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Etude de la condition de la femme face à  la violence du terrorisme intégriste dans le recueil de nouvelles « Oran, langue morte » d'Assia DJEBAR

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par Lamia AKERMOUN
Université Saad Dahleb de Blida - Licence de français 2010
  

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CONCLUSION

L'oeuvre d'Assia Djebar a été l'objet de multiples travaux de recherches, dont certains se sont intéressés à l'aspect autobiographique de ses romans, alors que d'autres ont étudié l'image de la femme.

A travers notre mémoire, nous avons modestement tenté d'analyser cette image de la femme, dans son oeuvre Oran, langue morte.

En somme, l'étude que nous avons menée, nous a révélé l'importance qu'à donnée la romancière pour la condition de la femme. Son besoin d'écrire, comme répondant à une nécessité de lutte contre le silence imposé aux femmes. Mais surtout contre la mort. Ainsi, elle le souligne dans une conférence qu'elle a animé, à Alger, en octobre quatre vingt cinq : « J'écris contre la mort, j'écris contre l'oubli, j'écris dans l'espoir (dérisoire) de laisser une trace, une ombre, une griffure sur un sable mouvant [...] j'écris parce que l'enfermement des femmes dans sa nouvelle manière 1980(ou 90 ou 2000) est une mort lente. »

Elle manifeste, dans cette écriture, un espoir ; celui de sortir de cet enfermement, celui de condamner la terreur qui règne, en Algérie. Mais aussi, celui de surmonter la situation difficile des femmes. Durant la décennie noire.

En écrivant Oran, langue morte, la romancière continue sa quête, à travers le regard de ses personnages, en soulevant les divers problèmes que doivent affronter les femmes, pour faire face à la violence du terrorisme intégriste.

En effet, la romancière met en évidence l'Histoire et la mémoire collectives, pour tenter de comprendre cette violence que subie les femmes, que l'on veut opprimer.

Ce recueil de nouvelles est conçu comme un témoignage historique, à la manière d'un journal intime, où les femmes franchent le seuil du silence, relatant leurs rêves brisés, ainsi que leur soif d'amour rarement comblée.

De ce fait, l'oeuvre d'Assia Djebar révèle son intérêt pour la question de l'émancipation de la femme. Témoignage direct sur la société algérienne, durant la décennie du terrorisme, qui représente un moment douloureux dans l'Histoire de l'Algérie.

Notre interprétation des trois textes que nous avons traités ; La fièvre dans des yeux d'enfant, L'Attentat et La femme en morceaux, s'est proposée de souligner la violence des intégristes à l'égard des femmes. Notons que, dans chaque texte, une femme sert de symbole de l'Algérie. Ainsi, nous avons vu que, dans les trois cas, les femmes évoquées sont confrontées aux mêmes obstacles : égorgement, attentas à la bombe etc.

Notre but fut, avant tout, de relever un certain nombre de caractéristiques internes des textes choisis, qui pourraient être la base d'une étude de la violence que subie les femmes.

En ce sens, l'analyse de ces nouvelles a révélé que la mort, qui engouffre ces femmes, se manifeste à chaque fois qu'une d'entre elles essaye de s'émanciper, de prendre la parole, ou même de sortir sans voile. Le sort serait alors le même.

Or, le résultat de cette analyse semble donner une grande importance à la voix, ainsi qu'à la nécessité de prendre la relève contre le terrorisme, et de continuer la lutte malgré les risques.

En outre, une des différences que nous avons pu relever dans les trois nouvelles traitées, semble être celle de la structure de la troisième nouvelle La femme en morceaux, dans laquelle Assia Djebar a mis en abîme son texte avec celui de Schéhérazade, la conteuse des Mille et une nuits. Ce retour aux sources de l'oralité, serait un autre exemple de la lutte contre l'oubli et la mort. Ceci dit, que les deux autres textes sont soumis à un même mode d'écriture ; celui d'une seule voix qui se propose à dévoiler les multiples injustices qui enveloppent l'histoire de la femme algérienne, depuis des générations. Par conséquent, celle de l'Algérie.

De ce fait, nous avons tenté, dans la première partie de notre mémoire, de mettre en évidence l'étude titrologique et son importance pour l'analyse du récit. Ensuite, nous avons vu quelques approches spatio temporelles en vue de situer le récit, afin de pouvoir expliquer comment la fiction reflète la réalité. Pour cela, nous nous sommes concentré sur des thèmes liés à la société algérienne, qui sont abordés dans l'oeuvre, car pour mieux comprendre le message qu'Assia Djebar veut communiquer par son écriture, il faudrait prendre en considération le contexte socioculturel, politique et religieux de l'Algérie, pendant cette période, qui a influencé la place de la femme dans la société. En ce sens, l'étude du statut des personnages s'est également avérée intéressante, ainsi que la violence qui résulte des différents conflits vécus, en franchissant les obstacles. En particulier, nous avons essayé d'analyser, avec l'évolution des personnages, la manière dont la situation de la femme, pendant la crise algérienne des années quatre vingt dix, est représentée.

Dans la deuxième partie de notre mémoire, il a été question de l'étude de l'impact du terrorisme sur la femme algérienne. Nous avons vu sa posture face la violence qui s'abat sur elle, ainsi que la représentation de la mort, qui se profile sous différentes façons, dans les trois nouvelles. Nous avons clôturé cette deuxième partie avec l'affrontement de la femme avec le terrorisme. En ce sens, nous avons essayé d'étudier l'importance de la voix en tant que moyen de résistance et de lutte contre la barbarie intégriste.

En guise de conclusion, nous pourrions dire que le langage littéraire d'Assia Djebar a su rendre la voix aux femmes, une voix qui pourrait se faire entendre, une voix de la résistance qui a été au coeur des combats féminins, de tous les temps et de toutes les sociétés.

Or, malgré les recherches que nous avons effectuées et les réflexions que nous avons portées sur son oeuvre Oran, langue morte, il reste qu'elles sont encore loin de répondre à toutes les questions relatives à la lecture du texte Djebarien. Pour cela, il serait intéressant de prendre le recueil dans sa totalité. Ainsi, nous pourrions accéder à d'autres pistes de recherches, afin de pouvoir répondre à d'autres problématiques qui ne cessent d'être posées, dans l'ensemble de l'oeuvre de cette grande figure de la littérature algérienne.

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