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L'externalisation: un mythe ou une stratégie pour les entreprises du Cameroun - l'exemple des banques commerciales

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par Géraldine FOUALEM
Université Catholique d'Afrique Centrale - MBA option Management et Controle de Gestion 2012
  

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CONCLUSION

En définitive, ce chapitre nous a dans ses dernières lignes fourni les retours d'expérience impressionnants de quelques praticiens de l'externalisation. Mais surtout nous a expliqué dans ses premières lignes d'oü viennent ces résultats. En effet, pour être satisfait de son externalisation, il faudrait s'être auparavant donné les moyens d'en tirer avantage, notamment en procédant d'une démarche appropriée.

Dans ce qui va suivre, il sera question de présenter l'activité du sous-secteur que nous avons estimé privilégié pour cette première exploration. De même, la méthodologie et les outils d'analyse utilisés pour passer les points de vues et explications scientifiques sus-recensés au crible du management vu du Cameroun.

45Note du propos sous le thème « RSE et performance des entreprises camerounaises» lors du colloque RSE-UCAC, 2011.

48

Partie II.

L'EXTERNALISATION VUE

DU « SECTEUR » BANCAIRE

CAMEROUNAIS

La finalité de cette seconde partie de notre exposé est la production d'une illustration supplémentaire du phénomène « externalisation/outsourcing ».Puisque l'illustration sera élaborée à partir du sous-secteur des banques commerciales du Cameroun, nous commençons par rappeler le métier de la banque et ses activités selon qu'elles sont ou pas externalisables et nous présentons l'outil d'analyse de donnée. Puis rapportons tour à tour les points de vue des opérateurs du secteur sur : la perception qu'ils ont de l'outsourcing, son fonctionnement et les perspectives que présente la stratégie dans notre champ d'étude.

49

Chapitre III.

LES OUTILS D'ANALYSE DE LA

RECHERCHE

« La validité des résultats d'une analyse qualitative tient
aux techniques utilisées pour appréhender et rendre compte
des systèmes de valeurs, normes et représentations des interviewé »s46.

INTRODUCTION

La réflexion quant à la manière d'approcher le terrain nous a suggéré deux (02) niveaux d'analyse. A un premier niveau, il a été question de nous préoccuper de l'angle sous lequel il fallait examiner nos organisations d'intérêt. Du moment que nous nous intéressons à la pratique de l'externalisation, il nous a semblé que nous nous devons de regarder les unités de notre population essentiellement du point de vue de leurs activités et des domaines qui y sont externalisables (Section I). Autrement dit, il nous apparait opportun de nous pencher sur les questions de découpage ou d'« optimisation organisationnelle ». A un second niveau, nous nous sommes appliqués au peaufinage les outils d'investigation ou de recueil et d'analyse des données (Section II).

46 MICHELAT, 1975 cité par PIRES et al, 1997

SECTION I.LA BANQUE : SES ACTIVITES ET SES DOMAINES 50

EXTERNALISABLES

Le thème de l'externalisation interroge deux (02) points de l'organisation : d'un côté son métier de base et toutes les activités qui de près ou de loin participent à l'exécution de la mission qu'elle s'est donnée. De l'autre celles de ces activités qui peuvent ou non être exécutées par l'entreprise elle-même. Il s'agit de questions d'optimisation organisationnelle. Et trois (03) concepts sont généralement utilisés par les experts et les chercheurs en externalisation : le principe de frontière -optimale- de la firme, la notion de coeur de métier et la chaine de valeur. Les deux derniers ont la particularité d'être assortis d'outils de découpage organisationnel (I). Nous ne nous appesantissons donc que sur eux puisque notre objectif à ce stade de notre travail est de partitionner nos structures d'intérêt en activités/fonctions c'est-à-dire d'élaborer des applications desdits outils au cas particulier de la banque (II.).

I. DEUX CONCEPTS AU SERVICE DE L'ANALYSE

ORGANISATIONNELLE

Nous présentons ici deux (02) outils d'analyse souvent cités par les chercheurs en externalisation : la notion de « coeur de métier » (CHANSON, 2007 ; BARTHELEMY, 2001) (A.) et le concept de « chaine de valeur » (PORTER, 1980) (B.).

A. LA NOTION DE COEUR DE METIER

L'idée qui sous- tend la notion de « coeur de métier » est celle du « recentrage de l'entreprise sur son activité première ». QUINN et HILMER (1994) argumentent à cet effet que, dans une optique d'optimisation organisationnelle, l'entreprise doit concentrer l'essentiel de ses ressources sur les fonctions de son coeur de métier afin de les maîtriser comme ne le ferait aucune autre entreprise. Elle ne doit pas s'épuiser à investir dans des fonctions périphériques, qui d'ailleurs, en vertu d'un principe de spécialisation, appartiennent au coeur de métier d'autres entreprises spécialisées (BARTHELEMY, 2000).

Mener un diagnostic organisationnel reviendrait alors à définir qu'est ce qui fait, ou non, partie du métier de base de l'entreprise, et par suite, est prioritaire dans l'allocation des ressources humaines et financières de l'entreprise. Et pour une contrainte de ressources vraiment restrictives, les fonctions lésées dans le partage seront confiées à un prestataire qui permettra à l'entreprise de bénéficier de prestations de meilleure qualité à moindre coût. Ce qui légitime la position selon laquelle : « Le critère de décision central en matière d'externalisation repose sur la distinction

51

entre les activités qui font partie du "coeur de métier" et celles qui n'en font pas partie [...] » (BARTHELEMY, 2001 p 84 ; cité par CHANSON, 2007).

Notons cependant que, le coeur de métier ici considéré regroupe plusieurs activités. Des activités qui doivent etre comprises, non pas dans le sens des domaines d'activités stratégiques (DAS), mais dans le sens des activités de la chaîne de valeur de PORTER (CHANSON, 2007).

B. LA CHAINE DE VALEUR COMME OUTIL D'OPTIMISATION DE

L'ORGANISATION.

La chaine de valeur est un « enchaînement d'activités permettant d'aboutir à un produit valorisable sur le marché » (PORTER, 1980). « Elle répartit les activités accomplies par l'entreprise en activités technologiquement et économiquement distinctes appelées «value activities» que l'entreprise doit soit réaliser à moindre coût, soit différencier afin de créer un avantage concurrentiel. » (PORTER, 1985).

Les «value activities'' d'une organisation se répartissent en deux (02) groupes et neuf (09) catégories génériques :

- Les activités primaires : ce sont la Logistique interne, les Opérations, la Logistique externe, le Marketing et les Ventes, les Services.

Globalement il s'agit d'activités intervenant à un moment ponctuel du processus de production et de réalisation de l'objet social de l'entreprise.

- Les activités supports : elles font référence aux Infrastructures de la firme, à la Gestion des ressources humaines (GRH), au Développement technologique, aux Equipements. Bref, les activités de soutien intervenant de manière transversale dans l'ensemble du processus d'offre de l'entreprise (PORTER, 1980)

Support Firm

Activities Infrastructure

HRM

Technology Development

Procurement

Logistic

Inboud

Services

Outbound

Logistic

Marketing

and Sales

Operations

Margin

Primary activities

Exhibit I : THE VALUE CHAIN

Source : PORTER et MILLAR (1985)

Schématiquement, cela se traduit ainsi qu'il suit (voir EXIBIT I) :

52

Pour SIMON et JOFFRE (1999), un outil « extrêmement intéressant » dans la recherche d'optimisation de l'organisation est la chaine de valeur de PORTER en ce sens qu'« il sert par exemple à savoir s'il faut ou non externaliser une fonction ». En effet, l'outil est utilisé pour mener un diagnostic interne de l'entreprise, en termes d'identification des composantes de l'organisation, d'évaluation de leurs rôles respectifs dans la création de valeur ajoutée et de définition des liens existant entre elles. L'objectif étant d'avoir une orientation quant à une allocation des ressources financières et humaines concentrée sur les fonctions les plus stratégiques de l'entreprise.

Ainsi, pour les activités avérées inefficientes par l'audit, si l'entreprise ne peut ni intervenir en agissant sur les coûts, ni jouer la carte de la différenciation, l'action rationnelle consistera à contracter avec des tiers qui ont lesdites fonctions comme coeur de métier, mieux, qui possèdent un avantage concurrentiel en la matière (PORTER, 1980).

En somme, les outils sus- cités suggèrent deux (02) manières d'analyser une organisation : - Procéder à une répartition « coeur de métier Vs fonctions périphériques » ;

- Définir les « Values- activities » qui sont l'ensemble des fonctions relevant de l'activité

première de l'entreprise ou encore le coeur de métier et les fonctions qui lui sont intimes.

Illustrons ces constructions de BARTHELEMY (2001) et PORTER (1980) en les appliquant au cas particulier d'une banque.

II. LES DOMAINES EXTERNALISABLES AU SEIN D'UNE BANQUE

Notre analyse ne vise pas une présentation des activités de la banque en tant que telles, mais essentiellement la détermination de celles de ces activités qui sont externalisables.

Il a été démontré que le recours à l'externalisation se fait de manière progressive (Commission Bancaire de France, 2004 ; Baromètre d'ERNST&YOUNG, 2002 à 2008). Après le partitionnement de l'activité globale de la firme, on commence par outsourcer les fonctions les moins risquées puis, on évolue peu à peu vers les fonctions les plus complexes de l'organisation. Nous irons donc dans notre listing, des activités périphériques (A.) aux activités du coeur de métier de l'entreprise (B.) (CHANSON, 2007).

NB : Nous tirons le listing d'activités ci- dessous de trois (03) sources : le « baromètre de l'outsourcing » d'ERNST&YOUNG (2003), les travaux de DIOURI (2006), la « fiche de bonne pratique de la fonction comptable et financières externalisées » de la chambre de commerce et d'industrie de Lyon (2001). Trois (03) listing issus de recherche centrée sur un inventaire au plus possibles exhaustif des domaines respectivement externalisables dans une entreprise, en général dans une banque, dans un département comptable et financier.

A. LES FONCTIONS PERIPHERIQUES EXTERNALISABLES DE LA BANQUE. 53

Par fonctions périphériques, CHANSON (2007) entend des fonctions accessoires/ subsidiaires

au travail de la banque. Le Baromètre de l'outsourcing d'ERNST&YOUNG (2003) parle de fonctions annexes et cite :

Dans le domaine des services généraux

Gestion et Maintenance matériel et mobilier de bureau, facilities management (ménage, jardinage, gardiennage, Restauration, garderie), Administration de Sites (Salle de réunion, mobilité interne, relocalisation, space management), Maintenance des supports de fournitures non stockables (électricité, climatisation, ascenseurs, plomberie...)

En matière de gestion de la flotte automobile.

logistique et transports

 

B. LES « VALUE ACTIVITIES » EXTERNALISABLES DANS UNE BANQUE.

Globalement, les values activities sont les activités qui relèvent du coeur de métier de l'entreprise ou qui lui sont intimement liées. Les banques affirment qu'il est possible et rationnel d'externaliser, suivant différentes catégories, les activités ci- après.

En matière de :

Opérations (métier premier de la banque)

Traitement- compensation chèques et virements effets, Traitement- chèques et virements inter- agences, Dématérialisation des chèques, Traitement des fonds (classement de billets et pièce par nature, comptage et conditionnement...), Monétique (Production et personnalisation chéquiers et cartes bancaires), Gestion des guichets automatiques.

Logistique interne Télé-services (accueil- standard, secrétariat, chauffeurs), manutention.

Logistique externe Routage/Éditique, Mise sous pli et Affranchissement, Expédition/

Transport de courriers, Transport des fonds.

Marketing et Ventes Communication externe (promotion, publicité, événementiel), Etudes de

marché, gestion de la base clients, force de ventes/apporteurs d'affaires.

Services SAV/ Relations clients (centres d'appels), économat.

Infrastructure de la firme

conseil juridique, conseil fiscal, Comptabilité (centralisation des opérations comptables, Gestion des clients et fournisseurs, Elaboration de situations intermédiaires et de comptes annuels, Consolidation des comptes, Reporting à la maison mère), rapport- COBAC, Gestion de titres et actifs, Archivage, Reprographie.

GRH Formation, Recrutement des employés, recrutement du top management, 54

Gestion de la paie (bulletin de paie, déclarations fiscales et sociales), mutuelle et assurances employés (Retraite complémentaire...), gestion des mouvements et carrières, gestion conditions de travail.

Développement technologique

Recherche et développement, Gestion du parc informatique, Gestion des réseaux et des serveurs, Maintenance applicative (y compris développement informatique notamment développement et gestion de logiciels) Gestion des télécommunications (la flotte téléphonies portables, système internet- intranet- extranet), Système de sécurité...

Equipements/ Achats de fournitures, e-procurement ~

approvisionnement

Quoique élaborée sur la base d'expériences de banquiers d'ailleurs, la liste des domaines dont la banque pourrait ou « devrait » se défaire (et les enjeux que présente la stratégie d'externalisation) apparaît assez longue pour qu'une banque -même du Cameroun- s'inscrive dans une logique d'intégration verticale pure. Tout se jouera donc dans notre niveau d'aptitude en termes d'écoutes, de compréhension et d'analyse du phénomène.

SECTION II.L'APPROCHE METHODOLOGIQUE D'ENSEMBLE 55

La définition des étapes de collecte et analyse de données apparait être l'aboutissement d'un

travail de clarification de la méthodologie utilisée. Aussi, pensons-nous qu'il convienne avant de présenter les ressources mobilisées (II.) au cours desdites étapes, d'apporter quelques détails quant à la vision adoptée au départ (I.).

I. LA VISION DE LA RECHERCHE

L'intérêt que nous trouvons dans le fait de nous appesantir sur la vision la recherche réside dans ce qu'en précisant l'orientation donnée à l'étude dès le départ (A) est qu'il est plus aisé ensuite de justifier le type d'instrument de collecte de données utilisé (B.).

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote