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Etude descriptive et critique des services offerts par Batoccul (Caisse Populaire Coopérative de la Ville de Bafoussam ) au Cameroun


par Serge Valéry YOUCHE
Université de Dschang - Licence professionnelle en banque 2009
  

Disponible en mode multipage

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    REMERCIEMENTS

    Je voudrais à travers ce rapport remercier sincèrement :

    v Ma famille pour leur attention

    v Le personnel de la caisse populaire coopérative de la ville de Bafoussam pour leur accueil chaleureux

    v Les enseignants de l'Institut Universitaire de Technologie Fotso Victor de Bandjoun pour leur enseignement

    v Mes camarades et amis pour leur soutien

    v A tous ceux qui ont de près ou de loin contribué à l'élaboration de ce rapport, à tous, je vous dis merci.

    LISTE DES ACRONYMES

    ACOSCA : Confédération Africaine des Coopératives d' Epargne et de crédit ;

    BATOCCUL : Caisse Populaire Coopérative de la Ville de Bafoussam ;

    BEAC : Banque des Etats de l'Afrique Centrale ;

    BEI : Banque Européenne d'investissement ;

    CAMCCUL : Ligue des Caisses Populaire Coopérative du Cameroun ;

    CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale ;

    CNMF : Comité National de Micro finance ;

    COBAC : Commission Bancaire de l'Afrique Centrale ;

    COOPEC : Coopérative d'Epargne et de Crédit ;

    EMF : Etablissement de Micro finance ;

    MINEFI : Ministère de l'Economie et des Finances ;

    PME : Petites et Moyennes Entreprises ;

    PMI : Petites et Moyennes Industries ;

    OMD : Objectif du Millénaire au Développement ;

    ONG : Organisations non Gouvernementales ;

    SPI : Social Performance Indicators ;

    UMAC : Union monétaire de l'Afrique Centrale ;

    WOCCUL : Ligue Mondiale des Caisses Populaires

    SOMMAIRE

    Introduction générale...................................................................4

    Partie I.....................................................................................7

    Chapitre I : paysage de la micro finance au Cameroun.............................8

    Chapitre II : généralité sur les micro finances........................................10

    Partie II.....................................................................................16

    Chapitre I : présentation de BATOCCUL.............................................17

    Chapitre II : analyse critique, suggestion et perspective............................27

    Conclusion générale......................................................................30

    Indications bibliographiques............................................................32

    INTRODUCTION GENERALE

    La Micro finance est souvent considérée comme une des stratégies les plus efficaces et flexibles dans le combat contre la pauvreté globale. C'est un secteur soutenable et peut être utilisé sur une échelle massive nécessaire pour répondre aux besoins pressants de ceux qui vivent en deçà de $1 par jour. Dans ce sens, nous pouvons corroborer les propos qui affirment : « qu'il est communément accepté que la pauvreté reste actuellement l'un des grands fléaux auxquels les sociétés de notre ère font face. Lutter contre la pauvreté se situe aujourd'hui au coeur des politiques de développement des pays d'Afrique subsaharienne et le Cameroun n'est pas en marge de cette préoccupation ». C'est d'ailleurs à ce titre qu'il n'est pas étonnant de constater que « réduire l'extrême pauvreté et la faim » apparaît en «tête» des OMD. Par Micro finance l'on entend généralement un prêt à court terme accordé sans le bénéfice d'une sûreté et dont le montant en principal peut varier de quelques milliers de francs. La taille du prêt reflète généralement le degré de développement du pays où les EMF opèrent. Et dans certains cas, les Etablissements de Micro finance (EMF) proposent également des produits d'épargne et, plus rarement, des produits d'assurance.

    Actuellement, l'importance du rôle que peut jouer la Micro finance dans la réduction de la pauvreté a été reconnue à la lumière des résultats obtenus par des opérations innovantes en Asie orientale et en Amérique latine (par exemple, celles réalisées par la Graemeen Bank au Bangladesh ou par le Banco Solidario en Bolivie). Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) spécialisées en activités de Micro finance ont ainsi joué un rôle très important en démontrant l'efficacité des Micro crédits comme outil indispensable pour combattre la pauvreté et permettre aux populations à faibles revenus de se prendre en charge. Ces expériences ont démontré, notamment, qu'il est possible d'accorder des financements bancaires aux pauvres et que ceux-ci peuvent représenter un bon risque de crédit.

    C'est pourquoi, à l'heure actuelle, des établissements financiers plus traditionnels, tels que les fonds de capital investissement et les banques accordent plus d'attention à la Micro finance et la considèrent comme un marché qui présente un intérêt pour leurs activités. Cependant, la Banque Européenne d'Investissement (BEI) affirme que : « ce rapprochement entre les marchés financiers traditionnels et le marché de la Micro finance n'est pas aussi avancé dans toutes les régions du monde et il emprunte dans chacune d'elle des modèles différents. Il est par exemple plus avancé en Amérique latine qu'en Afrique. Et, quantitativement parlant, il est plus important en Afrique du Nord qu'en Afrique subsaharienne ». De ce fait, nous déduisons que le Cameroun ne fait pas exception à ce retard.

    Il est aujourd'hui possible d'envisager le développement du secteur de la Micro finance tout en visant sa pérennisation en le sevrant des subventions aux lignes de crédit qui sont mal adaptées et insuffisantes pour faire évoluer le secteur. Nous ne saurons étendre nos propos sans au préalable ressortir les missions sociales assignées à un EMF. En effet, << de façon générale, ces objectifs peuvent se péricliter selon les dimensions suivantes :

    · servir un nombre croissant de pauvres et d'exclus sur une base durable ;

    · appuyer les petites et moyennes entreprises pour favoriser la création d'emploi ;

    · améliorer la qualité et l'adéquation des services proposés aux clients ciblés ;

    · créer des bénéfices pour les clients de l'EMF, leur famille et leur communauté (Augmentation des revenus, réduction de la vulnérabilité, amélioration de l'accès aux services, satisfaction des besoins de base et amélioration des liens sociaux) ;

    · engager la responsabilité sociale de l'institution vis-à-vis de ses employés, de ses membres, de la communauté dans laquelle elle s'insère et de l'environnement ».

    C'est sous le regard de ces objectifs qui déclinent un intérêt qui n'est plus à démontrer que nous avons choisi la caisse populaire coopérative de la ville de Bafoussam en abrégé (BATOCCUL) comme EMF. Elle a été, nous le rappelons, notre structure d'accueil. En fait, nous nous sommes posés la question de savoir si l'activité de la BATOCCUL est adaptée aux objectifs sociaux d'un EMF en général et à ses objectifs spécifiques en particulier ? En d'autres termes, est-ce que BATOCCUL répond aux attentes de ses membres ?

    Le sujet retenu pour notre étude s'inscrit dans le cadre de la réflexion générale qui se mène au sein d'un EMF. S'inscrivant dans cette préoccupation, l'étude que nous présentons porte sur : << L'étude descriptive et critique des services offerts par BATOCCUL ». Elle présente un intérêt indiscutable du fait qu'elle permet d'ajuster dans le temps et dans l'espace, la productivité de la demande afin de satisfaire les besoins des membres. Et grâce à une prise en compte des suggestions qui vont découler de nos analyses, BATOCCUL en clin de profiter d'un effet de levier important sur sa rentabilité.

    Cela dit, l'objectif principal de ce travail est de faire une étude exploratoire et critique des services sociaux et économiques offerts par BATOCCUL à ses membres. Il peut être scindé en des objectifs spécifiques suivants :

    · explorer les systèmes internes et des procédures organisationnels de BATOCCUL ;

    · identifier les différents produits prônés par cette structure ;

    · analyser ses produits tout en portant un jugement critique sur les déficits constatés ;

    · suggérer quelques stratégies visant à améliorer les services proposés aux membres.

    Ces analyses partent de l'hypothèse que les processus et des actions en ligne avec la mission de BATOCCUL favorisent un climat de bien-être viable de celle-ci vis-à-vis de ses membres, de ses employés et de la communauté camerounaise dans laquelle elle s'insère.

    Notons que ce travail a une majeure limite induite du fait que nous n'avons pas obtenu des données nécessaires pour prétendre mener une étude empirique spécifiée. En effet, dans un tel travail, il serait indispensable d'utiliser des données sociales fiables déjà disponibles au sein de la structure, afin d'envisager une analyse robuste de l'étude de l'impact et des performances sociales. A cet effet, on aurait du par exemple mesurer, à partir d'un modèle économétrique spécifié, apprécier la probabilité d'aboutir à l'impact social souhaité. Ainsi, par défaut de ces données et dans le souci de mener à bien notre travail, nous avons simplement utilisé une méthodologie exploratoire (analytique) basée sur l'exploitation documentaire et la recherche des informations aussi bien au sein de BATOCCUL qu'ailleurs (sites web et articles de références en Micro finance). Au terme de l'examen de ces différents documents, nous avons suggéré quelques approches de solutions relatives à la problématique annoncée plus haut.

    Le présent rapport de stage est organisé en deux parties : de deux chapitres chacune. Dans la première partie le premier chapitre est consacré au paysage de la micro finance au Cameroun. Il sera question ici de rappeler la définition du concept d'établissement de micro finance, l'historique de la micro finance au Cameroun. Et dans le deuxième chapitre nous présenterons les généralités sur les micro finances leurs opérations et leurs organisations.

    Le premier chapitre de la deuxième partie est consacré à la présentation de la Caisse Populaire Coopérative de la ville de Bafoussam. Elle comprend : la fiche signalétique de BATOCCUL, ses produits et sa structure et fonctionnement et le deuxième chapitre analyse, critique et propose des suggestions ainsi que des perspectives à venir sur les services offerts aux membres par BATOCCUL.

    PREMIERE PARTIE :

    PAYSAGE ET DIFFERENT TYPE D'ETABLISSEMENT DE MICRO FINANCE AU CAMEROUN

    CHAPITRE I : LE PAYSAGE DE LA MICRO FINANCE AU
    CAMEROUN

    Dans ce chapitre nous allons d'une part, rappeler la définition du concept d'établissement de micro finance, son historique et l'organisation de ce secteur au Cameroun.

    I.1 Définition du concept d'établissement de micro finance (EMF) et l'historique de ce secteur au Cameroun

    Dans ce paragraphe nous définirons le concept d'établissement de micro finance, et nous rappellerons l'historique de la micro finance au Cameroun.

    I. 1-1 Définition du concept d'établissement de micro finance (EMF)

    Selon Marc LABIE (1992) les établissements de micro finance sont des institutions appartenant au champ de la Micro finance. La micro finance quant à elle désigne selon la même source « l'ensemble des mécanismes et systèmes financiers mis sur pied pour fournir des services d'épargne et de crédit aux petites et micro entreprises ». Cette définition paraît restrictive en ce sens qu'elle réduit la clientèle des établissements de micro finance aux seules micros et petites entreprises. Elle suppose également que toutes les EMF font des opérations d'épargne et de crédit.

    A la suite de Marc LABIE, le règlement CEMAC relatif à l'exercice et au contrôle de l'activité de micro finance en propose une autre définition.

    D'après ce règlement, les EMF sont « des entités agréées n'ayant pas le statut de banque ou d'établissement financier, et qui pratiquent à titre habituel les opérations de crédit et/ou collectent l'épargne et offrent des services financiers spécifiques aux populations évoluant pour l'essentiel en marge du circuit bancaire traditionnel ». Cette définition nous semble plus complète que la précédente.

    I.1-2 Historique de la Micro finance au Cameroun

    Le système bancaire et financier au Cameroun est régi par la convention du 17 janvier 1992 portant harmonisation de la réglementation bancaire dans les Etats de l'Afrique Centrale. Le Cameroun, suivant les dispositions de cette convention, est membre de la ZONE FRANC et de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC). Avant cette convention et en marge du système bancaire classique, nous observons les premiers développements de la micro finance au Cameroun dans les années 70 avec l'émergence de réseaux de coopératives d'épargne et de crédit. Plus tard c'est l'Etat et les ONG qui intègrent le secteur à travers les programmes de crédit dans les années 80. Cependant l'une des plus importantes mutations dans le secteur s'est réalisée à la faveur des mesures de libéralisation de l'activité économique, notamment la loi N° 90/056 du 19 décembre 1990 relative à la liberté d'association. C'est au lendemain de cette loi, que nous observons naître des structures originales comme les mutuelles communautaires de croissance (MC²) qui opèrent dans la micro finance rurale. Mais la formation proprement dite d'un environnement propice au développement de la micro finance date de 1992 avec la promulgation de la loi N° 92/006 du 14 août 1992, à l'origine du boom des coopératives actuelles parmi lesquelles celles qui ont un caractère financier généralement appelée coopérative d'épargne et de crédit (COOPEC).

    Ce secteur vient d'être conforté en avril 2002 par des normes communautaires plus affirmées et plus adéquates. L'activité de la micro finance est régie par les dispositions du règlement N°01/02/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de micro finance dans la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale. Ce texte institue le régime de l'agrément obligatoire applicable à tous les types d'entreprise de micro finance, ainsi que l'obligation d'adhésion à l'association professionnelle.

    Deux institutions sont à distinguer dans la mise en oeuvre de cette réglementation :

    · Celle des Etablissements de micro finance existant avant l'entrée en vigueur du règlement du 13 avril 2002 : ils disposaient d'un délai de trois ans expirant le 14 avril 2005 pour se remettre en conformité.

    · Celle des Etablissements de micro finance créés à partir du 13 avril 2002 : ils doivent se conformer sans délai aux règlements et ne devraient pas exercer leur activité avant d'avoir, obtenu leur agrément.

    I.2 Organisation du secteur de la micro finance au Cameroun

    Nous présenterons dans ce paragraphe l'organisation qui permet la consolidation et la promotion du secteur de la micro finance au Cameroun.

    En exécution des directives gouvernementales pour la consolidation et la promotion du secteur de la micro finance, quelques actions importantes ont été menées au niveau du Ministère de l'Economie et des Finances, il s'agit de:

    · La signature en avril 2001 par le Premier Ministre et Chef du Gouvernement de la déclaration de politique Nationale et de consolidation de la Micro finance ;

    · La mise sur pied, par arrêté du Premier Ministre, du comité national de micro finance ;

    · L'adoption au plan régional, du règlement CEMAC du 13 avril 2002 relatif aux conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de Micro finance dans la zone CEMAC.

    I. 2-1 La mise en oeuvre de la politique de micro finance

    Sous l'autorité du Ministre de l'Economie et des Finances ; la mise en oeuvre de la politique nationale de micro finance s'effectue au travers de trois types d'instances :

    · Le comité national de la micro finance (CNMF) qui élabore les orientations ;

    · Les organes institutionnels ;

    · Les projets initiés avec l'appui de la coopération.

    Les actions de toutes ces instances sont coordonnées au niveau du MINEFI par la sous Direction de la micro finance de la direction de la coopérative financière, de la monnaie et des assurances.

    I.2.1-1 Le Comité National de Micro Finance (CNMF)

    Organe de concertation des différents acteurs intervenant dans le secteur de la micro finance, le CNMF a pour mission d'orienter, d'éclairer et de veiller à la mise en place de la politique nationale du secteur. A ce titre, il s'attache à :

    · L'élaboration, la mise à jour et la diffusion sous forme physique et électronique d'une carte nationale de la micro finance, élément essentiel pour le déploiement des projets sur le terrain ;

    · L'élaboration du guide fiscal des établissements de micro finance ;

    · Veiller à la coordination des interventions des bailleurs de fonds ; 

    · Mener les études nécessaires pour un cadre de collaboration entre les établissements de micro finance et le système bancaire ;

    · Susciter la révision des textes nationaux sur la micro finance pour leur mise en conformité avec le règlement sous-régional.

    I.2 .1-2 Les organes institutionnels

    · La sous Direction de la micro finance

    · La Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC)

    Organe de surveillance du secteur de la Micro finance, la COBAC concentre son action sur les secteurs ci-après :

    o Réactualisation de l'inventaire des établissements de micro finance pour mieux cerner l'évolution de ces établissements dont on connaît le taux de volatilité ;

    o Evaluation des établissements de micro finance pour déterminer leur viabilité aux plans institutionnels et financiers ;

    o Elaboration d'un plan comptable et des états périodiques spécifiques aux établissements de micro finance ;

    o Action de formation et de vulgarisation sur les textes ;

    o Renforcement des effectifs au sein du département de la micro finance récemment crée pour un contrôle effectif des EMF.

     

    CHAPITRE 2 : GENERALITES SUR LES MICRO FINANCE, LEURS OPERATIONS ET LEURS ORGANISATIONS

    Le règlement N°01 /02/CEMAC/UMAC/COBAC adopté par le comité ministériel et entré en vigueur depuis le 13 avril 2002, fixe dans ses grandes lignes les conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de micro finance dans la communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC).

    Au sens de ce règlement, la micro finance est une activité exercée par des entités agréées n'ayant pas le statut de banque ou d' établissement financier tel que défini à l' annexe de sa convention du 17 janvier 1992 portant harmonisation de la réglementation bancaire dans les états de l' Afrique centrale et qui pratiquent , à titre habituel, les opérations de crédit et ou de collecte de l' épargne et offrent des services financiers spécifiques au profit des populations évoluant pour l' essentiel en marge du circuit bancaire traditionnel.

    Apres avoir abordé les généralités des activités de micro finance, nous présenterons le rôle dévolu à la tutelle des établissements de micro finance.

    SECTION1 : GENERALITES

    Les aspects généraux seront traités respectivement du point de vue de la typologie que des opérations traitées et de l'organisation.

    1.1 TYPOLOGIE

    Les EMF sont regroupes en trois catégorie.

    Les EMF qui procèdent à la collecte de l'épargne de leurs membres qu'ils emploient en opération de crédit exclusivement au profit de ceux ci sont classés en première catégorie.

    Il n'est pas exigé de capital minimum pour ces établissements ; toutefois, le capital constitué doit permettre de respecter l'ensemble des normes arrêtées par la COBAC.

    Les établissements qui collectent l'épargne et accordent des crédits aux tiers sont classés en deuxième catégorie.

    Le capital minimum exigé pour les établissements de deuxième catégorie est fixé à 50 millions de francs CFA.

    Les établissements qui accordent les crédits aux tiers sans exercer l'activité de la collecte de l'épargne sont classés en troisième catégorie.

    Le capital minimum exigé pour les établissements de troisième catégorie autre que les projets se chiffrent à 25 millions de francs CFA.

    1.2 LES OPERATIONS DE SERVICES

    Il convient de préciser que les opérations effectuées par les EMF en qualité d'intermédiaire sont circonscrites à l'intérieur de l'état ou ils sont implantés.

    Pour les opérations avec l'extérieur, les établissements doivent recourir aux services d'une banque ou d'un établissement financier du même Etat.

    Les opérations autorisées à titre principal comprennent :

    1) la collecte de l'épargne

    Pour les EMF de première catégorie, sont considérés comme épargne, les fonds autres que les cotisations et contributions obligatoires recueillies par l'établissement auprès de ses membres avec le droit d'en disposer dans le cadre de son activité, à charge seulement pour lui de restituer à la demande dudit membre.

    L'épargne des établissements de deuxième catégorie est constitué de fonds recueillis par l'établissement auprès du public sous forme de dépôts, avec le droit d'en disposer dans le cadre de son activité, à charge de les restituer à la demande du déposant.

    Les EMF de troisième catégorie ne pouvant pas collecter des dépôts auprès de leur clientèle, les fonds ci après ne sont donc pas considérés comme épargne :

    · Les dépôts de garantie ;

    · Les engagements ;

    · Les emprunts ;

    · Les fonds laissés en compte par les associés ou actionnaires.

    2) les opérations de crédit

    Est considérée comme une opération de crédit, tout acte par lequel un établissement met ou promet de mettre des fonds à la disposition d'un membre, d'un tiers ou prend dans l'intérêt de celui-ci un engagement par signature tel un aval, une caution ou autre garantie.

    Les EMF de première catégorie ne peuvent accorder des crédits qu'à leurs membres. Ceux qui sont affiliés à un réseau ne peuvent prendre un engagement qu'au profit d'un établissement affilié au même réseau.

    3) les placements financiers

    Les établissements disposant d'un excèdent de ressource peuvent effectuer des placements auprès des banques commerciales de l'état d'implantation.

    Ils peuvent également affecter ces ressources à la souscription des bons du trésor ou de ceux émis par la BEAC.

    4) les autres ressources

    Les EMF peuvent recevoir d'autres ressources dans le respect des dispositions de leurs statuts et des normes arrêtées par la COBAC.

    Les établissements de première catégorie sont tenus de constituer des leur création un fonds de solidarité destiné à faire face aux pertes, ce fonds recevra à chaque adhésion et au début de chaque exercice, des apports effectués par les membres de façon équitable ainsi que l'affectation d'une partie des bénéfices ou excédents d'exercice.

    Les opérations à titre accessoire et contenues dans les limites arrêtées par la COBAC comprennent :

    · L'approvisionnement auprès des établissements bancaires en devises et chèques de voyage pour les besoins de la clientèle ;

    · La location de coffre fort ;

    · Les actions de formation ;

    · L'achat de biens pour les besoins de la clientèle. Cette opération doit être en rapport avec l'activité de celle-ci.

    Les opérations de crédit bail.

    Les EMF peuvent émettre des moyens de paiement à savoir, tout instrument quel que soit le support ou le procédé technique utilisé qui permet de transférer des fonds.

    Ces moyens de paiement ne peuvent être utilisés que pour les transferts de fonds réalisés à l'intérieur de l'état d'implantation et entre des établissements régis par la présente réglementation.

    Les EMF ne peuvent délivrer que des formules de chèque que pour un tirage sur une même place ou sein d'un même réseau.

    Les EMF peuvent organiser des mécanismes de compensation relatifs aux moyens de paiements qu'ils ont émis. Etant entendu que dans la pratique, ils utilisent pour le moment le canal des banques pour encaisser leurs diverses valeurs (cheques, effets de commerce, virement).

    1.3 L'organisation

    1.3.1 Les dispositions générales

    Les EMF exercent leur activité soit de manière indépendante soit à l'intérieur d'un réseau. Le réseau est un ensemble d'établissements agrées, animés par un même objectif et qui ont volontairement décidé de se regrouper afin d'adopter une organisation et des règles de fonctionnement communes. Il peut être local ou national. Tout réseau doit se doter d'un organe faîtier.

    L'organe faîtier est un établissement, disposant d'un capital ou d'une dotation appropriée et qui assure obligatoirement les prérogatives suivantes :

    · La représentation du réseau auprès des tiers, notamment des organes de tutelle et de contrôle ;

    · La fixation des conditions d'adhésion, d'exclusion ou de retrait des affiliés ;

    · La définition et la mise en place des mesures nécessaire à assurer la cohésion du réseau et à garantir son équilibre financier, notamment le respect des normes prudentielles par les établissements affiliés ;

    · L'exercice du pouvoir disciplinaire et la mise en application des mesures de redressement arrêtées et des sanctions pécuniaires à l' égard des affiliés, prévues dans le règlement intérieur du réseau ;

    · La définition des normes et procédures comptables en rapport avec le plan comptable de la profession et les exigences des autorités de contrôle et de tutelle ;

    · L'élaboration des documents comptables consolidés et autres états définis par le règlement de la COBAC ;

    · L'organisation de la gestion des excédents des ressources des établissements affiliés ;

    · La préservation de la liquidité du réseau ;

    · L'organisation de la solidarité financière entre les structures affiliées tout en veillant à la préservation de l'équilibre financier du réseau ;

    · La mise en place d'un système de contrôle interne du réseau conformément aux exigences des autorités chargées de la supervision ;

    · Veiller au respect des normes prudentielles par les établissements affiliés.

    Les EMF affiliés à un réseau sont tenus de satisfaire aux exigences suivantes :

    · Souscrire les parts sociales de l'épargne de l'organe faîtier ;

    · Participer aux frais de son fonctionnement ;

    · Verser à l'organe faîtier une partie des ressources collectées ;

    · Participer à la reconstitution des fonds propres de l'organe faîtier et au comblement de son éventuel passif net.

    DEUXIEME PARTIE :

    PRESENTATION DE LA BATOCCUL ET ETUDE CRITIQUE DE SES SERVICES

    CHAPITRE I : présentation de BATOCCUL

    Dans ce chapitre nous présenterons en la première section la fiche signalétique de BATOCCUL, son historique, sa structure et fonctionnement.

    SECTION 1 HISTORIQUE DE BATOCCUL

    A) HISTORIQUE

    BATOCCUL est un établissement de micro finance de première catégorie crée en 1992 sous l' initiative de l' inspecteur CAMCCUL BAMENDAM AWA ERIC MOSES TENING qui était membre d' un groupe de personne avec un fonds de caisse de 1000 francs CFA Mr AWA a eu de ce fait l' idée de faire de ce groupe une caisse coopérative à la part sociale de 1000 francs CFA et réimplanté à Bafoussam au nom de BATOCCUL. A partir de ce moment, BATOCCUL est devenu un établissement de micro finance affilié à la cameroon coopérative crédit union league (CAMCCUL) et compte de nos jours plus de 3000 membres avec les agences de Bafoussam (2), Mbouda (1), Bandjoun (1), Foumbot (1), Yaoundé (1) et Foumban (1) .qui est la CAMCCUL et comment est elle lié à BATOCCUL ?

    C'est la ligue des caisses populaires coopératives du Cameroun, qui a vu le jour en 1968 à Bamenda avec 34 caisses populaires. Elle comporte aujourd hui prés de 300 caisses populaires sur le territoire national. C'est une fédération de caisse populaire du Cameroun, elle se présente comme la banque centrale des caisses populaires chargées de subvenir à leur besoin en les rendant certains services dont elles ne peuvent pas faire face individuellement. Elle a pour fonction de coordonner, d'orienter, de conseiller et de planifier les activités du réseau .la CAMCCUL est aussi affiliés à la confédération africaine des coopératives d'épargnes et de crédits en abrégé ACOSCA est affiliée à la ligue mondiale des caisses populaires en abrégé WOCCUL dont le siège se trouve à MADISON aux états unis.

    B) FICHE SIGNALETIQUE DE BATOCCUL

    FICHE D'IDENTIFICATION DE BATOCCUL

    Raison sociale

    BAFOUSSAM TOWN CO-OPERATIVE CREDIT UNION LIMITED

    Sigle

    BATOCCUL

    Forme juridique

    COOPERATIVE

    Agreement

    COBAC N°D-2001 /05CODE N°19589 du 11janvier 2001

    Adresse

    BP : 1009 BAFOUSSAM

    EMAIL : batoccul 2007@yahoo.fr

    Siège social

    FEU ROUGE BAFOUSSAM

    Effectif

    19 EMPLOYES ET PLUS DE 3000 MEMBRES

    Slogan

    Epargner régulièrement, emprunter sagement, et rembourser promptement

    Secteur

    ECONOMIQUE

    Activité principale

    EPARGNE ET CREDIT

    SOURCE : DOCUMENT DE L'ENTREPRISE

    C) ORGANISATION

    Comme tous les établissements de micro finances de première catégorie dont l'organisation et le fonctionnement est prévu par les statuts, BATOCCUL suit l'organisation ci - après :

    Confère annexe 1

    D) FONCTIONNEMENT

    Le fonctionnement de BATOCCUL est assuré selon les statuts par les organes ci - dessous :

    - L'ASSEMBLEE GENERALE : c'est l'organe suprême de décision constitué de l'ensemble des membres. Elle se tient annuellement au plus tard trois mois après la fin de l'exercice en cours. Elle se convoque par le président du conseil d'administration et /ou convoqué de droit lorsque le quart des membres au moins de la caisse en a fait la demande. Ainsi elle a pour rôle :

    · De mettre en place la politique de fonctionnement et de gestion ;

    · D'élire les administrateurs ;

    · D'adopter les statuts et règlements intérieurs.

    - LE COMITE DE SURVEILLANCE

    C'est un organe de contrôle interne obligatoire à la caisse. Son rôle est :

    · D'assurer que des contrôles inopinés de caisses sont effectués ;

    · De tester l'exactitude arithmétique de la partie double ;

    · De s'assurer que les états financiers, compte d'exploitation, bilan et ratios prudentiels sont établis à partir de la balance.

    - LE CONSEIL D'ADMINISTRATION

    Est l'organe d'administration et de gestion de la caisse. Seule l'assemblée générale peut limiter ses compétences dans le cadre de la loi des présents statuts. A ce titre, il est chargé de :

    · Créer les agences et bureaux ;

    · D'assurer que les recrutements sont conduits conformément à la politique du personnel;

    · D'assurer que le comité de crédit siège régulièrement.

    - LE COMITE DE CREDIT

    Il est chargé de l'octroi des crédits aux membres de la caisse aux dispositions des présents statuts de la politique de crédits adoptée par le conseil d'administration.

    - LE PERSONNEL DE BATOCCUL

    - LE DIRECTEUR GENERAL

    Est nommé par le conseil d'administration et est chargé de mettre en pratique et au quotidien la politique définie par l'assemblée générale.

    · Il s'assure que les soldes sont rapprochés ;

    · Il s'assure du strict respect des horaires d'ouverture, et de fermeture des bureaux ;

    · Il s'assure de l'existence des garanties et de leur valeur marchande.

    - LE COMPTABLE

    · Il s'assure que toutes les dépenses sont justifiées par des reçus ;

    · Il s'assure que tous les chèques émis et reçus sont enregistrés ;

    · Il s'assure qu'en début de journée et lorsque le besoin se fait sentir la caisse est approvisionnée.

    - L'OFFICIER DE CREDIT

    Son rôle est de :

    · S'assurer que les garanties prises sont conformes à la politique de crédit ;

    · S'assurer que la liste des crédits délinquants est établie ;

    · S'assurer que le contrat de crédit est signé à la suite de l'approbation du crédit.

    - LA CAISSIERE

    Elle est chargée de :

    · S'assurer que chaque décaissement est conforme au montant approuvé ;

    · S'assurer que le bordereau de retrait est bien remplit et signé par la personne recevant l'argent ;

    · S'assurer que les documents correspondants sont mis à jour (livret d'épargne, fiche individuelle du membre, le journal de caisse).

    - LE SERVICE DE LA RECEPTION

    Il est composé :

    · D'un responsable marketing

    · D'un chargé de la clientèle qui renseigne les nouveaux et anciens membres sur les différentes modalités d'ouverture de compte et nouveau produit.

    Ainsi s'achève la présentation de la structure. Vient maintenant le moment de décrire les différents services offerts par cette structure aux populations. Cela fait l'objet de la prochaine section.

    Section II : DESCRIPTION DES PRODUITS DE BATOCCUL

    Cette section brosse une description des principaux produits/services offerts par la caisse populaire coopérative de la ville de Bafoussam. Il est subdivisé en trois sous sections. La première retrace les formalités préalables aux éventuels membres, tandis que la deuxième se consacre à une exploration des services au bénéfice desdits membres. Quant à la troisième, elle est réservée aux autres services.

    II.1. Les préalables à BATOCCUL

    Nous avons dit (Cf. supra) que, conformément à la réglementation de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) concernant la classification des Etablissements de Micro Finance (EMF), BATOCCUL constitue un EMF de 1ère catégorie. La structure en effet, rappelons-le, a pour mission principale de « procéder à la collecte de l'épargne de ses membres qu'ils emploient en opérations de crédit, exclusivement au profit de ceux-ci. Cela revient à dire que l'épargne collectée à ses membres leur est redistribuée sous forme de crédit. Mais ces crédits ne sont pas octroyés en « tout va » : ils le sont sous une démarche administrative aussi bien pour les personnes physiques que pour les personnes morales. C'est de ces procédures administratives que cette section se réfère.

    II.1.1. Le cas des personnes physiques

    La procédure est commune à toutes les personnes physiques (individus). D'abord, la personne doit adhérer à BATOCCUL pour avoir le statut de membre. L'on sait à ce niveau que l'adhésion est libre et volontaire. Il suffit à cette fin, d'aller dans une agence de son choix, de remplir une fiche d'adhésion adaptée et de participer au capital social de cette agence ; en s'acquittant de la somme de cinquante cinq milles francs (55000 F) CFA reparti ainsi qu'il suit :

    - droit d'entrée : 6500f CFA

    - fonds de solidarité : 10 000f CFA

    - frais de construction : 3500f CFA

    - part sociale : 25000f CFA

    - minimum épargne à l'ouverture : 10000f CFA

    . Ladite fiche porte au verso un ensemble de convention d'ouverture de compte.

    Notons que la souscription au capital social donne droit à la participation à l'assemblée générale.

    - Par compte courant, il faut entendre « un compte ouvert entre le client et son banquier, qui conviendrait de faire entrer toutes leurs créances et dettes réciproques de manière à ce qu'elles soient réglées immédiatement par leur fusion dans un solde disponible dans certaines conditions, mais non exigibles avant la clôture dudit compte >>. Dans la pratique, ce compte se confond généralement avec le compte de dépôt et l'on en parle souvent lorsque le client (membre ici) est soit un commerçant soit un fonctionnaire ;

    - Par contre, le compte épargne sous-entend « un compte dont l'épargne produit des intérêts. Dans la pratique, le compte épargne est utilisé par le membre pour gérer quotidiennement son argent.

    Cela étant, pour le cas d'espèce de BATOCCUL, les conditions pour prétendre ouvrir un des types de comptes susmentionnés peuvent être résumées dans la matrice ci-dessous.

    Tableau 2 : Conditions d'ouverture d'un type de compte à BATOCCUL

     

    Type de compte

    Conditions exigées

    Compte Individuel

    Deux (2) demis cartes photos 4*4

    La photocopie de la CNI

    Demande d'adhésion

     
     
     

    Joint

    Gestion par au moins deux (2) Sociétaires

     
     
     
     

    1.2. Le cas des personnes morales

    A quelques différences près, la procédure est identique au cas des personnes

    physiques. D'abord, il sied de signaler que par personnes morales l'on fait allusion aux Sociétés/Entreprises, aux Etablissements de toute sorte, aux Ecoles/instituts, aux mutuelles, aux associations, coopérative, etc. La démarche est la même pour toutes ses personnes morales.

    Les pièces acceptées sont : une photocopie de la CNI de chaque signataire, présentation des statuts, 02 demis cartes photo par signataire et Carte de Résident/Séjours (pour les personnes d'autre nationalité).

    Il faut adhérer à BATOCCUL pour être membre. L'adhésion est prononcée au moyen d'une participation à hauteur de 55 000 f CFA

    Notons que la souscription au capital social confère le droit à l'ouverture d'un Compte épargne et par la suite un compte courant si le membre le désire. Les notions de compte courant et de compte épargne ont déjà été explicitées dans le cas des personnes physiques explorées plus haut. Pour des détails relatifs aux documents utilisés à l'ouverture, on pourrait les voir à l'annexe.

    Cela dit, pour le cas d'espèce de BATOCCUL, les conditions pour prétendre ouvrir un compte de type personne morale peuvent être résumées dans le tableau ci-dessous.

    Tableau 3 : Conditions d'ouverture d'un compte personne morale à BATOCCUL

    Type de compteConditions exigéesDeux (2) demi-photos 4* 4 de chacun de Gestionnaire de compte

    Présentation des statuts

    Procès verbal de l'assemblée générale

    Demande d'adhésion

    Compte pour Personne morale

    II.2. Les prêts offerts par BATOCCUL

    Les agences de BATOCCUL desservent les populations camerounaises de plusieurs types de prêts. Ces derniers sont également appelés crédits d'accompagnement des activités des membres selon certaines conditions. Au rang de ses prêts, cette section se propose de retracer les principaux, notamment le découvert, le crédit à l'habitat, le crédit à l'agriculture/élevage et le crédit au commerce. Il sera précisé tour à tour les objectifs sous-jacents à chaque type de crédit, la démarche à suivre pour l'obtenir et les garanties y relatives.

     
     
     

    II.2.1 LE DECOUVERT

    Pour permettre aux membres de faire face à certains problèmes urgent tels que : la santé, les factures d'électricité et eau, d'autres dépenses subsidiaires, BATOCCUL a introduit un système de découvert dont le montant est limité, la durée maximale est d'un mois et son taux d'intérêt est de 5%.

    II.2.2. Le prêt immobilier

    Le prêt immobilier concerne les membres qui envisagent soit acheter un terrain/parcelle de terrain soit construire/aménager leur maison. Il s'agit des personnes telles que les fonctionnaires, les salariés du secteur privé, les professionnels libéraux, les commerçants, les artisans, etc.

    II.2.3. Le prêt à l'agriculture et à l'élevage

    C'est un crédit qui concerne les membres qui ont comme projet soit de disposer de ressources financières pour amplifier leur trésorerie soit d'investir en vue de développer leur activité. Il s'agit des projets tels que :

    · la production des cultures vivrières/maraîchères et des oeufs de table/oeufs fécondés ;

    · l'élevage des petits ruminants (ovins/caprins), des porcins, des poissons (pisciculture), des lapins (cuniculture) ;

    · la fabrication et la production d'aliment de bétail ;

    · la conservation et transformation des produits agricoles (animaux et végétaux).

    Son taux d intérêt est compris entre1, 5% et 2%.

    II.2.4. Le prêt au commerce

    Ce type de prêt intéresse les membres qui ont comme projet soit de disposer de ressources financières pour amplifier leur trésorerie soit d'investir en vue de développer leur activité commerciale. Il s'agit des activités telles la vente (vendeurs), le commerce (de façon générale), les activités des professions libérales, les PME (Petites et Moyennes Entreprises) et les PMI (Petites et Moyennes Industries). Son taux d'intérêt est compris entre 1.5% et 2%.

    Comme stratégies de garantie des engagements BATOCCUL envisage les politiques suivantes :

    · Cautions personnelles (avalistes) ;

    .Salaire ;

    · Dation en paiement ;

    · Hypothèque ;

    .Titre foncier de l'emprunteur ;

    .Nantissement ;

    .Epargne de l'avaliste ou du membre ;

    .Carte grise d'automobile.

    Des informations additionnelles sur les périodicités de remboursements, les montants de crédits alloués et les frais d'étude de dossiers sont disponibles au près des différentes agences de BATOCCUL.

    II.3. Les autres services offerts par BATOCCUL

    Plusieurs autres services sont offerts par BATOCCUL. Nous ne parlons dans cette section que de ceux qui sont les plus connus. Il s'agit par exemple du transfert d'argent, de la domiciliation de salaire, de la collecte journalière, de l'assurance et de la délivrance des autres pièces bancaires.

    II.3.1. TRANSFERT D ARGENT

    Avec ALPHA TRANSFERT les membres de BATOCCUL peuvent envoyer et recevoir de l'argent à travers les 75 agences du réseau CAMCCUL parsemées sur tout le territoire national.

    II.3.2. Le paiement des salaires et pension retraite

    Les membres peuvent, s'ils le veulent, percevoir leur salaire et pension retraite dans les différentes agences de BATOCCUL. Ce type de service est plus adapté aux fonctionnaires, aux salariés du secteur privé et retraité. Il s'agit en effet d'une domiciliation de salaire. S'ajoute à ce type de service le fait que les membres pour lesquels le salaire est perçu via une agence pourraient solliciter, au besoin, des avances sur salaire.

    Il.3.3. la collecte journalière

    Est un service proposé par BATOCCUL qui consiste à collecter sur les marchés, les recettes des commerçants, moto taximen, débrouillards et autres pour déposer sur leur compte. Cette collecte offre l'avantage de la sécurité pour les déposants et permet à BATOCCUL de disposer de plus de ressources pour ses activités de micro crédit. N'ayant pas des amples informations à propos des conditions que doivent remplir les intéressés pour prétendre un tel type de service, nous pensons que se rapprocher d'une agence de BATOCCUL serait une solution en la matière.

    II.3.4. L'ASSURANCE

    BATOCCUL à travers un programme de gestion de risque opéré par la CAMCCUL, assure les épargnes et prêts gratuitement. En cas de décès d'un membre l'assurance rembourse son prêt et double son épargne. Ceci est payé à ses ayants droits nommés lors de sa demande d'adhésion.

    Il.3.5. La délivrance des autres pièces bancaires

    En tant qu'Etablissement de Micro Finance de première catégorie, BATOCCUL à la responsabilité d'honorer à leurs engagements en ce qui concerne l'octroi de certains documents comptables à usage soit interne soit externe. Il y' a toute une diversité de pièces.

    Celles que nous connaissons le mieux sont l'historique de compte et la procuration

    L'historique de compte est simplement un document comptable qui retrace, comme son nom l'indique bien, l'historique de ce compte, c'est-à-dire la date d'ouverture de ce compte et les différentes transactions allant de la date d'ouverture jusqu'au jour il est établit (versements, retraits, soldes aux dates précises). Nous ignorons les raisons pour lesquelles la délivrance de ce document à BATOCCUL demeure un parcours du combattant pour les membres.

    - La procuration (au sens restreint d'une banque) est un document administratif qui permet au titulaire d'un compte qui, jouissant de facultés de corps, d'esprit et en vertu de ses droits, confère son pouvoir à une autre personne pour se présenter à ses lieux et place auprès de cette banque afin de réaliser les opérations (versements et retraits, etc.) sur son compte. Les personnes qui confèrent et acceptent ce pouvoir sont respectivement appelées « Mandant » et « Mandataire ».

    En dehors de cette gamme de services, BATOCCUL a un projet très intéressant en terme de perspective. Il s'agit de la mise sur pied d'un compte d'épargne libre. Ce nouveau projet devra permettre, d'ici peu, à toute personne de procéder aux versements et retrait d'argent dans un compte à la BATOCCUL sans forcement être membre. Notons que ce projet est déjà fonctionnel à la direction générale.

    Voila décrits de façon partielle et ramassée quelques services produits par BATOCCUL. Il est maintenant question de porter un jugement critique sur ces services. C'est l'un des objets du chapitre suivant.

    Chapitre II : ETUDE CRITIQUE, SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES

    Ce chapitre est constitué de deux sections. La première se consacre à porter un jugement sur la nature des services offerts par BATOCCUL. La deuxième, par contre, est réservée à une proposition des suggestions possibles, lesquelles suggestions pourraient rehausser la qualité des prestations de BATOCCUL en tant qu'Etablissement de Micro Finance de première catégorie au Cameroun.

    Section I étude critique des produits de BATOCCUL

    BATOCCUL joue déjà un rôle qui n'est plus à démontrer en matière de réduction de la pauvreté. Sans vouloir insister sur ces bienfaits qui sont des acquis, cette section se propose de porter un jugement critique sur les services offerts comparativement aux missions de cette structure en tant qu'EMF de 1ère catégorie au Cameroun et sur ses faiblesses. Ces imperfections seront succinctement étayées sur l'organisation et le fonctionnement, sur les types de compte et les prêts courants et sur les aspects fonctionnels techniques.

    1.1. Sur l'organisation et le fonctionnement

    · Certaines agences restent encore éloignées des populations et sont à cet effet moins attractifs aux potentiels adhérents ;

    · Douala, grande métropole du Cameroun et capitale économique n'a aucune agence de BATOCCUL ;

    · Aucune agence de BATOCCUL ne connait le niveau de satisfaction de ses membres ;

    · La description des tâches n'est significativement pas mise en application à BATOCCUL. Par exemple, les membres décrient certaines agences de ne pas être fonctionnelles les jours même de grande sollicitation des services. Cela génère beaucoup de retard aux membres qui finalement sont insatisfaits de la qualité des services (non respect de l'ordre d'arrivée des membres, services lents, manque de relais entre les employés pendant les heures de pause, difficultés voire impossibilité d'effectuer des opérations courantes de retrait/versement en période de paie). De plus, autonomie et indépendance supposent que chaque agence fonctionne indépendamment des autres, ce qui n'est pas le cas au sens où il arrive que le matériel de travail d'une agence soit en panne et nécessite un dépannage à partir de la direction générale. Enfin, éducation, formation et information suppose que les membres sont tenus par exemple d'être informés à tout moment de ce qui se passe dans les différentes agences, ce qui n'est pas le cas dans la mesure où, maintes fois, les portes de certaines d' entre elles sont fermées jusqu'à 8h00 (heure d'ouverture) et, quand bien même ces agences soient ouvertes, les employés commencent le travail très tard sans qu'aucune explication claire ne soit donnée aux membres qui finalement sont frustrés.

    1.2 Sur les types de compte, les prêts courants et le chèque

    · BATOCCUL n'a pas encore, en tant qu'EMF de première catégorie, initié l'ouverture des comptes à termes, selon nos analyses ;

    · Un autre problème au niveau de BATOCCUL, c'est la difficulté de transfert d'argent sur l'ensemble des EMF affiliés à la CAMCCUL. Par exemple, il est difficile qu'un membre retire ou reçoit de l'argent à partir d'une autre caisse ;

    · Pour presque tous les prêts, il n'est pas fixé des taux par projet mais plutôt un intervalle des taux ;

    · Pour tous les prêt prônés, les membres doivent payer certains frais que nous trouvons excessifs (frais d'enregistrement, frais de dossier, frais d'inspection, frais de fourniture, frais promotionnel, frais d'assurance) ce qui rend moins attractifs les membres pour la demande de ces prêts ;

    · Les formules de chèque délivrées aux membres par BATOCCUL ne respectent pas les normes COBAC fixant les règles d'émission des chèques en son article 3.

    1.3. Sur les aspects fonctionnels techniques

    · La mission de BATOCCUL est trop globale si bien que certains aspects fonctionnels ne soient pas bien cernés. Par exemple, concernant l'utilisation de l'épargne des membres, la complexité de cette utilisation ne fait pas recours aux stratégies des ménages afin de comprendre leurs besoins et d'adapter ses services. L'absence de base donnée sur l'évaluation des performances sociales et économiques en est la preuve.

    · BATOCCUL est dépourvue des données qui permettraient d'analyser les risques de surendettement et de non remboursement, et de façon plus générale de bien comprendre et renforcer les relations agence membre et l'EMF, et les relations entre membres en particulier dans les systèmes de caution.

    Quelques autres principaux obstacles freinant l'émergence d'un environnement favorable à BATOCCUL en tant qu'EMF. Ce sont par exemple :

    · Le sous-développement d'infrastructures, de technologies, de produits et de processus conformes aux meilleures pratiques en vigueur ;

    · Les programmes de formation du personnel, qui ne permettent pas de satisfaire les besoins croissants en ressources humaines de la Micro finance et la mise en place de cadres réglementaires adaptés.

    · Les membres se plaignent du fait qu'ils n'ont pas facilement accès à une bonne information au sein des agences, ce qui retarde le flux d'informations nécessaires à l'intégration complète des activités de BATOCCUL.

    · BATOCCUL n'utilise pas encore les outils informatiques adaptés à la gestion des EMF. L'on sait que ces outils permettent soit de mesurer des performances (logiciel SPI) soit de faire l'audit des comptes (logiciel SOCIAL) ;

    · Nous déplorons qu'il n'y ait au sein de BATOCCUL un système d'information fiable, mis à jour et tenu par des quantificateurs experts des chiffres et maître de la décision. Il est en effet clair qu'un EMF ne peut ni survivre ni se développer sans disposer de solides outils de gestion ;

    · Les agences ne fonctionnent pas encore significativement en réseau. Et même lorsque l'on parle de ce réseau déjà possible entre les différentes agences et la direction générale, des difficultés de concrétisation restent à relever ;

    · La politique de crédit est non seulement pas mise à jour et n'est pas respectée ;

    · Un manque de photocopieuse amène le personnel de BATOCCUL a aller faire des tirages dans des bureautiques parfois très éloignées de l' agence ce qui expose des informations sur l' état des comptes des membres sensées être confidentielles au personnel de la bureautique et constitue de ce fait une grave violation du secret bancaire.

    SECTION II Suggestions et perspectives à venir

    A la lumière des faiblesses recensées et étayées à la section précédente, cette section se propose de ressortir quelques propositions qui pourraient aider BATOCCUL à améliorer ses services et développer son activité un tant soit peu. Comme pour les analyses critiques, ces propositions portent succinctement sur l'organisation et le fonctionnement sur les types de compte, les prêts courants et le chèque sur les aspects fonctionnels techniques.

    II. 1. Sur l'organisation et le fonctionnement

    · Rapprocher davantage les services des populations en ouvrant d'autres agences dans les zones bien ciblées ;

    · Créer des agences dans la ville de douala en passant par une étude de marché pertinente ;

    · Veiller au strict respect des principes fixés, notamment en donnant l'information nécessaire aussi bien aux membres, au personnel et aux stagiaires.

    II.2. Sur les types de compte, le chèque et les comptes courants

    · Initier la possibilité aux membres l'ouverture d'un compte à terme. Ce compte serait d'une importance cruciale pour les membres dans la mesure où il s'agit généralement d'un compte de dépôt dont le montant minimal, la rémunération et la durée se fixent lors de la signature du contrat entre l'EMF et le membre. Ce type de compte s'adapterait certainement à certains d' entre eux ;

    · Pour tous les prêts envisagés, il serait judicieux de mener des investigations de terrain pour identifier les besoins puis fixer des taux par projet et non des intervalles des taux ;

    · Demander à la structure chargée d'imprimer les chéquiers de changer l'expression (payer contre ce slip) par (payer contre ce chèque).

    II.3. Sur les aspects fonctionnels techniques

    · Il serait intéressant que BATOCCUL scindent sa mission principale en des objectifs spécifiques. Il serait aussi intéressant de faire de ses objectifs spécifiques une extension comme cela doit être fait dans un EMF en général (Cf. notre introduction générale). Collecter l'épargne de ses membres et la redistribuer sous forme de crédit à ses mêmes membres est un objectif trop restreint (trop limité) ;

    · BATOCCUL doit chercher à acquérir un photocopieur ;

    · Il serait judicieux que BATOCCUL, entant qu'EMF de première catégorie, se procurent des outils et techniques d'évaluation de ses performances sociales. Au rang de ses outils, l'on suggérerait par exemple le progiciel SPI (Social Performance Indicators). En effet, le SPI mesure les performances sociales d'une institution en évaluant ses intentions, actions et mesures correctives. Il se base sur un questionnaire et son guide d'utilisation qui peut être appliqués par un EMF elle-même ou avec un auditeur externe. Ce questionnaire évalue quatre dimensions de performances sociales à savoir :

    (1) ciblage des populations pauvres et exclues ;

    (2) bénéfices économiques et sociaux pour les membres ;

    (3) adaptation des produits et des services pour les membres ;

    (4) responsabilité sociale.

    L'outil SPI est standardisé, adapté aux différents types d'EMF et à leur contexte local. Des plus amples renseignements sur l'outil SPI et sur on guide d'utilisation sont disponibles sur le site de CERISE (cf. le site web http://www.cerise-microfinance.org/pdf./Fr) ;

    - Au Cameroun, bien que les cabinets d'audit ne soient pas aussi bien outillés et à l' abri de toutes formes de corruption qu'ils pourraient l'être pour vérifier les comptes, il est nécessaire d'envisager l'audit externe des comptes excepté celui de la CAMCCUL pour prétendre la promotion du développement du secteur de la Micro finance. En effet, l'audit (examen externe minutieux et régulier pour améliorer les performances de leur gestion) faciliterait de bonne relation avec d'autres institutions. Là-dessus, une mesure nécessaire à l'émergence d'un environnement propre à favoriser les activités des EMF en général et de BATOCCUL en particulier passerait par inclure des programmes de formation destinés à ses cadres. Cela initierait ces derniers aux spécificités du travail de vérification de leurs états financiers. Il existe à cet effet plusieurs logiciels spécialisés en audit. Parmi ces progiciels l'on pourrait citer SOCIAL, lequel a été conçu par le réseau ACCION International. Il est réservé aux EMF qui se doivent d'identifier leurs forces et faiblesses dans la gestion et l'audit. SOCIAL permet d'effectuer une analyse qualitative à l'intérieur d'un EMF. Il prend en compte les dimensions telles mission sociale, services aux membres, transparence de l'information, protection du consommateur, association avec la communauté et climat de travail. Pour des informations complémentaires sur cet outil, voir les sites web http://www.mfc.org.pl ou http : http:// www.action.org ;

    - BATOCCUL devra se munir d'un système d'information fiable. En effet, pour assurer la meilleure efficacité possible de ses activités, il faut pouvoir en analyser les résultats et les communiquer. Des informations précises et standardisées sont indispensables, qu'il s'agisse de renseignements à caractère financier (entre autres, taux d'intérêt, remboursement des prêts et recouvrement des coûts) ou de renseignements à caractère social (entre autres, le nombre de membres bénéficiaires et leur niveau de pauvreté). Les partenaires, investisseurs, contrôleurs bancaires et membres ont tous besoin de ces informations pour pouvoir évaluer leurs coûts, leur rendement et le niveau du risque encouru. Les renseignements commerciaux, la notation de crédit et l'audit des comptes sont des outils essentiels pour développer le flux d'informations nécessaires à la pérennité des activités de Micro finance. Ce système d'information devrait être la mise sur pied par des cadres qualifié en techniques quantitatives (Marketing social et commercial, Gestion et Modélisation Statistique). Ces cadres expertiseraient de commun accord sur le thème des performances sociales et prôneraient les outils d'évaluation et de gestion des performances sociales. L'on résume assez souvent les différents niveaux de mesure des performances en termes d'output, d'outcome et d'impact:

    Les différents types d'évaluation des performances permettraient chacun de répondre à des questions spécifiques du genre :

    a) l'activité de BATOCCUL est-elle adaptée à ses objectifs sociaux ?

    b) qui sont les membres de BATOCCUL?

    c) BATOCCUL répond elle aux besoins des membres ?

    d) quels sont les effets de BATOCCUL sur les conditions de vie de ses membres?

    e) comment aller plus loin pour améliorer les performances sociales des membres?

    - De la suggestion précédente naît une autre : celle où il serait pertinent pour BATOCCUL de s'approprier des techniques statistiques des enquêtes et des outils qui permettraient de répondre à l'ensemble de ces questions. Cela alimenterait davantage l'atteinte des objectifs fixés au préalable. Et dans ce cas, aux performances sociales s'ajouteraient systématiquement les performances financières. Dès lors, l'on parlerait de la Micro finance comme étant un véritable facteur de réduction de la pauvreté [Cf. Mees M. (2004), << Contribution de la Micro finance à la lutte contre la pauvreté : rôle de la Micro finance dans les efforts mondiaux de lutte contre l'extrême pauvreté », CAPAF (2004), p.23.] ;

    -la politique de crédit permet de définir les tâches des différents intervenants dans la gestion du crédit .Elle assure l'équité dans l'organisation du crédit .Elle doit être souvent révisée afin d'être en harmonie avec les changements qui interviennent dans la gestion du crédit ;

    - BATOCCUL tout comme tous les EMF sont trop petits pour pouvoir créer leurs propres programmes de formation (ITGES) et il n'existe pas suffisamment d'alternatives externes. Ces EMF doivent travailler en collaboration avec les Banques commerciales qui, avec les partenaires, étudient la possibilité de financer des programmes de formation ou des bourses d'études pour de jeunes professionnels, ce qui leur permettrait d'acquérir les compétences nécessaires dans tous les aspects de la gouvernance et de la gestion des EMF. Ces programmes de formation devraient cibler des cadres du secteur privé et du secteur public, y compris le personnel chargé du contrôle des activités des EMF. Par exemple, penser à créer à long terme un Institut de formation bancaire.

    En résumé, pour pérenniser sa viabilité, BATOCCUL devrait exceller davantage dans la gestion par des professionnels, car la Micro finance est une activité spécifique qui obéit à la fois à des objectifs bancaires et à des objectifs sociaux, ce qui a un coût financier et technique. Alors qu'un petit projet de Micro finance, à l'échelle d'un village ou d'une communauté locale, peut être géré à un faible coût et sans le recours à une grosse infrastructure, la conduite d'opérations de plus grande envergure est complexe et suppose des systèmes gestion adaptés. Disposer des solides outils de gestion et d'un système d'information fiable et à jour constituerait une solution de l'extension des activités des micro finances.

    CONCLUSION GENERALE

    Au terme de ce travail, nous affirmons que notre stage à la caisse coopérative de la ville de Bafoussam s'est bien déroulé en dépit des difficultés de routine rencontrées en matière de terrain. Ce stage a été d'une importance capitale, car il nous a permis de développer notre esprit de sociabilité et de collaboration. Malgré le fait que le temps qui nous a été imparti pour nos prestations en tant que stagiaire soit court pour relater en long et en large toutes les opérations de BATOCCUL, le stage nous a permis d'une part de nous imprégner de la réalité de la Micro finance, notamment ses stratégies d'intervention en matière de crédit et, d'autre part, de mettre en application nos connaissances acquises à l'école. Aussi, grâce à ce stage, nous avons pu assimiler certaines données opérationnelles de notre future carrière de gestionnaire et avons compris le rapprochement entre l'enseignement théorique reçu à l'école et la réalité en entreprise.

    Mais, outre l'atteinte de ces objectifs de nature académique et professionnelle, l'étude, basée sur la recherche documentaire au sein de BATOCCUL, a eu pour objectif essentiel de faire une étude exploratoire et critique des services sociaux et économiques offerts par BATOCCUL à ses membres

    L'analyse exploratoire a rapporté que les processus et actions en ligne avec la mission de BATOCCUL sont relativement compatibles avec ses membres et la Société camerounaise ; l'émergence (multiplication des agences) et la pérennité (dix-huit ans d'existence aujourd'hui) en sont quelques preuves. Tout cela pour essayer de prouver que BATOCCUL joue un rôle déterminant en matière de Micro finance au Cameroun, conformément à son objectif. Son rôle mérite plus d'être à encourager qu'à décrier.

    L'étude critique par contre a montré que malgré les mérites qui lui sont attribuées, BATOCCUL a encore beaucoup de lacunes si bien que leur chemin de développement reste inachevé. A la lumière des faiblesses constatées, nous avons suggéré que soient prises en compte certaines propositions qui permettraient une viabilité de la structure, un tant soit peu. Ces principales propositions sont :

    ü rapprocher davantage les services des populations en ouvrant d'autres agences ;

    ü initier la possibilité aux membres d'ouverture d'un compte à terme ;

    ü faire une extension de ses objectifs et se procurer des outils et techniques d'évaluation de ses performances sociales ;

    ü se doter d'un système d'information fiable afin d'assurer la meilleure efficience possible de ses activités (renforcer les missions sociales, les services aux membres, la transparence de l'information, la protection du consommateur, l'association avec la communauté et climat de travail) ;

    ü étendre le projet de mise des agences en réseau sur les localités ou la BATOCCUL est présente.

    ü travailler en collaboration avec les Banques commerciales afin de booster un renforcement du professionnalisme dans l'organisation et la gestion. En effet, une gestion par des professionnels s'impose car la Micro finance est une activité spécifique qui obéit à la fois à des objectifs bancaires et à des objectifs sociaux, ce qui a un coût financier et technique. Les EMF en général et BATOCCUL en l'occurrence ne peuvent ni survivre ni se développer sans disposer de solides outils de gestion.

    Loin de penser avoir cerné tous les contours du thème qui nous a été confié, le travail accompli dans ce document n'est autre que notre modeste contribution à BATOCCUL, dans le but de rendre plus efficace la qualité de ses services. Aussi, ce travail, bien qu'imparfait, pourrait aider un tant soit peu tout autre travail similaire. Enfin, nous donnons la possibilité à d'autres chercheurs d'approfondir la question examinée.

    INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

    I OUVRAGES

    · Lapeu C. et Doligez F. (2007), << Mesure des performances sociales : les implications pour le secteur de la Micro finance, Enjeux et perspectives de l'évaluation sociale en Micro finance », CERISE, Pologne, 366p.

    · Mees M. (2004), << Contribution de la Micro finance à la lutte contre la pauvreté : rôle de la Micro finance dans les efforts mondiaux de lutte contre l'extrême pauvreté », CAPAF, 184p.

    .R. TANGAKOU SOH « le système bancaire et financier du Cameroun » nouvelle édition, 2007, 134p.

    · Lexique Bancaire (2005) : Le Crédit Lyonnais, 2005, 48p.

    II ARTICLES

    · Banque Européenne d'Investissement (2005), << Définition of an Enhanced Bank Strategy in the Micro finance sector », Paris, 11p.

    · ROESCH Marc (2003), Réglementation BEAC en matière de Micro finance, Mail de "Oumar MALE" en date du 16/07/ 2003 : oumale@afribone.net.ml, Fichier PDF, 37p.

    III SITES WEB CONSULTES

    · http://www.action.org

    · http://www.cerise-microfinance.org/pdf./Fr

    · http://www.grameenfoundation.org/what_we_do/microfinance_in_action

    · http://www.mfc.org.pl

    IV LEGISLATION

    · BEAC (2003), Réglementation en matière de Micro finance : Règlement n° 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux Conditions d'Exercice et de Contrôle de l'Activité de Micro finance dans la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale, 5p.

    REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

    PAIX*TRAVAIL*PATRIE PEACE*WORK*FATHERLAND

    MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

    UNIVERSITE DE DSCHANG UNIVERSITY OF DSCHANG

    INSTITUT UNIVERSITAIRE DE TECHNOLOGIE FOTSO VICTOR DE BANDJOUN

    Stage effectué du 04 Aout au 04 Octobre 2010 En vue de l'obtention de la Licence Professionnelle en banque

    Option: GESTIONNAIRE DE LA RELATION CLIENT

    Rédigé et présenté Par:

    YOUCHE SERGE VALERY

    MATRICULE : CM-UDS-09IUT0037

    Sous l'encadrement :

    Professionnel de : Académique de :

    Mme.KUE Eugenie Mr. KONTCHOP Hilarion

    Officier de crédit Enseignant à l'IUT-FV de Bandjoun

    Année académique 2009/2010

    Année académique 2008/2009






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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand