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Déterminants de l'achèvement de l'enseignement primaire au Cameroun

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par Adeline Carine MAKOUDJOU TCHENDJOU
ISSEA (Institut sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée) - Ingénieur statisticien 2011
  

Disponible en mode multipage

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    ORGANISATION DES NATIONS UNIES
    (ONU)

    COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE ET MONÉTAIRE
    DE L'AFRIQUE CENTRALE
    (CEMAC)

    INSTITUT SOUS-RÉGIONAL DE STATISTIQUE
    ET D'ÉCONOMIE APPLIQUÉE

    (ISSEA)

    Organisation Internationale

    ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'EDUCATION, LA
    SCIENCE ET LA CULTURE
    (UNESCO)

    BP : 294 Yaoundé, Tél. : (237) 22 22 01 34,
    Fax. (237) 22 22 95 21, Web:
    http://www.issea-cemac.org
    (République. du Cameroun)

    Bureau Multi pays de Yaounde

    BP : 12 909 Yaoundé, Tél. : (237) 22 20 35 47,
    Fax. (237) 22 20 35 49, Web:
    http://www.unesco.org
    (République. du Cameroun)

    ÉTERMINANTS DE L'ACHEVEMENT DU CYCLE GNEMENT PRIMAIRE AU CAMEROUN

    Stage professionnel effectué du 17 Février au 31 Mai 2011 à l'

    Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

    (UNESCO)

    Raja (mu, ~

    MAKOUDJOU TCHENDJOU Adeline CarineÉlève Ingénieur d'Application de la Statistique, 4ème Année

    En uue de Contention du dipfeme d'Aginietvi d'appficatio. n de (a Statistique

    Scum eenccuitement de :

    Jean Bosco KI

    Conseiller multi-pays de l'ISU

    Soutenu publiquement ee 15/ 6/2 11 decant ee jwuj compodi de :

    PRESIDENT DU JURY : M. NGAH NGAH SYMPLICE, Chef de département des enquêtes et des publications

    EXAMINATEUR : M. KETCHOUM, Cadre à l'INS-

    CAMEROUN.

    REPRESENTANT DE L'ENCADREUR : M. KAMWA BRICE, Assistant en statistiques à l'UNESCO

    juin 2 11

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    DÉDICACE

    A

    Mes parents M. TCHENDJOU et Mme TCHENDJOU née NGUEMDJOM Rosalie, Recevez ici le fruit de tous vos efforts et sacrifices deployes pour mon education !

    Mes freres et sours Gael, Patrick, Ghislain, Joel, Dany et Francis Puissiez vous toujours vous rappeler que la reussite s'obtient au bout de l'effort et de la perseverance!

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    REMERCIEMENTS

    Ce travail de recherche a bénéficié de la contribution de nombreuses personnes. Les unes par leurs conseils, les autres par leur encadrement et leur soutien. Nous tenons à leur exprimer nos remerciements. Il s'agit de :

    ~ M. Benoit SOSSOU, Représentant de l'UNESCO pour le Cameroun, la RCA et le Tchad pour avoir bien accepté notre présence en tant que stagiaire au sein de son Institution;

    ~ M. Jean Bosco KI, Conseiller multi-pays de l'ISU, pour tout le temps consacré à l'encadrement de ce travail malgré ses multiples occupations ;

    ~ Notre co-encadreur M. Symplice NGAH NGAH pour ses remarques et ses suggestions constructives qui ont participé à améliorer la qualité de ce travail ;

    ~ Les enseignants de l'ISSEA pour leur patience et leur rigueur dans la dispensation des cours ;

    ~ La famille TCHENDJOU pour la patience et les encouragements qu'elle a toujours témoignés à mon égard ;

    ~ L'association PROFIN et le groupe RECBA, pour les multiples encouragements et le soutien spirituel des membres ;

    ~ Nos camarades de promotion qui nous ont été d'un soutien incontestable notamment Guy Leonel SIWE, WAHABOU, Abdoul Karim SIDIBE ;

    ~ Nos amis, frères et soeurs Alain FOGUE, Gaël MASSOH, Cyrille TALLA, Emmanuel TCHIDA, Ghislain SOH, Paul NGWA ;

    ~ M. NTSAFACK Borel pour avoir bien relu ce travail ;

    ~ M. TCHAKOUTE Romain et M. KAMWA Brice.

    Tous ceux qui n'ont pas été cités mais qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail.

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    SOMMAIRE

    DÉDICACES i

    REMERCIEMENTS ii

    SIGLES ET ABBRÉVIATIONS v

    LISTE DES GRAPHIQUES vii

    LISTE DES TABLEAUX viii

    LISTE DES ENCADRES x

    AVANT-PROPOS xi

    RESUME xii

    INTRODUCTION GENERALE 1

    CHAPITRE I: L'ÉDUCATION AU CAMEROUN 6

    I.1. Contexte 6

    I.1.1. Contexte historique 6

    I.1.2. Contexte géographique 7

    1.1.3. Contexte socioculturel 7

    1.1.4. Contexte sociodémographique 8

    1.1.5. Contexte socio-économique 8

    I.2. Le système éducatif camerounais 10

    I.2.1. Structure et organisation du système éducatif camerounais 10

    I.2.2. Présentation synoptique de l'enseignement primaire au Cameroun 12

    I.2.3. Faiblesses et distorsions du système éducatif camerounais 20

    CHAPITRE II : CADRE THÉORIQUE ET HYPOTHÈSES DE LA RECHERCHE 24

    II.1 Définition des concepts 24

    II.2 Revue de la littérature sur l'achèvement d'un cycle d'études 27

    II.2.1 Impact des facteurs familiaux sur les abandons scolaires 28

    II.2.2 Impact des facteurs individuels sur le décrochage scolaire 31

    II.2.3 Impact des facteurs scolaires sur l'abandon scolaire 32

    II.3 Hypothèses de l'étude et schéma conceptuel 34

    II.3.1 Hypothèses 35

    II.3.2 Schéma conceptuel 35

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    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    CHAPITRE III: ANALYSES EXPLORATOIRES ET PROFIL DES ENFANTS SELON LEUR STATUT DANS L'ACHÈVEMENT 38

    III.1 Présentation de la source de données 38

    III.1.1. Objectifs d'ECAM3 38

    III.1.2. Echantillonnage 38

    III.1.3. La population cible de notre étude 39

    III.2 Achèvement du cycle primaire par les enfants 40

    III.2.1 L'achèvement suivant les facteurs socio-économiques 44

    III.2.2 L'achèvement suivant les facteurs sociodémographiques 45

    III.3 Profils des enfants ayant achevé et n'ayant pas achevé les études primaires 49

    III.3.1 Présentation de l'ACM 49

    III.3.2 Interprétation des résultats de l'ACM 50

    CHAPITRE IV: ANALYSE EXPLICATIVE DE L'ACHÈVEMENT DU CYCLE D'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE 56

    IV.1 Présentation des variables 56

    IV.1.1 Les variables dépendantes 56

    IV.1.2 Les variables indépendantes 57

    IV.2 Présentation du modèle de régression logistique 57

    IV.3 Résultats du modèle de régression logistique simple 59

    IV.3.1 Qualité du modèle 59

    IV.3.2 Interprétation des résultats 62

    IV.4 Résultats du modèle logistique multinomial non ordonné. 67

    IV.4.1 Test de l'hypothèse IIA 67

    IV.4.2 Résultats du modèle 68

    IV.5 Hiérarchisation des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun 73

    LIMITES 75

    RECOMMANDATIONS 76

    CONCLUSION 78

    BIBLIOGRAPHIE 80

    ANNEXE A : TABLEAUX 82

    ANNEXE B : GRAPHIQUES 87

    ANNEXE C : ENCADRES 90

    PRESENTATION DE LA STRUCTURE 92

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    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    SIGLES ET ABBRÉVIATIONS

    ACM: Analyse des correspondances multiples. APE : Association des Parents d'Élèves.

    BIT : Bureau International du Travail.

    CEBNF : Centre d'Education de Base Non Formel.

    CEMAC : Communauté Économique et Monétaire d'Afrique Centrale.

    CEP : Certificat d'Etudes Primaires.

    CM: Chef de Ménage.

    CM1: Cours Moyen 1.

    CM2: Cours Moyen 2.

    CP: Cours Préparatoire.

    CPC : Centre Préscolaire Communautaire. CPS: Cours Préparatoire Spécial.

    DSCE : Document de Stratégie de Croissance et de l'Emploi.

    DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté.

    ECAM 3: Troisième Enquête Camerounaise Auprès des Ménages.

    ENI : Ecole Normale d'Instituteurs.

    ENIA : Ecole Normale d'Instituteurs Adjoints. EPT : Education Pour Tous.

    EPU: Éducation Primaire Universelle.

    FSLC: First School Living Certificate.

    FTI: Fast Track Initiative.

    GCEAL: General Certificate of Education Advanced Level.

    IAS : Ingénieur d'Application de la Statistique.

    INS : Institut National de la Statistique.

    IPES : Institutions Privées d'Enseignement Supérieur.

    Mémoire professionnel

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun ISE : Ingénieur Statisticien Économiste.

    ISSEA : Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée ISU: Institut de Statistique de l'UNESCO

    MDF : Ménage Dirigé par une Femme

    MINEDUB: Ministère de l'Education de base

    MINEFOP : Ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle. MINESEC : Ministère des Enseignements Secondaires.

    MINFI: Ministère des Finances.

    OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement.

    PIB : Produit Intérieur Brut.

    RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat. SPU : Scolarisation primaire Universelle.

    TAP: Taux d'Achèvement du Primaire.

    TBA: Taux Brut d'Admission.

    TBS: Taux Brut de Scolarisation.

    TSS : Technicien Supérieur de la Statistique.

    UNESCO: Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture. ZD : Zone de dénombrement.

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    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    LISTE DES GRAPHIQUES ET SCHEMAS

    Graphique 1: Evolution de la population scolarisable (population de 6 à 14 ans) de 2000 à 2010. 15 Graphique 2 : Evolution des taux bruts de scolarisation au primaire des années scolaires 2000/2001 à 2008/2009. 18 Graphique 3 : Evolution du ratio élèves-enseignants dans l'enseignement primaire de 2000 à 2009. 19 Graphique 4 : Evolution des taux bruts d'achèvement du primaire de l'année scolaire 2001/2002 à 2008/2009. 19 Graphique 5 : Représentation du nuage des variables actives et illustratives sur le plan

    factoriel formé par les axes 1 et 2 53

    Graphique 6 : Représentation de la sensibilité en fonction de la spécificité (courbe ROC). 61

    Graphique B 1 : Histogramme des 36 premières valeurs propres. 87

    Graphique B 2 : Représentation du nuage des variables actives et illustratives sur le plan factoriel formé par les axes 1 et 3 87 Graphique B 3: Représentation du nuage des variables actives et illustratives sur le plan factoriel formé par les axes 3 et 4 88

    Schéma 1 : Schéma illustratif de la notion d'achèvement. 25

    Schéma 2 : Schéma conceptuel issu de la revue de la littérature sur le phénomène

    d'achèvement. 36

    Schéma 3 : Oppositions sur le premier axe factoriel. 50

    Schéma 4 : Oppositions sur le deuxième axe factoriel. 52

    Schéma 5 : Oppositions sur le troisième axe factoriel. 53

    Schéma 6: Organisation du système éducatif camerounais (optique diplôme) 89

    Schéma 7 : Organigramme de l'UNESCO (Pole de Yaoundé) 92

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    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1 : Evolution du poids des dépenses d'éducation dans le budget de l'Etat et de la part de celles-ci consacrées au primaire. 13
    Tableau 2 : Evolution du nombre d'écoles primaires de l'année scolaire 1996/1997 à

    2008/2009 selon l'ordre d'enseignement. 14
    Tableau 3 : Evolution du nombre d'enseignants dans le primaire de 2000/2001 à 2008/2009. 14 Tableau 4 : Répartition des élèves du primaire selon la classe et l'ordre d'enseignement en

    2008/2009 16
    Tableau 5 : Répartition des élèves du primaire par âge/tranche d'âge selon le sexe en

    2008/2009. 16
    Tableau 6 : Effectif des élèves du primaire par sous-système d'enseignement, par sexe et par

    région en 2008/2009. 17

    Tableau 7 : Répartition des enfants du CM2 selon la tranche d'âge en 2008. 40

    Tableau 8 : Dictionnaire des variables utilisées pour les analyses. 42

    Tableau 9 : Résultats des tests du Khi-deux d'indépendance entre le statut dans l'achèvement

    et les variables indépendantes. 43

    Tableau 10 : TAP selon le milieu de résidence et selon le niveau de vie du ménage. 44

    Tableau 11 : TAP selon la situation d'activité des enfants. 45

    Tableau 12: TAP selon la tranche d'âge des enfants. 46

    Tableau 13 : TAP par région. 47

    Tableau 14 : Tableau croisé entre la variable statut dans l'achèvement et statut dans

    l'handicap 47
    Tableau 15 : Tableau croisé de la variable statut dans l'achèvement avec les autres variables

    d'analyse. 48

    Tableau 16 : Récapitulatif du modèle de régression logistique simple. 59

    Tableau 17 : Résultats du test de Hosmer et Lemeshow d'ajustement du modèle logistique

    simple. 60

    Tableau 18 : Autres résultats d'adéquation du modèle aux données. 60

    Tableau 19 : Récapitulatif de la force de prédiction du modèle. 61

    Tableau 20 : Synthèse des résultats, variables significatives du modèle de régression

    logistique simple. 65

    Tableau 21 : Récapitulatif du modèle logistique multinomial. 68

    Tableau 22 : Estimations pour la modalité "Non scolarisé" comparativement à la modalité "A achevé". 69
    Tableau 23 : Estimations pour la modalité "A abandonné" comparativement à la modalité "A

    achevé". 71
    Tableau 24 : Hiérarchisation des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement

    primaire selon leur contribution à l'explication du phénomène. 73

    Tableau A 1 : Répartition des individus ayant abandonné leurs études au primaire selon les
    régions. 82

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    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    Tableau A 2 : Répartition des individus ayant abandonné leurs études au primaire selon la religion 82 Tableau A 3 : Répartition des individus ayant abandonné leurs études au primaire selon le milieu de résidence 82 Tableau A 4 : Répartition des individus ayant abandonné leurs études au primaire selon la situation d'activité de l'individu 83 Tableau A 5 : Résultats du test de comparaison de proportion du TAP pour la variable milieu de résidence. 83 Tableau A 6 : Résultats du test de comparaison de proportion du TAP pour la variable niveau

    de vie. 83

    Tableau A 7 : Contributions des modalités actives 84

    Tableau A 8 : Valeurs tests des modalités actives et illustratives 85

    Tableau A 9 : Coordonnées des modalités actives et illustratives. 86

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    LISTE DES ENCADRES

    Encadré C 1 : Critères d'interprétation de la courbe ROC. 90

    Encadré C 2 : Objectifs de l'EPT. 90

    Encadré C 3 : Présentation générale d'ECAM 3. 90

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    AVANT-PROPOS

    L'Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée (ISSEA) est une institution spécialisée de la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC). Elle a pour vocation la formation initiale des cadres de la statistique et de l'économie, le recyclage et le perfectionnement de cadres d'horizons divers aux nouvelles techniques de la statistique. L'Institut compte en son sein trois cycles de formation initiale à savoir : les Techniciens Supérieurs de la Statistique (TSS), les Ingénieurs d'Application de la Statistique (IAS) et les Ingénieurs Statisticiens Economistes (ISE).

    Le cycle d'Ingénieur d'Application de la Statistique dure quatre ans et exige de réaliser pendant la quatrième année de formation un stage professionnel d'une durée de quatre mois, stage devant être sanctionné par la rédaction et la soutenance d'un mémoire professionnel. Le but visé par l'Institut étant que ses élèves intègrent les connaissances théoriques, économiques et pratiques acquises pendant la formation pour répondre à une préoccupation interne da la structure d'accueil de stage. C'est dans ce contexte que nous avons effectué un stage professionnel du 17 février au 31 mai 2011 au bureau multi pays de l'UNESCO à Yaoundé au sein du « secteur éducation» en collaboration avec l'Institut de Statistique de l'UNESCO (ISU). Le présent document en est l'aboutissement et porte sur « l'analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun »

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    RESUME

    La Scolarisation Primaire Universelle (SPU) est un objectif primordial qui est placé au premier rang des six objectifs de l'Education Pour Tous (EPT) à atteindre d'ici l'horizon 2015 dans les pays en développement. Elle constitue également le deuxième objectif des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). A l'instar des autres pays d'Afrique Subsaharienne, le Cameroun s'est lui aussi engagé à atteindre les objectifs de la SPU. Les mesures prises dans le cadre de sa promotion ont eu pour effet dans bon nombre de pays tout comme au Cameroun d'améliorer l'accès et la participation, l'achèvement quant à lui est demeuré relativement faible.

    Le présent travail de recherche porte sur l'achèvement du cycle primaire au Cameroun et a pour objectif de rechercher et d'analyser ses déterminants. Le travail empirique s'appuie sur un échantillon de 4358 enfants âgés de 9 à 16 ans, échantillon tiré de la troisième enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM 3) réalisée en août 2007. A partir de cette base de données nous avons déterminé les profils des enfants qui achèvent leur cycle d'études primaires. Nous avons en outre analysé les facteurs qui influencent significativement l'achèvement du cycle d'études primaires.

    Il ressort de nos analyses que les enfants qui achèvent leurs études primaires vivent le plus souvent dans des ménages non pauvres, de taille moyenne (6 à 8 personnes) tout au plus dans lesquels le chef de ménage a un niveau d'instruction au moins primaire et est de religion chrétienne. Par ailleurs, ces enfants sont inactifs et se localisent beaucoup plus en milieu urbain des régions de l'Ouest, du Nord-Ouest, du Sud-ouest, du centre, du littoral et du Sud. L'achèvement est davantage plus marqué dans les ménages dirigés par les femmes que dans les ménages dirigés par les hommes.

    Quant aux facteurs explicatifs de l'achèvement, le niveau d'instruction du chef de ménage la région de résidence, le milieu de résidence, la situation d'activité de l'enfant, la religion, le sexe du chef de ménage, le niveau de vie du ménage et la présence d'un enfant dans le ménage apparaissent être les facteurs les plus significatifs de l'achèvement par un enfant. Plus un chef de ménage est instruit plus son enfant a de chances d'achever. Un enfant inactif a également plus de chance d'achever qu'un enfant actif. Les enfants vivant dans des ménages non pauvres dirigés par des femmes ont davantage de chance d'achever. De plus les régions de l'Ouest, du Sud-ouest, du Nord-ouest de même que le milieu urbain sont plus favorables à l'achèvement.

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    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    INTRODUCTION GENERALE

    Contexte

    L'éducation est un droit fondamental pour tout individu. C'est un catalyseur de la croissance économique ainsi que du développement humain. En accord à cela, la communauté internationale toute entière s'est engagée à y veiller.

    L'enseignement primaire constitue une étape très importante dans l'éducation du jeune enfant car il donne à celui-ci les bases nécessaires à son évolution et son épanouissement présent et avenir. L'objectif visé par ce cycle d'enseignement est que tout apprenant l'ayant normalement suivi puisse lire, écrire et compter. Compte tenu de la difficulté d'assurer à tous une éducation complète, la communauté internationale a fait de l'éducation de base ou primaire une priorité. C'est ainsi qu'en 1990 a été tenue à Jomtien en Thaïlande une conférence sur l'éducation pour tous dont l'une des orientations en matière d'éducation primaire fut d'élargir les moyens et le champ de l'éducation fondamentale.

    Dix ans plus tard deux autres évènements sont venus réaffirmer cet impératif d'éducation primaire. Le premier, le Forum de Dakar tenu en avril 2000 ayant constaté que plus de 113 millions d'enfants de 6 à 11 ans dans le monde étaient privés d'éducation primaire (dont une grande proportion de filles) s'est engagé entre autres objectifs de faire en sorte que d'ici 2015 tous les enfants, notamment les filles, les enfants en difficulté et appartenant à des minorités ethniques, aient la possibilité d'accéder à un enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité et de le suivre jusqu'à son terme.

    En septembre 2000, la conférence des Nations Unies tenue à New-York aboutit à la formulation et la rédaction de la déclaration du millénaire. Parmi les huit objectifs fixés pour l'horizon 2015 figurent respectivement en 2ème et 3ème position ceux d'assurer une éducation primaire pour tous et de promotion de l'égalité des sexes et d'autonomisation des femmes. Le taux d'achèvement du primaire a donc été fixé comme principal indicateur de l'avancée vers l'éducation primaire universelle. L'éducation primaire apparait ainsi comme la scolarisation obligatoire pour les pays en développement. Dès lors de nombreuses démarches sont engagées pour veiller à la réalisation des dits objectifs d'ici l'horizon 2015. Des aides financières et techniques sont accordées aux pays en développement ayant prouvé leur intéressement à

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun l'objectif de scolarisation primaire universelle (SPU) afin que la raison financière ne soit pas évoquée si cet objectif venait à échouer.

    La scolarisation primaire universelle apparait comme un objectif primordial à atteindre en matière d'éducation dans la majorité des pays en développement. Pour y parvenir, l'accès et la participation à l'éducation doivent être améliorés. C'est ainsi que dans bon nombre de ces pays on assiste à la réduction ou la suppression des frais d'écolage dans le primaire, la construction de nouvelles salles de classe ou de nouvelles écoles et le recrutement des instituteurs. En guise d'exemple, en Ouganda suite à la suppression des frais d'écolage dans le primaire en 1996, le pays a fait un bond de 2.2 millions1 inscriptions supplémentaires (constat observé en 2002). Toutes ces mesures ont eu pour effet d'augmenter les taux d'admission et de scolarisation au primaire dans les pays en développement. Pour les pays d'Afrique subsaharienne par exemple ces taux ont évolué respectivement de 91% et de 93% en 2000 à 111% et 99% en 2007. Malheureusement le même rythme de progression n'a pas été observé pour les taux d'achèvement du primaire qui sont demeurés relativement faibles. En Afrique subsaharienne, ce taux évolue d'environ 58% en 2000/2001 à 64,9% en 2007. Ce qui pose un véritable problème de scolarisation et de rétention des enfants jusqu'à l'atteinte de la dernière classe du cycle primaire. Ainsi bon nombre d'enfants accèdent à l'école primaire mais abandonnent sans avoir achevé le cycle. Il se pose donc un problème d'abandons scolaires auquel il s'avère impératif de trouver des solutions.

    Problématique et intérêt de l'étude

    A l'instar des autres pays d'Afrique Subsaharienne, le Cameroun s'est lui aussi engagé à atteindre les objectifs de la SPU. Pour y parvenir, le pays a pris d'importantes mesures parmi lesquelles l'élaboration d'une stratégie sectorielle de l'éducation ayant abouti à l'obtention d'un financement FTI (Fast Track Initiative) d'un montant de 47,5 millions de dollars US, la suppression des frais d'écolage depuis l'année scolaire 2000/2001, le recrutement massif d'instituteurs, la construction de nouvelles salles de classe, l'introduction de nouvelles politiques éducatives etc. Ceci a permis de porter les taux bruts d'admission, de scolarisation et d'achèvement respectivement de 76,67%, 86,03% et 49,94% en 2000/2001 à 111,23%, 110,04% et 55,54% en 2007/2008. Ces chiffres montrent que des progrès sont réalisés sur l'admission et la participation mais l'achèvement reste relativement faible. En 2009/2010, correspondant à la fin de la mise en oeuvre de la stratégie sectorielle appuyée par

    1 D'après la revue Finances et développement, mars 2002, volume 39, numéro 1

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    les fonds catalytiques, le pays a réalisé des progrès considérables et a atteint un taux d'achèvement du primaire de 73%. Malgré ces résultats appréciables, le taux d'achèvement demeure en deçà de la cible visé qui est de 100% (toutefois un idéal de 94% est très appréciable selon l'objectif 2 de l'EPT compte tenu de la quasi impossibilité d'atteindre 100%). Jusqu'à ce jour, près de 30% des enfants n'achèvent pas le cycle d'éducation primaire et par conséquent n'acquièrent pas une alphabétisation irréversible. Des efforts supplémentaires sont donc nécessaires pour atteindre les objectifs de la SPU d'ici l'horizon 2015.

    Dès lors, déterminer les facteurs explicatifs de l'achèvement du cycle primaire revêt donc tout son intérêt. En effet, pour atteindre l'objectif d'éducation primaire universelle au Cameroun, il faut définir une stratégie d'intervention des pouvoirs publics et privés. L'identification des facteurs susceptibles d'influencer les abandons scolaires et par ricochet l'achèvement du primaire pourra donc orienter de façon plus efficace cette stratégie.

    Ainsi nous sommes amenés à se poser la question de savoir quels sont les facteurs qui influencent l'achèvement de l'enseignement primaire des enfants de 9 à 16 ans au Cameroun. Plus spécifiquement, il s'agira pour nous de répondre aux questions suivantes :

    · Quel est le profil des enfants qui achèvent ou n'achèvent pas leurs études primaires ?

    · Quels sont les facteurs socioculturels, sociodémographiques,
    socioéconomiques qui influencent l'achèvement du cycle primaire ?

    Objectifs

    L'objectif général poursuivi par ce travail est de déterminer les facteurs explicatifs de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire par les enfants de 9 à 16 ans au Cameroun. Les objectifs spécifiques s'articulent autour des points suivants :

    > Présenter l'état des lieux de l'offre et de la demande en services d'éducation primaire au Cameroun.

    > Caractériser les enfants qui ont achevé le cycle primaire ainsi que ceux qui ne l'ont pas achevé ;

    > Ressortir les déterminants de l'achèvement, de l'abandon et de la non scolarisation au primaire ;

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    > Estimer la probabilité pour un enfant compte tenu de certaines caractéristiques

    d'achever ou de ne pas achever le cycle.

    Hypothèses de recherche

    Les hypothèses qui sous-tendent notre travail de recherche sont les suivantes2 :

    H1 : L'achèvement scolaire des enfants varie en fonction de la région de résidence et du milieu de résidence ;

    H2 : Le lien de parenté de l'enfant avec le chef de ménage influence l'achèvement ;

    H3 : La religion du chef de ménage influence l'achèvement ;

    H4: La situation d'activité de l'enfant influence l'achèvement ;

    Méthodologie

    Pour répondre à ces objectifs, nous allons :

    1' Effectuer une analyse des correspondances multiples pour déterminer le profil des enfants selon leur statut dans l'achèvement;

    1' Estimer un modèle de régression logistique simple puis multinomial pour déterminer les facteurs explicatifs de l'achèvement.

    Le document s'articule en deux grandes parties, chacune de ces parties comprenant deux chapitres. La première partie intitulée « Etude théorique et présentation du système éducatif camerounais » traite des fondements théoriques et des travaux empiriques déjà réalisés sur le sujet. La deuxième partie quant à elle intitulée «Résultats empiriques » est consacrée aux analyses descriptives et inférentielles sous la base des données d'enquête.

    2 Ces hypothèses ont été formulées après avoir passé en revue les travaux menés sur le sujet. (voir le Chapitre 2)

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

     

    PARTIE I : ÉTUDE THÉORIQUE ET PRÉSENTATION
    DU SYSTÈME ÉDUCATIF CAMEROUNAIS.

     
     

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    CHAPITRE I: L'ÉDUCATION AU CAMEROUN

    Avant toute analyse d'un phénomène il est très important de toujours éclairer la lanterne du lecteur quant au contexte dans lequel on se trouve afin de mieux comprendre et adhérer aux analyses qui pourraient suivre. Ce chapitre vise à présenter ce contexte ainsi que le système éducatif camerounais.

    I.1. Contexte

    I.1.1. Contexte historique

    L'histoire de l'école moderne au Cameroun peut s'articuler autour de quatre phases majeures : la première qui va de 1844 à 1884 a vu l'ouverture par le Pasteur Joseph Merrik de la toute première école (1844). Cette dernière a été implantée à Bimbia, près de la ville de Limbé actuelle, dans le département de Fako. La deuxième école est fondée l'année suivante à Bethel (Douala) par un autre missionnaire, le Pasteur Alfred Saker. Quatre ans plus tard, près de 80 enfants camerounais fréquentent l'école. En 1859, on dénombre déjà 7 écoles au Cameroun : à Bimbia, à Victoria et à Douala.

    La deuxième période (1884-1914) voit la Mission Suisse Allemande de Bâle et la Mission Presbytérienne Américaine débarquer au Cameroun le 18 décembre 1884 et 1885 respectivement. Les Pères Pallotins, quant à eux, arrivent au Cameroun en 1890. On leur doit l'installation de la mission catholique dans les provinces actuelles du Centre et du Sud. On assiste alors à une expansion assez marquée dans la création des missions. Celle-ci se conjugue à la création des écoles dans bon nombre des différentes missions. L'éducation scolaire au Cameroun à cette période est donc simplement le résultat de l'oeuvre d'évangélisation des différents protagonistes.

    Le placement du Cameroun sous mandats français et anglais marque le début de la troisième période. Lorsque la France et la Grande Bretagne prennent possession du pays, ils portent leurs premiers efforts de scolarisation sur les régions du Centre, du Sud, du Littoral, de l'Ouest, de l'Est et du Nord-Ouest. L'école coloniale franco-britannique est l'oeuvre de l'administration, des missions et des autorités indigènes.

    A contrario des sociétés côtières et forestières mentionnées ci-dessus, les sociétés situées du
    côté du septentrion participaient à un univers de civilisation totalement différente,
    essentiellement marqué par l'Islam. Les contacts avec le monde occidental ont été

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun extrêmement rares compte tenu de leur position géographique particulièrement délicate à atteindre mais aussi des opposions persistantes de scolarisation. Un retard de scolarisation est donc ainsi créé.

    La dernière période est marquée par l'école postcoloniale (à partir de 1960). En oeuvre depuis l'indépendance, cette école fonctionne sur un double système (francophone et anglophone). Elle a été plusieurs fois réaménagée dans ses objectifs, ses contenus et ses méthodes.

    I.1.2. Contexte géographique

    Le Cameroun est un pays qui s'étend sur une superficie d'environ 475 650 Km2 dont 466 050 Km2 de superficie continentale et 9 600 Km2 de superficie maritime. Il présente une pluralité et une diversité singulières non seulement sur les plans géographique et écologique (on y rencontre plusieurs types de paysages, de climats et de formations végétales) mais aussi sur les plans ethnique et culturel. Ce qui lui a valu le diminutif d' « Afrique en miniature ».

    Le pays se subdivise en quatre grandes zones agro-écologiques que sont : le plateau Sud camerounais couvrant le Sud forestier (régions du Centre, de l'Est, du Littoral, du Sud et du Sud-ouest) ; les hauts plateaux de l'Ouest (les régions de l'Ouest et du Nord-Ouest) ; la zone soudano-sahélienne (régions du septentrion). Deux grandes familles y sont retrouvées : la famille bantoue et la famille soudanaise.

    La carte administrative du Cameroun est constituée par des régions qui sont divisées en départements eux-mêmes divisés en arrondissements. Le Cameroun compte 10 régions, 58 départements, 268 arrondissements et 58 districts (voir carte administrative du Cameroun en annexe). Cette pluralité issue d'une histoire et d'un peuplement progressif assez complexes implique sans doute une certaine fragilité sociale, mais fonde aussi la richesse du pays, dont on trouve de multiples traces dans son identité actuelle, et particulièrement, dans l'organisation et la variété de son système éducatif.

    1.1.3. Contexte socioculturel

    Le Cameroun est un pays « bilingue » composée d'une partie à majorité « francophone » et une partie à majorité « anglophone ». Cette dernière partie concerne deux régions sur les dix que renferme la carte administrative du pays, soit environ 20% de la population totale. Le pays compte près de 230 ethnies pour au moins 240 langues nationales. Ces ethnies diffèrent sensiblement par leurs coutumes, leurs modes de vie et leurs localités.

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun Langues officielles depuis 1961, le français et l'anglais n'occupent pas une situation identique. Les populations sous la tutelle britannique ont déformé la langue anglaise en l'adaptant au contexte local. C'est ainsi qu'est né le « pidgin » qui est le plus parlée dans la région du Nord-ouest au détriment de l'anglais britannique. Le français par contre a été largement propagé sous la tutelle française et apparait aujourd'hui être l'idiome le plus diffusé. Ces langues constituent des facteurs d'unification pour les populations s'exprimant dans chacune d'elles. Sur le plan religieux, la religion catholique demeure la plus pratiquée (37% de fidèles en 2006), suivie des religions protestante et musulmane (respectivement 27% et 19% la même année)

    1.1.4. Contexte sociodémographique

    Estimée à 17.463.836 d'habitants en novembre 2005 (RGPH, 2005) avec un taux de croissance annuel moyen de 2,8% la population du Cameroun approximerait par projection les 18 455 502 habitants en 2007. La population du Cameroun est inégalement répartie sur le territoire, d'où la grande variabilité de la densité (elle est estimée à 37,5 habitants/km2 en 2005). Les régions les plus densément peuplées sont par ordre d'importance : le Littoral (124 habitants/km2) et l'Ouest (123,8 habitants/km2), tandis que celles qui le sont le moins, sont : l'Adamaoua (13,9 habitants/km2), le Sud (13,4 habitants/km2) et l'Est (7,1 habitants/km2).

    La structure par âge de la population du Cameroun est encore marquée par son extrême jeunesse. La moitié de la population a moins de 17,7 ans, les enfants âgés de moins de 15 ans représentent 43,6% de la population totale et les individus de 6 à 14 ans (la population scolarisable) représentent 23,4% de la population. Les personnes âgés (60 ans et plus) quant à eux ne représentent que 5,5% de la population totale du pays. La population active est plus nombreuse que celle à charge3 (avec un poids de 82,8% en 20074).

    En dépit de cette diversité écologique et humaine, l'économie du Cameroun a connu des problèmes financiers qui ont considérablement affecté le niveau de vie des ménages et donc les effets ont été particulièrement sévères pour le secteur éducatif camerounais.

    1.1.5. Contexte socio-économique

    La situation économique générale, et la situation financière de l'Etat camerounais en particulier, ne sont pas étrangères aux difficultés actuelles que connait le système éducatif camerounais.

    3 - il s'agit des enfants et des personnes âgées.

    4 D'après l'enquête ECAM 3.

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun Le Cameroun a connu une grande crise économique sur la période 1985-1994. Pour retrouver le sentier de la croissance, des réformes économiques et structurelles ont été mises en oeuvre par le Gouvernement avec l'appui de la communauté financière internationale. Au rang de ces réformes s'inscrit la diminution de 60% du salaire des fonctionnaires intervenue en septembre 1993 et la dévaluation de 50% du franc CFA en janvier 1994. Ces deux événements ont profondément affecté l'état des finances publiques en général et celui de l'éducation en particulier. Les budgets consacrés à la formation (éducation, enseignement supérieur et alphabétisation) qui représentaient plus 3% du Produit Intérieur Brut (PIB) au début des années 1980, ne représentent plus que 1,5% dans les années 1995 et 1997. C'est ainsi que surviennent petit à petit des problèmes d'insuffisance de structures d'accueil, de matériels didactiques, de personnel enseignant et auxiliaires dans l'enseignement en général et dans le primaire en particulier. Ce qui va conduire les départements ministériels en charge de l'éducation à définir des priorités. Les conséquences furent l'absence d'équité et l'inefficacité de la gestion de ce système éducatif. Tout ceci se mêle à la désinvolture du personnel enseignant qui victime de la diminution de salaires et donc de celle de leur pouvoir d'achat a diminué lui aussi le sérieux accordé à l'exécution de sa tâche. On assiste par ailleurs à une interruption de recrutement dans l'enseignement public et la fermeture entre 1989 et 1995 des écoles normales d'instituteurs et instituteurs adjoints (ENI/ENIA), ce qui a eu pour conséquence la dégradation du ratio élèves/enseignants.

    Cette crise financière a également affecté le niveau de vie général de la population. Les familles éprouvent de plus en plus de difficultés à financer les diverses dépenses en éducation de leurs enfants. A ceci s'ajoute le fait que l'Etat compte tenu de sa difficulté à assurer à lui tout seul cette fonction régalienne d'éducation a procédé à la privatisation de l'enseignement public. Ce qui a contribué à réduire fortement l'accès à l'éducation compte tenu des coûts élevés pratiqués par les établissements privés.

    Il faut cependant noter que, les bonnes performances dans la mise en oeuvre du programme économique et financier triennal 1997-2000 ont permis d'améliorer sensiblement la stabilité macro-économique et de renforcer la base nécessaire pour une croissance soutenue de l'économie ces dernières années. Toutefois l'économie demeure fragile. En effet, « les populations n'ont pas encore pu retrouver leur niveau de vie d'avant la crise, le niveau de chômage demeure encore élevé et les rares emplois créés se retrouvent malheureusement en majorité dans les secteurs et à revenus bàs » (Rapport principal de l'ECAM3, INS, 2008)

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    En particulier, l'offre publique des services d'éducation primaire a été particulièrement affectée par les difficultés auxquelles l'Etat a dû faire face lors des années de crise, entrainant ainsi des inégalités au sein du pays.

    I.2. Le système éducatif camerounais

    I.2.1. Structure et organisation du système éducatif camerounais

    I.2.1.1. Structure

    Le système éducatif formel camerounais est constitué de deux sous-systèmes : le soussystème francophone et le sous-système anglophone. Chaque sous-système comprend cinq niveaux d'enseignement : le préscolaire, le primaire, le post primaire, le secondaire et le normal. L'enseignement supérieur quant à lui est commun aux deux sous systèmes.

    Le service d'éducation est offert à la fois par l'Etat et par le privé. On parle alors respectivement d'enseignement public et d'enseignement privé. L'enseignement public est offert par les établissements d'enseignement placés sous l'autorité administrative de l'Etat et s'inscrit dans ses fonctions régaliennes. L'enseignement privé se subdivise encore en privé laïc, privé confessionnel catholique, privé confessionnel protestant et privé confessionnel musulman.

    Au niveau de l'éducation de base, outre les écoles publiques et privées, il existe aussi des écoles communautaires du système formel et non formel. Pour le système formel, on parle souvent d' « Ecole des parents » et pour le système non formel ce sont les Centres Préscolaires Communautaires (CPC) et les Centres d'Education de base Non Formel (CEBNF)

    Les structures prestataires de service dans l'enseignement secondaire sont les établissements secondaires dont les Lycées et collèges publiques ou privées d'enseignement Général, Technique et Professionnel.

    I.2.1.2. Les niveaux d'enseignement
    · L'éducation préscolaire

    L'éducation préscolaire comprend l'ensemble des programmes dont la population cible est les enfants de 0 à 6 ans. Les champs couverts sont les suivants : Santé de l'enfant, protection, éveil, éducation et environnement.

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun L'enseignement maternel dure normalement deux ans dans les écoles publiques mais il peut s'étendre à trois ans dans les écoles privées. L'âge d'admission étant de 4 ans et 3 ans respectivement selon l'ordre d'enseignement. C'est un enseignement non obligatoire i.e. un enfant ayant l'âge d'admission à l'école primaire peut y accéder indépendamment du fait qu'il ait suivi un enseignement maternel ou non.

    · L'enseignement primaire

    La durée du cycle primaire est de six ans. Il convient de noter qu'elle était de sept ans dans le sous-système anglophone mais depuis 2007 elle a été ramenée à six ans. L'âge légal d'admission à ce niveau d'enseignement est de 6 ans. La fin du cycle est sanctionnée par un diplôme respectivement le CEP (Certificat d'Etudes Primaires) pour le sous-système francophone et le FSLC (First School Living Certificate) pour le sous-système anglophone.

    · L'enseignement post-primaire

    L'enseignement post-primaire concerne une partie des élèves sortant du primaire. Ces élèves suivent une formation d'une durée totale de deux ans leur permettant à la sortie soit d'intégrer l'enseignement secondaire technique soit de s'intégrer dans la vie active.

    · L'enseignement secondaire général et technique

    L'enseignement secondaire général et technique s'étend sur 7 ans, dont 4 années d'études pour le premier cycle et 3 années pour le second cycle dans le sous-système francophone. Dans le sous-système anglophone le premier cycle dure 5 années et le second cycle dure 2 ans. Ce niveau d'enseignement est sanctionné par l'obtention d'un diplôme, le baccalauréat pour le sous-système francophone et le General Certificate of Education Advanced Level (GCEAL) pour le sous-système anglophone.

    · L'enseignement supérieur

    L'accès à l'enseignement supérieur est libre pour les titulaires du baccalauréat ou du GCE A Level. L'enseignement supérieur est dispensé dans sept universités d'Etat ainsi que dans un certain nombre d'institutions privées.

    · L'enseignement normal

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    L'enseignement normal s'occupe de la formation des enseignants du primaire, de la maternelle et du secondaire général et technique. L'entrée dans ces écoles de formation se fait généralement sous concours sous réserve d'un certain profil académique.

    NB : Il convient de noter que les orientations du Document de Stratégie de Croissance et de l'Emploi (DSCE), prévoient une réforme du secteur de l'éducation avec une introduction d'un cycle d'enseignement fondamental d'une durée de 9 à 10 ans.

    I.2.1.3. Organisation du système éducatif

    Le Décret N°2006/306 du 22 septembre 2006 portant organisation du Gouvernement a rattaché les six niveaux d'enseignement énumérés plus haut aux structures gouvernementales suivantes:

    1' Ministère de l'Enseignement Supérieur (MINESUP) qui se charge l'enseignement supérieur et post secondaire;

    1' Ministère de l'Education de Base (MINEDUB) qui se charge de l'enseignement maternel, primaire et normal;

    1' Ministère des Enseignements Secondaires (MINESEC) qui se charge de l'enseignement secondaire général et technique, et normal ;

    1' Ministère de l'Emploi et de la Formation Professionnelle (MINEFOP) qui se charge de l'enseignement post-primaire et la formation professionnelle.

    1' Ministère de la Jeunesse (MINJEUN) ayant à sa charge l'alphabétisation et l'éducation non formelle.

    I.2.2. Présentation synoptique de l'enseignement primaire au Cameroun

    I.2.2.1. L'offre scolaire dans le primaire

    L'offre scolaire représente l'ensemble des structures scolaires pour l'organisation de l'enseignement (locaux, équipements, matériels didactiques), humaines (personnels enseignant et d'encadrement) et institutionnelles (législation nationale). Nous allons analyser cette offre dans le primaire tour à tour par les dépenses d'éducation dans le budget de l'Etat, les infrastructures et le personnel enseignant.

    L'éducation dans l'ensemble a connu un gain d'intérêt sur la période 2000 à 2008. En

    effet son poids dans le budget de l'Etat a augmenté d'environ cinq points en 2008 par rapport

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    à l'année 2000, pour une évolution moyenne d'environ 0.56 points par an. La part des dépenses d'éducation dans le primaire a elle cependant connu une baisse. Restée stable de 2002 à 2004, elle connait une baisse d'environ cinq points à partir des années 2005. Ces poids quoique inférieurs à ceux des pays voisins (La RCA et le Tchad affichent en 2005 des poids respectifs de 52% et 50%) sont toutefois élevés lorsqu'on considère tous les niveaux d'enseignement que comporte le système éducatif camerounais (Pour six niveaux d'enseignement, le budget de l'enseignement primaire représente à lui tout seul plus du tiers du budget de l'éducation). C'est dire toute la priorité que représente l'enseignement primaire dans la stratégie éducative

    Tableau 1 : Evolution du poids des dépenses d'éducation dans le budget de l'Etat et de la part de celles-ci consacrées au primaire.

     

    Part de l'éducation dans le budget de l'Etat (en %)

    Part du primaire dans
    les dépenses
    d'éducation (%)

    2000

    11,87

    ---

    2001

    11,21

    ---

    2002

    12,90

    40,00

    2003

    12,87

    40,00

    2004

    15,59

    40,00

    2005

    17,05

    35,06

    2006

    11

    34,22

    2007

    14,81

    36,99

    2008

    16,91

    35,80

     

    Source : MINFI et ISU

    . L'offre d'écoles primaires au Cameroun est croissante entre 1996 et 2009 avec un taux

    de croissance de 60,3% sur toute cette période. Cette croissance dans le public se justifie par la volonté du Gouvernement de respecter ses engagements internationaux en faveur de la scolarisation primaire universelle et par les différentes aides dont a bénéficié le Gouvernement pour le développement de ce cycle (notamment l'Initiative Fast Track5 de la Banque Mondiale dont bénéficie le Cameroun). La part du privé dans cette offre qui a évolué en hausse résulte du développement de l'entrepreneuriat chez les investisseurs privés qui répondent favorablement à l'incapacité de l'Etat d'assurer à lui seul cette fonction régalienne.

    5 Il s'agit d'un programme de subvention pour venir en aide à tous les pays en développement qui bien que manifestant une volonté avérée de réaliser l'EPU manquent de financement conséquent.

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    Tableau 2 : Evolution du nombre d'écoles primaires de l'année scolaire 1996/1997 à 2008/2009 selon l'ordre d'enseignement.

    Année Public Part du privé (%) Ensemble

    1996/1997

    6593

    23,7

    8643

    1997/1998

    6882

    21,4

    8751

    1998/1999

    6586

    25,2

    8801

    1999/2000

    6673

    24,6

    8855

    2000/2001

    6877

    30,1

    9832

    2002/2003

    7693

    26,9

    10519

    2003/2004

    7891

    27,7

    10913

    2006/2007

    9000

    28,0

    12505

    2007/2008

    9224

    29,0

    12999

    2008/2009

    9656

    30,3

    13856

     

    Source : Annuaire MINEDUB 2008/2009

    Le nombre d'enseignants est croissant en 2000 et 2009. L'accroissement résulte du recrutement de plus en plus considérable d'enseignants pour répondre à l'accroissement d'effectifs scolarisés, cependant on observe tout de même une grande proportion d'enseignants non formés parmi ceux-ci (ils avoisinent les 30%). Ces enseignants sont en général des universitaires et se retrouvent en majorité dans les établissements privés.

    Tableau 3 : Evolution du nombre d'enseignants dans le primaire de 2000/2001 à 2008/2009.

    Année scolaire

    Nombre enseignants
    total

    % Femmes

    % enseignants formés

    2000/2001

    43 135

    35,50

    ---

    2001/2002

    42 873

    35,50

    ---

    2002/2003

    45 089

    35,14

    ---

    2003/2004

    49 042

    32,78

    68,06

    2004/2005

    55 266

    39,70

    68,53

    2005/2006

    62 280

    40,00

    62,74

    2006/2007

    67 081

    40,14

    61,77

    2007/2008

    70 230

    42,51

    ---

    2008/2009

    69 544

    44,21

    ---

     

    Source : Annuaire MINEDUB 2008/2009

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun I.2.2.2. La demande d'éducation dans le primaire

    La population scolarisable au Cameroun est croissante sur la période 2000 à 2009. Estimée à 2 600 276 l'année scolaire 2000/2001 elle vaut 2 944 115 l'année scolaire 2009/2010 soit un taux de croissance de 13,22%. En 2009/2010, cette population représente environ 15,08% de la population totale. D'où le poids non négligeable que représente la population scolarisable au sein de la population totale.

    Graphique 1: Evolution de la population scolarisable (population de 6 à 14 ans) de 2000 à 2010.

    2 900 000

    2 800 000

    2 700 000

    2 600 000

    3 000 000

    2 944 115

    2 500 000

    2 400 000

    2 600 276

    Source : Institut de Statistique de l'UNESCO (ISU)

    La majorité des effectifs du primaire se retrouvent à la SIL et ces effectifs décroissent lorsque la classe ou le niveau d'études augmente. Cela tire son explication de nombreux abandons et des redoublements enregistrés au cours du cycle. Le poids des filles dans les effectifs par classe reste inférieur à celui des garçons. Ceci résulte de la scolarisation encore faible enregistrée chez les enfants de sexe féminin.

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
    Tableau 4 :
    Répartition des élèves du primaire selon la classe et l'ordre d'enseignement en

    2008/2009

    CE2

    CM1

    CM2
    Ensemble

    Source : MINEDUB

    CPS

    CE1

    SIL

    CP

     

    629

    653

    163

    274

     

    792

    927

    45,9

     

    3

    322

    9

    805

     

    13

    127

    49,9

     

    462

    694

    132

    173

     

    594

    867

    46,4

     

    433

    465

    133

    334

     

    566

    799

    46,3

     

    393

    899

    119

    878

     

    513

    777

    46,3

     

    356

    238

    112

    320

     

    468

    558

    46,2

     

    302

    758

    97

    849

     

    400

    607

    44,8

    2

    582

    029

    768

    633

    3

    350

    662

    46,1

     

    Public Privé Total

    Pourcentage des
    filles (%)

    En ce qui concerne les effectifs par âge, en 2008/2009 les enfants de 7 ans constituent l'effectif le plus élevé avec 508 820 enfants enregistrés. Les enfants de moins de cinq ans et ceux de 15 ans et plus présentent des effectifs faibles. Ceci se justifie par leurs âges qui sont pour les uns inférieurs et pour les autres supérieurs à l'âge normal du cycle.

    Tableau 5 : Répartition des élèves du primaire par âge/tranche d'âge selon le sexe en 2008/2009.

    Tranches d'âge Proportion de filles (%) Total Filles

    Moins de 5 ans

    48,4

     

    21

    843

     

    10

    581

    5 ans

    47,9

     

    158

    071

     

    75

    732

    6 ans

    47,0

     

    473

    131

     

    222

    159

    7 ans

    46,7

     

    508

    820

     

    237

    848

    8 ans

    46,9

     

    500

    856

     

    235

    144

    9 ans

    46,6

     

    466

    370

     

    217

    560

    10 ans

    45,8

     

    421

    208

     

    192

    790

    11 ans

    44,9

     

    327

    282

     

    146

    859

    12 ans

    43,8

     

    223

    203

     

    97

    759

    13 ans

    43,9

     

    132

    072

     

    58

    033

    14 ans

    42,3

     

    70

    487

     

    29

    847

    15 ans

    40,8

     

    32

    123

     

    13

    091

    16 ans

    39,2

     

    11

    235

     

    4

    409

    17 ans

    35,0

     

    3

    083

     

    1

    080

    18 ans et +

    30,3

     
     

    877

     
     

    266

    Total

    46,1

    3

    350

    662

    1

    543

    159

     

    Source : MINEDUB

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    En 2008/2009, le sous-système francophone regorge 78,5% des effectifs du primaire contre 22,5% pour le sous-système anglophone. Ceci est compréhensible compte tenu de la structure de la population qui est à majorité constituée de francophones. Dans les deux sous-systèmes, la proportion de garçons est supérieure à celle des filles.

    Tableau 6 : Effectif des élèves du primaire par sous-système d'enseignement, par sexe et par région en 2008/2009.

    Sous-système

    Anglophone

     
     
     

    Francophone

     
     
     
     

    Région

    Garçon

     

    Fille

     

    Total

     

    Garçon

     

    Fille

     
     

    Total

     

    AD

    5

    041

     

    4 423

    9

    464

    92

    491

     

    68

    066

    160

    557

    CE

    21

    646

     

    22 468

    44

    114

    268

    125

     

    256

    321

    524

    446

    ES

    3

    827

     

    3 683

    7

    510

    95

    468

     

    81

    245

    176

    713

    EN

    2

    581

     

    2451

    5

    032

    341

    513

     

    234

    059

    575

    572

    LT

    27

    071

     

    26 952

    54

    023

    149

    022

     

    143

    929

    292

    951

    NO

    2

    175

     

    1841

    4

    016

    197

    711

     

    132

    864

    330

    575

    NW

    183

    149

     

    170 912

    354

    061

    4

    387

     

    4

    198

    8

    585

    OU

    13

    898

     

    13 584

    27

    482

    227

    003

     

    209

    852

    436

    855

    SU

    2

    195

     

    2 180

    4

    375

    58

    305

     

    54

    168

    112

    473

    SW

    106

    270

     

    104 903

    211

    173

    3

    597

     

    3

    542

    7

    139

    Pays

    367

    853

     

    353 397

    721

    250

    1 439

    650

    1

    189

    762

    2 629

    412

     

    Source : Annuaire MINEDUB 2008/2009

    I.2.2.3. Evolution de quelques indicateurs de performance dans le cycle primaire

    Il est fort usage d'apprécier la participation à l'éducation dans un cycle d'enseignement donné. Cette participation mesure le degré auquel la population d'âge scolarisable adhère aux études d'un cycle. Pour cela, on utilise généralement le taux brut de scolarisation (TBS). Il mesure la capacité d'accueil des enfants d'âge scolaire par le système. Le taux brut d'achèvement quant à lui permet d'apprécier le rendement interne ou l'efficacité du système car il permet d'apprécier à la fois l'ampleur du phénomène d'abandon et de non scolarisation par rapport à celui de l'achèvement complet d'un cycle d'études.

    Le taux brut de scolarisation dans l'ensemble a connu une amélioration d'environ 24 points sur l'ensemble de la période 2000-2008. Ceci pourrait s'expliquer par une hausse des effectifs consécutifs à la suppression des frais d'écolage dans le public. Chez les filles ce taux connait une amélioration d'environ 23 points.

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
    Graphique 2 :
    Evolution des taux bruts de scolarisation au primaire des années scolaires

    2000/2001 à 2008/2009.

    86,03

    110,92

    102,42

    TBS

    120,00

    100,00

    79,18

    TBS chez les filles

    80,00

    60,00

    40,00

    20,00

    Source : ISU

    Le graphique ci-dessous révèle une amélioration du ratio élèves/enseignants6 de 2000 à 2008. En effet celui-ci passe de 52 en 2000 à 46 en 2008. Toutefois sur cette période ce ratio s'est déprécié entre 2001 et 2003. Ceci serait dû à la suppression des frais d'écolage en 2000/2001 qui a eu pour effet d'augmenter les effectifs scolarisés. Ce ratio s'améliore par la suite du fait du recrutement des enseignants opéré par le gouvernement en guise de réaction à la hausse des effectifs.

    6 Il s'agit du nombre moyen d'élèves par enseignant.

    60,00

    51,28

    50,01

    40,00

    20,00

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminan ts de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    Graphique 3 : Evolution du ratio élèves-enseignants dans l'enseignement primaire de 2000 à 2009.

    40

    70

    60

    50

    30

    20

    10

    -

    52

    63 61

    Source : ISU

    Le taux brut d'achèvement dans l'ensemble a connu une nette amélioration tout au long de la période (+21,5 points) bien que demeurant inférieur à 100%. On enregistre cependant une baisse de ce taux dans les années 2003/2004 à 2006/2007. La même tendance est observée pour ce taux chez les filles avec une évolution de 16,5 points, mais les valeurs de ce taux chez les filles sont inférieures à celles des garçons. Les filles achèveraient donc moins le cycle d'études primaires ou sont tout simplement les plus victimes de la non scolarisation.

    Graphique 4 : Evolution des taux bruts d'achèvement du primaire de l'année scolaire 2001/2002 à 2008/2009.

    Source : ISU

    Par : MAKOUDJOU T, Adeline Carine ; élève IAS4 (c) UNESCO/ISSEA, Juin 2011

    120,00

    100,00

    80,00

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    I.2.2.4. Engagements internationaux du Cameroun en faveur de l'éducation primaire

    Le Cameroun a adhéré à plusieurs initiatives internationales de promotion de la

    scolarisation primaire universelle. Nous allons mentionner quelques unes parmi celles-ci.

    La déclaration mondiale sur l'éducation pour tous communément appelée « Déclaration de Jomtien », adoptée à l'issue d'une conférence mondiale sur l'éducation pour tous (tenue du 05 au 09 mars 1990 à Jomtien en Thailande) et s'étant fixé comme objectif d'universaliser l'accès à l'éducation Forum de Dakar (Avril 2000).

    Le cadre d'action de Dakar pour l'éducation pour tous adopté au Forum mondial sur l'éducation (Dakar, Sénégal, Avril 2000) sous l'égide de l'UNESCO. Ce fut le premier et le plus important évènement en matière d'éducation à l'aube du troisième millénaire. Les participants (au nombre de 181) se sont engagés pour l'horizon 2015 à améliorer l'accès à un enseignement primaire obligatoire ainsi que les niveaux d'alphabétisation des adultes, d'éliminer les disparités de genre dans les enseignements primaire et secondaire et enfin d'améliorer la qualité de l'éducation.

    La Déclaration du milénaire (septembre 2000) adoptée à la suite de la conférence des Nations Unies tenue du 06 au 08 septembre à New-York et ayant réuni 147 chefs d'Etat et de Gouvernement. Cette déclaration a formulé huit objectifs à atteindre à l'horizon 2015 dont le deuxième concerne l'éducation des enfants. Ce deuxième objectif s'énonce en ces termes : « Assurer l'éducation primaire pour tous ». Il vise à ce que tous les enfants, garçons et filles, partout dans le monde, puissent bénéficier d'ici 2015 d'un cycle complet d'études primaires.

    I.2.3. Faiblesses et distorsions du système éducatif camerounais

    I.2.3.1.Dans l'enseignement primaire

    En termes de coûts

    Les contraintes macroéconomiques du pays au début des années 90 ont entre autres rendu défaillante la fourniture des services éducatifs par l'Etat. Le phénomène de «maîtres des parents» a ainsi pris de l'envol. Ces derniers perçoivent leur rémunération non de l'Etat mais des associations des parents d'élèves (APE) ou par les élites locaux. Ils représentent en 2008 environ 26,7% des enseignants des écoles primaires publiques. Ce phénomène handicape particulièrement les familles vivant en zone rurale qui déjà majoritairement défavorisées se retrouvent en train de payer davantage pour l'éducation de leurs enfants. Ceci a pour effet d'accentuer les inégalités et de dissuader certains parents à scolariser leurs enfants.

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun En termes d'accès et de participation

    Le système éducatif camerounais ne rencontre en général pas de problème au niveau de l'accès à l'éducation dans le cycle primaire. En effet les taux bruts d'accès y sont en général supérieurs à 100% dans l'ensemble du territoire national. Le problème se pose plutôt en termes d'achèvement du cycle. Le taux brut d'achèvement reste inférieur à 100% (il vaut 72,70 en 2008) avec une légère variation dans les deux sous-systèmes d'enseignement. En effet tandis qu'en 2004 il vaut 56% dans le sous système francophone, il vaut 82,5% dans le sous-système anglophone pour la même année.

    Le taux de redoublement est d'environ 18% dans le sous-système francophone et de 12,2% dans le sous-système anglophone. Ceci relève d'une différence fondamentale de conception de l'apprentissage et du contrôle des connaissances entre les cultures des pays francophones et anglophones d'Afrique subsaharienne.

    I.2.3.2. Dans l'enseignement secondaire

    Le nombre d'enseignants dans le secondaire est en constance baisse. Nous sommes quittés d'un effectif de 30 371 pour l'année scolaire 2000/2001 à 27 323 enseignants pour l'année scolaire 2007/2008.

    On combine à cela un déséquilibre dans la répartition de ces enseignants sur l'ensemble du territoire national. En effet, les régions du centre, de l'ouest et du littoral sont celles qui regorgent le maximum d'effectifs dans les zones francophones. Pour l'année scolaire 2007/2008 sur 27 323 enseignants, on en dénombrait 7 891 dans la région du Centre, 4 292 à l'Ouest et 3490 dans le Littoral soit des poids respectifs de 28,9%, 15,7% et 12,8%. Les régions de l'Adamaoua, de l'Est, de l'Extrême-nord et du Sud ont leurs effectifs d'enseignants de loin inférieurs à ceux cités ci-dessus (respectivement 760, 1 069, 788 et 966) Les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ont des effectifs non très éloignées l'un de l'autre et n'affichent pas de disparités assez flagrantes l'une l'autre compte tenu de la langue d'expression majoritairement anglaise qu'ils ont en partage (ils ont respectivement 3415 et 3388 enseignants en 2007/2008).

    Cette inégalité dans la répartition des effectifs est une des grandes causes des disparités observées dans les résultats des examens officiels. En effet plusieurs établissements se retrouvent très souvent sans enseignants pour dispenser certaines disciplines, pour d'autres le nombre d'enseignants est tout simplement insuffisant. Les enseignants se retrouvent d'autant plus en zone urbaine au détriment des zones rurales. Ce qui explique très souvent les

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun mauvaises performances scolaires et les fortes déperditions enregistrées chez les élèves résidant dans les zones rurales.

    I.2.3.3. Dans l'enseignement supérieur

    Le Cameroun ne dispose que de sept universités d'Etat et un nombre non négligeable d'institutions privées d'enseignement supérieur (IPES). Les universités d'Etat regorgent le plus d'effectifs d'étudiants (en 2008, sur 150 932 étudiants dénombrés sur le territoire national, 130 872 provenaient de six7 universités d'Etat et 20 060 des IPES soit une part de 86,7%), ceci s'explique par les frais d'inscription relativement abordables par rapport à ceux du privé et la diversité des filières qu'on y trouve.

    Les universités de Douala et de Yaoundé II sont celles qui enregistrent les plus grands effectifs et contribuent ainsi le plus à la croissance des effectifs des universités d'Etat. En effet, les étudiants de l'université de Douala sont passés de 18 650 en 2005 contre 31 716 étudiants en 2008. Quant à l'Université de Yaoundé II-Soa son effectif d'étudiants est passée de 18 636 étudiants en 2005 à 28630 étudiants en 2008.

    Le poids des femmes dans ces effectifs quoique inférieur à celui des garçons connait cependant une nette amélioration (elles représentent 44,27% des effectifs en 2008 contre 39,7% en 2005).

    Le personnel enseignant (Professeur, Maîtres de Conférences, Chargés de cours, Assistants, Attachés d'Enseignement et de Recherche) a été évalué à 2748 en 2008. Cet effectif en augmentation résulte du recrutement de 1000 enseignants par la fonction publique en 2007 (avant ce recrutement on dénombrait environ 2061 enseignants). Ce recrutement a eu entre autres pour effet d'améliorer le taux d'encadrement de 53 étudiants pour un enseignant à 48 étudiants pour un enseignant. Toutefois des efforts restent à faire car cette valeur demeure insatisfaisante quant aux recommandations internationales. Toutefois, il existe une grande disparité dans la répartition de ces enseignants parmi ces universités d'Etat. Il y a en effet une forte concentration des enseignants de rang magistral (Professeurs et Maîtres de conférence) à l'université de Yaoundé I, ceux-ci représentent 57% de l'ensemble de la catégorie susmentionnée. La structure des enseignants par grade dévoile un certain déséquilibre avec un poids important de Chargé de Cours et des Assistants qui représentent respectivement 44,7% et 32,4% de l'ensemble des enseignants. Les Professeurs et les Maîtres de conférences représentent respectivement 10% et 6%.

    7 L'Université de Maroua, la dernière a été crée en 2009.

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    Dans ces trois cycles d'enseignement, la scolarisation est loin d'être homogène sur l'ensemble du territoire national. Celle-ci dépend entre autres, de la localisation administrative (province, département, arrondissement), de caractéristiques de la zone de résidence (zone urbaine/zone rurale), du genre de la personne scolarisable (garçon/fille), et du revenu de sa famille (riche/pauvre).

    Le présent chapitre nous a permis de nous imprégner du contexte camerounais dans lequel nous nous trouvons notamment à travers les situations économique, sociale et culturelle mais aussi à travers une brève description de son système éducatif. Nous y avons aussi fait un état des lieux en matière d'offre et de demande en service d'éducation dans l'enseignement primaire ainsi que la présentation de l'évolution des principaux indicateurs en matière d'éducation dans le primaire. Le chapitre suivant a pour objectif de présenter les différents travaux de recherche menés sur les déterminants de l'achèvement d'un cycle d'enseignement en général et du cycle d'enseignement primaire en particulier. Tout ceci dans le but de nous familiariser des différents résultats déjà obtenus sur la question afin d'orienter par la suite notre travail.

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE ET CADRE
    CONCEPTUEL

    Ce chapitre a pour but de donner un aperçu des travaux de recherche menés sur le phénomène d'achèvement. Pour mieux comprendre ces travaux ainsi que les différentes conclusions auxquelles les chercheurs sont parvenus, nous allons tout d'abord procéder à une définition des concepts clés y afférant.

    II.1 Définition des concepts

    · Accès à l'éducation

    Il s'agit de la question de savoir dans quelle mesure la population scolarisable accède à la première année d'un degré ou type d'enseignement particulier.

    · Taux brut d'admission (TBA) dans l'enseignement primaire

    C'est le rapport entre le nombre de nouveaux entrants en première année de l'enseignement primaire (la SIL à l'occurrence pour le Cameroun), quel que soit leur âge, et la population ayant l'âge officiel d'entrée dans le primaire, exprimé en pourcentage

    · Taux brut de scolarisation (TBS)

    C'est rapport entre le nombre d'élèves scolarisés dans un niveau d'enseignement donné, quel que soit leur âge, et la population du groupe d'âge officiel qui correspond à ce niveau d'enseignement, exprimé en pourcentage.

    · Achèvement du primaire

    L'achèvement du primaire revêt généralement plusieurs polémiques. Pour les uns le cycle primaire est achevé avec l'obtention du diplôme équivalent i.e. le certificat d'études primaires, pour d'autres il est achevé lorsque l'élève a suivi la dernière classe du cycle, la réussite de la classe ou du diplôme n'étant pas prise en compte. Nous retenons dans le cadre de ce travail la dernière définition couramment utilisée par l'UNESCO.

    Ainsi l'achèvement du primaire est mesuré par le Taux d'Achèvement du Primaire (TAP)
    ou Taux brut d'Accès au CM2 qui est le rapport du nombre de nouveaux entrants au
    CM2/class 6 à la population d'âgé officiel pour cette classe (11 ans). C'est l'indicateur qui

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun permet de suivre les progrès vers la scolarisation primaire universelle. Il constitue une mesure imparfaite de l'achèvement puisqu'il est calculé en rapportant le nombre de non redoublants inscrits en dernière année à la population en âge de la fréquenter (population de 11 ans). Cette formule suppose que la déperdition en dernière année du cycle primaire soit négligeable.

    Le schéma suivant permet d'étayer nos propos :

    Schéma 1 : Schéma illustratif de la notion d'achèvement.

    NON SCOLARISES

    SIL

    ENFANTS AYANT ACHEVE LEUR CYCLE COMPLET D'ETUDES PRIMAIRES

    CP/ CPS CE1

    CE2 CM1

    CM2

    Source : L'auteur.

    En blanc figurent tous les enfants victimes du non achèvement du cycle primaire et en gris les enfants ayant achevé leur cycle primaire (y compris les non scolarisés).


    · Décrochage ou abandon scolaire

    C'est le fait pour un élève de quitter une institution scolaire, d'abandonner ses études ou d'arrêter le cursus en cours avant qu'il ne soit terminé ou tout simplement avant l'obtention du diplôme de fin de cycle correspondant. On y inclut également les interrupteurs momentanés.

    Certains proposent de retenir le nombre de trois semaines d'absences continues non motivées pour identifier un décrocheur (Morrow, 1986). Évidemment, une telle définition implique qu'un jeune peut, à l'intérieur d'une même année, être identifié comme un élève régulier, un décrocheur et un raccrocheur.

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    · Population scolarisable ou demande potentielle d'éducation

    Lorsque l'on tient compte des redoublements il s'agit de la population dont l'âge est compris entre 6 et 14 ans (lorsque les redoublements sont exclus c'est la population d'âge 6-11 ans).

    · Pourcentage des enseignants formés pour enseigner au niveau primaire

    Nombre des enseignants d'école primaire ayant suivi une formation pédagogique, exprimé en pourcentage des enseignants des écoles primaires.

    · Proportion des pertes totales dues aux abandons (PPA)

    C'est la proportion du nombre total d'années perdues par les abandons pour une cohorte donnée. Cet indicateur mesure l'effet des abandons sur les pertes totales dans un système scolaire.

    · Proportion des pertes totales dues aux redoublements (PPR)

    C'est la proportion du nombre total d'années perdues dues aux redoublements pour une cohorte donnée. Cet indicateur mesure l'effet des redoublements sur les pertes totales dans un système scolaire.

    · Notions d'offre scolaire et de demande d'éducation

    D'après Gérard Etienne (2001), « L'offre scolaire est le produit des politiques étatiques et la demande d'éducation est le fait que les populations scolarisent leurs enfants ou pas ».

    · La demande de scolarisation

    C'est l'ensemble des facteurs (scolaires, économiques, sociaux, démographiques, culturels, religieux et politiques) que les individus ou les groupes prennent en compte directement ou indirectement, consciemment ou non, dans leurs pratiques de scolarisation ; ces facteurs conditionnent ainsi la mise à l'école, l'itinéraire scolaire et la durée de la scolarité.

    L'idée classique selon laquelle l'offre crée sa propre demande doit être considérée avec réserve. En effet, très souvent il y a inadéquation entre l'offre et la demande, tantôt nous avons des écoles sous fréquentées, tantôt des écoles en situation de sureffectifs.

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    · Concept d'éducation de base

    La Déclaration mondiale sur l'éducation pour tous (conférence de Dakar tenue en 2000) stipule que l'éducation de base comprend : « aussi bien les outils d'apprentissage essentiels (tels que lecture, écriture, expression orale, calcul, résolution de problèmes) que les contenus éducatifs fondamentaux (tels que connaissances, aptitudes, valeurs, attitudes) dont l'être humain a besoin pour survivre, pour développer son plein potentiel, pour vivre et travailler dans la dignité, pour participer pleinement au développement, pour améliorer la qualité de son existence, pour prendre des décisions éclairées et pour continuer à apprendre. Le champ des besoins éducatifs fondamentaux et la manière dont il convient d'y répondre varient selon les pays et les cultures et évoluent inévitablement au fil du temps.» Il s'agit donc du minimum nécessaire à tout individu pour vivre en phase avec sa société. Ce minimum varie fortement d'une société à une autre selon leur niveau de développement acquis. Pour certaines savoir lire et écrire s'avère suffisant, tandis que pour d'autres savoir utiliser l'ordinateur est un minimum. C'est ainsi que l'éducation primaire apparait comme l'éducation de base dans les pays en voie de développement tandis qu'elle est atteinte après l'achèvement du premier cycle de l'enseignement secondaire dans les pays développés.

    · Notion de style parental

    Grolnick et Ryan (1989) définissent le style parental comme étant un support à l'autonomie, une sorte d'engagement parental et de structure d'éducation.

    · Notion d'engagement parental

    Selon Stiller et Ryan (1992) l'engagement se présente comme le degré avec lequel les parents sont perçus comme disponibles. Cela reflète le degré d'intérêt des parents, leur rôle actif dans la vie scolaire de leur enfant, le temps et les autres ressources qu'ils consacrent à leur enfant. Jowett et Basinsky (1988) stipulent que l'engagement parental inclut l'aide que les parents apportent à leur enfant dans les processus d'apprentissage. Pour eux, les parents sont perçus comme des collaborateurs actifs dans le développement et les apprentissages de leur enfant.

    II.2 Revue de la littérature sur l'achèvement d'un cycle d'études

    Il existe un lien étroit entre abandon scolaire et achèvement d'un cycle scolaire. En effet l'achèvement du cycle suppose un parcours sans abandon ; ainsi donc un enfant qui n'a pas achevé le cycle primaire bien que l'ayant entamé aurait été victime d'un abandon scolaire

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    ou à l'opposé un enfant qui achève son cycle primaire n'a pas été victime de l'abandon scolaire.

    Très peu de travaux ont été réalisés sur l'achèvement du cycle primaire. En effet l'achèvement est un processus long qui suppose un parcours sans abandon. Un non achèvement présuppose un abandon enregistré. Ainsi donc les chercheurs dans le domaine éducatif se sont plutôt davantage penchés sur l'étude du phénomène d'abandon scolaire. Les notions d'achèvement et de non achèvement étant opposées l'une à l'autre, les mêmes facteurs explicatifs peuvent donc les caractériser à des différences de modalités près. Or rechercher les facteurs explicatifs du non achèvement du cycle primaire reviendrait à identifier les facteurs explicatifs des abandons scolaires dans le cycle primaire. Voilà pourquoi nous nous attèlerons tout au long de cette partie à présenter une revue de la littérature des recherches et des travaux menés sur les facteurs explicatifs des abandons scolaires.

    De nombreux travaux ont en effet été menés sur la détermination des causes de l'abandon scolaire. Ces travaux ont abouti à une classification des facteurs explicatifs de l'abandon scolaire en trois grands groupes de facteurs à savoir : les facteurs familiaux, les facteurs individuels et les facteurs scolaires.

    II.2.1 Impact des facteurs familiaux sur les abandons scolaires

    Plusieurs recherches ont abouti à la conclusion selon laquelle la famille est un élément essentiel dans la réussite scolaire (Coleman, 1961; Jencks, 1972). Elle fait partie des principaux prédicteurs de l'abandon scolaire. La réussite ou la rétention des enfants à l'école peuvent s'expliquer par le niveau d'instruction des parents, leur profession, leur niveau de revenu, les conditions de logement, la disponibilité des moyens d'information ou de communication, les attitudes et comportements des parents, etc. Les variables familiales peuvent se regrouper en trois catégories : les caractéristiques familiales, la participation parentale au suivi scolaire et le style parental.

    II.2.1.1 Le niveau d'instruction des parents

    Les études menées par Kakpo (2009), Glasman et Besson (2004), Thin (1998), Lahire8 (1995) ont abouti à la conclusion que le niveau d'éducation des parents influence toujours la réussite scolaire de leurs enfants. C'est ainsi que, l'enquête de l'Union européenne sur les revenus et les conditions de vie (EU-SILC, 2005) indique que la majorité des jeunes âgés de

    8 Ces auteurs ont été cités par Ousmane Sokhna.

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    25 à 34 ans dont les parents ont un faible niveau d'éducation ont eux-mêmes atteint un niveau d'études inférieur à la moyenne.

    Bélanger(1961) a abouti à l'issue de ses travaux à la conclusion selon laquelle il existe une forte relation entre la réussite, le maintien scolaire et la scolarité des autres membres du ménage (parents, frères et soeurs ainés). Son analyse montre que l'influence de la scolarité des parents sur la réussite, en particulier celle de la mère est très élevée.

    Selon une étude de Langevin 9(1992), les enfants dont les pères possèdent huit ans et moins de scolarité ont un risque trois fois plus élevé d'abandonner que ceux dont les pères ont la scolarité plus élevée. La conclusion selon laquelle le niveau d'études des parents a une influence significative sur la probabilité pour les enfants de rester plus longtemps à l'école est également ressortie des travaux réalisés par Masson et Khandler3 pour la Tanzanie en 1996. Ces derniers ressortent par ailleurs la liaison très forte existante entre le niveau d'instruction de la mère et la probabilité de rétention des filles à l'école. Il ressort d'une étude réalisée pour le Ghana par Montgomery, Kouamé et Olivier (1995) que les enfants en milieu rural qui ont au moins neufs ans de scolarisation sont ceux dont les mères ont atteint le niveau secondaire. Tandis que ceux qui abandonnent les études à l'issue de cinq années de scolarisation sont ceux dont les mères n'ont aucun niveau d'instruction.

    II.2.1.2 La composition du ménage

    D'autres recherches ont abouti au fait que la structure ou la composition du ménage affecterait les résultats scolaires. Jean Wakam (1999) lors d'une étude sur le thème « Relations de genre, structures démographiques des ménages et scolarisation des jeunes au Cameroun » a évalué l'impact de la structure démographique des ménages sur la fréquentation et le maintien des jeunes de 15-24 ans à l'école. Il a abouti aux résultats selon lesquels : (1) la présence et le nombre d'enfants en bas âge affectent essentiellement la scolarisation des filles et davantage dans les ménages dirigés par les femmes (MDF) ; (2) la présence et le nombre de femmes adultes et âgées tendent à favoriser systématiquement la scolarisation tant féminine que masculine et témoigne de la "substituabilité" des femmes et des enfants, et notamment des filles, dans l'accomplissement des tâches domestiques tandis que la présence et le nombre d'hommes ne favorisent tout au plus que la scolarisation masculine et réduisent systématiquement celle des filles, sauf dans les MDF. Par ailleurs

    9 Cité par Ousmane Soknha

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun provenir d'une famille nombreuse ou d'un foyer désuni apparaissent également être des facteurs de risque (Rumberger et al., 1990; Violette, 1991 ; Astone et McLanahan, 1991; Ekstrom et al., 1986; King, 1989).

    II.2.1.3 La discipline dans le ménage

    Des études longitudinales sur le fonctionnement familial ont pu démontrer le risque élevé de décrochage pour les enfants vivant dans un environnement familial où les parents ne prennent pas assez d'attention à l'éducation de leurs enfants. Baumrind (1978) a élaboré trois styles parentaux différant sur le plan des valeurs et des comportements : les styles autoritaire, démocratique et permissif. Rumberger et Al. (1990) ont démontré lors de leur étude sur le décrochage scolaire la responsabilité importante des parents dans la réussite scolaire de leurs enfants. Pour ces auteurs, les décrocheurs proviennent en majorité de familles où le contrôle parental est laxiste. Un style parental permissif caractérise ces familles. Les parents ne sont pas assez rigoureux, ils ne manifestent pas assez d'intérêt à la scolarité de leurs enfants, ne réprimandent pas les échecs scolaires ou à contrario ne gratifient pas les réussites. Ces parents n'assistent pas leurs enfants dans l'accomplissement de leurs devoirs scolaires. La persévérance et la motivation de l'enfant se voient ainsi durement affectées de façon négative. Leurs résultats démontrent également que les familles des élèves identifiés comme n'étant pas à risque de décrocher ont plus tendance à être démocratiques.

    II.2.1.4 Le décès d'un parent

    Le décès d'un parent peut avoir aussi des répercussions importantes sur les résultats scolaires d'un enfant. Manvire (1997) lors d'une étude menée en Ouganda trouve que : « la majorité des filles ayant abandonné leurs études avaient leurs deux parents en vie, tandis que les garçons ayant abandonné avaient plus fréquemment leurs parents décédés. Ce qui signifie que la mort du père est plus susceptible de précipiter la fin prématurée de la scolarisation des garçons que celle des filles. Alors que la longévité du père n'empêche pas nécessairement les filles d'abandonner les études ».

    II.2.1.5 Le niveau de vie du ménage

    Une autre variable familiale importante à prendre en compte demeure le revenu des parents ou le niveau de vie de ceux-ci. En effet, il serait absurde de parler de famille sans en mentionner les conditions d'existence. Des études menées dans des pays industrialisées attribuent à la famille et au milieu socio-économique une grande influence sur la persévérance et la réussite scolaire. La plus fameuse d'entre elles a été l'enquête de Coleman (1966) aux

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun Etats-Unis. Le Canada a été le siège d'une étude publiée dans le rapport The Canadian Fact Book on Poverty» (1989) qui a révélé que les taux d'abandons dans le secondaire parmi les enfants de famille pauvre était 2.2 fois plus grand que le taux parmi les élèves issues de familles non pauvres. Dans de telles familles (pauvres) en Afrique, lorsque les parents ne parviennent plus à assurer financièrement l'éducation de leurs enfants, ces derniers s'engagent dans des activités lucratives, généralement le petit commerce, pour payer eux-mêmes leurs frais de scolarité. Ce qui soulève alors le fameux problème de « travail des enfants » pour ceux parmi ces enfants n'ayant pas encore atteint l'âge d'entrer en activité (qui est de 15 ans selon le BIT).

    Toutefois d'autres facteurs entrent en jeu dans l'analyse des déterminants des abandons ou de la réussite scolaire(s). Ainsi comme le souligne Charlot :

    «Il existe un ensemble de processus qui s'articulent les uns des autres. Les uns sont construits dans la famille, les autres dans l'école, et le résultat dépend de l'articulation de l'ensemble....il y a des choses qui se passent au sein des familles qui n'empêcheront jamais certains enfants de réussir à l'école. Et, à l'inverse, il y a des choses qui se passent à l'école qui n'empêcheront jamais certains enfants de réussir, compte tenu de ce qui se passe dans leurs familles» (Bernard Charlot dans Dubet, 1997: 76).

    II.2.2 Impact des facteurs individuels sur le décrochage scolaire

    Les facteurs individuels sont des facteurs inhérents à l'individu. Ils varient donc d'un individu à un autre. Ils peuvent être regroupés en trois groupes à savoir : la qualité de l'expérience scolaire, les habitudes de vie de l'individu ainsi que sa personnalité.

    II.2.2.1 La qualité de l'expérience scolaire

    La qualité de l'expérience scolaire s'avère est un des plus puissants prédicteurs du décrochage scolaire (Janosz et al., 1997 ; Rumberger, 1995). Parmi les facteurs de risque les plus importants on note : des habiletés intellectuelles et verbales faibles, l'échec et le retard scolaire, une motivation et un sentiment de compétence affaiblies, des aspirations scolaires moins élevées, des problèmes d'agressivité et d'indiscipline, de l'absentéisme, ainsi qu'un faible investissement dans les activités scolaires et parascolaires (Bachman et al., 1971 ; Cairns et al., 1989 ; Ekstrom et al., 1986 ; Elliot et Voss, 1974 ; Ensminger et Slusarcick, 1992 ; Howell et Frese, 1982 ; Janosz et al., 1997 ; Rumberger, 1995 ; Wehlage et Rutter, 1986). Barrington et Hendricks(1989) ont mené une étude longitudinale sur 651 jeunes du secondaire. Ils ont effectué une comparaison des décrocheurs avec ceux qui ont obtenu leur

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    diplôme à temps plein. Les résultats stipulent que les décrocheurs présentent des taux élevés d'absentéisme (taux qui augmentent au fil des années), les enfants sous-performants, i.e ceux qui ont des résultats inférieurs à ceux recommandés sont plus susceptibles d'abandonner leurs études.

    II.2.2.2 Les habitudes de vie

    En ce qui concerne les habitudes de vie, les études longitudinales ont identifié les facteurs de risque suivants : fumer du tabac ou faire usage de psychotropes, flâner, avoir des conduites délinquantes, fréquenter beaucoup les membres du sexe opposé et avoir un enfant (Cairns et al., 1989 ; Ekstrom et al., 1986 ; Fagan et Pabon, 1990 ; Newcomb et Bentler, 1986 ; Rumberger, 1983 ; Weng et al., 1988).

    II.2.2.3 La personnalitéSur le plan de la personnalité enfin, les futurs décrocheurs semblent afficher une faible

    estime de soi, des états affectifs négatifs, manifestent des troubles psychiques et ont le sentiment que ce sont des facteurs externes qui régissent leur destinée (Bachman et al., 1971; Ekstrom et al., 1986 ; Horwhich, 1980 ; Janosz et al., 1997). Finn (1989) dans son modèle frustration-estime de soi montre que l'échec scolaire n'est rien d'autre que le point de départ d'un cycle pouvant aboutir au rejet de l'école par l'enfant ou à l'inverse, le rejet de l'enfant par l'école. Ses analyses démontrent que l'échec scolaire peut conduire à une perte d'estime de soi et éventuellement au rejet du système.

    II.2.3 Impact des facteurs scolaires sur l'abandon scolaire

    L'école de par sa structure, son organisation, son cursus, son climat influence l'expérience scolaire des élèves. Plusieurs auteurs ont pu le démontrer (Bos, Ruijters et Visscher, 1990 ; Brookover, Beady, Flood, Schweitzer et Wisenbaker, 1979 ; Entwisle, 1990 ; Gottfredson, 1986 ; Hallinan, 1987 ; Lindström, 1993 ; Purkey et Smith, 1983 ; Rutter, Maughan, Mortimore, Ouston et Smith, 1979). Rudolph H. Moos4 reste un pionnier en matière d'évaluation des environnements éducatifs (1979). Les quelques grands principes sur lesquels repose sa pensée sont :


    · Une conception dualiste de la relation individu-environnement (Murray, 1938). L'individu éprouve des besoins spécifiques (affiliation, sécurité, accomplissement, reconnaissance) auxquels l'environnement répond ou non.

    4 Les auteurs précédents ainsi que Moos ont été Cités par Janosz.

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    · En tant que composante de l'environnement, le climat social représente la personnalité singulière d'un environnement en ce qu'il traduit la façon dont celui-ci répond aux besoins individuels. Moos (1979) souligne que outre le climat social, l'environnement éducatif comporte également une composante physique (architecture, arrangement spatial, localisation dans le quartier, etc.), une composante organisationnelle (nombre d'élèves, ratio élèves-enseignants, ressources financières) et une composante d'agrégation sociale entendu comme l'ensemble des caractéristiques du corpus d'élèves

    · Le comportement humain est davantage tributaire de l'interaction entre les caractéristiques individuelles et environnementales que de la contribution séparée de ces deux facteurs. Ce comportement est mieux prédictible lorsqu'on considère l'interaction de l'individu avec son contexte social que lorsqu'on prend séparément l'effet des caractéristiques individuelles ou l'effet de l'environnement sur le comportement.

    La notion d'environnement scolaire fait appel à deux entités structurelles : la classe et l'école qui l'inclut. Moos et Trickett (1974) ont mis en place un instrument qui évalue le climat de la classe plutôt que l'école. Il se pose alors la question de savoir laquelle des entités est à privilégier. Dans le cycle primaire, la classe représente un environnement assez stable aussi bien sur le plan physique (la plupart des cours sont donnés dans le même local, l'élève est assis sur le même table banc tout au long de l'année scolaire) que sur le plan social (un seul enseignant pour un seul groupe d'élèves). Dans le secondaire par contre, un groupe d'élèves doit s'adapter à plusieurs enseignants (de sept à huit) et l'enseignant à plusieurs groupes d'élèves.

    La classe régulière de l'enseignement primaire présente des attributs quantitatifs (stabilité, fréquence) et qualitatifs (relations sociales et éducatives privilégiées) différentes de celle du secondaire. C'est pourquoi Janosz pense que l'impact de l'environnement éducatif de la classe sur l'adaptation scolaire (apprentissage et comportements) des élèves sera beaucoup plus important pour les classes du primaire que pour les classes régulières du secondaire. Les études théoriques privilégient l'ensemble de l'école plutôt que la classe à titre d'environnement éducatif.

    Janosz et Al (1997) lors de leurs travaux sur les déterminants de l'abandon scolaire ont utilisé deux sources de données issues d'enquêtes longitudinales pour examiner les prédicteurs les plus puissants de l'abandon scolaire et évaluer leur stabilité au fil du temps. La première source de données recueillie en 1974 ciblait 791 enfants francophones âgés de 12 à 16 ans et

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun sélectionnés de façon aléatoire dans la région de Montréal. La deuxième source de données recueillie en 1985 ciblait 791 enfants de Montréal. La particularité de ce deuxième échantillon réside dans le fait que ces enfants proviennent de familles de statut socio-économique faible ou moyen. Ils sont parvenus au terme de leurs travaux que le redoublement est la variable explicative la plus déterminante de l'abandon scolaire.

    Le plus souvent les difficultés scolaires apparaissent comme la principale raison évoquée pour justifier l'abandon des études. Ces difficultés prennent différentes formes selon l'ordre ci-après : difficultés d'apprentissage, mauvaises notes, retard scolaire. Le résultat pouvant être le découragement qui à son tour conduit à l'abandon. Ainsi donc ressort la relation étroite existante entre le redoublement scolaire et l'abandon. C'est ainsi par exemple que Martin et Al. (1988) Observent après analyse des statistiques nationales de la France que 10,7% des élèves redoublants (entendu comme ceux ayant déjà repris une classe) terminent le primaire contre 55,1% parmi les non redoublants.

    Rumberger (1995) s'est servi d'un modèle multi niveau pour analyser l'abandon scolaire au niveau intermédiaire. Pour cela il a utilisé des données relatives à environ 25000 élèves de 1000 écoles, données recueillies dans le cadre de la « National Education Longitudinal Survey of 1988 ». La collecte de ces données s'est effectuée en deux temps, en 1988 et en 1999. Rumberger a effectué une classification de ses variables de prédiction du décrochage scolaire en différentes catégories parmi lesquelles les caractéristiques familiales, les antécédents scolaires et les mesures de l'attitude de l'élève. D'autres indicateurs ont également été introduits à savoir la taille de l'école, le milieu de résidence de l'école (milieu urbain ou rural), la composition de la population des élèves et le ratio élèves-enseignant. Les résultats ont révélé que le redoublement est la variable explicative la plus pertinente ou significative de l'abandon scolaire.

    II.3 Hypothèses de l'étude et schéma conceptuel

    L'objectif principal que poursuivent les analyses statistiques dans l'étude d'un phénomène est d'expliquer les variations de ce phénomène dans ses niveaux soit dans le temps, soit au sein des différents groupes d'une population. Cette explication suggère un processus d'identification des facteurs causals responsables des changements dans les niveaux observés du phénomène. Ces facteurs causals peuvent prendre très souvent la forme d'hypothèses qui feront l'objet de vérifications.

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun II.3.1 Hypothèses

    Le contexte de la scolarité au Cameroun, ne nous permet pas de nous limiter dans le cadre de cette étude aux seuls facteurs explicatifs retenus dans la littérature. En effet, au Cameroun la scolarisation varie fortement en fonction des régions et du milieu de résidence, ce qui entraine également une variation des abandons en fonction de la région et du milieu de résidence. De même la religion pourrait également influencer la décision d'abandonner. En effet dans les ménages musulmans par exemple les risques d'abandons sont généralement élevés en particulier pour les filles. De même le lien de parenté de l'enfant avec le chef de ménage peut largement influencer la décision d'abandonner. On remarque en effet que les enfants entretenant des relations différentes de celle de père-enfant ou mère-enfant avec le chef du ménage dans lequel ils vivent tendent le plus souvent à vite décrocher.

    Sur la base de toutes ces observations nous formulons les hypothèses suivantes :

    H1 : L'achèvement scolaire des enfants varie en fonction des régions de résidence et du milieu de résidence ;

    H2 : Le lien de parenté de l'enfant avec le chef de ménage influence l'achèvement ;

    H3 : La religion du chef de ménage influence l'achèvement ;

    H4 : La situation d'activité de l'enfant influence l'achèvement ;

    Ces hypothèses trouvent leur justification des résultats des précédentes enquêtes déjà menées sur le territoire national notamment l'enquête ECAM 2 réalisée en 2001. En effet, les répartitions des individus ayant abandonné leurs études au primaire en 2001 selon tour à tour la région de résidence, le milieu de résidence, la religion du chef de ménage et la situation d'activité de l'individu nous permettent de penser que le phénomène d'achèvement varierait selon les différents susmentionnés en hypothèses (pour les répartitions, voir Tableaux A1, A2, A3 et A4 en annexe).

    II.3.2 Schéma conceptuel

    Notre cadre conceptuel s'inspire de la revue de la littérature des facteurs explicatifs de l'abandon scolaire telle que présentée plus haut ainsi que des hypothèses formulées.

    Achèvement/
    abandon/non
    scolarisation

    Facteurs socioéconomiques, familiaux, démographiques,

    sanitaires et géographiques:

    Niveau de vie du ménage, Taille du ménage, Niveau d'instruction du chef de ménage, région de résidence, milieu de résidence, Taille du ménage ; lien de

    parenté avec le chef de ménage

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    Schéma 2 : Schéma conceptuel issu de la revue de la littérature sur le phénomène d'achèvement.

    FACTEURS INDIVIDUELS : âge, intelligence/quotient intellectuel/aptitudes naturelles

     

    FACTEURS

    SCOLAIRES : politiques éducatives, facteurs pédagogiques (enseignants, curricula, manuels scolaires...), infrastructures et équipements scolaires

     

    Source : L'auteur.

    Mémoire professionnel
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    PARTIE II: RÉSULTATS EMPIRIQUES

     

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    CHAPITRE III: ANALYSES EXPLORATOIRES ET PROFIL
    DES ENFANTS SELON LEUR STATUT DANS
    L'ACHÈVEMENT

    Ce chapitre a pour but d'étudier les caractéristiques de notre échantillon non seulement suivant les facteurs explicatifs du phénomène d'achèvement retrouvés dans la littérature ou formulés dans nos hypothèses mais également suivant d'autres variables. Ces nouvelles variables ont été introduites pour mieux caractériser les enfants.

    En plus des facteurs explicatifs retrouvés dans la littérature, nous avons introduit dans l'ACM de nouvelles variables pour davantage appréhender le profil des enfants acheveurs. Parmi ces nouvelles variables, on retrouve la variable « padulte » nous renseignant s'il y a dans le ménage une personne âgée (60 ans et plus).

    III.1 Présentation de la source de données

    Pour répondre à la problématique de cette étude, nous allons utiliser les données de la troisième enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM 3) réalisée en 2007 par l'Institut National de la Statistique du Cameroun. La section 03 « Education des membres du ménage» du questionnaire individu est celle qui nous fournit les variables de l'étude. Les éléments qui suivent visant à éclairer la lanterne du lecteur sont tirés du rapport principal de cette enquête publié en décembre 2008 et ayant pour titre « Rapport principal d'ECAM 3 ». Bien vouloir s'y référer pour davantage de précision et d'éclaircissements.

    III.1.1. Objectifs d'ECAM3

    L'objectif principal de l'ECAM 3 est d'actualiser le profil de pauvreté et les différents indicateurs des conditions de vie des ménages établis en 2001 ainsi que d'évaluer l'impact des principaux programmes et politiques mis en oeuvre dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. Les objectifs spécifiques se retrouvent en annexe dans l'encadré C3.

    III.1.2. Echantillonnage

    ECAM 3 a couvert le territoire national du Cameroun. La population cible concernait l'ensemble des ménages ordinaires résidant sur le territoire national.

    La base de sondage utilisée est celle des zones de dénombrement obtenues à partir des travaux de cartographie du troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitat réalisé en 2005.

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    Le plan de sondage appliqué est de type aléatoire stratifié à deux degrés. Au premier degré, on tire des zones de dénombrement(ZD) et au second degré est tiré un échantillon de ménages dans chacune des ZD sélectionnées. Au total 742 ZD ont été sélectionnées pour 12609 ménages à enquêter. Parmi ceux-ci 11 391 ont été interviewés avec succès donnant ainsi un taux de couverture de 90,34%.

    III.1.3. La population cible de notre étude

    La population cible que nous avons retenu pour cette étude est celle des individus de 9 à 16 ans. Nous avons effectué un filtre parmi ces individus pour ne retenir que ceux de cette tranche d'âge ayant soit achevé leur cycle primaire, soit été victimes d'un abandon ou tout simplement n'ayant jamais été scolarisés. Nous avons donc exclu tous les individus de cette tranche d'âge étant encore inscrits en cours du cycle primaire dans une classe inférieure à celle du CM2.

    Nous avons retenu les enfants de cette tranche d'âge tout d'abord parce que la tranche d'âge normal pour se retrouver au CM2 est de 11 à 14 ans lorsque l'on tient compte des redoublements. Toutefois le contexte éducatif camerounais est caractérisé à la fois par une précocité en âge des effectifs dans les cycles d'enseignement primaire et par des retards d'âge. Pour illustrer ces propos nous allons utiliser la répartition des élèves du CM2 par tranche d'âge au cours de l'année scolaire 2008/2009.

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun Tableau 7 : Répartition des enfants du CM2 selon la tranche d'âge en 2008.

     
     

    CM2

     
     
     

    T

     

    Moins de 5 ans

     

    ---

     

    ---

    5 ans

     

    ---

     

    4

    6 ans

     

    3

     

    6

    7 ans

     

    50

     

    115

    8 ans

     

    858

    1

    736

    9 ans

    6

    825

    13

    521

    10 ans

    26

    073

    54

    149

    11 ans

    44

    427

    97

    210

    12 ans

    41

    255

    93

    619

    13 ans

    29

    692

    67

    126

    14 ans

    17

    519

    41

    034

    15 ans

    8

    549

    20

    733

    16 ans

    3

    223

    8

    162

    17 ans

     

    848

    2

    374

    18 ans et +

     

    222

     

    696

    Total

    179

    544

    400

    486

     

    Source : Annuaire MINEDUB 2008/2009

    Le tableau 7 révèle une part non négligeable des enfants de 9 ans se retrouvant au CM2 (13521). La même observation est faîte pour les enfants de 16 ans. En nous fixant comme seuil le nombre d'au moins 5000 élèves pour retenir une tranche d'âge, nous sommes en droit de pouvoir étendre notre population cible aux enfants de 9 à 16 ans. Sur la base de cette population cible, notre échantillon renferme 4357 enfants.

    III.2 Achèvement du cycle primaire par les enfants

    Les variables retenues dans le cadre de cette étude sont les suivantes :

    Le niveau de vie du ménage

    C'est le statut dans la pauvreté du ménage. Cette variable a été calculée dans l'optique dépenses i.e. un panier minimum de biens a été défini comme référence et tout ménage dont le niveau de dépenses s'est avéré inférieur à ce panier de biens a été classé « Pauvre » et « Non pauvre » le cas échéant.

    Le niveau d'instruction du chef de ménage

    Il s'agit du plus haut niveau d'études acquis par le chef de ménage

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun Le sexe du chef de ménage

    Il s'agit du sexe de la personne qui détient l'autorité dans le ménage.

    Le milieu de résidence

    C'est le milieu où vit le ménage.

    La religion du chef de ménage

    C'est la croyance à laquelle adhère le chef de ménage.

    La région de résidence

    C'est la région de résidence où vit le chef de ménage. Il convient de noter que le Cameroun dans sa subdivision administrative renferme dix régions. Toutefois les villes de Douala et Yaoundé ont un statut particulier bien que se trouvant dans les régions du Littoral et du Centre respectivement. En effet ce sont respectivement les capitales économique et politique du pays et jouissent par conséquent d'un statut particulier compte tenu du brassage d'hommes qu'elles suscitent. Voilà pourquoi ces deux villes sont considérées dans le cadre des enquêtes d'envergure nationale comme des régions à part entière.

    La présence d'un enfant dans le ménage

    Cette variable renseigne si le ménage comprend dans sa composition un enfant de moins de six ans.

    Le lien de parenté avec le chef de ménage

    Il s'agit de la relation qui lit l'enfant au chef de ménage.

    La statut dans l'emploi de l'enfant

    Bon nombre d'enfants sont victimes du travail des enfants car exercent une activité bien que n'ayant pas encore l'âge recommandé. Cette variable renseigne sur le statut d'activité de l'enfant.

    L'âge de l'enfant

    Il s'agit de la tranche d'âge à laquelle appartient l'enfant. Nous avons procédé à un regroupement en classes selon que l'enfant soit précoce (9-10 ans), ait l'âge normal (11-14 ans) ou alors soit victime d'un retard (15-16 ans).

    La présence d'une personne âgée dans le ménage

    Cette variable renseigne si le ménage comprend dans sa composition une personne de 60 ans ou plus.

    Le sexe de l'enfant

    Le statut matrimonial du chef de ménage

    Il s'agit de la situation matrimoniale de la personne qui détient l'autorité dans le ménage.

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun Le statut dans l'handicap

    Cette variable renseigne la condition physique de l'enfant, notamment si celui-ci est victime d'un handicap ou pas.

    Le statut dans l'achèvement

    Cette variable nous renseigne sur la situation de l'enfant dans l'achèvement.

    Le tableau 8 suivant contient le dictionnaire des variables utilisées pour l'analyse exploratoire.

    Tableau 8 : Dictionnaire des variables utilisées pour les analyses.

    Variables

    Libellé

    Modalités

    Variables nominales actives

    SEXCM

    Sexe du chef de ménage

    masculin, feminin.

    Sex_ind

    Sexe de l'individu

    masculin, feminin.

    Milieu

    Milieu de résidence du ménage

    Urbain, rural.

    Religion

    Religion du chef de ménage

    Catholique, Protestant, Musulman,Autre

    Region

    Région d'habitation du ménage

    Douala, Yaoundé, Adamaoua,Centre, Est, Extrêmenord, Littoral,Nord, Nord-ouest, Ouest,Sud,Sudouest.

    Statut_CM

    Statut matrimonial du chef de ménage

    Celibataire, Marié monogame, Marié polygame, En union libre, veuf/veuve, Divorcé/séparé

    Niveau_vie

    Niveau de vie du ménage

    Pauvre, Non pauvre.

    NIVINS_CM

    Niveau d'instruction du chef de ménage

    Non scolarisé, Primaire, secondaire 1er cycle, secondaire 2nd cycle, superieur.

    taille_menage

    Taille du ménage

    Petite (1-5), moyenne (6-8), grande (9 et plus)

    ACTIF

    Statut dans l'emploi de l'enfant

    Enfant travailleur, enfant non travailleur

    Tranche_age

    Tranche d'âge de l'individu

    "9-10", "11-14", "15-16"

    penfant

    Présence ou non d'un enfant dans le ménage

    oui, non

    padulte

    Présence ou non d'un adulte de 60 ans ou plus

    oui, non

    lien_parente

    Lien de parenté de l'enfant avec le chef de ménage

    Fils/fille du chef de ménage, chef de ménage, conjoint du chef de ménage, autre parent masculin ou féminin, sans lien de parenté, domestique.

    Statut_hand

    Statut dans l'handicap

    Enfant handicapé, Enfant non handicapé

    Variable nominale illustrative

    Statut_achev

    Statut dans l'achèvement

    Non scolarisé, A abandonné, A achevé

     

    Source : L'auteur.

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    Il convient de noter que les variables taille_menage et Tranche_age sont des variables à l'origine quantitatives dans la base de données. Nous avons procédé ici à des recodages pour les rendre qualitatives et donc conformes au type des variables utilisées en actives dans une ACM.

    Avant d'effectuer l'analyse factorielle, il convient souvent d'étudier les liaisons éventuelles deux à deux pouvant exister entre la variable d'intérêt et les variables indépendantes. Nos variables étant qualitatives nous avons pour ce faire effectué des tests du Khi-deux d'indépendance entre la variable d'intérêt et les variables de profil i.e. entre le statut dans l'achèvement et les variables socioéconomiques et démographiques. Les résultats de ces tests sont mentionnés dans le tableau ci-dessous.

    Tableau 9 : Résultats des tests du Khi-deux d'indépendance entre le statut dans l'achèvement et les variables indépendantes.

    Variables

    Valeur de la statistique de test

    ddl

    Significativité

    asymptotique(p-value)

    SEXCM

    16,545

    2

    0,000

    Sex_ind

    0,132

    2

    0,936

    Milieu

    86,138

    2

    0,000

    Religion

    377,595

    6

    0,000

    Region

    630,939

    22

    0,000

    Statut_CM

    81,757

    10

    0,000

    Niveau_vie

    185,214

    2

    0,000

    NIVINS_CM

    464,155

    8

    0,000

    taille_menage

    9,647

    4

    0,045

    ACTIF

    232,74

    6

    0,000

    Tranche_age

    449,612

    4

    0,000

    penfant

    16,526

    2

    0,000

    padulte

    3,031

    2

    0,22

    lien_parente

    179,69

    5

    0.000

    Statut_hand

    1,368

    2

    0,505

     

    Source : Nos calculs à partir de SPSS.

    Il ressort au seuil de significativité de 5% l'indépendance entre le statut dans l'achèvement et le sexe de l'individu d'une part, l'indépendance entre le statut dans

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun l'achèvement et la présence ou non d'un adulte dans le ménage (pvaleur>0.05)10 d'autre part de même que l'indépendance entre le statut dans l'achèvement et le statut dans l'handicap.

    III.2.1 L'achèvement suivant les facteurs socio-économiques III.2.1.1. Achèvement suivant le milieu de résidence

    Tableau 10 : TAP selon le milieu de résidence et selon le niveau de vie du ménage.

     

    Milieu de résidence

    Niveau de vie

     

    Rural

    Pauvres

    Non pauvres

    Statut dans l'achèvement

    Non scolarisé

    0,9%

    3,7%

    4,4%

    1,0%

     

    6,0%

    11,4%

    15,8%

    5,3%

     

    93,1%

    84,9%

    79,8%

    93,7%

    Total

    100%

    100,0%

    100,0%

    100,0%

     

    Source : ECAM3, INS.

    Le tableau 10 nous révèle que le taux d'achèvement du primaire semble plus élevé en milieu urbain qu'en milieu rural. Par ailleurs, les résultats du test de comparaison de proportions 11(tableau A5 en annexe) nous permettent de confirmer ce résultat avec une pvalue de 0.000 (<0,05). Ainsi le TAP est plus élevé en milieu urbain en comparaison au milieu rural. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que la majorité des infrastructures scolaires se retrouvent en zone urbaine, de même que la qualité des enseignements dispensés est meilleure en milieu urbain qu'en milieu rural compte tenu notamment de la présence effective des enseignants qualifiés et de la possession par un grand nombre d'élèves du matériel scolaire. Le milieu rural fait généralement l'objet d'observations contraires à ceux sus-mentionnés en milieu urbain.

    III.2.1.2. Achèvement suivant le niveau de vie du ménage

    Lorsqu'on s'intéresse à la situation de l'achèvement selon le niveau de vie des ménages, il apparait d'après le Tableau 10 que le taux d'achèvement semble plus élevé chez les ménages non pauvres en comparaison aux ménages pauvres. De même que précédemment, les résultats du test de comparaison des proportions (Tableau A6 en annexe) révèlent

    10 L'hypothèse principale de ce test est H0 : Indépendance entre la variable statut dans l'achèvement et la variable X. où X représente une variable quelconque de la liste des variables de profil.

    11 Nous testons les hypothèses H0 : Pu-Pr=0 contre Pu-Pr=0>0 où Pu et Pr représentent les TAP en milieux urbain et rural respectivement.

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun qu'effectivement le TAP est plus élevé chez les ménages non pauvres en comparaison des ménages pauvres. Ce constat est facilement compréhensible compte tenu des dépenses qu'implique la scolarisation en général et la scolarisation primaire en particulier. En effet, malgré la suppression des frais d'écolage dans le primaire depuis la rentrée 2001 au Cameroun, certaines écoles exigent encore des parents d'élèves des contributions au fonctionnement de l'association des parents d'élèves (APE). En outre, il est encore du devoir des parents de supporter les achats des manuels et fournitures scolaires de leurs enfants. Tout ceci défavorise les parents pauvres qui n'ont pas souvent les moyens d'envoyer leurs enfants à l'école, ce qui entraine très souvent des abandons de la part des enfants provenant de tels ménages.

    III.2.1.3. Achèvement suivant la situation d'activité de l'enfant

    La plus grande part des enfants de l'échantillon sont inactifs, ceci se justifie compte tenu de leur âge faible qui apparaitrait précoce pour entrer en activité. Toutefois une part assez importante d'entre eux (40,1%) est déjà en activité. Les TAP sont plus élevés chez ceux en inactivité que chez ceux en activité. Ceci s'explique par le fait que les enfants inactifs peuvent entièrement se consacrer à leurs études, ils ne dispersent pas leurs énergies dans des activités autres que celles scolaires. A contrario, les enfants actifs sont dispersés et ne peuvent donc pas consacrer une bonne attention à leurs études. Parfois les gains d'argent peuvent attiser l'intérêt des enfants pour le monde du travail qui par une comparaison des coûts d'opportunité entre le fait de continuer ses études et d'entrer en activité et en l'absence d'encadrement peuvent très vite opter pour l'entrée en activité.

    Tableau 11 : TAP selon la situation d'activité des enfants.

    Situation d'activité

    Effectif absolu

    Effectif relatif

    TAP

    actif

    1747

    40,1%

    82,1%

    inactif

    2611

    59,9%

    95,3%

    Total

    4358

    100,0%

    90%

     

    Source : ECAM3, INS.

    III.2.2 L'achèvement suivant les facteurs sociodémographiques

    III.2.2.1. Achèvement suivant la tranche d'âge

    La majorité des enfants de notre échantillon se retrouve dans la tranche d'âge « 11- 14 ans». Ceci relève du fait que cette tranche d'âge représente la tranche d'âge

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun universellement reconnu pour se trouver en classe de CM2. Le TAP élevé dans cette tranche d'âge se comprend donc aisément. Les enfants d'âge inférieur à l'âge officiel reconnu ont bénéficié d'une scolarisation précoce, ce qui explique leur effectif faible. Tandis que ceux d'âge supérieur à cet âge ont accusé des retards, ils sont d'autant plus vulnérables au découragement et donc à l'abandon.

    Tableau 12: TAP selon la tranche d'âge des enfants.

    Tranche d'âge

    Effectif absolu

    Poids dans
    l'échantillon

    TAP

    9-10

    205

    4,7%

    64,4%

    11-14

    2197

    50,4%

    92,6%

    15-16

    1956

    44,9%

    69,6%

    Total

    4358

    100,0%

    90,0%

     

    Source : ECAM3, INS.

    III.2.2.2. Achèvement suivant la région.

    La plupart de ces enfants se trouvent dans les régions de l'ouest (14,2%), du Nordouest (12,7%) et du Sud-ouest (11,5%). Les TAP sont plus élevés au Sud (97,3%), à Douala (97,2%), à Yaoundé (96,9%) et dans le centre en général (95,4%). Le grand Nord par contre enregistre de faibles taux d'achèvement (respectivement 59% à l'extrême-nord, 71,7% pour le Nord et 76,8% pour l'Adamaoua). Ceci s'explique par la proportion faible des écoles primaires dans ces zones et surtout par le manque d'enseignants (plusieurs enseignants en effet refusent de regagner leurs postes lorsqu'ils sont affectés dans ces régions et même quand ils y vont, ils n'y sont pas réguliers. Les élèves passent ainsi une bonne partie de l'année scolaire sinon toute l'année scolaire sans enseignants, ce qui a pour répercussion des abandons scolaires). De plus les taux de scolarisation dans ces régions sont les plus faibles du pays.

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun Tableau 13 : TAP par région.

    Régions

    Effectifs relatifs

    (%)

    TAP (%)

    Douala

    8,2

    97,2

    Yaoundé

    8,8

    96,9

    Adamaoua

    4,8

    76,8

    Centre

    8,0

    95,4

    Est

    5,7

    88,8

    Extrême-Nord

    8,3

    59,0

    Littoral

    5,8

    91,2

    Nord

    4,3

    71,7

    Nord-Ouest

    12,7

    94,8

    Ouest

    14,2

    93,9

    Sud

    7,6

    97,3

    Sud-ouest

    11,5

    95,8

    Total

    100

    90

     

    Source : ECAM3, INS.

    III.2.2.3. Achèvement suivant le statut dans l'handicap.

    La majorité des enfants handicapés de notre échantillon a achevé le cycle d'études primaires soit un taux d'achèvement de 92,3% qui est relativement plus élevé que le TAP chez les enfants non handicapés. Cette différence trouverait une première explication dans les effectifs. En effet notre échantillon renferme une faible part d'enfants handicapés soit 3,0% contre 97% d'enfants non handicapés. Le fort TAP retrouvé chez les enfants handicapés semble indiquer l'influence non significative de l'handicap d'un enfant dans l'achèvement du cycle d'études primaires.

    Tableau 14 : Tableau croisé entre la variable statut dans l'achèvement et statut dans l'handicap

     

    Statut dans l'handicap

    Total

     

    Enfant non
    handicapé

     

    Non achevé

    10

    425

    435

     

    120

    3803

    3923

    TAP

    92,3%

    89,9%

    90%

     

    Source : ECAM3, INS.

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
    Tableau 15 :
    Tableau croisé de la variable statut dans l'achèvement avec les autres variables

    d'analyse.

     

    Statut dans l'achèvement

    Total (%)

     

    A abandonné

    A achevé

     

    Masculin

    2,4%

    8,7%

    89,0%

    100

     

    0,9%

    6,7%

    92,4%

    100

    lien_parente

    Fils/fille du chef de ménage

    2,2%

    7,5%

    90,3%

    100

     

    2,1%

    6,4%

    91,5%

    100

     

    2,3%

    67,4%

    30,2%

    100

     

    1,4%

    7,1%

    91,5%

    100

     

    1,1%

    7,8%

    91,1%

    100

     

    0,0%

    25,0%

    75,0%

    100

    NIVINS_CM

    Non scolarisé

    1,8%

    10,2%

    88,0%

    100

     

    0,6%

    3,4%

    95,9%

    100

     

    0,6%

    3,4%

    95,9%

    100

     

    0,2%

    1,8%

    97,9%

    100

     

    0,2%

    0,8%

    99,0%

    100

    Religion

    Catholique

    0,8%

    4,2%

    95,0%

    100

     

    1,3%

    5,5%

    93,3%

    100

     

    5,9%

    24,0%

    70,1%

    100

     

    3,8%

    10,2%

    86,0%

    100

    Statut_CM

    Célibataire

    0,8%

    4,4%

    94,8%

    100

     

    1,8%

    7,1%

    91,1%

    100

     

    4,8%

    14,4%

    80,8%

    100

     

    0,8%

    9,2%

    90,0%

    100

     

    1,2%

    7,7%

    91,1%

    100

     

    0,8%

    6,7%

    92,4%

    100

     

    Source : ECAM3, INS.

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    Il ressort de ce tableau que le taux d'achèvement ne dépendrait pas du sexe de l'enfant (90% pour les filles comme pour les garçons). Ce taux serait faible chez les enfants vivant dans des familles polygames, de même que dans des familles musulmanes. Cette faiblesse du taux d'achèvement dans les familles musulmanes résulte davantage de la région que de la religion. En effet la région du Grand Nord Cameroun est à prédominance musulmane et c'est cette même région qui enregistre les plus faibles taux d'achèvement. Le taux d'achèvement serait également relativement plus faible chez les enfants vivant dans des ménages où le chef de ménage n'a pas été scolarisé.

    Les analyses préliminaires (uni et bivariée) nous ont permis de décrire les variables et d'identifier les liaisons qui existent entre certains facteurs socio démographiques et le statut d'achèvement du primaire pris deux à deux. Ces analyses ne nous permettent pas d'approfondir la caractérisation des enfants qui achèvent le primaire, elles ne nous permettent pas d'appréhender l'influence simultanée de plus de deux facteurs sur le statut d'achèvement du primaire. Pour pallier à cette limite nous aurons recours à une méthode d'analyse multidimensionnelle (ACM)

    III.3 Profils des enfants ayant achevé et n'ayant pas achevé les études primaires

    L'ACM nous permettra, par le biais de représentations graphiques, de synthétiser les associations entre individus et entre variables dans des espaces de faibles dimensions. Le paramétrage de la méthode consiste à placer en variable nominale illustrative la variable d'intérêt (statut d'achèvement du primaire) et en nominales actives toutes les autres variables socio démographiques de caractérisation.

    III.3.1 Présentation de l'ACM

    L'ACM s'inscrit dans le registre des méthodes d'analyse factorielle. Ces méthodes ont pour principal objectif d'établir de représentations synthétiques de vastes tableaux de données, généralement sous forme de représentations graphiques. Elles consistent à rechercher des sous-espaces de faibles dimensions qui ajustent au mieux le nuage de points des individus et le nuage de points des variables L'ACM nous permettra ainsi d'étudier les associations qui existent entre non seulement les variables indépendantes et la variable dépendante, mais aussi entre les variables indépendantes, et de ce fait, elle permet de décrire la structure latente entre toutes les variables (qualitatives). Elle repose sur la notion de profil et d'inertie entre les modalités des variables étudiées. Nous caractériserons d'abord les deux

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun
    premiers principaux axes factoriels, car ils expliquent le plus souvent un bon pourcentage de
    l'inertie. D'autres axes peuvent également être analysés en fonction de l'information dégagée.

    III.3.2 Interprétation des résultats de l'ACM

    Interpréter les résultats d'une ACM présuppose le choix du nombre d'axes permettant d'appréhender au mieux les profils généraux. Plusieurs critères sont mentionnés dans la littérature pour cette opération. Le plus connue est celui « du critère du coude » appliqué à l'histogramme des valeurs propres. Il recommande de retenir l'interprétation des axes factoriels pour lesquels il existe un saut significatif entre les valeurs des valeurs propres associées. Ce critère appliqué à notre histogramme des valeurs propres nous permet de retenir les trois premiers axes factoriels pour l'interprétation de nos résultats, à savoir les plans formés par les premier et deuxième axes, puis les premier et troisième axes respectivement. En effet les deux premiers axes factoriels représentent 13,70 % de l'inertie totale du nuage de points (dont 7,32 % pour le premier axe) tandis que le deuxième plan factoriel explique 11,74% de l'inertie totale du nuage de points.

    III.3.2.1 Le premier axe factoriel

    Les variables qui contribuent fortement à la construction de cet axe sont :le niveau d'instruction du chef de ménage(20,3% ), la région de résidence du ménage (16,9%), le statut matrimonial du chef de ménage (12,3%,), le niveau de vie du ménage (11,5%,), la religion (10,2%), la situation d'activité de l'individu (9,7% ) et le milieu de résidence du ménage (8,7%).

    Sur cet axe, il y a opposition entre deux groupes d'enfants.

    Le premier groupe est celui des enfants en activité vivant dans des ménages pauvres, résidant en milieu rural dans les régions de l'Adamaoua, de l'Extrême-nord et du nord dont le chef de ménage a un niveau d'instruction primaire au plus pour un statut matrimonial veuf ou marié polygame et de religion musulmane ou autre non chrétien. Le second groupe est celui des enfants en inactivité vivant dans des ménages non pauvres, résidant en milieu urbain dans les régions du sud ou dans les villes de Douala et Yaoundé, de religion chrétienne dont le chef de ménage est célibataire, en union libre ou marié monogame et de niveau d'instruction supérieur au primaire.

    Schéma 3 : Oppositions sur le premier axe factoriel.

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    Enfant en activité, ménage pauvres, milieu rural, niveau d'instruction primaire au plus du chef de ménage, etc.

    CONTRE

    Enfant inactif, ménages non pauvres, milieu urbain, niveau d'instruction supérieur à primaire, religion chrétienne, etc.

    Source : L'auteur.

    Les modalités de notre variable illustrative sont très bien représentées sur cet axe avec des valeurs tests largement supérieures à 2 en valeurs absolues (respectivement 24,7 ; 21,1 et 12,2 pour « a achevé », « a abandonné », « non scolarisé »).

    Dans l'ensemble les enfants ayant abandonné ou n'ayant pas été scolarisés présentent les mêmes caractéristiques sur cet axe : ils résident pour la plupart dans les ménages pauvres, en milieu rural des régions de l'Adamaoua, du Nord et de l'Extrême-nord ; le chef de ces ménages n'a généralement pas été scolarisé, est de religion musulmane et est marié dans le statut polygame ; la taille du ménage y est le plus souvent grande et l'enfant est actif.

    Les enfants ayant achevé leur cycle d'études primaires résident quant à eux en milieu urbain des villes de Yaoundé ou Douala et de la région du Sud-ouest. Les ménages où ils vivent sont classés non pauvres et sont de petite taille, le chef de ménage est généralement célibataire de niveau d'instruction secondaire 1er cycle ou secondaire 2nd cycle et de religion chrétienne. Ces enfants sont pour la plupart inactifs.

    III.3.2.2 Le deuxième axe factoriel

    Les variables qui contribuent fortement à la construction du deuxième axe sont : le statut matrimonial du chef de ménage (19 ,3%), le sexe du chef de ménage (26,2%), la taille du ménage (17,8%), la présence ou non d'un enfant de moins de six ans dans le ménage (12,3%) et le lien de parenté de l'enfant avec le chef de ménage (7,8%.).

    Sur cet axe, il y a opposition entre :

     

    le groupe des enfants vivant dans des ménages de petite taille dirigés par des femmes, célibataires ou veuves et représentant des parents du chef ou de son conjoint autre que le fils ou la fille. De plus dans ces ménages on y trouve des enfants âgés de moins de six ans ;

     

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    et le groupe des enfants vivant dans des ménages de grande taille dirigés par des hommes, maries monogames et représentant les fils ou les filles du chef de ménage ou de son conjoint. Ces ménages sont en outre caractérisés par l'absence des enfants âgés de moins de six ans ;

    Schéma 4 : Oppositions sur le deuxième axe factoriel.

    Ménages de petite taille, de sexe du chef de ménage féminin, présence des enfants âgés de moins de six ans,

    autre parent du CM, etc.

    CONTRE

    Ménages de grande taille, de sexe du chef de ménage masculin, absence des enfants âgés de moins de six ans, fils/fille du CM, etc.

    Source : L'auteur.

    Les modalités de notre variable illustrative bien représentés sur cet axe sont « non scolarisé » et « a achevé » avec des valeurs tests respectives de 3,6 et 2,3 en valeurs absolues. Les enfants ayant achevé leur cycle d'études primaires

    Les enfants non scolarisés vivent dans des ménages de taille moyenne ou grande dirigés par des hommes mariés au statut monogame. Ces enfants entretiennent des relations familiales de fils ou fille et autre parent avec le chef de ménage, on n'y trouve en général pas des enfants de moins de six ans.

    Les enfants ayant achevé vivent dans des ménages de petite taille, entretiennent des relations d'autre parent avec le chef de ménage. Dans ces ménages on y retrouve des enfants de moins six ans et ce sont des femmes célibataires, divorcées ou séparées qui sont à la tête du ménage.

    III.3.2.3 Le troisième axe factoriel

    Les variables qui contribuent le plus à la formation de cet axe sont la région (22%), le milieu de résidence (14,9%), la religion (14%), le statut matrimonial du chef de ménage (11%), le niveau d'instruction du chef de ménage (9,1%), la situation d'activité de l'enfant (8,5%) et le niveau de vie (7,5%).

    Les groupes en opposition sur cet axe sont :

    Le groupe des enfants inactifs vivant en milieu urbain dans les villes de Douala,
    Yaoundé ou la région de l'Adamaoua, dont le chef de ménage n'ayant pas été scolarisé

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    est marié polygame, veuf ou divorcé. Les ménages qui abritent ces enfants sont des ménages non pauvres, de religion musulmane.

    Le groupe des enfants actifs vivant en milieu rural du Centre, de l'Extrême-nord et du Sud dont le chef de ménage est de religion protestante, marié monogame ou en union libre. Ces ménages ont un niveau de vie classé pauvre et le chef de ménage y est généralement d'un niveau d'instruction primaire ou secondaire.

    Schéma 5 : Oppositions sur le troisième axe factoriel.

    Enfant inactif, milieu urbain, non pauvre, musulman, CM non scolarisé marié polygame, veuf ou divorcé, etc.

    CONTRE

    Enfant actif, milieu rural, pauvre, CM de niveau d'instruction secondaire au plus, protestant, union libre, Centre , Sud et Extrêmenord etc.

    Source : L'auteur.

    Ce troisième axe apporte quasiment les mêmes informations que le premier axe en ce qui concerne le profil des enfants non scolarisés ou ayant abandonné et celui des enfants ayant achevé.

    Le graphique suivant ainsi que les contributions, coordonnées, cosinus carrés et valeurs tests en annexe (Tableaux A7, A8 et A9) permettent d'étayer nos analyses.

    Graphique 5 : Représentation du nuage des variables actives et illustratives sur le plan factoriel formé par les axes 1 et 2.

    Mémoire professionnel
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    Source : Sortie SPAD d'après les données d'ECAM 3.

    Ce graphique ainsi que le graphique B1 (en annexe) ressortent deux pôles qui correspondent aux profils recherchés.

    NB : Les modalités illustratives sont en bleu sur le graphique. Profil 1 : Les enfants ayant achevé leurs études primaires

    Le premier pôle (pôle 1) correspond aux enfants ayant achevé leurs études primaires. Ces enfants présentent pour la plupart les caractéristiques suivantes :

    Ils vivent en milieu urbain des villes de Yaoundé, Douala et des régions du centre, du Littoral, du Sud et du Sud-ouest ;

    Le chef de ménage de sexe féminin et de niveau d'instruction secondaire 1er cycle minimum est de religion chrétienne et est soit célibataire, soit marié au statut monogame ;

    Ils sont inactifs, célibataires et entretiennent des relations d'ordre familial avec le chef de ménage (fils, fille ou autre parent) ;

    Le ménage a un niveau de vie classé non pauvre, est de petite ou moyenne taille et renferme dans sa composition des enfants de moins de six ans.

    Profil 2 : Les enfants non scolarisés ou ayant abandonné leurs études primaires

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    Ces enfants correspondent au deuxième pôle sur notre graphique et présentent pour la plupart les caractéristiques suivantes :

    Ils vivent en milieu rural des régions de l'Adamaoua, de l'Extrême-nord et du Nord ; Les chefs des ménages où ils vivent sont généralement polygames, de religion musulmane, n'ont pas été scolarisés ou ont un niveau d'instruction primaire tout au plus ;

    Ils sont déjà en activité

    Ils vivent dans des ménages pauvres et de grande taille où on n'y trouve pas de personnes âgées ;

    Ce chapitre nous a permis de dégager les caractéristiques des enfants qui achèvent ainsi que celles des enfants qui n'achèvent, ceci de façon descriptive. Nous allons dans le prochain chapitre effectuer une analyse inférentielle afin de déterminer si oui les caractéristiques qui se sont dégagées dans l'analyse descriptive se révèlent être les mêmes dans l'analyse inférentielle. Nous y dégagerons également une hiérarchisation de l'ordre des effets des différentes variables.

    Mémoire professionnel
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    CHAPITRE IV: ANALYSE EXPLICATIVE DE

    L'ACHÈVEMENT DU CYCLE D'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE

    Dans ce chapitre, il est question d'identifier les facteurs qui influencent significativement l'achèvement du cycle d'études primaires pour les enfants de 9 à 16 ans. Pour ce faire, nous allons construire deux modèles de régression logistique. Le premier modèle qui est un modèle de régression logistique simple a pour variable dépendante une variable dichotomique « achèvement 1» avec les modalités `a achevé' et `non achevé'. Le deuxième modèle plus précis que le premier a pour variable dépendante une variable à trois modalités `a achevé', `a abandonné', `non scolarisé', variable que nous avons appelé « achevement2 ». L'intérêt de ce dernier modèle est d'apprécier davantage le non achèvement selon la véritable cause. Nos analyses seront faites au seuil de significativité de 5 %. Le logiciel avec lequel nous travaillons est STATA en sa version 11.

    IV.1 Présentation des variables

    IV.1.1 Les variables dépendantes

    Nos variables dépendantes pour les deux modèles explicatifs sont tour à tour :

    Pour le modèle logit simple visant à expliquer l'achèvement une variable dichotomique discrète à deux modalités que nous appellerons « achevement1 ». Cette variable prend la valeur 0 si l'individu n'a pas achevé sa scolarisation du primaire et

    1 si ce dernier a achevé ;

    Pour le modèle logit multinomial visant à expliquer outre l'achèvement mais aussi le
    non scolarisation, une variable discrète à trois modalités que nous appellerons «
    achevement2 ». Cette variable prend la valeur 1 si l'individu n'a jamais été scolarisé,

    2 s'il a été victime d'un abandon et 3 s'il a achevé son cycle d'enseignement primaire.

    Ces variables ont été construites à partir des variables initiales du questionnaire « niveau d'instruction de l'individu », « dernière classe fréquentée avec succès » et « fréquentation actuelle d'un établissement ».

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun IV.1.2 Les variables indépendantes

    Nous avons procédé au regroupement des variables selon les caractéristiques énoncées dans la revue de la littérature. Les modalités de ces variables sont les mêmes que dans le tableau récapitulatif du dictionnaire des variables de l'ACM.

    IV.1.2.1 Les caractéristiques familiales

    Le niveau de vie du ménage

    Le niveau d'instruction du chef de ménage

    Le sexe du chef de ménage Le milieu de résidence

    La religion du chef de ménage

    La région de résidence

    La présence d'un enfant dans le ménage

    IV.1.2.2 Les caractéristiques individuelles Le lien de parenté avec le chef de ménage La situation dans l'activité de l'enfant

    Le statut dans l'handicap

    IV.2 Présentation du modèle de régression logistique

    Notre variable dépendante est l'achèvement du cycle primaire. Elle est définie comme suit:

    Y = f1 si renfant a acheve 0 sinon Cette variable étant dichotomique, nous allons utiliser un modèle de régression logistique.

    Soit X = (xi, x2, ... . , xp) le vecteur des variables indépendantes ou explicatives. Les

    variables quantitatives sont utilisées en l'état, les variables qualitatives sont dichotomisées. La régression logistique permet de déterminer parmi les variables explicatives, celles qui influencent significativement l'utilisation de la contraception moderne. Elle vise la production d'un modèle permettant de prédire les valeurs prises par une variable catégorielle binaire12, à partir d'une série de variables explicatives.

    12 Ici il s'agit de la variable achèvement du cycle primaire

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    Le modèle logistique admet pour variable expliquée, non pas un codage quantitatif associé à la réalisation d'un évènement, mais la probabilité d'apparition de cet évènement, conditionnellement aux variables exogènes.

    Soit le modèle dichotomique suivant :

    P1 = Prob(Y1 = 1|X1) = F(X1f3) ? i = 1,...., N où F(. ) qui est la fonction de

    répartition des erreurs correspond à la fonction de répartition de la loi logistique13 et â le vecteur des paramètres à estimer.

    ~

    Ainsi P1 = 1123456 i = 1,2,... .., N.

    Dans le modèle de régression logistique, on pose que les erreurs ont une distribution

    logistique d'espérance E(e') = 0 et de variance Var(e') = nEi

    G .

    La méthode d'estimation utilisée pour le calcul des probabilités est celle du maximum de vraisemblance.

    Après l'estimation du modèle, un certain nombre de tests sont effectués pour examiner sa qualité. il s'agit notamment du test de khi-deux pour la significativité globale du modèle, du LR-test et du test de Hosmer et Lemeshow pour la qualité de l'ajustement, de la courbe ROC pour l'évaluation du pouvoir discriminant du modèle etc.

    Les interprétations des résultats du modèle sont basées sur les signes des coefficients des variables significatives et les rapports de côtes ou « odds ratio ». Une variable dont le coefficient a un signe positif, influence positivement l'achèvement, autrement dit la probabilité d'achever le cycle primaire croit avec cette variable. A l'inverse lorsque le signe est négatif, la probabilité d'achever le cycle primaire décroit avec cette variable. Un odds ratio traduit les rapports de chances de l'achèvement. Un rapport de côte supérieur à 1 signifie que l'événement au numérateur a plus de chance de se produire que l'évènement contraire sinon on dira que l'événement a moins de chance de se produire. On les interprète uniquement pour les variables significatives.

    13 La loi logistique a une espérance nulle et une variance de 1T2/

    3

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    IV.3 Résultats du modèle de régression logistique simple

    IV.3.1 Qualité du modèle

    La qualité du modèle estimé s'évalue à travers la significativité globale du modèle, son ajustement, son pouvoir prédictif et son pouvoir discriminant. Pour ce faire, des tests sont effectués pour chacun de ces critères.

    IV.3.1.1. Significativité globale du modèle

    Le test du Khi-deux est utilisé pour mesurer la significativité globale. L'hypothèse nulle de ce test est H0: tous les coefficients des variables explicatives sont nuls contre l'hypothèse alternativeH1: Il existe au moins une variable dont le coefficient est différent de zéro. On rejette H0 si la p-value est inférieur au seuil de significativité (ici 5%).

    On constate d'après le tableau 15 ci-dessous que le modèle est globalement significatif (p-value = 0,000 inférieure à 5 %). Ainsi il existe au moins une des variables indépendantes qui influence significativement l'achèvement du cycle primaire par les enfants.

    Tableau 16 : Récapitulatif du modèle de régression logistique simple.

    Nombre
    d'observations

    4357

    Statistique du
    Chi2
    ddl

    932,77

    27

    Pvalue

    0,0000

    Log likelihood

    -913,4478

    Pseudo R2

    0,3282

     

    Concernant la significativité individuelle des coefficients, les résultats du test de Wald au seuil de 5% indiquent que les coefficients des modalités suivantes : « autre » de religion, « Yaoundé », « Adamaoua », « Centre », « Est », « Littoral » et « Sud » de région, « Fils/fille du chef de ménage », « autre parent », « sans lien de parenté » de la variable lien de parenté ne sont pas significatifs. (Voir tableau 18)

    IV.3.1.2. Ajustement global du modèle

    Pour mesurer le niveau d'ajustement global du modèle, nous utilisons le test de Hosmer et Lemeshow. Ce test permet de comparer les valeurs prédites et les valeurs observées des modalités de la variable d'intérêt, après regroupement des individus en classe. Pour le cas d'espèce nous avons procédé à un regroupement en 10 classes. On utilise ensuite la distance de khi deux pour évaluer l'écart entre les fréquences observées et prédites. Lorsque cette

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun distance est relativement petite, on considère que le modèle est bien calibré. Les hypothèses associées à ce test sont :

    Ho : Le modèle s'ajuste bien aux données.

    H1 : Le modèle ne s'ajuste pas bien aux données.

    Au regard du tableau 16 ci-dessous, nous pouvons conclure qu'au seuil de significativité de 5% le modèle s'ajuste bien aux données (P-value=0,2494>5%).

    Tableau 17 : Résultats du test de Hosmer et Lemeshow d'ajustement du modèle logistique simple.

    Logistic model for achevement1. goodness-of-fit test

    (Table collapsed on quantiles of estimated probabilities)

    Group

    Prob

    Obs_1

    Ex p_1

    Obs_0

    Ex p_0

    Total

    1

    0.6887

    202

    204.7

    234

    231.3

    436

    2

    0.8650

    347

    348.5

    90

    88.5

    437

    3

    0.9238

    396

    391.1

    40

    44.9

    436

    4

    0.9512

    412

    407.5

    22

    26.5

    434

    5

    0.9690

    414

    419.0

    22

    17.0

    436

    6

    0.9803

    428

    425.2

    8

    10.8

    436

    7

    0.9868

    434

    433.9

    7

    7.1

    441

    8

    0.9917

    427

    425.5

    3

    4.5

    430

    9

    0.9950

    432

    434.2

    5

    2.8

    437

    10

    0.9993

    430

    432.5

    4

    1.5

    434

     

    number of observations = 4357

    number of groups = 10

    Hosmer-Lemeshow chi2(8) = 10.23

    Prob > chi2 = 0.2494

    Tableau 18 : Autres résultats d'adéquation du modèle aux données. Measures of Fit for logit of achevement1

    Log-Lik Intercept Only:

    -1414.848

    Log-Lik Full Model:

    -948.463

    D(4327):

    1896.927

    LR(29):

    932.769

     
     

    Prob > LR:

    0.000

    McFadden's R2:

    0.330

    McFadden's Adj R2:

    0.308

    Maximum Likelihood R2:

    0.193

    Cragg & uhler's R2:

    0.193

    McKelvey and Zavoina's R2:

    0.471

    Efron's R2:

    0.308

    Variance of y*:

    6.224

    Variance of error:

    3.290

    Count R2:

    0.919

    Adj Count R2:

    0.191

    AIC:

    0.449

    AIC*n:

    1956.927

    BIC:

    -34361.339

    BIC':

    -689.762

     

    IV.3.1.3. Pouvoir prédictif du modèle

    Le pouvoir prédictif du modèle mesure sa capacité à bien estimer la variable dépendante. Pour cela on compare les valeurs prédites et les valeurs observées afin de ressortir la sensibilité (probabilité pour un enfant d'être classé parmi les enfants ayant achevé sachant qu'il a effectivement achevé) et la spécificité (probabilité pour un enfant d'être classé parmi les enfants n'ayant pas achevé sachant qu'il n'a effectivement pas achevé). Le tableau ci - dessous récapitule les résultats obtenus sur la force de prédiction de notre modèle. Il en ressort une sensibilité de 98,14% pour une spécificité de 35,86%, soit un taux de bonne

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun prédiction global de 91,9%. Le modèle a donc un fort pouvoir prédictif, et semble mieux prévoir le statut des enfants ayant achevé que ceux n'ayant pas achevé. Ainsi, la probabilité pour un enfant ayant achevé d'être classé comme tel est de 98,1% tandis que celle d'être classé parmi les enfants n'ayant pas achevé sachant que c'est effectivement le cas est de 35,9%.

    Tableau 19 : Récapitulatif de la force de prédiction du modèle.

     
     
     
     
     
     

    Non achevé

    Taux de
    bonne
    prédiction

    Valeurs
    observées

    Achevement
    1

    A achevé

    3849

    279

    98,14%

     

    73

    156

    35,86%

     

    Taux de bonne prédiction global du
    modèle

    91,92%

     

    IV.3.1.4. Pouvoir discriminant du modèle

    La courbe ROC est généralement utilisée comme indicateur de la capacité du modèle à discriminer. La courbe ROC représente la sensibilité en fonction de la spécificité. La surface sous cette courbe nous permet d'évaluer la précision du modèle pour discriminer les outcomes positifs y = 1 des outcomes négatifs y = 0. Au regard de l'aire de la courbe ROC14 (0,8794), nous pouvons conclure que le pouvoir discriminant du modèle est excellent.

    Graphique 6 : Représentation de la sensibilité en fonction de la spécificité (courbe ROC).

    14 Les critères d'interprétation de la courbe ROC se retrouvent en annexe en encadré C1

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    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    OCD 025 CBD ars 1.00

    0.00 0.25 0.50 0.75 1.00

    1 - Specificity

    Area under ROC curve = 0.8794

    Source : Sortie STATA à partir des données d'ECAM 3.

    IV.3.2 Interprétation des résultats

    Parmi les variables explicatives retenues pour le modèle, sept sont significatives. Il s'agit du niveau d'instruction du chef de ménage (NIVINSCM), de la région (region), du niveau de vie du ménage (NIVIE), de la situation d'activité de l'enfant (actif), du sexe du chef de ménage (SEXCM), de la religion (Religion) et de la présence ou non d'un enfant (penfant)

    Dans l'ensemble, toutes les variables ont un coefficient positif (à l'exception de penfant, de religion et de Milieu). Ce qui traduit le fait que la probabilité pour un enfant d'achever le cycle d'études primaires croit avec ces variables. Les interprétations qui vont suivre se font à partir du tableau 18 (page 63). Ces interprétations se basent sur les rapports de côte et les effets marginaux.

    IV.3.2.1 Influence des caractéristiques socio-économiques, démographiques, culturelles et familiales

    · La religion

    L'influence de la religion sur l'achèvement est significativement non nulle. En effet un enfant vivant dans un ménage de religion catholique a 3,3 fois plus de chance d'achever qu'un enfant vivant dans un ménage de religion musulmane. Ce qui montre la sensibilité de l'achèvement chez les musulmans.

    Lorsqu'on s'intéresse aux effets marginaux de cette variable, il apparait que la religion influence à la baisse dans le cas d'un chef de ménage protestant ou musulman la probabilité que l'enfant achève comparativement à un enfant dont le chef de ménage est de religion catholique qui est la modalité de référence.

    · Le niveau d'instructi on du chef de menage

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    Le niveau d'instruction du chef de ménage influence significativement et de façon positive l'achèvement. Un enfant vivant dans un ménage où le chef de ménage a un niveau d'instruction primaire a 1,5 fois plus de chance d'achever qu'un enfant vivant dans un ménage où le chef de ménage n'a pas été scolarisé. Tandis que les enfants vivant dans un ménage où le chef de ménage a un niveau d'instruction secondaire 1er cycle, secondaire 2nd cycle ou supérieur ont respectivement 4,3, 6,7 et 10,7 fois plus de chance d'achever qu'un enfant vivant dans un ménage où le chef de ménage n'a pas été scolarisé. Cela témoigne du fait qu'un parent qui a fréquenté sait reconnaitre l'importance de l'école et par conséquent peut être une aide pour l'enfant à la maison et l'encourager dans ce sens.

    Le niveau d'instruction influence à la hausse la probabilité pour un enfant d'achever lorsqu'il s'agit des niveaux d'instruction primaire, secondaire 1er cycle, secondaire 2nd cycle et supérieur comparativement au niveau d'instruction non scolarisé pris comme référence. Cela signifie que la probabilité, pour un enfant dont le chef de ménage a un niveau d'instruction primaire, secondaire 1er cycle, secondaire 2nd cycle ou supérieur, d'achever augmente comparativement à celui dont le chef de ménage est non scolarisé. Ces hausses s'établissent respectivement à 0.0141701, 0.0392839, 0.0436153 et 0.0447677.

    · La region

    De même que les variables précédentes, la région influence positivement l'achèvement. En effet les enfants vivant dans les régions du Nord-ouest, de l'Ouest et du Sud-ouest ont respectivement 2,6, 2,1 et 2,2 fois plus de chance d'achever que les enfants vivant à Douala. Par ailleurs les enfants vivant dans les régions de l'Extrême-nord et du Nord ont moins de chance d'achever que les enfants vivant à Douala. Ceci résulte déjà de l'inégale répartition des écoles primaires ainsi que du personnel enseignant sur l'ensemble du territoire national. Mais une autre explication relève de la rigueur observée dans enseignements anglophones par rapport au sous-système francophone.

    La région de résidence influence à la hausse la probabilité d'achever en ce qui concerne les régions de l'Ouest, du Nord-ouest et du Sud-ouest comparativement à la ville de Douala. A contrario, elle influence à la baisse la probabilité d'achever en ce qui concerne les régions du Nord et de l'Extrême-nord.

    · Le niveau de vie du menage

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    L'achèvement du cycle d'enseignement primaire par un enfant camerounais est positivement influencé par le niveau de vie du ménage dans lequel il vit. En effet un enfant vivant dans un ménage non pauvre a près de 2 fois (1,7) plus de chance d'achever qu'un enfant vivant dans un ménage pauvre.

    Le niveau de vie du ménage influence à la hausse la probabilité d'achever dans le cas des ménages non pauvres comparativement aux ménages pauvres. Cette hausse s'établit à 0,0119478.

    · Le milieu de résidence du ménage

    Un enfant vivant en milieu urbain a 1,4 fois plus de chance d'achever qu'un enfant vivant en milieu rural. Ce résultat relève à la fois du manque d'infrastructures scolaires de même que de personnel enseignant en milieu rural par rapport au milieu urbain mais aussi des conditions d'existence précaires observées en milieu rural.

    Le milieu rural influence à la baisse la probabilité d'achever comparativement au milieu urbain. Cette baisse s'établit à -,0128344.

    · Le sexe du chef de menage

    Les enfants vivant dans des ménages dirigés par des femmes ont 1,4 fois plus de chance d'achever que les enfants vivant dans des ménages dirigés par des hommes.

    Le sexe du chef de ménage influence à la hausse la probabilité d'achever dans le cas d'un chef de ménage femme comparativement à un ménage dirigé par un homme

    · La présence d'un enfant dans le ménage

    La présence d'un enfant de moins de six ans dans le ménage affecte significativement l'achèvement. En effet les enfants vivant dans des ménages ne comprenant pas des enfants de moins de six ans ont 1,3 fois plus de chance d'achever que ceux vivant dans des ménages comprenant en son sein un enfant de moins de six ans. Ceci s'explique par le fait que la présence d'un enfant de moins de six ans dans le ménage peut perturber la bonne marche des études d'un enfant. En effet, les enfants de moins de six ans nécessitent une prise en main ou un suivi et très souvent les ainés bien que enfants eux-mêmes y sont associés, ce qui peut troubler le bon déroulement de leurs études.

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun IV.3.2.2 Influence des caractéristiques individuelles

    · La situation d'activité de l'enfant

    L'achèvement varie suivant la situation d'activité de l'enfant. Les enfants non travailleurs ont près de 3 fois (2,92) plus de chance d'achever que les enfants travailleurs. En effet l'entrée en activité réduit considérablement le temps consacré aux études par l'enfant et peut par conséquent entrainer de mauvais résultats scolaires pouvant par la suite entrainer un abandon scolaire.

    La situation d'activité de l'enfant influence à la hausse la probabilité d'achever dans le cas d'un enfant inactif comparativement à un enfant actif. Cette hausse s'établit à ,0441993.

    · Le statut dans l'handicap de l'enfant

    Les enfants qui ne sont pas victimes d'un handicap ont 2.2 fois plus de chance d'achever que les enfants victimes d'un handicap. En effet, l'handicap physique d'un enfant peut affecter ses performances scolaires. Un handicap des yeux par exemple joue sur la capacité de lecture de l'enfant et peut donc l'empêcher de bien assimiler ses cours.

    Tableau 20 : Synthèse des résultats, variables significatives du modèle de régression logistique simple.

    Variables

    Coefficients

    P_value

    Odd Ratio

    Effets marginaux

    Sig.

    Religion (mr: Catholique)

     
     
     
     
     

    Protestant Musulman

    Autre

    -,4039522
    -1,187245
    -,1774176

    0,015
    0,000
    0,504

    0,6628681 0,307895 0,851339

    -,0153925

    -,0645553
    -,0068891

    * * -

    Niveau d'instruction du chef de ménage (mr: Non scolarisé)

     
     
     
     
     

    Primaire Secondaire 1er cycle Secondaire 2nd cycle

    ,4212977
    1,476497
    1,913037

    0,004
    0,000
    0,000

    1,523938
    4,377583
    6,773631

    ,0141701
    ,0392839
    ,0436153

    *
    *
    *

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    Supérieur

    2,368601

    0,000

    10,68244

    ,0447677

    *

    Région (mr: Douala)

     
     
     
     
     

    Yaounde

    -,1479492

    0,744

    ,8624749

    -,005648

    -

    Adamaoua

    -,3909427

    0,344

    ,6764189

    -,0166583

    -

    Centre

    ,5650023

    0,199

    1,759452

    ,0165091

    -

    Est

    -,1644998

    0,697

    ,8483179

    -,0063498

    -

    Extreme-nord

    -1,121577

    0,003

    ,3257656

    -,0639359

    *

    Littoral

    -,2067812

    0,621

    8131976

    -,0081244

    -

    Nord

    -,9276005

    0,019

    ,3955016

    -,0503481

    *

    Nord-ouest

    ,9753872

    0,018

    2,652194

    ,025867

    *

    Ouest

    ,7890817

    0,049

    2,176993

    ,0223369

    *

    Sud

    ,687882

    0,167

    1,989497

    ,0216507

    -

    Sud-ouest

    .7779445

    0.067

    2.201374

    .0191957

    **

    Situation d'activité de l'enfant (mr:

     
     
     
     
     

    Enfant travailleur)

     
     
     
     
     

    Enfant non travailleur

    1,072318

    0,000

    2,922144

    ,0441993

    *

    Milieu de vie du ménage (mr:

     
     
     
     
     

    Urbain)

     
     
     
     
     

    Rural

    -,3410524

    0,017

    ,7110217

    -,0128344

    *

    Lien de parenté avec le chef de
    ménage (mr: Chef de ménage)

     
     
     
     
     

    Conjoint du chef de ménage

    -2,448005

    0,001

    ,0864659

    -,2686729

    *

    Fils/fille du chef de ménage

    ,6318498

    0,339

    1,881087

    ,0251347

    -

    Autre parent

    -2,429558

    0,767

    1,218299

    ,0068829

    -

    Sans lien de parenté

    ,3241858

    0,676

    ,0880758

    -,267059

    -

    Domestique

    ,1974558

    0,008

    1,382904

    ,0101531

    *

    Niveau de vie du ménage (mr:

     
     
     
     
     

    Pauvre)

     
     
     
     
     

    Non pauvre

    ,5590798

    0,000

    1,731995

    0,0119478

    *

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    Sexe du chef de ménage (mr:

    Masculin)

     
     
     
     
     

    Féminin

    ,338454

    0,019

    1,402777

    ,0115445

    *

    Présence d'un enfant de moins de six

    ans (mr: Non)

     
     

    ,

     
     

    Oui

    -,2580077

    0,051

    0,7725893

    -0,0091307

    **

    Statut dans l'handicap (mr : Enfant handicapé)

     
     
     
     
     

    Enfant non handicapé

    -,7906986

    0,054

    ,4535278

    -,0205723

    **

    * Significativité à P=0,05 ** Significativité à P=0,1 - non significative mr : modalité de référence

    Source : Nos estimations d'après les données d'ECAM3 sous le logiciel STATA.

    Ainsi toutes les variables qui contribuent à l'explication de l'achèvement n'ont pas les mêmes effets.

    Nous allons dès à présent estimer le deuxième modèle à savoir le modèle logistique multinomial non ordonné.

    IV.4 Résultats du modèle logistique multinomial non ordonné.

    IV.4.1 Test de l'hypothèse IIA

    Avant d'impléménter un modèle logit multinomial, il est recommandé de vérifier l'hypothèse IIA (Independance of Irrelevant Alternative) i.e. en français l'hypothèse d'Indépendance des Alternatives Non Pertinentes. Cette hypothèse stipule que les termes aléatoires åj sont indépendamment et identiquement distribués. Ces termes d'erreurs doivent être indépendants entre les différentes valeurs ou modalités que peut prendre la variable dépendante. En d'autres termes, cette hypothèse traduit le fait que le rapport de deux probabilités associées à deux évènements particuliers est indépendant des autres événements.

    Le test que nous avons utilisé pour tester cette hypothèse est le test de Hausman (1978), comparant un estimateur convergent mais non efficace (less efficient), à un estimateur convergent et efficace (more efficient). L'hypothèse nulle de ce test étant H0 : la propriété IIA est vérifiée. Le test de Hausman s'est avéré significatif ne nous permettant pas ainsi de valider cette hypothèse. Toutefois dans la pratique il est très souvent difficile de valider cette hypothèse. Considérant les modalités de notre variable dépendante qui sont peu comparables

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    voir même incomparables et qui de plus ne résultent pas d'un choix mais relèvent plutôt d'un constat, nous nous permettons d'admettre cette hypothèse.

    IV.4.2 Résultats du modèle

    L'estimation du modèle logistique multinomial indépendant nous donne les résultats consignés dans les tableaux ci-dessous.

    La statistique du test du rapport de vraisemblance a une valeur de 1005,41 avec une probabilité critique nulle, traduisant ainsi un bon ajustement du modèle (voir tableau 19 cidessous). La modalité "A achevé" a été prise comme référence.

    Tableau 21 : Récapitulatif du modèle logistique multinomial.

    Nombre
    d'observations

    4357

    Statistique du
    Chi2

    1010.70

    ddl

    58

    Pvalue

    0,0000

     

    -

    Log likelihood

    1122.9498

    Pseudo R2

    0.3104

    Source : Sortie STATA à partir des données d'ECAM 3.

    Les résultats montrent qu'un nombre important de modalités de facteurs sociodémographiques sont significatifs (ceux dont la p-value<5%).

    IV.4.2.1. Interprétation des résultats des estimations de la probabilité d'être "Non scolarisé"

    Un enfant qui habite dans un ménage où le niveau d'instruction du chef de ménage est primaire, secondaire ou supérieur a moins de chance que celui qui est dans un ménage où le chef est non scolarisé, d'être lui-même non scolarisé plutôt que d'achever le cycle primaire. Autrement dit la probabilité pour l'enfant d'être non scolarisé est plus grande lorsque le chef de ménage est non scolarisé. Cette probabilité est plus grande dans les ménages où le chef est musulman, par rapport à ceux où le chef est catholique. Cependant, lorsque le chef de ménage est une femme plutôt qu'un homme, la probabilité pour un enfant d'être non scolarisé plutôt que d'achever le cycle primaire est plus faible. De plus, cette probabilité est d'autant plus grande que l'enfant vit en milieu rural et d'autant plus faible que celui-ci vit dans un ménage non pauvre. Ces résultats semblent bien confirmer nos analyses exploratoires dans le sens où, plus le chef de ménage est instruit, moins l'enfant est exposé à la non scolarisation, de même

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    que le fait de vivre dans un ménage non pauvre diminue le risque pour un enfant d'être non scolarisé.

    L'analyse des effets marginaux (colonne effets marginaux du tableau 20) pour cette modalité de la variable dépendante suggère le commentaire qui suit. Le fait d'appartenir à la religion musulmane ou de vivre en milieu rural augmente la probabilité relative d'être non scolarisé plutôt que d'achever. De même le fait pour un chef de ménage d'être instruit diminue la probabilité relative pour un enfant d'être non scolarisé plutôt que d'achever. Cette baisse est d'autant plus importante que le niveau d'instruction du chef de ménage est élevé. Par ailleurs cette même probabilité relative diminue lorsque le chef de ménage est de sexe féminin ou encore lorsque le ménage est classé non pauvre.

    Tableau 22 : Estimations pour la modalité "Non scolarisé" comparativement à la modalité "A achevé".

    Variables

    Coefficient

    P-value

    Effets
    marginaux

    Sig.

    Religion (mr : Catholique)

     
     
     
     

    Protestant

    48627

    0.182

    .0009333

    -

    Musulman

    1.05751

    0.003

    .0026831

    *

    Autre

    .4122888

    0.396

    .000902

    -

    Niveau d'instruction du chef de ménage (mr :
    Non scolarisé)

     
     
     
     

    Primaire

    -.814889

    0.005

    -.0012957

    *

    Secondaire 1er cycle

    -1.845125

    0.000

    -.0023002

    *

    Secondaire 2nd cycle

    -2.500556

    0.001

    -.0026576

    *

    Supérieur

    -2.322057

    0.028

    -.0021176

    *

    Région (mr : Douala)

     
     
     
     

    Yaounde

    12.22943

    0.978

    .9916072

    -

    Adamaoua

    12.93556

    0.977

    .9965516

    -

    Centre

    11.85849

    0.979

    .9895643

    -

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    Est

    13.30815

    0.976

    .9972172

    -

    Extreme-nord

    13.81299

    0.975

    .9976391

    -

    Littoral

    12.7002

    0.977

    .9956816

    -

    Nord

    13.97485

    0.975

    .9981279

    -

    Nord-ouest

    11.75014

    0.979

    .9811143

    -

    Ouest

    11.29969

    0.980

    .9675011

    -

    Sud

    11.30214

    0.980

    .9838736

    -

    Sud-ouest

    11.97013

    0.979

    .9862959

    -

    Situation d'activité de l'enfant (mr : Enfant
    travailleur)

     
     
     
     

    Enfant non travailleur

    .2844267

    0.290

    .000594

    -

    Milieu de vie du ménage (mr : Urbain)

     
     
     
     

    Rural

    1.240559

    0.000

    .0028016

    *

    Lien de parenté avec le chef de ménage (mr :
    Chef de ménage)

     
     
     
     

    Conjoint du chef de ménage

    .086722

    0.955

    -.0004672

    -

    Fils/fille du chef de ménage

    -.9875935

    0.375

    -.0021295

    -

    Autre parent

    -.7822952

    0.486

    -.0012632

    -

    Sans lien de parenté

    -1.275071

    0.393

    -.0013544

    -

    Domestique

    -12.86678

    0.996

    -.0019446

    -

    Niveau de vie du ménage (mr : Pauvre)

     
     
     
     

    Non pauvre

    -.6485063

    0.017

    -.0013591

    *

    Sexe du chef de ménage (mr : Masculin)

     
     
     
     

    Féminin

    -.9235531

    0.007

    -.0014606

    *

    Présence d'un enfant de moins de six ans
    (mr : Non)

     
     
     
     

    Oui

    Statut dans l'handicap (mr :Enfant
    handicapé)
    Enfant handicapé

    .2928272
    .3007818

    0.282
    0.646

    .0004524
    .0005112

    -
    -

    * Significativité à P=0.05 - non significative mr : modalité de référence

    Source : Nos estimations d'après les données d'ECAM3 sous le logiciel STATA.

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    IV.4.2.2. Interprétation des résultats des estimations de la probabilitéd'abandonner

    La probabilité pour un enfant d'abandonner plutôt que d'achever le cycle primaire est plus grande lorsque le chef de ménage est de religion protestante ou musulmane plutôt que catholique. Lorsqu'on s'intéresse au niveau d'instruction du chef de ménage, cette probabilité est d'autant plus faible que le chef de ménage a un niveau d'instruction supérieur ou égal au secondaire. Par ailleurs cette probabilité est d'autant plus faible que l'enfant réside dans les régions de l'Ouest, du Nord-ouest et du Sud-ouest. De même, cette probabilité est d'autant plus faible que l'enfant est inactif, vit dans un ménage non pauvre dirigé par une femme. Elle est plus grande lorsque l'on trouve dans le ménage un enfant de moins de six ans de même que lorsque l'enfant entretient avec le chef de ménage une relation de conjoint ou de domestique.

    Tableau 23 : Estimations pour la modalité "A abandonné" comparativement à la modalité "A achevé".

    Variables

    Coefficient

    P-value

    Sig.

    Religion (mr : Catholique)

     
     
     

    Protestant

    .372527

    0.039

    *

    Musulman

    1.203006

    0.000

    *

    Autre

    .12319

    0.669

    -

    Niveau d'instruction du chef de ménage (mr : Non scolarisé)

     
     
     

    Primaire

    -.3277887

    0.041

    -

    Secondaire 1er cycle

    -1.391071

    0.000

    *

    Secondaire 2nd cycle

    -1.791306

    0.000

    *

    Supérieur

    -2.340497

    0.000

    *

    Région (mr : Douala)

     
     
     

    Yaounde

    .0561188

    0.904

    -

    Adamaoua

    .2251708

    0.598

    -

    Centre

    -.7412516

    0.103

    -

    Est

    -.1907728

    0.668
    0.022

    -

    Extreme-nord

    .8916144

    *

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    Littoral

    .0185255

    0.966

    -

    Nord

    .5997555

    0.146

    -

    Nord-ouest

    -1.215913

    0.005

    *

    Ouest

    -.9264892

    0.024

    *

    Sud

    -.7915563

    0.124

    -

    Sud-ouest

    -1.008084

    0.023

    *

    Situation d'activité de l'enfant (mr :
    Actif)

     
     
     

    Inactif

    -1.442769

    0.000

    *

    Milieu de vie du ménage (mr :
    Urbain)

     
     
     

    Rural

    .1351159

    0.377

    -

    Lien de parenté avec le chef de ménage (mr: Chef de ménage)

     
     
     

    Conjoint du chef de ménage

    2.850063

    0.001

    *

    Fils/fille du chef de ménage

    -.4807335

    0.518

    -

    Autre parent

    .0108352

    0.988

    -

    Sans lien de parenté

    -.042935

    0.960

    -

    Domestique

    2.627305

    0.007

    *

    Niveau de vie du ménage ( mr:
    Pauvre)

     
     
     

    Non pauvre

    -.5262193

    0.000

    *

    Sexe du chef de ménage ( mr:
    Masculin)

     
     
     

    Féminin

    -.2191535

    0.153

    -

    Présence d'un enfant de moins de
    six ans (mr: Non)

     
     
     

    Oui Statut dans l'handicap

    (mr :Enfant handicapé)

    Enfant handicapé

    .2500069
    1.019247

    0.079
    0.033

    -

    *

    * Significativité à P=0,05 - non significative mr : modalité de référence

    Source : Nos estimations d'après les données d'ECAM3 sous le logiciel STATA.

    Mémoire professionnel
    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    IV.5 Hiérarchisation des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    Les sections précédentes nous ont permis de mettre en exergue les différents déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire par les enfants au Cameroun. Cette section consistera à la hiérarchisation de ces derniers par ordre décroissant de leur contribution à l'explication du phénomène. En effet, dans un contexte de limitation budgétaire, la hiérarchie contributive des facteurs est indispensable dans la mesure où elle permet de définir des échelles de priorités pour l'action et la recherche.

    La hiérarchisation consistera pour nous à calculer les contributions de chaque déterminant à l'explication de l'achèvement. Pour le faire, nous avons eu recours aux valeurs des statistiques du khi-deux obtenues à partir des modèles de régression.

    La procédure consiste à déterminer tout d'abord le khi-deux du modèle final qui prend en compte toutes les variables incluses dans les analyses. Ensuite, pour déterminer la contribution relative (valeur comprise entre 0 et 1) d'un déterminant, on estime un nouveau modèle en excluant ce déterminant ou tout simplement la variable y relative. La contribution absolue de cette variable est obtenue en différenciant la valeur de la statistique du khi deux du modèle final à celle du nouveau modèle. La contribution relative quant à elle est obtenue en rapportant la contribution absolue au Khi deux du modèle final. Ainsi si:

    ÷f 2 est la valeur de la statistique du khi deux du modèle final ;

    ÷s 2 est la valeur de la statistique du khi deux du modèle sans une variable explicative donnée ;
    Cf la contribution relative de la variable à l'explication du phénomène alors,

    ~--xR~

    Cf = xO 2

    Xf

    N.B : Pour trouver ces contributions nous avons utilisé le modèle logistique simple.

    Le tableau 22 ci-après présente les contributions des variables déterminantes à l'explication du phénomène d'achèvement du cycle d'enseignement primaire.

    Tableau 24 : Hiérarchisation des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire selon leur contribution à l'explication du phénomène.

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    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun

    Déterminants

    ×2f

    ×2 s

    Cf (en %)

    Rang

    Région

    932,77

    791,61

    15,13

    1

    Lien de parenté avec le chef
    de ménage

    932,77

    848,30

    9,05

    2

    Situation d'activité de l'enfant

    932,77

    873,43

    6,4

    3

    Religion

    932,77

    885,06

    5,1

    4

    Niveau d'instruction du chef
    de ménage

    932,77

    885,11

    5,1

    5

    Niveau de vie du ménage

    932,77

    915,73

    1,8

    6

    Milieu de résidence

    932,77

    926,98

    0,62

    7

    Sexe du chef de ménage

    932,77

    927,13

    0,60

    8

    Statut dans l'handicap

    932,77

    928,59

    0,4

    9

    Présence d'un enfant de
    moins de six ans

    932,77

    928,92

    0,4

    10

    Source : L'auteur.

    Il ressort de ce tableau que la région, le lien de parenté avec le chef de ménage et le statut dans l'emploi de l'enfant sont les variables qui influencent le plus la variabilité de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire. Par contre, la présence d'un enfant de moins de six ans dans le ménage et le statut dans l'handicap de l'enfant sont les variables qui expliquent le moins la variation de l'achèvement.

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    LIMITES

    Aucune oeuvre humaine n'étant parfaite, il est tout à fait concevable que notre travail présente quelques limites qu'il conviendrait de souligner.

    L'absence des données issues d'enquêtes spécifiques à l'éducation ne nous a pas permis de prendre en compte plusieurs caractéristiques individuelles et environnementales pouvant expliquer le non achèvement d'un cycle. A cet effet, les résultats empiriques se sont appuyés sur un extrait de la base de données de la troisième enquête camerounaise auprès des ménages qui avait pour objectif d'actualiser le profil de pauvreté et les différents indicateurs des conditions de vie des ménages établis en 2001. Cette enquête ne comptait qu'un seul module consacré à l'éducation.

    Par ailleurs, notre échantillon empirique n'est pas représentatif de l'ensemble de la population satisfaisant le critère de sélection. Toutefois de par son effectif assez élevé (4357), nous pouvons conclure à sa robustesse.

    De plus, de telles études sont généralement plus pertinentes lorsqu'elles sont menées sur une cohorte d'enfants qu'on suit dès leur âge d'entrer à l'école primaire. En effet cela permet de remédier aux problèmes de l'antériorité entre les causes et les effets. Ce qui n'est pas le cas pour notre base de données,

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    RECOMMANDATIONS

    Au regard des résultats obtenus au terme de notre étude, des recommandations pour l'élaboration des stratégies de promotion de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire s'imposent.

    A l'égard du Gouvernement camerounais, il est recommandé davantage de doter la région du Grand Nord aussi en bien en ressources humaines qu'en infrastructures scolaires. En effet Cette région est à la fois caractérisée par les plus faibles taux de scolarisation et d'achèvement du primaire. Le MINEDUB doit mettre en place des mesures incitatives visant en encourager les enseignants affectés dans ces régions à s'y rendre effectivement. Ces mesures incitatives peuvent prendre diverses formes notamment des primes de plusieurs ordres, la prise en charge du logement ainsi que du transport. Par ailleurs, des écoles de formation des instituteurs peuvent être créées sur place dans ces régions ayant pour objectif de former des ressortissants de la région qui seront par la suite appelés à exercer dans ces régions. L'avantage est double. Tout d'abord ces enseignants étant originaires de la région n'éprouveront aucune difficulté à y enseigner puisque déjà accoutumés au milieu. De plus, la compréhension élèvesenseignants sera nettement meilleure compte tenu dans la plupart des cas du partage par ces deux acteurs de la même langue maternelle;

    Puisque les meilleurs taux d'achèvement sont enregistrés dans la partie anglophone du pays, nous pensons que cela serait lié à l'organisation de ce sous-système. En conséquence, le MINEDUB devrait procéder à une réorganisation du sous-système francophone. Cette réorganisation doit s'inspirer de celle du sous-système anglophone afin d'y intégrer les atouts de ce dernier sous-système. Un transfert par exemple de certains responsables du sous-système anglophone vers le sous-système francophone permettrait sans doute de bénéficier davantage des compétences de ces responsables dans l'amélioration de la gestion et de l'organisation du sous-système francophone. Tout ceci permettrait dans une grande mesure de porter les taux d'achèvement dans ce sous-système au moins au même niveau que ceux observés dans le sous-système anglophone ;

    Nos résultats ont révélé que le travail des enfants impacte négativement sur
    l'achèvement du cycle primaire. Donc il est impératif que les pouvoirs publics
    sensibilisent davantage les parents sur les méfaits de cette pratique mais aussi de

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun mettre en place des stratégies d'accompagnement qui visent à aider les parents pour qu'ils n'aient plus recours aux enfants dans certaines tâches.

    Pour davantage appréhender le phénomène d'achèvement, une enquête type éducation devra être menée sur une cohorte d'enfants représentative de la structure de la population scolarisable du Cameroun. A cet effet, l'UNESCO peut apporter un appui technique et financier aux ministères en charge de l'éducation de base.

    A la communauté des chercheurs et statisticiens de l'éducation, nous recommandons de s'intéresser davantage sur les études allant dans le sens de notre travail, car la plupart des recherches s'intéressent plutôt sur l'abandon. Nous leur recommandons vivement dans cette perspective d'envisager dans le cadre de leur modélisation un probit bivarié, en vue d'appréhender le comportement de l'achèvement des enfants selon leur situation d'activité.

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    CONCLUSION

    L'objectif de ce travail de recherche était de déterminer et d'analyser les facteurs explicatifs de l'achèvement du cycle primaire par les enfants au Cameroun.

    La base de données utilisée pour les analyses empiriques est un extrait de la base de données de l'ECAM3 réalisée en août 2007. Cette base de données contient 4357 enfants de la tranche d'âge 9 à 16 ans. Nous avons procédé à une recodification de certaines variables. Nous avons effectué une analyse des correspondances multiples pour déterminer les profils des enfants qui ont achevé leur cycle d'études primaires et ceux qui ne l'ont pas achevé. Nous avons par la suite à l'aide de deux modèles de régression logistique (un modèle logistique simple et un modèle logistique multinomial non ordonné) analysé les facteurs explicatifs de l'achèvement.

    Il ressort de nos analyses que les enfants qui ont achevé leur cycle d'études primaires vivent le plus souvent dans des ménages non pauvres, de taille moyenne (6 à 8 personnes) tout au plus dans lesquels le chef de ménage a un niveau d'instruction au moins primaire et est de religion chrétienne. Par ailleurs, ces enfants sont inactifs et se localisent beaucoup plus en milieu urbain des régions de l'Ouest, du Nord-Ouest, du Sud-ouest, du centre, du littoral et du Sud. Ils entretiennent avec le chef de ménage des relations d'ordre familial (fils, fille ou autre parent) et se retrouvent le plus souvent dans des ménages dirigés par des femmes. Les enfants qui n'ont pas achevé présentent quant à eux un même profil indépendamment du fait qu'ils aient abandonné leurs études primaires ou qu'ils n'aient tout simplement jamais été à l'école. Ils vivent généralement dans des ménages pauvres et de grande taille où on n'y trouve pas de personnes âgées (individus de 60 ans et plus). Dans ces ménages, le chef de ménage de sexe masculin est de statut matrimonial polygamie, de religion musulmane et a un niveau d'instruction primaire au plus. Ces enfants vivent en milieu rural des régions de l'Adamaoua, de l'Extrême-nord et du Nord et sont déjà actifs.

    En ce qui concerne les facteurs explicatifs de l'achèvement, l'application du modèle logistique nous a permis de constater que le niveau d'instruction du chef de ménage, la région de résidence, la situation d'activité de l'enfant, le niveau de vie du ménage, le sexe du chef de ménage, la présence d'un enfant dans le ménage, la religion et le milieu de résidence influencent significativement l'achèvement.

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    En effet les enfants vivant dans les régions du Nord-ouest, de l'Ouest et du Sud-ouest ont respectivement 2,5, 2,1 et 2 fois plus de chance d'achever que les enfants vivant à Douala. Par ailleurs les enfants vivant à Douala ont près de 3 fois plus de chance (3,3) d'achever que les enfants vivant dans les régions de l'Extrême-nord et du Nord. De même, les enfants vivant en milieu urbain ont 1,4 fois plus de chance d'achever que les enfants vivant en milieu rural. D'où la validation de l'hypothèse (H1) selon laquelle : « L'achèvement scolaire des enfants varie en fonction de la région de résidence et du milieu de résidence ».

    Le lien de parenté de l'enfant avec le chef de ménage s'est avéré non significatif et ne peut donc s'inscrire comme facteur explicatif de l'achèvement. L'hypothèse (H2) formulée à cet égard n'a donc pas été validée.

    Les enfants vivant dans des ménages de religion catholique ont 3,3 fois plus de chance d'achever que les enfants vivant dans des ménages musulmans et 1,5 fois plus de chance d'achever que les enfants vivant dans des ménages de religion protestante. Ainsi l'hypothèse (H3) : « La religion du chef de ménage influence l'achèvement » est validée.

    L'achèvement varie suivant la situation d'activité de l'enfant. En effet, Les enfants inactifs ont 3 fois plus de chance d'achever que les enfants actifs. Ainsi l'hypothèse (H4) selon laquelle : « la situation d'activité de l'enfant influence l'achèvement » est validée.

    En ce qui concerne le niveau d'instruction du chef de ménage, Un enfant vivant dans un ménage où le chef de ménage a un niveau d'instruction primaire a 1,5 fois plus de chance d'achever qu'un enfant vivant dans un ménage où le chef de ménage n'a pas été scolarisé. Tandis que les enfants vivant dans un ménage où le chef de ménage a un niveau d'instruction secondaire 1er cycle, secondaire 2nd cycle ou supérieur ont respectivement 4,3, 6,8 et 11,1 fois plus de chance d'achever qu'un enfant vivant dans un ménage où le chef de ménage n'a pas été scolarisé.

    L'achèvement est plus marqué chez les enfants vivant dans des ménages dirigés par des femmes. En effet ces enfants ont 1,4 fois plus de chance d'achever que les enfants vivant dans des ménages dirigés par des hommes.

    Les résultats que nous avons obtenus au terme de ce travail peuvent servir à l'orientation des politiques sectorielles en matière d'éducation en vue de l'amélioration des taux d'achèvement enregistrés au Cameroun.

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    BIBLIOGRAPHIE

    A. Revues

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    B. Ouvrages

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    [23] UNESCO (2004), Etat des lieux des systèmes et politiques d'éducation de base, Education et approches sous-régionales en Afrique.

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    ANNEXE A : TABLEAUX

    Tableau A 1 : Répartition des individus ayant abandonné leurs études au primaire selon les régions.

    Région

    Pourcentage

    DOUALA

    8,67

    YAOUNDE

    6,83

    ADAMAOUA

    3,94

    CENTRE

    10,21

    EST

    5,19

    EXTREME-NORD

    10,63

    LITTORAL

    5,62

    NORD

    4,99

    NORD-OUEST

    17,06

    OUEST

    13,32

    SUD

    3,25

    SUD-OUEST

    10,29

    Source : ECAM2.

    Tableau A 2 : Répartition des individus ayant abandonné leurs études au primaire selon la religion

    Religion

    Pourcentage

    Catholique

    44,37

    Protestant

    32,47

    Musulman

    15,07

    Autre

    8,08

    Source : ECAM2.

    Tableau A 3 : Répartition des individus ayant abandonné leurs études au primaire selon le milieu de résidence

    Milieu de

    résidence

    Pourcentage

    Urbain

    38,69

    Rural

    61,31

    Source : ECAM2.

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    Tableau A 4 : Répartition des individus ayant abandonné leurs études au primaire selon la situation d'activité de l'individu

    Situation d'activité

    Pourcentage

    Actif

    89,41

    Inactif

    10,59

    Source : ECAM2.

    Tableau A 5 : Résultats du test de comparaison de proportion du TAP pour la variable milieu de résidence.

     

    Two-sample test of proportion

    Urbain: Number of obs = 2716

    Rural: Number of obs = 1642

    Variable

    Mean Std. Err.

    z P>|z|

    [95% Conf. Interval]

    Urbain

    .9311487 .0048585

     

    .9216263 .9406712

    Rural

    .8489647 .0088369

     

    .8316448 .8662846

    diff

    .0821841 .0100844

    under Ho: .0093704

    8.77 0.000

    .062419 .1019491

     

    diff = prop(Urbain) - prop(Rural)

    z = 8.7706

     

    Ho: diff = 0

     
     
     

    Ha: diff < 0

    Ha: diff != 0

    Ha: diff > 0

     

    Pr(Z < z) = 1.0000

    Pr(|Z| < |z|) = 0.0000

    Pr(Z > z) = 0.0000

    Source : Sortie STATA à partir des données d'ECAM3.

    Tableau A 6 : Résultats du test de comparaison de proportion du TAP pour la variable niveau de vie.

    Two-sample test of proportion Pauvres: Number of obs = 1153

    Non pauvres: Number of obs =
    3205

    Variable

    Mean

    Std. Err.

    z

    P>|z|

    [95% Conf. Interval]

    Pauvres

    .7979185

    .0118257

     
     

    .7747405

    .8210965

    Non pauvres

    .9369735

    .0042925

     
     

    .9285603

    .9453866

    diff |

    -.139055

    .0125807

     
     

    -.1637127

    -.1143973

     

    under Ho:

    .0102939

    -13.51

    0.000

     
     

    diff = prop(Pauvres) - prop(Non

    pauvres) z = 8.7706

    Ho: diff = 0

    Ha: diff < 0
    Pr(Z < z) = 0.0000

    Ha: diff != 0 Ha: diff > 0

    Pr(|Z| < |z|) = 0.0000 Pr(Z > z) = 1.0000

    Source : Sortie STATA à partir des données d'ECAM3.

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun Tableau A 7 : Contributions des modalités actives

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun Tableau A 8 : Valeurs tests des modalités actives et illustratives

    Analyse des déterminants de l'achèvement du cycle d'enseignement primaire au Cameroun Tableau A 9 : Coordonnées des modalités actives et illustratives.

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    ANNEXE B : GRAPHIQUES

    Graphique B 1 : Histogramme des 36 premières valeurs propres.

    Source : Sortie SPAD à partir des données d'ECAM 3.

    Graphique B 2 : Représentation du nuage des variables actives et illustratives sur le plan factoriel formé par les axes 1 et 3.

    Source : Sortie SPAD à partir des données d'ECAM 3.

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    Graphique B 3: Représentation du nuage des variables actives et illustratives sur le plan factoriel formé par les axes 3 et 4.

    Source : Sortie SPAD à partir des données d'ECAM 3.

    Schéma 6: Organisation du système éducatif camerounais ( optique diplôme

    89

    Par : MAKOUDJOU T, Adeline Carine ; élève IAS4 (c) UNESCO/ISSEA, Juin 2011

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    ANNEXE C : ENCADRES

    Encadré C 1 : Critères d'interprétation de la courbe ROC.

    · Si aire ROC = 0.5 il n'y a pas de discrimination (le modèle de prédiction ne sert à rien).

    · Si 0.7< aire ROC< 0.8 la discrimination est acceptable

    · Si 0.8 < aire ROC< 0.9 la discrimination est excellente

    · Si aire ROC> 0.9 la discrimination est exceptionnelle

     

    Encadré C 2 : Objectifs de l'EPT.

    · Développer et améliorer la protection et l'éducation de la petite enfance, et notamment des enfants les plus vulnérables et défavorisés ;

    · Faire en sorte que d'ici 2015 tous les enfants, notamment les filles, les enfants en difficulté et appartenant à des minorités ethniques, aient la possibilité d'accéder à un enseignement primaire obligatoire et gratuit de qualité et de le suivre jusqu'à son terme.

    · Répondre aux besoins éducatifs de tous les jeunes et de tous les adultes en assurant un accès équitable à des programmes adéquats ayant pour objet l'acquisition de connaissances ainsi que de compétences nécessaires dans la vie courante.

    · Améliorer de 50 % les niveaux d'alphabétisation des adultes, et notamment des femmes, d'ici à 2015, et assurer à tous les adultes un accès équitable aux programmes d'éducation de base et d'éducation permanente.

    · Eliminer les disparités entre les sexes dans l'enseignement primaire et secondaire d'ici 2005 et instaurer l'égalité dans ce domaine en 2015, en veillant notamment à assurer aux filles un accès équitable et sans restriction à une éducation de base de qualité avec les mêmes chances de réussite.

    · Améliorer la qualité de l'éducation de façon à obtenir pour tous des résultats d'apprentissage reconnus et quantifiables, notamment en ce qui concerne la lecture, l'écriture et le calcul et les compétences indispensables dans la vie courante.

    Encadré C 3 : Présentation générale d'ECAM 3.

    1. OBJECTIFS SPECIFIQUES D'ECAM 3 :

    · Etudier la pauvreté sous toutes ses formes aux niveaux national et régional : pauvreté monétaire, pauvreté en termes de conditions de vie des ménages, pauvreté de potentialités et pauvreté subjective ;

    · Etablir les corrélations entre ces différentes formes de pauvreté ;

     

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    · Etudier la dynamique de la pauvreté depuis 1996, notamment entre 2001 et 2007, en vue d'évaluer l'effet des politiques et programmes macro-économiques de ces dernières années sur les conditions de vie des ménages ;

    · Evaluer la demande d'éducation et identifier ses principaux déterminants ;

    · Produire les données de base pour l'amélioration des diverses statistiques officielles (comptes nationaux, indices des prix, etc.) et pour affiner les stratégies sectorielles en vue de l'élaboration du DSRP II.

    2. ECHANTILLONNAGE

    · Les strates de l'enquête

    Les deux principales métropoles du Cameroun que sont Douala et Yaoundé constituent deux strates urbaines à part, tandis que chacune des dix provinces est constituée de trois strates d'enquête, à savoir une strate urbaine (grandes villes, d'au moins 50 000 habitants), une strate semi-urbaine (petites villes, de 10 000 à moins de 50 000 habitants) et une strate rurale (petites agglomérations de moins de 10 000 habitants). Ainsi, la stratification effectuée comporte 32 strates d'enquête à savoir 12 urbaines (Yaoundé, Douala et la strate urbaine de chacune des 10 provinces du pays), 10 strates semi-urbaines et 10 strates rurales (une par province).

    · Taille de l'échantillon

    Concernant la taille de l'échantillon, les expériences précédentes, dont celles des Enquêtes sur les Dépenses des Ménages (EDM) réalisées dans les capitales des pays de l'UEMOA (1996-1999) et à Douala/Yaoundé (2000) qui ont exigées chacune un échantillon d'environ 1000 ménages et les ECAM, montrent qu'un échantillon de 8000 à 12 000 ménages au niveau national est suffisant pour disposer des indicateurs-clés sur la pauvreté et le niveau de vie des ménages avec un degré de précision satisfaisant au niveau de la strate. Cependant, du fait du non remplacement des ménages et d'après les expériences des enquêtes ECAM2 (2001), EESI (2005) et MICS (2006), une marge de 5 à 10% de non réponses a été prévue. Au total 12 609 ménages avaient été tirés pour être enquêtés.

    Source : Rapport principal ECAM 3.

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    PRESENTATION DE LA STRUCTURE

    L'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) est née le 16 Novembre 1945 avec pour objectif de « construire la paix dans l'esprit des hommes à travers l'éducation, la science, la culture et la communication ».

    Le bureau multi pays de Yaoundé qui couvre trois pays à savoir le Cameroun, le Tchad et la République centrafricaine, a été créé en 1991 dans le cadre du processus de décentralisation de l'UNESCO.

    Nous avons effectué notre stage dans le secteur de l'ISU. En effet, l'ISU a été créé en 1999 dans le cadre de la stratégie de l'UNESCO pour promouvoir la culture d'une politique reposant sur des éléments factuels, tant au niveau national qu'international, par la collecte et l'exploitation de données récentes et de grande qualité dans les domaines de l'éducation, la science, la technologie, la culture et la communication. Son siège est à Montréal au Canada. Dans son processus de décentralisation entamée en 2009, l'ISU a mis à la disposition du bureau de l'UNESCO Yaoundé, un conseiller statistique chargé de suivre les activités de l'institut sur le terrain et d'apporter un appui technique au programme de travail du bureau cluster. C'est ce dernier qui a assuré notre supervision tout au long du stage.

    Schéma 7 : Organigramme de l'UNESCO (Pole de Yaoundé)






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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard