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Evaluation de la séroprévalence et impact des maladies abortives sur la réussite de l'insémination artificielle bovine au Sénégal. Cas de la région de Thiès

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par Sylvain HABIMANA
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Doctorat vétérinaire 2008
  

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      UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

      ECOLE INTER - ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES

      (E.I.S.M.V.)

      ANNEE 2008 N° 36

      Evaluation de la séroprévalence et impact des maladies abortives sur la réussite de l'Insémination artificielle bovine au Sénégal: Cas de la région de Thiès.

      Thèse

      Présentée et soutenue publiquement le 23 juillet 2008 devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d'Odonto-Stomatologie de Dakar pour obtenir le grade de

      DOCTEUR VETERINAIRE

      (DIPLÔME D'ETAT)

      Par

      M. Sylvain HABIMANA

      Né le 04 Juillet 1976 à Ruyumba (RWANDA)

      Jury

      Président: M. Moussa Fafa CISSE

      Professeur à la Faculté de Médecine,

      de Pharmacie et d'Odonto-Stomatologie de Dakar

      Directeur et Rapporteur : M. Germain Jérôme SAWADOGO

      de Thèse Professeur à l'E.I.S.M.V. de Dakar

      Co-directeur de Thèse : Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI

      Professeur à l'E.I.S.M.V. de Dakar

      Membre: M. Moussa ASSANE

      Professeur à l'E.I.S.M.V. de Dakar

      ______

      COMITE DE DIRECTION

      ______

      LE DIRECTEUR

      Professeur Louis Joseph PANGUI

      LES COORDONNATEURS

      Professeur Justin Ayayi AKAKPO

      Coordonnateur Recherche / Développement

      Professeur Malang SEYDI

      Coordonnateur des Stages et

      de la Formation Post-Universitaires

      Professeur Moussa ASSANE

      Coordonnateur des Etudes

      Année Universitaire 2007 - 2008

      PERSONNEL ENSEIGNANT

      PERSONNEL ENSEIGNANT EISMV

      PERSONNEL VACATAIRE (PREVU)

      PERSONNEL EN MISSION (PREVU)

      PERSONNEL ENSEIGNANT CPEV

      A. DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES

      ET PRODUCTIONS ANIMALES

      CHEF DE DEPARTEMENT : Ayao MISSOHOU, Professeur

      S E R V I C E S

      1. ANATOMIE-HISTOLOGIE-EMBRYOLOGIE

      Serge Niangoran BAKOU Maître de conférences agrégé

      Gualbert Simon NTEME ELLA Assistant

      Camel LAGNIKA Docteur Vétérinaire Vacataire

      Paul Fabrice SHE Moniteur

      2. CHIRURGIE -REPRODUCTION

      Papa El Hassane DIOP Professeur

      Alain Richi KAMGA WALADJO Assistant

      Mlle Bilkiss V.M ASSANI Docteur Vétérinaire Vacataire

      Mr Fabrice Juliot MOUGANG Moniteur

      3. ECONOMIE RURALE ET GESTION

      Cheikh LY Professeur

      Dr Adrien MANKOR Assistant

      Mr Claude Michel WOMBOU TOUKAM Moniteur

      4. PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE-THERAPEUTIQUE

      Moussa ASSANE Professeur

      Rock Allister LAPO Assistant

      Mlle Clarisse INGABIRE Monitrice

      5. PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES

      Germain Jérôme SAWADOGO Professeur

      Nongasida YAMÉOGO Assistant

      Justin KOUAMO Docteur Vétérinaire Vacataire

      Mr Sylvain HABIMANA Moniteur

      6. ZOOTECHNIE-ALIMENTATION

      Ayao MISSOHOU Professeur

      Dr Simplice AYSSIWEDE Assistant

      Mr Sosthène HABUMUREMYI Docteur Vétérinaire Vacataire

      Mr Francklin Noël JAOVELO Moniteur

      B. DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET
      ENVIRONNEMENT

      CHEF DE DEPARTEMENT =  Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur

      S E R V I C E S

      1. HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES

      D'ORIGINE ANIMALE (HIDAOA)

      Malang SEYDI Professeur

      Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA Assistante

      Serigne Khalifa Babacar SYLLA Assistant

      David RAKANSOU Moniteur

      Mr Gérard Guéboul DIOP Moniteur

      2. MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE

      Justin Ayayi AKAKPO Professeur

      Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI Professeur

      Dr Philippe KONE Assistant

      Raoul BAKARI AFNABI Docteur Vétérinaire Vacataire

      Abdel-Aziz ARADA IZZEDINE Docteur Vétérinaire Vacataire

      3. PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE APPLIQUEE

      Louis Joseph PANGUI Professeur

      Oubri Bassa GBATI Maître - Assistant

      Koffi Benoît AMOUSSOU Docteur Vétérinaire Vacataire

      Dieudonné A. DOSSOU Moniteur

      4. PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE- CLINIQUE AMBULANTE

      Yalacé Yamba KABORET Professeur

      Yacouba KANE Maître - Assistant

      Mme Mireille KADJA WONOU Assistante

      Hubert VILLON Assistant

      Medoune BADIANE Docteur Vétérinaire (SOVETA)

      Omar FALL Docteur Vétérinaire

      (WAYEMBAM)

      Alpha SOW Docteur Vétérinaire

      (PASTAGRI)

      Abdoulaye SOW Docteur Vétérinaire

      (FOIRAIL des petits Ruminants)

      Ibrahima WADE Docteur Vétérinaire Vacataire

      Charles Benoît DIENG Docteur Vétérinaire Vacataire

      Arouna NJAYOU NGAPAGNA Docteur Vétérinaire Vacataire

      François Xavier NDUNGUTSE Docteur Vétérinaire Vacataire

      5. PHARMACIE-TOXICOLOGIE

      Dr Félix Cyprien BIAOU Maître-Assistant (en disponibilité)

      Dr Gilbert Komlan AKODA Assistant

      Assiongbon TEKO AGBO Chargé de recherche

      Egide ISHIMWE Moniteur

      Fara Hanta RATALATA RALAIVAO Monitrice

      C. DEPARTEMENT COMMUNICATION

      CHEF DE DEPARTEMENT : Professeur Yalacé Yamba KABORET

      S E R V I C E S

      1. BIBLIOTHEQUE

      Mme Mariam DIOUF Documentaliste

      2. SERVICE AUDIO-VISUEL

      Bouré SARR Technicien

      3. OBSERVATOIRE DES METIERS DE L'ÉLEVAGE (O.M.E.)

      Christian Enonkpon DOVONOU Moniteur

      D. SCOLARITE

      El Hadji Mamadou DIENG Vacataire

      Mlle Naomie KENMOGNE Docteur Vétérinaire Vacataire

      Aimable UWIZEYE Moniteur

      PERSONNEL VACATAIRE (Prévu)

      PERSONN PERSONNEL VACATAIRE (Prévu)

      EL VACATAIRE (Prévu)

      1. BIOPHYSIQUE

      Mamadou MBODJ Maître-assistant

      Boucar NDONG Assistant

      Faculté de Médecine et de Pharmacie UCAD

      2. BOTANIQUE

      Dr Kandioura NOBA Maître de Conférences (Cours)

      Dr Mame Samba MBAYE Assistant (TP)

      Faculté des Sciences et Techniques

      UCAD

      3. AGRO-PEDOLOGIE

      Fary DIOME Maître -Assistant

      Institut de Science de la Terre (I.S.T.)

      4. ZOOTECHNIE

      Abdoulaye DIENG Docteur Ingénieur 

      Directeur ENSA-THIES

      Léonard Elie AKPO Maître de Conférences

      Faculté des Sciences et Techniques

      UCAD

      Alpha SOW Docteur vétérinaire vacataire

      5. H I D A O A :

      z NORMALISATION ET ASSURANCE QUALITE

      Mme Mame Sine MBODJ NDIAYE Chef de la division Agroalimentaire

      de l'Association Sénégalaise de

      Normalisation ( A.A .S .N.)

      z ASSURANCE QUALITE- ANALYSE DES RISQUES DANS LES REGLEMENTATIONS

      Abdoulaye DIAWARA Direction

      Ousseynou Niang DIALLO de l'Elevage du Sénégal

      6. ECONOMIE

      Oussouby TOURE Sociologue

      PERSONNEL EN MISSION (Prévu)

      1. ANATOMIE

      Mohamed OUSSAT Professeur

      Institut Agronomique et Vétérinaire

      Hassan II (Rabat) Maroc

      2. TOXICOLOGIE CLINIQUE

      Abdoulaziz EL HRAIKI Professeur

      Institut Agronomique et Vétérinaire

      Hassan II (Rabat) Maroc

      3. PATHOLOGIE MEDICALE

      Marc KPODEKON Maître de Conférences Agrégé

      Université d'ABOMEY-CALAVI (Bénin)

      4. PARASITOLOGIE

      Sahidou SALIFOU Maître de Conférences Agrégé

      Université d'ABOMEY-CALAVI

      (Bénin)

      5. BIOCHIMIE

      Georges Anicet OUEDRAOGO Maître de Conférences Agrégé Université de BOBO-DIOULASSO

      (Burkina Faso)

      6. H.I.D.A.O.A

      Youssouf KONE Maître de Conférences

      Université de NOUAKCHOTT

      (Mauritanie)

      7. REPRODUCTION

      Hamidou BOLY Professeur

      Université de BOBO-DIOULASSO

      (Burkina Faso)

      8. ZOOTECHNIE

      Abdoulaye GOURO Professeur

      CIRDES BOBO-DIOULASSO

      (Burkina Faso)

      PERSONNEL ENSEIGNANT CPEV

      MATHEMATIQUES

      Abdoulaye MBAYE Assistant

      Faculté des Sciences et Techniques

      UCAD

      2. PHYSIQUE

      Issakha YOUM Maître de Conférences

      Faculté des Sciences et Techniques

      UCAD

      z Travaux Pratiques

      André FICKOU Maître-Assistant

      Faculté des Sciences et Techniques

      UCAD

      3. CHIMIE ORGANIQUE

      Abdoulaye SAMB Professeur

      Faculté des Sciences et Techniques

      UCAD

      4. CHIMIE PHYSIQUE

      Abdoulaye DIOP Maître de Conférences

      Faculté des Sciences et Techniques

      UCAD

      z Travaux Pratiques de CHIMIE

      Momar NDIAYE Assistant

      Faculté des Sciences et Techniques

      UCAD

      5. BIOLOGIE VEGETALE

      Dr Aboubacry KANE Maître-Assistant (Cours)

      Dr Ngansomana BA Assistant Vacataire ( TP)

      Faculté des Sciences et Techniques

      UCAD

      6. BIOLOGIE CELLULAIRE

      Serge Niangoran BAKOU Maître de conférences agrégé

      EISMV - DAKAR

      7. EMBRYOLOGIE ET ZOOLOGIE

      Karamokho DIARRA Maître de Conférences

      Faculté des Sciences et Techniques UCAD

      8. PHYSIOLOGIE ANIMALE

      Moussa ASSANE Professeur

      EISMV - DAKAR

      9. ANATOMIE COMPAREE DES VERTEBRES

      Cheikh Tidiane BA Professeur

      Faculté des Sciences et Techniques

      UCAD

      10. BIOLOGIE ANIMALE (Travaux Pratiques)

      Serge Niangoran BAKOU Maître de conférences agrégé

      EISMV - DAKAR

      Oubri Bassa GBATI Maître - Assistant

      EISMV - DAKAR

      Gualbert Simon NTEME ELLA Assistant

      EISMV - DAKAR

      11. GEOLOGIE 

      z FORMATIONS SEDIMENTAIRES

      Raphaël SARR Maître de Conférences

      Faculté des Sciences et Techniques UCAD

      z HYDROGEOLOGIE

      Abdoulaye FAYE Maître de Conférences Faculté des Sciences et Techniques UCAD

      12. CPEV

      z Travaux Pratiques

      Mlle Naomie KENMOGNE Docteur Vétérinaire Vacataire

      Aimable UWIZEYE Moniteur

      IN MEMORIAM

      A la mémoire de mes parents :

      Ma mère Marthe MUKADEREVU et mon père Faustin KAMUHANDA,

      Vous nous avez quittés au moment où nous avions le plus besoin de vous. Et même plus d'une décennie après votre départ, vous nous manquez d'avantage chaque jour qui passe. Vous aviez cru en l'avènement de ce jour et nous aurions souhaité nous en réjouir ensemble, mais DIEU en a décidé autrement. Votre fils est désormais homme ` Exhumilepotens'. Vos conseils, votre détermination en toute humilité, mais aussi et surtout l'amour du prochain resterons l'empreinte indélébile que vous aurez porté à notre coeur et qui nous identifie et nous rassure face aux épreuves. Merci pour l'éducation, le sens de l'honneur, de la dignité et du travail que vous nous avez inculqués. Merci infiniment pour les sacrifices consentis pour notre éducation et formation. Là où vous êtes, recevez ce travail, témoin de notre reconnaissance et de notre amour indéfectible envers vous.

      Reposez en paix !

      DEDICACES

      Je rends grâce à Dieu, le Tout Puissant, le Créateur, le Miséricordieux.

      Fiat voluntas tua!

      Je dédie ce travail : 

      A mes parents : vous m'avez donné la vie, l'éducation et la joie de vivre.

      Toute ma gratitude pour vos conseils, votre affection et soutien moral. Que Dieu vous accorde son pardon !

      A ma très chère épouse Marie Ange, tu as su me donner ton amour et partager ainsi ma vie. Sois honorée à travers ce travail.

      A mes beaux parents, c'est un honneur pour moi d'être votre gendre. Ce travail est le fruit d'une âme équilibrée. Soyez honorés à travers votre fille.

      A M. Joseph E. M., ton souci premier est la réussite de ceux que tu aimes. Nous avons fort appréciés ton soutien. Puisse le tout puissant te combler de ses grâces ! Ce travail est aussi le tien.

      A mon grand frère (Emmanuel HARELIMANA), tu as su jouer ton rôle de protecteur de tes petits frères et soeurs et fait une bonne relève de nos parents. Sois sûr de mon éternelle reconnaissance.

      A mes grand(e)s frère et soeurs (Valens, Immaculée, Jeanne), ma petite soeur (Jacqueline) et son mari(JMV) : Vous m'avez encouragé et soutenus; ce travail est aussi le vôtre.

      A mon petit frère (Gilbert) : Courage et persévérance. Que ce modeste travail puisse te servir d'exemple.

      A mon cousin (Emmanuel HITIMANA), ta complicité fraternelle et ton courage m'ont marqué et servi de leçons durant les moments passés ensemble. Ce travail est le tien.

      A mon frère et ami (Pascal N.), tu m'as toujours considéré comme un grand frère modèle. Puisse le bon Dieu nous accorder la baraka de réussir ensemble.

      A mes oncles et tantes, neveux et nièces, cousins, cousines et filleuls.

      A la famille Evariste & Olive, votre accueil et soutien au Sénégal nous ont profondément marqués. Sois remerciée.

      A M. Ibrahima MBAYE, nous sommes très sensibles à la sympathie que tu éprouves envers notre petite famille. Trouves ici l'expression de notre profonde gratitude.

      Au Docteur Nongasida Y. (in memoriam), Dieu t'as rappelé avant de voir le fruit du travail que tu as initié. Là où tu es, saches que ton image, ton amour du travail resteront toujours gravés dans notre coeur. Repos éternel !

      A mes compatriotes ainés docteurs vétérinaires : Kagaju, Rwaka, Kamana, Sosthène, Roger, Élysée, Anselme, Fidèle, Landry, Natacha, Carine, François.

      A la promotion 2000 du Petit Séminaire St Léon de KABGAYI.

      A tous mes camarades du Petit Séminaire : Léandre, Jean Bosco, Abel, Evergiste, Marc, Télesphore, Gilbert, Eric, Edmond, Philibert, J. Berchmans, Isaïe...

      A Jean Bosco N., mon compagnon depuis toujours

      A mes enseignants du Petit séminaire : Abbé Evergiste R., Dr Daniel, Muhizi,...

      A mes ami(e)s ,frères et soeurs du Sénégal : Diallo I., Anatole, Pierre, Cornelia, Rokhaya, Ernest, Régine, Dismas, Diane, Henri B., Madjibé, She, Protais, Christian D., Zanga, J. Sylvain M, Kenneth, Richard H.,Jean de Dieu, Sylvestre, Vincent, Kizito, M. Li, Safari, Pascal, Enock ,Eugène, J. Claude R., J. Claude M.,J. Pierre M., Salami, Dr Boina ....

      A tous mes camardes de la 1ière promotion de Master SPV de l'EISMV

      A tous mes camarades de la 35ième promotion de l'EISMV de Dakar;

      A tous mes compatriotes de la 35ième promotion ;

      A tous les membres de l'AEVR ;

      A tous les membres de l'AEVD ;

      A tous les membres de l'AERS ;

      Au Rwanda, terre de mes aïeux ;

      Au Sénégal, mon pays hôte ;

       

      A tous ceux que je ne saurais citer, mais que je porte dans mon coeur.

      REMERCIEMENTS

      Nous exprimons notre immense gratitude à l'endroit de tous ceux qui ont oeuvré de près ou de loin à l'accomplissement de ce travail :

      Au gouvernement rwandais, pour avoir permis de réaliser mon rêve,

      A SFAR (Student Financing Agency for Rwanda)

      Au Professeur Germain Jérôme SAWADOGO, pour avoir dirigé ce travail

      Au Professeur Rianatou BADA ALAMBEDJI, pour avoir encadré ce travail

      A notre maître et juge, Professeur Moussa ASSANE ;

      Au parrain de la 35ème promotion, Monsieur Pierre HAZETTE,

      A notre Professeur accompagnateur, Monsieur Yamba Yalacé KABORET ;

      Au Dr Doune Pathé NDOYE (IRSV Thiès) et ses agents : THIAM et CAMARA

      Au Dr DRAME et son équipe : SY, DIOP, GALLAS ;

      A l'AFRIVET;

      Aux Dr MOUICHE, Dr KOUAMO, Dr BGATI, Dr KONE ;

      A Messieurs Moussa SENE., Ousmane SOW, CISSE., SENE C.,

      A Madame Abba LEYE SALL

      A la famille NDAO;

      A tous les enseignants de l'EISMV ;

      A tous mes encadreurs de stage (au Sénégal, au Rwanda et en Belgique)

      A tout le personnel de l'EISMV de Dakar ;

      A Madame DIOUF ; bibliothécaire à l'EISMV de Dakar ;

      A ma très chère patrie le Rwanda ;

      Au Sénégal ; mon pays d'accueil ;

      A tous ceux que nous n'avons pas cités et qui, de près ou de loin, ont pu donner du goût à notre séjour au Sénégal.

      A NOS MAITRES ET JUGES

      A notre Maître et Président du jury,

      Monsieur Moussa Fafa CISSE,

      Professeur à la faculté de Médecine de Pharmacie et d'Odonto-Stomatologie de Dakar.

      Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider notre jury de thèse. Votre abord facile et la spontanéité avec laquelle vous avez répondu à notre sollicitation nous ont beaucoup marqué. Trouvez ici l'expression de nos sincères remerciements et de notre profonde gratitude. Hommage respectueux.

      A notre Maitre, Directeur et Rapporteur de thèse,

      Monsieur Germain Jérôme SAWADOGO,

      Professeur à l'EISMV de Dakar.

      Vous avez suivi et encadré ce travail avec rigueur scientifique, diligence et pragmatisme, malgré vos multiples occupations. Notre séjour dans votre service nous a permis de vous côtoyer fréquemment et de mieux vous découvrir. Vous êtes un maître exemplaire. Vos qualités humaines et d'homme de science suscitent respect et admiration. L'amour du travail bien fait sera le souvenir le plus vivant que nous garderons de vous. Trouvez ici l'expression déférente de notre profonde gratitude et de toute l'estime que nous vous portons.

      A notre Maitre et Codirecteur de thèse,

      Madame Rianatou BADA ALAMBEDJI,

      Professeur à l'EISMV de Dakar.

      C'est grâce à votre participation et implication que ce travail a pu être réalisé. Vous nous avez suivis le long de notre étude. Votre disponibilité, votre caractère et vos très grandes qualités scientifiques et humaines nous ont fascinés et nous inspirent quotidiennement. Soyez rassurée Madame, de notre profonde considération. Nos remerciements les plus sincères et les plus cordiaux.

      A notre Maître et Juge,

      Monsieur Moussa ASSANE,

      Professeur à l'EISMV de Dakar.

      Nous sommes fort honorés de vous avoir dans notre jury de thèse. Enseignant, vous nous avez impressionnés: tant votre rigueur au travail, vos qualités intellectuelles et humaines nous ont séduits. Juge, vous nous donnez l'opportunité de vous écouter à nouveau et de profiter de vos connaissances scientifiques pour améliorer ce travail qui nous est très cher. Sincère gratitude.

      «Par délibération, la faculté et l'école ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leurs sont présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu'elles n'entendent leur donner aucune approbation ni improbation».

      LISTE DES ABBREVIATIONS

      °C : Degré Celsius

      CO2 : Dioxyde de carbone

      BHV-1 : herpesvirus bovin 1 .Le virus responsable de l'IBR

      BVD : Bovine Viral Diarrhea (= Diarrhée Virale Bovine)

      BVDV : Virus de la BVD

      DG : Diagnostic de gestation

      DIREL : Direction d'Elevage

      DO : Densité Optique

      ECP : Effet cytopathogène

      EISMV : Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires

      ELISA : Enzyme Linked Immunosorbent Assay

      FCFA : Francs CFA

      H2S : Sulfure d'hydrogène

      IA : Insémination artificielle

      IBP : balanoposthite infectieuse

      IBR : Infectious Bovine Rhinotracheitis (= Rhinotrachéïte Infectieuse bovine)

      IPI : Infecté permanent immunotolérant

      IPV : Vulvovaginite pustuleuse

      LPS : Lipopolysaccharide

      km2 : kilomètre carré

      M.A. : Ministère de l'Agriculture

      MIPI : Service de Microbiologie Immunologie et Pathologie Infectieuse

      ml : millilitre

      mm  : millimètre

      MM : Maladie des Muqueuses

      NCP : Effet non cytopathogène

      NEC : Note d'état corporel

      PIB : Produit Intérieur Brut

      LISTE DES CARTES

      Carte 1: Carte des principaux systèmes de production laitière au Sénégal................................................................................................................67

      Carte 2 : Carte de la région de Thiès...................................................................43

      LISTE DES FIGURES

      Figure 1 : Principales périodes d'action de certains agents responsables d'avortements chez les bovins.............................................................................20

      Figure 2 :Les étapes de l'infection par l'IBR sur un bovin....................................31

      Figure 3: La dynamique de l'infection en BVD ....................................................39

      Figure 4 : Configuration d'une plaque de microtitration.......................................52

      LISTE DES PHOTOS

      Photo 1: Ecoulement mucopurulent (IBR) ......................................................... 30

      Photo 2 : Avorton de l'IBR ...................................................................................30

      Photo 3: Lecteur ELISA de type ELX 808 ...........................................................47

      Photo 4 : Kit ELISA-BVD......................................................................................47

      LISTE DES TABLEAUX

      Tableau I :Effet de la BVD chez les femelles gestantes. 35

      Tableau II: Sources et vecteurs de propagation de la BVD 37

      Tableau III: Causes de persistance de la BVD 38

      Tableau IV: Prévalence sérologique en Brucellose bovine. 55

      Tableau V: Prévalence sérologique en BVD 56

      Tableau VI : Prévalence sérologique en IBR 56

      Tableau VII: Prévalence sérologique de la Brucellose, de la BVD et de l'IBR selon le système d'exploitation 57

      Tableau VIII: Prévalence sérologique de la Brucellose, de la BVD et de l'IBR selon la race 57

      Tableau IX : Prévalence sérologique de la Brucellose, de la BVD et de l'IBR selon la NEC. 58

      Tableau X : Prévalence serologique de la Brucellose, de la BVD et de l'IBR selon l'âge 58

      Tableau XI : Importance de la brucellose, de la BVD et de l'IBR 59

      Tableau XII : Prévalence sérologique de la brucellose, de la BVD et de l' IBR en fonction du DG 59

      Tableau XIII : Croisement entre BRUCELLOSE * IBR * BVD * DG 60

      LISTE DES ANNEXES

      Annexe 1 : Grille de notation d'état corporel des zébus......................................84

      Annexe 2 : Protocole Test ELISA compétitive pour le dépistage de la Brucellose..........................................................................................................86

      Annexe 3 : Protocole Test ELISA indirect pour le dépistage de la BVD et de l'IBR..................................................................................................................88

      TABLE DES MATIERES

      INTRODUCTION GENERALE 1

      PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LES AFFECTIONS ABORTIVES DES BOVINS ..... 3

      CHAPITRE I : L'ELEVAGE BOVIN SENEGALAIS ET SES FACTEURS LIMITANTS 4

      I.1. Cheptel bovin au Sénégal 4

      I.1.1. Effectif 4

      I.1.2.Importance 4

      I.1.3. Races bovines exploitées 5

      I.2. Typologie des systèmes d'élevage 5

      I.2.1. Système agropastoral 5

      I.2.2. Système à dominante pastorale 6

      I.2.3. Système intensif périurbain 7

      I .3. Types de production 7

      I.3.1. Production laitière 8

      I.3.2. Production bouchère 8

      I .3.3. Productions annexes 8

      I.3.3.1. Trait 8

      I.3.3.2. Fumure 8

      I.4. Les contraintes au développement de l'élevage 9

      I.4.1. Facteurs liés à l'alimentation et à l'abreuvement 9

      I.4.2. Facteurs climatiques 9

      I.4.3. Facteurs socio-économiques 10

      I.4.4. Facteurs zootechniques 10

      I.4.5. Facteurs pathologiques 11

      CHAPITRE II : ETUDE GENERALE DES AFFECTIONS ABORTIVES DES BOVINS 12

      II.1. Définitions 12

      II.1.1. Avortement 12

      II.2. Importance 13

      II.2.1. Importance économique 13

      II.2.2. Importance hygiénique 14

      II.3. Caractéristiques étiologiques et épidémiologiques des agents abortifs. 14

      II.3.1. Etiologie des avortements 14

      II.3.1.1. Les causes non-biologiques 14

      II.3.1.1.1. Facteurs nutritionnels 14

      II.3.1.1.2. Facteurs physiques et stress 15

      II.3.1.1.3. Facteurs iatrogènes 15

      II.3.1.2. Agents biologiques 15

      II.3.1.2.1 Causes parasitaires 15

      II.3.1.2.1.1. Mycoses 15

      II.3.1.2.1.2. Trichomonose 15

      II.3.1.2.1.3. Toxoplasmose 16

      II.3.1.2.2. Causes bactériennes 16

      a. Brucellose 16

      b. Chlamydiose 17

      c. Listériose 17

      d. Leptospirose 17

      e. Vibriose 17

      f. Fièvre Q 18

      II.3.1.2.3. Les causes virales 18

      II.3.2. Caractéristiques épidémiocliniques 19

      II.3.2.2. Contagiosité 19

      II.3.2.3. Moment d'apparition 20

      CHAPITRE III : ETUDE SPECIALE SUR LA BRUCELLOSE, L'IBR ET LA BVD 21

      III.1. LA BRUCELLOSE 21

      III.1.1. Définition 21

      III.1.2. Répartition géographique 21

      III.1.3. Espèces touchées 22

      III.1.4. Importance 22

      III.1.5. Etiologie 22

      III.1.6. Clinique 23

      III.1.7. Epidémiologie 24

      III.1.8. Diagnostic 25

      III.2. LA RHINOTRACHEITE INFECTIEUSE BOVINE (IBR) 26

      III.2.1. Définitions 26

      III.2.2. Espèces touchées 26

      III.2.3. Synonymies 27

      III.2.4. Répartition géographique 27

      III.2.5. Etiologie 27

      III.2.6. Clinique 28

      III.2.7. Epidémiologie 30

      III.2.8. Diagnostic 32

      III.3. DIARRHEE VIRALE BOVINE (BVD) / MALADIE DES MUQUEUSES (MM) 32

      III.3.1. Définition 32

      III.3.2. Etiologie 32

      III.3.3. Espèces affectées 33

      III.3.4. Les deux entités pathologiques 34

      III.3.5. Effets du virus de la BVD chez les femelles gestantes 34

      III.3.6. Epidémiologie de la BVD 36

      III.3.6.1. Epidémiologie descriptive 36

      III.3.6.2. Epidémiologie analytique 36

      III.3.6.2.1. Sources de virus: 36

      III.3.6.2.2. Contagion : 36

      III.3.6.3. Epidémiologie synthétique 37

      III.3.6.3.1. Origine de la contamination d'un élevage et dynamique de l'infection: 37

      III.3.6.3.2. Persistance de l'infection : 37

      DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE 41

      CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES 42

      I.1. Cadre d'étude 42

      I.2. Matériel 44

      I.3. Méthodes 48

      CHAPITRE II : RESULTATS 55

      II.1. Evaluation de la séroprévalence des maladies abortives 55

      II.1.1. Prévalence sérologique globale et par département 55

      a) BRUCELLOSE 55

      b) BVD 55

      c) IBR 56

      II.1.2. Prévalence sérologique selon le système d'exploitation 56

      II.1.4. Prévalence sérologique selon la Note d'état corporel 57

      II.1.5. Prévalence sérologique selon l'âge 58

      II.1.6. Importance de ces 3 entités pathologiques 59

      II.2. Relation entre le statut sérologique des vaches et le diagnostic de gestation (DG) 59

      CHAPITRE III : DISCUSSION 61

      III.1 Méthodologie 61

      III.1.1. Sur le terrain 61

      III.2.2. Au laboratoire. 61

      III.2. Discussion des résultats 62

      III.2.1. La Séroprévalence des maladies abortives 62

      III.2.1.1. Brucellose 62

      III.2.1.2. Diarrhée virale bovine/maladie des muqueuses (BVD/MM) 63

      III.2.1.3. La Rhinotrachéïte infectieuse bovine (IBR) 64

      III.2.2. Importance de la brucellose, de la BVD et de l'IBR 65

      III.2.3.Impact de la brucellose, de la BVD et de l'IBR sur la réussite d'insémination artificielle bovine. 66

      CHAPITRE IV : RECOMMANDATIONS 69

      IV.1. Aux autorités étatiques 69

      IV.2. Aux acteurs impliqués dans le programme d'Insémination artificielle. 69

      IV.2.1. Programme national d'insémination artificielle 69

      IV.2.2. Les inséminateurs 70

      IV.2.3. Les éleveurs 70

      IV.3. Aux chercheurs 70

      CONCLUSION GENERALE 71

      REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES...............................................................74 ANNEXES............................................................................................................83

      INTRODUCTION GENERALE

      Le Sénégal, pays sahélien par excellence, a une vocation essentiellement agropastorale. Son cheptel, très important et varié, est caractérisé par une très faible productivité pouvant être expliquée essentiellement par les contraintes génétiques, alimentaires, sanitaires et climatiques.

      Le faible potentiel génétique des races locales et les sorties de devises pour l'importation du lait et des produits laitiers ont contraint l'Etat sénégalais à accroître la production laitière nationale. Ainsi, l'amélioration de la fertilité demeure un des objectifs prioritaires pour optimiser le potentiel de reproduction et donc de production de l'élevage bovin. En pratique, le Sénégal a opté pour une politique d'intensification de la production laitière locale par l'entremise d'un vaste programme d'amélioration génétique du cheptel autochtone grâce notamment à la biotechnologie de l'insémination artificielle.

      Malheureusement, l'analyse des résultats sur l'insémination artificielle au Sénégal a montré une faiblesse des taux de réussite : 45,41% (NGOM, 2002), 44,93 % (BADJI, 2007).Comme facteurs incriminés de cette faiblesse de résultats, il y a la non maîtrise des paramètres de la reproduction chez la vache, le manque d'expérience pour l'organisation des campagnes d'insémination et surtout les infections du tractus génital. En effet, chez la vache laitière, les kystes ovariens et les infections du tractus génital sont parmi les pathologies du post-partum qui ont des effets négatifs sur la fertilité (HANZEN, 1996). Dans les conditions de conduite de l'élevage en Afrique, les infections virales, bactériennes ou parasitaires sont à l'origine d'avortements, de mortinatalités et des cas d'infertilités compromettant ainsi toute tentative d'amélioration génétique bovine.

      En Afrique, si de nombreuses études ont été menées sur les pathologies abortives les plus en vue telles que la Brucellose (AKAKPO et al., 1994), la Chlamydiose et la fièvre Q (KPOMASSI, 1991), la Néosporose (MUKAKANAMUGIRE, 2008) sans doute en raison des pertes économiques considérables qu'elles engendrent, les enquêtes sur la BVD et l'IBR restent insuffisantes.

      En effet, hors Afrique, des études ont montré que la Rhinotrachéïte Infectieuse Bovine (IBR) et la Diarrhée Virale Bovine (BVD) sont deux des plus communes causes virales d'avortement chez les bovins (SMITH, 1990). Le taux d'avortements dans un troupeau peut atteindre de 25 à 60 % (YOUNGQUIST, 2007).

      Au Togo, l'IBR a entrainé une baisse considérable du taux de fécondité des bovins variant de 50 à 78% en station et de 60% en milieu paysan (ADOMEFA et al., 1990 cité par KPONMASSI, 1991).

      Malgré ces pourcentages élevés d'avortement et de baisse de fécondité des bovins, aucune enquête à notre connaissance, n'a encore été menée au Sénégal depuis 40 ans sur la BVD et l'IBR. Il s'avère donc très important à l'heure actuelle d'évaluer leur prévalence et conséquemment leur influence sur la réussite de l'IA bovine pour une bonne politique d'intensification de la production laitière locale.

      L'objectif général de cette étude est d'évaluer la séroprévalence et l'impact de la BVD/MM, de l'IBR et de la Brucellose sur la réussite de l'IA bovine au Sénégal.

      De façon spécifique, il s'agit de:

      -Déterminer la séroprévalence de la BVD/MM, de l'IBR et de la Brucellose

      -Evaluer la relation existant entre le statut sérologique des vaches vis-à-vis des ces maladies et leur état physiologique déterminé par le diagnostic précoce de gestation.

      Ce travail réalisé dans la région de Thiès, plus précisément dans les départements de Thiès et de Tivaouane, comprend deux parties :

      Une première partie consacrée à la synthèse bibliographique ;

      Une seconde partie correspondant à l'étude expérimentale dans laquelle les résultats seront exposés puis discutés.

      PREMIERE PARTIE :

      Synthèse bibliographique sur les affections abortives des bovins

      CHAPITRE I:

      L'ELEVAGE BOVIN SENEGALAIS ET SES FACTEURS LIMITANTS

      CHAPITRE II :

      ETUDE GENERALE DES AFFECTIONS ABORTIVES DES BOVINS

      CHAPITRE III :

      ETUDE SPECIALE SUR LA BRUCELLOSE, L'IBR ET LA BVD

      CHAPITRE I : L'ELEVAGE BOVIN SENEGALAIS ET SES FACTEURS LIMITANTS

      I.1. Cheptel bovin au Sénégal

      I.1.1. Effectif

      Le Sénégal, pays sahélien par excellence, a une vocation essentiellement agropastorale. Le cheptel bovin y est très important et varié. Les statistiques de la direction de l'élevage font état de 3,039 millions de têtes de bovins sans compter les autres espèces animales (DIREL 2004).

      I.1.2.Importance

      Le secteur primaire occupe 65% de la population active du Sénégal et représente actuellement environ 18% du PIB national. Le sous-secteur de l'élevage occupe environ 350.000 familles, soit 3 millions d'individus. Il joue un rôle important pour la sécurité alimentaire des ménages et constitue une épargne pour beaucoup d'exploitants. En milieu pastoral il représente 55% à 75% des revenus de la famille contre 40% en milieu agropastoral. L'élevage bovin à lui seul contribue à la hauteur de 3,7% au PIB national [M.A, 1997].

      Cependant la production locale ne couvre pas les besoins des populations en produits d'origine animale. C'est le cas notamment du lait, des produits laitiers et des viandes qui, du fait de l'accroissement démographique et de la forte urbanisation, sont produits en quantité insuffisante.

      Pour pallier ce déficit, la demande locale est satisfaite par les importations de produits laitiers, de viandes et de races bovines exotiques pour effectuer des croisements dans le but d'accroitre la production locale. Cette situation est à l'origine d'une importante sortie des devises qui représentent une valeur monétaire moyenne de 53 milliards de FCFA chaque année (QUOTIDIEN LE SOLEIL, 2008).

      La réduction des importations de lait, des produits laitiers et des viandes par l'amélioration de la production locale constitue l'un des objectifs majeurs assignés au sous secteur élevage par la politique agricole actuelle.

      I.1.3. Races bovines exploitées

      Le cheptel bovin sénégalais est caractérisé par la diversité des races exploitées. On note essentiellement des races locales (les taurins Ndama, les zébus peuls ou zébus Gobra) et des métisses issues des croisements soit entre races locales, soit entre race locale (la race Djakoré) et races exotiques (Jersiaise, Montbéliarde, Brune des Alpes, Holstein et Guzérat) (NDOUR, 2003) puis MOUDI(2004).

      I.2. Typologie des systèmes d'élevage

      Selon la disponibilité des ressources fourragères et du type de conduite associé, trois systèmes de production laitière sont rencontrés au Sénégal.

      Ces systèmes de production sont essentiellement de type extensif et les animaux sont exploités par de petits producteurs.

      Ce sont des systèmes caractérisés par la non spécialisation de la production où le bétail joue divers rôles : économique (production de lait, viande, travail) et social. Néanmoins, dans la zone périurbaine de Dakar, le système de production de type intensif se développe de plus en plus (Carte 1).

      I.2.1. Système agropastoral

      Le système agro pastoral se fonde sur l'association de l'élevage aux cultures pluviales (mil, arachide, coton, etc.) et irriguées (riz, tomate et oignon). Ce système se rencontre principalement dans le bassin arachidier, la vallée du fleuve Sénégal et la zone Sud (de la Casamance au Sud Est du pays) et intéresse 67% des bovins et 62% des petits ruminants.

      En général, l'association de l'agriculture et de l'élevage se traduit par le recours à la culture attelée, utilisation de la fumure animale pour fertiliser les champs et l'exploitation des résidus de récoltes pour nourrir les animaux.

      Carte 1: Carte des principaux systèmes de production laitière au Sénégal.

      (Source : BA DIAO, 2004)

      Selon BA (2001) cité par DIEDHIOU (2002), cette forme récente d'élevage sédentaire accompagne les progrès de l'intensification de l'élevage et contribue à la stabilisation de la migration pastorale. Selon toujours le même auteur, les paysans prennent l'habitude de nourrir à l'étable les animaux destinés à la traction du matériel agricole et des charrettes. Il en est de même pour les animaux en engraissement achetés par les producteurs en début de la saison sèche pour les revendre plus tard comme animaux de boucherie selon les besoins du marché.

      I.2.2. Système à dominante pastorale

      Ce système concerne 32% des bovins et 35% des petits ruminants. Il se rencontre généralement dans les zones sèches au nord de l'isohyète 400 mm ; une zone sylvopastorale qui correspond au bassin du Ferlo, domaine d'élevage extensif.

      Dans ces régions, les contraintes liées au milieu naturel, notamment la dispersion dans l'espace des ressources en eau et en pâturages de même que leur variabilité dans le temps, imposent une grande mobilité des groupes humains et du bétail. Dans la logique de ce système, le mode de vie et l'ensemble des activités productives sont subordonnés à la sécurisation du cheptel. C'est ainsi que face à une menace de la sécheresse, les éleveurs de la zone sylvopastorale n'hésitent pas à abandonner leurs parcelles pour conduire les animaux en transhumance vers les régions du Sud (SONED, 1999).

      I.2.3. Système intensif périurbain

      Ce système localisé dans la zone des Niayes intéresse l'embouche industrielle, la production laitière et l'aviculture. Il concerne 1% des bovins et 3% des petits ruminants. Les élevages y sont intensifs et semi-intensifs. Le développement des activités périurbaines est lié à une forte urbanisation de la région de Dakar. Ce processus est favorisé par la concentration des industries et commerce, sources potentielles d'emplois, mais aussi par des conditions de vie considérées clémentes (accès à l'eau potable, électricité et aux services sociaux) par rapport à celles qui prévalent dans certaines régions agricoles affectées par la sécheresse et la désertification (BA, 2001).

      I .3. Types de production

      D'après NESSEIM (1995), pour la productivité de la vache au Sénégal, seuls la viande et le lait sont analysés. Les autres productions comme le fumier, la traction, les cuirs et peaux bien que non négligeables sont considérés comme faisant partie des avantages non quantifiables. On note également la production du bétail à travers la reproduction et la croissance. En effet, puisque le troupeau se reproduit, le croît doit être considéré comme un produit de l'élevage.

      I.3.1. Production laitière

      Les vaches africaines sont généralement de mauvaises laitières bien qu'elles soient pour la plupart exploitées pour la production laitière. Cette faible production est estimée en moyenne de 0,5 à 2 litres par jour. Cependant le lait produit possède un taux élevé de matière grasse. Notons que la traite est généralement suspendue en élevage traditionnel durant la saison sèche.

      I.3.2. Production bouchère

      L'aptitude principale du Zébu Gobra est la production de viande. A cause de sa faible rusticité dans les zones infectées de glossines, c'est la race Ndama qui produit de la viande [COULOMB cité par FAYE (1992)].

      I .3.3. Productions annexes

      Les productions annexes sont la traction, le cuir et la fumure.

      I.3.3.1. Trait

      Très apprécié comme boeuf de trait, les taureaux sont castrés entre 18 mois et 2 ans. Le Zébu Gobra est souvent utilisé dans le bassin arachidier du Sénégal où il est utilisé dans les travaux champêtres et le transport en charrette. Son rendement au travail est comparable à celui des ânes et des chevaux. Malgré son petit format, la Ndama s'est révélée comme un animal de trait très performant. Sa puissance de traction est supérieure à celles de beaucoup de races (FALL, 1987).

      I.3.3.2. Fumure

      Elle est utilisée par les agro-pasteurs pour fertiliser leurs champs. Les résidus de récolte sont utilisés dans l'alimentation des animaux montrant l'intégration agriculture-élevage (DIOUF, 1991).

      I.4. Les contraintes au développement de l'élevage

      Le secteur de l'élevage peut occuper une place de choix sur l'échiquier économique du pays. Malheureusement il bute sur de nombreuses contraintes et se caractérise ainsi par de faibles performances. Ses principales difficultés sont d'ordre alimentaire, sanitaire et génétique. En effet, les animaux en général et les bovins en particulier ne sont pas correctement nourris.

      I.4.1. Les facteurs liés à l'alimentation et à l'abreuvement

      Ils sont de loin les plus importants et liés à la disponibilité en aliments et en eau. En effet, le facteur alimentaire est l'une des causes les plus importantes de l'infertilité des vaches africaines en zone tropicale (SAWADOGO, 1998).

      Une sous alimentation, surtout liée à la rareté et la pauvreté des pâturages, revêt un caractère endémique en zone tropicale surtout lorsqu'elle est associée à une difficulté d'abreuvement. En effet, pendant la saison sèche, la valeur nutritive des pâturages va diminuer, voire s'annuler. Cela va se manifester sur l'animal qui maigrit et sur le cheptel dont la productivité diminue (OLLOY, 1992). Associées aux pâturages, il y a les carences en oligo-éléments (MOUICHE, 2007) ; par le manque d'une alimentation supplémentée qui peuvent favoriser les avortements au sein du cheptel et l'expression de certaines pathologies.

      Selon CHICOTEAU (1991), la principale contrainte à la productivité du Zébu est la sous alimentation. Elle empêche les animaux d'extérioriser leur potentiel génétique touchant en premier lieu la fonction de reproduction.

      MBAYE en 1993, affirme que la sous alimentation du Zébu Gobra en élevage extensif retarde la reprise de l'activité ovarienne. Il signale qu'en station, ce délai de reprise de l'activité ovarienne est beaucoup moins long (54% des Zébu Gobra ont repris leur activité ovarienne entre 36 et 48 jours après le part).

      I.4.2. Facteurs climatiques

      Le climat est certainement la contrainte la plus déterminante car il conditionne les ressources alimentaires du bétail.

      Lorsqu'il s'agit de pluviométrie, la forte variabilité dans l'espace et dans le temps fait que la disponibilité des pâturages est très limitée en quantité et en qualité, surtout dans le système traditionnel qui caractérise l'élevage au Sénégal. Par ailleurs, d'après PAGOT cité par KOUAMO (2006), les températures tropicales élevées sont de loin une contrainte importante à la production laitière intensive qui est pour la plupart axée sur l'exploitation des races tempérées. Il rapporte que de nombreuses études ont montré que le séjour pendant un temps prolongé à des températures supérieures à 25°C, particulièrement en ambiance humide entraîne une réduction de l'ingestion alimentaire des vaches et, par conséquent, une chute de la production et de la fertilité des animaux.

      I.4.3. Facteurs socio-économiques

      Pour le pasteur traditionnel, le critère numérique constitue le facteur prépondérant par rapport à la production par tête. Dès lors, la maximisation du profit par la production laitière plus rationnelle ne constitue pas la préoccupation majeure. A cela s'ajoute le manque de formation des éleveurs et leur faible niveau de technicité.

      De plus, le manque de maîtrise des circuits de commercialisation, associé à la dépendance du producteur vis à vis des intermédiaires intervenants dans la filière et la fixation du prix à la consommation font que le système de commercialisation du bétail n'offre pas de débouchés sûrs. Concernant la production laitière, l'enclavement des zones de productions rend sa commercialisation difficile.

      Par contre, en système intensif, le coût élevé des intrants et du crédit rend les produits peu compétitifs par rapport aux produits importés.

      I.4.4. Facteurs zootechniques

      Ils sont multiples, étant donné le contexte très complexe que présente l'environnement. Il s'agit du manque d'habitat, de la mauvaise conduite d'élevage et de la mauvaise gestion des pâturages. Ces facteurs exposent le cheptel bovin aux intempéries et au stress plus ou moins permanents qui vont contribuer à l'expression et à la pérennisation de certaines maladies (KABERA, 2007).

      I.4.5. Facteurs pathologiques

      Rares sont les élevages tropicaux dont les animaux sont indemnes d'infections virales, bactériennes ou d'infestations parasitaires. L'élevage bovin sénégalais ne peut, malheureusement, se soustraire à cette règle. Particulièrement chez la vache laitière, la persistance des pathologies tels que les kystes ovariens, les infections du tractus génital et autres pathologies du post-partum présente des effets négatifs sur la fertilité (HANZEN, 1996). Par exemple, certaines de ces affections sont susceptibles de provoquer des avortements, des mortinatalités et des cas d'infertilités compromettant ainsi toute tentative d'amélioration génétique bovine.

      Si de nombreuses études épidémiologiques ont montré que le cheptel bovin sénégalais dispose d'une bonne couverture sanitaire en ce qui concerne les grandes épizooties, un grand accent devrait être mis sur la connaissance du statut sanitaire des vaches en matière des pathologies abortives car celles-ci limitent l'élevage à sa source.

      CHAPITRE II : ETUDE GENERALE DES AFFECTIONS ABORTIVES DES BOVINS

      Dans l'espèce bovine, la fréquence des « pertes en cours de gestation » dépend de plusieurs facteurs. Il faut y voir l'effet de la saison, de la localisation géographique ou encore de la démographie et des races des troupeaux concernés.

      II.1. Définitions

      II.1.1. Avortement

      La définition de l'avortement n'est pas chose aisée. Cette difficulté explique sans doute pourquoi de plus en plus fréquemment la littérature de langue anglaise fait appel à la notion de pregnancy losses (pertes de gestation), celle-ci regroupant les mortalités embryonnaires, les avortements cliniques dûment constatés par l'éleveur ou le vétérinaire, les retours en chaleurs de l'animal ou encore les diagnostics de non-gestation posés par le vétérinaire.

      Définition courante : expulsion prématurée d'un foetus mort ou non viable.

      Définition légale : En France, d'après le décret du 24 décembre 1965, on considère comme avortement dans l'espèce bovine l'expulsion du foetus ou du veau mort-né ou succombant dans les 48 heures qui suivent la naissance (HANZEN, 2008).

      Définition pratique : interruption de la gestation entre la fin de la période embryonnaire (fécondation - 50ème jour de gestation environ) et le 260 ème jour de gestation, suivie ou non de l'expulsion d'un produit non viable. Après le 260 ème jour de gestation, on parlera de vêlage prématuré. Il convient de distinguer l'avortement clinique (mise en évidence de l'avorton et/ou des enveloppes foetales) de l'avortement non réellement constaté (avortement supposé). Ce diagnostic d'avortement « supposé » dit encore avortement « subclinique» peut être posé sur base de l'une ou l'autre information suivante relevée après qu'un constat de gestation antérieur positif ait été réalisé : diagnostic de gestation négatif quelle que soit la méthode utilisée, détection d'un retour en chaleurs, ré insémination de la vache, observation d'un retard d'involution utérine (HANZEN, 2008).

      II.1.2. Notion de période à risque

      Définir la notion de période à risque est extrêmement important car un troupeau de vaches laitières ou viandeuses est par définition une entité extrêmement dynamique surtout si elle est numériquement importante. En effet, d'un moment à l'autre, des animaux mettent bas, sont vendus, sont confirmés gestants ou avortent. Logiquement, la période à risque d'une interruption de gestation commence dès la fécondation. En pratique cependant, sa quantification n'est réalisable qu'à partir du moment où il est possible de confirmer la gestation ou selon les études à partir du moment où le diagnostic de gestation a effectivement été réalisé ce qui peut varier de 30 à plus de 100 jours de gestation. Cette période à risque prend fin avec l'avortement proprement dit, avec la mort ou la vente de l'animal ou lorsque le foetus atteint le stade de gestation où il est capable de mener une vie indépendante. Ces facteurs mériteraient d'être davantage pris en considération dans la définition de la population à risque. Plus tardivement la confirmation de la gestation a été réalisée, plus grand est le risque de sous-évaluation de la fréquence des avortements. Cette notion est extrêmement dépendante de la sensibilité (capacité de détecter les vaches gestantes) et la spécificité (capacité de détection des vaches non gestantes) de la méthode de diagnostic de gestation utilisée (HANZEN, 2008).

      II.2. Importance

      Elle peut être envisagée sur le plan économique et hygiénique

      II.2.1. Importance économique

      L'importance économique est considérable. En effet, les maladies abortives entrainent une réduction de la productivité du cheptel bovin du fait des mortalités des adultes mais surtout des jeunes et des avortements. Elles limitent l'élevage à sa source et constituent ainsi un frein aux tentatives d'amélioration génétique. Sur ce, il faut ajouter des pertes indirectes résultant de la saisie des animaux suspects, de l'interdiction d'exportation vers les pays indemnes et du coût de la prophylaxie.

      II.2.2. Importance hygiénique

      L'importance hygiénique des maladies abortives a fait l'objet de nombreuses études. En effet, la plupart des maladies responsables d'avortements chez l'animal le sont également chez l'espèce humaine d'où l'intérêt de les connaitre pour enfin les combattre efficacement (OLLOY, 1992).

      La double importance de ces maladies est étroitement liée d'une part à leur étiologie et d'autre part à leur épidémiologie.

      II.3. Caractéristiques étiologiques et épidémiologiques des agents abortifs.

      II.3.1. Etiologie des avortements

      En élevage bovin, les avortements ont une étiologie très variée (KARABAGHALI, 1972). Certains surviennent indépendamment de toute infection. Il s'agit d'avortements non infectieux, d'autres, dont la nature est mieux décelée, sont le fait d'infestations parasitaires ou d'infections virales et bactériennes. Il s'agit d'avortements infectieux et parasitaires.

      II.3.1.1. Les causes non-biologiques

      Les avortements non infectieux peuvent être dus à des facteurs nutritionnels, chimiques, physiques, génétiques ou iatrogènes.

      II.3.1.1.1. Facteurs nutritionnels

      Diverses publications (PICARD et al., 2003) ont rapporté des avortements imputables à la consommation par les animaux d'une trop grande quantité de protéines hautement dégradables (herbe jeune, herbe pâturée trop rapidement après addition d'engrais). De même, l'avortement peut être observé chez des animaux débilités ou consommant des rations connues pour leur faible apport en bêta carotène, en sélénium ou en iode. La consommation de certaines espèces végétales a également été rendue responsable d'avortement quoique leur principe actif n'ait point toujours été identifié. Ainsi en est-il de l'ergot de seigle (Claviceps purpurea), d'une graminée, le sorgho (Sorghum almum) etc.

      II.3.1.1.2. Facteurs physiques et stress

      La palpation manuelle de l'utérus entre le 35ème et le 60ème jour de gestation, l'insémination ou l'irrigation d'un utérus gestant, la présence de jumeaux, le transport, les interventions chirurgicales, la torsion de l'utérus et le déplacement du cordon ombilical, l'hyperthermie prolongée constituent autant de facteurs pouvant être responsables d'avortements (TAINTURIER, 1997).

      II.3.1.1.3. Facteurs iatrogènes

      Diverses substances sont connues pour leur effet abortif. Il s'agit de : oestrogènes en début de gestation, corticoïdes en fin de gestation, les purgatifs, la phénothiazine, les dérivés du benzimidazole, les organophosphorés...

      II.3.1.2. Agents biologiques

      II.3.1.2.1 Causes parasitaires

      II.3.1.2.1.1. Mycoses

      Les avortements mycosiques sont dus à la localisation placentaire de champignons (Aspergillus, Mucor, Candida, etc.) absorbés par voie digestive à la suite d'ingestion d'aliments (fourrages, ensilages) mal conservés ou moisis (CAUSLAND et al., 1987). Ces avortements mycosiques sont généralement sporadiques et ont lieu plus tardivement (7ème- 8ème mois de gestation). Ils sont souvent suivis de rétention annexielle.

      II.3.1.2.1.2. Trichomonose

      C'est une affection vénérienne des bovins due à Trichomonas foetus, qui entraîne chez la vache une inflammation utéro-vaginale génératrice d'infécondité, d'avortement précoce et de pyomètre. L'avortement est caractérisé par sa précocité (1er- 2ème mois) et par la lyse foetale.

      II.3.1.2.1.3. Toxoplasmose

      La toxoplasmose est une anthropozoonose de répartition mondiale. Elle affecte l'homme et de nombreuses espèces animales domestiques et sauvages. Elle est causée par Toxoplasma gondii, protozoaire intracellulaire obligatoire capable de parasiter presque toutes les cellules des animaux à sang chaud.

      Si une vache est contaminée pendant la gestation, l'infection peut se traduire par un avortement.

      Les mycoses, la trichomonose et la toxoplasmose ne sont pas les seules affections parasitaires en cause dans les avortements des bovins. Loin s'en faut car le rôle abortif des trypanosomoses (DJABAKOU et al., 1985), de la babesiose (TRUEMAN et al.,1986), de la néosporose (MUKAKANAMUGIRE, 2008) et bien d'autres parasitoses est tout aussi important à considérer.

      II.3.1.2.2. Causes bactériennes

      Dans la majorité des cas, les avortements causés par des bactéries se manifestent de manière sporadique. Ils se répartissent en deux groupes. Le premier concerne des germes ubiquitaires qui ne sont habituellement pas responsables de pathologies chez l'animal adulte : Listeria, Escherichia coli, Bacillus, Streptococcus spp. Ne se propageant pas d'un animal à l'autre, ils n'entraînent généralement pas de problèmes à l'échelle du troupeau et leur identification peut de ce fait être considérée comme d'importance mineure. Le second groupe est représenté par les bactéries qui sont pathogènes pour l'animal adulte dont Brucella. Leur contagiosité les rend responsables de problèmes au niveau du troupeau (HANZEN, 2008).

      a. Brucellose

      Maladie infectieuse, virulente, contagieuse, la brucellose est une zoonose due à différents sérotypes de Brucella melitensis. Elle va faire objet d'une étude spéciale dans le prochain chapitre.

      b. Chlamydiose

      Maladie contagieuse due à Chlamydophora. Les avortements chlamydiens surviennent tardivement. Ce germe est un parasite intracellulaire obligatoire dont la transmission se fait surtout par voie orale mais aussi vénérienne ou par inhalation (KPOMASSI, 1991, cité par OLLOY, 1992)

      c. Listériose

      C'est une maladie contagieuse, frappant diverses espèces animales et l'homme, due à un germe spécifique, Listeria monocytogenes.

      Chez la vache gestante, la bactérie présente un tropisme pour les tissus foetoplacentaires. Habituellement, l'avortement s'observe au cours des trois semaines suivant la mise en service d'un ensilage et concerne le dernier trimestre de la gestation. Il se manifeste sous forme sporadique. Il est plus fréquemment précédé et/ou suivi de signes cliniques tels que la diarrhée, des troubles nerveux (encéphalite), de la métrite et de l'amaigrissement. Il s'accompagne également plus fréquemment de rétention placentaire.

      d. Leptospirose

      C'est une maladie infectieuse, contagieuse due à l'action pathogène des leptospires qui affectent les animaux et l'homme. L'avortement leptospirosique peut être dû à une complication de la forme ictéro-hémorragique ou à un germe spécifique Leptospira interrogans serovar hardjo. L'avortement est la principale manifestation d'une infection chronique. Il s'observe au cours des deux derniers trimestres de la gestation. L'infection peut également se traduire par la naissance de veaux chétifs. La leptospirose est également responsable d'une chute de la production laitière.

      e. Vibriose

      La vibriose ou campylobactériose est une infection abortive vénérienne due à C. foetus, var venerealis chez la vache, se traduisant par un catarrhe vagino-utérin responsable d'infécondité et de mortalité embryonnaire, ainsi que par des avortements, vers le 5ème-6ème mois de gestation, parfois suivis de rétention annexielle.

      f. Fièvre Q

      Maladie infectieuse, contagieuse affectant de nombreuses espèces animales domestiques et sauvages, mais également l'homme, où les animaux jouent le rôle de réservoir. Elle est due à une rickettsie, Coxiella burneti ; elle évolue le plus souvent sous une forme inapparente et parfois avec des troubles de la reproduction et l'avortement. Les avortements ont lieu généralement en fin de gestation. Son caractère abortif a été confirmé par KPOMASSI, 1991 au Togo puis par OLLOY, 1992 au Congo et par AKAKPO et al., 1994 au Togo.

      II.3.1.2.3. Les causes virales

      Les conséquences d'une infection virale dépendent du stade de gestation auquel l'infection a été contractée. Le plus souvent, au cours des deux premiers trimestres, l'infection se traduira par une mortalité embryonnaire ou foetale, l'avortement proprement dit pouvant s'observer selon un délai variable. Il en résulte l'expulsion d'un foetus qui sera le plus souvent autolysé.

      Une infection contractée au cours du dernier trimestre, s'accompagnera d'une réponse immunitaire suffisante pour permettre au foetus de naître à terme ou si la réponse immunitaire est excessive d'induire un état de stress chez le foetus qui dans ce cas sera expulsé prématurément. Dans ce second cas, l'autolyse ne sera pas systématiquement observée.

      Beaucoup de virus ont été incriminés dans les avortements de la vache. En Tanzanie, KONDELA, LORETU et MELLA en 1985 ont pu mettre en évidence le rôle abortif du virus de la fièvre de la vallée de Rift chez les bovins. Cela a été confirmé par AKAKPO et al., 1994 au Togo. Les autres virus indexés sont ceux de l'IBR et de la BVD qui feront objet d'une étude détaillée [(MILLER et VAN DER MAATEN, 1985) ; (DONNIS, 1988) ;(SMITH, 1990) ; (ARCANGIOLI M. et MAILLARD, 2006) ; (YOUNGQUIST et al., 2007)].

      II.3.2. Caractéristiques épidémiocliniques

      Les agents abortifs de nature biologique présentent des manifestations cliniques et anatomopathologiques, des caractéristiques de transmission et de moment d'apparition qui dans un certain nombre de cas sont encore loin d'êtres précisées.

      II.3.2.1. Manifestations cliniques et anatomopathologiques 

      - ils ne sont habituellement pas spécifiques d'une espèce animale ;

      - leur effet pathogène dépend de l'environnement géographique, nutritionnel ou de gestion des animaux qu'ils concernent ;

      - l'avortement ne constitue pas nécessairement le seul, voire le plus important, signe d'une infection ou infestation ;

      - par ailleurs, les lésions macroscopiques induites chez la mère ou l'avorton sont rarement pathognomoniques ;

      - enfin, il convient de noter que l'identification d'un germe dans un foetus ne permet pas de conclure de manière absolue à son rôle étiologique.

      II.3.2.2. Contagiosité

      La voie oro-nasale est une voie privilégiée. Cela pose le problème de la qualité de conservation des aliments (Listériose, Leptospirose, Champignons, Levures) et de leur contamination potentielle par des animaux domestiques ou des rongeurs (les protozoaires) ou par les secrétions génitales après un avortement.

      Certains agents responsables peuvent également être transmis par la voie vénérienne. Ainsi en est-il du BVD, du Campylobacter fetus, de la Chlamydia, du Leptospire, du Trichomonas. Ces caractéristiques rendent plus nécessaires le degré d'hygiène de l'insémination artificielle et de la saillie naturelle.

      Dans certains cas, la transmission transplacentaire est également observée (BVD, Toxoplasmose, Néosporose). Cette voie induit l'apparition possible de porteurs chroniques dans la descendance des animaux atteints. Il faut également signaler la transmission de la fièvre Q par les tiques.

      II.3.2.3. Moment d'apparition

      Dans la majorité des cas, l'expulsion de l'avorton sera observée au cours du dernier tiers de la gestation. Cette règle souffre d'exceptions. La figure 1 montre le moment d'apparition des avortements en fonction des agents responsables chez les bovins.

      Légende

      Action fréquente

      Action non fréquente

      Figure 1 : Principales périodes d'action de certains agents responsables d'avortements chez les bovins (Source HANZEN, 1998)

      CHAPITRE III : ETUDE SPECIALE SUR LA BRUCELLOSE, L'IBR ET LA BVD

      III.1. LA BRUCELLOSE

      L'action abortive de cette pathologie à déclaration obligatoire due à Brucella abortus (9 biotypes) chez les bovins en Afrique tropicale n'est plus à démontrer (au Bénin : AKAKPO et al.,1984 ; au Burkina Faso : AKAKPO et al.,1987 ; au Cameroun : AKAKPO et al.,1987 ; au Sénégal : DIOP,1975 puis MOUICHE ,2007;au Togo : SONHAYE, 1980  puis AKAKPO et al.,1981 au Niger :AKAKPO et al.,1986)

      Cette maladie reste indubitablement l'une des plus importantes causes d'avortements bactériens observés au sein des troupeaux.

      III.1.1. Définition

      C'est une maladie infectieuse, inoculable, contagieuse commune à de nombreuses espèces animales et à l'homme et due à des bactéries du genre Brucella melitensis. Elle se caractérise par une évolution chronique affectant principalement les organes de reproduction et se traduisant par de l'avortement, la mortinatalité, la stérilité chez les ruminants (surtout les bovins), qui de loin payent le plus lourd tribut à cette entité pathologique.

      III.1.2. Répartition géographique

      C'est une maladie cosmopolite. La maladie est répartie sur le globe avec une certaine spécificité de région. Ainsi, chez les bovins, le biovar abortus est fréquent en Afrique subsaharienne, en Europe, en Amérique latine ; alors que le biovar melitensis est fréquent dans le bassin méditerranéen.

      La brucellose bovine peut être aussi consécutive à l'infection par B. suis.

      III.1.3. Espèces touchées

      Elles sont nombreuses : les ruminants, les suidés, les carnivores, les rongeurs, les primates etc.

      III.1.4. Importance

      Sa large répartition fait de la brucellose un problème mondial. Sur le plan économique, les répercussions de cette maladie sont considérables par les pertes de productions : avortements, stérilité, pertes en lait,...et entraves aux échanges commerciaux d'animaux et produits dérivés.

      Au plan hygiénique, la brucellose est une zoonose majeure par la fréquence et la gravité des cas humains contractés à partir de l'animal et de ses productions.

      III.1.5. Etiologie

      Conformément à la définition phylogénétique d'une espèce, le genre Brucella constitue une seule espèce, à savoir Brucella melitensis. Taxonomiquement, les autres brucellas sont classées par biovars (biovar Abortus, biovar Suis, biovar Ovis, biovar Canis, biovar Neotomae). Pour des raisons pratiques, les brucelles sont toujours désignées selon l'ancienne nomenclature : B. melitensis, B.abortus, B. suis, B. ovis, B. canis et B. neotomae.

      Brucella est une bactérie de très petite taille, coccobacille, à Gram négatif, immobile, non sporulée, colorable en rouge par la méthode de Koster et Stamp. Elle cultive en aérobiose stricte (besoin en CO2 pour certains biovars) et son identification est faite par des caractères biochimiques (pouvoir à fermenter les acides aminés présents dans un milieu avec production de l'oxygène, production de H2S), les caractères antigéniques, la sensibilité aux phages et avec des colorants (fushine et thionine).

      · La résistance: les Brucella résistent plusieurs semaines à plusieurs mois dans les matières virulentes (avortons, exsudats utérins) et le milieu extérieur (matériel contaminé, pâturages, points d'eau, lisier). Par contre, ils sont sensibles à la dessiccation et aux rayons ultra-violets et leur élimination est assurée par la pasteurisation.

      · Habitat : Les Brucella sont des parasites obligatoires et leur habitat naturel est spécifique de l'espèce animale: Vache: B. abortus; mouton et chèvre: B. melitensis; porc: B. suis, biotype1 et 3; sanglier et lièvre: B. suis, biotype 2; chien: B. canis; mouton: B. ovis. Certaines espèces animales peuvent être infectées par différentes brucelles. Les Brucella constituent rarement un foyer d'infection secondaire ;

      · Le pouvoir pathogène et antigénique : Il est lié aux facteurs bactériens (virulence et toxicité) et à l'hôte (espèce réceptive, tropisme...).

      Les différentes espèces présentent les mêmes facteurs antigéniques mais dans des proportions différentes. En outre, le genre brucella possède des antigènes en commun avec d'autres bactéries comme Francisella tularensis, Yersinia enterocolitica O9, Vibrio cholereae, Campylobacter foetus foetus, certains Salmonelles et certains Bacilles. Ce qui explique les problèmes de réactions sérologiques croisées.

      Les antigènes de Brucella sont immunogènes. En effet, la présence d'antigène entraîne la production d'anticorps par l'organisme que l'on peut révéler par sérologie (30 jours à 3-6 mois après l'infection). Le LPS de la membrane externe est responsable de la production d'Anticorps détectés chez l'hôte par agglutination, fixation du complément ou ELISA. Des antigènes protéiques cytoplasmiques, spécifiques du genre Brucella, sont utilisés dans le diagnostic allergologique.

      III.1.6. Clinique

      Chez les bovins: période d'incubation de 14 à 180 jours.

      Symptômes génitaux :

      - Chez la femelle, au sein du troupeau, on observe des avortements épizootiques pendant le dernier tiers de la gestation. Le placenta est épaissi, oedémateux, avec des lésions purulentes et nécrotiques au niveau des cotylédons. Les foetus peuvent être recouverts d'une pellicule jaunâtre. La rétention placentaire est fréquente. Il est possible d'observer, peu de jours avant l'avortement, un écoulement vaginal mucopurulent, gris-blanchâtre à rougeâtre.

      - Chez les taureaux, la maladie se manifeste par des orchites et des épididymites avec des foyers purulents et nécrotiques.

      Symptômes extra génitaux : ils sont rares chez les bovins et sont associés à une évolution chronique. Il s'agit d'hygroma au niveau du genou ou d'arthrites.

      III.1.7. Epidémiologie

      Les sources et matières virulentes sont représentées par les animaux infectés (malades et porteurs) et le milieu extérieur. Les malades sont dangereux au moment de la reproduction à cause de l'avorton, le placenta, les eaux foetales qui contaminent le milieu extérieur. Ils sont aussi dangereux à travers les produits de sécrétion et d'excrétion (sécrétion lactée, vaginale, le sperme, les urines, le sang).

      La contagion se fait de manière directe (verticale= congénitale, néonatale ; par le coït ou par ingestion de colostrum ou de lait contaminé), ou indirecte à la faveur d'utilisation d'aliments, d'eau ou d'objets divers contaminés. Les personnes en contact direct avec les animaux infectés représentent un groupe à risque.

      Les voies de pénétration sont représentées par la voie transplacentaire, digestive, cutanée et vénérienne.

      Au sein d'une exploitation, la maladie diffuse très vite et peut atteindre rapidement tout l'effectif, particulièrement les femelles arrivées à maturité sexuelle ; on observe une importante infécondité, puis elle évolue vers la chronicité avec une apparition extra génitale d'hygroma.

      Au niveau d'un pays, la maladie peut rester localisée à certaines fermes ou à certains élevages où elle peut se répandre dans les autres troupeaux, liés au mode d'élevage. En Afrique intertropicale, son dépistage a été réalisé dans beaucoup de pays. A partir des années 80, les enquêtes menées par BORNAREL et AKAKPO, 1982 montrent une prévalence estimée à 10,8% au Bénin, 12,2% au Cameroun, 17,6% au Burkina Faso, 14,3% au Niger et 19,6% au Congo. En 2003, une étude faite à l'abattoir de Dschang (Ouest du Cameroun) par SHEY-NJILA et al., 2005 a révélé la présence de la Brucellose bovine avec une prévalence de 9,64%. Au Tchad (DELAFOSSE et al. ,2002), une étude a montré une prévalence de 2,6% avec un intervalle de confiance de [1,4-3,8] à l'échelle individuelle et de 20,0% avec un intervalle de confiance de [9,5 - 30,5] au sein du troupeau. En Côte d'Ivoire (THYS et al., 2005) la prévalence était de 3,57% en élevage intensif et de 4,29% en élevage traditionnel.

      On peut avoir une certaine localisation à certaines régions à climat particulièrement humide et ensoleillement moins important (Casamance, pays côtier d'Afrique de l'ouest) (THYS et al., 2005 en Côte d'Ivoire). Au Togo, 16,6% (AKAKPO et al., 1991). Au Sénégal, des enquêtes sérologiques seules (CHAMBRON, 1965), sérologiques et bactériologiques (DOUTRE, FENSTERBANK et SAGNA, 1977) ont montré des prévalences respectives de 13,3% et de 14,9%. Très récemment, une étude faite par MOUICHE (2007) a montré une prévalence de 1,17% dans la région de Thiès et périphérie de Dakar.

      Dans une exploitation, lorsque la maladie fait son incursion pour la première fois, l'expression est brutale et s'accompagne d'avortements. Les avortements cessent petit à petit parfois dès qu'apparaissent les hygromas. Les avortements n'apparaissent ensuite que sur des sujets sains, sujets neufs introduits dans l'élevage ou des sujets qui viennent d'atteindre la maturité sexuelle.

      III.1.8. Diagnostic

      - Epidémioclinique :

      Les signes majeurs de suspicion sont l'avortement (quel que soit le stade de gestation) isolé ou en série « avortement épizootique » et chez le mâle l'orchite ou épididymite.

      Les autres éléments de suspicion sont :

      ü Mort d'un veau avec symptômes d'anoxie dans les 48 heures qui suivent la mise bas.

      ü Fréquence anormale de rétention placentaire

      ü Hygroma

      En fait, tous ces symptômes peuvent porter confusion avec d'autres maladies abortives (néosporose, listériose, coxiellose, BVD/MM, IPV/IBR) que seul le recours au laboratoire permet l'identification et de lever le doute.

      - Expérimental

      Il consiste à rechercher l'agent responsable de la maladie.

      ü Diagnostic bactériologique: Isolement de l'agent pathogène au moyen de colorations spéciales (Köster et Stamp), cultures sur milieux spéciaux (Brucella agar modifié);

      ü Diagnostic et dépistage sérologiques se pratiquant par EAT ou ELISA (sur sérum) ou par fixation du complément (= méthode de confirmation) ;

      ü la recherche des anticorps dans le lait par épreuve de l'anneau (Ring test) ou ELISA.

      III.2. LA RHINOTRACHEITE INFECTIEUSE BOVINE (IBR)

      III.2.1. Définitions 

      Maladie infectieuse virale des bovins, qui se manifeste sous différentes formes : Forme respiratoire (IBR) et forme génitale (IPV/IBP).

      L'IBR: infection bénigne à grave des voies respiratoires supérieures pouvant conduire à un avortement chez les vaches gestantes et principalement à une entérite ou une encéphalite chez les veaux. Elle peut se manifester sous d'autres formes telles une conjonctivite, une métrite, une mammite ou une dermatite.

      L'IPV/IBP: maladie génitale bénigne se manifestant par l'apparition de vésicules dans les régions génitales (IBP: balanoposthite infectieuse ; IPV : vulvovaginite pustuleuse infectieuse).

      III.2.2. Espèces affectées

      Les bovins (vache, taureau), les caprins, les ovins, le porc ainsi que d'autres artiodactyles sauvages.

      III.2.3. Synonymies

      Dépendamment des documentations, différents noms sont utilisés pour la désigner, soit IBR, IPV ou « red nose » à cause du rougissement du museau occasionné (SMITH, 1990; REBHUN, 1995; University of Florida, 2006; GDS, 2006, RABEYRIN, 2007).

      III.2.4. Répartition géographique

      L'IBR est présente dans le monde entier (STRAUB, 1991) et près de 50% des cheptels de bovins adultes ont déjà été en contact avec elle (SEAL, 2007).

      En Afrique, l'IBR a été dépistée au Togo : 75% (ESPINASSE et al., 1978), en Ethiopie : 41,8% (LEFEVRE, 1975) au Sénégal oriental : 38%, en Casamance : 61% et dans le Ferlo : 48%( BERNARD et BOURDIN, 1971).

      Au Sénégal, les mêmes auteurs ont rapporté que 38 à 61% des bovins ont des anticorps neutralisants, au Nigeria 60 % (ZWART, 1966). En Afrique centrale, les pourcentages suivants ont été obtenus (PROVOST et al., 1964) : Tchad, 21%, République Centrafricaine 44%, Cameroun 28%.

      III.2.5. Etiologie

      La Rhinotrachéïte Infectieuse Bovine (IBR) est une maladie présente partout et est due à un virus de la famille des Herpesviridaea, de la sous-famille Alphaherpesvirinae, et du genre Varicellovirus, variété herpesvirus bovin 1 (BHV-1). Lorsque l'animal est infecté il reste porteur du virus pour la vie [Association Régionale de Santé et d'Identification Animales (RSIA), 2004]. Tous les groupes d'âge d'un troupeau peuvent en être atteints (CASTRUCCI, 2000). Cependant, les cas de morbidité et les cas fatals sont plus importants en période néonatale et pour les nourrissons que chez les adultes (PATEL, 2005). De plus, cette maladie n'est pas transmissible aux humains. Le virus peut demeurer à l'état latent en s'installant au niveau des ganglions de l'animal et se réactiver sous des conditions de stress ou après un traitement de corticostéroïdes (YOUNGQUIST et al., 2007; STRAUB, 1991). Le stress peut être provoqué par différentes pratiques qui se retrouvent couramment sur les élevages. Par exemple, le vêlage, le transport, les infections parasitaires peuvent être diverses, sources de stress pour les animaux [(Bulletin des GTV, 1997; GDS, 2006)].

      Résistance : Le virus est moyennement résistant aux influences environnementales et il peut survivre de 5 à 13 jours dans un environnement chaud (YOUNGQUIST et al., 2007). Cependant, si les conditions sont moins adéquates pour lui, sa durée de vie en sera réduite. Les désinfectants couramment utilisés peuvent le détruire, car il est sensible à ceux-ci [(Bulletin des GTV, 1997; YOUNGQUIST et al., 2007)].

      Le pouvoir antigène et immunogène : Les antigènes du virus BHV-1 sont immunogènes. En effet, la présence d'antigène entraîne la production d'anticorps par l'organisme que l'on peut révéler par sérologie ou dans le lait (Bulletin des GTV, 1997).

      III.2.6. Clinique

      - La forme respiratoire (IBR) :

      La maladie respiratoire est de loin la plus fréquente. Elle atteint les bovins à tout âge. Les animaux ont une hyperthermie, sont abattus, avec jetage d'abord séreux puis mucopurulent. Les lésions et symptômes sont normalement restreints au tractus respiratoire antérieur, mais peuvent parfois s'étendre au tractus respiratoire postérieur sous forme de bronchite et de pneumonie suite à des complications bactériennes secondaires. En l'absence de complications bactériennes graves, la guérison survient après 15 jours. Certaines souches très virulentes peuvent induire un taux élevé de mortalité. Une baisse de production du lait chez les vaches laitières, de la fièvre, une légère hyperexcitabilité, de l'hyper salivation, de la toux, de l'écoulement nasal séreux devenant mucopurulent et l'ulcération de la muqueuse nasale peuvent aussi être observables (SMITH, 1990; STRAUB, 1991; REBHUN, 1995; GDS, 2005).

      - La forme génitale (Vulvovaginite et balanoposthite) :

      La forme génitale de l'infection était la seule observée jusque dans les années 50, avec inflammation pustuleuse de la muqueuse génitale externe (mâle avec balanoposthite ou femelle avec vulvovaginite) et hyperthermie associée.

      L'infection peut se transmettre par voie sexuelle ou par contact lors de la saillie et par contacts non sexuels ou par l'insémination artificielle. Les manifestations cliniques sont :

      ü des avortements : ils peuvent survenir à n'importe quel stade de la gestation, mais plus fréquemment entre le 4e et le 8e mois par suite de passage transplacentaire du virus : le foetus est infecté et meurt par atteinte généralisée de tous les organes. Les avortements peuvent atteindre, dans un troupeau, un taux de 25 % à 60 % (YOUNGQUIST et al., 2007). L'infection des vaches durant le dernier trimestre de la gestation peut conduire, en plus des avortements (photo 1), à des mortalités néonatales et des cas de mortalité de veaux dans les 12 jours qui suivent la naissance.

      ü des retours en chaleur et de la mortalité embryonnaire précoce sont aussi observés. En effet, si l'infection arrive sur une femelle gestante ne possédant pas d'immunité contre le virus le foetus sera infecté et l'avortement sera alors probable (YOUNGQUIST et al., 2007). La mort embryonnaire avant que le diagnostic de gestation soit possible, c'est-à-dire 15 à 17 jours chez la vache, ne résulte habituellement pas en un retard dans le retour à l'oestrus (SMITH, 1990).

      ü Une diminution des performances de croissance est aussi perceptible (GDS, 2005). La perte de poids surtout dans les parcs d'engraissement peut aussi survenir (STRAUB, 1991). La maladie est rarement fatale chez les animaux adultes à moins de conditions sévères de stress et de complications par une infection secondaire (SMITH, 1990; REBHUN, 1995).

      ü Métrites aiguës et/ou chroniques, avec écoulement mucopurulent (photo 2) après césarienne, encéphalite, forme systémique mortelle en période néonatale sont aussi des formes cliniques possibles en élevage infecté.

      Photo 1: Avorton dans l'IBR Photo 2: Ecoulement mucopurulent

      (Source : ROY, 2007) (Source : ROY, 2007)

      III.2.7. Epidémiologie

      La Rhinotrachéite Infectieuse Bovine (IBR) est transmissible de différentes manières. Elle se transmet surtout par contact direct. La source majeure d'infection est l'écoulement nasal. En effet, le virus se transmet principalement par contact naseau à naseau et aussi par voie aérienne lors d'éternuements et de toux (Bulletin des GTV, 1997). Le deuxième mode de contagion est la voie génitale lors de saillie par un taureau en phase d'excrétion (IPV) ou lors d'insémination artificielle avec une paillette contaminée. Le léchage entre animaux permet aussi le transfert de ce virus (GDS, 2005). Les voies de transmission du virus touchent tous les animaux, qu'ils soient attachés, en stabulation libre ou bien en parc d'engraissement par exemple. Un animal atteint peut répandre le virus par ses sécrétions et mucus 8 à 16 jours après avoir été exposé au virus (YOUNGQUIST et al., 2007). La figure 2 montre les étapes de l'infection dans l'IBR sur un bovin. De plus, des vecteurs souillés par des matières contenant le pathogène peuvent contaminer d'autres animaux sensibles comme le bovin, mais aussi le mouton (Bulletin des GTV, 1997; GDS, 2006). Les taureaux porteurs peuvent transmettre la maladie par l'intermédiaire du sperme. La semence ainsi que les instruments utilisés pour l'insémination artificielle peuvent transmettre l'IBR (YOUNGQUIST et al., 2007). Il est donc important de faire attention lors d'utilisation de semence. La contamination mère-veau est aussi envisageable. Une mère porteuse peut transmettre le virus à son veau qui deviendra ainsi « porteur sain » ou «latent » et sera séronégatif lors de test de dépistage. Cela est dû au fait que même s'il absorbe les anticorps durant la prise de colostrum, il ne développera pas l'immunotolérance, car il considère le virus comme faisant partie de son système (GDS, 2006). Il ne faut pas oublier que les avortons contaminés servent aussi de source pour transmettre la maladie (YOUNGQUIST et al., 2007). De plus, les bovins adultes sont considérés comme étant le principal réservoir d'infection surtout à cause de la possibilité du virus à devenir latent (SMITH, 1990). Il est alors important de surveiller davantage ces animaux, car c'est à ce niveau que les risques de transmission se trouvent être les plus élevés.

      Figure 2 : Les étapes de l'infection par l'IBR sur un bovin (GDS, 2006 cité par ROY, 2007)

      III.2.8. Diagnostic

      L'épidémiologie et la clinique ne sont pas assez spécifiques pour permettre à elles seules de diagnostiquer un épisode d'IBR dans un élevage et le rôle essentiel des porteurs latents sans signes cliniques nécessite le recours aux examens de laboratoire.

      Diagnostic de laboratoire :

      Pour vérifier une suspicion, le diagnostic de certitude reste la mise en évidence du virus lui-même ou de ses antigènes. Pour le diagnostic indirect, le test de référence est la séroneutralisation, méthode lourde mais la plus sensible.

      Pour le dépistage et les contrôles sanitaires, les techniques ELISA sont les plus adaptées (MENARD, 1997). Les tests ELISA disponibles ont des performances et des sensibilités très variables (STRAUB, 1991).

      III.3. DIARRHEE VIRALE BOVINE (BVD) / MALADIE DES MUQUEUSES (MM)

      III.3.1. Définition

      C'est une maladie infectieuse, contagieuse, inoculable, virulente, transmissible, souvent muette cliniquement. Elle se rencontre sous deux formes :

      - chez les bovins de 6-24 mois on la retrouve sous la forme de gastro-entérite érosive, évoluant en 8-30 jours vers la mort inéluctable (forme MM).

      - Chez les animaux âgés de plus de 2 ans, c'est une forme subclinique extériorisée parfois par une diarrhée enzootique évoluant sur environ 10 jours vers la guérison (forme BVD). Ces deux formes lui ont valu la double appellation de MM-BVD (BROWNLIE, 1985).

      III.3.2. Etiologie

      Il s'agit d'un virus de la famille des Flaviviridae, genre Pestivirus. Il existe plusieurs biotypes selon l'espèce chez laquelle on les isole : le biotype ovin (Border Disease), le biotype porcin (peste porcine africaine) et le biotype bovin (BVD-MM).

      Les croisements sont possibles entre les biotypes avec des passages de Bovin ?Ovin, ou Bovin ?Porcin. Il existe une très grande variabilité antigénique.

      La culture sur des systèmes cellulaires permet de mettre en évidence 2 souches : une souche cytopathogène (ECP) et une souche non cytopathogène (NCP).

      Ces deux souches sont différentes quant à leurs effets et à leur pouvoir pathogène :

      - souche NCP : la contamination du foetus est possible quand il y a contamination de la vache ; elle est présente chez les Infectés Permanents Immunotolérants (IPI).

      - souche ECP : isolée chez les malades faisant la forme MM uniquement. On peut aussi isoler une souche NCP chez ces malades. La forme MM résulterait de la mutation d'une souche NCP en souche ECP après plusieurs passages naturels sur l'animal (rupture de l'immunotolérance de l'IPI).

      III.3.3. Espèces affectées

      Tous les bovins sont sensibles à l'infection, mais pas de la même façon. Le statut immunologique vis-à-vis du virus, animal naïf ou non, est un premier critère discriminant car l'immunité conférée par une primo-infection est forte. Les troubles de la reproduction essentiellement précoces : mortalité embryonnaire et avortement lors des 4 premiers mois de gestation sont liés au statut immunologique négatif de la mère. La séronégativité des femelles est donc une situation comportant des risques individuels et collectifs. L'âge importe aussi, les génisses étant moins sensibles à la primo- infection que les vaches au 3ème vêlage elles-mêmes moins sensibles que les vaches au 5ème veau (48%, 78% et 91% respectivement) [DOUART et SIMON, 1997].

      Seuls les IPI sont susceptibles d'exprimer une maladie des muqueuses après infection par une souche cytopathogène. Ils ont, pour la plupart moins de 3 ans, seuls 7% d'entre eux atteignent l'âge adulte (GROOMS, 2004).

      III.3.4. Les deux entités pathologiques

      L'expression clinique dépend d'une part, du statut « naïf » ou infecté permanent de l'hôte, et d'autre part du biotype du virus infectant.

      * La BVD (Diarrhée Virale Bovine) : en général bénigne, elle atteint les animaux « naïfs », c'est à dire ceux qui n'ont pas d'anticorps et n'ont jamais rencontré le virus. Elle s'accompagne dans les cas graves d'ulcérations du tractus digestif pouvant entraîner une forte diarrhée et un amaigrissement. La plupart du temps, on constate une diarrhée bénigne, avec une immunodépression transitoire, liée à la virémie. Cette immunodépression peut conduire à une aggravation clinique entrainant d'autres syndromes comme les diarrhées et maladies respiratoires du jeune.

      La BVD est surtout une maladie de la reproduction avec des conséquences multiples en fonction du stade physiologique au moment de la contamination.

      * La maladie des Muqueuses : Elle est due à la surinfection d'un animal IPI par un virus cytopathogène. C'est une maladie grave, mortelle en quelques jours à quelques semaines qui survient principalement entre 6 mois et 2 ans d'âge voire plus. Les symptômes sont liés à la présence de lésions ulcératives en coups d'ongle ou en tache de léopard tout au long du tractus digestif : ptyalisme, arumination, diarrhée (très rarement constipation). Du jetage et de la boiterie peuvent s'y ajouter avec une atteinte des voies respiratoires supérieures et des zones inter digitées, ce qui peut parfois amener à une confusion avec la fièvre aphteuse.

      Dans les cas rares d'évolution lente, on remarque surtout du retard de croissance, marqué, sur un animal en mauvais état général chronique (THIRY, 2000).

      III.3.5. Effets du virus de la BVD chez les femelles gestantes

      L'une des propriétés du virus de la BVD est de traverser aisément la barrière placentaire.

      L'impact de l'infection chez les femelles gestantes dépendra alors de trois facteurs principaux  le statut immunitaire des femelles gestantes, le moment de l'infection durant la gestation et la virulence de la souche infectante. Il a été démontré en Suisse qu'une infection dans les 2 premiers mois de gestation s'accompagne du retour en chaleurs tandis que l'infection vers le 5e mois de gestation s'accompagne d'avortement ou de naissance des veaux malformés ( RUFENACHT ,2001). Il en est de même pour une insémination de la vache infectée qui s'accompagne d'un échec.

      Le tableau I illustre les effets possibles de l'infection selon le moment et le statut immunitaire des femelles gestantes.

      Tableau I: Effet de la BVD chez les femelles gestantes.

      (Source : DESILETS, 2003)

      III.3.6. Epidémiologie de la BV

      III.3.6.1. Epidémiologie descriptive

      La BVD existe sur les 5 continents. Le risque annuel d'infection est compris entre 8 et 52 % selon les enquêtes, les pays ou les régions concernés (ARCANGIOLI et MAILLAIRD, 2006).

      En Afrique, des études montrent des prévalences suivantes : Au Sénégal : 61 à 78 % (BERNARD et BOIJRDIN, 1971) ; au nord Cameroun et l'ouest Tchadien 75% des sérums des sujets adultes sont positifs (PROVOST et al., 1964) ; au nord Nigeria : 13,4 % d'après OKEKE, 1976.

      III.3.6.2. Epidémiologie analytique

      III.3.6.2.1. Sources de virus:

      Les animaux excréteurs sont les infectés permanents et, plus modestement, les virémiques transitoires (Tableau II). Ces derniers excrètent en général une charge virale faible sur environ 10 jours. Les IPI excrètent du virus en continu, mais en quantité variable. Un animal IPI peut infecter 90% des animaux d'un troupeau en 3 mois, alors que la circulation virale dans un troupeau sans IPI peut prendre plus de 2 ans si un IPI secondaire n'est pas créé.

      Les matières infectantes sont le sang, les fèces, l'urine, le jetage, la salive, les sécrétions utérines, le placenta, les embryons.

      Le virus peut persister dans l'appareil génital d'une femelle non IPI pendant plus de 50 jours (soit >2 cycles). Le testicule d'un taureau IPI peut être le seul site de multiplication du virus, sans virémie (BAKER, 1995).

      III.3.6.2.2. Contagion :

      La résistance du virus dans le milieu extérieur étant de courte durée, aussi la transmission horizontale directe semble le mode de contagion le plus fréquent. La voie d'entrée du virus est le plus souvent respiratoire, mais le virus peut être introduit par les muqueuses orale et génitale.

      La transmission horizontale indirecte est possible par le matériel (médical ou d'élevage), les insectes piqueurs et les produits biologiques (Tableau II).

      La transmission verticale, la plus grave économiquement, s'effectue par passage transplacentaire du virus chez une femelle infectée transitoire ou IPI. Ce passage éventuel est lié au statut immun de la mère, sauf peut-être en cas d'insémination par du sperme infecté. Seules les souches de biotype NCP peuvent franchir la barrière placentaire.

      Tableau II: Sources et vecteurs de propagation de la BVD.

      (Source : DESILETS, 2003)

      III.3.6.3. Epidémiologie synthétique

      III.3.6.3.1. Origine de la contamination d'un élevage et dynamique de l'infection:

      L'introduction du virus (figure 6) peut se réaliser par plusieurs modalités : L'achat ou le prêt d'un excréteur de virus ou d'une femelle gravide d'un foetus IPI, le voisinage, les marchés et foires.

      III.3.6.3.2. Persistance de l'infection :

      La cause la plus probable de la persistance du virus BVD/MD dans un élevage est la présence d'au moins un IPI. Cependant, la possibilité de réinfections régulières en l'absence d'IPI, par le voisinage notamment, ne doit pas être sous-estimée (BAKER ,1995).

      Tableau III : Causes de persistance de la BVD

      (Source : DESILETS A., 2003)

       
       
       
       

      1ère étape

      Arrivée d'un animal virémique dans un troupeau
      Ce bovin virémique est soit un IPI, soit un animal infecté depuis peu et qui présente une virémie transitoire (infecté au contact d'autres animaux eux-mêmes porteurs du virus : transport, voisinage,...).
      Le bovin virémique diffuse du virus autour de lui et contamine les autres animaux du troupeau.

       
       

      2 ème étape.

      Les autres animaux sont infectés et reexcrètent le virus à leur tour.

      Dans le cas d'une virémie transitoire, le bovin qui a introduit le virus développe des anticorps et est dorénavant protégé vis-à-vis du virus.

      Si une vache dans sa première moitié de gestation est infectée, le virus va également s'installer dans le foetus. Le veau à naître sera porteur à vie du virus du BVD et incapable de développer une résistance (immunité) à l'infection. C'est ce que l'on appelle un IPI : Infecté Permanent Immunotolérant.

       
       

      3ème étape
      Le virus continue de circuler dans l'élevage

      Tous les foetus dont la mère est infectée par le BVD durant la gestation ne deviennent pas des IPI. Si la contamination a lieu durant la deuxième moitié de gestation, le produit lorsqu'il est viable a acquis des défenses contre le BVD.

      Les bovins infectés développent une immunité contre le BVD et éliminent le virus. Ils sont dorénavant protégés contre les infections ultérieures.


      ...
      ..

       

      4 ème étape...
      L'ensemble des bovins sont maintenant immunisés vis-à-vis du BVD.

      Après le passage du virus, les animaux qui sont dans de bonnes conditions d'élevage ont développé leurs défenses immunitaires vis-à-vis du BVD. Dans d'autres situations (mauvaises conditions d'ambiance, hygiène des locaux insuffisante, animaux affaiblis où très jeunes) on peut être confronté à de la mortalité sur les bovins les plus fragiles.

      Figure 3: La dynamique de l'infection en BVD (Source : SCHELCHER, 2005)

      Ainsi cette maladie ne peut être éradiquée sans la maîtrise de l'infection. En effet elle repose sur le contrôle de l'infection foetale pour empêcher la naissance de veaux IPI, source pérenne d'infection intra et inter-troupeaux. L'abord le plus consensuel consisterait à repérer les sources de virus (IPI), à les éliminer ou à en empêcher leur entrée dans le cheptel. Dans les régions de forte densité animale, on peut vacciner les animaux séronégatifs du cheptel « fixe » reproducteur et le cheptel « roulant » : en effet, la présence à terme d'un cheptel naïf vis-à-vis de l'infection par le BVD au milieu d'un entourage « positif » ou de statut inconnu peut mener à la catastrophe sanitaire.

      En résumé, dans la synthèse bibliographique consacrée aux affections abortives en l'occurrence la Brucellose, l'IBR et la BVD, nous avons montré leur étiologie, leur importance, leurs manifestations cliniques, leur épidémiologie, les moyens utilisés pour leur détection (diagnostic) mais surtout les données sur leur prévalence dans la sous région. Il ressort que ces affections, de par les avortements et les mortinatalités qu'elles provoquent, entraînent des pertes au cheptel d'un pays. De plus, elles peuvent être à l' origine d'une stérilité chez les animaux ce qui constitue un handicap et une charge pour l'éleveur s'investissant dans l'amélioration génétique à travers l'insémination artificielle. Ainsi, leur rôle dans les faiblesses des résultats d'IA depuis longtemps constatés n'est pas à négliger. C'est la raison pour laquelle une enquête sérologique a été réalisée dans la région de Thiès. Elle fait l'objet de la deuxième partie de ce travail.

       

      DEUXIEME PARTIE

      Évaluation de la séroprévalence et impact des maladies abortives sur la réussite de l'insémination artificielle bovine au Sénégal : Cas de la région de Thiès.

      CHAPITRE I:

      MATERIEL ET METHODES

      CHAPITRE II :

      RESULTATS

      CHAPITRE III :

      DISCUSSION

      CHAPITRE IV :

      RECOMMANDATIONS

      CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES

      I.1. Cadre d'étude

      Notre étude s'est déroulée dans la région de Thiès précisément dans les départements de Tivaouane et de Thiès et a concerné les vaches faisant partie du programme national d'insémination artificielle. Cette étude a duré 7 mois :

      ü Décembre 2007 : enquête sérologique réalisée sur 165 vaches au jour de l'insémination.

      ü Février 2008 : Diagnostic précoce de gestation à 2 mois après l'I.A, par fouille rectale pour déterminer le taux de réussite de l'insémination.

      ü Mai -Juin 2008 : Analyse sérologique par test au Rose Bengale et puis par technique ELISA compétitive pour la brucellose et par ELISA indirect pour recherche des anticorps anti BVD et anti IBR (au laboratoire de MIPI de l'Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaire de Dakar, EISMV).

      Dans le département de Thiès nous avons travaillé dans les localités suivantes : Touba Toul, Khombole, Keur Madaro, Touba Gueye, Keur Mboda Ndiaye, Thiathiaw, Kaba, Thies Commune, Tassette et Keur Mangary.

      Dans le département de Tivaouane, sont concernées les localités suivantes : Pire, Meckhe, Kelle, Merina Dakhar, Pekkesse, Ngeoul, Thelli, Mbeugeul, Ngagne Diouf, Ndiakene, Thilmakha, Keur Mbir Ndao, Keur pathe Ndiaye, Mboro, Taiba Ndiaye, Tivaouane commune, Ka et Ndiao. 

      I.1.1. Situation géographique de la région de Thiès.

      La région de Thiès, l'une des quatorze (14) régions du Sénégal, est composée de trois départements : M'bour, Thiès et Tivaouane. La région de Thiès, avec ses 1 290 265 habitants répartis sur 6601 km2, est limitée au Nord par la région de Louga ; au Sud par la région de Fatick ; à l'Est par les régions de Diourbel et Fatick ; à l'Ouest par la région de Dakar et l'océan Atlantique (Carte2).

      Carte 2 : Carte de la région de Thiès. (Source : http://www.au-senegal.com/-Senegal-administratif-.html)

      I.1.2. Milieu physique

      La région de Thiès se situe dans le bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien. On y trouve un relief relativement plat exception faite du plateau de Thiès (105 mètres), le massif de Ndiass (90 mètres), la « cuesta » (65 km de large et 128 mètres d'altitude).

      Le climat de la région de Thiès est influencé par des courants marins, car la région se situe dans une zone de transition soumise à l'influence des alizés maritimes et l'harmattan avec une température moyenne de 32°C.

      I.1.3. Activités socio-économiques.

      Les principales activités économiques de la région se résument aux productions industrielles, minières, agricoles, halieutiques, maraîchères et au tourisme. La région renferme l'essentiel des industries minières du pays avec l'exploitation des phosphates, de l'attapulgite et des carrières.

      · Agriculture

      Le maraîchage est la principale activité agricole. L'arboriculture fruitière est aussi très présente, surtout dans les zones de Keur Moussa, Pout, Tivaouane, Mboro, Nguékokh et Diass.

      · Elevage

      L'élevage est en général semi-intensif. Le cheptel est estimé à 120 000 têtes (bovins, ovins, caprins, équins et asins). L'embouche paysanne se développe en milieu rural malgré les conditions climatiques difficiles.

      · Pêche

      La région de Thiès produit à elle seule, les 2/3 de la production artisanale. Elle contribue à hauteur de 11 % du PIB du secteur primaire et 2,3 % du PIB total. C'est un secteur en plein essor.

      I.2. Matériel

      I.2.1. Matériel animal

      Ont fait objet de cette étude, 132 vaches inséminées dont 72 vaches dans le département de Tivaouane et 60 dans celui de Thiès. Parmi ces vaches, 128 sont de race locale (123 zébus Gobra et 5 Djakoré) ; 4 sont des métisses F1 issues des inséminations des femelles Gobra avec des semences de Montbéliarde et Holstein. Ces vaches sont âgées de 4 à 13 ans. En effet, on note 22 vaches âgées de 4 à 6ans, 47 vaches âgées de 7 à 8 ans ,46 vaches âgées de 9 à 11 et enfin 17 vaches âgées de 13 ans.

      Dans ces deux départements, ces animaux évoluent dans les deux systèmes dont le semi intensif est le plus dominant avec 94 animaux. Le reste évolue dans le système intensif dans lequel les animaux sont parqués dans les enclos où ils bénéficient du fourrage à volonté et du concentré.

      Concernant l'état général des vaches, ont été recensées 51 vaches dont la note d'état corporel (NEC) varie de 1,5 à 2 et 81 vaches dont la NEC est comprise entre 2,5 à 3,5.

      Les critères d'attribution de la NEC sont présentés dans l'Annexe 1.

      Rappelons que pour adhérer au programme d'insémination, il y a un certain nombre de conditions à remplir à savoir : pratiquer la stabulation pour les animaux sélectionnés, assurer la complémentation et en cas de nécessité, apporter des soins (déparasitage, vaccination...) aux animaux.

      I.2.2. Matériel technique

      I.2.2.1. Matériel de prélèvement de sang

      Nous nous sommes servis de tubes secs (de type VENOJECT ND), d'aiguilles stériles, des portes tubes, de glacière, de conservateurs de froid (carboglace).

      I.2.2.2. Matériel de centrifugation et de conservation

      Une centrifugeuse réfrigérée a été utilisée et un congélateur (- 20°C) pour la conservation des sérums.

      I.2.2.3. Matériel et réactifs d'analyse en sérologie.

      a) Dépistage de la brucellose

      · Pour le Rose Bengale ou Epreuve à l'antigène tamponné (EAT)

      Le matériel et réactifs utilisés sont composés de :

      -Plaque d'opaline

      -Baguette fine

      -Minuteur

      -Sérum(s) témoin(s) positif(s) et négatif(s)

      -antigène coloré au rose bengale des laboratoires Rhône-Mérieux.

      · Pour l'ELISA (Enzyme Linked Immunosorbent Assay)

      Le matériel utilisé est un Kit BRUCELLA-Ab C-ELISA (SVANOVIR TM). Ce Kit permet de détecter les anticorps anti Brucella dans les échantillons de sérum. Il présente l'avantage de faire une distinction entre les bovins infectés des vaccinés. Par ailleurs, il évite des réactions croisées avec d'autres bactéries, car très spécifique du fait de l'utilisation d'un anticorps monoclonal dirigé contre l'épitope dominant de Brucella.

      Ø Les réactifs utilisés sont contenus dans le kit BRUCELLA-Ab C-ELISA (SVANOVIR TM) composé de :

      ü 02 plaques sécables (12 barrettes de 8 cupules chacune) de microtitration sensibilisées avec l'antigène S-LPS non infectieux de B.abortus.

      ü anticorps monoclonal lyophilisé

      ü le conjugué HRP (Acs de chèvre anti Ig G de souris couplés à la peroxydase de Raifort), (25 ml).

      ü solution 20 fois concentrée de PBS-Tween, (125 ml)

      ü tampon de dilution des échantillons, (25 ml)

      ü solution de substrat (Tetramethylbenzidine dans du tampon substrat contenant du H2O2). A conserver dans un endroit sombre, (20 ml)

      ü solution d'Arrêt contenant de l'acide sulfurique. Très corrosif (10 ml)

      ü réactif A : Sérum contrôle positif (0,05% de merthiolate) (100ìl)

      ü réactif B : Sérum contrôle négatif (0,05% de merthiolate) (100 ìl)

      ü réactif C : Sérum contrôle faiblement positif (0,05% de merthiolate) (100 ìl)

      Tous ces réactifs ont été conservés à + 8°C.

      Ø Autre matériel utilisé :

      ü micropipettes de précision (50 à 200 ìl);

      ü micropipettes multicanaux ;

      ü embouts de pipettes à usage unique ;

      ü éprouvette graduée d'un volume de 1 à 2 litres pour solution de lavage ;

      ü eau distillée

      ü agitateur électrique de type TITERTEK;

      ü lecteur ELISA de type ELX 808 équipé d'un filtre à 450nm (Photo 3)

      Photo 3: Lecteur ELISA de type ELX 808 Photo 4 : Kit ELISA-BVD

      (HABIMANA, 2008) (HABIMANA, 2008)

      b) Dépistage de la Diarrhée Virale Bovine (BVD)

      Il s'agit d'un test ELISA indirect permettant de détecter les anticorps anti BVD dans les échantillons de sérum.

      Le matériel utilisé est un Kit BVDV-Ab ELISA (SVANOVIR TM) composé de :

      ü 02 plaques sécables sensibilisées avec l'antigène non infectieux de BVD. Le conjugué lyophilisé HRP (Acs anti Ig G monoclonaux bovins couplés à la peroxydase de Raifort), (25 ml)

      ü solution 20 fois concentrée de PBS-Tween, (125 ml)

      ü tampon de dilution des échantillons, (25 ml)

      ü solution de substrat (Tetramethylbenzidine dans du tampon substrat contenant du H2O2). A conserver dans un endroit sombre, (20 ml)

      ü solution d'Arrêt contenant de l'acide sulfurique. Très corrosif, (10 ml)

      ü réactif A : Sérum contrôle positif (0,05% de merthiolate), (100ìl)

      ü réactif B : Sérum contrôle négatif (0,05% de merthiolate), (100 ìl)

      c) Dépistage de la Rhinotrachéïte infectieuse bovine (IBR)

      Il s'agit d'un test ELISA indirect permettant de détecter les anticorps anti IBR dans les échantillons de sérum. Le Kit IBR-Ab ELISA (SVANOVIR TM) utilisé est composé de :

      ü 02 plaques sécables sensibilisées avec l'antigène non infectieux d'IBR. Le conjugué lyophilisé HRP (Acs anti Ig G monoclonaux bovins couplés à la peroxydase de Raifort), (25 ml)

      ü solution 20 fois concentrée de PBS-Tween, (125 ml)

      ü tampon de dilution des échantillons, (25 ml)

      ü solution de substrat (Tetramethylbenzidine dans du tampon substrat contenant du H2O2). A conserver dans un endroit sombre, (20 ml)

      ü solution d'Arrêt contenant de l'acide sulfurique. Très corrosif, (10 ml)

      ü réactif A : Sérum contrôle positif (0,05% de merthiolate), (100ìl)

      ü réactif B : Sérum contrôle négatif (0,05% de merthiolate), (100 ìl)

      I.3. Méthodes

      Les méthodes de prélèvement de sang, de traitement, d'analyse des échantillons et l'analyse statistique des échantillons sont les points essentiels qui seront abordés dans ce paragraphe.

      I.3.1. Prélèvements de sang et leur traitement

      Le sang a été prélevé par ponction de la veine jugulaire ou de la veine caudale au 1er jour (J0) de l'insémination sur toutes les vaches à l'aide des tubes stériles sous vide (de type VENOJECT ND) portant le nom ou numéro de l'animal. Le sérum a été séparé après coagulation et centrifugation à 3500 tours par minute pendant 10 minutes au laboratoire d'endocrinologie de l'Ecole Inter Etats des Sciences et Médecine Vétérinaire de Dakar (E.I.S.M.V), puis récupéré à l'aide des pipettes Pasteur et mis dans des tubes à hémolyse et conservés dans un congélateur à -20° C jusqu'au jour de leur analyse. Une identification plus complète des vaches (fiche prélèvement) a été faite et porte notamment sur la race, la NEC, l'âge, la localité et le type d'exploitation.

      I.3.2. Analyses de laboratoire

      Pour la période allant de fin mai à mi-juin 2008, des analyses pour la recherche d'anticorps anti Brucella, anti IBR et anti BVD ont été effectuées au laboratoire de MIPI (Microbiologie Immunologie Pathologie Infectieuse) de l'EISMV.

      a) Test de dépistage de la Brucellose

      Dans le cadre du dépistage de la Brucellose, les sérums ont été soumis à deux épreuves sérologiques:

      Tous les sérums (132) ont été soumis au test de Rose Bengale (Epreuve à l'antigène tamponné: EAT) et à cause de l'insuffisance des réactifs, seulement 88 sérums ont été analysés avec le test ELISA compétitive.

      · Le test au rose Bengale : Il s'agit d'une épreuve sérologique de diagnostic rapide de la brucellose réalisée, sur plaque d'opaline, sur des sérums purs non chauffés. Nous avons laissé 30 minutes avant l'emploi et à la température de laboratoire (23°C) les sérums à examiner et la quantité d'antigène nécessaire pour les examens. Sur les plaques d'opaline, on dispose côte à côte deux gouttes d'un volume égal : 25ul de sérum à tester et une goutte (25 ul) d'antigène acide, tamponné et coloré. L'acidification permet l'élimination des réactions antigéniques croisées (ANDRE, 1971). A l'aide d'un bâtonnet nous avons mélangé soigneusement l'antigène et le sérum (un bâtonnet par sérum), puis agité lentement ce mélange pendant 4 minutes.

      La lecture se fait après 4 minutes d'agitation. En l'absence totale d'agglutination, le sérum est considéré comme négatif. Lorsqu'on observe une agglutination même minime le sérum est considéré comme positif.

      · Le test ELISA compétitive : Il se fait selon la procédure décrite dans le kit BRUCELLA-Ab C-ELISA de SVANOVIR TM

      La procédure de la manipulation est détaillée dans l'annexe II.

      Ø Principe du test

      La méthode d'ELISA compétitive SVANOVIR TM utilisée pour la recherche des anticorps anti Brucella abortus et melitensis est un test multi spécifique permettant la détection des anticorps spécifiques anti brucella aussi bien chez les animaux domestiques que sauvages. Chez les bovins, ce test est capable de distinguer les animaux infectés de brucellose, des animaux vaccinés contre la Brucellose avec la souche 19 et des animaux infectés par les bactéries gram négatif responsables des réactions croisées. Ce test a été développé de façon à comparer ses performances avec celles du test de Fixation du complément. Le protocole est celui d'ELISA compétitive sur phase solide. Les microcupules sont sensibilisées avec de l'antigène Brucella. Les anticorps spécifiques anti Brucella présents dans les sérums testés inhibent la fixation du conjugué anti Brucella marqué à la péroxydase de Raifort. La fixation du conjugué est révélée par un substrat enzymatique et quantifiée par l'apparition d'une coloration résultant de la conversion du substrat par le conjugué.

      Le conjugué non lié est enlevé par rinçage avant l'ajout de la solution de substrat. L'absorbance ou densité optique est mesurée au lecteur ELISA à une longueur d'onde de 450 nm.

      Ø Lecture et interprétation

      En absence des anticorps anti brucelliques dans le sérum (Séronégativité), l'anticorps monoclonal se lie à l'épitope O-LPS de l'Ag S-LPS ce qui se traduit par l'apparition d'une coloration.

      Si le sérum testé contient des Acs antibrucelliques spécifiques (séropositivité), ces derniers entrent en compétition avec les Acs monoclonaux sur les sites de l'épitope et inhibent la liaison des Acs monoclonaux sur la fraction O-polysaccharide de l'antigène S-LPS et en conséquence le développement d'une coloration.

      Les sérums issus des bovins vaccinés avec la souche 19 n'entrent pas en compétition avec les Acs monoclonaux à cause de leur spécificité et faible affinité ce qui conduit à des réactions négatives.

      Cependant, dans certains cas, des échantillons récoltés dans les 6 mois après la vaccination peuvent réagir positivement.

      Dans le cas du test C-ELISA, avant de conclure quant au statut de chaque échantillon, il faut vérifier la validité du test.

      Critères de validité du test

      Pour s'assurer de la validité du test, les valeurs des témoins doivent se trouver dans les intervalles suivants :

      Densité optique du Contrôle Conjugué (DOCC )  :0,75-2,0

      Pourcentage d'Inhibition du témoin positif (PITP)  :85-110

      Pourcentage d'Inhibition du témoin faiblement positif (PITFP) :30-60

      Pourcentage d'Inhibition du témoin négatif(PITN)  :(-10)-15

      Avec PI=100-[(Moyenne des DO échantillon/témoin*100)/ (Moyenne des

      DO CC)]

      En cas de test invalide, on incrimine la technique et on doit répéter l'analyse. Si le test est jugé valide, le statut de l'échantillon testé est déterminé comme suit :

      PI Statut

      < 30% Négatif

      = 30% Positif

      Dans notre travail, un sérum est déclaré positif s'il répond positivement au moins à l'une des deux méthodes utilisées (EAT et ELISA).

      b) Dépistage de l'IBR et BVD

      Lors du dépistage de chacune de ces deux maladies, tous les sérums ont été soumis au test ELISA indirect.

      · Principe du Test ELISA INDIRECT

      Le Kit BVDV-Ab ELISA (ou IBR-Ab ELISA) est conçu pour détecter les anticorps spécifiques du virus BVD (ou IBR) dans les échantillons de sérum et de lait. La procédure du Kit est basée sur un test ELISA indirect en phase solide. Dans la procédure, les échantillons sont exposés aux antigènes non infectieux tapissés dans les puits des plaques de microtitration. La plaque est conçue de telle manière que les puits des colonnes impaires sont tapissés d'antigène viral et ceux des colonnes paires d'antigène de contrôle (Figure 4). Les anticorps anti BVD (ou anti IBR) (s'ils sont présents dans l'échantillon à tester) se lient aux antigènes dans les puits. Le conjugué-HRP ajouté ultérieurement forme un complexe avec les anticorps de la BVD (ou de l'IBR). Le conjugué non lié est enlevé par rinçage avant d'ajouter une solution de substrat. Ultérieurement, la couleur bleue qui se développe est due à une conversion du substrat par le conjugué. Un résultat positif est indiqué par l'apparition de la couleur bleue. La réaction est arrêtée par addition d'une solution stop ; la couleur vire au jaune.

       

      AGv

      AGc

      AGv

      AGc

      AGv

      AGc

      AGv

      AGc

      AGv

      AGc

      AGv

      AGc

       

      1

      2

      3

      4

      5

      6

      7

      8

      9

      10

      11

      12

      A

      T+

      T+

      3

      3

      7

      7

      11

      11

      15

      15

      19

      19

      B

      T+

      T+

      3

      3

      7

      7

      11

      11

      15

      15

      19

      19

      C

      T-

      T-

      4

      4

      8

      8

      12

      12

      16

      16

      20

      20

      D

      T-

      T-

      4

      4

      8

      8

      12

      12

      16

      16

      20

      20

      E

      1

      1

      5

      5

      9

      9

      13

      13

      17

      17

      21

      21

      F

      1

      1

      5

      5

      9

      9

      13

      13

      17

      17

      21

      21

      G

      2

      2

      6

      6

      10

      10

      14

      14

      18

      18

      22

      22

      H

      2

      2

      6

      6

      10

      10

      14

      14

      18

      18

      22

      22

      AGv : Antigène viral (dans les colonnes impaires)

      AGc : Antigène de contrôle (dans les colonnes paires)

      Figure 4 : Configuration d'une plaque de microtitration sensibilisée

      · Lecture et validité du test

      La lecture peut se faire à l'oeil nu ou par spectrophotométrie, où la densité optique (DO) est mesurée à 450 nm.

      La procédure de la manipulation est détaillée dans l'annexe III.

      Dans le cas du test ELISA indirect, avant de conclure quant au statut de chaque échantillon, il faut vérifier la validité du test.

      Les calculs des résultats sont effectués en 2 étapes comme décrit ci-dessous :

      D'abord les valeurs DO corrigées (DO CORR)

      Les valeurs de DO corrigées sont obtenues par soustraction des valeurs DO dans les puits tapissés par l'antigène IBR viral aux DO des puits tapissés par l'antigène de contrôle (Cfr Figure 4) ; d'où, DOCORRIGEE = DOBVD-DOCONTROLE

      Dans le cadre du dépistage de la BVD, pour assurer la validité des résultats, les valeurs contrôlées doivent se situer entre les limites suivantes :

      Densité optique (DO) du Contrôle positif > 1,0

      Pourcentage de valeurs positives (PP) du Contrôle négatif = 0,15

      Avec PP= Echantillon testé ou sérum contrôle négatif (DO Corrigée) x100

      Contrôle positif (DO Corrigée)

      Dans le cadre du dépistage de l'IBR, pour assurer la validité des résultats, les valeurs contrôlées doivent se situer entre les limites suivantes :

      DO Contrôle positif >0,5

      PP Contrôle négatif = 7%

      Il se peut que ces critères ne soient pas remplis, le test est invalide et on incrimine la technique.

      · Interprétation des résultats

      Interprétation des résultats (BVD)

      Echantillon

      PP

      Interprétation

      Sérum 10 ìl

      < 10

      >10 et < 25

      =25

      Négatif

      Douteux

      Positif

      Interprétation des résultats (IBR)

      Echantillon

      PP

      Interprétation

      Sérum

      = 7

      >8 et < 12

      =12

      Négatif

      Douteux

      Positif

      1.3.4. Analyses statistiques

      La collecte des données a été effectuée sur le terrain et au labo. Les données ainsi collectées sont saisies et traitées dans le tableur Excel de Microsoft. L'analyse est effectuée avec le logiciel SPSS 12.0 pour Windows et soumise au test d'indépendance utilisant le Khi² et ces tests nous ont permis de confirmer si la différence du seuil de séropositivité entre les échantillons des deux départements est significative ou non. Il en est de même pour la relation résultat sérologique/réussite IA. Le seuil de signification choisi est fixé à 5%. L'effet obtenu est :

      Significatif si P<0,05 et non significatif si P>0,05. Hautement significatif si P< 0,01.

      Pour la comparaison de 2 méthodes d'analyse sérologique ELISA compétitive et Rose bengale, le test kappa a été utilisé.

      CHAPITRE II : RESULTATS

      Les résultats seront présentés en 2 sections. La première rapportera la séroprévalence globale et celle en fonction du système d'exploitation, de la race, de la NEC, et de l'âge. La deuxième portera sur la relation entre statut sérologique et état physiologique des vaches.

      II.1. Evaluation de la séroprévalence des maladies abortives

      II.1.1. Prévalence sérologique globale et par département

      a) BRUCELLOSE

      Pour le dépistage de la brucellose bovine, deux tests ont été utilisés. Avec le test au rose bengale, sur 132 sérums examinés, 1 était positif et un autre douteux soit une prévalence de 0,76%. Le test ELISA a révélé 2 sérums positifs dont 1 positif en EAT. En combinant les deux tests pour l'uniformité des analyses, on conclut qu'il y a 2 cas de sérums positifs sur un effectif de 132 vaches soit une prévalence de 1,5% (Tableau IV). Les deux cas de Brucellose sont retrouvés dans le département de Tivaouane. L'analyse statistique montre qu'il n'y a pas de différence significative entre les deux départements (P>0,05).

      Tableau IV : Prévalence sérologique en Brucellose bovine.

      Département

      Nombre de sérums

      Positifs (%)

      Négatifs (%)

      Tivaouane

      72

      2,8

      97,2

      Thiès

      60

      0

      100

      Total

      132

      1,5

      98,5

      b) BVD

      Le tableau V montre une prévalence globale de 47% et à l'intérieur des départements, Thiès (48,3%) se distingue par des résultats relativement élevés. Statistiquement, il n'y a pas de différence significative entre les deux départements (P>0,05).

      Tableau V : Prévalence sérologique en BVD

      Département

      Nombre de serums

      Positifs (%)

      Négatifs (%)

      Tivaouane

      72

      45,8

      54,2

      Thiès

      60

      48,3

      51,7

      Total

      132

      47,0

      53,0

      c) IBR

      Le tableau VI montre une répartition de la prévalence de l'IBR selon les départements. Il découle de ces résultats que c'est le département de Tivaouane qui est le plus touché. En effet, 77,8 % des sérums testés contiennent des anticorps vis-à-vis du virus BVD/MM soit 56 vaches sur les 72 inséminées. La prévalence totale étant de 77,3%.

      Tableau VI : Prévalence sérologique en IBR

      Département

      Nombre de sérums

      Positifs(%)

      Négatifs(%)

      Tivaouane

      72

      77,8

      22,2

      Thiès

      60

      76,7

      23,3

      Total

      132

      77,3

      22,7

      II.1.2. Prévalence sérologique selon le système d'exploitation

      Le tableau VII montre que ce sont des animaux évoluant en système intensif qui sont plus infectés en BVD et en IBR, mais statistiquement, la différence n'est pas significative au seuil de 5%.

      Tableau VII : Séroprévalence de la brucellose, de la BVD et de l'IBR selon le système d'exploitation.

      Système d'exploitation

      Nombre de sérums

      Brucellose

      IBR

      BVD

      Positifs(%)

      Positifs(%)

      Positifs(%)

      intensif

      38

      0

      84,2

      47,4

      Semi intensif

      94

      2,1

      74,5

      46,8

      Total

      132

      1,5

      77,3

      47,0

      II.1.3. Séroprévalence selon la race

      Les résultats obtenus (Tableau VIII) montrent que les vaches de race Gobra répondent positivement aux trois affections. Les races Djakoré et métisse sont négatives à la brucellose mais ne sont pas insensibles à la BVD et à l'IBR. L'analyse statistique n'a pas révélé une différence significative entre les races (P>0,05).

      Tableau VIII : Séroprévalence de la brucellose, de la BVD et de l' IBR selon la race

      Race

      Nombre de sérums

      Brucellose

      IBR

      BVD

      Positifs (%)

      Positifs (%)

      Positifs(%)

      Djakoré

      5

      0

      60,0

      60,0

      Zébu Gobra

      123

      1,6

      78,0

      46,3

      Métisse

      4

      0

      75,0

      50,0

      Total

      132

      1,5

      77,3

      47,0

      II.1.4. Prévalence sérologique selon la Note d'état corporel

      Dans les 2 catégories (Tableau IX), les maladies sont présentes mais ce sont les vaches ayant une note d'état corporel non satisfaisante (entre 1,5 et 2,5) qui ont une séroprévalence très élevée (86,3% pour l'IBR et 47,1% pour la BVD). L'analyse statistique montre une différence significative entre les catégories de NEC (P=0,03) pour l'IBR.

      Tableau IX : Séroprévalence de la brucellose, de la BVD et de l' IBR selon la NEC.

      NEC

      Nombre de sérums

      Brucellose

      IBR

      BVD

      Positifs (%)

      Positifs(%)

      Positifs(%)

      1,5 -2,5

      51

      2,0

      86,3

      47,1

      3- 4

      81

      1,2

      71,6

      46,9

      Total

      132

      1,5

      77,3

      47,0

      II.1.5. Prévalence sérologique selon l'âge

      D'après le tableau X, les 2 cas positifs en brucellose sont retrouvés chez les vaches âgées de 7 à 8 ans, c'est à dire les vaches en pleine production. C'est également ce groupe d'âge qui offre la prévalence relativement élevée en IBR (87,2%). Pour la BVD, l'infection est présente aussi bien chez les jeunes que les plus âgées. L'analyse statistique ne montre pas de différence significative entre les tranches d'âge.

      Tableau X : Séroprévalence de la brucellose, de la BVD et de l' IBR selon l'âge.

      Age

      Nombre de sérums

      Brucellose

      IBR

      BVD

      Positifs (%)

      Positifs(%)

      Positifs(%)

      4- 6

      22

      0

      59,1

      50,0

      7 -8

      47

      4,3

      87,2

      46,8

      9 -10

      46

      0

      73,9

      45,7

      11- 13

      17

      0

      82,4

      47,1

      Total

      132

      1,5

      77,3

      47,0

      II.1.6. Importance de ces 3 entités pathologiques

      Il ressort du tableau XI que sur 132 vaches examinées, 17 seulement soit 12,8% sont séronégatives aux tests subis. Les autres vaches sont séropositives au moins à l'une des trois maladies.

      Tableau XI: Importance de 3 maladies : Brucellose, BVD et IBR.

      Résultat Brucellose

      Résultat BVD

      Résultat IBR

      Nombre de sérums

      +

      +

      +

      0

      -

      -

      -

      17

      -

      -

      +

      51

      -

      +

      -

      12

      -

      +

      +

      50

      +

      -

      -

      1

      +

      -

      +

      1

      II.2. Relation entre le statut sérologique des vaches et le diagnostic de gestation (DG)

      Tableau XII : Prévalence sérologique de la brucellose, de la BVD et de l'IBR en fonction du DG.

      Diagnostic de gestation (DG)

      Nombre de sérums

      Brucellose

      IBR

      BVD

      Positifs (%)

      Positifs (%)

      Positifs (%)

      Non gestante

      69

      1,4

      75,4

      43,5

      Gestante

      63

      1,6

      79,4

      50,8

      Total

      132

      1,5

      77,3

      47,0

      Le tableau XII montre le pourcentage des vaches infectées en brucellose, en BVD et en IBR en fonction de leur état physiologique (gestante ou non gestante). Dans chaque catégorie (non gestante et gestante), il y a des vaches séropositives à l'une ou l'autre des affections dépistées mais, on remarque qu'il y a plus de séropositives en BVD et en IBR dans la catégorie des vaches gestantes.

      Toutefois, la différence entre non gestantes et gestantes n'est pas statistiquement significative (P>0,05)

      Tableau XIII: Croisement entre BRUCELLOSE * IBR * BVD * DG

      DG

      BVD

      IBR

      NEGATIF

      POSITIF

      % du total

      NG

      BRUCELLOSE

      NEGATIF

      NEGATIF

      9

      23,1%

      29

      74,4%

      POSITIF

      7

      23,3%

      23

      76,7%

      POSITIF

      NEGATIF

      1

      2,6%

      0

      ,0%

      G

      BRUCELLOSE

      NEGATIF

      NEGATIF

      8

      25,8%

      22

      71,0%

      POSITIF

      5

      15,6%

      27

      84,4%

      POSITIF

      NEGATIF

      0

      0,0%

      1

      3,2%

      Ce tableau nous ressort que sur 132 vaches ayant participé au programme d'insémination, 63 vaches ont été diagnostiquées gestantes. Parmi ces 63 vaches gestantes, 8 seulement sont exemptes des maladies investiguées.

      CHAPITRE III : DISCUSSION

      Le matériel et les méthodes utilisés, ainsi que les résultats obtenus dans notre étude, nécessitent des commentaires et critiques.

      III.1 Méthodologie

      III.1.1. Sur le terrain

      Notre travail a concerné un effectif insuffisant pour la détermination de la prévalence des maladies à l'échelle régionale. En effet, notre étude a porté uniquement sur des vaches faisant partie du programme national d'insémination artificielle dans la région de Thiès pour la période 2007-2008. Cela suppose un échantillon résultant d'une série rigoureuse de sélection. Comme critères de sélection, les vaches devraient être bien portantes, c'est à dire avoir un état corporel satisfaisant, exemptes de maladies, supplémentées en concentré et conduites en stabulation. Vu les conditions dans lesquelles évoluent nos animaux, il est difficile de trouver les animaux remplissant les conditions exigées. Il n'est donc pas étonnant que l'effectif final sélectionné est de 165 vaches. Par ailleurs, faute de disposer des réactifs ELISA en quantité suffisante, cet effectif a été réduit à 132 sérums. Le choix des animaux a été effectué par tirage au sort proportionnel à l'effectif de chaque département.

      III.2.2. Au laboratoire.

      Dans le cadre de notre travail, nous avons utilisé deux techniques sérologiques : le test au Rose Bengale et les tests ELISA.

      Le rose bengale est une réaction d'agglutination rapide sur lame, utilisée dans le diagnostic de la brucellose. Ne mettant en évidence que les IgG1 et les IgM, elle est très sensible et reste longtemps positive.

      Quant au test ELISA, il a été utilisé dans le dépistage de la brucellose (ELISA compétitive) et dans le diagnostic de la BVD et de l'IBR (ELISA Indirect). C'est une méthode très sensible et très spécifique qui donne des résultats satisfaisants.

      Le problème majeur qui se pose dans une réaction sérologique est celui de l'interprétation des résultats. La présence des anticorps dirigés contre une maladie donnée peut avoir plusieurs explications :

      - soit que l'organisme héberge le germe

      - soit que l'organisme s'en est débarrassé et les anticorps vont jouer le rôle de témoins de l'infection

      Pour ces raisons il serait indispensable d'associer à la sérologie des examens cliniques et microbiologiques.

      III.2. Discussion des résultats

      L'étude que nous venons de réaliser nous a permis de mettre en évidence la présence de la brucellose, de la diarrhée virale bovine/ maladie de muqueuses (BVD/MM) et de la rhinotrachéïte infectieuse bovine (IBR) dans la région de Thiès au Sénégal.

      III.2.1. La Séroprévalence des maladies abortives

      III.2.1.1. Brucellose

      Dans l'espace où l'enquête s'est déroulée, la prévalence de la brucellose est estimée à 1,5%. De manière générale, cette prévalence est faible par rapport a celles obtenues il ya une vingtaine d'années dans la sous région. En effet, cette prévalence est inférieure à celles obtenues par BORNAREL et AKAKPO (1982) au Bénin (10,8%), au Cameroun (9,64%), au Burkina (17,6%) et au Niger (14,3%) sur de bovins de races locales. Elle est également faible par rapport à celle obtenue par OLLOY (1992) au Congo (16,9%) et par DIOP(1975) au Sénégal (13,3%). Faut-il en déduire que la brucellose bovine est en voie de régression au Sénégal ? Il serait hasardeux de conclure à un recul significatif de la maladie en fonction de la taille réduite des effectifs ou des troupeaux et de l'échantillonnage de la population bovine étudiée. En effet, ces dernières études ont été menées il y a longtemps quand la brucellose sévissait de manière spectaculaire. En plus, elles ont été effectuées à l'échelle nationale sur un échantillon représentatif composé d'animaux de tout sexe, de tout âge et choisis au hasard. Quant à notre enquête, elle a porté uniquement sur des femelles, apparemment saines et sélectionnées pour une insémination. L'inclusion des animaux mâles aurait probablement rehaussé nos résultats. Par contre nos résultats sont similaires à ceux obtenus récemment par MOUICHE en 2007 (1,17%) dans les mêmes conditions que les nôtres dans le département de Mbour (Thiès) et la périphérie de Dakar au Sénégal.

      Le fait que les 2 cas de brucellose se retrouvent chez les vaches Gobra n'incrimine pas la sensibilité de cette race mais peut s'expliquer par sa prédominance dans la région et par conséquent, dans notre échantillon. L'analyse des résultats (Test Kappa) obtenus par rose bengale et ELISA montre une concordance de 99% entre les deux méthodes ; l'ELISA ayant détecté la positivité d'un sérum douteux avec le Rose bengale.

      III.2.1.2. Diarrhée virale bovine/maladie des muqueuses (BVD/MM)

      La recherche sur la maladie des muqueuses en Afrique occidentale et au Sénégal en particulier n'est pas actualisée. Seules sont disponibles les données datant des années 70. Notre étude a révélé une séroprévalence en BVD de 47%. Cette valeur est faible devant celle trouvée par BERNARD et BOIJRDIN (1971) au Sénégal : 61 à 78% ; par PROVOST et al. (1964) dans le Nord Cameroun et l'Ouest tchadien : 75 %. L'explication de la faiblesse de nos résultats est que la conduite de l'élevage a changé. Les facteurs favorisants comme le stress et la fatigue ont diminué. Les animaux sont en stabulation pour quelques uns du moins et le autres n'effectuent plus de longs déplacements pour la recherche de pâturage. Cette prévalence est élevée par rapport à celle retrouvée au Nigeria d'après OKEKE (1976) : 13,4%.

      Les vaches évoluant en système intensif semblent être les plus infectées en BVD avec 47,4% contre 46,8% en milieu semi intensif. En effet, le système intensif associé à la promiscuité et proximité entre animaux malades et sains, constitue un facteur important d'entretien de l'infection. Notre constat est similaire à celui d'ARCANGIOLI et MAILLARD (2006) qui affirment que le virus se propageant dans l'air, la contagiosité est favorisée par le confinement.

      Tous les groupes d'âge sont sensibles et réceptifs à la maladie mais ce sont les génisses âgées de 4 à 6 ans qui sont plus affectées. Sur ce point, nos résultats sont en désaccord avec ceux de BAKER cité par ARCANGIOLI et MAILLARD (2006) qui a montré que ce sont les vaches qui sont à leur 4ème gestation, c'est à dire âgées de plus de 9 ans, qui sont les plus réceptives. Nos résultats ne corroborent pas non plus ceux de DOUART et SIMON (1985-1993) qui disent que la sensibilité et la réceptivité augmentent avec l'âge. Ce désaccord peut s'expliquer à travers les conditions d'élevage. Ces auteurs ont mené leurs travaux dans les conditions différentes des nôtres. Leurs animaux étaient groupés selon les tranches d'âge et évoluaient en stabulation complète. Par conséquent les génisses avaient très peu de chance d'être exposées au germe contrairement à notre situation où elles sont toujours en contact étroit avec les animaux âgés, porteurs potentiels de germes. Dans les conditions, où ils ont mené leur expérimentation, les animaux plus âgés sont plus réceptifs à cause de la rupture de l'immunité liée à la vieillesse et aux autres facteurs favorisants. Par contre, dans nos conditions, ce sont les vaches à la première gestation qui sont les plus sensibles car naïves au germe. 

      Pour la note d'état corporel (NEC), l'infection est bien répartie dans les deux catégories de vaches mais avec une prédominance d'infectées chez les vaches maigres.

      La prévalence globale de 47% nous paraît élevée. Ceci s'expliquerait par le fait que la BVD est une maladie qui n'est pas trop suivie au Sénégal.

      III.2.1.3. La Rhinotrachéïte infectieuse bovine (IBR)

      Les informations que nous disposons sur cette maladie datent des années 70. Néanmoins, elle a été suspectée au Sénégal car présente dans les autres pays de la sous région. Compte tenu de la porosité des frontières et des échanges commerciaux non contrôlés entre les pays limitrophes, il ne serait pas étonnant de la trouver bien installée au Sénégal. L'enquête réalisée sur 132 sérums montre une prévalence de 77,3 %. Cette prévalence se rapproche de celle obtenue par ESPINASSE et al. (1971) au Togo: 75%. Elle est plus élevée par rapport à celle trouvée par LEFEVRE(1975) en Ethiopie  (41,8%) ; par BERNARD et BOURDIN(1971) au Sénégal oriental (38%), en Casamance (61%) et dans le Ferlo (48%).

      D'après ces observations, on remarque que le taux d'infection a augmenté pendant ces 4 décennies. Cela peut se justifier par un manque de suivi sanitaire du cheptel et/ou une expansion de la maladie. Par ailleurs, l'IBR ne figure pas sur la liste des maladies faisant l'objet d'une attention particulière au Sénégal.

      Concernant le mode d'élevage, le système intensif affiche un pourcentage élevé de vaches infectées (84,2%) contre (74,5%) dans le système semi intensif. Ce constat est similaire à celui de YUNGQUIST (2007). En ce qui concerne l'âge, notre étude montre que la sensibilité et réceptivité augmentent avec l'âge. Plus les animaux vieillissent, plus ils deviennent sensibles à l'infection.

      La NEC nous parait être un facteur révélateur de l'infection. En effet, l'infection est plus manifeste chez les vaches maigres (86,3%) que chez celles en embonpoint (71,6%).

      Nos résultats sont en accord avec ceux de KPOMASSI(1992) qui dit que les maladies abortives dégradent l'état général des animaux.

      III.2.2. Importance de la brucellose, de la BVD et de l'IBR

      L'importance économique de ces maladies abortives est certaine. Les avortements, les mortinatalités ou les naissances des veaux malformés représentent un manque à gagner non négligeable au niveau d'une exploitation car le veau est perdu et ça décourage les éleveurs qui s'investissent dans l'Insémination artificielle.

      L'analyse des résultats obtenus dans notre étude indique qu'aucune vache n'héberge de façon concomitante les trois germes Brucella, Virus de la BVD et celui de l'IBR.

      50 sérums se révèlent positifs en même temps à la BVD et à l'IBR, 1 sérum positif à la brucellose et à l'IBR ; 17 sérums sont exempts de maladies abortives (Tableau XI).

      On assiste à une très nette prépondérance de l'infection à Rhinotrachéïte infectieuse bovine (Tableau V) suivie de celle à la BVD (Tableau VI). La brucellose semble avoir une incidence faible (Tableau IV) et son rôle dans les avortements bovins est minime. Mais à cause de son caractère zoonotique, on ne peut pas la prendre à la légère car la santé publique est menacée compte tenu de la promiscuité et proximité entre animaux et éleveurs. Par ailleurs, les humains sont très exposés à cette zoonose par la consommation du lait cru et on peut assister parfois à l'inversion du cycle épidémiologique direct animal-homme, c'est- à -dire une contamination homme - troupeau. Une telle éventualité réclame aussi toute la vigilance du vétérinaire, mais aussi la coopération constante du médecin et du vétérinaire.

      III.2.3.Impact de la brucellose, de la BVD et de l'IBR sur la réussite d'insémination artificielle bovine.

      Lors du DG, un taux de gestation de 46%, soit 76 vaches gestantes sur 165 inséminées, a été enregistré.

      Comme le montre le tableau XII, il y a aussi bien des vaches infectées dans la catégorie des vaches gestantes que dans celles des non gestantes. La question était de savoir si les vaches négatives au DG (non gestantes) le sont à cause de l'infection qu'elles hébergent. Les recherches réalisées dans ce domaine comme celles de RUFENACHT et al. (2001) ont montré que l'insémination effectuée chez les vaches ayant une infection en BVD ou en IBR s'accompagne toujours d'un échec, donc d'un retour en chaleur. Notre enquête sérologique, s'étant réalisée à J0 (jour de l'insémination), ne peut pas assouvir notre curiosité. Mais si nous avions disposé de matériel et réactifs pour approfondir l'étude en faisant par exemple la sérologie entre J35 et J60 post IA dans le but de déceler les avortements et mortalités embryonnaires précoces par dosage radio immunologique des biomarqueurs de gestation comme les protéines associées à la gestation (PAGs), nous aurions pu déterminer si l'échec de l'insémination est imputable aux maladies à caractère abortif.

      Une étude menée par MOUICHE (2007a) dans les départements de Dakar et de Mbour, montre un taux de réussite de 46,91%. Cet auteur constate que 49% des vaches non gestantes à J60 (jour du DG) le sont par ce qu'elles ont avorté. Le même auteur a poursuivi les travaux et souligne que 75% des vaches ayant avorté sont en hypergammaglobulinémie et soupçonne dès lors, des causes infectieuses (MOUICHE, 2007b).

      Connaissant que l'effet abortif de ces pathologies se manifeste dans les 5 premiers mois de gestation pour la BVD et dans le dernier tiers de gestation pour la Brucellose et l'IBR (HANZEN, 1998), il faudrait pousser les recherches pour voir ce que sont devenues les vaches gestantes positives à l'une ou à l'autre des maladies. C'est après cette étude que l'on pourra lever l'équivoque. Dans cette dynamique, SAWADOGO (2007), dans une étude menée sur des vaches gestantes dans les départements de Fatick, Louga, Kébémer et Kaolack, a trouvé un taux d'avortement de 18 à 20%. Le même auteur montre que 15 à 22% des veaux métis meurent avant 2 mois d'âge.

      Quant aux résultats présentés dans le tableau XIII, ils nous montrent l'influence des pathologies à caractère abortif dans le processus d'amélioration génétique par l'Insémination artificielle. En effet seulement 8 vaches, soit 6% des vaches inséminées, sont séronégatives aux tests et par conséquent, d'après la littérature, sont aptes à mener à terme leur gestation et donner des veaux ( RUFENACHT et al., 2001). A ce rythme aucun programme d'insémination artificielle ne pourra aboutir aux résultats escomptés. Comme la gestation se poursuit et que ces vaches continuent à évoluer dans un milieu infecté, leur avenir est en danger. Ainsi un suivi de la gestation s'avère nécessaire afin de déceler tout avortement tardif.

      Vu que ces maladies constituent un véritable frein pour la relance des productions animales, un diagnostic généralisé des maladies abortives, en particulier la BVD et l'IBR, devrait se faire chez les vaches afin de rentabiliser la prestation car l'insémination d'une vache infectée se solde par un échec matérialisé par un avortement ou une descendance non viable. Avant toute entreprise d'insémination, il faudrait s'assurer du bon état sanitaire des vaches.

      Aussi, une fois les dominantes pathologiques mises en exergue, serait-il souhaitable d'envisager les stratégies de lutte les plus appropriées.

      Les mesures de lutte, à défaut d'éradiquer ces maladies, permettront tout au moins de circonscrire celles-ci dans leurs limites actuelles et de prévenir une éventuelle généralisation.

      CHAPITRE IV : RECOMMANDATIONS

      La présente étude a permis de démontrer l'existence de la brucellose bovine, de la Rhinotrachéïte infectieuse bovine et de la maladie de muqueuses dans le cheptel bovin sénégalais avec des prévalences relativement élevées pour ces deux dernières maladies. L'objectif de notre travail étant de déterminer le rôle des maladies abortives dans la faiblesse du taux de réussite du programme d'insémination artificielle et par conséquent d'un faible développement de la filière laitière locale, nous profitons de l'occasion pour formuler quelques recommandations aux différents acteurs de la santé et productions animales selon leur part dans le programme.

      IV.1. Aux autorités étatiques

      Etant donné les pertes que la brucellose, la BVD, l'IBR provoquent, l'Etat par le biais du Ministère de l'Elevage, doit prendre le devant et expliquer au public concerné son rôle dans la lutte.

      Ainsi, nous recommanderons ce qui suit :

      · de prendre des mesures qui s'imposent, surtout en ce qui concerne les mouvements des animaux et d'ajouter ces pathologies surtout la BVD et l'IBR sur la liste des pathologies à contrôler ;

      · d'organiser régulièrement des programmes de dépistage des maladies à caractère abortif surtout avant la réalisation de l'IA et sensibiliser les éleveurs à y participer activement.

      IV.2. Aux acteurs impliqués dans le programme d'Insémination artificielle.

      IV.2.1. Programme national d'insémination artificielle

      · choisir le moment de la réalisation des inséminations en tenant compte des facteurs climatiques et saisonniers c'est à dire quand le disponible alimentaire est suffisant;

      · contrôler la semence à utiliser.

      · sensibiliser les éleveurs à la conduite des produits d'insémination pour qu'ils expriment tout leur potentiel génétique. En plus de cette sensibilisation, il faut faire un suivi permettant d'avoir une idée sur les performances de ces produits ;

      IV.2.2. Les inséminateurs

      · prendre toutes les précautions d'hygiène pour ne pas être des acteurs de dissémination de maladies.

      · se former et s'offrir des pratiques de manière continue en insémination artificielle.

      IV.2.3. Les éleveurs

      Nous recommanderons à ces derniers :

      · de s'assurer de l'état des animaux qu'ils vont acquérir et de toujours rechercher à connaitre la cause des avortements observés.

      · d'éviter l'introduction d'animaux sans connaitre leur statut vis-à-vis de ces maladies ;

      · d'améliorer les conditions d'élevage surtout la distribution des aliments et de l'eau, et pratiquer de l'hygiène dans les élevages pour éviter les problèmes de reproduction liés à l'environnement alimentaire.

      · dans les villages où le contact entre humains et animaux est permanent, nous recommandons d'être prudents lors des manipulations des avortons car la brucellose est une zoonose majeure.

      IV.3. Aux chercheurs

      · évaluer la séroprévalence des maladies abortives à l'échelle nationale

      · envisager l'isolement des virus IBR/BVD

      · Identifier les IPI dans les troupeaux

      CONCLUSION GENERALE

      L'élevage bovin sénégalais, en plus de contribuer à réduire le déficit national en produits carnés et laitiers, revêt une importance socio économique remarquable. Son effectif très important et varié, constitué essentiellement d'animaux de race locale, n'est pas proportionnel à sa production qui reste très faible.

      Cette faible production est expliquée principalement par le faible potentiel génétique du cheptel exploité, les contraintes alimentaires, sanitaires et climatiques. La satisfaction de la demande demeure ainsi tributaire des importations des produits laitiers. Ces importations coûtent 53 milliards de FCFA chaque année (QUOTIDIEN LE SOLEIL, 2008). Pour pallier ces dépenses énormes, l'Etat sénégalais a adopté une politique d'appui aux productions animales en vue d'une autosuffisance par l'entremise d'un vaste programme d'amélioration génétique du cheptel autochtone grâce notamment à la biotechnologie de l'insémination artificielle (IA).

      Malheureusement, les résultats enregistrés par différents programmes d'insémination artificielle au Sénégal montrent une faiblesse des taux de réussite. Comme facteurs incriminés de cette faiblesse de résultats, citons la non maîtrise des paramètres de la reproduction chez la vache, le manque d'expérience pour l'organisation des campagnes d'insémination et surtout les maladies infectieuses et/ou parasitaires du tractus génital. Les maladies d'élevage, comme la brucellose ainsi que les autres affections abortives des ruminants telles que la BVD et l'IBR, réduisent les performances des animaux et occasionnent d'importantes pertes au sein des exploitations. En effet, chez la vache laitière, les avortements sont économiquement très graves pour l'éleveur, car le foetus c'est -à- dire le futur veau est perdu et limitent ainsi l'élevage à sa source. Qui plus est, des affections de la sphère génitale et une stérilité peuvent en résulter, et cela pendant une période plus ou moins longue, au cours de laquelle la femelle, improductive est une charge pour l'éleveur (GATSINZI, 1989).

      En plus de leur importance économique, certaines de ces maladies sont des zoonoses comme la brucellose, leur transmission à l'homme constitue une menace constante pour la santé publique.

      La présente étude avait comme objectif l'évaluation de la prévalence des maladies abortives en l'occurrence la brucellose, la diarrhée virale bovine(BVD)/maladie des muqueuses (MM) et la Rhinotrachéïte infectieuse bovine (IBR) à travers une enquête sérologique sur des vaches faisant partie du programme d'insémination artificielle dans la région de Thiès au Sénégal. A partir des résultats de l'enquête, l'évaluation de l'impact de ces pathologies sur la faiblesse des taux de réussite de l'insémination artificielle depuis longtemps constatée, constituait notre unique motivation. L'enquête, effectuée durant la période de Décembre 2007 à Février 2008, a intéressé les départements de Tivaouane et celui de Thiès. 132 sérums provenant des vaches inséminées ont été récoltés et un diagnostic précoce de gestation (DG) par palpation transrectale a été établi à deux mois après l'insémination artificielle où un taux de réussite de 46% a été enregistré.

      Les techniques sérologiques mises en oeuvre au laboratoire sont, pour le dépistage de la brucellose, le rose bengale et l'ELISA compétitive et pour le dépistage de la BVD et IBR, l'ELISA indirect.

      Sur les 132 sérums analysés, nous avons obtenu des prévalences respectives de 1,5% pour la brucellose, de 47% pour la BVD et 77,3% pour l'IBR. Ces résultats montrent que la BVD et l'IBR existent à Thiès (Sénégal) avec une prévalence sérologique relativement élevée. Par contre, elle est assez faible pour la Brucellose.

      Concernant la répartition de l'infection, c'est le département de Tivaouane qui affiche un nombre important des vaches infectées avec 2,8% pour la brucellose et 77,8% pour l'IBR. Concernant la BVD c'est Thiès qui offre la prévalence la plus élevée (48,3%). Lors de notre étude, nous avons remarqué que le comportement des vaches vis-à-vis de ces infections est indépendant de la race. Par contre les prévalences varient en fonction des systèmes d'exploitation. Nous avons trouvé un pourcentage plus élevé de vaches infectées dans le système intensif (47,4% pour la BVD/MM et 84,2% pour l'IBR) que dans le système semi intensif (46,8% pour la BVD/MM et 74,5% pour l'IBR).

      Le facteur âge influe sur la sensibilité et réceptivité à l'infection. En effet, nous avons remarqué que les vaches âgées de 7 à 8 ans(en pleine production) sont les plus infectées en brucellose et en IBR avec des prévalences respectives de 4,3% et 87,2%. Egalement, la note d'état corporel de l'animal est un bon reflet du fonctionnement de l'organisme car c'est chez les vaches maigres (vaches ayant une NEC<2,5) que l'on a trouvé un pourcentage élevé d'infection avec 47,1% pour la BVD et 86,3% pour l'IBR.

      Le portage d'infection dans la région de Thiès se confirme par le nombre total de vaches infectées. En effet, sur 132 vaches examinées, 115 vaches soit 87% sont testées positives au moins à l'une des trois maladies.

      Quant à l'impact de ces pathologies sur la réussite de l'insémination, cette étude nous apporte une preuve tangible qui serait à l'origine de la faiblesse des résultats des programmes d'insémination artificielle. En effet, sur 132 vaches ayant été choisies après une rigoureuse série de sélection pour subir l'insémination, seulement 63 vaches sont diagnostiquées gestantes. Parmi elles, 8 vaches seulement ont réagi négativement aux tests de dépistage. Cela montre qu'en conditions normales, en se référant à la littérature, on doit s'attendre à 8 naissances soit un taux de 6% à la fin de la gestation.

      Devant l'impérieuse nécessité de gérer le potentiel reproducteur de la population animale et d'accroitre sa productivité par tous les moyens dont l'IA, il y a lieu de revoir des stratégies de lutte contre ces affections abortives des ruminants au Sénégal, car aucun programme d'IA malgré ses bonnes ambitions , ne peut parvenir à ses fins avec des animaux infectés.

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      The virus of infectious bovine rhinotracheitis in northern Nigeria.

      Bull. epizoot. Dis. Afr.,14 : 405-408.

      ANNEXES

      ANNEXE 2 : ELISA COMPETITIVE

      Test ELISA pour la détection des anticorps anti-brucella dans le sérum

      Kit BRUCELLA-AB C-ELISA (SVANOVIR ND)

      Protocole

      Préparation des réactifs

      Le tampon PBS-Tween :

      Diluer 20 fois la solution de PBS-Tween 20 fois concentrée (1/20) avec de l'eau distillée. Préparer 500 ml par plaque en ajoutant 25 ml de la solution de PBST dans 475 ml de l'eau distillée et mélanger vigoureusement.

      NB : Bien vérifier qu'il n'y a pas de cristaux de précipitation au fond du récipient, si oui réchauffer légèrement et bien agiter encore.

      La solution d'Acs monoclonaux

      Reconstituer l'Ac monoclonal lyophilisé par ajout de 6 ml de tampon de dilution. Ajouter délicatement le tampon dans la bouteille. A préparer juste avant usage. Mélanger doucement. De grâce ne pas utiliser le vortex!

      1. Tous les réactifs doivent être ramenés à la température ambiante (18-25oC)

      2. La dilution des échantillons et des témoins peut se réaliser de 2 façons différentes :

      1. Une predilution dans les tubes,suivie de l'ajout de l'échantillon et des témoins dans les puits vides, ou bien

      2. Ajouter les échantillons et témoins directement dans les puits de la plaque préalablement remplis avec le tampon.

      (Lors de notre manipulation, on a fait une predilution)

      3. Predilution des témoins et échantillons

      Prédiluer au dixième les 3 témoins et échantillons à tester dans les tubes en ajoutant 20 ìl des témoins respectifs ou échantillon dans 180 ìl de tampon de dilution d'échantillon.

      NB : -Ajouter 50 ìl du tampon de dilution d'échantillon dans 2 puits appropriés (CC : Contrôle conjugue)

      -Ajouter 50 ìl du témoin ou échantillon prédilué respectivement dans chacun des puits appropriés ou correspondant. Tester chaque témoin en duplicata.

      Pour confirmation d'usage, il est recommandé de tester les sérums en duplicata.

      4. Ajouter 50 ìl de solution d'Acs monoclonaux dans les puits utilisés pour le témoin et échantillon

      NB : Le temps entre l'ajout de témoins/échantillons et la solution d'Acs monoclonaux ne doit pas dépasser 10 minutes.

      5. Sceller (fermer) la plaque et mélanger les réactifs en agitant la plaque pendant 5 minutes sur un agitateur. Tapoter alternativement les côtés de la plaque.

      6. Incuber à la température ambiante (18 à 25oC) pendant 30 minutes.

      7. Rincer la plaque 4 fois avec PBST. Pour chaque rinçage, remplir les puits et les vider tout en tapotant fort pour éliminer tout le reste du liquide.

      8. Ajouter 100 ìl de la solution conjugué dans chaque puit. Sceller (fermer) la plaque et incuber à la température ambiante pendant 30 minutes.

      9. Répéter l'étape 7

      10. Ajouter 100 ìl de la solution de substrat dans chaque puit et incuber pendant 10 minutes à la température ambiante (18-25oC).Mettre en marche le chrono après remplissage du premier puits.

      11. Arrêter la réaction en ajoutant 50 ìl de la solution stop dans chaque puit et mélanger minutieusement. Ajouter la solution stop dans le même ordre que pour la solution de substrat dans l'Etape 10.

      12. Mesurer la DO des témoins et échantillons au spectrophotomètre à une longueur d'onde de 450nm. La lecture des DO se fait dans les 15 minutes qui suivent l'ajout de la solution stop pour éviter la fluctuation des valeurs des DO.

      ANNEXE 3 : ELISA INDIRECT

      Test ELISA pour la détection des anticorps anti-IBR (anti BVD) dans le sérum.

      Kit IBR-Ab (ou BVD-Ab) ELISA (SVANOVIR ND)

      Protocole

      Préparation des réactifs

      PBS-Tween tampon :

      Diluer la solution PBS-Tween 20 fois dans l'eau distillée. Préparer 500 ml par plaque par addition de 25ml la solution de PBST à 475 ml de l'eau distillée et mélanger efficacement.

      N.B : Vérifier qu'il n'y a pas de cristaux de précipitation dans la bouteille. Si les cristaux sont présents, chauffez et agitez efficacement.

      Le Conjugué anti IgG bovin

      Reconstituer le conjugué lyophilisé avec 11,5ml de solution de PBS-Tween. Ajouter avec soin la solution tampon à la bouteille. Laisser la solution 1 minute et mélanger à fond. A préparer immédiatement avant usage.

      La solution conjuguée reconstituée peut être gardée à - 20°C et peut être décongelée et recongelée au plus 3 fois.

      Tous les réactifs doivent être exposés à 18-25°C avant l'utilisation. Identifier tous les tubes avec un numéro.

      1. Echantillons de sérum

      Pour l'IBR

      A. Ajouter 100 ìl de la solution tampon à chaque puit qui sera utilisé pour chaque échantillon de sérum.

      B. Ajouter 4 ìl de sérum de contrôle positif (réactif A) et 4 ìl de sérum de contrôle négatif (réactif B) respectivement aux puits couverts de l'antigène viral IBR et aux puits correspondant couverts par un antigène de contrôle. Pour confirmation, il est recommandé de dupliquer les sérums de contrôle.

      C. Ajouter les 4 ìl de l'échantillon de sérum à un puit sélectionné couvert par un antigène viral et à un puit correspondant avec un antigène de control. Pour confirmation, il est recommandé de tester les sérums en duplicata.

      Pour la BVD

      D. Ajouter 90 ìl de la solution tampon à chaque puit qui sera utilisé pour chaque échantillon de sérum et de témoin.

      E. Ajouter 10 ìl de sérum de contrôle positif (réactif A) et 10 ìl de sérum de contrôle négatif (réactif B) respectivement aux puits couverts de l'antigène viral BVD et aux puits correspondant couverts par un antigène de contrôle. Pour confirmation, il est recommandé de dupliquer les sérums de contrôle.

      F. Ajouter les 10 ìl de l'échantillon de sérum à un puit sélectionné couvert par un antigène viral et à un puit correspondant avec un antigène de contrôle. Pour confirmation, il est recommandé de dupliquer les échantillons.

      G. Agiter les plaques efficacement. Sceller la plaque et l'incuber à 37°C pendant une heure. Continuer a l'étape 3

      2. Agiter les plaques ou les barettes efficacement. Sceller la plaque et l'incuber à 37°C pendant une heure.

      3. Rincer les plaques ou les barettes 3 fois avec la solution tampon PBS-Tween, à chaque cycle de rinçage remplir les puits, vider la plaque et tapoter fort pour enlever tous le reste de liquide.

      4. Ajouter 100 ìl du conjugué à chaque puit et incuber à 37°C pendant une heure.

      5. Répéter l'étape 5

      6. Ajouter 100 ìl de la solution du substrat à chaque puit. Incuber pendant 10 min à la température de la pièce à 18-25°C. Commencer à compter quand le premier puit est plein.

      7. Arrêter la réaction par ajout de 50 ìl de la solution stop à chaque puit et mélanger efficacement ; ajouter la solution stop dans le même ordre que pour la solution substrat dans l'étape 8.

      8. Mesurer la densité optique des contrôles et des échantillons à 450 nm à l'aide du spectrophotomètre.

      Mesurer les DO dans 15 min après l'addition de la solution stop en vue de prévenir la fluctuation des valeurs des DO.

      Evaluation de la séroprévalence et impact des maladies abortives sur la réussite de l'insémination artificielle bovine au Sénégal : Cas de la région de Thiès.

      RESUME

      Cette étude visait à évaluer la séroprévalence et l'impact des pathologies abortives sur la réussite de l'insémination artificielle (IA) bovine. L'enquête sérologique a été menée au mois de Décembre 2007 et le diagnostic précoce de gestation fait en février 2008 sur 132 vaches faisant partie du programme national d'insémination artificielle dans la région de Thiès. Trois maladies à caractère abortif en l'occurence la brucellose, la Diarrhée virale bovine/Maladie des muqueuses (BVD/MM) et la Rhinotrachéïte infectieuse bovine(IBR) ont fait l'objet de dépistage au niveau du labo de Microbiologie Immunologie et Pathologie Infectieuse de l'EISMV de Dakar. Les résultats obtenus sont les suivants :

      Sur 132 sérums analysés pour rechercher des anticorps anti brucella, anti BVD et anti IBR, on a trouvé respectivement 2 cas, 62 cas et 102 cas positifs soit une prévalence de 1,5% pour la brucellose, 47% pour la BVD et 77,3% pour l'IBR.

      Notre étude a montré que certains facteurs influent sur le portage de l'infection. Il s'agit du système d'élevage et la Note d'état corporel(NEC). En effet les vaches évoluant en système intensif offrent une prévalence plus élevée en BVD (47,4%) et en IBR (84,2%) que celles du système semi intensif. Les vaches maigres (NEC=2,5) présentent un pourcentage élevé d'infectées avec 47,1% pour la BVD et 86,3% pour l'IBR.

      L'importance de ces maladies dans la région de Thiès se justifie par le nombre important des vaches infectées. En effet, sur 132 vaches dépistées, 115 soit 87% sont séropositives au moins à l'une des 3 pathologies investiguées.

      Un taux de réussite de l'insémination artificielle de 46% a été enregistré.

      Concernant la relation entre le statut sérologique et l'état physiologique des vaches, notre étude montre qu'il y a aussi bien des vaches séropositives à l'une ou l'autre de ces maladies dans la catégorie des vaches gestantes que dans celle des non gestantes. Toutefois on remarque que parmi les 63 vaches gestantes, 8 seulement, soit 6% des vaches inséminées, sont indemnes des maladies dépistées. Tenant compte des travaux des autres auteurs, c'est seulement ces 8 vaches qui pourront donner des veaux viables.

      Devant l'impérieuse nécessité de gérer le potentiel reproducteur de la population animale et d'accroître sa productivité par tous les moyens dont l'IA, il y a lieu de revoir des stratégies de lutte contre ces affections abortives des ruminants au Sénégal, car aucun programme d'IA malgré ses bonnes ambitions, ne peut parvenir à ses fins avec des animaux infectés.

      Mots clés : Maladies abortives- Bovins- IA- Thiès

      Auteur : Sylvain HABIMANA

      E-mail : habishema@yahoo.fr 

      B.P. : 80 Gitarama - RWANDA Tel : (250) 08488224






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