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Etude de la condition de la femme face à  la violence du terrorisme intégriste dans le recueil de nouvelles « Oran, langue morte » d'Assia DJEBAR

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par Lamia AKERMOUN
Université Saad Dahleb de Blida - Licence de français 2010
  

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II-1) Etude de la narration.........................................................................25

II-1-1) La narration ou ce qui est raconté.......................................................25

II-1-2) Le niveau de la narration.................................................................27

II-2) Etude de la représentation de la mort dans les trois nouvelles.........................30

II-2-1) Isma où la mort de l'amour..............................................................31

II-2-1-1) La peinture de l'amour.................................................................33

II-2-2) Naima où la mort de l'époux engagé...................................................34

II-2-3) Atyka où la femme découpée en morceaux...........................................37

II-3) L'affrontement de la femme avec le terrorisme.........................................41

II-3-1) L'importance de la voix en tant que moyens de combattre la terreur en Algérie..............................................................................................42

II-3-1-1) Voix ressuscitées.......................................................................42

II-3-1-2) Voix confondues........................................................................44

CONCLUSION....................................................................................48

REFERENCES BIBLIOGRAPGIQUES........................................................52

INTRODUCTION GENERALE

La littérature maghrébine d'expression française s'est toujours intéressée à la condition de la femme, vu qu'elle a été, et continue d'être, la première victime de sa société à travers son parcours. Qu'elle soit mère, fille, soeur ou épouse ; la femme est celle sur qui sont exercés en priorité toutes les formes de la violence.

Ainsi, toujours partagée entre le silence et le hurlement, entre la peur et l'affrontement; la femme décide, après un long silence, d'exprimer ses souffrances et de quêter son émancipation.

Etudier donc sa condition par rapport à ce qu'elle subit et par rapport à ce qu'elle endure, serait le but de notre projet.

Or, dans le cas de l'Algérie, la femme n'a pas été épargnée, depuis l'indépendance, à ces injustices, elle était le lieu de confrontation des idéologies dans la société, mais aussi dans la littérature. D'autant plus que les années quatre-vingt dix ont été, pour l'Algérie, celles d'une guerre civile, particulièrement cruelle.

Charles BONN explique dans la citation ci-dessous la violence de l'Histoire algérienne tout en évoquant la mort qui se multiple chaque jour : «  Plus elle s'éternise, apportant chaque semaine son cortège de morts souvent assassinés d'une manière atroce, moins on en perçoit les enjeux véritables. » 1(*)

En ce sens, la problématique à laquelle nous tenterons de répondre, dans le cadre de notre recherche, serait la posture que va adopter la femme algérienne, pour faire face aux violences du terrorisme en général, et aux horreurs subies au quotidien, au sein de la société conservatrice en particulier . Comment va-t-elle donc recevoir les nouvelles de morts quotidiennes ? Va-t-elle accepter cette mort qui donne rendez vous chaque jour à ses proches? En fin que peut la femme face à la vie arrachée ?

Les auteurs interrogent et essayent de comprendre ce qui fait devenir terroriste, tueur et mutilateur. Aucun d'eux n'a échappé à cette question. La mort est devenue objet de méditation et d'écriture. La mort d'inconnus, des proches et des aimés. A ce propos, la littérature serait particulière, car elle témoigne de la terreur qui s'abat sur le quotidien algérien. Maissa Bey dira que sans les mots « le monde serait sourd. Le monde serait aveugle. »

Ainsi, la romancière Assia Djebar ne pouvait manquer d'interroger ce présent d'insoutenable violence, d'abord dans Le Blanc De l'Algérie, ensuite dans Oran, langue morte, recueil que nous nous proposons d'étudier qui, rassemble sept nouvelles et une Post face, paru en 2001, aux éditions Actes Sud. Divisé en deux parties « Algérie, entre désir et mort »  et « Entre France et Algérie ».

Dans ce recueil, l'académicienne s'attache à exprimer le drame qu'a connu l'Algérie contemporaine, évoquant la guerre civile des années quatre-vingt dix, à travers des femmes algériennes souvent battues, égorgées, déchiquetées à cause de leur désir d'émancipation, et leur refus de soumission. Leurs voix, rebelles, ressurgissent et se croisent pour se révolter contre les violences subies au quotidien.

Notons que la romancière, comme dans la plupart de ses romans, a pour but de réveiller la voix longtemps silencieuse des femmes. Comme elle le précise dans sa post face :

À propos de l'Algérie, et dans son sillage, le monde muet

serait pour moi non seulement t celui des choses (de la

crevette, de l'orange, des figues...) mais aussi, depuis des

  générations, celui des femmes masquées, empêchées d'être

regardées et de regarder, traitées en « choses ». 2(*)

Egalement, redonner aux femmes leur place qui a été pour longtemps marginalisée, clandestine, quand elle n'est pas simplement inexistante.

Pour réaliser son objectif, Assia Djebar se sert de son écriture pour libérer le discours de ses femmes qui subissent des traumatismes, chaque jour. Leur présence dans cet ouvrage y est essentielle.

Ecriture engagée contre le barbarisme et l'extrémisme religieux, contre toute sorte de répression et contre toutes les horreurs subies par les femmes, physiques comme psychologiques.

Nous sommes donc face à la réaction de l'écrivain sur ce qui est de l'actualité effroyable de son pays, interrogeant et essayant de comprendre ces morts qui se multiplient chaque jour.

Ainsi, dans la tourmente et le malaise actuels : « Les femmes cherchent une langue : où déposer, cacher, faire nidifier leur puissance de rébellion et de vie dans ces alentours qui vacillent »3(*)

Façon de transmettre leur envie d'émancipation et de revendication, quant a la reconnaissance des mêmes droits que les hommes, elles ont trouvé donc dans la langue un moyen de franchir les frontières du silence, de faire renaître leurs paroles occultées et de dévoiler les souffrances qu'elles ont subies.

Mais, comment parler de la mort des idéaux, de la mort dont la cause est l'engagement, de la mort des sentiments, de la mort des aimés, sinon en dévoilant les effets sur les survivants ? Sinon en tâchant de dire ce « Monde muet » des femmes qui, à travers leurs récits, essayent d'entretenir le dialogue et le lien avec les disparus.

Pour cette raison, dans le cadre de notre recherche, nous nous intéresserons à ce qui caractérise le texte Djebarien à savoir ce coté féministe de sa création vis-à-vis de l'actualité des problèmes soulevés par l'intégrisme, voire la violence et la mort, et plus particulièrement le drame de la femme algérienne, qui subit les différentes façons de cette mort.

Nous entamons notre projet par une étude titrologique que nous estimons importante pour amorcer notre étude. Etudier les fonctions du titre, son poids sur le texte ainsi que son rapport avec le thème de notre recherche c'est-à-dire sa présence dans le titre de prime à bord. Nous étudions également, dans cette partie, les repères spatio temporels qui nous permettent de situer le récit dans le temps et dans L'espace. Ainsi que, l'analyse des personnages et leurs caractéristiques dans le roman.

Nous procédons, dans la deuxième partie, à l'étude de la narration, ensuite nous passons à l'étude de l'impact du terrorisme sur la femme algérienne à savoir la notion de la mort qui se profile sous différents portraits ; la mort de l'amour. La mort ressentie comme une agression corporelle, sa violence et ses effets. Enfin la mort dont la cause est l'engagement.

Pour réaliser cette tâche, nous nous sommes engagés dans une lecture analytique de trois nouvelles que nous avons choisies dans le roman ; « La fièvre dans des yeux d'enfant »« L'attentat », et « La femme en morceaux ». Et qui illustrent la représentation de la mort dans le récit.

Nous signalons que le choix de ces nouvelles n'est pas indifférent. D'une part, elles se trouvent dans la première partie qui s'intitule « L'Algérie entre désir et mort » et c'est dans cette partie que les scènes les plus affreuses sont représentées.

D'une autre part, leur succession dans le roman : « on sait le génie d'Assia Djebar[...]en ce qui concerne la composition d'un ouvrage ; combien importe l'aménagement des passages, des liens et déliaisons et qu'il n y a de livre qui ne soit bâtiment. »4(*)

Enfin, nous passons à l'étude de l'affrontement de la femme avec les intégristes et avec leurs idéologies. Ainsi que les conséquences qui en découlent, en décidant de braver la peur et de se révolter contre l'ordre établi.

* 1 Charles Bonn, Farida Bouali, Paysages littéraires algériens des années 90: Témoignage d'une tragédie ? Paris, Éd L'Harmattan, 1999, p 7

* 2 Assia Djebar, Oran, langue morte, Paris, éd Actes Sud, 2001, p 377

* 3 Idem, p 377

* 4Mireille Calle Gruber, Assia Djebar ou la résistance de l'écriture, Paris, éd Maison neuve, LAROSE, 2001, p 136

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus