiques mais il peut s'étendre à trois ans dans
les écoles privées. L'âge d'admission étant de 4 ans
et 3 ans respectivement selon l'ordre d'enseignement. C'est un enseignement non
obligatoire i.e. un enfant ayant l'âge d'admission à
l'école primaire peut y accéder indépendamment du fait
qu'il ait suivi un enseignement maternel ou non.
· L'enseignement primaire
La durée du cycle primaire est de six ans. Il convient
de noter qu'elle était de sept ans dans le sous-système
anglophone mais depuis 2007 elle a été ramenée à
six ans. L'âge légal d'admission à ce niveau d'enseignement
est de 6 ans. La fin du cycle est sanctionnée par un diplôme
respectivement le CEP (Certificat d'Etudes Primaires) pour le
sous-système francophone et le FSLC (First School Living Certificate)
pour le sous-système anglophone.
· L'enseignement post-primaire
L'enseignement post-primaire concerne une partie des
élèves sortant du primaire. Ces élèves suivent une
formation d'une durée totale de deux ans leur permettant à la
sortie soit d'intégrer l'enseignement secondaire technique soit de
s'intégrer dans la vie active.
· L'enseignement secondaire général
et technique
L'enseignement secondaire général et technique
s'étend sur 7 ans, dont 4 années d'études pour le premier
cycle et 3 années pour le second cycle dans le sous-système
francophone. Dans le sous-système anglophone le premier cycle dure 5
années et le second cycle dure 2 ans. Ce niveau d'enseignement est
sanctionné par l'obtention d'un diplôme, le baccalauréat
pour le sous-système francophone et le General Certificate of Education
Advanced Level (GCEAL) pour le sous-système anglophone.
· L'enseignement supérieur
L'accès à l'enseignement supérieur est
libre pour les titulaires du baccalauréat ou du GCE A Level.
L'enseignement supérieur est dispensé dans sept
universités d'Etat ainsi que dans un certain nombre d'institutions
privées.
· L'enseignement normal
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
L'enseignement normal s'occupe de la formation des
enseignants du primaire, de la maternelle et du secondaire
général et technique. L'entrée dans ces écoles de
formation se fait généralement sous concours sous réserve
d'un certain profil académique.
NB : Il convient de noter que les
orientations du Document de Stratégie de Croissance et de l'Emploi
(DSCE), prévoient une réforme du secteur de l'éducation
avec une introduction d'un cycle d'enseignement fondamental d'une durée
de 9 à 10 ans.
I.2.1.3. Organisation du
système éducatif
Le Décret N°2006/306 du 22 septembre 2006 portant
organisation du Gouvernement a rattaché les six niveaux d'enseignement
énumérés plus haut aux structures gouvernementales
suivantes:
1' Ministère de l'Enseignement Supérieur (MINESUP)
qui se charge l'enseignement supérieur et post secondaire;
1' Ministère de l'Education de Base (MINEDUB) qui se
charge de l'enseignement maternel, primaire et normal;
1' Ministère des Enseignements Secondaires (MINESEC) qui
se charge de l'enseignement secondaire général et technique, et
normal ;
1' Ministère de l'Emploi et de la Formation
Professionnelle (MINEFOP) qui se charge de l'enseignement post-primaire et la
formation professionnelle.
1' Ministère de la Jeunesse (MINJEUN) ayant à sa
charge l'alphabétisation et l'éducation non formelle.
I.2.2. Présentation synoptique de l'enseignement
primaire au Cameroun
I.2.2.1. L'offre scolaire dans le
primaire
L'offre scolaire représente l'ensemble des structures
scolaires pour l'organisation de l'enseignement (locaux, équipements,
matériels didactiques), humaines (personnels enseignant et
d'encadrement) et institutionnelles (législation nationale). Nous allons
analyser cette offre dans le primaire tour à tour par les
dépenses d'éducation dans le budget de l'Etat, les
infrastructures et le personnel enseignant.
L'éducation dans l'ensemble a connu un gain
d'intérêt sur la période 2000 à 2008. En
effet son poids dans le budget de l'Etat a augmenté
d'environ cinq points en 2008 par rapport
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
à l'année 2000, pour une évolution
moyenne d'environ 0.56 points par an. La part des dépenses
d'éducation dans le primaire a elle cependant connu une baisse.
Restée stable de 2002 à 2004, elle connait une baisse d'environ
cinq points à partir des années 2005. Ces poids quoique
inférieurs à ceux des pays voisins (La RCA et le Tchad affichent
en 2005 des poids respectifs de 52% et 50%) sont toutefois élevés
lorsqu'on considère tous les niveaux d'enseignement que comporte le
système éducatif camerounais (Pour six niveaux d'enseignement, le
budget de l'enseignement primaire représente à lui tout seul plus
du tiers du budget de l'éducation). C'est dire toute la priorité
que représente l'enseignement primaire dans la stratégie
éducative
Tableau 1 : Evolution du poids des
dépenses d'éducation dans le budget de l'Etat et de la part de
celles-ci consacrées au primaire.
|
Part de l'éducation dans le budget de l'Etat (en %)
|
Part du primaire dans les
dépenses d'éducation (%)
|
2000
|
11,87
|
---
|
2001
|
11,21
|
---
|
2002
|
12,90
|
40,00
|
2003
|
12,87
|
40,00
|
2004
|
15,59
|
40,00
|
2005
|
17,05
|
35,06
|
2006
|
11
|
34,22
|
2007
|
14,81
|
36,99
|
2008
|
16,91
|
35,80
|
|
Source : MINFI et ISU
. L'offre d'écoles primaires au Cameroun est croissante
entre 1996 et 2009 avec un taux
de croissance de 60,3% sur toute cette période. Cette
croissance dans le public se justifie par la volonté du Gouvernement de
respecter ses engagements internationaux en faveur de la scolarisation primaire
universelle et par les différentes aides dont a
bénéficié le Gouvernement pour le développement de
ce cycle (notamment l'Initiative Fast Track5 de la Banque Mondiale
dont bénéficie le Cameroun). La part du privé dans cette
offre qui a évolué en hausse résulte du
développement de l'entrepreneuriat chez les investisseurs privés
qui répondent favorablement à l'incapacité de l'Etat
d'assurer à lui seul cette fonction régalienne.
5 Il s'agit d'un programme de subvention pour venir
en aide à tous les pays en développement qui bien que manifestant
une volonté avérée de réaliser l'EPU manquent de
financement conséquent.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Tableau 2 : Evolution du nombre d'écoles
primaires de l'année scolaire 1996/1997 à 2008/2009 selon l'ordre
d'enseignement.
Année Public Part du privé (%) Ensemble
|
1996/1997
|
6593
|
23,7
|
8643
|
1997/1998
|
6882
|
21,4
|
8751
|
1998/1999
|
6586
|
25,2
|
8801
|
1999/2000
|
6673
|
24,6
|
8855
|
2000/2001
|
6877
|
30,1
|
9832
|
2002/2003
|
7693
|
26,9
|
10519
|
2003/2004
|
7891
|
27,7
|
10913
|
2006/2007
|
9000
|
28,0
|
12505
|
2007/2008
|
9224
|
29,0
|
12999
|
2008/2009
|
9656
|
30,3
|
13856
|
|
Source : Annuaire MINEDUB 2008/2009
Le nombre d'enseignants est croissant en 2000 et 2009.
L'accroissement résulte du recrutement de plus en plus
considérable d'enseignants pour répondre à l'accroissement
d'effectifs scolarisés, cependant on observe tout de même une
grande proportion d'enseignants non formés parmi ceux-ci (ils avoisinent
les 30%). Ces enseignants sont en général des universitaires et
se retrouvent en majorité dans les établissements
privés.
Tableau 3 : Evolution du nombre d'enseignants
dans le primaire de 2000/2001 à 2008/2009.
Année scolaire
|
Nombre enseignants total
|
% Femmes
|
% enseignants formés
|
2000/2001
|
43 135
|
35,50
|
---
|
2001/2002
|
42 873
|
35,50
|
---
|
2002/2003
|
45 089
|
35,14
|
---
|
2003/2004
|
49 042
|
32,78
|
68,06
|
2004/2005
|
55 266
|
39,70
|
68,53
|
2005/2006
|
62 280
|
40,00
|
62,74
|
2006/2007
|
67 081
|
40,14
|
61,77
|
2007/2008
|
70 230
|
42,51
|
---
|
2008/2009
|
69 544
|
44,21
|
---
|
|
Source : Annuaire MINEDUB 2008/2009
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun I.2.2.2. La
demande d'éducation dans le primaire
La population scolarisable au Cameroun est croissante sur la
période 2000 à 2009. Estimée à 2 600 276
l'année scolaire 2000/2001 elle vaut 2 944 115 l'année scolaire
2009/2010 soit un taux de croissance de 13,22%. En 2009/2010, cette population
représente environ 15,08% de la population totale. D'où le poids
non négligeable que représente la population scolarisable au sein
de la population totale.
Graphique 1: Evolution de la
population scolarisable (population de 6 à 14 ans) de 2000 à
2010.
2 900 000
2 800 000
2 700 000
2 600 000
3 000 000
2 944 115
2 500 000
2 400 000
2 600 276
Source : Institut de Statistique de l'UNESCO (ISU)
La majorité des effectifs du primaire se retrouvent
à la SIL et ces effectifs décroissent lorsque la classe ou le
niveau d'études augmente. Cela tire son explication de nombreux abandons
et des redoublements enregistrés au cours du cycle. Le poids des filles
dans les effectifs par classe reste inférieur à celui des
garçons. Ceci résulte de la scolarisation encore faible
enregistrée chez les enfants de sexe féminin.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Tableau 4 : Répartition des
élèves du primaire selon la classe et l'ordre d'enseignement
en
2008/2009
CE2
CM1
CM2
Ensemble
Source : MINEDUB
CPS
CE1
SIL
CP
|
629
|
653
|
163
|
274
|
|
792
|
927
|
45,9
|
|
3
|
322
|
9
|
805
|
|
13
|
127
|
49,9
|
|
462
|
694
|
132
|
173
|
|
594
|
867
|
46,4
|
|
433
|
465
|
133
|
334
|
|
566
|
799
|
46,3
|
|
393
|
899
|
119
|
878
|
|
513
|
777
|
46,3
|
|
356
|
238
|
112
|
320
|
|
468
|
558
|
46,2
|
|
302
|
758
|
97
|
849
|
|
400
|
607
|
44,8
|
2
|
582
|
029
|
768
|
633
|
3
|
350
|
662
|
46,1
|
|
Public Privé Total
Pourcentage des
filles (%)
En ce qui concerne les effectifs par âge, en 2008/2009
les enfants de 7 ans constituent l'effectif le plus élevé avec
508 820 enfants enregistrés. Les enfants de moins de cinq ans et ceux de
15 ans et plus présentent des effectifs faibles. Ceci se justifie par
leurs âges qui sont pour les uns inférieurs et pour les autres
supérieurs à l'âge normal du cycle.
Tableau 5 : Répartition des
élèves du primaire par âge/tranche d'âge selon le
sexe en 2008/2009.
Tranches d'âge Proportion de filles (%) Total Filles
Moins de 5 ans
|
48,4
|
|
21
|
843
|
|
10
|
581
|
5 ans
|
47,9
|
|
158
|
071
|
|
75
|
732
|
6 ans
|
47,0
|
|
473
|
131
|
|
222
|
159
|
7 ans
|
46,7
|
|
508
|
820
|
|
237
|
848
|
8 ans
|
46,9
|
|
500
|
856
|
|
235
|
144
|
9 ans
|
46,6
|
|
466
|
370
|
|
217
|
560
|
10 ans
|
45,8
|
|
421
|
208
|
|
192
|
790
|
11 ans
|
44,9
|
|
327
|
282
|
|
146
|
859
|
12 ans
|
43,8
|
|
223
|
203
|
|
97
|
759
|
13 ans
|
43,9
|
|
132
|
072
|
|
58
|
033
|
14 ans
|
42,3
|
|
70
|
487
|
|
29
|
847
|
15 ans
|
40,8
|
|
32
|
123
|
|
13
|
091
|
16 ans
|
39,2
|
|
11
|
235
|
|
4
|
409
|
17 ans
|
35,0
|
|
3
|
083
|
|
1
|
080
|
18 ans et +
|
30,3
|
|
|
877
|
|
|
266
|
Total
|
46,1
|
3
|
350
|
662
|
1
|
543
|
159
|
|
Source : MINEDUB
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
En 2008/2009, le sous-système francophone regorge
78,5% des effectifs du primaire contre 22,5% pour le sous-système
anglophone. Ceci est compréhensible compte tenu de la structure de la
population qui est à majorité constituée de francophones.
Dans les deux sous-systèmes, la proportion de garçons est
supérieure à celle des filles.
Tableau 6 : Effectif des élèves
du primaire par sous-système d'enseignement, par sexe et par
région en 2008/2009.
Sous-système
|
Anglophone
|
|
|
|
Francophone
|
|
|
|
|
Région
|
Garçon
|
|
Fille
|
|
Total
|
|
Garçon
|
|
Fille
|
|
|
Total
|
|
AD
|
5
|
041
|
|
4 423
|
9
|
464
|
92
|
491
|
|
68
|
066
|
160
|
557
|
CE
|
21
|
646
|
|
22 468
|
44
|
114
|
268
|
125
|
|
256
|
321
|
524
|
446
|
ES
|
3
|
827
|
|
3 683
|
7
|
510
|
95
|
468
|
|
81
|
245
|
176
|
713
|
EN
|
2
|
581
|
|
2451
|
5
|
032
|
341
|
513
|
|
234
|
059
|
575
|
572
|
LT
|
27
|
071
|
|
26 952
|
54
|
023
|
149
|
022
|
|
143
|
929
|
292
|
951
|
NO
|
2
|
175
|
|
1841
|
4
|
016
|
197
|
711
|
|
132
|
864
|
330
|
575
|
NW
|
183
|
149
|
|
170 912
|
354
|
061
|
4
|
387
|
|
4
|
198
|
8
|
585
|
OU
|
13
|
898
|
|
13 584
|
27
|
482
|
227
|
003
|
|
209
|
852
|
436
|
855
|
SU
|
2
|
195
|
|
2 180
|
4
|
375
|
58
|
305
|
|
54
|
168
|
112
|
473
|
SW
|
106
|
270
|
|
104 903
|
211
|
173
|
3
|
597
|
|
3
|
542
|
7
|
139
|
Pays
|
367
|
853
|
|
353 397
|
721
|
250
|
1 439
|
650
|
1
|
189
|
762
|
2 629
|
412
|
|
Source : Annuaire MINEDUB 2008/2009
I.2.2.3. Evolution de quelques indicateurs de
performance dans le cycle primaire
Il est fort usage d'apprécier la participation
à l'éducation dans un cycle d'enseignement donné. Cette
participation mesure le degré auquel la population d'âge
scolarisable adhère aux études d'un cycle. Pour cela, on utilise
généralement le taux brut de scolarisation (TBS). Il mesure la
capacité d'accueil des enfants d'âge scolaire par le
système. Le taux brut d'achèvement quant à lui permet
d'apprécier le rendement interne ou l'efficacité du
système car il permet d'apprécier à la fois l'ampleur du
phénomène d'abandon et de non scolarisation par rapport à
celui de l'achèvement complet d'un cycle d'études.
Le taux brut de scolarisation dans l'ensemble a connu une
amélioration d'environ 24 points sur l'ensemble de la période
2000-2008. Ceci pourrait s'expliquer par une hausse des effectifs
consécutifs à la suppression des frais d'écolage dans le
public. Chez les filles ce taux connait une amélioration d'environ 23
points.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Graphique 2 : Evolution des taux bruts de
scolarisation au primaire des années scolaires
2000/2001 à 2008/2009.
86,03
110,92
102,42
TBS
120,00
100,00
79,18
TBS chez les filles
80,00
60,00
40,00
20,00
Source : ISU
Le graphique ci-dessous révèle une
amélioration du ratio élèves/enseignants6 de
2000 à 2008. En effet celui-ci passe de 52 en 2000 à 46 en 2008.
Toutefois sur cette période ce ratio s'est déprécié
entre 2001 et 2003. Ceci serait dû à la suppression des frais
d'écolage en 2000/2001 qui a eu pour effet d'augmenter les effectifs
scolarisés. Ce ratio s'améliore par la suite du fait du
recrutement des enseignants opéré par le gouvernement en guise de
réaction à la hausse des effectifs.
6 Il s'agit du nombre moyen d'élèves par
enseignant.
60,00
51,28
50,01
40,00
20,00
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminan ts de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Graphique 3 : Evolution du ratio
élèves-enseignants dans l'enseignement primaire de 2000
à 2009.
40
70
60
50
30
20
10
-
52
63 61
Source : ISU
Le taux brut d'achèvement dans l'ensemble a
connu une nette amélioration tout au long de la période
(+21,5 points) bien que demeurant inférieur à 100%. On
enregistre cependant une baisse de ce taux dans les
années 2003/2004 à 2006/2007. La même tendance est
observée pour ce taux chez les filles avec une
évolution de 16,5 points, mais les valeurs de ce taux chez
les filles sont inférieures à celles des garçons.
Les filles achèveraient donc moins le cycle d'études
primaires ou sont tout simplement les plus victimes de la non
scolarisation.
Graphique 4 : Evolution des taux
bruts d'achèvement du primaire de l'année scolaire
2001/2002 à 2008/2009.
Source : ISU
Par : MAKOUDJOU T, Adeline
Carine ; élève IAS4 (c) UNESCO/ISSEA, Juin
2011
120,00
100,00
80,00
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
I.2.2.4. Engagements internationaux du Cameroun en
faveur de l'éducation primaire
Le Cameroun a adhéré à plusieurs
initiatives internationales de promotion de la
scolarisation primaire universelle. Nous allons mentionner
quelques unes parmi celles-ci.
La déclaration mondiale sur l'éducation pour
tous communément appelée « Déclaration de
Jomtien », adoptée à l'issue d'une
conférence mondiale sur l'éducation pour tous (tenue du 05 au 09
mars 1990 à Jomtien en Thailande) et s'étant fixé comme
objectif d'universaliser l'accès à l'éducation
Forum de Dakar (Avril 2000).
Le cadre d'action de Dakar pour
l'éducation pour tous adopté au Forum mondial sur
l'éducation (Dakar, Sénégal, Avril 2000) sous
l'égide de l'UNESCO. Ce fut le premier et le plus important
évènement en matière d'éducation à l'aube du
troisième millénaire. Les participants (au nombre de 181) se sont
engagés pour l'horizon 2015 à améliorer l'accès
à un enseignement primaire obligatoire ainsi que les niveaux
d'alphabétisation des adultes, d'éliminer les disparités
de genre dans les enseignements primaire et secondaire et enfin
d'améliorer la qualité de l'éducation.
La Déclaration du milénaire
(septembre 2000) adoptée à la suite de la
conférence des Nations Unies tenue du 06 au 08 septembre à
New-York et ayant réuni 147 chefs d'Etat et de Gouvernement. Cette
déclaration a formulé huit objectifs à atteindre à
l'horizon 2015 dont le deuxième concerne l'éducation des enfants.
Ce deuxième objectif s'énonce en ces termes : «
Assurer l'éducation primaire pour tous ». Il vise à
ce que tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde,
puissent bénéficier d'ici 2015 d'un cycle complet d'études
primaires.
I.2.3. Faiblesses et distorsions du système
éducatif camerounais
I.2.3.1.Dans l'enseignement primaire
En termes de coûts
Les contraintes macroéconomiques du pays au
début des années 90 ont entre autres rendu défaillante la
fourniture des services éducatifs par l'Etat. Le phénomène
de «maîtres des parents» a ainsi pris de l'envol. Ces derniers
perçoivent leur rémunération non de l'Etat mais des
associations des parents d'élèves (APE) ou par les élites
locaux. Ils représentent en 2008 environ 26,7% des enseignants des
écoles primaires publiques. Ce phénomène handicape
particulièrement les familles vivant en zone rurale qui
déjà majoritairement défavorisées se retrouvent en
train de payer davantage pour l'éducation de leurs enfants. Ceci a pour
effet d'accentuer les inégalités et de dissuader certains parents
à scolariser leurs enfants.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun En termes
d'accès et de participation
Le système éducatif camerounais ne rencontre en
général pas de problème au niveau de l'accès
à l'éducation dans le cycle primaire. En effet les taux bruts
d'accès y sont en général supérieurs à 100%
dans l'ensemble du territoire national. Le problème se pose plutôt
en termes d'achèvement du cycle. Le taux brut d'achèvement reste
inférieur à 100% (il vaut 72,70 en 2008) avec une
légère variation dans les deux sous-systèmes
d'enseignement. En effet tandis qu'en 2004 il vaut 56% dans le sous
système francophone, il vaut 82,5% dans le sous-système
anglophone pour la même année.
Le taux de redoublement est d'environ 18% dans le
sous-système francophone et de 12,2% dans le sous-système
anglophone. Ceci relève d'une différence fondamentale de
conception de l'apprentissage et du contrôle des connaissances entre les
cultures des pays francophones et anglophones d'Afrique subsaharienne.
I.2.3.2. Dans l'enseignement
secondaire
Le nombre d'enseignants dans le secondaire est en constance
baisse. Nous sommes quittés d'un effectif de 30 371 pour l'année
scolaire 2000/2001 à 27 323 enseignants pour l'année scolaire
2007/2008.
On combine à cela un déséquilibre dans
la répartition de ces enseignants sur l'ensemble du territoire national.
En effet, les régions du centre, de l'ouest et du littoral sont celles
qui regorgent le maximum d'effectifs dans les zones francophones. Pour
l'année scolaire 2007/2008 sur 27 323 enseignants, on en
dénombrait 7 891 dans la région du Centre, 4 292 à l'Ouest
et 3490 dans le Littoral soit des poids respectifs de 28,9%, 15,7% et 12,8%.
Les régions de l'Adamaoua, de l'Est, de l'Extrême-nord et du Sud
ont leurs effectifs d'enseignants de loin inférieurs à ceux
cités ci-dessus (respectivement 760, 1 069, 788 et 966) Les
régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ont des effectifs non très
éloignées l'un de l'autre et n'affichent pas de disparités
assez flagrantes l'une l'autre compte tenu de la langue d'expression
majoritairement anglaise qu'ils ont en partage (ils ont respectivement 3415 et
3388 enseignants en 2007/2008).
Cette inégalité dans la répartition des
effectifs est une des grandes causes des disparités observées
dans les résultats des examens officiels. En effet plusieurs
établissements se retrouvent très souvent sans enseignants pour
dispenser certaines disciplines, pour d'autres le nombre d'enseignants est tout
simplement insuffisant. Les enseignants se retrouvent d'autant plus en zone
urbaine au détriment des zones rurales. Ce qui explique très
souvent les
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
mauvaises performances scolaires et les fortes
déperditions enregistrées chez les élèves
résidant dans les zones rurales.
I.2.3.3. Dans l'enseignement
supérieur
Le Cameroun ne dispose que de sept universités d'Etat
et un nombre non négligeable d'institutions privées
d'enseignement supérieur (IPES). Les universités d'Etat regorgent
le plus d'effectifs d'étudiants (en 2008, sur 150 932 étudiants
dénombrés sur le territoire national, 130 872 provenaient de
six7 universités d'Etat et 20 060 des IPES soit une part de
86,7%), ceci s'explique par les frais d'inscription relativement abordables par
rapport à ceux du privé et la diversité des
filières qu'on y trouve.
Les universités de Douala et de Yaoundé II sont
celles qui enregistrent les plus grands effectifs et contribuent ainsi le plus
à la croissance des effectifs des universités d'Etat. En effet,
les étudiants de l'université de Douala sont passés de 18
650 en 2005 contre 31 716 étudiants en 2008. Quant à
l'Université de Yaoundé II-Soa son effectif d'étudiants
est passée de 18 636 étudiants en 2005 à 28630
étudiants en 2008.
Le poids des femmes dans ces effectifs quoique
inférieur à celui des garçons connait cependant une nette
amélioration (elles représentent 44,27% des effectifs en 2008
contre 39,7% en 2005).
Le personnel enseignant (Professeur, Maîtres de
Conférences, Chargés de cours, Assistants, Attachés
d'Enseignement et de Recherche) a été évalué
à 2748 en 2008. Cet effectif en augmentation résulte du
recrutement de 1000 enseignants par la fonction publique en 2007 (avant ce
recrutement on dénombrait environ 2061 enseignants). Ce recrutement a eu
entre autres pour effet d'améliorer le taux d'encadrement de 53
étudiants pour un enseignant à 48 étudiants pour un
enseignant. Toutefois des efforts restent à faire car cette valeur
demeure insatisfaisante quant aux recommandations internationales. Toutefois,
il existe une grande disparité dans la répartition de ces
enseignants parmi ces universités d'Etat. Il y a en effet une forte
concentration des enseignants de rang magistral (Professeurs et Maîtres
de conférence) à l'université de Yaoundé I, ceux-ci
représentent 57% de l'ensemble de la catégorie
susmentionnée. La structure des enseignants par grade dévoile un
certain déséquilibre avec un poids important de Chargé de
Cours et des Assistants qui représentent respectivement 44,7% et 32,4%
de l'ensemble des enseignants. Les Professeurs et les Maîtres de
conférences représentent respectivement 10% et 6%.
7 L'Université de Maroua, la dernière a
été crée en 2009.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Dans ces trois cycles d'enseignement, la scolarisation est
loin d'être homogène sur l'ensemble du territoire national.
Celle-ci dépend entre autres, de la localisation administrative
(province, département, arrondissement), de caractéristiques de
la zone de résidence (zone urbaine/zone rurale), du genre de la personne
scolarisable (garçon/fille), et du revenu de sa famille
(riche/pauvre).
Le présent chapitre nous a permis de nous
imprégner du contexte camerounais dans lequel nous nous trouvons
notamment à travers les situations économique, sociale et
culturelle mais aussi à travers une brève description de son
système éducatif. Nous y avons aussi fait un état des
lieux en matière d'offre et de demande en service d'éducation
dans l'enseignement primaire ainsi que la présentation de
l'évolution des principaux indicateurs en matière
d'éducation dans le primaire. Le chapitre suivant a pour objectif de
présenter les différents travaux de recherche menés sur
les déterminants de l'achèvement d'un cycle d'enseignement en
général et du cycle d'enseignement primaire en particulier. Tout
ceci dans le but de nous familiariser des différents résultats
déjà obtenus sur la question afin d'orienter par la suite notre
travail.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE ET
CADRE
CONCEPTUEL
Ce chapitre a pour but de donner un aperçu des travaux
de recherche menés sur le phénomène d'achèvement.
Pour mieux comprendre ces travaux ainsi que les différentes conclusions
auxquelles les chercheurs sont parvenus, nous allons tout d'abord
procéder à une définition des concepts clés y
afférant.
II.1 Définition des concepts
· Accès à
l'éducation
Il s'agit de la question de savoir dans quelle mesure la
population scolarisable accède à la première année
d'un degré ou type d'enseignement particulier.
· Taux brut d'admission (TBA) dans l'enseignement
primaire
C'est le rapport entre le nombre de nouveaux entrants en
première année de l'enseignement primaire (la SIL à
l'occurrence pour le Cameroun), quel que soit leur âge, et la population
ayant l'âge officiel d'entrée dans le primaire, exprimé en
pourcentage
· Taux brut de scolarisation (TBS)
C'est rapport entre le nombre d'élèves
scolarisés dans un niveau d'enseignement donné, quel que soit
leur âge, et la population du groupe d'âge officiel qui correspond
à ce niveau d'enseignement, exprimé en pourcentage.
· Achèvement du primaire
L'achèvement du primaire revêt
généralement plusieurs polémiques. Pour les uns le cycle
primaire est achevé avec l'obtention du diplôme équivalent
i.e. le certificat d'études primaires, pour d'autres il est
achevé lorsque l'élève a suivi la dernière classe
du cycle, la réussite de la classe ou du diplôme n'étant
pas prise en compte. Nous retenons dans le cadre de ce travail la
dernière définition couramment utilisée par l'UNESCO.
Ainsi l'achèvement du primaire est mesuré par le
Taux d'Achèvement du Primaire (TAP)
ou Taux
brut d'Accès au CM2 qui est le rapport du nombre de nouveaux
entrants au
CM2/class 6 à la population d'âgé officiel
pour cette classe (11 ans). C'est l'indicateur qui
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
permet de suivre les progrès vers la scolarisation
primaire universelle. Il constitue une mesure imparfaite de l'achèvement
puisqu'il est calculé en rapportant le nombre de non redoublants
inscrits en dernière année à la population en âge de
la fréquenter (population de 11 ans). Cette formule suppose que la
déperdition en dernière année du cycle primaire soit
négligeable.
Le schéma suivant permet d'étayer nos propos :
Schéma 1 : Schéma illustratif de
la notion d'achèvement.
NON SCOLARISES
SIL
ENFANTS AYANT ACHEVE LEUR CYCLE COMPLET D'ETUDES PRIMAIRES
CP/ CPS CE1
CE2 CM1
CM2
Source : L'auteur.
En blanc figurent tous les enfants victimes du non
achèvement du cycle primaire et en gris les enfants ayant achevé
leur cycle primaire (y compris les non scolarisés).
· Décrochage ou abandon
scolaire
C'est le fait pour un élève de quitter une
institution scolaire, d'abandonner ses études ou d'arrêter le
cursus en cours avant qu'il ne soit terminé ou tout simplement avant
l'obtention du diplôme de fin de cycle correspondant. On y inclut
également les interrupteurs momentanés.
Certains proposent de retenir le nombre de trois semaines
d'absences continues non motivées pour identifier un décrocheur
(Morrow, 1986). Évidemment, une telle définition implique qu'un
jeune peut, à l'intérieur d'une même année,
être identifié comme un élève régulier, un
décrocheur et un raccrocheur.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
· Population scolarisable ou demande potentielle
d'éducation
Lorsque l'on tient compte des redoublements il s'agit de la
population dont l'âge est compris entre 6 et 14 ans (lorsque les
redoublements sont exclus c'est la population d'âge 6-11 ans).
· Pourcentage des enseignants formés pour
enseigner au niveau primaire
Nombre des enseignants d'école primaire ayant suivi une
formation pédagogique, exprimé en pourcentage des enseignants des
écoles primaires.
· Proportion des pertes totales dues aux abandons
(PPA)
C'est la proportion du nombre total d'années perdues
par les abandons pour une cohorte donnée. Cet indicateur mesure l'effet
des abandons sur les pertes totales dans un système scolaire.
· Proportion des pertes totales dues aux
redoublements (PPR)
C'est la proportion du nombre total d'années perdues
dues aux redoublements pour une cohorte donnée. Cet indicateur mesure
l'effet des redoublements sur les pertes totales dans un système
scolaire.
· Notions d'offre scolaire et de demande
d'éducation
D'après Gérard Etienne (2001), « L'offre
scolaire est le produit des politiques étatiques et la demande
d'éducation est le fait que les populations scolarisent leurs enfants ou
pas ».
· La demande de scolarisation
C'est l'ensemble des facteurs (scolaires, économiques,
sociaux, démographiques, culturels, religieux et politiques) que les
individus ou les groupes prennent en compte directement ou indirectement,
consciemment ou non, dans leurs pratiques de scolarisation ; ces facteurs
conditionnent ainsi la mise à l'école, l'itinéraire
scolaire et la durée de la scolarité.
L'idée classique selon laquelle l'offre crée sa
propre demande doit être considérée avec réserve. En
effet, très souvent il y a inadéquation entre l'offre et la
demande, tantôt nous avons des écoles sous
fréquentées, tantôt des écoles en situation de
sureffectifs.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
· Concept d'éducation de base
La Déclaration mondiale sur l'éducation pour
tous (conférence de Dakar tenue en 2000) stipule que l'éducation
de base comprend : « aussi bien les outils d'apprentissage essentiels
(tels que lecture, écriture, expression orale, calcul, résolution
de problèmes) que les contenus éducatifs fondamentaux (tels que
connaissances, aptitudes, valeurs, attitudes) dont l'être humain a besoin
pour survivre, pour développer son plein potentiel, pour vivre et
travailler dans la dignité, pour participer pleinement au
développement, pour améliorer la qualité de son existence,
pour prendre des décisions éclairées et pour continuer
à apprendre. Le champ des besoins éducatifs fondamentaux et la
manière dont il convient d'y répondre varient selon les pays et
les cultures et évoluent inévitablement au fil du temps.» Il
s'agit donc du minimum nécessaire à tout individu pour vivre en
phase avec sa société. Ce minimum varie fortement d'une
société à une autre selon leur niveau de
développement acquis. Pour certaines savoir lire et écrire
s'avère suffisant, tandis que pour d'autres savoir utiliser l'ordinateur
est un minimum. C'est ainsi que l'éducation primaire apparait comme
l'éducation de base dans les pays en voie de développement tandis
qu'elle est atteinte après l'achèvement du premier cycle de
l'enseignement secondaire dans les pays développés.
· Notion de style parental
Grolnick et Ryan (1989) définissent le style parental
comme étant un support à l'autonomie, une sorte d'engagement
parental et de structure d'éducation.
· Notion d'engagement parental
Selon Stiller et Ryan (1992) l'engagement se
présente comme le degré avec lequel les parents sont
perçus comme disponibles. Cela reflète le degré
d'intérêt des parents, leur rôle actif dans la vie scolaire
de leur enfant, le temps et les autres ressources qu'ils consacrent à
leur enfant. Jowett et Basinsky (1988) stipulent que
l'engagement parental inclut l'aide que les parents apportent
à leur enfant dans les processus d'apprentissage. Pour eux, les parents
sont perçus comme des collaborateurs actifs dans le développement
et les apprentissages de leur enfant.
II.2 Revue de la littérature sur
l'achèvement d'un cycle d'études
Il existe un lien étroit entre abandon scolaire et
achèvement d'un cycle scolaire. En effet l'achèvement du cycle
suppose un parcours sans abandon ; ainsi donc un enfant qui n'a pas
achevé le cycle primaire bien que l'ayant entamé aurait
été victime d'un abandon scolaire
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
ou à l'opposé un enfant qui achève son
cycle primaire n'a pas été victime de l'abandon scolaire.
Très peu de travaux ont été
réalisés sur l'achèvement du cycle primaire. En effet
l'achèvement est un processus long qui suppose un parcours sans abandon.
Un non achèvement présuppose un abandon enregistré. Ainsi
donc les chercheurs dans le domaine éducatif se sont plutôt
davantage penchés sur l'étude du phénomène
d'abandon scolaire. Les notions d'achèvement et de non achèvement
étant opposées l'une à l'autre, les mêmes facteurs
explicatifs peuvent donc les caractériser à des
différences de modalités près. Or rechercher les facteurs
explicatifs du non achèvement du cycle primaire reviendrait à
identifier les facteurs explicatifs des abandons scolaires dans le cycle
primaire. Voilà pourquoi nous nous attèlerons tout au long de
cette partie à présenter une revue de la littérature des
recherches et des travaux menés sur les facteurs explicatifs des
abandons scolaires.
De nombreux travaux ont en effet été
menés sur la détermination des causes de l'abandon scolaire. Ces
travaux ont abouti à une classification des facteurs explicatifs de
l'abandon scolaire en trois grands groupes de facteurs à savoir : les
facteurs familiaux, les facteurs individuels et les facteurs scolaires.
II.2.1 Impact des facteurs familiaux sur les abandons
scolaires
Plusieurs recherches ont abouti à la conclusion selon
laquelle la famille est un élément essentiel dans la
réussite scolaire (Coleman, 1961; Jencks, 1972). Elle fait partie des
principaux prédicteurs de l'abandon scolaire. La réussite ou la
rétention des enfants à l'école peuvent s'expliquer par le
niveau d'instruction des parents, leur profession, leur niveau de revenu, les
conditions de logement, la disponibilité des moyens d'information ou de
communication, les attitudes et comportements des parents, etc. Les variables
familiales peuvent se regrouper en trois catégories : les
caractéristiques familiales, la participation parentale au
suivi scolaire et le style parental.
II.2.1.1 Le niveau d'instruction des
parents
Les études menées par Kakpo (2009), Glasman et
Besson (2004), Thin (1998), Lahire8 (1995) ont abouti à la
conclusion que le niveau d'éducation des parents influence toujours la
réussite scolaire de leurs enfants. C'est ainsi que, l'enquête de
l'Union européenne sur les revenus et les conditions de vie (EU-SILC,
2005) indique que la majorité des jeunes âgés de
8 Ces auteurs ont été cités par
Ousmane Sokhna.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
25 à 34 ans dont les parents ont un faible niveau
d'éducation ont eux-mêmes atteint un niveau d'études
inférieur à la moyenne.
Bélanger(1961) a abouti à l'issue de ses
travaux à la conclusion selon laquelle il existe une forte relation
entre la réussite, le maintien scolaire et la scolarité des
autres membres du ménage (parents, frères et soeurs
ainés). Son analyse montre que l'influence de la scolarité des
parents sur la réussite, en particulier celle de la mère est
très élevée.
Selon une étude de Langevin 9(1992), les
enfants dont les pères possèdent huit ans et moins de
scolarité ont un risque trois fois plus élevé d'abandonner
que ceux dont les pères ont la scolarité plus
élevée. La conclusion selon laquelle le niveau d'études
des parents a une influence significative sur la probabilité pour les
enfants de rester plus longtemps à l'école est également
ressortie des travaux réalisés par Masson et Khandler3
pour la Tanzanie en 1996. Ces derniers ressortent par ailleurs la liaison
très forte existante entre le niveau d'instruction de la mère et
la probabilité de rétention des filles à l'école.
Il ressort d'une étude réalisée pour le Ghana par
Montgomery, Kouamé et Olivier (1995) que les enfants en milieu rural qui
ont au moins neufs ans de scolarisation sont ceux dont les mères ont
atteint le niveau secondaire. Tandis que ceux qui abandonnent les études
à l'issue de cinq années de scolarisation sont ceux dont les
mères n'ont aucun niveau d'instruction.
II.2.1.2 La composition du
ménage
D'autres recherches ont abouti au fait que la structure ou la
composition du ménage affecterait les résultats scolaires. Jean
Wakam (1999) lors d'une étude sur le thème «
Relations de genre, structures démographiques des ménages
et scolarisation des jeunes au Cameroun » a évalué
l'impact de la structure démographique des ménages sur la
fréquentation et le maintien des jeunes de 15-24 ans à
l'école. Il a abouti aux résultats selon lesquels : (1) la
présence et le nombre d'enfants en bas âge affectent
essentiellement la scolarisation des filles et davantage dans les
ménages dirigés par les femmes (MDF) ; (2) la présence et
le nombre de femmes adultes et âgées tendent à favoriser
systématiquement la scolarisation tant féminine que masculine et
témoigne de la "substituabilité" des femmes et des enfants, et
notamment des filles, dans l'accomplissement des tâches domestiques
tandis que la présence et le nombre d'hommes ne favorisent tout au plus
que la scolarisation masculine et réduisent systématiquement
celle des filles, sauf dans les MDF. Par ailleurs
9 Cité par Ousmane Soknha
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
provenir d'une famille nombreuse ou d'un foyer désuni
apparaissent également être des facteurs de risque (Rumberger et
al., 1990; Violette, 1991 ; Astone et McLanahan, 1991; Ekstrom et al., 1986;
King, 1989).
II.2.1.3 La discipline dans le
ménage
Des études longitudinales sur le fonctionnement
familial ont pu démontrer le risque élevé de
décrochage pour les enfants vivant dans un environnement familial
où les parents ne prennent pas assez d'attention à
l'éducation de leurs enfants. Baumrind (1978) a élaboré
trois styles parentaux différant sur le plan des valeurs et des
comportements : les styles autoritaire, démocratique et permissif.
Rumberger et Al. (1990) ont démontré lors de leur étude
sur le décrochage scolaire la responsabilité importante des
parents dans la réussite scolaire de leurs enfants. Pour ces auteurs,
les décrocheurs proviennent en majorité de familles où le
contrôle parental est laxiste. Un style parental permissif
caractérise ces familles. Les parents ne sont pas assez rigoureux, ils
ne manifestent pas assez d'intérêt à la scolarité de
leurs enfants, ne réprimandent pas les échecs scolaires ou
à contrario ne gratifient pas les réussites. Ces parents
n'assistent pas leurs enfants dans l'accomplissement de leurs devoirs
scolaires. La persévérance et la motivation de l'enfant se voient
ainsi durement affectées de façon négative. Leurs
résultats démontrent également que les familles des
élèves identifiés comme n'étant pas à risque
de décrocher ont plus tendance à être
démocratiques.
II.2.1.4 Le décès d'un
parent
Le décès d'un parent peut avoir aussi des
répercussions importantes sur les résultats scolaires d'un
enfant. Manvire (1997) lors d'une étude menée en Ouganda trouve
que : « la majorité des filles ayant abandonné leurs
études avaient leurs deux parents en vie, tandis que les garçons
ayant abandonné avaient plus fréquemment leurs parents
décédés. Ce qui signifie que la mort du père est
plus susceptible de précipiter la fin prématurée de la
scolarisation des garçons que celle des filles. Alors que la
longévité du père n'empêche pas
nécessairement les filles d'abandonner les études ».
II.2.1.5 Le niveau de vie du
ménage
Une autre variable familiale importante à prendre en
compte demeure le revenu des parents ou le niveau de
vie de ceux-ci. En effet, il serait absurde de parler de famille sans en
mentionner les conditions d'existence. Des études menées dans des
pays industrialisées attribuent à la famille et au milieu
socio-économique une grande influence sur la persévérance
et la réussite scolaire. La plus fameuse d'entre elles a
été l'enquête de Coleman (1966) aux
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
Etats-Unis. Le Canada a été le siège d'une
étude publiée dans le rapport The Canadian Fact Book on
Poverty» (1989) qui a révélé que les taux d'abandons
dans le secondaire parmi les enfants de famille pauvre était 2.2 fois
plus grand que le taux parmi les élèves issues de familles non
pauvres. Dans de telles familles (pauvres) en Afrique, lorsque les parents ne
parviennent plus à assurer financièrement l'éducation de
leurs enfants, ces derniers s'engagent dans des activités lucratives,
généralement le petit commerce, pour payer eux-mêmes leurs
frais de scolarité. Ce qui soulève alors le fameux
problème de « travail des enfants » pour ceux parmi ces
enfants n'ayant pas encore atteint l'âge d'entrer en activité (qui
est de 15 ans selon le BIT).
Toutefois d'autres facteurs entrent en jeu dans l'analyse des
déterminants des abandons ou de la réussite scolaire(s). Ainsi
comme le souligne Charlot :
«Il existe un ensemble de processus qui s'articulent
les uns des autres. Les uns sont construits dans la famille, les autres dans
l'école, et le résultat dépend de l'articulation de
l'ensemble....il y a des choses qui se passent au sein des familles qui
n'empêcheront jamais certains enfants de réussir à
l'école. Et, à l'inverse, il y a des choses qui se passent
à l'école qui n'empêcheront jamais certains enfants de
réussir, compte tenu de ce qui se passe dans leurs familles»
(Bernard Charlot dans Dubet, 1997: 76).
II.2.2 Impact des facteurs individuels sur le
décrochage scolaire
Les facteurs individuels sont des facteurs inhérents
à l'individu. Ils varient donc d'un individu à un autre. Ils
peuvent être regroupés en trois groupes à savoir : la
qualité de l'expérience scolaire, les habitudes de vie de
l'individu ainsi que sa personnalité.
II.2.2.1 La qualité de l'expérience
scolaire
La qualité de l'expérience scolaire
s'avère est un des plus puissants prédicteurs du
décrochage scolaire (Janosz et al., 1997 ; Rumberger, 1995).
Parmi les facteurs de risque les plus importants on note : des habiletés
intellectuelles et verbales faibles, l'échec et le retard scolaire, une
motivation et un sentiment de compétence affaiblies, des aspirations
scolaires moins élevées, des problèmes
d'agressivité et d'indiscipline, de l'absentéisme, ainsi qu'un
faible investissement dans les activités scolaires et parascolaires
(Bachman et al., 1971 ; Cairns et al., 1989 ; Ekstrom et
al., 1986 ; Elliot et Voss, 1974 ; Ensminger et Slusarcick, 1992 ; Howell
et Frese, 1982 ; Janosz et al., 1997 ; Rumberger, 1995 ; Wehlage et
Rutter, 1986). Barrington et Hendricks(1989) ont mené une étude
longitudinale sur 651 jeunes du secondaire. Ils ont effectué une
comparaison des décrocheurs avec ceux qui ont obtenu leur
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
diplôme à temps plein. Les résultats
stipulent que les décrocheurs présentent des taux
élevés d'absentéisme (taux qui augmentent au fil des
années), les enfants sous-performants, i.e ceux qui ont des
résultats inférieurs à ceux recommandés sont plus
susceptibles d'abandonner leurs études.
II.2.2.2 Les habitudes de vie
En ce qui concerne les habitudes de vie, les études
longitudinales ont identifié les facteurs de risque suivants : fumer du
tabac ou faire usage de psychotropes, flâner, avoir des conduites
délinquantes, fréquenter beaucoup les membres du sexe
opposé et avoir un enfant (Cairns et al., 1989 ; Ekstrom et
al., 1986 ; Fagan et Pabon, 1990 ; Newcomb et Bentler, 1986 ; Rumberger,
1983 ; Weng et al., 1988).
II.2.2.3 La personnalitéSur
le plan de la personnalité enfin, les futurs décrocheurs semblent
afficher une faible
estime de soi, des états affectifs négatifs,
manifestent des troubles psychiques et ont le sentiment que ce sont des
facteurs externes qui régissent leur destinée (Bachman et
al., 1971; Ekstrom et al., 1986 ; Horwhich, 1980 ; Janosz et
al., 1997). Finn (1989) dans son modèle frustration-estime de soi
montre que l'échec scolaire n'est rien d'autre que le point de
départ d'un cycle pouvant aboutir au rejet de l'école par
l'enfant ou à l'inverse, le rejet de l'enfant par l'école. Ses
analyses démontrent que l'échec scolaire peut conduire à
une perte d'estime de soi et éventuellement au rejet du
système.
II.2.3 Impact des facteurs scolaires sur l'abandon
scolaire
L'école de par sa structure, son organisation, son
cursus, son climat influence l'expérience scolaire des
élèves. Plusieurs auteurs ont pu le démontrer (Bos,
Ruijters et Visscher, 1990 ; Brookover, Beady, Flood, Schweitzer et Wisenbaker,
1979 ; Entwisle, 1990 ; Gottfredson, 1986 ; Hallinan, 1987 ; Lindström,
1993 ; Purkey et Smith, 1983 ; Rutter, Maughan, Mortimore, Ouston et Smith,
1979). Rudolph H. Moos4 reste un pionnier en matière
d'évaluation des environnements éducatifs (1979). Les quelques
grands principes sur lesquels repose sa pensée sont :
· Une conception dualiste de la relation
individu-environnement (Murray, 1938). L'individu éprouve des besoins
spécifiques (affiliation, sécurité, accomplissement,
reconnaissance) auxquels l'environnement répond ou non.
4 Les auteurs précédents ainsi que Moos
ont été Cités par Janosz.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
· En tant que composante de l'environnement, le climat
social représente la personnalité singulière d'un
environnement en ce qu'il traduit la façon dont celui-ci répond
aux besoins individuels. Moos (1979) souligne que outre le climat social,
l'environnement éducatif comporte également une composante
physique (architecture, arrangement spatial, localisation dans le quartier,
etc.), une composante organisationnelle (nombre d'élèves, ratio
élèves-enseignants, ressources financières) et une
composante d'agrégation sociale entendu comme l'ensemble des
caractéristiques du corpus d'élèves
· Le comportement humain est davantage tributaire de
l'interaction entre les caractéristiques individuelles et
environnementales que de la contribution séparée de ces deux
facteurs. Ce comportement est mieux prédictible lorsqu'on
considère l'interaction de l'individu avec son contexte social que
lorsqu'on prend séparément l'effet des caractéristiques
individuelles ou l'effet de l'environnement sur le comportement.
La notion d'environnement scolaire fait appel à deux
entités structurelles : la classe et l'école qui l'inclut. Moos
et Trickett (1974) ont mis en place un instrument qui évalue le climat
de la classe plutôt que l'école. Il se pose alors la question de
savoir laquelle des entités est à privilégier. Dans le
cycle primaire, la classe représente un environnement assez stable aussi
bien sur le plan physique (la plupart des cours sont donnés dans le
même local, l'élève est assis sur le même table banc
tout au long de l'année scolaire) que sur le plan social (un seul
enseignant pour un seul groupe d'élèves). Dans le secondaire par
contre, un groupe d'élèves doit s'adapter à plusieurs
enseignants (de sept à huit) et l'enseignant à plusieurs groupes
d'élèves.
La classe régulière de l'enseignement primaire
présente des attributs quantitatifs (stabilité, fréquence)
et qualitatifs (relations sociales et éducatives
privilégiées) différentes de celle du secondaire. C'est
pourquoi Janosz pense que l'impact de l'environnement éducatif de la
classe sur l'adaptation scolaire (apprentissage et comportements) des
élèves sera beaucoup plus important pour les classes du primaire
que pour les classes régulières du secondaire. Les études
théoriques privilégient l'ensemble de l'école plutôt
que la classe à titre d'environnement éducatif.
Janosz et Al (1997) lors de leurs travaux sur les
déterminants de l'abandon scolaire ont utilisé deux sources de
données issues d'enquêtes longitudinales pour examiner les
prédicteurs les plus puissants de l'abandon scolaire et évaluer
leur stabilité au fil du temps. La première source de
données recueillie en 1974 ciblait 791 enfants francophones
âgés de 12 à 16 ans et
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
sélectionnés de façon aléatoire dans
la région de Montréal. La deuxième source de
données recueillie en 1985 ciblait 791 enfants de Montréal. La
particularité de ce deuxième échantillon réside
dans le fait que ces enfants proviennent de familles de statut
socio-économique faible ou moyen. Ils sont parvenus au terme de leurs
travaux que le redoublement est la variable explicative la plus
déterminante de l'abandon scolaire.
Le plus souvent les difficultés scolaires apparaissent
comme la principale raison évoquée pour justifier l'abandon des
études. Ces difficultés prennent différentes formes selon
l'ordre ci-après : difficultés d'apprentissage, mauvaises notes,
retard scolaire. Le résultat pouvant être le découragement
qui à son tour conduit à l'abandon. Ainsi donc ressort la
relation étroite existante entre le redoublement scolaire et l'abandon.
C'est ainsi par exemple que Martin et Al. (1988) Observent après analyse
des statistiques nationales de la France que 10,7% des élèves
redoublants (entendu comme ceux ayant déjà repris une classe)
terminent le primaire contre 55,1% parmi les non redoublants.
Rumberger (1995) s'est servi d'un modèle multi niveau
pour analyser l'abandon scolaire au niveau intermédiaire. Pour cela il a
utilisé des données relatives à environ 25000
élèves de 1000 écoles, données recueillies dans le
cadre de la « National Education Longitudinal Survey of 1988
». La collecte de ces données s'est effectuée en deux
temps, en 1988 et en 1999. Rumberger a effectué une classification de
ses variables de prédiction du décrochage scolaire en
différentes catégories parmi lesquelles les
caractéristiques familiales, les antécédents scolaires et
les mesures de l'attitude de l'élève. D'autres indicateurs ont
également été introduits à savoir la taille de
l'école, le milieu de résidence de l'école (milieu urbain
ou rural), la composition de la population des élèves et le ratio
élèves-enseignant. Les résultats ont
révélé que le redoublement est la variable explicative la
plus pertinente ou significative de l'abandon scolaire.
II.3 Hypothèses de l'étude et
schéma conceptuel
L'objectif principal que poursuivent les analyses
statistiques dans l'étude d'un phénomène est d'expliquer
les variations de ce phénomène dans ses niveaux soit dans le
temps, soit au sein des différents groupes d'une population. Cette
explication suggère un processus d'identification des facteurs causals
responsables des changements dans les niveaux observés du
phénomène. Ces facteurs causals peuvent prendre très
souvent la forme d'hypothèses qui feront l'objet de
vérifications.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun II.3.1
Hypothèses
Le contexte de la scolarité au Cameroun, ne nous
permet pas de nous limiter dans le cadre de cette étude aux seuls
facteurs explicatifs retenus dans la littérature. En effet, au Cameroun
la scolarisation varie fortement en fonction des régions et du milieu de
résidence, ce qui entraine également une variation des abandons
en fonction de la région et du milieu de résidence. De même
la religion pourrait également influencer la décision
d'abandonner. En effet dans les ménages musulmans par exemple les
risques d'abandons sont généralement élevés en
particulier pour les filles. De même le lien de parenté de
l'enfant avec le chef de ménage peut largement influencer la
décision d'abandonner. On remarque en effet que les enfants entretenant
des relations différentes de celle de père-enfant ou
mère-enfant avec le chef du ménage dans lequel ils vivent tendent
le plus souvent à vite décrocher.
Sur la base de toutes ces observations nous formulons les
hypothèses suivantes :
H1 : L'achèvement scolaire des enfants
varie en fonction des régions de résidence et du milieu de
résidence ;
H2 : Le lien de parenté de l'enfant avec
le chef de ménage influence l'achèvement ;
H3 : La religion du chef de ménage
influence l'achèvement ;
H4 : La situation d'activité de l'enfant
influence l'achèvement ;
Ces hypothèses trouvent leur justification des
résultats des précédentes enquêtes
déjà menées sur le territoire national notamment
l'enquête ECAM 2 réalisée en 2001. En effet, les
répartitions des individus ayant abandonné leurs études au
primaire en 2001 selon tour à tour la région de résidence,
le milieu de résidence, la religion du chef de ménage et la
situation d'activité de l'individu nous permettent de penser que le
phénomène d'achèvement varierait selon les
différents susmentionnés en hypothèses (pour les
répartitions, voir Tableaux A1, A2, A3 et A4 en annexe).
II.3.2 Schéma conceptuel
Notre cadre conceptuel s'inspire de la revue de la
littérature des facteurs explicatifs de l'abandon scolaire telle que
présentée plus haut ainsi que des hypothèses
formulées.
Achèvement/
abandon/non
scolarisation
Facteurs socioéconomiques, familiaux,
démographiques,
sanitaires et géographiques:
Niveau de vie du ménage, Taille du ménage, Niveau
d'instruction du chef de ménage, région de résidence,
milieu de résidence, Taille du ménage ; lien de
parenté avec le chef de ménage
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Schéma 2 : Schéma
conceptuel issu de la revue de la littérature sur le
phénomène d'achèvement.
FACTEURS INDIVIDUELS : âge,
intelligence/quotient intellectuel/aptitudes naturelles
|
|
FACTEURS
SCOLAIRES : politiques éducatives,
facteurs pédagogiques (enseignants, curricula, manuels scolaires...),
infrastructures et équipements scolaires
|
|
Source : L'auteur.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
PARTIE II: RÉSULTATS EMPIRIQUES
|
|
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
CHAPITRE III: ANALYSES EXPLORATOIRES ET PROFIL
DES
ENFANTS SELON LEUR STATUT DANS
L'ACHÈVEMENT
Ce chapitre a pour but d'étudier les
caractéristiques de notre échantillon non seulement suivant les
facteurs explicatifs du phénomène d'achèvement
retrouvés dans la littérature ou formulés dans nos
hypothèses mais également suivant d'autres variables. Ces
nouvelles variables ont été introduites pour mieux
caractériser les enfants.
En plus des facteurs explicatifs retrouvés dans la
littérature, nous avons introduit dans l'ACM de nouvelles variables pour
davantage appréhender le profil des enfants acheveurs. Parmi ces
nouvelles variables, on retrouve la variable « padulte » nous
renseignant s'il y a dans le ménage une personne âgée (60
ans et plus).
III.1 Présentation de la source de
données
Pour répondre à la problématique de
cette étude, nous allons utiliser les données de la
troisième enquête camerounaise auprès des ménages
(ECAM 3) réalisée en 2007 par l'Institut National de la
Statistique du Cameroun. La section 03 « Education des membres du
ménage» du questionnaire individu est celle qui nous fournit les
variables de l'étude. Les éléments qui suivent visant
à éclairer la lanterne du lecteur sont tirés du rapport
principal de cette enquête publié en décembre 2008 et ayant
pour titre « Rapport principal d'ECAM 3 ». Bien vouloir s'y
référer pour davantage de précision et
d'éclaircissements.
III.1.1. Objectifs d'ECAM3
L'objectif principal de l'ECAM 3 est d'actualiser le profil
de pauvreté et les différents indicateurs des conditions de vie
des ménages établis en 2001 ainsi que d'évaluer l'impact
des principaux programmes et politiques mis en oeuvre dans le cadre de la lutte
contre la pauvreté. Les objectifs spécifiques se retrouvent en
annexe dans l'encadré C3.
III.1.2. Echantillonnage
ECAM 3 a couvert le territoire national du Cameroun. La
population cible concernait l'ensemble des ménages ordinaires
résidant sur le territoire national.
La base de sondage utilisée est celle des zones de
dénombrement obtenues à partir des travaux de cartographie du
troisième Recensement Général de la Population et de
l'Habitat réalisé en 2005.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Le plan de sondage appliqué est de type
aléatoire stratifié à deux degrés. Au premier
degré, on tire des zones de dénombrement(ZD) et au second
degré est tiré un échantillon de ménages dans
chacune des ZD sélectionnées. Au total 742 ZD ont
été sélectionnées pour 12609 ménages
à enquêter. Parmi ceux-ci 11 391 ont été
interviewés avec succès donnant ainsi un taux de couverture de
90,34%.
III.1.3. La population cible de notre
étude
La population cible que nous avons retenu pour cette
étude est celle des individus de 9 à 16 ans. Nous avons
effectué un filtre parmi ces individus pour ne retenir que ceux de cette
tranche d'âge ayant soit achevé leur cycle primaire, soit
été victimes d'un abandon ou tout simplement n'ayant jamais
été scolarisés. Nous avons donc exclu tous les individus
de cette tranche d'âge étant encore inscrits en cours du cycle
primaire dans une classe inférieure à celle du CM2.
Nous avons retenu les enfants de cette tranche d'âge
tout d'abord parce que la tranche d'âge normal pour se retrouver au CM2
est de 11 à 14 ans lorsque l'on tient compte des redoublements.
Toutefois le contexte éducatif camerounais est caractérisé
à la fois par une précocité en âge des effectifs
dans les cycles d'enseignement primaire et par des retards d'âge. Pour
illustrer ces propos nous allons utiliser la répartition des
élèves du CM2 par tranche d'âge au cours de l'année
scolaire 2008/2009.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun Tableau
7 : Répartition des enfants du CM2 selon la tranche d'âge
en 2008.
|
|
CM2
|
|
|
|
T
|
|
Moins de 5 ans
|
|
---
|
|
---
|
5 ans
|
|
---
|
|
4
|
6 ans
|
|
3
|
|
6
|
7 ans
|
|
50
|
|
115
|
8 ans
|
|
858
|
1
|
736
|
9 ans
|
6
|
825
|
13
|
521
|
10 ans
|
26
|
073
|
54
|
149
|
11 ans
|
44
|
427
|
97
|
210
|
12 ans
|
41
|
255
|
93
|
619
|
13 ans
|
29
|
692
|
67
|
126
|
14 ans
|
17
|
519
|
41
|
034
|
15 ans
|
8
|
549
|
20
|
733
|
16 ans
|
3
|
223
|
8
|
162
|
17 ans
|
|
848
|
2
|
374
|
18 ans et +
|
|
222
|
|
696
|
Total
|
179
|
544
|
400
|
486
|
|
Source : Annuaire MINEDUB 2008/2009
Le tableau 7 révèle une part non
négligeable des enfants de 9 ans se retrouvant au CM2 (13521). La
même observation est faîte pour les enfants de 16 ans. En nous
fixant comme seuil le nombre d'au moins 5000 élèves pour retenir
une tranche d'âge, nous sommes en droit de pouvoir étendre notre
population cible aux enfants de 9 à 16 ans. Sur la base de cette
population cible, notre échantillon renferme 4357 enfants.
III.2 Achèvement du cycle primaire par les
enfants
Les variables retenues dans le cadre de cette étude sont
les suivantes :
Le niveau de vie du ménage
C'est le statut dans la pauvreté du ménage.
Cette variable a été calculée dans l'optique
dépenses i.e. un panier minimum de biens a été
défini comme référence et tout ménage dont le
niveau de dépenses s'est avéré inférieur à
ce panier de biens a été classé « Pauvre » et
« Non pauvre » le cas échéant.
Le niveau d'instruction du chef de ménage
Il s'agit du plus haut niveau d'études acquis par le chef
de ménage
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
Le sexe du chef de ménage
Il s'agit du sexe de la personne qui détient
l'autorité dans le ménage.
Le milieu de résidence
C'est le milieu où vit le ménage.
La religion du chef de ménage
C'est la croyance à laquelle adhère le chef de
ménage.
La région de résidence
C'est la région de résidence où vit le
chef de ménage. Il convient de noter que le Cameroun dans sa subdivision
administrative renferme dix régions. Toutefois les villes de Douala et
Yaoundé ont un statut particulier bien que se trouvant dans les
régions du Littoral et du Centre respectivement. En effet ce sont
respectivement les capitales économique et politique du pays et
jouissent par conséquent d'un statut particulier compte tenu du brassage
d'hommes qu'elles suscitent. Voilà pourquoi ces deux villes sont
considérées dans le cadre des enquêtes d'envergure
nationale comme des régions à part entière.
La présence d'un enfant dans le ménage
Cette variable renseigne si le ménage comprend dans sa
composition un enfant de moins de six ans.
Le lien de parenté avec le chef de ménage
Il s'agit de la relation qui lit l'enfant au chef de
ménage.
La statut dans l'emploi de l'enfant
Bon nombre d'enfants sont victimes du travail des enfants car
exercent une activité bien que n'ayant pas encore l'âge
recommandé. Cette variable renseigne sur le statut d'activité de
l'enfant.
L'âge de l'enfant
Il s'agit de la tranche d'âge à laquelle
appartient l'enfant. Nous avons procédé à un regroupement
en classes selon que l'enfant soit précoce (9-10 ans), ait l'âge
normal (11-14 ans) ou alors soit victime d'un retard (15-16 ans).
La présence d'une personne âgée dans le
ménage
Cette variable renseigne si le ménage comprend dans sa
composition une personne de 60 ans ou plus.
Le sexe de l'enfant
Le statut matrimonial du chef de ménage
Il s'agit de la situation matrimoniale de la personne qui
détient l'autorité dans le ménage.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
Le statut dans l'handicap
Cette variable renseigne la condition physique de l'enfant,
notamment si celui-ci est victime d'un handicap ou pas.
Le statut dans l'achèvement
Cette variable nous renseigne sur la situation de l'enfant dans
l'achèvement.
Le tableau 8 suivant contient le dictionnaire des variables
utilisées pour l'analyse exploratoire.
Tableau 8 : Dictionnaire des variables
utilisées pour les analyses.
Variables
|
Libellé
|
Modalités
|
Variables nominales actives
|
SEXCM
|
Sexe du chef de ménage
|
masculin, feminin.
|
Sex_ind
|
Sexe de l'individu
|
masculin, feminin.
|
Milieu
|
Milieu de résidence du ménage
|
Urbain, rural.
|
Religion
|
Religion du chef de ménage
|
Catholique, Protestant, Musulman,Autre
|
Region
|
Région d'habitation du ménage
|
Douala, Yaoundé, Adamaoua,Centre, Est, Extrêmenord,
Littoral,Nord, Nord-ouest, Ouest,Sud,Sudouest.
|
Statut_CM
|
Statut matrimonial du chef de ménage
|
Celibataire, Marié monogame, Marié polygame, En
union libre, veuf/veuve, Divorcé/séparé
|
Niveau_vie
|
Niveau de vie du ménage
|
Pauvre, Non pauvre.
|
NIVINS_CM
|
Niveau d'instruction du chef de ménage
|
Non scolarisé, Primaire, secondaire 1er cycle, secondaire
2nd cycle, superieur.
|
taille_menage
|
Taille du ménage
|
Petite (1-5), moyenne (6-8), grande (9 et plus)
|
ACTIF
|
Statut dans l'emploi de l'enfant
|
Enfant travailleur, enfant non travailleur
|
Tranche_age
|
Tranche d'âge de l'individu
|
"9-10", "11-14", "15-16"
|
penfant
|
Présence ou non d'un enfant dans le ménage
|
oui, non
|
padulte
|
Présence ou non d'un adulte de 60 ans ou plus
|
oui, non
|
lien_parente
|
Lien de parenté de l'enfant avec le chef de
ménage
|
Fils/fille du chef de ménage, chef de ménage,
conjoint du chef de ménage, autre parent masculin ou féminin,
sans lien de parenté, domestique.
|
Statut_hand
|
Statut dans l'handicap
|
Enfant handicapé, Enfant non handicapé
|
Variable nominale illustrative
|
Statut_achev
|
Statut dans l'achèvement
|
Non scolarisé, A abandonné, A achevé
|
|
Source : L'auteur.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Il convient de noter que les variables taille_menage et
Tranche_age sont des variables à l'origine quantitatives dans la base de
données. Nous avons procédé ici à des recodages
pour les rendre qualitatives et donc conformes au type des variables
utilisées en actives dans une ACM.
Avant d'effectuer l'analyse factorielle, il convient souvent
d'étudier les liaisons éventuelles deux à deux pouvant
exister entre la variable d'intérêt et les variables
indépendantes. Nos variables étant qualitatives nous avons pour
ce faire effectué des tests du Khi-deux d'indépendance entre la
variable d'intérêt et les variables de profil i.e. entre le statut
dans l'achèvement et les variables socioéconomiques et
démographiques. Les résultats de ces tests sont mentionnés
dans le tableau ci-dessous.
Tableau 9 : Résultats des tests du
Khi-deux d'indépendance entre le statut dans l'achèvement et les
variables indépendantes.
Variables
|
Valeur de la statistique de test
|
ddl
|
Significativité
asymptotique(p-value)
|
SEXCM
|
16,545
|
2
|
0,000
|
Sex_ind
|
0,132
|
2
|
0,936
|
Milieu
|
86,138
|
2
|
0,000
|
Religion
|
377,595
|
6
|
0,000
|
Region
|
630,939
|
22
|
0,000
|
Statut_CM
|
81,757
|
10
|
0,000
|
Niveau_vie
|
185,214
|
2
|
0,000
|
NIVINS_CM
|
464,155
|
8
|
0,000
|
taille_menage
|
9,647
|
4
|
0,045
|
ACTIF
|
232,74
|
6
|
0,000
|
Tranche_age
|
449,612
|
4
|
0,000
|
penfant
|
16,526
|
2
|
0,000
|
padulte
|
3,031
|
2
|
0,22
|
lien_parente
|
179,69
|
5
|
0.000
|
Statut_hand
|
1,368
|
2
|
0,505
|
|
Source : Nos calculs à partir de SPSS.
Il ressort au seuil de significativité de 5%
l'indépendance entre le statut dans l'achèvement et le sexe de
l'individu d'une part, l'indépendance entre le statut dans
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
l'achèvement et la présence ou non d'un adulte dans
le ménage (pvaleur>0.05)10 d'autre part de même que
l'indépendance entre le statut dans l'achèvement et le statut
dans l'handicap.
III.2.1 L'achèvement suivant les facteurs
socio-économiques III.2.1.1. Achèvement suivant le milieu de
résidence
Tableau 10 : TAP selon le milieu de
résidence et selon le niveau de vie du ménage.
|
Milieu de résidence
|
Niveau de vie
|
|
Rural
|
Pauvres
|
Non pauvres
|
Statut dans l'achèvement
|
Non scolarisé
|
0,9%
|
3,7%
|
4,4%
|
1,0%
|
|
6,0%
|
11,4%
|
15,8%
|
5,3%
|
|
93,1%
|
84,9%
|
79,8%
|
93,7%
|
Total
|
100%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
|
Source : ECAM3, INS.
Le tableau 10 nous révèle que le taux
d'achèvement du primaire semble plus élevé en milieu
urbain qu'en milieu rural. Par ailleurs, les résultats du test de
comparaison de proportions 11(tableau A5 en annexe) nous permettent
de confirmer ce résultat avec une pvalue de 0.000 (<0,05). Ainsi le
TAP est plus élevé en milieu urbain en comparaison au milieu
rural. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que la majorité des
infrastructures scolaires se retrouvent en zone urbaine, de même que la
qualité des enseignements dispensés est meilleure en milieu
urbain qu'en milieu rural compte tenu notamment de la présence effective
des enseignants qualifiés et de la possession par un grand nombre
d'élèves du matériel scolaire. Le milieu rural fait
généralement l'objet d'observations contraires à ceux
sus-mentionnés en milieu urbain.
III.2.1.2. Achèvement suivant le niveau de vie du
ménage
Lorsqu'on s'intéresse à la situation de
l'achèvement selon le niveau de vie des ménages, il apparait
d'après le Tableau 10 que le taux d'achèvement semble
plus élevé chez les ménages non pauvres en comparaison aux
ménages pauvres. De même que précédemment, les
résultats du test de comparaison des proportions (Tableau A6 en annexe)
révèlent
10 L'hypothèse principale de ce test est H0 :
Indépendance entre la variable statut dans l'achèvement et la
variable X. où X représente une variable quelconque de la liste
des variables de profil.
11 Nous testons les hypothèses H0 : Pu-Pr=0
contre Pu-Pr=0>0 où Pu et Pr représentent les TAP en milieux
urbain et rural respectivement.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
qu'effectivement le TAP est plus élevé chez les
ménages non pauvres en comparaison des ménages pauvres. Ce
constat est facilement compréhensible compte tenu des dépenses
qu'implique la scolarisation en général et la scolarisation
primaire en particulier. En effet, malgré la suppression des frais
d'écolage dans le primaire depuis la rentrée 2001 au Cameroun,
certaines écoles exigent encore des parents d'élèves des
contributions au fonctionnement de l'association des parents
d'élèves (APE). En outre, il est encore du devoir des parents de
supporter les achats des manuels et fournitures scolaires de leurs enfants.
Tout ceci défavorise les parents pauvres qui n'ont pas souvent les
moyens d'envoyer leurs enfants à l'école, ce qui entraine
très souvent des abandons de la part des enfants provenant de tels
ménages.
III.2.1.3. Achèvement suivant la situation
d'activité de l'enfant
La plus grande part des enfants de l'échantillon sont
inactifs, ceci se justifie compte tenu de leur âge faible qui
apparaitrait précoce pour entrer en activité. Toutefois une part
assez importante d'entre eux (40,1%) est déjà en activité.
Les TAP sont plus élevés chez ceux en inactivité que chez
ceux en activité. Ceci s'explique par le fait que les enfants inactifs
peuvent entièrement se consacrer à leurs études, ils ne
dispersent pas leurs énergies dans des activités autres que
celles scolaires. A contrario, les enfants actifs sont dispersés et ne
peuvent donc pas consacrer une bonne attention à leurs études.
Parfois les gains d'argent peuvent attiser l'intérêt des enfants
pour le monde du travail qui par une comparaison des coûts
d'opportunité entre le fait de continuer ses études et d'entrer
en activité et en l'absence d'encadrement peuvent très vite opter
pour l'entrée en activité.
Tableau 11 : TAP selon la situation
d'activité des enfants.
Situation d'activité
|
Effectif absolu
|
Effectif relatif
|
TAP
|
actif
|
1747
|
40,1%
|
82,1%
|
inactif
|
2611
|
59,9%
|
95,3%
|
Total
|
4358
|
100,0%
|
90%
|
|
Source : ECAM3, INS.
III.2.2 L'achèvement suivant les facteurs
sociodémographiques
III.2.2.1. Achèvement suivant la tranche
d'âge
La majorité des enfants de notre échantillon se
retrouve dans la tranche d'âge « 11- 14 ans». Ceci
relève du fait que cette tranche d'âge représente la
tranche d'âge
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
universellement reconnu pour se trouver en classe de CM2. Le TAP
élevé dans cette tranche d'âge se comprend donc
aisément. Les enfants d'âge inférieur à l'âge
officiel reconnu ont bénéficié d'une scolarisation
précoce, ce qui explique leur effectif faible. Tandis que ceux
d'âge supérieur à cet âge ont accusé des
retards, ils sont d'autant plus vulnérables au découragement et
donc à l'abandon.
Tableau 12: TAP selon la tranche d'âge
des enfants.
Tranche d'âge
|
Effectif absolu
|
Poids dans l'échantillon
|
TAP
|
9-10
|
205
|
4,7%
|
64,4%
|
11-14
|
2197
|
50,4%
|
92,6%
|
15-16
|
1956
|
44,9%
|
69,6%
|
Total
|
4358
|
100,0%
|
90,0%
|
|
Source : ECAM3, INS.
III.2.2.2. Achèvement suivant la
région.
La plupart de ces enfants se trouvent dans les régions
de l'ouest (14,2%), du Nordouest (12,7%) et du Sud-ouest (11,5%). Les TAP sont
plus élevés au Sud (97,3%), à Douala (97,2%), à
Yaoundé (96,9%) et dans le centre en général (95,4%). Le
grand Nord par contre enregistre de faibles taux d'achèvement
(respectivement 59% à l'extrême-nord, 71,7% pour le Nord et 76,8%
pour l'Adamaoua). Ceci s'explique par la proportion faible des écoles
primaires dans ces zones et surtout par le manque d'enseignants (plusieurs
enseignants en effet refusent de regagner leurs postes lorsqu'ils sont
affectés dans ces régions et même quand ils y vont, ils n'y
sont pas réguliers. Les élèves passent ainsi une bonne
partie de l'année scolaire sinon toute l'année scolaire sans
enseignants, ce qui a pour répercussion des abandons scolaires). De plus
les taux de scolarisation dans ces régions sont les plus faibles du
pays.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun Tableau
13 : TAP par région.
Régions
|
Effectifs relatifs
(%)
|
TAP (%)
|
Douala
|
8,2
|
97,2
|
Yaoundé
|
8,8
|
96,9
|
Adamaoua
|
4,8
|
76,8
|
Centre
|
8,0
|
95,4
|
Est
|
5,7
|
88,8
|
Extrême-Nord
|
8,3
|
59,0
|
Littoral
|
5,8
|
91,2
|
Nord
|
4,3
|
71,7
|
Nord-Ouest
|
12,7
|
94,8
|
Ouest
|
14,2
|
93,9
|
Sud
|
7,6
|
97,3
|
Sud-ouest
|
11,5
|
95,8
|
Total
|
100
|
90
|
|
Source : ECAM3, INS.
III.2.2.3. Achèvement suivant le statut dans
l'handicap.
La majorité des enfants handicapés de notre
échantillon a achevé le cycle d'études primaires soit un
taux d'achèvement de 92,3% qui est relativement plus élevé
que le TAP chez les enfants non handicapés. Cette différence
trouverait une première explication dans les effectifs. En effet notre
échantillon renferme une faible part d'enfants handicapés soit
3,0% contre 97% d'enfants non handicapés. Le fort TAP retrouvé
chez les enfants handicapés semble indiquer l'influence non
significative de l'handicap d'un enfant dans l'achèvement du cycle
d'études primaires.
Tableau 14 : Tableau croisé entre la
variable statut dans l'achèvement et statut dans l'handicap
|
Statut dans l'handicap
|
Total
|
|
Enfant non handicapé
|
|
Non achevé
|
10
|
425
|
435
|
|
120
|
3803
|
3923
|
TAP
|
92,3%
|
89,9%
|
90%
|
|
Source : ECAM3, INS.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Tableau 15 : Tableau croisé de la variable
statut dans l'achèvement avec les autres variables
d'analyse.
|
Statut dans l'achèvement
|
Total (%)
|
|
A abandonné
|
A achevé
|
|
Masculin
|
2,4%
|
8,7%
|
89,0%
|
100
|
|
0,9%
|
6,7%
|
92,4%
|
100
|
lien_parente
|
Fils/fille du chef de ménage
|
2,2%
|
7,5%
|
90,3%
|
100
|
|
2,1%
|
6,4%
|
91,5%
|
100
|
|
2,3%
|
67,4%
|
30,2%
|
100
|
|
1,4%
|
7,1%
|
91,5%
|
100
|
|
1,1%
|
7,8%
|
91,1%
|
100
|
|
0,0%
|
25,0%
|
75,0%
|
100
|
NIVINS_CM
|
Non scolarisé
|
1,8%
|
10,2%
|
88,0%
|
100
|
|
0,6%
|
3,4%
|
95,9%
|
100
|
|
0,6%
|
3,4%
|
95,9%
|
100
|
|
0,2%
|
1,8%
|
97,9%
|
100
|
|
0,2%
|
0,8%
|
99,0%
|
100
|
Religion
|
Catholique
|
0,8%
|
4,2%
|
95,0%
|
100
|
|
1,3%
|
5,5%
|
93,3%
|
100
|
|
5,9%
|
24,0%
|
70,1%
|
100
|
|
3,8%
|
10,2%
|
86,0%
|
100
|
Statut_CM
|
Célibataire
|
0,8%
|
4,4%
|
94,8%
|
100
|
|
1,8%
|
7,1%
|
91,1%
|
100
|
|
4,8%
|
14,4%
|
80,8%
|
100
|
|
0,8%
|
9,2%
|
90,0%
|
100
|
|
1,2%
|
7,7%
|
91,1%
|
100
|
|
0,8%
|
6,7%
|
92,4%
|
100
|
|
Source : ECAM3, INS.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Il ressort de ce tableau que le taux d'achèvement ne
dépendrait pas du sexe de l'enfant (90% pour les filles comme pour les
garçons). Ce taux serait faible chez les enfants vivant dans des
familles polygames, de même que dans des familles musulmanes. Cette
faiblesse du taux d'achèvement dans les familles musulmanes
résulte davantage de la région que de la religion. En effet la
région du Grand Nord Cameroun est à prédominance musulmane
et c'est cette même région qui enregistre les plus faibles taux
d'achèvement. Le taux d'achèvement serait également
relativement plus faible chez les enfants vivant dans des ménages
où le chef de ménage n'a pas été
scolarisé.
Les analyses préliminaires (uni et bivariée)
nous ont permis de décrire les variables et d'identifier les liaisons
qui existent entre certains facteurs socio démographiques et le statut
d'achèvement du primaire pris deux à deux. Ces analyses ne nous
permettent pas d'approfondir la caractérisation des enfants qui
achèvent le primaire, elles ne nous permettent pas d'appréhender
l'influence simultanée de plus de deux facteurs sur le statut
d'achèvement du primaire. Pour pallier à cette limite nous aurons
recours à une méthode d'analyse multidimensionnelle (ACM)
III.3 Profils des enfants ayant achevé et n'ayant
pas achevé les études primaires
L'ACM nous permettra, par le biais de représentations
graphiques, de synthétiser les associations entre individus et entre
variables dans des espaces de faibles dimensions. Le paramétrage de la
méthode consiste à placer en variable nominale illustrative la
variable d'intérêt (statut d'achèvement du primaire) et en
nominales actives toutes les autres variables socio démographiques de
caractérisation.
III.3.1 Présentation de l'ACM
L'ACM s'inscrit dans le registre des méthodes
d'analyse factorielle. Ces méthodes ont pour principal objectif
d'établir de représentations synthétiques de vastes
tableaux de données, généralement sous forme de
représentations graphiques. Elles consistent à rechercher des
sous-espaces de faibles dimensions qui ajustent au mieux le nuage de points des
individus et le nuage de points des variables L'ACM nous permettra ainsi
d'étudier les associations qui existent entre non seulement les
variables indépendantes et la variable dépendante, mais aussi
entre les variables indépendantes, et de ce fait, elle permet de
décrire la structure latente entre toutes les variables (qualitatives).
Elle repose sur la notion de profil et d'inertie entre les modalités des
variables étudiées. Nous caractériserons d'abord les
deux
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
premiers principaux axes factoriels, car ils
expliquent le plus souvent un bon pourcentage de
l'inertie. D'autres axes
peuvent également être analysés en fonction de
l'information dégagée.
III.3.2 Interprétation des résultats de
l'ACM
Interpréter les résultats d'une ACM
présuppose le choix du nombre d'axes permettant d'appréhender au
mieux les profils généraux. Plusieurs critères sont
mentionnés dans la littérature pour cette opération. Le
plus connue est celui « du critère du coude » appliqué
à l'histogramme des valeurs propres. Il recommande de retenir
l'interprétation des axes factoriels pour lesquels il existe un saut
significatif entre les valeurs des valeurs propres associées. Ce
critère appliqué à notre histogramme des valeurs propres
nous permet de retenir les trois premiers axes factoriels pour
l'interprétation de nos résultats, à savoir les plans
formés par les premier et deuxième axes, puis les premier et
troisième axes respectivement. En effet les deux premiers axes
factoriels représentent 13,70 % de l'inertie totale du nuage de points
(dont 7,32 % pour le premier axe) tandis que le deuxième plan factoriel
explique 11,74% de l'inertie totale du nuage de points.
III.3.2.1 Le premier axe factoriel
Les variables qui contribuent fortement à la
construction de cet axe sont :le niveau d'instruction du chef de
ménage(20,3% ), la région de résidence du ménage
(16,9%), le statut matrimonial du chef de ménage (12,3%,), le niveau de
vie du ménage (11,5%,), la religion (10,2%), la situation
d'activité de l'individu (9,7% ) et le milieu de résidence du
ménage (8,7%).
Sur cet axe, il y a opposition entre deux groupes d'enfants.
Le premier groupe est celui des enfants en activité
vivant dans des ménages pauvres, résidant en milieu rural dans
les régions de l'Adamaoua, de l'Extrême-nord et du nord dont le
chef de ménage a un niveau d'instruction primaire au plus pour un statut
matrimonial veuf ou marié polygame et de religion musulmane ou autre non
chrétien. Le second groupe est celui des enfants en inactivité
vivant dans des ménages non pauvres, résidant en milieu urbain
dans les régions du sud ou dans les villes de Douala et Yaoundé,
de religion chrétienne dont le chef de ménage est
célibataire, en union libre ou marié monogame et de niveau
d'instruction supérieur au primaire.
Schéma 3 : Oppositions sur le
premier axe factoriel.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Enfant en activité, ménage pauvres, milieu rural,
niveau d'instruction primaire au plus du chef de ménage, etc.
CONTRE
Enfant inactif, ménages non pauvres, milieu urbain,
niveau d'instruction supérieur à primaire, religion
chrétienne, etc.
Source : L'auteur.
Les modalités de notre variable illustrative sont
très bien représentées sur cet axe avec des valeurs tests
largement supérieures à 2 en valeurs absolues (respectivement
24,7 ; 21,1 et 12,2 pour « a achevé », « a
abandonné », « non scolarisé »).
Dans l'ensemble les enfants ayant abandonné ou n'ayant
pas été scolarisés présentent les mêmes
caractéristiques sur cet axe : ils résident pour la plupart dans
les ménages pauvres, en milieu rural des régions de l'Adamaoua,
du Nord et de l'Extrême-nord ; le chef de ces ménages n'a
généralement pas été scolarisé, est de
religion musulmane et est marié dans le statut polygame ; la taille du
ménage y est le plus souvent grande et l'enfant est actif.
Les enfants ayant achevé leur cycle d'études
primaires résident quant à eux en milieu urbain des villes de
Yaoundé ou Douala et de la région du Sud-ouest. Les
ménages où ils vivent sont classés non pauvres et sont de
petite taille, le chef de ménage est généralement
célibataire de niveau d'instruction secondaire 1er cycle ou
secondaire 2nd cycle et de religion chrétienne. Ces enfants
sont pour la plupart inactifs.
III.3.2.2 Le deuxième axe
factoriel
Les variables qui contribuent fortement à la
construction du deuxième axe sont : le statut matrimonial du chef de
ménage (19 ,3%), le sexe du chef de ménage (26,2%), la taille du
ménage (17,8%), la présence ou non d'un enfant de moins de six
ans dans le ménage (12,3%) et le lien de parenté de l'enfant avec
le chef de ménage (7,8%.).
Sur cet axe, il y a opposition entre :
|
le groupe des enfants vivant dans des ménages de
petite taille dirigés par des femmes, célibataires ou veuves et
représentant des parents du chef ou de son conjoint autre que le fils ou
la fille. De plus dans ces ménages on y trouve des enfants
âgés de moins de six ans ;
|
|
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
et le groupe des enfants vivant dans des ménages de
grande taille dirigés par des hommes, maries monogames et
représentant les fils ou les filles du chef de ménage ou de son
conjoint. Ces ménages sont en outre caractérisés par
l'absence des enfants âgés de moins de six ans ;
Schéma 4 : Oppositions sur le
deuxième axe factoriel.
Ménages de petite taille, de sexe du chef de
ménage féminin, présence des enfants âgés de
moins de six ans,
autre parent du CM, etc.
CONTRE
Ménages de grande taille, de sexe du chef de
ménage masculin, absence des enfants âgés de moins de six
ans, fils/fille du CM, etc.
Source : L'auteur.
Les modalités de notre variable illustrative bien
représentés sur cet axe sont « non scolarisé »
et « a achevé » avec des valeurs tests respectives de 3,6 et
2,3 en valeurs absolues. Les enfants ayant achevé leur cycle
d'études primaires
Les enfants non scolarisés vivent dans des
ménages de taille moyenne ou grande dirigés par des hommes
mariés au statut monogame. Ces enfants entretiennent des relations
familiales de fils ou fille et autre parent avec le chef de ménage, on
n'y trouve en général pas des enfants de moins de six ans.
Les enfants ayant achevé vivent dans des
ménages de petite taille, entretiennent des relations d'autre parent
avec le chef de ménage. Dans ces ménages on y retrouve des
enfants de moins six ans et ce sont des femmes célibataires,
divorcées ou séparées qui sont à la tête du
ménage.
III.3.2.3 Le troisième axe
factoriel
Les variables qui contribuent le plus à la formation
de cet axe sont la région (22%), le milieu de résidence (14,9%),
la religion (14%), le statut matrimonial du chef de ménage (11%), le
niveau d'instruction du chef de ménage (9,1%), la situation
d'activité de l'enfant (8,5%) et le niveau de vie (7,5%).
Les groupes en opposition sur cet axe sont :
Le groupe des enfants inactifs vivant en milieu urbain dans les
villes de Douala,
Yaoundé ou la région de l'Adamaoua, dont le
chef de ménage n'ayant pas été scolarisé
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
est marié polygame, veuf ou divorcé. Les
ménages qui abritent ces enfants sont des ménages non pauvres, de
religion musulmane.
Le groupe des enfants actifs vivant en milieu rural du
Centre, de l'Extrême-nord et du Sud dont le chef de ménage est de
religion protestante, marié monogame ou en union libre. Ces
ménages ont un niveau de vie classé pauvre et le chef de
ménage y est généralement d'un niveau d'instruction
primaire ou secondaire.
Schéma 5 : Oppositions sur le
troisième axe factoriel.
Enfant inactif, milieu urbain, non pauvre, musulman, CM non
scolarisé marié polygame, veuf ou divorcé, etc.
CONTRE
Enfant actif, milieu rural, pauvre, CM de niveau d'instruction
secondaire au plus, protestant, union libre, Centre , Sud et Extrêmenord
etc.
Source : L'auteur.
Ce troisième axe apporte quasiment les mêmes
informations que le premier axe en ce qui concerne le profil des enfants non
scolarisés ou ayant abandonné et celui des enfants ayant
achevé.
Le graphique suivant ainsi que les contributions,
coordonnées, cosinus carrés et valeurs tests en annexe (Tableaux
A7, A8 et A9) permettent d'étayer nos analyses.
Graphique 5 : Représentation du
nuage des variables actives et illustratives sur le plan factoriel formé
par les axes 1 et 2.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Source : Sortie SPAD d'après les données
d'ECAM 3.
Ce graphique ainsi que le graphique B1
(en annexe) ressortent deux pôles qui correspondent aux
profils recherchés.
NB : Les modalités illustratives
sont en bleu sur le graphique. Profil 1 : Les enfants ayant
achevé leurs études primaires
Le premier pôle (pôle 1) correspond aux enfants
ayant achevé leurs études primaires. Ces enfants
présentent pour la plupart les caractéristiques suivantes :
Ils vivent en milieu urbain des villes de Yaoundé, Douala
et des régions du centre, du Littoral, du Sud et du Sud-ouest ;
Le chef de ménage de sexe féminin et de niveau
d'instruction secondaire 1er cycle minimum est de religion
chrétienne et est soit célibataire, soit marié au statut
monogame ;
Ils sont inactifs, célibataires et entretiennent des
relations d'ordre familial avec le chef de ménage (fils, fille ou autre
parent) ;
Le ménage a un niveau de vie classé non pauvre,
est de petite ou moyenne taille et renferme dans sa composition des enfants de
moins de six ans.
Profil 2 : Les enfants non scolarisés ou
ayant abandonné leurs études primaires
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Ces enfants correspondent au deuxième pôle sur
notre graphique et présentent pour la plupart les
caractéristiques suivantes :
Ils vivent en milieu rural des régions de l'Adamaoua, de
l'Extrême-nord et du Nord ; Les chefs des ménages où ils
vivent sont généralement polygames, de religion musulmane, n'ont
pas été scolarisés ou ont un niveau d'instruction primaire
tout au plus ;
Ils sont déjà en activité
Ils vivent dans des ménages pauvres et de grande taille
où on n'y trouve pas de personnes âgées ;
Ce chapitre nous a permis de dégager les
caractéristiques des enfants qui achèvent ainsi que celles des
enfants qui n'achèvent, ceci de façon descriptive. Nous allons
dans le prochain chapitre effectuer une analyse inférentielle afin de
déterminer si oui les caractéristiques qui se sont
dégagées dans l'analyse descriptive se révèlent
être les mêmes dans l'analyse inférentielle. Nous y
dégagerons également une hiérarchisation de l'ordre des
effets des différentes variables.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
CHAPITRE IV: ANALYSE EXPLICATIVE DE
L'ACHÈVEMENT DU CYCLE D'ENSEIGNEMENT
PRIMAIRE
Dans ce chapitre, il est question d'identifier les facteurs
qui influencent significativement l'achèvement du cycle d'études
primaires pour les enfants de 9 à 16 ans. Pour ce faire, nous allons
construire deux modèles de régression logistique. Le premier
modèle qui est un modèle de régression logistique simple a
pour variable dépendante une variable dichotomique «
achèvement 1» avec les modalités `a achevé' et `non
achevé'. Le deuxième modèle plus précis que le
premier a pour variable dépendante une variable à trois
modalités `a achevé', `a abandonné', `non
scolarisé', variable que nous avons appelé « achevement2
». L'intérêt de ce dernier modèle est
d'apprécier davantage le non achèvement selon la véritable
cause. Nos analyses seront faites au seuil de significativité de 5 %. Le
logiciel avec lequel nous travaillons est STATA en sa version 11.
IV.1 Présentation des variables
IV.1.1 Les variables dépendantes
Nos variables dépendantes pour les deux modèles
explicatifs sont tour à tour :
Pour le modèle logit simple visant à expliquer
l'achèvement une variable dichotomique discrète à deux
modalités que nous appellerons « achevement1 ». Cette variable
prend la valeur 0 si l'individu n'a pas achevé sa scolarisation du
primaire et
1 si ce dernier a achevé ;
Pour le modèle logit multinomial visant à
expliquer outre l'achèvement mais aussi le
non scolarisation, une
variable discrète à trois modalités que nous appellerons
«
achevement2 ». Cette variable prend la valeur 1 si l'individu
n'a jamais été scolarisé,
2 s'il a été victime d'un abandon et 3 s'il a
achevé son cycle d'enseignement primaire.
Ces variables ont été construites à
partir des variables initiales du questionnaire « niveau d'instruction de
l'individu », « dernière classe fréquentée avec
succès » et « fréquentation actuelle d'un
établissement ».
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun IV.1.2
Les variables indépendantes
Nous avons procédé au regroupement des
variables selon les caractéristiques énoncées dans la
revue de la littérature. Les modalités de ces variables sont les
mêmes que dans le tableau récapitulatif du dictionnaire des
variables de l'ACM.
IV.1.2.1 Les caractéristiques
familiales
Le niveau de vie du ménage
Le niveau d'instruction du chef de ménage
Le sexe du chef de ménage Le milieu de
résidence
La religion du chef de ménage
La région de résidence
La présence d'un enfant dans le ménage
IV.1.2.2 Les caractéristiques individuelles
Le lien de parenté avec le chef de ménage La
situation dans l'activité de l'enfant
Le statut dans l'handicap
IV.2 Présentation du modèle de
régression logistique
Notre variable dépendante est l'achèvement du
cycle primaire. Elle est définie comme suit:
Y = f1 si renfant a acheve 0 sinon Cette variable
étant dichotomique, nous allons utiliser un modèle de
régression logistique.
Soit X = (xi, x2, ... . , xp) le vecteur des
variables indépendantes ou explicatives. Les
variables quantitatives sont utilisées en
l'état, les variables qualitatives sont dichotomisées. La
régression logistique permet de déterminer parmi les variables
explicatives, celles qui influencent significativement l'utilisation de la
contraception moderne. Elle vise la production d'un modèle permettant de
prédire les valeurs prises par une variable catégorielle
binaire12, à partir d'une série de variables
explicatives.
12 Ici il s'agit de la variable achèvement du cycle
primaire
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Le modèle logistique admet pour variable
expliquée, non pas un codage quantitatif associé à la
réalisation d'un évènement, mais la probabilité
d'apparition de cet évènement, conditionnellement aux variables
exogènes.
Soit le modèle dichotomique suivant :
P1 = Prob(Y1 = 1|X1) = F(X1f3) ? i = 1,...., N où F(. )
qui est la fonction de
répartition des erreurs correspond à la fonction
de répartition de la loi logistique13 et â le vecteur
des paramètres à estimer.
~
Ainsi P1 = 1123456 i = 1,2,... .., N.
Dans le modèle de régression logistique, on pose
que les erreurs ont une distribution
logistique d'espérance E(e') = 0 et de variance Var(e') =
nEi
G .
La méthode d'estimation utilisée pour le calcul
des probabilités est celle du maximum de vraisemblance.
Après l'estimation du modèle, un certain nombre
de tests sont effectués pour examiner sa
qualité. il s'agit notamment du
test de khi-deux pour la significativité globale du modèle, du
LR-test et du test de Hosmer et Lemeshow pour la qualité de
l'ajustement, de la courbe ROC pour l'évaluation du pouvoir discriminant
du modèle etc.
Les interprétations des résultats du
modèle sont basées sur les signes des coefficients des variables
significatives et les rapports de côtes ou « odds ratio ». Une
variable dont le coefficient a un signe positif, influence positivement
l'achèvement, autrement dit la probabilité d'achever le cycle
primaire croit avec cette variable. A l'inverse lorsque le signe est
négatif, la probabilité d'achever le cycle primaire
décroit avec cette variable. Un odds ratio traduit les rapports de
chances de l'achèvement. Un rapport de côte supérieur
à 1 signifie que l'événement au numérateur a plus
de chance de se produire que l'évènement contraire sinon on dira
que l'événement a moins de chance de se produire. On les
interprète uniquement pour les variables significatives.
13 La loi logistique a une espérance nulle et
une variance de 1T2/
3
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
IV.3 Résultats du modèle de
régression logistique simple
IV.3.1 Qualité du modèle
La qualité du modèle estimé
s'évalue à travers la significativité globale du
modèle, son ajustement, son pouvoir prédictif et son pouvoir
discriminant. Pour ce faire, des tests sont effectués pour chacun de ces
critères.
IV.3.1.1. Significativité globale du
modèle
Le test du Khi-deux est utilisé pour mesurer la
significativité globale. L'hypothèse nulle de ce test est H0:
tous les coefficients des variables explicatives sont nuls contre
l'hypothèse alternativeH1: Il existe au moins une variable dont le
coefficient est différent de zéro. On rejette H0 si la p-value
est inférieur au seuil de significativité (ici 5%).
On constate d'après le tableau 15 ci-dessous que le
modèle est globalement significatif (p-value = 0,000 inférieure
à 5 %). Ainsi il existe au moins une des variables indépendantes
qui influence significativement l'achèvement du cycle primaire par les
enfants.
Tableau 16 : Récapitulatif du
modèle de régression logistique simple.
Nombre d'observations
|
4357
|
Statistique du Chi2 ddl
|
932,77
27
|
Pvalue
|
0,0000
|
Log likelihood
|
-913,4478
|
Pseudo R2
|
0,3282
|
|
Concernant la significativité individuelle des
coefficients, les résultats du test de Wald au seuil de 5% indiquent que
les coefficients des modalités suivantes : « autre » de
religion, « Yaoundé », « Adamaoua », « Centre
», « Est », « Littoral » et « Sud » de
région, « Fils/fille du chef de ménage », « autre
parent », « sans lien de parenté » de la variable lien de
parenté ne sont pas significatifs. (Voir tableau
18)
IV.3.1.2. Ajustement global du
modèle
Pour mesurer le niveau d'ajustement global du modèle,
nous utilisons le test de Hosmer et Lemeshow. Ce test permet de comparer les
valeurs prédites et les valeurs observées des modalités de
la variable d'intérêt, après regroupement des individus en
classe. Pour le cas d'espèce nous avons procédé à
un regroupement en 10 classes. On utilise ensuite la distance de khi deux pour
évaluer l'écart entre les fréquences observées et
prédites. Lorsque cette
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
distance est relativement petite, on considère que le
modèle est bien calibré. Les hypothèses associées
à ce test sont :
Ho : Le modèle s'ajuste bien aux données.
H1 : Le modèle ne s'ajuste pas bien aux
données.
Au regard du tableau 16 ci-dessous, nous pouvons conclure qu'au
seuil de significativité de 5% le modèle s'ajuste bien aux
données (P-value=0,2494>5%).
Tableau 17 : Résultats du test de Hosmer
et Lemeshow d'ajustement du modèle logistique simple.
Logistic model for achevement1. goodness-of-fit test
(Table collapsed on quantiles of estimated
probabilities)
Group
|
Prob
|
Obs_1
|
Ex p_1
|
Obs_0
|
Ex p_0
|
Total
|
1
|
0.6887
|
202
|
204.7
|
234
|
231.3
|
436
|
2
|
0.8650
|
347
|
348.5
|
90
|
88.5
|
437
|
3
|
0.9238
|
396
|
391.1
|
40
|
44.9
|
436
|
4
|
0.9512
|
412
|
407.5
|
22
|
26.5
|
434
|
5
|
0.9690
|
414
|
419.0
|
22
|
17.0
|
436
|
6
|
0.9803
|
428
|
425.2
|
8
|
10.8
|
436
|
7
|
0.9868
|
434
|
433.9
|
7
|
7.1
|
441
|
8
|
0.9917
|
427
|
425.5
|
3
|
4.5
|
430
|
9
|
0.9950
|
432
|
434.2
|
5
|
2.8
|
437
|
10
|
0.9993
|
430
|
432.5
|
4
|
1.5
|
434
|
|
number of observations = 4357
number of groups = 10
Hosmer-Lemeshow chi2(8) = 10.23
Prob > chi2 = 0.2494
Tableau 18 : Autres résultats
d'adéquation du modèle aux données. Measures of
Fit for logit of achevement1
Log-Lik Intercept Only:
|
-1414.848
|
Log-Lik Full Model:
|
-948.463
|
D(4327):
|
1896.927
|
LR(29):
|
932.769
|
|
|
Prob > LR:
|
0.000
|
McFadden's R2:
|
0.330
|
McFadden's Adj R2:
|
0.308
|
Maximum Likelihood R2:
|
0.193
|
Cragg & uhler's R2:
|
0.193
|
McKelvey and Zavoina's R2:
|
0.471
|
Efron's R2:
|
0.308
|
Variance of y*:
|
6.224
|
Variance of error:
|
3.290
|
Count R2:
|
0.919
|
Adj Count R2:
|
0.191
|
AIC:
|
0.449
|
AIC*n:
|
1956.927
|
BIC:
|
-34361.339
|
BIC':
|
-689.762
|
|
IV.3.1.3. Pouvoir prédictif du
modèle
Le pouvoir prédictif du modèle mesure sa
capacité à bien estimer la variable dépendante. Pour cela
on compare les valeurs prédites et les valeurs observées afin de
ressortir la sensibilité (probabilité pour un enfant d'être
classé parmi les enfants ayant achevé sachant qu'il a
effectivement achevé) et la spécificité
(probabilité pour un enfant d'être classé parmi les enfants
n'ayant pas achevé sachant qu'il n'a effectivement pas achevé).
Le tableau ci - dessous récapitule les résultats obtenus sur la
force de prédiction de notre modèle. Il en ressort une
sensibilité de 98,14% pour une spécificité de 35,86%, soit
un taux de bonne
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
prédiction global de 91,9%. Le
modèle a donc un fort pouvoir prédictif, et semble mieux
prévoir le statut des enfants ayant achevé que ceux n'ayant pas
achevé. Ainsi, la probabilité pour un enfant ayant achevé
d'être classé comme tel est de 98,1% tandis que celle d'être
classé parmi les enfants n'ayant pas achevé sachant que c'est
effectivement le cas est de 35,9%.
Tableau 19 : Récapitulatif de la force
de prédiction du modèle.
|
|
|
|
|
|
Non achevé
|
Taux de bonne prédiction
|
Valeurs observées
|
Achevement 1
|
A achevé
|
3849
|
279
|
98,14%
|
|
73
|
156
|
35,86%
|
|
Taux de bonne prédiction global du modèle
|
91,92%
|
|
IV.3.1.4. Pouvoir discriminant du
modèle
La courbe ROC est généralement utilisée
comme indicateur de la capacité du modèle à discriminer.
La courbe ROC représente la sensibilité en fonction de la
spécificité. La surface sous cette courbe nous permet
d'évaluer la précision du modèle pour discriminer les
outcomes positifs y = 1 des outcomes négatifs y = 0.
Au regard de l'aire de la courbe ROC14 (0,8794), nous pouvons
conclure que le pouvoir discriminant du modèle est excellent.
Graphique 6 : Représentation de la
sensibilité en fonction de la spécificité (courbe ROC).
14 Les critères d'interprétation de la
courbe ROC se retrouvent en annexe en encadré C1
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
OCD 025 CBD ars 1.00
0.00 0.25 0.50 0.75 1.00
1 - Specificity
Area under ROC curve = 0.8794
Source : Sortie STATA à partir des données d'ECAM
3.
IV.3.2 Interprétation des
résultats
Parmi les variables explicatives retenues pour le
modèle, sept sont significatives. Il s'agit du niveau d'instruction du
chef de ménage (NIVINSCM), de la région (region), du niveau de
vie du ménage (NIVIE), de la situation d'activité de l'enfant
(actif), du sexe du chef de ménage (SEXCM), de la religion (Religion) et
de la présence ou non d'un enfant (penfant)
Dans l'ensemble, toutes les variables ont un coefficient
positif (à l'exception de penfant, de religion et de Milieu). Ce qui
traduit le fait que la probabilité pour un enfant d'achever le cycle
d'études primaires croit avec ces variables. Les interprétations
qui vont suivre se font à partir du tableau 18 (page 63). Ces
interprétations se basent sur les rapports de côte et les effets
marginaux.
IV.3.2.1 Influence des caractéristiques
socio-économiques, démographiques, culturelles et
familiales
· La religion
L'influence de la religion sur l'achèvement est
significativement non nulle. En effet un enfant vivant dans un ménage de
religion catholique a 3,3 fois plus de chance d'achever qu'un enfant vivant
dans un ménage de religion musulmane. Ce qui montre la
sensibilité de l'achèvement chez les musulmans.
Lorsqu'on s'intéresse aux effets marginaux de cette
variable, il apparait que la religion influence à la baisse dans le cas
d'un chef de ménage protestant ou musulman la probabilité que
l'enfant achève comparativement à un enfant dont le chef de
ménage est de religion catholique qui est la modalité de
référence.
· Le niveau d'instructi on du chef de
menage
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Le niveau d'instruction du chef de ménage influence
significativement et de façon positive l'achèvement. Un enfant
vivant dans un ménage où le chef de ménage a un niveau
d'instruction primaire a 1,5 fois plus de chance d'achever qu'un enfant vivant
dans un ménage où le chef de ménage n'a pas
été scolarisé. Tandis que les enfants vivant dans un
ménage où le chef de ménage a un niveau d'instruction
secondaire 1er cycle, secondaire 2nd cycle ou
supérieur ont respectivement 4,3, 6,7 et 10,7 fois plus de chance
d'achever qu'un enfant vivant dans un ménage où le chef de
ménage n'a pas été scolarisé. Cela témoigne
du fait qu'un parent qui a fréquenté sait reconnaitre
l'importance de l'école et par conséquent peut être une
aide pour l'enfant à la maison et l'encourager dans ce sens.
Le niveau d'instruction influence à la hausse la
probabilité pour un enfant d'achever lorsqu'il s'agit des niveaux
d'instruction primaire, secondaire 1er cycle, secondaire
2nd cycle et supérieur comparativement au niveau
d'instruction non scolarisé pris comme référence. Cela
signifie que la probabilité, pour un enfant dont le chef de
ménage a un niveau d'instruction primaire, secondaire 1er
cycle, secondaire 2nd cycle ou supérieur, d'achever augmente
comparativement à celui dont le chef de ménage est non
scolarisé. Ces hausses s'établissent respectivement à
0.0141701, 0.0392839, 0.0436153 et 0.0447677.
· La region
De même que les variables précédentes, la
région influence positivement l'achèvement. En effet les enfants
vivant dans les régions du Nord-ouest, de l'Ouest et du Sud-ouest ont
respectivement 2,6, 2,1 et 2,2 fois plus de chance d'achever que les enfants
vivant à Douala. Par ailleurs les enfants vivant dans les régions
de l'Extrême-nord et du Nord ont moins de chance d'achever que les
enfants vivant à Douala. Ceci résulte déjà de
l'inégale répartition des écoles primaires ainsi que du
personnel enseignant sur l'ensemble du territoire national. Mais une autre
explication relève de la rigueur observée dans enseignements
anglophones par rapport au sous-système francophone.
La région de résidence influence à la
hausse la probabilité d'achever en ce qui concerne les régions de
l'Ouest, du Nord-ouest et du Sud-ouest comparativement à la ville de
Douala. A contrario, elle influence à la baisse la probabilité
d'achever en ce qui concerne les régions du Nord et de
l'Extrême-nord.
· Le niveau de vie du menage
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
L'achèvement du cycle d'enseignement primaire par un
enfant camerounais est positivement influencé par le niveau de vie du
ménage dans lequel il vit. En effet un enfant vivant dans un
ménage non pauvre a près de 2 fois (1,7) plus de chance d'achever
qu'un enfant vivant dans un ménage pauvre.
Le niveau de vie du ménage influence à la
hausse la probabilité d'achever dans le cas des ménages non
pauvres comparativement aux ménages pauvres. Cette hausse
s'établit à 0,0119478.
· Le milieu de résidence du
ménage
Un enfant vivant en milieu urbain a 1,4 fois plus de chance
d'achever qu'un enfant vivant en milieu rural. Ce résultat relève
à la fois du manque d'infrastructures scolaires de même que de
personnel enseignant en milieu rural par rapport au milieu urbain mais aussi
des conditions d'existence précaires observées en milieu
rural.
Le milieu rural influence à la baisse la
probabilité d'achever comparativement au milieu urbain. Cette baisse
s'établit à -,0128344.
· Le sexe du chef de menage
Les enfants vivant dans des ménages dirigés par
des femmes ont 1,4 fois plus de chance d'achever que les enfants vivant dans
des ménages dirigés par des hommes.
Le sexe du chef de ménage influence à la hausse la
probabilité d'achever dans le cas d'un chef de ménage femme
comparativement à un ménage dirigé par un homme
· La présence d'un enfant dans le
ménage
La présence d'un enfant de moins de six ans dans le
ménage affecte significativement l'achèvement. En effet les
enfants vivant dans des ménages ne comprenant pas des enfants de moins
de six ans ont 1,3 fois plus de chance d'achever que ceux vivant dans des
ménages comprenant en son sein un enfant de moins de six ans. Ceci
s'explique par le fait que la présence d'un enfant de moins de six ans
dans le ménage peut perturber la bonne marche des études d'un
enfant. En effet, les enfants de moins de six ans nécessitent une prise
en main ou un suivi et très souvent les ainés bien que enfants
eux-mêmes y sont associés, ce qui peut troubler le bon
déroulement de leurs études.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun IV.3.2.2
Influence des caractéristiques individuelles
· La situation d'activité de
l'enfant
L'achèvement varie suivant la situation
d'activité de l'enfant. Les enfants non travailleurs ont près de
3 fois (2,92) plus de chance d'achever que les enfants travailleurs. En effet
l'entrée en activité réduit considérablement le
temps consacré aux études par l'enfant et peut par
conséquent entrainer de mauvais résultats scolaires pouvant par
la suite entrainer un abandon scolaire.
La situation d'activité de l'enfant influence à la
hausse la probabilité d'achever dans le cas d'un enfant inactif
comparativement à un enfant actif. Cette hausse s'établit
à ,0441993.
· Le statut dans l'handicap de l'enfant
Les enfants qui ne sont pas victimes d'un handicap ont 2.2
fois plus de chance d'achever que les enfants victimes d'un handicap. En effet,
l'handicap physique d'un enfant peut affecter ses performances scolaires. Un
handicap des yeux par exemple joue sur la capacité de lecture de
l'enfant et peut donc l'empêcher de bien assimiler ses cours.
Tableau 20 : Synthèse des
résultats, variables significatives du modèle de
régression logistique simple.
Variables
|
Coefficients
|
P_value
|
Odd Ratio
|
Effets marginaux
|
Sig.
|
Religion (mr: Catholique)
|
|
|
|
|
|
Protestant Musulman
Autre
|
-,4039522 -1,187245 -,1774176
|
0,015 0,000 0,504
|
0,6628681 0,307895 0,851339
|
-,0153925
-,0645553 -,0068891
|
* * -
|
Niveau d'instruction du chef de ménage (mr:
Non scolarisé)
|
|
|
|
|
|
Primaire Secondaire 1er cycle Secondaire 2nd cycle
|
,4212977 1,476497 1,913037
|
0,004 0,000 0,000
|
1,523938 4,377583 6,773631
|
,0141701 ,0392839 ,0436153
|
* * *
|
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Supérieur
|
2,368601
|
0,000
|
10,68244
|
,0447677
|
*
|
Région (mr: Douala)
|
|
|
|
|
|
Yaounde
|
-,1479492
|
0,744
|
,8624749
|
-,005648
|
-
|
Adamaoua
|
-,3909427
|
0,344
|
,6764189
|
-,0166583
|
-
|
Centre
|
,5650023
|
0,199
|
1,759452
|
,0165091
|
-
|
Est
|
-,1644998
|
0,697
|
,8483179
|
-,0063498
|
-
|
Extreme-nord
|
-1,121577
|
0,003
|
,3257656
|
-,0639359
|
*
|
Littoral
|
-,2067812
|
0,621
|
8131976
|
-,0081244
|
-
|
Nord
|
-,9276005
|
0,019
|
,3955016
|
-,0503481
|
*
|
Nord-ouest
|
,9753872
|
0,018
|
2,652194
|
,025867
|
*
|
Ouest
|
,7890817
|
0,049
|
2,176993
|
,0223369
|
*
|
Sud
|
,687882
|
0,167
|
1,989497
|
,0216507
|
-
|
Sud-ouest
|
.7779445
|
0.067
|
2.201374
|
.0191957
|
**
|
Situation d'activité de l'enfant
(mr:
|
|
|
|
|
|
Enfant travailleur)
|
|
|
|
|
|
Enfant non travailleur
|
1,072318
|
0,000
|
2,922144
|
,0441993
|
*
|
Milieu de vie du ménage (mr:
|
|
|
|
|
|
Urbain)
|
|
|
|
|
|
Rural
|
-,3410524
|
0,017
|
,7110217
|
-,0128344
|
*
|
Lien de parenté avec le chef
de ménage (mr: Chef de ménage)
|
|
|
|
|
|
Conjoint du chef de ménage
|
-2,448005
|
0,001
|
,0864659
|
-,2686729
|
*
|
Fils/fille du chef de ménage
|
,6318498
|
0,339
|
1,881087
|
,0251347
|
-
|
Autre parent
|
-2,429558
|
0,767
|
1,218299
|
,0068829
|
-
|
Sans lien de parenté
|
,3241858
|
0,676
|
,0880758
|
-,267059
|
-
|
Domestique
|
,1974558
|
0,008
|
1,382904
|
,0101531
|
*
|
Niveau de vie du ménage (mr:
|
|
|
|
|
|
Pauvre)
|
|
|
|
|
|
Non pauvre
|
,5590798
|
0,000
|
1,731995
|
0,0119478
|
*
|
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Sexe du chef de ménage (mr:
Masculin)
|
|
|
|
|
|
Féminin
|
,338454
|
0,019
|
1,402777
|
,0115445
|
*
|
Présence d'un enfant de moins de
six
ans (mr: Non)
|
|
|
,
|
|
|
Oui
|
-,2580077
|
0,051
|
0,7725893
|
-0,0091307
|
**
|
Statut dans l'handicap (mr : Enfant
handicapé)
|
|
|
|
|
|
Enfant non handicapé
|
-,7906986
|
0,054
|
,4535278
|
-,0205723
|
**
|
* Significativité à P=0,05 **
Significativité à P=0,1 - non significative mr : modalité
de référence
Source : Nos estimations d'après les données
d'ECAM3 sous le logiciel STATA.
Ainsi toutes les variables qui contribuent à l'explication
de l'achèvement n'ont pas les mêmes effets.
Nous allons dès à présent estimer le
deuxième modèle à savoir le modèle logistique
multinomial non ordonné.
IV.4 Résultats du modèle logistique
multinomial non ordonné.
IV.4.1 Test de l'hypothèse IIA
Avant d'impléménter un modèle logit
multinomial, il est recommandé de vérifier l'hypothèse IIA
(Independance of Irrelevant Alternative) i.e. en français
l'hypothèse d'Indépendance des Alternatives Non Pertinentes.
Cette hypothèse stipule que les termes aléatoires åj
sont indépendamment et identiquement distribués. Ces termes
d'erreurs doivent être indépendants entre les différentes
valeurs ou modalités que peut prendre la variable dépendante. En
d'autres termes, cette hypothèse traduit le fait que le rapport de deux
probabilités associées à deux évènements
particuliers est indépendant des autres événements.
Le test que nous avons utilisé pour tester cette
hypothèse est le test de Hausman (1978), comparant un estimateur
convergent mais non efficace (less efficient), à un estimateur
convergent et efficace (more efficient). L'hypothèse nulle de
ce test étant H0 : la propriété IIA est
vérifiée. Le test de Hausman s'est avéré
significatif ne nous permettant pas ainsi de valider cette hypothèse.
Toutefois dans la pratique il est très souvent difficile de valider
cette hypothèse. Considérant les modalités de notre
variable dépendante qui sont peu comparables
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
voir même incomparables et qui de plus ne résultent
pas d'un choix mais relèvent plutôt d'un constat, nous nous
permettons d'admettre cette hypothèse.
IV.4.2 Résultats du modèle
L'estimation du modèle logistique multinomial
indépendant nous donne les résultats consignés dans les
tableaux ci-dessous.
La statistique du test du rapport de vraisemblance a une
valeur de 1005,41 avec une probabilité critique nulle, traduisant ainsi
un bon ajustement du modèle (voir tableau 19
cidessous). La modalité "A achevé" a été prise
comme référence.
Tableau 21 : Récapitulatif du
modèle logistique multinomial.
Nombre d'observations
|
4357
|
Statistique du Chi2
|
1010.70
|
ddl
|
58
|
Pvalue
|
0,0000
|
|
-
|
Log likelihood
|
1122.9498
|
Pseudo R2
|
0.3104
|
Source : Sortie STATA à partir des données d'ECAM
3.
Les résultats montrent qu'un nombre important de
modalités de facteurs sociodémographiques sont significatifs
(ceux dont la p-value<5%).
IV.4.2.1. Interprétation des résultats
des estimations de la probabilité d'être "Non
scolarisé"
Un enfant qui habite dans un ménage où le niveau
d'instruction du chef de ménage est primaire, secondaire ou
supérieur a moins de chance que celui qui est dans un ménage
où le chef est non scolarisé, d'être lui-même non
scolarisé plutôt que d'achever le cycle primaire. Autrement dit la
probabilité pour l'enfant d'être non scolarisé est plus
grande lorsque le chef de ménage est non scolarisé. Cette
probabilité est plus grande dans les ménages où le chef
est musulman, par rapport à ceux où le chef est catholique.
Cependant, lorsque le chef de ménage est une femme plutôt qu'un
homme, la probabilité pour un enfant d'être non scolarisé
plutôt que d'achever le cycle primaire est plus faible. De plus, cette
probabilité est d'autant plus grande que l'enfant vit en milieu rural et
d'autant plus faible que celui-ci vit dans un ménage non pauvre. Ces
résultats semblent bien confirmer nos analyses exploratoires dans le
sens où, plus le chef de ménage est instruit, moins l'enfant est
exposé à la non scolarisation, de même
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
que le fait de vivre dans un ménage non pauvre diminue le
risque pour un enfant d'être non scolarisé.
L'analyse des effets marginaux (colonne effets marginaux du
tableau 20) pour cette modalité de la variable dépendante
suggère le commentaire qui suit. Le fait d'appartenir à la
religion musulmane ou de vivre en milieu rural augmente la probabilité
relative d'être non scolarisé plutôt que d'achever. De
même le fait pour un chef de ménage d'être instruit diminue
la probabilité relative pour un enfant d'être non scolarisé
plutôt que d'achever. Cette baisse est d'autant plus importante que le
niveau d'instruction du chef de ménage est élevé. Par
ailleurs cette même probabilité relative diminue lorsque le chef
de ménage est de sexe féminin ou encore lorsque le ménage
est classé non pauvre.
Tableau 22 : Estimations pour la modalité
"Non scolarisé" comparativement à la modalité "A
achevé".
Variables
|
Coefficient
|
P-value
|
Effets marginaux
|
Sig.
|
Religion (mr : Catholique)
|
|
|
|
|
Protestant
|
48627
|
0.182
|
.0009333
|
-
|
Musulman
|
1.05751
|
0.003
|
.0026831
|
*
|
Autre
|
.4122888
|
0.396
|
.000902
|
-
|
Niveau d'instruction du chef de ménage (mr
: Non scolarisé)
|
|
|
|
|
Primaire
|
-.814889
|
0.005
|
-.0012957
|
*
|
Secondaire 1er cycle
|
-1.845125
|
0.000
|
-.0023002
|
*
|
Secondaire 2nd cycle
|
-2.500556
|
0.001
|
-.0026576
|
*
|
Supérieur
|
-2.322057
|
0.028
|
-.0021176
|
*
|
Région (mr : Douala)
|
|
|
|
|
Yaounde
|
12.22943
|
0.978
|
.9916072
|
-
|
Adamaoua
|
12.93556
|
0.977
|
.9965516
|
-
|
Centre
|
11.85849
|
0.979
|
.9895643
|
-
|
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Est
|
13.30815
|
0.976
|
.9972172
|
-
|
Extreme-nord
|
13.81299
|
0.975
|
.9976391
|
-
|
Littoral
|
12.7002
|
0.977
|
.9956816
|
-
|
Nord
|
13.97485
|
0.975
|
.9981279
|
-
|
Nord-ouest
|
11.75014
|
0.979
|
.9811143
|
-
|
Ouest
|
11.29969
|
0.980
|
.9675011
|
-
|
Sud
|
11.30214
|
0.980
|
.9838736
|
-
|
Sud-ouest
|
11.97013
|
0.979
|
.9862959
|
-
|
Situation d'activité de l'enfant (mr :
Enfant travailleur)
|
|
|
|
|
Enfant non travailleur
|
.2844267
|
0.290
|
.000594
|
-
|
Milieu de vie du ménage (mr :
Urbain)
|
|
|
|
|
Rural
|
1.240559
|
0.000
|
.0028016
|
*
|
Lien de parenté avec le chef de
ménage (mr : Chef de ménage)
|
|
|
|
|
Conjoint du chef de ménage
|
.086722
|
0.955
|
-.0004672
|
-
|
Fils/fille du chef de ménage
|
-.9875935
|
0.375
|
-.0021295
|
-
|
Autre parent
|
-.7822952
|
0.486
|
-.0012632
|
-
|
Sans lien de parenté
|
-1.275071
|
0.393
|
-.0013544
|
-
|
Domestique
|
-12.86678
|
0.996
|
-.0019446
|
-
|
Niveau de vie du ménage (mr :
Pauvre)
|
|
|
|
|
Non pauvre
|
-.6485063
|
0.017
|
-.0013591
|
*
|
Sexe du chef de ménage (mr :
Masculin)
|
|
|
|
|
Féminin
|
-.9235531
|
0.007
|
-.0014606
|
*
|
Présence d'un enfant de moins de six
ans (mr : Non)
|
|
|
|
|
Oui
Statut dans l'handicap (mr
:Enfant handicapé) Enfant handicapé
|
.2928272 .3007818
|
0.282 0.646
|
.0004524 .0005112
|
- -
|
* Significativité à P=0.05 - non significative mr :
modalité de référence
Source : Nos estimations d'après les données
d'ECAM3 sous le logiciel STATA.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
IV.4.2.2. Interprétation des
résultats des estimations de la
probabilitéd'abandonner
La probabilité pour un enfant d'abandonner plutôt
que d'achever le cycle primaire est plus grande lorsque le chef de
ménage est de religion protestante ou musulmane plutôt que
catholique. Lorsqu'on s'intéresse au niveau d'instruction du chef de
ménage, cette probabilité est d'autant plus faible que le chef de
ménage a un niveau d'instruction supérieur ou égal au
secondaire. Par ailleurs cette probabilité est d'autant plus faible que
l'enfant réside dans les régions de l'Ouest, du Nord-ouest et du
Sud-ouest. De même, cette probabilité est d'autant plus faible que
l'enfant est inactif, vit dans un ménage non pauvre dirigé par
une femme. Elle est plus grande lorsque l'on trouve dans le ménage un
enfant de moins de six ans de même que lorsque l'enfant entretient avec
le chef de ménage une relation de conjoint ou de domestique.
Tableau 23 : Estimations pour la modalité
"A abandonné" comparativement à la modalité "A
achevé".
Variables
|
Coefficient
|
P-value
|
Sig.
|
Religion (mr : Catholique)
|
|
|
|
Protestant
|
.372527
|
0.039
|
*
|
Musulman
|
1.203006
|
0.000
|
*
|
Autre
|
.12319
|
0.669
|
-
|
Niveau d'instruction du chef de ménage (mr :
Non scolarisé)
|
|
|
|
Primaire
|
-.3277887
|
0.041
|
-
|
Secondaire 1er cycle
|
-1.391071
|
0.000
|
*
|
Secondaire 2nd cycle
|
-1.791306
|
0.000
|
*
|
Supérieur
|
-2.340497
|
0.000
|
*
|
Région (mr : Douala)
|
|
|
|
Yaounde
|
.0561188
|
0.904
|
-
|
Adamaoua
|
.2251708
|
0.598
|
-
|
Centre
|
-.7412516
|
0.103
|
-
|
Est
|
-.1907728
|
0.668 0.022
|
-
|
Extreme-nord
|
.8916144
|
*
|
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Littoral
|
.0185255
|
0.966
|
-
|
Nord
|
.5997555
|
0.146
|
-
|
Nord-ouest
|
-1.215913
|
0.005
|
*
|
Ouest
|
-.9264892
|
0.024
|
*
|
Sud
|
-.7915563
|
0.124
|
-
|
Sud-ouest
|
-1.008084
|
0.023
|
*
|
Situation d'activité de l'enfant (mr
: Actif)
|
|
|
|
Inactif
|
-1.442769
|
0.000
|
*
|
Milieu de vie du ménage (mr
: Urbain)
|
|
|
|
Rural
|
.1351159
|
0.377
|
-
|
Lien de parenté avec le chef de ménage
(mr: Chef de ménage)
|
|
|
|
Conjoint du chef de ménage
|
2.850063
|
0.001
|
*
|
Fils/fille du chef de ménage
|
-.4807335
|
0.518
|
-
|
Autre parent
|
.0108352
|
0.988
|
-
|
Sans lien de parenté
|
-.042935
|
0.960
|
-
|
Domestique
|
2.627305
|
0.007
|
*
|
Niveau de vie du ménage (
mr: Pauvre)
|
|
|
|
Non pauvre
|
-.5262193
|
0.000
|
*
|
Sexe du chef de ménage (
mr: Masculin)
|
|
|
|
Féminin
|
-.2191535
|
0.153
|
-
|
Présence d'un enfant de moins de six ans
(mr: Non)
|
|
|
|
Oui Statut dans l'handicap
(mr :Enfant handicapé)
Enfant handicapé
|
.2500069 1.019247
|
0.079 0.033
|
-
*
|
* Significativité à P=0,05 - non significative mr :
modalité de référence
Source : Nos estimations d'après les données
d'ECAM3 sous le logiciel STATA.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
IV.5 Hiérarchisation des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
Les sections précédentes nous ont permis de
mettre en exergue les différents déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire par les enfants au
Cameroun. Cette section consistera à la hiérarchisation de ces
derniers par ordre décroissant de leur contribution à
l'explication du phénomène. En effet, dans un contexte de
limitation budgétaire, la hiérarchie contributive des facteurs
est indispensable dans la mesure où elle permet de définir des
échelles de priorités pour l'action et la recherche.
La hiérarchisation consistera pour nous à
calculer les contributions de chaque déterminant à l'explication
de l'achèvement. Pour le faire, nous avons eu recours aux valeurs des
statistiques du khi-deux obtenues à partir des modèles de
régression.
La procédure consiste à déterminer tout
d'abord le khi-deux du modèle final qui prend en compte toutes les
variables incluses dans les analyses. Ensuite, pour déterminer la
contribution relative (valeur comprise entre 0 et 1) d'un déterminant,
on estime un nouveau modèle en excluant ce déterminant ou tout
simplement la variable y relative. La contribution absolue de cette variable
est obtenue en différenciant la valeur de la statistique du khi deux du
modèle final à celle du nouveau modèle. La contribution
relative quant à elle est obtenue en rapportant la contribution absolue
au Khi deux du modèle final. Ainsi si:
÷f 2 est la valeur de la
statistique du khi deux du modèle final ;
÷s 2 est la valeur de la
statistique du khi deux du modèle sans une variable explicative
donnée ;
Cf la contribution relative de la variable
à l'explication du phénomène alors,
~--xR~
Cf = xO 2
Xf
N.B : Pour trouver ces contributions nous avons
utilisé le modèle logistique simple.
Le tableau 22 ci-après présente les contributions
des variables déterminantes à l'explication du
phénomène d'achèvement du cycle d'enseignement
primaire.
Tableau 24 : Hiérarchisation des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire
selon leur contribution à l'explication du phénomène.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Déterminants
|
×2f
|
×2 s
|
Cf (en %)
|
Rang
|
Région
|
932,77
|
791,61
|
15,13
|
1
|
Lien de parenté avec le chef de
ménage
|
932,77
|
848,30
|
9,05
|
2
|
Situation d'activité de l'enfant
|
932,77
|
873,43
|
6,4
|
3
|
Religion
|
932,77
|
885,06
|
5,1
|
4
|
Niveau d'instruction du chef de
ménage
|
932,77
|
885,11
|
5,1
|
5
|
Niveau de vie du ménage
|
932,77
|
915,73
|
1,8
|
6
|
Milieu de résidence
|
932,77
|
926,98
|
0,62
|
7
|
Sexe du chef de ménage
|
932,77
|
927,13
|
0,60
|
8
|
Statut dans l'handicap
|
932,77
|
928,59
|
0,4
|
9
|
Présence d'un enfant de moins de six
ans
|
932,77
|
928,92
|
0,4
|
10
|
Source : L'auteur.
Il ressort de ce tableau que la région, le lien de
parenté avec le chef de ménage et le statut dans l'emploi de
l'enfant sont les variables qui influencent le plus la variabilité de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire. Par contre, la
présence d'un enfant de moins de six ans dans le ménage et le
statut dans l'handicap de l'enfant sont les variables qui expliquent le moins
la variation de l'achèvement.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
LIMITES
Aucune oeuvre humaine n'étant parfaite, il est tout
à fait concevable que notre travail présente quelques limites
qu'il conviendrait de souligner.
L'absence des données issues d'enquêtes
spécifiques à l'éducation ne nous a pas permis de prendre
en compte plusieurs caractéristiques individuelles et environnementales
pouvant expliquer le non achèvement d'un cycle. A cet effet, les
résultats empiriques se sont appuyés sur un extrait de la base de
données de la troisième enquête camerounaise auprès
des ménages qui avait pour objectif d'actualiser le profil de
pauvreté et les différents indicateurs des conditions de vie des
ménages établis en 2001. Cette enquête ne comptait qu'un
seul module consacré à l'éducation.
Par ailleurs, notre échantillon empirique n'est pas
représentatif de l'ensemble de la population satisfaisant le
critère de sélection. Toutefois de par son effectif assez
élevé (4357), nous pouvons conclure à sa robustesse.
De plus, de telles études sont
généralement plus pertinentes lorsqu'elles sont menées sur
une cohorte d'enfants qu'on suit dès leur âge d'entrer à
l'école primaire. En effet cela permet de remédier aux
problèmes de l'antériorité entre les causes et les effets.
Ce qui n'est pas le cas pour notre base de données,
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
RECOMMANDATIONS
Au regard des résultats obtenus au terme de notre
étude, des recommandations pour l'élaboration des
stratégies de promotion de l'achèvement du cycle d'enseignement
primaire s'imposent.
A l'égard du Gouvernement camerounais, il est
recommandé davantage de doter la région du Grand Nord aussi en
bien en ressources humaines qu'en infrastructures scolaires. En effet Cette
région est à la fois caractérisée par les plus
faibles taux de scolarisation et d'achèvement du primaire. Le MINEDUB
doit mettre en place des mesures incitatives visant en encourager les
enseignants affectés dans ces régions à s'y rendre
effectivement. Ces mesures incitatives peuvent prendre diverses formes
notamment des primes de plusieurs ordres, la prise en charge du logement ainsi
que du transport. Par ailleurs, des écoles de formation des instituteurs
peuvent être créées sur place dans ces régions ayant
pour objectif de former des ressortissants de la région qui seront par
la suite appelés à exercer dans ces régions. L'avantage
est double. Tout d'abord ces enseignants étant originaires de la
région n'éprouveront aucune difficulté à y
enseigner puisque déjà accoutumés au milieu. De plus, la
compréhension élèvesenseignants sera nettement meilleure
compte tenu dans la plupart des cas du partage par ces deux acteurs de la
même langue maternelle;
Puisque les meilleurs taux d'achèvement sont
enregistrés dans la partie anglophone du pays, nous pensons que cela
serait lié à l'organisation de ce sous-système. En
conséquence, le MINEDUB devrait procéder à une
réorganisation du sous-système francophone. Cette
réorganisation doit s'inspirer de celle du sous-système
anglophone afin d'y intégrer les atouts de ce dernier
sous-système. Un transfert par exemple de certains responsables du
sous-système anglophone vers le sous-système francophone
permettrait sans doute de bénéficier davantage des
compétences de ces responsables dans l'amélioration de la gestion
et de l'organisation du sous-système francophone. Tout ceci permettrait
dans une grande mesure de porter les taux d'achèvement dans ce
sous-système au moins au même niveau que ceux observés dans
le sous-système anglophone ;
Nos résultats ont révélé que le
travail des enfants impacte négativement sur
l'achèvement du
cycle primaire. Donc il est impératif que les pouvoirs
publics
sensibilisent davantage les parents sur les méfaits de cette
pratique mais aussi de
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
mettre en place des stratégies d'accompagnement qui visent
à aider les parents pour qu'ils n'aient plus recours aux enfants dans
certaines tâches.
Pour davantage appréhender le phénomène
d'achèvement, une enquête type éducation devra être
menée sur une cohorte d'enfants représentative de la structure de
la population scolarisable du Cameroun. A cet effet, l'UNESCO peut apporter un
appui technique et financier aux ministères en charge de
l'éducation de base.
A la communauté des chercheurs et statisticiens de
l'éducation, nous recommandons de s'intéresser davantage sur les
études allant dans le sens de notre travail, car la plupart des
recherches s'intéressent plutôt sur l'abandon. Nous leur
recommandons vivement dans cette perspective d'envisager dans le cadre de leur
modélisation un probit bivarié, en vue d'appréhender le
comportement de l'achèvement des enfants selon leur situation
d'activité.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
CONCLUSION
L'objectif de ce travail de recherche était de
déterminer et d'analyser les facteurs explicatifs de l'achèvement
du cycle primaire par les enfants au Cameroun.
La base de données utilisée pour les analyses
empiriques est un extrait de la base de données de l'ECAM3
réalisée en août 2007. Cette base de données
contient 4357 enfants de la tranche d'âge 9 à 16 ans. Nous avons
procédé à une recodification de certaines variables. Nous
avons effectué une analyse des correspondances multiples pour
déterminer les profils des enfants qui ont achevé leur cycle
d'études primaires et ceux qui ne l'ont pas achevé. Nous avons
par la suite à l'aide de deux modèles de régression
logistique (un modèle logistique simple et un modèle logistique
multinomial non ordonné) analysé les facteurs explicatifs de
l'achèvement.
Il ressort de nos analyses que les enfants qui ont
achevé leur cycle d'études primaires vivent le plus souvent dans
des ménages non pauvres, de taille moyenne (6 à 8 personnes) tout
au plus dans lesquels le chef de ménage a un niveau d'instruction au
moins primaire et est de religion chrétienne. Par ailleurs, ces enfants
sont inactifs et se localisent beaucoup plus en milieu urbain des
régions de l'Ouest, du Nord-Ouest, du Sud-ouest, du centre, du littoral
et du Sud. Ils entretiennent avec le chef de ménage des relations
d'ordre familial (fils, fille ou autre parent) et se retrouvent le plus souvent
dans des ménages dirigés par des femmes. Les enfants qui n'ont
pas achevé présentent quant à eux un même profil
indépendamment du fait qu'ils aient abandonné leurs études
primaires ou qu'ils n'aient tout simplement jamais été à
l'école. Ils vivent généralement dans des ménages
pauvres et de grande taille où on n'y trouve pas de personnes
âgées (individus de 60 ans et plus). Dans ces ménages, le
chef de ménage de sexe masculin est de statut matrimonial polygamie, de
religion musulmane et a un niveau d'instruction primaire au plus. Ces enfants
vivent en milieu rural des régions de l'Adamaoua, de
l'Extrême-nord et du Nord et sont déjà actifs.
En ce qui concerne les facteurs explicatifs de
l'achèvement, l'application du modèle logistique nous a permis de
constater que le niveau d'instruction du chef de ménage, la
région de résidence, la situation d'activité de l'enfant,
le niveau de vie du ménage, le sexe du chef de ménage, la
présence d'un enfant dans le ménage, la religion et le milieu de
résidence influencent significativement l'achèvement.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
En effet les enfants vivant dans les régions du
Nord-ouest, de l'Ouest et du Sud-ouest ont respectivement 2,5, 2,1 et 2 fois
plus de chance d'achever que les enfants vivant à Douala. Par ailleurs
les enfants vivant à Douala ont près de 3 fois plus de chance
(3,3) d'achever que les enfants vivant dans les régions de
l'Extrême-nord et du Nord. De même, les enfants vivant en milieu
urbain ont 1,4 fois plus de chance d'achever que les enfants vivant en milieu
rural. D'où la validation de l'hypothèse (H1) selon laquelle :
« L'achèvement scolaire des enfants varie en fonction de la
région de résidence et du milieu de résidence
».
Le lien de parenté de l'enfant avec le chef de
ménage s'est avéré non significatif et ne peut donc
s'inscrire comme facteur explicatif de l'achèvement. L'hypothèse
(H2) formulée à cet égard n'a donc pas été
validée.
Les enfants vivant dans des ménages de religion
catholique ont 3,3 fois plus de chance d'achever que les enfants vivant dans
des ménages musulmans et 1,5 fois plus de chance d'achever que les
enfants vivant dans des ménages de religion protestante. Ainsi
l'hypothèse (H3) : « La religion du chef de
ménage influence l'achèvement » est validée.
L'achèvement varie suivant la situation
d'activité de l'enfant. En effet, Les enfants inactifs ont 3 fois plus
de chance d'achever que les enfants actifs. Ainsi l'hypothèse (H4) selon
laquelle : « la situation d'activité de l'enfant influence
l'achèvement » est validée.
En ce qui concerne le niveau d'instruction du chef de
ménage, Un enfant vivant dans un ménage où le chef de
ménage a un niveau d'instruction primaire a 1,5 fois plus de chance
d'achever qu'un enfant vivant dans un ménage où le chef de
ménage n'a pas été scolarisé. Tandis que les
enfants vivant dans un ménage où le chef de ménage a un
niveau d'instruction secondaire 1er cycle, secondaire 2nd
cycle ou supérieur ont respectivement 4,3, 6,8 et 11,1 fois plus de
chance d'achever qu'un enfant vivant dans un ménage où le chef de
ménage n'a pas été scolarisé.
L'achèvement est plus marqué chez les enfants
vivant dans des ménages dirigés par des femmes. En effet ces
enfants ont 1,4 fois plus de chance d'achever que les enfants vivant dans des
ménages dirigés par des hommes.
Les résultats que nous avons obtenus au terme de ce
travail peuvent servir à l'orientation des politiques sectorielles en
matière d'éducation en vue de l'amélioration des taux
d'achèvement enregistrés au Cameroun.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
BIBLIOGRAPHIE
A. Revues
[1] African Population Studies, Vol. 17, No. 2,
2002, pp. 1-22
[2] Bachman (J. G.), Green (S.), Wirtanen (I.
D.), (1971). Dropping out: Problem or symptom? Ann Arbor:
Institute for social research, University of Michigan.
[3] Cairns (R. B.), Cairns (B. D.), Neckerman (H.
J.), (1989). Early school dropout: Configurations and determinants.
Child Development (60), 1437-1452.
[4] Fagan (J.), PABON (E.), (1990).
Contributions of delinquency and substance use to school dropout among
inner-city youth. Youth & Society, 21 (3), 306-354.
[5] GottFredson, G.C et Gottfredson D.C, (1985)
"Victimization in schools, New-York: Plenum Press.
[6] Janosz, M. et Le Blanc, M., (1997) "Les
décrochages potentiels au secondaire: prévalence, facteurs de
risque et dépistage", Prisme, 7(2), 12-27.
[7] Janosz M. (2000) `L'abandon scolaire chez
les jeunes adolescents : perspective nordaméricaine», VEI, Enjeux
n0 122
[8] Langevin, L.(1992) `L'abandon scolaire :
dépistage et prévention', vie pédagogique, 80, 18- 20
[9] Lloyd C. et Blanc A., (1996) "Childrens
schooling in sub-saharan Africa: the role of fathers, mothers and others",
Population and Development review, 22(2), PP 265-298.
[10] Montgomery, M.; Kouamé, A, et
Olivier,R., (1995) "The trade off between the number of children and
their schooling : Evidence from Cote d'Ivoire and Ghana", Population Research
Division Working Papers, N0 82, New-York : population Council.
[11] Rumberger , R. W., (1995). Dropping out of
middle school: A multilevel analysis of students and schools. American
Educational Research Journal, 32, 583-625.
[12] Rumberger, R.W., (1983) `Dropping out of
high school: the influence of race, sex and family background',
American l Educational Research Journal, 20 (2): 199-220.
[13] Rumberger, R.W., (1987) `Dropping out of
middle school: a multilevel analysis of students and schools'" ,
American l Educational Research Journal, 32: 583-625.
[14] Wakam, J., (2003) "Structure
démographique des ménages et scolarisation des enfants au
Cameroun ", Education, famille et dynamiques démographiques, sous
la direction de M. Cosio, R. Marcoux, M. Pilon et A. Quesnel, Paris, CICRED,
pp. 183-217.
B. Ouvrages
[15] Bélanger, P.W., (1961) "La
persévérance scolaire dans la province du Québec:
essaid'explication sociologique", Québec:
Université Laval
[16] Psacharopoulos GEORGE (septembre 2007),
Séminaire de réflexion thématique de la
Stratégie européenne pour l'emploi
[17] Hurlin, C. (2003),
Économétrie des variables qualitatives, Polycopié de
cours, Université d'Orléans, 2003, 58 p
[18] INS Cameroun, Rapport principal de
l'ECAM3, 2008.
[19] Moos, R.H, (1979) "Evaluating educational
environments San Francisco", Jossey Bass.
[20] Mason, A. et Khandker, S.R., (1996)
"Household Schooling Decisions ill Tanzania", Poverty and
Social Policy Department. World Bank. Washington, D.C.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
[21] MINEPAT, INS et PNUD
(2008), Rapport National 2008 de progrès des Objectifs du
Millénaire pour le Développement, Yaoundé, avril
[22] UNESCO (2000), Forum Mondial sur
l'Education : cadre d'action de Dakar sur l'enseignement pour tous, tenir nos
engagements, Dakar 78p.
[23] UNESCO (2004), Etat des lieux des
systèmes et politiques d'éducation de base, Education et
approches sous-régionales en Afrique.
C. Thèses
[24] K. Diallo, (2001) «L'influence des
facteurs familiaux, scolaires et individuels sur l'abandon scolaire des filles
de l'enseignement fondamental de la région de Ségou au
Mali», Thèse de doctorat, faculté des sciences de
l'éducation, Université Laval Québec, 266P.
[25] Sokhna Ousmane, (2006) `'Les
déterminants des échecs scolaires dans l'enseignement primaire au
Sénégal», Thèse de DEA, faculté des sciences
économiques et de gestion, Université Cheikh Anta Diop de
Dakar.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
ANNEXE A : TABLEAUX
Tableau A 1 : Répartition des individus
ayant abandonné leurs études au primaire selon les
régions.
Région
|
Pourcentage
|
DOUALA
|
8,67
|
YAOUNDE
|
6,83
|
ADAMAOUA
|
3,94
|
CENTRE
|
10,21
|
EST
|
5,19
|
EXTREME-NORD
|
10,63
|
LITTORAL
|
5,62
|
NORD
|
4,99
|
NORD-OUEST
|
17,06
|
OUEST
|
13,32
|
SUD
|
3,25
|
SUD-OUEST
|
10,29
|
Source : ECAM2.
Tableau A 2 : Répartition des individus
ayant abandonné leurs études au primaire selon la religion
Religion
|
Pourcentage
|
Catholique
|
44,37
|
Protestant
|
32,47
|
Musulman
|
15,07
|
Autre
|
8,08
|
Source : ECAM2.
Tableau A 3 : Répartition des individus
ayant abandonné leurs études au primaire selon le milieu de
résidence
Milieu de
résidence
|
Pourcentage
|
Urbain
|
38,69
|
Rural
|
61,31
|
Source : ECAM2.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Tableau A 4 : Répartition des individus
ayant abandonné leurs études au primaire selon la situation
d'activité de l'individu
Situation d'activité
|
Pourcentage
|
Actif
|
89,41
|
Inactif
|
10,59
|
Source : ECAM2.
Tableau A 5 : Résultats du test de
comparaison de proportion du TAP pour la variable milieu de
résidence.
|
Two-sample test of proportion
|
Urbain: Number of obs = 2716
Rural: Number of obs = 1642
|
Variable
|
Mean Std. Err.
|
z P>|z|
|
[95% Conf. Interval]
|
Urbain
|
.9311487 .0048585
|
|
.9216263 .9406712
|
Rural
|
.8489647 .0088369
|
|
.8316448 .8662846
|
diff
|
.0821841 .0100844
under Ho: .0093704
|
8.77 0.000
|
.062419 .1019491
|
|
diff = prop(Urbain) - prop(Rural)
|
z = 8.7706
|
|
Ho: diff = 0
|
|
|
|
Ha: diff < 0
|
Ha: diff != 0
|
Ha: diff > 0
|
|
Pr(Z < z) = 1.0000
|
Pr(|Z| < |z|) = 0.0000
|
Pr(Z > z) = 0.0000
|
Source : Sortie STATA à partir des données
d'ECAM3.
Tableau A 6 : Résultats du test de
comparaison de proportion du TAP pour la variable niveau de vie.
Two-sample test of proportion Pauvres: Number of obs = 1153
Non pauvres: Number of obs =
3205
Variable
|
Mean
|
Std. Err.
|
z
|
P>|z|
|
[95% Conf. Interval]
|
Pauvres
|
.7979185
|
.0118257
|
|
|
.7747405
|
.8210965
|
Non pauvres
|
.9369735
|
.0042925
|
|
|
.9285603
|
.9453866
|
diff |
|
-.139055
|
.0125807
|
|
|
-.1637127
|
-.1143973
|
|
under Ho:
|
.0102939
|
-13.51
|
0.000
|
|
|
diff = prop(Pauvres) - prop(Non
pauvres) z = 8.7706
Ho: diff = 0
Ha: diff < 0 Pr(Z < z) = 0.0000
|
Ha: diff != 0 Ha: diff > 0
Pr(|Z| < |z|) = 0.0000 Pr(Z > z) = 1.0000
|
Source : Sortie STATA à partir des données
d'ECAM3.
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun Tableau A
7 : Contributions des modalités actives
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun Tableau A
8 : Valeurs tests des modalités actives et illustratives
Analyse des déterminants de
l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun Tableau A
9 : Coordonnées des modalités actives et
illustratives.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
ANNEXE B : GRAPHIQUES
Graphique B 1 : Histogramme des 36
premières valeurs propres.
Source : Sortie SPAD à partir des données d'ECAM
3.
Graphique B 2 : Représentation du
nuage des variables actives et illustratives sur le plan factoriel formé
par les axes 1 et 3.
Source : Sortie SPAD à partir des données d'ECAM
3.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
Graphique B 3: Représentation du
nuage des variables actives et illustratives sur le plan factoriel formé
par les axes 3 et 4.
Source : Sortie SPAD à partir des données d'ECAM
3.
Schéma 6: Organisation du
système éducatif camerounais ( optique
diplôme
89
Par : MAKOUDJOU T, Adeline
Carine ; élève IAS4 (c) UNESCO/ISSEA, Juin
2011
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d 'enseignement primaire au
Cameroun
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
ANNEXE C : ENCADRES
Encadré C 1 : Critères
d'interprétation de la courbe ROC.
· Si aire ROC = 0.5 il n'y a pas de discrimination (le
modèle de prédiction ne sert à rien).
· Si 0.7< aire ROC< 0.8 la discrimination est
acceptable
· Si 0.8 < aire ROC< 0.9 la discrimination est
excellente
· Si aire ROC> 0.9 la discrimination est
exceptionnelle
|
|
Encadré C 2 : Objectifs de l'EPT.
· Développer et améliorer la protection et
l'éducation de la petite enfance, et notamment des enfants les plus
vulnérables et défavorisés ;
· Faire en sorte que d'ici 2015 tous les enfants,
notamment les filles, les enfants en difficulté et appartenant à
des minorités ethniques, aient la possibilité d'accéder
à un enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité et
de le suivre jusqu'à son terme.
· Répondre aux besoins éducatifs de tous
les jeunes et de tous les adultes en assurant un accès équitable
à des programmes adéquats ayant pour objet l'acquisition de
connaissances ainsi que de compétences nécessaires dans la vie
courante.
· Améliorer de 50 % les niveaux
d'alphabétisation des adultes, et notamment des femmes, d'ici à
2015, et assurer à tous les adultes un accès équitable aux
programmes d'éducation de base et d'éducation permanente.
· Eliminer les disparités entre les sexes dans
l'enseignement primaire et secondaire d'ici 2005 et instaurer
l'égalité dans ce domaine en 2015, en veillant notamment à
assurer aux filles un accès équitable et sans restriction
à une éducation de base de qualité avec les mêmes
chances de réussite.
· Améliorer la qualité de
l'éducation de façon à obtenir pour tous des
résultats d'apprentissage reconnus et quantifiables, notamment en ce qui
concerne la lecture, l'écriture et le calcul et les compétences
indispensables dans la vie courante.
Encadré C 3 : Présentation
générale d'ECAM 3.
1. OBJECTIFS SPECIFIQUES D'ECAM 3 :
· Etudier la pauvreté sous toutes ses formes aux
niveaux national et régional : pauvreté monétaire,
pauvreté en termes de conditions de vie des ménages,
pauvreté de potentialités et pauvreté subjective ;
· Etablir les corrélations entre ces
différentes formes de pauvreté ;
|
|
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
· Etudier la dynamique de la pauvreté depuis
1996, notamment entre 2001 et 2007, en vue d'évaluer l'effet des
politiques et programmes macro-économiques de ces dernières
années sur les conditions de vie des ménages ;
· Evaluer la demande d'éducation et identifier
ses principaux déterminants ;
· Produire les données de base pour
l'amélioration des diverses statistiques officielles (comptes nationaux,
indices des prix, etc.) et pour affiner les stratégies sectorielles en
vue de l'élaboration du DSRP II.
2. ECHANTILLONNAGE
· Les strates de l'enquête
Les deux principales métropoles du Cameroun que sont
Douala et Yaoundé constituent deux strates urbaines à part,
tandis que chacune des dix provinces est constituée de trois strates
d'enquête, à savoir une strate urbaine (grandes villes, d'au moins
50 000 habitants), une strate semi-urbaine (petites villes, de 10 000 à
moins de 50 000 habitants) et une strate rurale (petites agglomérations
de moins de 10 000 habitants). Ainsi, la stratification effectuée
comporte 32 strates d'enquête à savoir 12 urbaines
(Yaoundé, Douala et la strate urbaine de chacune des 10 provinces du
pays), 10 strates semi-urbaines et 10 strates rurales (une par province).
· Taille de l'échantillon
Concernant la taille de l'échantillon, les
expériences précédentes, dont celles des Enquêtes
sur les Dépenses des Ménages (EDM) réalisées dans
les capitales des pays de l'UEMOA (1996-1999) et à Douala/Yaoundé
(2000) qui ont exigées chacune un échantillon d'environ 1000
ménages et les ECAM, montrent qu'un échantillon de 8000 à
12 000 ménages au niveau national est suffisant pour disposer des
indicateurs-clés sur la pauvreté et le niveau de vie des
ménages avec un degré de précision satisfaisant au niveau
de la strate. Cependant, du fait du non remplacement des ménages et
d'après les expériences des enquêtes ECAM2 (2001), EESI
(2005) et MICS (2006), une marge de 5 à 10% de non réponses a
été prévue. Au total 12 609 ménages avaient
été tirés pour être enquêtés.
|
Source : Rapport principal ECAM 3.
Mémoire professionnel
Analyse des
déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au
Cameroun
PRESENTATION DE LA STRUCTURE
L'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science
et la Culture (UNESCO) est née le 16 Novembre 1945 avec pour objectif de
« construire la paix dans l'esprit des hommes à travers
l'éducation, la science, la culture et la communication ».
Le bureau multi pays de Yaoundé qui couvre trois pays
à savoir le Cameroun, le Tchad et la République centrafricaine, a
été créé en 1991 dans le cadre du processus de
décentralisation de l'UNESCO.
Nous avons effectué notre stage dans le secteur de
l'ISU. En effet, l'ISU a été créé en 1999 dans le
cadre de la stratégie de l'UNESCO pour promouvoir la culture d'une
politique reposant sur des éléments factuels, tant au niveau
national qu'international, par la collecte et l'exploitation de données
récentes et de grande qualité dans les domaines de
l'éducation, la science, la technologie, la culture et la communication.
Son siège est à Montréal au Canada. Dans son processus de
décentralisation entamée en 2009, l'ISU a mis à la
disposition du bureau de l'UNESCO Yaoundé, un conseiller statistique
chargé de suivre les activités de l'institut sur le terrain et
d'apporter un appui technique au programme de travail du bureau cluster. C'est
ce dernier qui a assuré notre supervision tout au long du stage.
Schéma 7 : Organigramme de
l'UNESCO (Pole de Yaoundé)