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Analyse des conséquences de la mise en place d'une stratégie énergétique d'un projet d'aménagement à  l'échelle du quartier

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par Angélique LEQUAI
Ecole Centrale, Ecole des Mines, Ecole Nationale Supérieure d'Architecture (Nantes) - Master Sciences et Techniques des Environnements Urbains 2010
  

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2.4.1.2 Réseau de chaleur à chaufferie biomasse

Une chaufferie bois d'une puissance d'environ 500 kW va être installée sur le secteur CAES/Gare. Elle pourra couvrir 80% des besoins en chauffage et en eau chaude sanitaire du secteur. Le réseau desservira sept sous-stations. Deux chaudières gaz à condensation, chacune d'une puissance de 600kW, constituent les systèmes d'appoint et de secours. Ce réseau de chaleur aura 7 sous-stations. Leur schéma de principe est disponible en annexe 16.

2.4.1.3 Panneaux solaires

Le programme de la ZAC de l'Eco-quartier du Val de Ris prévoit l'installation d'environ 1500m2 de panneaux

solaires photovoltaïques sur le toit de la grande halle. Le dispositif en est aujourd'hui au stade de l'ébauche L'AFTRP ne sait pas encore qui en sera le propriétaire et à qui ira l'argent issu du rachat de l'électricité de ces panneaux. L'aménageur na pas intégré les systèmes de production d'électricité dans la concession de travaux du réseau de chaleur car la logique économique de l'implantation de panneaux photovoltaïques diffère de l'objectif d'intérêt général d'un réseau de chaleur29.

2.4.2 Analyse des systèmes énergétiques de la ZAC

Le système de production et de distribution de chaleur de l'Eco-quartier du Val de Ris se divise en trois sections principales selon les trois sites (Docks de Ris, Intrafor et CAES/gare). La chaleur de ce quartier sera générée localement par un système dont les sources énergétiques sont renouvelables et locale pour plus de 75% de l'énergie consommée (en considérant le COP brut, ce qui est traditionnellement effectué) atteignant ainsi le critère du gouvernement pour bénéficier d'une TVA de 5.5% (qui était initialement de 60% d'énergie renouvelable mais qui est descendu à 50% suite au Grenelle 2).

* Les systèmes géothermiques à très basse énergie

La volonté d'utiliser des ressources locales a permis de développer un système innovant de géothermie de très basse énergie sur les Docks de Ris et sur le secteur Intrafor (deux nappes différentes sont utilisées). Les pompes à chaleur de ce réseau ayant un COP brut de 4 en moyenne (chauffage et ECS), on peut considérer que 75% de sont énergie est d'origine renouvelable30. Remarquons tout de même que la valeur du COP qui devrait être considérée est celle du COP net, qui intègre aussi la consommation énergétique des auxiliaires comme les pompes pour prélever l'eau de la nappe phréatique. La représentation du système énergétique en termes de flux physiques est la suivante :

Electricité

25%

Eau de nappe

75%

PAC (COP=4)

100%

Périmètre de la ZAC

Bâtiment

Figure 35 - Système géothermique de la ZAC de l'Eco-quartier du Val de Ris

29 Propos de Laurent Haddad (AFTRP) recueillis le 27 juillet 2010.

30 Propos de Jean-Léonce Korchia, recueillis le 30 juin 2010.

Ce schéma montre que l'emploi de sources locales est prédominant dans ces deux secteurs. Le système (incluant les systèmes d'appoint et de secours) répond en effet aux besoins énergiques sans nécessiter l'import de sources supplémentaires (mise à part l'électricité requise pour faire fonctionner les PAC). Les secteurs des Docks de Ris et d'Intrafor seront donc presque indépendants d'un point de vue énergétique. La géothermie permet un relatif contrôle du prix de l'énergie car seulement un quart de l'énergie qui entre dans le système provient d'un marché international dont les habitants n'ont pas le contrôle.

* Le réseau de chaleur avec une chaufferie à biomasse

La géothermie n'étant pas approprié au cadre des bâtiments réhabilités (difficulté à mettre en place des émetteurs adéquats : les planchers chauffants), la maîtrise d'ouvrage a choisi de mettre en place une chaufferie à biomasse sur ce dernier secteur. Le système énergétique mis en place pour la chaufferie bois est le suivant :

Ce schéma montre que la chaufferie à biomasse dépend de deux sources qui ne sont pas intégrées au périmètre de la ZAC. Le bois provient d'un périmètre local31 alors que le gaz se négocie sur un marché international. Le système de chaufferie à biomasse offre moins de contrôle sur l'évolution des prix de l'énergie que le système géothermique. Les futurs propriétaires n'auront donc que peu de contrôle sur le coût futur de l'énergie. En revanche, plus de 80% de l'énergie consommée annuellement est de source renouvelable et locale

* Le système de production d'électricitéL'implantation des panneaux solaires sur la grande halle ne poursuit pas l'objectif de fournir de l'électricité

aux futurs habitants du quartier. Le système ne rentre pas dans une dynamique d'autonomisation énergétique, mais plutôt dans une dynamique financière. Laurent Haddad (AFTRP) a d'ailleurs confirmé que c'est dans une stratégie purement économique que les panneaux solaires photovoltaïques (environ 1500 m2) seront enclavés dans la toiture orientée sud-est de la halle du site. Le système énergétique en termes de flux physiques des panneaux photovoltaïques est le suivant:

31 Le programme de la chaufferie à biomasse étant en cours de conception, nous n'avons pas eu accès à davantage d'information.

Electricité

Périmètre de la ZAC

Panneaux
photovoltaïques

Figure 37 - Système électrique de la ZAC de l'Eco-quartier du Val de Ris, Ekopolis 2010

Par ailleurs, des panneaux solaires sont aussi programmés dans l'îlot 1 de la ZAC. Terralia, à l'issue d'une discussion avec son bureau d'études thermique, a réalisé que non seulement un des bâtiments n'atteignait pas les performances requises par le label BBC, mais qu'il conduisait les consommations énergétiques de tout l'îlot à une moyenne supérieure à 65 kWh/m2/an, la limite autorisée par le label BBC pour les constructions neuves en Ile-de-France. La raison principale de cette consommation tient à la forme du bâtiment qui favorise les déperditions énergétique : plus le ratio (volume intérieur) / (surface extérieure) est élevé, plus le bâtiment peut conserver son énergie. C'est d'ailleurs une des raisons principales pour laquelle la forme de nombreux bâtiments « performants » est cubique.

Modèle avec le moins de déperditions modèle type du bâtiment énergétivore de Terralia

Pour pallier à ce problème, le bailleur social a alors doté un des bâtiments de panneaux solaires photovoltaïques afin de diminuer la consommation globale de l'îlot. Notons par ailleurs que ces panneaux seront posés sur un bâtiment différent que celui qui est trop énergétivore. Cet exemple montre que l'intégration de panneaux solaires n'entrent ni dans une démarche environnementale, ni dans une stratégie économique, mais dans une volonté marketing pour obtenir le label.

* Synthèse des systèmes énergétiques de la ZAC

Il existe une distinction forte entre les systèmes de production de chaleur et de froid qui répondent aux objectifs énergétiques de la ZAC et le système de production d'électricité qui répond essentiellement à investissement économique ou marketing.

La géothermie et le réseau de chaleur répondent principalement à des enjeux environnementaux. Les sources énergétiques sont essentiellement renouvelables et locales. Le bilan carbone de tels systèmes est donc faible. Par ailleurs, ces systèmes peuvent être mis en perspectives avec l'objectif de labellisation BBC à l'échelle du quartier. La géothermie permet une faible consommation en énergie primaire - puisque la PAC implique uniquement 25% de consommation d'électricité - ce qui facilite l'obtention du label (à tel point que certains promoteurs ne jugent pas nécessaire d'isoler les bâtiments par l'extérieur).

Une attention particulière est aussi donnée au confort urbain (tant à l'échelle du bâtiment qu'à l'échelle du quartier). Ce principe est notamment mis en oeuvre par Loïc Chesne, AMO Développement durable de la ZAC.

Par ailleurs, l'obtention du label BBC conduit les architectes à concevoir des bâtiments peu déperditifs. Le besoin en énergie à l'échelle du quartier sera donc inférieur, ce qui permet l'utilisation de la géothermie. En effet, la puissance maximale des deux sources utilisées correspond exactement aux besoins en énergie de leur secteur respectif lorsque les prescriptions BBC sont mises en oeuvre. En d'autres mots, s'il n'y avait pas eu l'objectif de réduire les déperditions thermiques des bâtiments, la puissance délivrée par les systèmes géothermiques n'aurait pas été suffisante. Un appoint (probablement en énergie fossile) aurait donc été mis en place.

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